Ça s`est passé sous vos pieds… Thonon gallo
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Ça s`est passé sous vos pieds… Thonon gallo
Ça s’est passé sous vos pieds… Thonon gallo-romain et ses potiers Du 28 mars au 8 novembre 2015 Dossier pédagogique Musée du Chablais - Château de Sonnaz 2, rue Michaud 74200 THONON-LES-BAINS Service Culture et Patrimoine 04.50.70.69.49 / [email protected] 1 SOMMAIRE INTRODUCTION ................................................................................................................ 3 PRÉSENTATION DE L’EXPOSITION ...................................................................................... 4 THONON, DE LA FOUILLE AU MUSÉE ................................................................................. 6 Les acteurs de l’archéologie thononaise ................................................................................ 6 Le dépôt de fouilles archéologiques ....................................................................................... 7 VIVRE À THONON À L’ÉPOQUE ROMAINE .......................................................................... 9 Le bourg de Thonon ................................................................................................................ 9 Beautés romaines ................................................................................................................. 11 La domus ............................................................................................................................... 12 La cuisine : une pièce encombrée… et enfumée .................................................................. 13 Otium / negotium.................................................................................................................. 14 LES POTERIES MADE IN THONON .................................................................................... 15 Techniques de fabrication..................................................................................................... 15 Typologie des céramiques .................................................................................................... 16 Décors, estampilles et graffitis.............................................................................................. 18 POUR ALLER PLUS LOIN EN CLASSE… ............................................................................... 20 Primaire ................................................................................................................................. 20 Collège / lycée ....................................................................................................................... 21 LES MUSÉES DE THONON-LES-BAINS ............................................................................... 23 Les expositions permanentes du musée du Chablais ........................................................... 23 L’écomusée de la pêche et du lac ......................................................................................... 24 INFORMATIONS PRATIQUES ........................................................................................... 25 Période d’ouverture .............................................................................................................. 25 Tarifs ..................................................................................................................................... 25 Programmation culturelle ..................................................................................................... 26 2 INTRODUCTION En 2015, l’archéologie est à l’honneur au musée du Chablais, musée de France de la Ville de Thonon-les-Bains. Le titre de l’exposition Ça s’est passé sous vos pieds… renvoie à cette discipline qui fouille sous nos pieds - mais rappelle aussi que Thonon a un passé antique le plus souvent ignoré par la population. Cette exposition est rendue possible grâce au transfert du dépôt de fouilles archéologiques à la Ville de Thonon en 2005 ainsi qu’au travail d’inventaire mené depuis 2006, sous la responsabilité scientifique du musée du Chablais, avec la collaboration du Groupe de recherches archéologiques de Thonon. Ces huit années de travail ont permis d’attribuer près de 3 000 numéros d’inventaire à des lots d’objets ou à des objets considérés comme « remarquables ». La période romaine représente plus de 60% du contenu du dépôt de fouilles. L’une des découvertes les plus spectaculaires et les plus intéressantes est celle d’un dépotoir de potier (site S1 Ouest, IIe- IIIe siècle) comprenant plus de deux tonnes de poteries (sous formes de tessons ou remontées) produites à Thonon. Ce fonds constitue l’une des plus grandes collections de céramiques romaines conservées en Haute-Savoie. Plus de quarante ans après sa mise au jour, cette production de céramiques a été peu étudiée. L’objectif de l’exposition Ça s’est passé sous vos pieds… Thonon gallo-romain et ses potiers est donc de valoriser cette collection avec d’autres objets relatifs à la vie quotidienne. Comme chaque année, le musée du Chablais poursuit sa politique de sensibilisation du public avec des textes offrant trois niveaux de lecture (introduction, texte développé et cartel détaillé), divers supports de médiation (audiovisuels, interview du commissaire…) ainsi qu’un espace « jeux romains ». Un parcours spécifique est destiné aux enfants tandis qu’un livret-jeu leur permet d’approfondir de manière ludique la visite. Autour de l’exposition, la Ville propose un vaste programme d’activités gratuites : visites commentées, conférences, projection de documentaire, campement antique, démonstrations, atelier dégustation… Le présent dossier a pour but de donner des informations et des clefs d’entrées aux enseignants sur les thématiques abordées dans cette exposition. Des pistes d’exploitations pédagogiques sont proposées pour chacune des parties ainsi que des prolongements matérialisées par des encadrés et des zooms sur certaines œuvres choisies. 