L`Eglise Orthodoxe d`Istambul - Le Blog du Métropolite Michel
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GÉOPOLITIQUE adhésion à l’Union européenne, le patriarcat n’a, tout simplement, aucune chance de pouvoir se maintenir dans cette nation musulmane. Nous reconnaissons un très grand courage et une très grande détermination au patriarche Bartholomée face à cette situation dramatique pour son patriarcat. Le statut international pour son siège, que le patriarche Bartholomée s’efforce aujourd’hui d’obtenir des nations occidentales, est en réalité un objectif ancien de la part de tout locataire du Siège de Constantinople. Mondialisation et voisinage, la solution pour la Méditerranée, Alain Glon Par Monseigneur Michelpar LAROCHE, écrivain, théologien et historien, d’ouvrages auteur d’une dizaines sur l’orthodoxie. Premier port de France ou île déserte ? Les enjeux de FOS 2XL, entretien avec Bernard Granié 2XL FOS ABSTRACT With only 3.000 orthodox Greek, mostly Turkish citizens living in Istanbul, the Patriarchates Constantinople ecumenical are is avoid bound to flounder if nothing done to it. If Bartholomew, the Patriarch in Constan tinople is trying get the EU to accept the to concept of Turkey’s integration, it is mainly because he is facing situation of extreme a emergency. In his he enjoys offi- country, no cial legal status. Therefore, the Patriarchates have become an embarrassment… and are being threatened with extinction. If his meeting with Pope Benoit XVI in Turkey was a Les secrets de la success, his cause stillstratégie enjoys as européenne little support de d'Istanbul, par froml'Église Europe asorthodoxe ever. Monseigneur Michel Laroche 46 ÉGLISE ORTHODOXE D’ISTANBUL Les secrets de sa stratégie européenne C onstantinople – aujourd’hui Istanbul – fut autrefois le siège patriarcal le plus prestigieux de l’Église orthodoxe – le « Patriarcat œcuménique » –, lorsque Constantinople était tour à tour la capitale de l’empire chrétien byzantin (de 330 à 1453), puis celle de l’empire musulman turc (de 1453 à 1923). Cette présence dans un pays musulman d’une minuscule communauté orthodoxe, au passé prestigieux, pose une multitude de questions. Parmi celles-ci, la perspective de l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, et le déclin du patriarcat qui se vide de ses fidèles, mais qui acquiert, à partir de l’avènement du patriarche Athénagoras en 1948, une sorte de reconnaissance internationale dont nous allons parler dans ces lignes. Le patriarcat de Constantinople, comme celui de Moscou d’ailleurs, dispose d’une délégation permanente à Bruxelles auprès des institutions européennes. Le patriarche Bartholomée de Constantinople, qui accède à cette haute fonction le 22 octobre 1991, s’est personnellement engagé dans le processus de l’entrée de la Turquie, sa patrie (il est né en Turquie dans la petite île d’Imbros, le 29 février 1940) dans l’Union européenne (1). Ses déclarations en faveur – via l’adhésion de la Turquie – d’un rapprochement ENJEUX MÉDITERRANÉE N° 4 - FÉVRIER / AVRIL 2007 de la civilisation musulmane, qu’il considère comme compatible avec la civilisation chrétienne qui constitue les racines de l’Europe, se démarquaient totalement de la position du pape de Rome Benoît XVI très hostile, jusqu’il y a peu, à la candidature de la Turquie. Ce n’est pas que le patriarche Bartholomée croit à ce qu’il proclame haut et fort dans ses déclarations, à la compatibilité des deux civilisations musulmane et chrétienne qui coexisteraient en paix dans la Turquie moderne. Mais il n’a pas d’autre choix, s’il veut maintenir la présence du patriarcat en Turquie, qui bientôt n’y disposera plus d’aucun fidèle (2), que de rassurer les nations européennes sur le bien-fondé de la candidature