La High Tech au Service du Motard

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La High Tech au Service du Motard
Le high-tech au service
du cybermotard
Didier Sanz
09/01/2008 | Mise à jour : 14:32 | Commentaires
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Oreillettes Bluetooth, navigateurs GPS, avertisseurs de radar… Le
multimédia accompagne les adeptes de scooter et de moto.
Finie l'époque où les motards étaient injoignables par téléphone, où ils devaient
s'imposer une halte pour consulter une carte routière et miser sur la chance pour
échapper aux radars. Les produits high-tech se déclinent désormais pour les
conducteurs de deux-roues, qu'ils soient en scooter ou à moto, en ville ou sur
route. D'abord, la généralisation du téléphone portable a donné naissance à une
quantité de kits mains libres pour moto, bien pratiques pour garder le contact et
ne plus manquer d'informations importantes. Des modèles comme le
SuperTooth-Moto d'ECE (1) à 129 € et le Scala Rider de Cardo s'adaptent à
n'importe quel casque. Le boîtier, étanche, se fixe sur le côté à l'aide d'une
petite pince. Il se prolonge vers l'avant par un flexible à l'extrémité duquel est
placé le microphone et se relie à un minuscule haut-parleur extraplat qui
s'agrippe à la mousse intérieure du casque, le fil étant passé dans les coutures.
Une fois installé et connecté par liaison Bluetooth avec le téléphone portable,
l'appareil permet de prendre des appels en prononçant un simple « Allô ! ». Et le
résultat est étonnant : la voix du correspondant est claire, précise, sans être
étouffée par le bruit du vent ou du moteur. Le volume peut être réglé
manuellement, mais il s'ajuste aussi automatiquement en fonction de la vitesse
et du niveau sonore ambiant. Une fois à l'arrêt, on peut décrocher uniquement le
petit boîtier pour le recharger (jusqu'à 10 heures d'autonomie en
communication), et laisser les autres éléments fixés au casque.
Une version plus sophistiquée du modèle de Cardo, le Scala Rider FM (2), à 99 €,
est équipée en complément d'un tuner FM et d'un deuxième haut-parleur, ce qui
permet d'écouter la radio sur la route ou dans les embouteillages. Là encore, le
volume s'adapte automatiquement à la vitesse et au bruit. Et cette fonction se
révèle bien agréable, même si elle ne fait pas l'unanimité parmi les motards.
«Téléphoner ou écouter de la musique quand on roule peut être très dangereux,
estime Guillaume, qui fait quotidiennement l'aller-retour entre la grande banlieue
et Paris au guidon de sa Yamaha YZF R6. La conduite à moto exige énormément
de concentration : il faut être attentif à tout ce qui se passe sur la route,
contrôler quand on double ou qu'on arrive à un carrefour, et même savoir
interpréter les bruits qui sont des repères importants. Si on est en train de
discuter ou d'écouter de la musique, on perd cette concentration, on n'entend
plus les sons environnants et on risque gros.» À consommer avec modération,
donc. Mais la radio n'est pas seulement un moyen de passer agréablement le
temps pendant un trajet. Elle permet aussi de s'informer des conditions météo et
d'éventuels problèmes de circulation.
Parmi les kits sans fil figurent aussi des produits qui assurent la communication
entre le pilote et le passager. Des sortes de talkies-walkies mais intégrés au
casque, de la même manière que les systèmes Bluetooth. D'ailleurs, le
SuperTooth-Moto dispose de cette fonction : il suffit que les deux personnes
soient équipées chacune de ce kit pour qu'elles puissent communiquer. Chez
Cardo, c'est le Scala Rider TeamSet (3) : 229 € qui offre cette possibilité.
Composé de deux ensembles boîtier-microphone-écouteurs à fixer sur chaque
casque, il sert aussi d'oreillette Bluetooth pour le pilote et permet de discuter en
conférence à trois avec le passager. Pour Guillaume, la possibilité de
communiquer à moto présente un véritable intérêt : « J'ai eu l'occasion d'en
essayer un et j'ai trouvé le principe très séduisant. Surtout sur les longues
distances, en particulier quand on roule sur une autoroute : on est à deux sur la
moto à regarder la route défiler sans pouvoir se parler ! Avec ce système, on
s'ennuie moins, on peut échanger ses impressions et choisir ensemble le
prochain arrêt. C'est d'ailleurs moins dangereux que de chercher à discuter de
vive voix à 110 km/h… » D'autres préfèrent les casques équipés en standard
d'un système de communication avec ou sans fil, comme la série N-Com de
Nolan ou le Vemar VTXi.
guidage par instructions vocales
Pour se repérer et trouver facilement leur chemin, les motards peuvent
désormais s'équiper de navigateurs GPS spécialement adaptés. Le spécialiste du
genre, TomTom, a conçu son modèle Rider (4) vendu 599 € dans un boîtier
étanche qui s'installe sur la partie centrale du guidon et dont l'écran tactile a été
optimisé pour faciliter les manipulations avec des gants. Comme sur un GPS
pour automobile, le guidage s'effectue à la fois à l'écran et par instructions
vocales. Seule différence : le son est transmis à un haut-parleur à fixer dans le
casque par un récepteur Bluetooth, lequel peut servir à relayer les appels
téléphoniques, si on le synchronise avec un mobile. Seuls reproches des
habitués : une fixation peu adaptée à certains modèles de motos sportives et de
scooters, une oreillette de qualité médiocre à grande vitesse et un raccordement
électrique à réserver à des spécialistes, bien qu'on puisse utiliser l'appareil sur sa
batterie rechargeable qui lui assure environ cinq heures d'autonomie. Principaux
concurrents de ce modèle, les Garmin Zumo 550 et Zumo 500 Deluxe se
présentent eux aussi dans un boîtier étanche et facile à piloter avec des gants,
grâce à leur écran tactile et aux gros boutons situés sur le côté. Les instructions
sonores sont transmises par Bluetooth à une oreillette (non fournie) ou par une
sortie pour casque audio. En prime, les deux appareils peuvent lire des fichiers
MP3 stockés sur carte mémoire. Mais leur autonomie est un peu faible (trois
heures).
Enfin, pour être sûr de respecter les limitations de vitesse (et éviter de perdre
des points de permis), les motards peuvent s'équiper d'un avertisseur de radar
comme le modèle Inforad Moto à 79 € (5). Son fonctionnement repose sur le
positionnement par GPS et non sur un système de détection. Il est comparable à
l'équivalent pour automobiles : il alerte le pilote de la proximité d'un appareil de
contrôle ou d'une zone à risque, grâce à des signaux lumineux émis par des
diodes rouges et vertes. Sa base de données peut être actualisée gratuitement
sur Internet. Il s'adapte spécialement aux motos à l'aide d'un support fixe sur
lequel prend place le boîtier amovible relié aux diodes lumineuses qui s'installent
sur le guidon. Mais cette assurance contre les mauvaises surprises ne doit pas
faire oublier les deux piliers de la sagesse du motard : prudence et vigilance.