L`Eglise Orthodoxe d`Istambul - Le Blog du Métropolite Michel

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L`Eglise Orthodoxe d`Istambul - Le Blog du Métropolite Michel
GÉOPOLITIQUE
adhésion à l’Union européenne, le patriarcat n’a, tout
simplement, aucune chance de pouvoir se maintenir
dans cette nation musulmane. Nous reconnaissons
un très grand courage et une très grande détermination au patriarche Bartholomée face à cette situation
dramatique pour son patriarcat.
Le statut international pour son siège, que le patriarche Bartholomée s’efforce aujourd’hui d’obtenir
des nations occidentales, est en réalité un objectif ancien de la part de tout locataire du Siège de
Constantinople.
Mondialisation et voisinage, la solution
pour la Méditerranée,
Alain Glon
Par Monseigneur
Michelpar
LAROCHE,
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Premier port de France ou île déserte ?
Les enjeux de FOS 2XL, entretien avec
Bernard Granié
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Monseigneur Michel Laroche
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46
ÉGLISE ORTHODOXE
D’ISTANBUL
Les secrets de sa stratégie européenne
C
onstantinople – aujourd’hui Istanbul –
fut autrefois le siège patriarcal le plus
prestigieux de l’Église orthodoxe – le
« Patriarcat œcuménique » –, lorsque Constantinople
était tour à tour la capitale de l’empire chrétien byzantin (de 330 à 1453), puis celle de l’empire musulman
turc (de 1453 à 1923). Cette présence dans un pays
musulman d’une minuscule communauté orthodoxe, au passé prestigieux, pose une multitude de
questions. Parmi celles-ci, la perspective de l’entrée
de la Turquie dans l’Union européenne, et le déclin du
patriarcat qui se vide de ses fidèles, mais qui acquiert,
à partir de l’avènement du patriarche Athénagoras
en 1948, une sorte de reconnaissance internationale
dont nous allons parler dans ces lignes. Le patriarcat de Constantinople, comme celui de Moscou
d’ailleurs, dispose d’une délégation permanente à
Bruxelles auprès des institutions européennes.
Le patriarche Bartholomée de Constantinople, qui
accède à cette haute fonction le 22 octobre 1991,
s’est personnellement engagé dans le processus de
l’entrée de la Turquie, sa patrie (il est né en Turquie
dans la petite île d’Imbros, le 29 février 1940) dans
l’Union européenne (1). Ses déclarations en faveur
– via l’adhésion de la Turquie – d’un rapprochement
ENJEUX MÉDITERRANÉE N° 4 - FÉVRIER / AVRIL 2007
de la civilisation musulmane, qu’il considère comme
compatible avec la civilisation chrétienne qui constitue les racines de l’Europe, se démarquaient totalement de la position du pape de Rome Benoît XVI très
hostile, jusqu’il y a peu, à la candidature de la Turquie.
Ce n’est pas que le patriarche Bartholomée croit à ce
qu’il proclame haut et fort dans ses déclarations, à la
compatibilité des deux civilisations musulmane et
chrétienne qui coexisteraient en paix dans la Turquie
moderne. Mais il n’a pas d’autre choix, s’il veut maintenir la présence du patriarcat en Turquie, qui bientôt
n’y disposera plus d’aucun fidèle (2), que de rassurer
les nations européennes sur le bien-fondé de la candidature turque. En effet, celle-ci dispose d’un moyen
très simple pour se débarrasser d’un siège qui l’embarrasse face à la montée de mouvements intégristes musulmans. La loi turque kémaliste est formelle :
seul un citoyen turc peut devenir en Turquie le chef
d’une religion quelle qu’elle soit.