turque. En effet, celle-ci dispose d’un moyen très simple pour se débarrasser d’un siège qui l’embarrasse face à la montée de mouvements intégristes musulmans. La loi turque kémaliste est formelle : seul un citoyen turc peut devenir en Turquie le chef d’une religion quelle qu’elle soit. La Turquie avait fait une exception pour le célèbre patriarche Athénagoras (1886-1972), qui bien que né sur le territoire turc, avait acquis la citoyenneté américaine – voir supra – mais il est à craindre que ce geste ne se renouvelle plus jamais, et sans un changement profond dans les lois turques, que lui donnerait son Rappel historique : le patriarche Athénagoras Il fut, par sa personnalité hors du commun, cofondateur avec le pape Paul VI d’un œcuménisme entre les deux Romes, jamais égalé par leurs successeurs depuis lors.Un fait hautement symbolique était la nationalité américaine d’Athénagoras, qui aurait dû normalement l’empêcher, selon la loi turque, d’être élu comme patriarche de Constantinople. Ce fut le président Truman qui intervint auprès de son homologue turc, le président Ismet Inonu, pour qu’Athénagoras devienne citoyen turc. L’arrivée extraordinaire du patriarche Athénagoras, après son élection, sur le sol turc à Ankara, se fera dans l’avion présidentiel du président des États-Unis ! Lorsque l’on se reporte à cette époque, cela constitue un fait politique incroyable, car personne dans le monde ne connaissait le nom, ni de son prédécesseur, ni même celui du nouveau patriarche de Constantinople. Sa popularité viendra plus de vingt ans plus tard, avec son rapprochement spectaculaire avec la Première Rome et la visite du pape Paul VI au Phanar en juillet 1967. Pourquoi le président Truman s’intéressait-il tant à cette microscopique Église enclavée, voire assiégée dans un environnement musulman ? La réponse est à trouver dans la politique qu’a constamment eue le patriarche Athénagoras, et son véritable continuateur, le patriarche Bartholomée. Le puissant lobby grec des USA n’explique pas tout. L’appartenance vraisemblable du patriarche Athénagoras à la puissante franc-maçonnerie américaine dans une loge grecque lui aurait ouvert bien des portes. Pour comprendre la politique américaine, il faut nous reporter à l’après-guerre. Passée l’euphorie de la victoire contre le nazisme, le monde découvre la puissance inquiétante de l’URSS et des nations communistes satellisées, en grande majorité de religion orthodoxe. Cette présence dans le bastion communiste de la majorité des Églises orthodoxes, leur manque évident de coordination donnaient à penser aux Américains qu’il fallait favoriser une sorte de réplique orthodoxe du Vatican à Istanbul pour réduire l’influence, dans l’Orthodoxie, du patriarcat de Moscou. Nous sommes au début de la Guerre froide, et il faut également prendre en compte que la place de la Turquie dans le système de défense de l’OTAN est capitale, car elle a des milliers de kilomètres de frontières avec l’URSS. Tout désignait donc, pour Truman, celui qui avait été le brillant archevêque grec-orthodoxe d’Amérique de 1931 à 1948, Athénagoras pour remplir la place vide du leadership de l’orthodoxie et Ce fut le président Truman qui intervint auprès de son homologue turc, le président Ismet Inonu, pour qu’Athénagoras devienne citoyen turc. de l’instrumentaliser comme un facteur de paix entre les nations du monde libre et celles sous le joug du communisme. Le coup de génie du patriarche Athénagoras fut de mener deux politiques parallèles. La première, dont nous venons de parler : en se rapprochant de Rome, il se plaçait comme l’interlocuteur orthodoxe de même niveau que le pape, ce qui n’est toujours pas vrai, dans le fonctionnement de l’Église orthodoxe qui est décentralisée, où chaque église