3 PRÉSENTATION DE L’EXPOSITION Fibules, monnaies, jetons, poteries, milliers de tessons…. l’exposition Ça s’est passé sous vos pieds… Thonon gallo-romain et ses potiers évoque en plus de 200 objets la vie quotidienne de nos ancêtres gallo-romains. Vivre à Thonon à l’époque romaine La première partie de l’exposition comporte cinq séquences entraînant le visiteur à la découverte des domus (maisons), de leurs habitants et de leur mode de vie au quotidien. Des figures grandeur nature mettent en scène des objets en lien avec la parure, le maquillage, la nourriture, les jeux ou le commerce qui font écho à certains éléments de notre quotidien actuel. Si ceux-ci peuvent paraître anodins, ils sont néanmoins une source inépuisable de connaissances pour l’archéologue concernant une période datant de plus de 1 800 ans. Les poteries made in Thonon La seconde salle dévoile un « trésor » archéologique rarement présenté au public, issu de la découverte de huit fours et d’un dépotoir des IIe et IIIe siècles comprenant plus de deux tonnes de poteries produites à Thonon. Intérêt scientifique majeur de l’exposition, la présentation de cette salle est un véritable catalogue de formes et de décors révélant la créativité de nos ancêtres, les modes de l’époque, ainsi que l’imaginaire gallo-romain teinté de figures mythologiques, d’animaux fantastiques ou de motifs réalistes. Les techniques de fabrication sont également présentées et l’homme transparaît toujours derrière l’objet à travers les signatures ou les graffitis. 4 UNE ATTENTION PARTICULIÈRE POUR LE JEUNE PUBLIC… >> Un parcours spécifique dans l’exposition, avec des textes adaptés pour les enfants, et un écran avec de petits films d’animation sur les experts de l’archéologie. >> Un livret-jeu mis en page par une illustratrice pour découvrir de manière ludique les objets présentés, avec un tirage au sort mensuel pour gagner des ouvrages sur l’archéologie et la Gaule romaine. >> Un espace « jeux romains » où petits et grands découvrent la culture ludique de l’Antiquité en expérimentant quatre des plus célèbres jeux romains : - le jeu du moulin (jeu de stratégie sur plateau) - les osselets (jeu d’adresse) - les latroncules (jeu de stratégie sur plateau) - le loculus archimedius (jeu de patience) Le « P'tit + » : Trois marchepieds sont disponibles dans les salles du musée pour que les enfants puissent voir les céramiques dans les vitrines en hauteur. 5 THONON, DE LA FOUILLE AU MUSÉE Cette thématique est évoquée dans l’introduction de l’exposition mais n’en constitue pas à proprement parlé une partie. Les acteurs de l’archéologie thononaise Les pionniers Dès la fin du XVIIIe siècle, l’archéologie passionne l’Europe, avec les découvertes de Pompéi et d’Herculanum. Au XIXe siècle, il s’agit le plus souvent de découvertes fortuites qui sont signalées aux érudits locaux passionnés par l’histoire de leur région. La plus ancienne découverte connue dans le Chablais est celle de plusieurs tombes à incinération de l’époque romaine dans le domaine de Ripaille, en 1764. Jean-Claude Périllat et le Groupe de recherches archéologiques de Thonon Enseignant d’histoire-géographie, Jean-Claude Périllat entreprend de nombreuses fouilles dans les années soixante et soixante-dix avec un groupe de jeunes qu’il forme aux techniques de l’archéologie. Ce sont eux qui réalisent les fouilles du quartier de la Rénovation, et notamment du site S1 Ouest, d’où est issu la majorité des pièces présentes dans l’exposition. À la mort de JeanClaude Périllat en 1973, les archéologues en herbe décident de continuer l’activité de terrain (jusque dans les années 1990) et constituent le GRAT (Groupe de recherches archéologiques de Thonon). La professionnalisation de l’archéologie préventive : Afan / Inrap À la fin des années soixante-dix, l’Afan (Association pour les fouilles archéologiques nationales) devient l’opérateur du ministère de la Culture pour les fouilles programmées [= qui s’inscrivent dans une programmation scientifique nationale] puis les fouilles de sauvetage [= déclenchés à l’initiative des archéologues à l’occasion de chantiers afin d’éviter que le patrimoine ne soit détruit lors de travaux d’aménagement ou d’urbanisation]. En 2001, l’Afan évolue en Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives). Depuis la première intervention à Thonon de l’Afan en 1994 (étude d’une cave médiévale à Concise), ce sont 48 opérations qui ont été menées par ces équipes d’archéologues professionnels. Le saviez-vous ? L’Inrap réalise chaque année quelque 1 800 diagnostics archéologiques et 250 fouilles, en France métropolitaine et outre-mer. 6 Prolongement Les experts de l’archéologie grâce auxquels le passé reprend vie… * Ces spécialités sont présentées via de petits films d’animation dans la première salle d’exposition. Source : Inrap Le dépôt de fouilles archéologiques Constitué principalement à partir du mobilier archéologique mis au jour à Thonon et dans le Chablais par Jean-Claude Périllat et le GRAT, le dépôt de fouilles archéologiques est devenu municipal en 2006, géré par le musée du Chablais. Il recèle 8 tonnes de matériel équivalent à près de 4 000 numéros d’inventaire en cours de traitement. Si ce mobilier concerne toutes les périodes, de la Préhistoire au XIXe siècle, la majorité des pièces correspond à la période romaine. La majeure partie des tessons de céramiques collectés lors des fouilles archéologiques menées dans les années 1960 et 1970 est restée entreposée dans des caisses durant des décennies. Depuis 2006, ces tessons ont été reconditionnés (uniformisation des contenants, regroupements…), nettoyés, triés (selon les couleurs, les formes, le type de revêtement, les décors, l’épaisseur des parois…) pour reconstituer et assembler certaines poteries. 