La Turquie avait fait une exception pour le célèbre
patriarche Athénagoras (1886-1972), qui bien que né
sur le territoire turc, avait acquis la citoyenneté américaine – voir supra – mais il est à craindre que ce geste
ne se renouvelle plus jamais, et sans un changement
profond dans les lois turques, que lui donnerait son
Rappel historique : le patriarche
Athénagoras
Il fut, par sa personnalité hors du commun, cofondateur avec le pape Paul VI d’un œcuménisme entre
les deux Romes, jamais égalé par leurs successeurs
depuis lors.Un fait hautement symbolique était la
nationalité américaine d’Athénagoras, qui aurait dû
normalement l’empêcher, selon la loi turque, d’être
élu comme patriarche de Constantinople. Ce fut le
président Truman qui intervint auprès de son homologue turc, le président Ismet Inonu, pour qu’Athénagoras devienne citoyen turc. L’arrivée extraordinaire
du patriarche Athénagoras, après son élection, sur
le sol turc à Ankara, se fera dans l’avion présidentiel
du président des États-Unis ! Lorsque l’on se reporte
à cette époque, cela constitue un fait politique
incroyable, car personne dans le monde ne connaissait le nom, ni de son prédécesseur, ni même celui du
nouveau patriarche de Constantinople. Sa popularité
viendra plus de vingt ans plus tard, avec son rapprochement spectaculaire avec la Première Rome et la
visite du pape Paul VI au Phanar en juillet 1967.
Pourquoi le président Truman s’intéressait-il tant à
cette microscopique Église enclavée, voire assiégée
dans un environnement musulman ? La réponse est
à trouver dans la politique qu’a constamment eue le
patriarche Athénagoras, et son véritable continuateur, le patriarche Bartholomée. Le puissant lobby
grec des USA n’explique pas tout. L’appartenance
vraisemblable du patriarche Athénagoras à la puissante franc-maçonnerie américaine dans une loge
grecque lui aurait ouvert bien des portes. Pour comprendre la politique américaine, il faut nous reporter à l’après-guerre. Passée l’euphorie de la victoire
contre le nazisme, le monde découvre la puissance
inquiétante de l’URSS et des nations communistes
satellisées, en grande majorité de religion orthodoxe. Cette présence dans le bastion communiste
de la majorité des Églises orthodoxes, leur manque
évident de coordination donnaient à penser aux
Américains qu’il fallait favoriser une sorte de réplique
orthodoxe du Vatican à Istanbul pour réduire l’influence, dans l’Orthodoxie, du patriarcat de Moscou.
Nous sommes au début de la Guerre froide, et il faut
également prendre en compte que la place de la
Turquie dans le système de défense de l’OTAN est
capitale, car elle a des milliers de kilomètres de frontières avec l’URSS. Tout désignait donc, pour Truman,
celui qui avait été le brillant archevêque grec-orthodoxe d’Amérique de 1931 à 1948, Athénagoras pour
remplir la place vide du leadership de l’orthodoxie et
Ce fut le
président
Truman qui
intervint
auprès de
son homologue turc,
le président Ismet
Inonu, pour
qu’Athénagoras
devienne
citoyen
turc.
de l’instrumentaliser comme un facteur de paix entre
les nations du monde libre et celles sous le joug du
communisme.
Le coup de génie du patriarche Athénagoras fut de
mener deux politiques parallèles. La première, dont
nous venons de parler : en se rapprochant de Rome,
il se plaçait comme l’interlocuteur orthodoxe de
même niveau que le pape, ce qui n’est toujours pas
vrai, dans le fonctionnement de l’Église orthodoxe
qui est décentralisée, où chaque église autocéphale
est indépendante dans toutes ses décisions, notamment sur la question d’un rapprochement avec
Rome. Dans le prolongement de cette idée, la levée
des anathèmes de 1054 entre les deux Romes fut un
geste spectaculaire qui contribua à lui seul à la notoriété du patriarche de Constantinople, et au renforcement de son statut international.
La seconde idée géniale ne venait pas de lui, mais
du patriarcat de Moscou. Il s’en attribua la paternité.
