RIM compte sur ses propres forces pour rebondir, Actualités

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RIM compte sur ses propres forces pour rebondir, Actualités
RIM compte sur ses propres forces pour rebondir
Par Guillaume de Calignon | 30/08 | 07:00 | mis à jour à 15:10
En grande difficulté, le fabricant du BlackBerry sortira début 2013 son nouveau système
d'exploitation, BlackBerry 10, conçu en amont avec les développeurs.
A l'heure où Apple et Samsung sont devant les tribunaux, Research In Motion (RIM), l'ex-star des
smartphones, fait lui travailler ses ingénieurs pour tenter de se sauver. C'est au premier
trimestre 2013 que sonnera l'heure de vérité pour le père du BlackBerry. C'est en effet à ce
moment-là que sortiront de nouveaux modèles de smartphones équipés de BlackBerry 10, son
futur système d'exploitation. La nouvelle équipe de direction, dirigée par Thorsten Heins, qui a
pris la tête de RIM en janvier, s'attelle au développement de ce système d'exploitation basé sur
la solution développée par une start-up rachetée en 2010, QNX. Depuis, tout a été fait en
interne. Car RIM ne compte que sur ses propres forces pour sortir des grandes difficultés qu'il
traverse depuis deux ans. « BlackBerry 10 est la première plate-forme conçue en amont avec
les développeurs », explique Frank Boulben, un Français nommé directeur marketing de RIM
en juin après être passé chez Orange, Vivendi et Vodafone.
L'in terface est totalement nouvelle et « l'utilisateur sera toujours à un seul mouvement de doigt
des applications importantes pour lui », assure-t-il. Le dirigeant met en avant « la capacité de
RIM à monétiser les applications. Notre système est intégré à la facturation des opérateurs »,
ce qui est le cas de Windows Phone mais pas de l'iPhone, ni d'Android. Autre atout, « le
nouveau système d'exploitation a été pensé pour gérer les deux environnements, personnel et
professionnel », souligne Frank Boulben. « Nous aurons un terminal entièrement tactile début
2013, suivi d'un smartphone à clavier », promet-il. Thorsten Heins a confié un mandat à des
banques pour évaluer la possibilité de vendre BlackBerry 10 sous licence à d'autres fabricants
de smartphones. Le système rival Android, largement dominant, est gratuit, ce qui complique la
donne.
Bouée de sauvetage
BlackBerry 10, c'est la bouée de sauvetage du groupe. Entre mars et mai, c'est-à-dire au cours
du premier trimestre de son exercice 2012-2013, le canadien a vu son chiffre d'affaires plonger
de 42 % par rapport à la même période de l'année précédente, il a vendu 40 % de smarpthones
en moins et a essuyé une perte opérationnelle de 643 millions de dollars. Les analystes de JP
Morgan s'attendent à ce que les ventes du groupe atteignent 10,7 milliards de dollars cette
année... contre 18,4 milliards l'an dernier. Sa capitalisation boursière n'est plus que de 3,8
milliards de dollars, dont les deux tiers correspondent à sa trésorerie. Selon Strategy Analytics,
la part de marché du BlackBerry dans les smartphones est tombée à 6,5 % au deuxième
trimestre aux Etats-Unis. Et quelque 5.000 emplois doivent être supprimés d'ici à la fin de
l'année. « L'équipe de management a quasi intégralement changé et s'attaque de manière
radicale à notre structure de coûts », explique Frank Boulben. Le Français martèle un discours
volontaire : « Les opérateurs veulent absolument un troisième écosystème, derrière Android et
l'iPhone. Nous sommes numéro un en Amérique latine, en Afrique du Sud ou au Nigéria et
nous sommes une alternative crédible ». Le groupe compte encore 78 millions d'utilisateurs
dans le monde, séduits par la facilité d'utilisation des e-mails sur BlackBerry.
G. de C. , Les Echos
Écrit par Guillaume DE CALIGNON
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