7 Prolongement La restauration archéologique Ce travail de nettoyage et d’assemblage est notamment mené par le CREAM (Centre de restauration et d'études archéologiques municipal) de Vienne (Isère). Parmi les restaurations que le centre a réalisées pour le dépôt de fouilles (poteries, objets métalliques, verrerie…), on peut mettre en avant cette plaque de cingulum, un élément de parure militaire dont la présence à Thonon reste inexpliquée. Le travail de restauration a ainsi permis de redécouvrir l’objet finement ciselé sous une gangue d’oxydation. À NOTER : En raison du réaménagement du pôle culturel de la Visitation, le dépôt de fouilles archéologiques n’est pas accessible pour les groupes en 2015. 8 VIVRE À THONON À L’ÉPOQUE ROMAINE La découverte du Thonon gallo-romain constitue un aperçu de la culture romaine dans son ensemble. Le mode de vie romain s’est en effet diffusé dans tout l’empire, servi par une administration efficace et des échanges commerciaux intensifs. Les peuples autochtones ont adopté la culture romaine tout en l’adaptant aux spécificités de leur territoire (adaptation de l’architecture au climat, convergence des divinités locales et romaines….). Ce phénomène de syncrétisme a été tellement important chez les peuples celtes qu’on a créé le terme spécifique de « gallo-romain ». Dans cette première salle d’exposition, la vie quotidienne est abordée à travers les angles suivants : beautés romaines (habillement, bijoux, soins…), la domus (éléments de construction et de vie) et plus particulièrement la cuisine, les activités et loisirs et enfin la société thononaise (interview du commissaire de l’exposition). Le bourg de Thonon Si aucun vestige ne permet d’attester de l’existence d’un « village gaulois », les fouilles archéologiques effectuées à Thonon ont permis de confirmer l’existence d’une petite agglomération, dont on ignore le nom, durant l’époque romaine. La fondation de Thonon gallo-romain semble remonter à la période augustéenne (27 av. - 14 ap. J-C), plusieurs dizaines d’années après la conquête romaine. Le territoire, auparavant habité par le peuple allobroge, présente alors une population mixte de citoyens romains et d’indigènes. Aux Ier - IIIe siècles ap. J-C (haut Empire), le vicus de Thonon fait partie de la cité de Vienne, province de Gaule Narbonnaise. La localité s’étend sur plus d’une dizaine d’hectares, dans un secteur qui correspond principalement aux quartiers actuels de la vieille ville, de la Rénovation, des Ursules et des Suets. La campagne environnante est ponctuée de villae et d’exploitations agricoles, dont certaines se développent par la suite en hameaux (Concise, Tully…). Un artisanat de fabrication de poteries se développe, favorisé par la présence d’un banc d’argile à proximité immédiate de l’agglomération. Dans la deuxième moitié du IIIe siècle, les habitations sont abandonnées, détruites par des incendies attribués traditionnellement aux invasions des Alamans. L’activité du bourg est réduite mais la vie continue, sans doute jusqu’à l’arrivée des Burgondes en 443. 9 Zoom Champod (dessinateur), Perrin (graveur), Von Scheyb (d’après), Table de Peutinger (détail), 1854, lithographie Le musée du Chablais possède une lithographie issue de La Savoie, historique et pittoresque de Joseph Dessaix reprenant la table de Peutinger (Tabula Peutingeriana), une copie anonyme au XIIIe siècle d’une ancienne carte romaine du IVe siècle représentant les principales villes et routes de l’empire romain. Elle porte le nom de l’humaniste et amateur d’antiquités Konrad Peutinger (1465-1547) qui l’avait reçu en héritage. La table de Peutinger représente un plan de la totalité de l’empire romain sur onze parchemins conservés. Non réaliste, elle est cependant très précise sur les distances exprimées en mille romain, qui vaut mille pas. Sur ce détail, on identifie le lac Léman et certaines villes, d’ouest en est : les villes de Ondate dite Condate (Seyssel), Gennava (Genève), Colonia equetris (Nyon), Lacum losonne dite Lousonna (Lausanne), Vivisco (Vevey) et Octoduro (Martigny). Thonon, dont on ignore le nom latin, n’est référencée ni dans la table de Peutinger ni dans l’itinéraire d’Antonin (autre source historique). C’est l’archéologie qui, par la mise au jour de bornes milliaires, a identifié la voie Genève-Acaunia (Saint-Maurice) qui passait par Thonon. Prolongement L’empire romain (27 av. J-C – 476 ap. J-C) Octave Auguste fonde l'empire romain en 27 av. J-C, mettant fin à la dernière guerre civile de la république romaine. Il regroupe tous les pouvoirs dans les mains de l'empereur, s'appuyant sur une bureaucratie et une administration territoriale importantes ainsi qu’un puissant appareil militaire. Durant cinq siècles, l'état romain s'agrandit au point d'englober un territoire allant de la Maurétanie Tingitane (Maroc) jusqu'à la Mésopotamie, et de la Britannie (Angleterre) jusqu'à l'Égypte, créant ainsi l'une des plus grandes entités politiques de l'Histoire. Les empereurs romains maintiennent leur vaste territoire en paix aux Ier et IIe siècles ap. J-C. L’empire influence alors profondément le monde méditerranéen, sur le plan culturel, linguistique et religieux. La période impériale est un temps de développement des échanges économiques, facilité par la construction d'un important réseau routier. La capitale, Rome, est une ville immense qui attire une large population et concentre une bonne partie des échanges commerciaux. 