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REVUE BIMESTRIELLE DU CINEMA EDITEE PAR
LE COMMISSARIAT DU FESTIVAL CULTUREL
NATIONAL ANNUEL DU FILM AMAZIGH
Filmathèque
SiMohandouM'Hand
Voir - Lire
L'insoumis
Jusqu'au 28 décembre,
Si Mohand Ou M'hand, en marge du centième
Après le massacre des siens et
l'incendie de son village qui suit le
soulèvement de 1871, le poète a vécu
sur les routes jusqu'à sa mort. Trente
ans durant, Si Mohand arpentera les
routes d'Algérie allant jusqu'à Tunis
où se sont réfugiés quelques
membres de sa famille. Il vivra
d'expédients et de menus travaux,
s'adonnera au vin, à l'absinthe et au
haschich, sans jamais cesser de
tutoyer l'ange de la poésie.
Si Muhand Ou M'Hand l'insoumis se
veut le portrait de ce barde génial
dont l'existence a été "marquée du
sceau de la révolte et de l'errance".
En voulant en dire beaucoup avec un
budget limité (50 millions de dinars
équivalant à 500.000 euros), le film de
Rachid Benallal et Liazid Khodja
n'évite pas l'éparpillement pour
aborder une fin de siècle riche en
événements (résistance de
Boubeghla et de Lalla Fatma
N'Soumeur, soulèvement d'El
Mokrani, pacification de la Kabylie
par les troupes du général Randon)
et faire revivre une figure aussi
emblématique de la tradition
poétique berbère de la Kabylie du
XIXème siècle.
Si Muhand Ou M'Hand l'insoumis a
été projeté en avant-première le 28
Fiche technique du film
Si Mohand UM'hand, l'insoumis
un film de Rachid Benallal et Liazid Khodja
(100 min., Alg/Mar, 2004)
Avec Dahmane Aidrous, Fodhil Hamla, Hadjira
Oulbachir, Taha el-Amiri, Djamila Amzal, Larbi
Zekal.
anniversaire de la
disparition du barde
kabyle, des conférences,
des rencontres et des
projections ont été
organisées à Alger,
Akbou, Bejaïa, Oran, Tizi
Ouzou, avant que
l'Université Paris 8 Saint-Denis et la Maison
des Sciences de l'Homme
à Paris n'accueillent un
colloque international
les 4 et 5 janvier 2006.
Après le massacre des
siens et l'incendie de son
village qui suit le
soulèvement de 1871, le
poète (v. 1850 - 1906) a
vécu dans l'errance jusqu'à
sa mort. Avec Cheikh
Mohand ou el-Hocine, l'un
de ses contemporains, Si
Mohand ou M'Hand
incarne la grande tradition
poétique berbère dans la
Kabylie du XIXè siècle.
Dans sa présentation du
Cheikh Mohand, Mouloud
Feraoun rapportait ceci :
"Un jour, raconte-t-on, un
ange se présenta à lui et
lui fit cette proposition :
"Rime et je parlerai , ou
bien alors parle et je
rimerai." Si Mohand choisit de parler.
Voilà pourquoi des rimes divines ont pu
servir à des paroles
profanes, car le fantasque
poète, nanti du précieux
cadeau, se soucia moins
de glorifier les anges que
de traduire ses propres
tourments".
Feraoun toujours
soulignait : "Le poète
parlait, autant en
emportait le vent, ou
presque. Ses
contemporains ne mirent
aucun empressement à
fixer sa capricieuse
inspiration au passage, comme si leurs
âmes d'hommes simples était pénétrée
de cette vérité infuse que toute tentative
humaine pour
s'approprier ce qui est
beau demeure vaine !
Simplement il a pu
susciter des imitateurs,
remettre à la mode la
déclamation poétique et
redonner le goût de
versifier à un peuple
habitué à chanter ses joies
et ses peines, ses exploits
et sa ferveur. Et les
sonnets calqués sur ceux
de Si Mohand durent se
multiplier à l'infini". 26
février 2006, Café
Littéraire, animé par
Rachid Mokhtari,
Bibliothèque nationale
d'Algérie, Alger / Le
Hamma
4 - 5 janvier 2006, Colloque
international "Centenaire de
Si Mohand-ou-Mhand ou la
poésie d'expression kabyle
d'hier à aujourd'hui",
Université Paris 8 - SaintDenis / Maison des Sciences
de l'Homme Paris Nord
20 - 28 décembre 2005,
Centenaire de la disparition
de Si Mohand, Alger, Akbou,
Bejaïa, Oran, Tizi Ouzou
Voir : Si Mohand U M'hand,
l'insoumis, un film de Rachid
Benallal et Liazid Khodja
(100 min., Alg/Mar, 2004)
Lire : Les Poèmes de Si Mohand,
présentés par Mouloud
Feraoun (Paris, Minuit, 1960 ;
Rééd., Alger, Bouchène, 1989)
; Les Isefras de Si Mohand ou
M'Hand, par Mouloud
Mammeri (Paris, Maspero,
1969 ; Rééd., La Différence,
1994) ; Cheikh Mohand. Le
Souffle fécond de Farida Aït
Ferroukh, Préface de
Mohammed Arkoun (Paris,
Volubilis, 2001) ; Slimane
Azem, Allaoua Zerrouki
chantent Si Mohand
UM'hand de Rachid Mokhtari
(Alger, APIC, 2005).
Asaru Cinéma / 39