C’était l’entrée, dans le Conseil œcuménique des
Églises, des Églises orthodoxes locales. Cette idée eut
d’emblée l’accord de toutes les Églises orthodoxes des
pays de l’Est, qui y voyaient un moyen de sortir de l’isolement glacial de leur présence dans le bloc communiste. À cette époque, il faut le reconnaître, le monde
orthodoxe vivait au rythme que lui donnait le patriarche Athénagoras. L’œcuménisme lui-même, sans l’exagération que voulait au final lui donner Athénagoras,
devint, presque jusqu’à la fin du XXe siècle, le fait
majeur de l’Orthodoxie, que celle-ci y soit ou non,
opposée. L’œcuménisme jusqu’à la chute du communisme servait d’alibi aux multiples voyages à l’occasion
de rencontres internationales des représentants des
Églises locales des pays communistes. L’œcuménisme
PHOTO PAGE DE GAUCHE
Entretien entre
Bartholomée Ier,
patriarche de
Constantinople, à
gauche, et José Manuel
Barroso, le 12 juillet 2005.
(© CE / Berlaymont)
PHOTO CI-DESSOUS
Détail de mosaïque,
église Sainte Sophie
d’Istanbul. (D.R.)
ENJEUX MÉDITERRANÉE N° 4 - FÉVRIER / AVRIL 2007
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GÉOPOLITIQUE
PHOTO CI-CONTRE
Le 12 juillet 2005,
des leaders religieux
européens se sont réunis
autour de José Manuel
Barroso, président de
la CE, dans le cadre du
« dialogue permanent »
entre la CE, les religions
et les Églises. Dans le
contexte des attentats,
cette rencontre de
représentants chrétiens,
juifs et musulmans
confirme la nécessité
d’une Europe unie pour
la paix, alliée contre le
terrorisme et déterminée
à éliminer ses causes.
(© CE / Berlaymont)
non plus, face à l’hostilité qu’elle a elle-même généré
auprès d’Églises telles que l’Église russe, à un transfert
de son siège en Grèce, où le patriarcat dispose dans
les territoires du Nord d’une juridiction canonique.
Reconnaissons un très grand courage au patriarche
Bartholomée qui lutte contre deux fronts, celui des
justifiait un travail important de réconciliation auprès des immigrations de
chacune de ces églises locales, dont les
fidèles étaient répartis dans le monde
libre. Une fracture allait cependant apparaître dans cette unité d’intérêt avec l’accession à l’autocéphalie en 1970 de la
métropole d’Amérique du patriarcat de
Moscou que le Patriarcat œcuménique se
refuse, encore aujourd’hui, de reconnaître
(voir le début de cet article).
Ce rappel historique est indispensable,
si l’on veut comprendre le patriarche
Bartholomée qui s’inscrit, mieux que son
prédécesseur, dans la politique entreprise par Athénagoras. Ayant perdu la
bataille de l’Église orthodoxe d’Amérique, il faut avoir à l’esprit que la fin du
communisme en Europe de l’Est coïncide
avec son accession au Trône patriarcal de
Constantinople, et la naissance de l’Union
européenne. Il y entrevoit une possibilité
inespérée de résoudre des questions laissées en suspens par Athénagoras.
Les difficultés de l’orthodoxie en
Turquie
Le problème majeur qu’a à résoudre le
patriarcat de Constantinople, pour s’assurer de la survie sur un siège où il est
présent depuis 1682 ans, se comprend
en prenant en compte l’absence de statuts juridiques de son église dans les
institutions turques. Les articles 40 et
42 du traité de Lausanne (1923), fondateurs de la Turquie moderne, ne mentionnent absolument pas la présence du
Patriarcat œcuménique. Tout au plus est-il
fait mention d’une vague protection des
autorités turques envers des confessions
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ENJEUX MÉDITERRANÉE N° 4 - FÉVRIER / AVRIL 2007
non-musulmanes et de la possibilité pour
celles-ci de disposer d’églises ou d’écoles
et d’œuvres charitables, sans aucune précision sur le statut juridique du patriarcat. On comprend mieux, devant ce vide
juridique – y compris dans la constitution de l’État turc – qui rend vulnérable
le patriarcat auprès de la République
turque, la position actuelle du patriarche Bartholomée en faveur de l’entrée
de la Turquie dans l’Union européenne.