autocéphale est indépendante dans toutes ses décisions, notamment sur la question d’un rapprochement avec Rome. Dans le prolongement de cette idée, la levée des anathèmes de 1054 entre les deux Romes fut un geste spectaculaire qui contribua à lui seul à la notoriété du patriarche de Constantinople, et au renforcement de son statut international. La seconde idée géniale ne venait pas de lui, mais du patriarcat de Moscou. Il s’en attribua la paternité. C’était l’entrée, dans le Conseil œcuménique des Églises, des Églises orthodoxes locales. Cette idée eut d’emblée l’accord de toutes les Églises orthodoxes des pays de l’Est, qui y voyaient un moyen de sortir de l’isolement glacial de leur présence dans le bloc communiste. À cette époque, il faut le reconnaître, le monde orthodoxe vivait au rythme que lui donnait le patriarche Athénagoras. L’œcuménisme lui-même, sans l’exagération que voulait au final lui donner Athénagoras, devint, presque jusqu’à la fin du XXe siècle, le fait majeur de l’Orthodoxie, que celle-ci y soit ou non, opposée. L’œcuménisme jusqu’à la chute du communisme servait d’alibi aux multiples voyages à l’occasion de rencontres internationales des représentants des Églises locales des pays communistes. L’œcuménisme PHOTO PAGE DE GAUCHE Entretien entre Bartholomée Ier, patriarche de Constantinople, à gauche, et José Manuel Barroso, le 12 juillet 2005. (© CE / Berlaymont) PHOTO CI-DESSOUS Détail de mosaïque, église Sainte Sophie d’Istanbul. (D.R.) ENJEUX MÉDITERRANÉE N° 4 - FÉVRIER / AVRIL 2007 47 GÉOPOLITIQUE PHOTO CI-CONTRE Le 12 juillet 2005, des leaders religieux européens se sont réunis autour de José Manuel Barroso, président de la CE, dans le cadre du « dialogue permanent » entre la CE, les religions et les Églises. Dans le contexte des attentats, cette rencontre de représentants chrétiens, juifs et musulmans confirme la nécessité d’une Europe unie pour la paix, alliée contre le terrorisme et déterminée à éliminer ses causes. (© CE / Berlaymont) non plus, face à l’hostilité qu’elle a elle-même généré auprès d’Églises telles que l’Église russe, à un transfert de son siège en Grèce, où le patriarcat dispose dans les territoires du Nord d’une juridiction canonique. Reconnaissons un très grand courage au patriarche Bartholomée qui lutte contre deux fronts, celui des justifiait un travail important de réconciliation auprès des immigrations de chacune de ces églises locales, dont les fidèles étaient répartis dans le monde libre. Une fracture allait cependant apparaître dans cette unité d’intérêt avec l’accession à l’autocéphalie en 1970 de la métropole d’Amérique du patriarcat de Moscou que le Patriarcat œcuménique se refuse, encore aujourd’hui, de reconnaître (voir le début de cet article). Ce rappel historique est indispensable, si l’on veut comprendre le patriarche Bartholomée qui s’inscrit, mieux que son prédécesseur, dans la politique entreprise par Athénagoras. Ayant perdu la bataille de l’Église orthodoxe d’Amérique, il faut avoir à l’esprit que la fin du communisme en Europe de l’Est coïncide avec son accession au Trône patriarcal de Constantinople, et la naissance de l’Union européenne. Il y entrevoit une possibilité inespérée de résoudre des questions laissées en suspens par Athénagoras. Les difficultés de l’orthodoxie en Turquie Le problème majeur qu’a à résoudre le patriarcat de Constantinople, pour s’assurer de la survie sur un siège où il est présent depuis 1682 ans, se comprend en prenant en compte l’absence de statuts juridiques de son église dans les institutions turques. Les articles 40 et 42 du traité de Lausanne (1923), fondateurs de la Turquie moderne, ne mentionnent absolument pas la présence du Patriarcat œcuménique. Tout au plus est-il fait mention d’une