10 À partir de la fin du IIe siècle, Rome est confrontée aux « invasions barbares ». Ces peuples, en se déplaçant vers l'ouest, se heurtent à la frontière romaine et tentent de la percer. L’empire parvient, dans un premier temps, à repousser les envahisseurs mais la crise du IIIe siècle voit les frontières céder une première fois. Le pouvoir romain cherche alors à se renforcer avec la tétrarchie (système de gouvernement à quatre mis en place par Dioclétien en 293). Le IVe siècle est l'époque des guerres civiles entre les successeurs des tétrarques. Il est également dominé par la personnalité de Constantin Ier qui rénove l'État romain et amorce l’établissement du christianisme comme religion d’état. En 395, l’empire est divisé en deux entités : empire romain d'Orient et empire romain d'Occident. La période finale de la partie occidentale est marquée par le délitement continu de l'autorité politique jusqu’à la déposition du dernier empereur, Romulus Augustule, en 476. L’empire romain persiste en Orient, autour de sa capitale, Constantinople, sous le nom d'empire byzantin. Cette nouvelle et riche civilisation dure plus d'un millénaire, jusqu'en 1453. Beautés romaines Les critères de beauté sont parmi les premières notions culturelles véhiculées par une civilisation. Vivre en société c’est d’abord paraître : vêtements, coiffures, artifices de beauté participent de l’appartenance au groupe. Les sources historiques et les découvertes archéologiques permettent de comprendre comment les populations gallo-romaines ont adopté les us et coutumes romains tout en conservant certains apports de la culture gauloise. Cette séquence organisée autour de la toilette, des soins du corps et de l’habillement permet de valoriser des objets aussi variés que : fibules, bijoux, palette à fard, fiole à onguent… Certains objets présentent par ailleurs la particularité d’être des instruments de soin ou de beauté tout autant que des outils chirurgicaux. 11 Zoom Bague en or, IIe - IIIe siècle, or et cornaline, place du Marché (actuelle avenue Saint-François-de-Sales) Avec la conquête romaine, la mode des bagues se répand et l'usage des sceaux se développe en même temps que l'écriture et la langue latine. L'intaille en cornaline, pouvant être utilisée comme sceau, représente la tête d'un personnage masculin, sans doute un satyre. La bague témoigne du rang social de son possesseur. Elle est en outre considérée comme un signe de romanisation. Cette bague en or massif a été découverte en 1972 dans un dépotoir qui a livré de nombreux tessons de céramiques ainsi que le socque d'enfant en bois (semelle de galoche) également présenté dans l’exposition. La domus Dans cette séquence c’est aussi bien l’aspect physique de la maison (matériaux de construction) que son aspect pratique (lieu de vie) et sa dimension spirituelle (autel domestique) qui sont évoqués. Du sol au plafond, sont présentés des éléments de dallage, de mur, des chapiteaux de colonnes ou des tuiles, sans oublier les outils de construction. La présentation de divers matériaux de construction permet d’introduire des différences sociales selon les habitations. Des focus sont également apportés sur l’éclairage ou la statuaire tandis que la reconstitution d’un laraire [= petit autel permettant de célébrer le culte domestique des ancêtres et d’honorer les dieux et les génies protecteurs du foyer] est l’occasion d’exposer l’une des pièces devenue symbole du dépôt de fouilles : la statuette de Mercure. Zoom Statuette de Mercure, Ier - IIIe siècle, bronze, Les Ursules Mercure est une divinité romaine, messager des dieux mais également protecteur des voyageurs, des marchands et des voleurs. On le reconnaît à ses attributs : la chlamyde (manteau des voyageurs), le caducée (symbole du commerce, ici disparu), la bourse, le pétase (chapeau) ailé (ici, les ailes sortent directement de sa chevelure). Le culte de Mercure est très répandu sur le territoire des gaulois Allobroges. Cette statuette en bronze a été découverte en 1969 avec d'autres objets précieux en bronze : un petit buste d'applique de Silène (un satyre), une tête d'homme à caractère négroïde, cinq monnaies mais également plusieurs vases en verre. Cet ensemble avait été mis à l'abri dans un coffre en bois, dont il ne restait que des fragments calcinés. Ces objets à caractère cultuel devaient servir lors de cérémonies dans un laraire, petit sanctuaire domestique. La fente sur le socle de la statuette pouvait servir à une offrande monétaire. 12 La cuisine : une pièce encombrée… et enfumée Les informations recueillies aux cours des fouilles archéologiques permettent de se faire une idée de la cuisine d’une maison gallo-romaine ordinaire. Dans cette pièce coexistent, pour le mobilier et pour la nourriture qui y est préparée, traditions gauloises et influences romaines. Cette séquence présente les divers récipients de conservation ou de préparation et évoque les modes culinaires (type de nourriture, production locale ou produits d’importation). Prolongement L’alimentation des Gallo-Romains Lorsque l'on parle de cuisine romaine, on cite souvent un célèbre cuisinier né en 25 av. J-C, Apicius, qui nous a laissé un traité sur l'art culinaire (De Re Coquinaria) composé de dix livres mélangeant recettes gastronomiques et prescriptions médicinales. Toutefois, les vulves de truie en quenelles ou les langues de flamands roses er e ne constituent pas la base de l’alimentation des Gallo-Romains. Meule à grains, I -III siècle, pierre, Dans la société rurale, le régime est essentiellement à base de Les Ursules céréales et de légumes (les pois chiche et les lentilles sont particulièrement Les Ursules appréciés), exceptionnellement enrichi de viande (des os d’animaux ont été récupérés lors de la fouille de dépotoirs situés à proximité des habitations : porc, bœuf, chèvre, mouton…) et parfois complété de gâteaux. La cuisine romaine n'est pas excessivement épicée (le piment est encore inconnu) mais les recettes combinent de nombreuses épices, herbes et condiments. On trouve des meules à grains dans toutes les habitations avec une partie supérieure mobile que l’on actionne à l’aide d’un manche de bois logé dans la pierre. La farine produite à partir de diverses céréales sert à faire du pain et des bouillies. Parmi les aliments de base présents dans une maison romaine on compte donc la farine, le miel (le sucre n’est pas connu à l’époque romaine), l'huile, les raisins secs et le garum, sauce condimentaire à base d'entrailles de poisson séchées et macérées (dont le nuoc-mâm asiatique est une version Amphore de type contemporaine). Les amphores fabriquées en Bétique (Andalousie actuelle), Beltran II, I -III siècle, telle celle présentée dans l’exposition, sont destinées au transport du garum, céramique, Algérie er e de l’huile ou du vin. Le vin est un produit de grande consommation (des estimations donnent environ 130 litres par personne et par an à Rome au Ier siècle) mais aussi un produit d’échange et de conquête économique. À NOTER : Dans la salle audiovisuelle de l’exposition, le diaporama Des goûts et des couleurs (en alternance avec le portrait d’un céramologue) est un complément autour de cette thématique (alimentation mais aussi vaisselle dans tous ses usages y compris funéraire…). 