Il ne dispose d’aucun moyen d’empêcher
l’inexorable diminution démographique
de sa communauté et, dans quinze ans,
elle n’existera probablement plus. C’est
une véritable course contre la montre ;
l’entrée de la Turquie dans l’Union permettrait, pense-t-il, à des familles d’origine
grecque de revenir s’installer à Istanbul. La
libre-circulation des membres de l’Union
permettrait un projet secret ambitieux,
financé par des fonds gréco-américains,
qui rétribuerait des familles grecquesorthodoxes modestes, qui accepteraient
de risquer leur vie en s’installant dans le
quartier du Phanare. La série d’attentats
qui a frappé des ecclésiastiques catholiques en Turquie ne constitue nullement des faits isolés. Régulièrement,
on déplore des attentats contre le siège
du patriarcat dont la presse occidentale
ne fait jamais mention. L’adhésion de la
Turquie lui apporterait immédiatement
une plus grande sécurité, car un pays
membre devrait véritablement rechercher les coupables de ces attentats, alors
que jusqu’à présent, ils ne sont jamais
poursuivis, bien que les services secrets
turcs suivent de très près les associations
antipatriarcales qui ont pignon sur rue à
Istanbul. Un statut reconnu obligatoire-
ment, à travers les institutions européennes, par cet État musulman, alors que
jusqu’à aujourd’hui il n’accorde aucune
valeur à des traités antérieurs à celui
de Lausanne (le statut international du
patriarcat de Constantinople est reconnu
par l’article 98 du traité de Paris de 1856
et par l’article 62 du traité de Berlin de
1878 qui sont pris en compte par l’Union
européenne). Et si d’aventure la Turquie
y faisait son entrée, elle serait tenue de
les observer. C’est donc la question du
maintien du Patriarcat œcuménique en
Turquie qui est ici en cause. Le gouvernement turc s’oppose à l’internationalisation du patriarcat et de son titulaire ; il
considère que le patriarche Bartholomée
n’est que le chef religieux de la petite
communauté grecque-orthodoxe située
à Istanbul, ce dont d’ailleurs Mouammar
Karabulut (président du mouvement
nationaliste turc) a fait une campagne rassemblant plus de trois millions de signatures demandant l’expulsion du patriarcat
vers la Grèce. Les autorités turques, profitant du climat délétère qui existe dans
leur pays contre l’actuel patriarche, tirent
avantage du vide juridique de son statut
pour le dépouiller de ses propriétés foncières à caractère religieux, tout cela dans
un sentiment anti-chrétien à peine masqué. Pour ceux qui penseraient, comme
certains hommes politiques français
s’efforcent de nous le faire croire, que la
Turquie n’est pas une nation musulmane
comme les autres, et qu’elle n’a jamais eu
aucune manifestation anti-chrétienne,
et qu’elle est tout à fait prête à s’intégrer
dans l’Europe aux racines chrétiennes,
de tels comportement devraient les alarmer. La Seconde Rome ne résisterait pas
Européens sceptiques sur l’entrée de la Turquie dans
leur rang, et celui des dirigeants de la Turquie qui veulent se débarrasser d’un patriarcat encombrant.
