Minéralisations épithermales dans la ceinture de Gaspé, Québec
Transcription
Minéralisations épithermales dans la ceinture de Gaspé, Québec
Minéralisations épithermales dans la ceinture de Gaspé, Québec, Canada : Gîtes du Dôme de Lemieux (Pb-Zn-Ag) et de Sainte Marguerite (Au-Ag) Alan D’hulst (Université Laval), Georges Beaudoin (Université Laval), Michel Malo (INRS-ETE) Les roches dévoniennes de Gaspésie sont hôtes de plusieurs gîtes d’affinité épithermale neutre ou intermédiaire. Le Dôme de Lemieux est une structure anticlinale constituée de roches sédimentaires et volcaniques dévoniennes recoupée par de nombreuses failles. La minéralisation y est non déformée et non métamorphisée. L’indice de Sainte-Marguerite se situe le long de la faille acadienne de Sainte-Florence, dans les volcanites et pyroclastites de Sainte-Marguerite, associées aux mudstones du groupe de Fortin. La minéralisation y est déformée et métamorphisée au faciès schiste vert. Le sud du Dôme de Lemieux comprend 13 veines de quartz-dolomite à sphalérite, galène ± pyrite, chalcopyrite et hématite. Le quartz montre des textures crustiformes et la dolomite se présente parfois sous forme de dolomites lamellaires, caractéristiques des gisements épithermaux neutre ou intermédiaires. Le gîte de Sainte-Marguerite comprend deux types de veines principales. Des veines déformées de quartz, pyrite, sphalérite, galène, chalcopyrite, arsénopyrite et adulaire sont recoupées par des veines de quartz, arsénopyrite, sphalérite, pyrite non déformées. Des grains d’électrum sont observés dans les fissures de la pyrite cataclasée, en bordure de grains de pyrite recristallisés ou en inclusions dans la pyrite ou l’arsénopyrite. Les veines minéralisées sont entourées de halos d’altération par carbonatation et « phengitisation » dans des zones pluri-métriques de silicification pervasive. La composition isotopique δ18O sur quartz de 6.4 à 13.7‰ au Dôme de Lemieux suggère l’action d’un fluide hydrothermal de composition -2 à 3‰ pour une température de 250°C. Cette composition indique une composante de fluide superficiel, marin ou météorique significative. La composition δ18O pour le quartz à Sainte-Marguerite est regroupée de 16.5 to 18.7‰ (fluide = 4.5 à 7.5‰) et suggère l’action d’un fluide ayant interagit avec des roches sédimentaires. Les compositions δ13C sur calcite, dolomite et ankérite similaires au Dôme de Lemieux (-5.5 to -1.5 ‰) et à Sainte-Marguerite (-5 to 0.5 ‰) indiquent une composante de carbone inorganique dans les fluide des deux gîtes. Les compositions en δ34S sur pyrite, sphalérite, galène et chalcopyrite au Dôme de Lemieux sont étalées de -4.5 à 5.1‰ et suggèrent une composante de soufre magmatique avec peut-être une composante de soufre sédimentaire plus légère. A Sainte-Marguerite, les valeurs de δ34S sur pyrite, arsénopyrite, sphalérite et galène sont de 3.5 à 9.5‰ et impliquent probablement un soufre crustal ayant peut-être pour origine les roches basaltiques hôtes. Enfin, les données d’isotopes du Pb au Dôme de Lemieux et à SainteMarguerite suggèrent un lessivage du plomb depuis une même source supracrustale avec parfois, une contribution de plomb de la croûte inférieure probablement lessivée d’un socle grenvillien.