13 Otium / negotium Sous l’empire, les activités du citoyen s’organisent autour du couple otium – negotium. L’otium désigne le temps laissé aux activités privées en temps de paix : détente, plaisir, culture mais aussi études ou entraînement pour la guerre. A l’opposé, le negotium désigne, à l’origine, le temps dévolu aux travaux agricoles et aux occupations politiques puis plus largement aux affaires. Les occasions de loisirs sont nombreuses : la religion définit en effet les jours fastes dévolus à l’activité des hommes et les jours néfastes dévolus aux dieux. On dénombre sous l’empire jusqu’à 175 jours de ludi (fêtes). Cette séquence qui présente une série de petits éléments décoratifs (plaque d’applique en métal ou en os, clous travaillés, charnière de qualité…) mais aussi de verrerie, de pièces de monnaie, aborde à la fois la « standardisation » des goûts à travers l’empire et les pratiques d’importation (lieu de production et courants commerciaux). Zoom Table de jeu du moulin, Ier - IVe siècle, pierre gravée, Concise De nombreuses sources archéologiques attestent l'existence de ce jeu depuis l'Égypte ancienne. Comparable à notre jeu du « morpion », il connaît un grand succès dans tout l'empire romain. Toutefois, son nom ne nous est pas connu : sans doute appelé jeu du moulin (molino), de nombreux historiens le nomment « marelle ». Il existe différents plateaux : circulaire avec des diagonales, un carré avec des diagonales (« petit moulin »), trois carrés et lignes perpendiculaires (« grand moulin »). Considéré comme jeu de plein air (les joueurs pouvaient tracer les lignes dans un sol meuble), des plateaux permanents existaient également en bois, en argile ou en pierre, peints ou gravés. Des formes gravées comme à Thonon ont été retrouvées à Ostie, dans la basilique Julia de Rome, dans des Thermes à Lyon (rue des Farges), à l’entrée de l’amphithéâtre de Itálica en Espagne ou encore à Neuchâtel, en Suisse. Ici la dalle de pierre est bien plus large que le jeu lui-même pour permettre aux joueurs de s’asseoir dessus. Les joueurs utilisaient aussi bien des pions (argile, pâte de verre, os…) que des cailloux de différentes couleurs. À NOTER : un espace dans l’exposition est dévolu aux jeux romains. Les visiteurs peuvent ainsi s’exercer au jeu du moulin mais également aux osselets, au ludus latrunculorum (se rapprochant des dames ou des échecs) et au loculus archimedius (une sorte de tangram). 14 LES POTERIES MADE IN THONON Au cours des années 1960 et 1970, les fouilles de sauvetage effectuées par Jean-Claude Périllat et son équipe ont permis de confirmer l’existence d’une production de céramiques dans différents secteurs de la bourgade gallo-romaine. La mise au jour, en 1972-1973, de huit fours à Thonon ainsi que la fouille du dépotoir (où étaient jetés les ratés de cuisson) du site « S1 Ouest » sont d’un grand intérêt scientifique. Ce site constituant une entité cohérente, toutes les pièces présentées dans cette seconde salle d’exposition en sont issues, à l’exception de quelques autres productions traitées à part dans la scénographie. Techniques de fabrication La description des techniques et des étapes de fabrication est un élément pédagogique important dans une exposition consacrée à la poterie. Montage, finition, décor, cuisson… certaines étapes dans le processus de fabrication des poteries requièrent en effet l’emploi d’outils et d’objets spéciaux, souvent réalisés par l’artisan lui-même. Cela permet en outre d’expliquer pourquoi cette activité a pu se développer à Thonon. er e Raté de cuisson : pot, I -II siècle, C’est également l’occasion de présenter des ratés de cuisson céramique commune grise, « spectaculaires » qui, par leur existence même, prouvent la Thonon-les-Bains, avenue Jules- présence d’ateliers de potiers à Thonon. La cuisson des poteries est Ferry, Edf, 1959 en effet une opération très délicate, au cours de laquelle peuvent survenir de nombreux accidents : fissuration, déformation, fonte, effondrement des récipients mis à cuire… Prolongement Les fours antiques Les potiers gallo-romains utilisent des fours à bois à tirage vertical pour la cuisson des céramiques. La conduite de cette cuisson est délicate et requiert une certaine expérience. Elle peut durer de quelques heures à quelques jours. Il existe deux types de fours qui donnent des qualités de céramiques différentes : >> Les fours à flamme directe, ou flamme nue, sont les plus courants dans l’Antiquité. Le foyer situé dans un canal allongé, l’alandier, alimente une chambre de chauffe souterraine. Les flammes et gaz de combustion s’infiltrent ensuite au travers de la sole, sorte de dalle suspendue et perforée, pour aller chauffer la charge à cuire dans le laboratoire avant de s'échapper par la cheminée. Le dôme est détruit au moins partiellement après chaque fournée afin de retirer les céramiques. 