Le rôle des États-Unis
Bartholomée bénéficiait, comme son illustre prédécesseur, de l’appui sans réserve d’un grand président
américain, Bill Clinton. Sans entrer dans les détails de
cet appui dans lequel Madeleine Albright joua un rôle
important, toute la politique des USA consistait ces dernières années à essayer d’obtenir un statut international
au patriarcat. Il faut également avoir à l’esprit que les
chefs d’États occidentaux ont horreur d’avoir plusieurs
interlocuteurs, lorsqu’il est plus commode de n’en avoir
qu’un seul. De ce point de vue, la papauté romaine leur
rend plus lisible la chaîne de décision de l’Église catholique, alors que la dispersion des interlocuteurs orthodoxes est irritante pour des chefs d’État et leurs ministres
des Affaires étrangères. Le projet d’un pape orthodoxe,
autre que russe, a donc toujours fait partie de la stratégie américaine. Surtout depuis la chute du communisme à l’Est et la montée en puissance du patriarcat de
Moscou, et par ce fait de l’influence de la Russie à travers le facteur religieux sur ses anciens satellites, même
si beaucoup d’entre eux ont rejoint l’Union.
De plus, l’actuel président des États-Unis, George
Bush, souhaite isoler la Fédération de Russie du reste
de l’Europe. Il s’est déclaré très favorable à l’entrée de
la Turquie dans l’Union, qui y retarderait pour un siècle
l’adhésion de la Russie ! En effet, la démographie galo-
Il faut
également
avoir à
l’esprit que
les chefs
d’États
occidentaux ont
horreur
d’avoir
plusieurs
interlocuteurs,
lorsqu’il
est plus
commode
de n’en
avoir qu’un
seul.
pante de la Turquie lui ferait dépasser dans 25 ans les
110 millions d’individus, ce que l’Europe aurait beaucoup de mal à absorber (3). Si, comme le souhaite le
président américain, l’Ukraine rejoignait l’Union, la
Russie serait isolée.
Le Vatican orthodoxe assiégé de la Turquie survivra-t-il en cas d’échec de cette nation à son entrée
dans l’Union européenne ? Comme le patriarche
Bartholomée, nous en doutons. Ce serait, dramatiquement, la seconde chute de Constantinople. Mais
le prix à payer de son statut international serait, qu’on
le veuille où non, la montée en puissance du monde
musulman dans l’Europe. La boîte de Pandore ouverte,
nul ne pourra prévoir véritablement quel sera son
contenu dans 25 ans, si ce n’est plus de 100 millions
de turcs musulmans qui seront chez eux en Europe,
et dont la frange intégriste ne lancera peut-être pas
exclusivement des grenades dans les seuls jardins calmes du patriarcat de Constantinople.
Le patriarche Bartholomée vient de remporter une
grande victoire diplomatique en recevant lors du
voyage officiel en Turquie du pape Benoît XVI son
appui imprévu pour l’adhésion de cette nation musulmane à l’UE. Reconnaissons une très grande résolution
à ce prélat orthodoxe qui milite avec obstination pour
une cause notoirement impopulaire, tant en France
qu’en Europe. Les nouvelles nations de l’Europe de
l’Est qui rejoignent l’Union, telle que la Roumanie, ont
presque toutes été occupées par l’Empire ottoman et
n’en conservent pas un bon souvenir, si ce n’est celui
de saints martyrisés pour leur foi chrétienne.
PHOTO CI-CONTRE
Le patriarche
Bartholomée. (D.R.)
•
(1) In Diplomatie n° 14 (mai-juin 2005), n° 16 (septembreoctobre 2005) et n° 20 (mai-juin 2006).
(2) Moins de 3 000 Grecs orthodoxes, citoyens turcs, vivent
à Istanbul.
(3) Dans 25 ans, la Russie qui subit a contrario une chute
démographique n’aura plus que 130 millions d’individus
dont la majorité (80 %) vivent déjà en Europe et sont chrétiens, c’est-à-dire partagent les mêmes valeurs fondamentales sur lesquelles est édifiée l’Europe. Chiffre communiqué
par Constantin Romodanovski, directeur du Service des
migrations de la Fédération de Russie.
PHOTO CI-DESSOUS
Affiche, diffusée au
moment du traité de
Sèvres (1922), qui prône
la reconstitution de la
« Grande Grèce » antique.
(D.R.)
ENJEUX MÉDITERRANÉE N° 4 - FÉVRIER / AVRIL 2007
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