vague protection des autorités turques envers des confessions 48 ENJEUX MÉDITERRANÉE N° 4 - FÉVRIER / AVRIL 2007 non-musulmanes et de la possibilité pour celles-ci de disposer d’églises ou d’écoles et d’œuvres charitables, sans aucune précision sur le statut juridique du patriarcat. On comprend mieux, devant ce vide juridique – y compris dans la constitution de l’État turc – qui rend vulnérable le patriarcat auprès de la République turque, la position actuelle du patriarche Bartholomée en faveur de l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. Il ne dispose d’aucun moyen d’empêcher l’inexorable diminution démographique de sa communauté et, dans quinze ans, elle n’existera probablement plus. C’est une véritable course contre la montre ; l’entrée de la Turquie dans l’Union permettrait, pense-t-il, à des familles d’origine grecque de revenir s’installer à Istanbul. La libre-circulation des membres de l’Union permettrait un projet secret ambitieux, financé par des fonds gréco-américains, qui rétribuerait des familles grecquesorthodoxes modestes, qui accepteraient de risquer leur vie en s’installant dans le quartier du Phanare. La série d’attentats qui a frappé des ecclésiastiques catholiques en Turquie ne constitue nullement des faits isolés. Régulièrement, on déplore des attentats contre le siège du patriarcat dont la presse occidentale ne fait jamais mention. L’adhésion de la Turquie lui apporterait immédiatement une plus grande sécurité, car un pays membre devrait véritablement rechercher les coupables de ces attentats, alors que jusqu’à présent, ils ne sont jamais poursuivis, bien que les services secrets turcs suivent de très près les associations antipatriarcales qui ont pignon sur rue à Istanbul. Un statut reconnu obligatoire- ment, à travers les institutions européennes, par cet État musulman, alors que jusqu’à aujourd’hui il n’accorde aucune valeur à des traités antérieurs à celui de Lausanne (le statut international du patriarcat de Constantinople est reconnu par l’article 98 du traité de Paris de 1856 et par l’article 62 du traité de Berlin de 1878 qui sont pris en compte par l’Union européenne). Et si d’aventure la Turquie y faisait son entrée, elle serait tenue de les observer. C’est donc la question du maintien du Patriarcat œcuménique en Turquie qui est ici en cause. Le gouvernement turc s’oppose à l’internationalisation du patriarcat et de son titulaire ; il considère que le patriarche Bartholomée n’est que le chef religieux de la petite communauté grecque-orthodoxe située à Istanbul, ce dont d’ailleurs Mouammar Karabulut (président du mouvement nationaliste turc) a fait une campagne rassemblant plus de trois millions de signatures demandant l’expulsion du patriarcat vers la Grèce. Les autorités turques, profitant du climat délétère qui existe dans leur pays contre l’actuel patriarche, tirent avantage du vide juridique de son statut pour le dépouiller de ses propriétés foncières à caractère religieux, tout cela dans un sentiment anti-chrétien à peine masqué. Pour ceux qui penseraient, comme certains hommes politiques français s’efforcent de nous le faire croire, que la Turquie n’est pas une nation musulmane comme les autres, et qu’elle n’a jamais eu aucune manifestation anti-chrétienne, et qu’elle est tout à fait prête à s’intégrer dans l’Europe aux racines chrétiennes, de tels comportement devraient les alarmer. La Seconde Rome ne résisterait pas Européens sceptiques sur l’entrée de la Turquie dans leur rang, et celui des dirigeants de la Turquie qui veulent se débarrasser d’un patriarcat encombrant. Le rôle des États-Unis Bartholomée bénéficiait, comme son illustre prédécesseur, de l’appui sans réserve d’un grand président américain, Bill Clinton. Sans entrer dans les