15 => Ce sont ces types de four qui ont été retrouvés à Thonon-les-Bains. Pour aller plus loin : découverte du four de potier sur le parvis du Les fours 1 et 2 au moment de leur dégagement théâtre Maurice Novarina / Maison des Arts du Léman. >> Les fours à tubulures sont principalement utilisés pour les céramiques sigillées. Le principe est celui d’un four à rayonnement : le contact direct avec les flammes est remplacé par une circulation de chaleur dans des tuyaux de terre cuite verticaux, tandis que les gaz et la fumée sont évacués directement hors du laboratoire. Le fait que les céramiques ne soient pas en contact direct avec le feu donne une cuisson plus régulière et permet la vitrification du revêtement argileux en une couverte rouge vif d'une qualité remarquable. Typologie des céramiques La fouille du dépotoir de « S1 Ouest » a permis de mettre au jour deux tonnes de tessons. Le travail de remontage de nombreuses poteries a mis en évidence une grande variété de formes, chose assez rare pour un seul site de production. La typologie, qui constitue le cœur de la seconde partie de l’exposition, établit donc un véritable « catalogue » des céramiques produites à Thonon aux IIe - IIIe siècles à travers plus d’une centaine de pièces. 16 Les céramiques de cette officine, réalisées au tour ou parfois moulées, sont très variées et répondaient à presque tous les besoins de la population locale. Elles se répartissent en deux grandes familles : La céramique commune, généralement épaisse, destinée à la conservation, la préparation et à la cuisson des aliments : jarres, pots et couvercles, mortiers, bols, jattes, plats à cuire ... La céramique fine, à revêtement argileux, destinée principalement à la présentation et à la consommation des aliments et des boissons : coupes, gobelets, assiettes, bols, pichets, flacons, faisselles… Les céramiques fines se distinguent par leur revêtement argileux. Appliqué par trempage, cette argile très liquide, se vitrifie au moment de la cuisson pour assurer l’étanchéité de la pièce. Ces poteries comportent le plus souvent des éléments décoratifs. Toute une gamme de décor, du plus simple au plus sophistiqué, a ainsi été réalisée par les potiers de Thonon. Une parenthèse, dans la typologie des pièces présentées, évoque la terre sigillée importée qui constitue une source d’inspiration pour les potiers thononais puisque nous avons retrouvé des imitations de terre sigillée (lisses ou ornées). Qu’est-ce que la céramique sigillée ? La céramique sigillée (du latin sigillum, « sceau », car de nombreuses pièces portent l’estampille du potier qui les a fabriquées) est une céramique fine de grande qualité, aux formes standardisées, destinée au service de table. Du Ier au IIIe siècle après J-C, elle a été abondamment diffusée depuis de grands centres de production situés successivement dans le sud, le centre, puis l’est de la Gaule. On distingue deux modes de fabrication : la céramique sigillée lisse et la céramique sigillée ornée, décorée de motifs en relief obtenus par moulage. Le décor est réalisé à l’aide de poinçons appliqués dans le moule. 17 Zoom Gobelet à dépression, IIe - IIIe siècle, céramique à revêtement argileux, Thonon-les-Bains, S1 Ouest Le service à boire est particulièrement bien représenté parmi les céramiques découvertes à Thonon, avec une quantité importante de gobelets aux formes et aux décorations variées : gobelets tulipiformes (en forme de tulipe), à cannelures, à médaillons d’applique…. Les gobelets à dépression sont généralement produits à partir de gobelets à épaule (se caractérisant par un décrochement entre le col et la panse), sur lesquels l’artisan a imprimé des dépressions régulières faites au pouce, à l’aide d’une boule ou avec un morceau de bois arrondi. Ces dépressions leur confèrent une forme ergonomique, assurant une bonne prise en main. Décors, estampilles et graffitis Un choix restreint de tessons, pouvant être observé de près, montre plus particulièrement aux élèves la variété des décors. On s’intéresse autant à la technique de réalisation des divers motifs géométriques ou figurés (décor guilloché, excisé, ocellé, à la barbotine, au poinçon, moulé…) qu’à l’iconographie. Certains motifs sont des références à l’art gréco-romain et réaffirment l’influence de la culture romaine dans l’ensemble de l’empire. Zoom Fragment de coupe carénée avec décor de paons réalisé à la barbotine, IIe - IIIe siècle, céramique à revêtement argileux, Thonon-les-Bains, S1 Ouest De nombreux récipients en céramique fine, en particulier les gobelets, portent un décor réalisé à la barbotine. Ce procédé consiste à mettre de l’argile délayée, pâteuse, dans un petit récipient (douille, barolet) muni d’une étroite ouverture. L’artisan fait ensuite couler cette pâte sur la poterie en y dessinant avec habileté des motifs de son choix. Les motifs décoratifs se divisent en trois catégories, parfois associées les unes aux autres : motifs animaliers, motifs géométriques et motifs végétaux. Pour la céramique de Thonon décorée à la barbotine, on constate surtout l’emploi de motifs végétaux, le plus souvent inspirés de la vigne : grappes, feuilles, tiges en volute, rinceaux, pampres, sarments… Les motifs géométriques peuvent avoir la forme de cordons fendus, de pastilles, de bâtonnets et de losanges constitués de ponctuations… Enfin, les motifs animaliers, comme ici les paons, sont rares. On a également retrouvé une scène de chasse représentant un cervidé poursuivi par un carnassier, des animaux fantastiques à tête d’oiseau et corps filiforme ainsi qu’un oiseau picorant une grappe de raisin. 