Appel à la Résistance Democratique du SNJ CGT

LE SYNDICAT NATIONAL
DES
JOURNALISTES - CGT
COMMUNIQUE
:
LE SNJSNJ-CGT APPELLE
LES JOURNALISTES
JOURNALISTES
À LA RESISTANCE
La presse est-elle libre aujourd’hui en France ? Les journalistes sont-ils libres, eux,
d’écrire selon leur conscience et non en fonction des intérêts de leurs patrons et de leurs
amis politiques ?
La question ne se pose même plus après les événements pitoyables de ces jours
derniers.
Jean-Pierre Elkabbach, le patron cumulard d’Europe 1 et de la chaîne Public Sénat, a
du mal à faire croire que Nicolas Sarkozy n’est pas son conseiller en recrutement. Les
journalistes d’Europe 1 n’ont pas cru un mot de ses explications emberlificotées fournies au
landemain de la révélation par le Canard Enchaîné des conversations entre le ministre de
l’intérieur et président de l’UMP et le patron de la radio à l’Elysée.
Elkabbach a osé affirmer : « il n’y a que les imbéciles qui puissent croire qu’un parti
pourrait nous imposer ses choix ». Assurément, tous les adhérents du SNJ-CGT sont des
imbéciles, Monsieur Elkabbach !
Sarkozy, nullement gêné, lui, a voué que la démarche était « normale », ajoutant
même qu’il n’y a pas qu’Elkabbach qui fait cela », confirmant ainsi qu’il avait « tous les
patrons de presse à sa dévotion » Comme le prouve d’ailleurs TV Magazine, le supplément
de la Socpresse diffusé par quarante deux quotidiens, qui avait cédé aux injonctions du
ministre de l’intérieur en imposant sa photo en couverture.
On ne s’étonne plus des connivences entre les patrons et Nicolas Sarkozy. On ne
s’étonne pas, non plus, quand la direction de l’information de M6 censure un reportage sur
la Française des Jeux. La publicité étant devenue le « carburant médiatique », bien avant
l’information.
Dans la France d’aujourd’hui, c’est toute la démocratie qui est en danger. Patrons et
gouvernement partagent les mêmes intérêts : détruire les acquis sociaux pour gonfler les
profits d’une caste de privilégiés. Ils doivent contrôler toute la chaîne de l’information pour
faire admettre leur potion.
Même le Parlement est bafoué quand le Premier ministre dégaine l’article 49-3 pour
faire enregistrer le « Contrat première embauche ».
Le SNJ-CGT appelle les journalistes de toutes les rédactions à réagir avec
détermination contre ces atteintes aux principes fondateurs de la démocratie, pour assurer
aux citoyens une information complète, vérifiée et mise en perspective.
Les journalistes doivent entrer en résistance et ne plus concéder un pouce d’une
liberté fondamentale, dont ils sont responsables devant les seuls citoyens. Ils ont le devoir
de dénoncer toutes les atteintes aux principes fondateurs de toute démocratie.
Le SNJ-CGT rappelle qu’il a élaboré des propositions pour garantir l’indépendance
des rédactions vis-à-vis des actionnaires.
Il est urgent qu’elles soient prises en considération.
Montreuil, le 27 février 2006
Syndicat national des journalistes CGT - 263, rue de Paris – Case 570 – 93514 Montreuil Cedex
Tél. : 01 48 18 81 78 - Télécopie : 01 48 51 58 08 - Courrier électronique : [email protected] - site Internet : www.snj.cgt.fr
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