détails de cet appui dans lequel Madeleine Albright joua un rôle important, toute la politique des USA consistait ces dernières années à essayer d’obtenir un statut international au patriarcat. Il faut également avoir à l’esprit que les chefs d’États occidentaux ont horreur d’avoir plusieurs interlocuteurs, lorsqu’il est plus commode de n’en avoir qu’un seul. De ce point de vue, la papauté romaine leur rend plus lisible la chaîne de décision de l’Église catholique, alors que la dispersion des interlocuteurs orthodoxes est irritante pour des chefs d’État et leurs ministres des Affaires étrangères. Le projet d’un pape orthodoxe, autre que russe, a donc toujours fait partie de la stratégie américaine. Surtout depuis la chute du communisme à l’Est et la montée en puissance du patriarcat de Moscou, et par ce fait de l’influence de la Russie à travers le facteur religieux sur ses anciens satellites, même si beaucoup d’entre eux ont rejoint l’Union. De plus, l’actuel président des États-Unis, George Bush, souhaite isoler la Fédération de Russie du reste de l’Europe. Il s’est déclaré très favorable à l’entrée de la Turquie dans l’Union, qui y retarderait pour un siècle l’adhésion de la Russie ! En effet, la démographie galo- Il faut également avoir à l’esprit que les chefs d’États occidentaux ont horreur d’avoir plusieurs interlocuteurs, lorsqu’il est plus commode de n’en avoir qu’un seul. pante de la Turquie lui ferait dépasser dans 25 ans les 110 millions d’individus, ce que l’Europe aurait beaucoup de mal à absorber (3). Si, comme le souhaite le président américain, l’Ukraine rejoignait l’Union, la Russie serait isolée. Le Vatican orthodoxe assiégé de la Turquie survivra-t-il en cas d’échec de cette nation à son entrée dans l’Union européenne ? Comme le patriarche Bartholomée, nous en doutons. Ce serait, dramatiquement, la seconde chute de Constantinople. Mais le prix à payer de son statut international serait, qu’on le veuille où non, la montée en puissance du monde musulman dans l’Europe. La boîte de Pandore ouverte, nul ne pourra prévoir véritablement quel sera son contenu dans 25 ans, si ce n’est plus de 100 millions de turcs musulmans qui seront chez eux en Europe, et dont la frange intégriste ne lancera peut-être pas exclusivement des grenades dans les seuls jardins calmes du patriarcat de Constantinople. Le patriarche Bartholomée vient de remporter une grande victoire diplomatique en recevant lors du voyage officiel en Turquie du pape Benoît XVI son appui imprévu pour l’adhésion de cette nation musulmane à l’UE. Reconnaissons une très grande résolution à ce prélat orthodoxe qui milite avec obstination pour une cause notoirement impopulaire, tant en France qu’en Europe. Les nouvelles nations de l’Europe de l’Est qui rejoignent l’Union, telle que la Roumanie, ont presque toutes été occupées par l’Empire ottoman et n’en conservent pas un bon souvenir, si ce n’est celui de saints martyrisés pour leur foi chrétienne. PHOTO CI-CONTRE Le patriarche Bartholomée. (D.R.) • (1) In Diplomatie n° 14 (mai-juin 2005), n° 16 (septembreoctobre 2005) et n° 20 (mai-juin 2006). (2) Moins de 3 000 Grecs orthodoxes, citoyens turcs, vivent à Istanbul. (3) Dans 25 ans, la Russie qui subit a contrario une chute démographique n’aura plus que 130 millions d’individus dont la majorité (80 %) vivent déjà en Europe et sont chrétiens, c’est-à-dire partagent les mêmes valeurs fondamentales sur lesquelles est édifiée l’Europe. Chiffre communiqué par Constantin Romodanovski, directeur du Service des migrations de la Fédération de Russie. PHOTO CI-DESSOUS Affiche, diffusée au moment du traité de Sèvres (1922), qui prône la reconstitution de la « Grande Grèce » antique. (D.R.) ENJEUX MÉDITERRANÉE N° 4 - FÉVRIER / AVRIL 2007 49