18 Une sélection d’estampilles et de graffitis laisse transparaître l’homme derrière le vestige archéologique : le potier lui-même dans le cadre des estampilles (réalisées lors de la confection des pièces) ou le propriétaire dans le cadre des graffitis (constitués de lettres ou de signes gravés à la pointe après cuisson). On a ainsi relevé les noms de trois potiers thononais différents : DOMESTUS, DOMESTICUS et AVIINT. (Aventinus ?). Estampille du potier Domestus sur une assiette e e e e Graffiti avec le nom Rufic(us), II – III creuse, II – III siècle, terre cuite, siècle, terre cuite, Thonon-les-Bains, Thonon-les-Bains, S1 Ouest les Ursules 19 POUR ALLER PLUS LOIN EN CLASSE… Primaire Maîtrise de la langue : Lecture et compréhension fine d’extraits choisis des Commentaires sur la Guerre des Gaules de Jules César Étude d’extraits de bande-dessinées (Astérix de René Goscinny et Albert Uderzo, Alix de Jacques Martin…) : analyse, comparaison des modes de vie par rapport à l’exposition, repérage de possibles anachronismes… Production de texte autour de la science-fiction et l’archéologie du futur : quelles traces laisserons-nous de notre époque ? quels récits les archéologues du XXXe siècle pourront-ils faire sur notre civilisation ? (cf. exposition Futur antérieur à Saint-Jean d’Aulps) Histoire / Géographie => acquisition de repères culturels et situation d’une œuvre dans son contexte historique et culturel : L’empire Romain d’Occident et la romanisation de la Gaule Le bourg de Thonon aux Ier- IVe siècles : localisation et importance dans l’empire romain + localisation des fouilles sur le territoire communal Le mode de vie des Gallo-Romains : parure, construction, cuisine, travail, loisirs… Introduction à la mythologie romaine Sciences : Les différents matériaux (terre, métal, verre, bois…), leurs techniques de production et leur durée de vie (conservation, altération, disparition) La cuisson des céramiques : les différents fours et leur incidence sur le rendu des poteries 20 Histoire des arts / arts visuels : L’archéologie : - le travail de l’archéologue (du chantier de fouilles à la restitution) - les différentes disciplines de l’archéologie La poterie : - techniques de modelage de la terre (masse, colombins, plaque, tour…) - matériaux (argile, faïence, grès…) - décoration / traitement des surfaces (impression, engobe, émail…) - cuisson Dessiner des Gallo-Romains dans leur vie quotidienne, à l’instar des personnages de la scénographie (toilette, cuisine, jeu, travail du potier) Visites découvertes : Four de potier sur le parvis du théâtre Maurice Novarina (Thonon-les-Bains) Exposition Futur antérieur au Domaine de Découverte de la Vallée d’Aulps Musée romain de Nyon Musée romain de Lausanne-Vidy Collège / lycée Français / latin : Étude de textes d’auteur de langue latine sur la vie à l’époque romaine : Ovide (Les Fards ou soins du visage…), Tite-Live (Histoire romaine…), Tertullien (La Toilette des femmes…) Pline l’Ancien (Histoire naturelle…), Ausone (Centon nuptial…), etc. Étude d’extraits des Commentaires sur la Guerre des Gaules de Jules César Production de texte autour de la science-fiction et l’archéologie du futur : quelles traces laisserons-nous de notre époque ? quels récits les archéologues du XXXe siècle pourront-ils faire sur notre civilisation ? (cf. exposition Futur antérieur à Saint-Jean d’Aulps) 21 Histoire / Géographie : L’empire Romain d’Occident et la romanisation de la Gaule Le bourg de Thonon aux Ier- IVe siècles : localisation et importance dans l’empire romain + localisation des fouilles sur le territoire communal Le mode de vie des Gallo-Romains : parure, construction, cuisine, travail, loisirs… Étude de la mythologie romaine SVT / Technologie : Les différents matériaux (terre, métal, verre, bois…), leurs techniques de production et leur durée de vie (conservation, altération, disparition) La cuisson des céramiques : les différents fours et leur incidence sur le rendu des poteries (cuisson oxydante / réductrice, en lien avec la céramique grecque) Histoire des arts : L’archéologie : - le travail de l’archéologue (du chantier de fouilles à la restitution) - les différentes disciplines de l’archéologie La poterie : - techniques de modelage de la terre (masse, colombins, plaque, tour…) - matériaux (argile, faïence, grès…) - décoration / traitement des surfaces (impression, engobe, émail…) - cuisson Visites découvertes : Four de potier sur le parvis du théâtre Maurice Novarina (Thonon-les-Bains) Exposition Futur antérieur au Domaine de Découverte de la Vallée d’Aulps Musée romain de Nyon Musée romain de Lausanne-Vidy 22 LES MUSÉES DE THONON-LES-BAINS Les expositions permanentes du musée du Chablais Portrait sensible de Marguerite Peltzer Figure locale et artiste reconnue internationalement, Marguerite Peltzer a légué en 1991 son fonds d’atelier à la Ville de Thonon-les-Bains. Vingt ans après sa mort, cette exposition propose de découvrir cette sculptrice de talent qui a traité dans différents matériaux (plâtre, pierre reconstituée, bronze) aussi bien des sujets violents et torturés que des œuvres lisses à la beauté classique. Outre des œuvres majeures, des témoignages exceptionnels (statuettes en cours ou achevées, photographies, matériel) sont présentés dans une évocation de l’atelier tel que l’artiste l’a laissé à sa mort. - Histoire des arts : la sculpture antique, l’expressionisme, l’Art Déco, l’iconographie des monstres, la mythologie grecque (sirène, minotaure) - Arts plastiques : copies des œuvres dans les salles du musée - Lettres : travail d’écriture à partir d’une œuvre choisie La frontière, histoires de contrebande Cette exposition vous plonge dans l'histoire particulière d'une province, le Chablais, entourée de frontières naturelles, qui se prête au passage frauduleux des marchandises les plus variées. De magnifiques illustrations de Jérôme Phalippou, douanier et dessinateur, évoquent la petite histoire des saisies douanières à travers le temps. Si vous vous sentez l'âme d'un gabelou, vous pourrez tenter de découvrir, de façon ludique, les caches et les procédés des contrebandiers d’antan. - Histoire / éducation civique : la notion de frontière (son rôle, son histoire) et de pays, l’histoire des zones franches - Lettres : travail d’écriture sur des histoires de douaniers ou de contrebandiers 23 Les barques du Léman : chronique d’une navigation disparue L’exposition évoque les 150 ans d'histoire des majestueuses barques du Léman grâce à des maquettes, tableaux et outils de navigation. Ces embarcations