Philippe Duquesne de Franz Bartelt - Ville de Saint

Transcription

Philippe Duquesne de Franz Bartelt - Ville de Saint
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LE SPECTACLE
Caractéristiques
Type de spectacle : Lecture
Textes de Franz Bartelt
Interprétation : Philippe Duquesne
Durée de la représentation : 1h10
PRESSE
Critique
Dans les rades du Nord, mieux que chez soi
Par Christine Ferniot, publié le 01/12/2005
Présentation
Franz Bartelt fait basculer le quotidien et livre seize nouvelles douces et décalées.
«Guy Vouine était mou de naissance. Il avait coulé de sa mère, comme d’un pot
de confiture renversé. L’accouchement n’avait requis aucun effort, aucune poussée.
L’enfant faisait un petit tas sur les linges et le cri qu’il exhala pour manifester qu’il était
vivant montait de lui avec la légèreté d’une vapeur. La sage-femme, qui en avait vu
de toute sorte, se dit seulement qu’elle n’en avait encore jamais vu de si mou.
Plus tard, il s’avéra que l’enfant physiquement mou était également mou à l’intérieur...»
Au Bar des habitudes, il suffit d’un détail pour que tout se grippe et glisse dans la
confusion: une cliente qui n’est pas à l’heure, un homme refusant de quitter le zinc, un
absent pour faire le quatrième à la belote coinchée. A la maison, même topo. Le mari
se met à rêver qu’il tue sa femme, et les années de mariage sans le plus petit nuage
se transforment en minutes de cauchemar. Un clochard joue les invités surprises dans
une famille bien sous tous rapports et c’est l’hallali. En seize nouvelles, Franz Bartelt
découpe ainsi le quotidien, le pousse dans ses retranchements, joue sur un mot, un
sentiment, une situation et plonge dans l’incongru, dans une dérive qui fait tomber les
masques, comme s’il faisait du saut à l’élastique avec ses personnages pour s’en rapprocher, s’en éloigner, s’en rapprocher encore.
Au fil de brefs récits, Franz Bartelt raconte des destinées exemplaires, dans un registre
tour à tour goguenard et tendre, loufoque et cruel.
Philippe Duquesne, complice de ces textes surréalistes, nous en délivre une lecture qui
éveille l’imaginaire amusé du spectateur.
Philippe Duquesne
Philippe Duquesne est un acteur français né en 1965 à Béthune.
Membre de l’équipe des Deschiens, il joue les rôles de M. Duquesne ou de Mme
Duquesne dans la série de Canal+. Il joue ensuite de petits rôles dans Élisa, Les Apprentis ou J’ai horreur de l’amour. Il rencontre Jean-Marc Barr qui le choisit pour deux
de ses films, Lovers et Being Light. S’ensuivent également des collaborations avec
Yolande Moreau dans son film Quand la mer monte..., Dany Boon dans Bienvenue
chez les Ch’tis , et plus recement Albert Dupontel dans Neuf mois ferme. En 2014 il
sera à l’affiche du nouveau film de Jean-Pierre Mocky.
Au théâtre, il enchaîne les projets, le dernier en date en 2012 présenté au théâtre
Marigny, dans une mise en scène d’Edouard Baer, « … à la Française », se joue en
même temps qu’une tournée avec « Par Hasard et pas rasé », spectacle théâtral et
musical imaginé par ses soins, autour du répertoire de Serge
Gainsbourg .
Qu’il écrive des romans, des récits, des textes courts ou des polars, Franz Bartelt
reste un oulipien du fantastique, un obsédé du minuscule comme ces piliers de bar
qui s’installent dans le même coin obscur, se font oublier des pékins facilement envapés pour surprendre les nouvelles du dehors. Dans les bistrots du nord de la France
où l’écrivain a ses quartiers, il croise des couples mous qui s’abandonnent au plaisir,
meurent comme ils respirent, dans un double contentement muet. Un jour, il prend un
train qui mène à ses souvenirs d’enfance mais ne s’arrête à aucune gare convenue.
Plusieurs fois, Franz Bartelt a mis ses pas dans ceux des poètes. Il a suivi Verlaine et
Rimbaud dans des paysages d’Ardenne où le noir et blanc est une tenue de rigueur.
Il a également accompagné l’?uvre d’André Dhôtel dans un texte quasiment initiatique
(Aux pays d’André Dhôtel, aux éditions Traverses). De toutes ces influences, il a fait
son miel, le nez dans la mousse de bière et les yeux dans les nuages. Désormais,
Le bar des habitudes est un lieu de rendez-vous obligatoire, le détour nécessaire pour
passer de l’autre côté d’un miroir un peu piqué, celui que l’on scrute les soirs de solitude: il vous renvoie votre visage, juste derrière le comptoir, quand on se dit qu’il faudrait prendre le chemin du retour, rentrer chez soi, là où personne ne vous attend.
Retrouvez l’article sur http://www.lexpress.fr/culture/livre/le-bar-des-habitudes_810754.
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