à voiles latines, héritières des galères génoises, ont constitué le plus sûr moyen de transport de l’arc lémanique jusque dans l'entre-deuxguerres. Ces bateaux pouvant atteindre plusieurs dizaines de mètres de long transportaient des tonnes de roches de Meillerie, matériau de construction privilégié de la Genève moderne. - Histoire des arts / technique : construction d’une barque, exemple de la Savoie (partenariat possible avec l’association Mémoire du Léman – Barque La Savoie) - Lettres : travail d’écriture sur la navigation, l’histoire des bateliers (ou des pêcheurs en lien avec l’écomusée de la pêche et du lac) L’écomusée de la pêche et du lac L’écomusée de la pêche et du lac, situé dans des guérites de pêcheurs sur le port de pêche de Thonon, complète la visite du musée du Chablais en abordant un autre thème du patrimoine lémanique, la pêche professionnelle. A travers l’évocation de cette activité traditionnelle dont le savoir-faire se transmet de génération en génération, l’écomusée permet la découverte d’un milieu naturel et de ses habitants (oiseaux naturalisés et aquariums présentant les principaux poissons du lac) qui constituent un écosystème fragile à préserver. Au bord du lac, dans un cadre magnifique, l’écomusée arbore fièrement sa spécificité, celle de présenter la culture vivante des hommes dans leur milieu. - Sciences : écosystème, faune lémanique (poissons et oiseaux) et biotope ; eau, environnement et développement durable - Géographie / éducation civique : le lac Léman (carte d’identité et caractéristiques) ; la pollution du lac (sources, conséquences et solutions) - Histoire / technique : la pêche professionnelle traditionnelle et actuelle 24 INFORMATIONS PRATIQUES Période d’ouverture Ouverture du musée du Chablais du 28 mars au 8 novembre 2015. Mars, avril, mai, juin et septembre, octobre, novembre : du mercredi au dimanche, de 14h30 à 18h. Visite commentée pour les individuels à 16h30 pour l’exposition temporaire et 15h30 pour les expositions permanentes. Juillet et août : tous les jours, de 10h à 12h et de 15h à 18h30 Visite commentée pour les individuels à 11h et 16h30 pour l’exposition temporaire et 15h30 pour les expositions permanentes. Le musée du Chablais accueille les groupes entre mars et novembre uniquement sur réservation (matin et après-midi). Renseignements et réservations : Service Culture & Patrimoine 04 50 70 69 49 ou [email protected] Tarifs Tarifs de groupes (plus de 10 personnes) Visite guidée : 2,60 € Visite libre : 1,90 € Gratuit pour les accompagnateurs Établissements scolaires de Thonon Visite guidée : 1,90 € Visite libre : gratuit Gratuit pour les accompagnateurs. 25 Tarifs individuels Visite libre : Plein tarif : 2,30 € Tarif réduit (enseignants, seniors, chômeurs, étudiants, handicapés, enfants de 11 à 18 ans, carte Loisirs) : 1,90 € Gratuit pour les moins de 11 ans. Visite guidée : Plein tarif : 3 € Tarif réduit (enseignants, seniors, chômeurs, étudiants, handicapés, enfants de 11 à 18 ans, carte Loisirs) : 2,60 € Gratuit pour les moins de 11 ans. Billets jumelés musée du Chablais + écomusée de la pêche et du lac Plein tarif : 3,90 € (au lieu de 4,60 €) Tarif réduit : 2,85 € (au lieu de 3,80 €) Programmation culturelle Conférence « Chauds Latins. Le sexe dans l’Antiquité romaine » par Laurent Flutsch, directeur du Musée romain de Lausanne-Vidy. Jeudi 9 avril à 20h30. Salle Joseph de Sonnaz. Gratuit. Hors-d’œuvre Rencontre autour d’un objet des collections des musées présenté par un spécialiste : Objets archéologiques restaurés Mercredi 15 avril à 18h. Médiathèque. Gratuit. Aiguière transformée en chocolatière (musée Savoisien) Mercredis 3 juin à 18h. Médiathèque municipale. Gratuit. Daguerréotypes Mercredi 9 septembre à 18h. Salle Joseph de Sonnaz. Gratuit. Coiffe savoyarde Mercredi 21 octobre à 18h. Salle Joseph de Sonnaz. Gratuit. Hors-d’œuvre s’exporte : Gobelet et mortier gallo-romains Mercredi 8 juillet 18h. POL. Gratuit. Sabre d’un général d’Empire Mercredi 4 novembre 19h. Brasserie du Général. Gratuit. Promenades guidées « Sur les pas de Domestus » Visites commentées, du musée au four de potier, avec le commissaire d’exposition. Mercredis 22 avril, 10 juin, 22 juillet et 28 octobre à 15h. Sur réservation. 3,90€ 26 Nuit des musées Une immersion dans l’Antiquité à travers le campement de la troupe Imperium Anticum autour du château de Sonnaz. Au programme : démonstrations de combat, ateliers et stands historiques. Accès libre au musée et visites commentées de l’exposition temporaire. Samedi 16 mai de 14h30 à 22h. Château de Sonnaz. Gratuit. Écomusée de la pêche et du lac : projection et conférence sur les zones humides et les oiseaux du Léman par le photographe naturaliste Stéphane Corcelle. De 18h à 22h30. Journées de l’Archéologie Découverte du travail des potiers gallo-romains et démonstrations de tournage avec l’archéocéramiste Pierre-Alain Capt. Accès libre au musée et visites commentées de l’exposition temporaire. Samedi 20 juin et dimanche 21 juin de 14h30 à 18h (19h samedi). Château Sonnaz. Gratuit. Projection commentée du documentaire « Les experts du passé» en présence de Christophe Landry, archéologue, et Jean-Luc Gisclon, archéo-anthropologue à l’Inrap. Jeudi 25 juin à 20h. Cinéma le France. Gratuit. Journées européennes du Patrimoine Découverte d’une discipline archéologique : la céramologie, avec l’Inrap. Accès libre au musée et visites commentées des expositions. Samedi 19 et dimanche 20 septembre de 10h à 12h et de 14h30 à 18h. Gratuit. Conférence « Thonon, de la fouille au musée » par Laurent Berman, chargé du dépôt de fouilles et Bernard Crola, président du GRAT. Jeudi 24 septembre à 20h30. Salle Joseph de Sonnaz. Gratuit. Semaine du goût Découverte de l’exposition et de la gastronomie romaine avec l’archéologue Gilles Loison puis dégustation de spécialités antiques. Mercredi 14 octobre à 15h30, 16h30 et 17h30. Sur réservation. RV musée. Gratuit. 27