Histoire géologique du Massif des Trois Pignons

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Histoire géologique du Massif des Trois Pignons
ASSOCIATION DES AMIS DE LA FORÊT DE FONTAINEBLEAU
Histoire géologique du Massif
des Trois Pignons
La voix de la forêt
2001
er
1 semestre
Pages 12 & 13
L’O.N.F .a procédé, sur les panneaux d’information des principaux points de stationnements des Trois Pignons,
à la mise en place d'une affiche rédigée en 1999 par le géologue Daniel Obert décrivant l'histoire géologique de
ce massif. L‘ensemble, agrémenté d'un schéma et de photographie couleurs, se lit facilement car une langue
simple et précise a été utilisée. Nous remercions Daniel Obert et l'O.N.F de nous avoir autorisé la reproduction de ce
document synthétique particulièrement bien réussi
A la fin de l'époque Secondaire, une grande partie de l'Europe était couverte par la mer. Pendant l'ère Tertiaire,
la mer va peu à peu régresser en même temps que se soulèvent les Alpes et les Pyrénées.
Au début du Tertiaire, il y a 60 millions d'années, Fontainebleau se situe dans un golfe qui noie
l'emplacement de Paris et s'ouvre vers la Manche. Dans les temps qui vont suivre, l'évolution de ce golfe va subir
de nombreuses variations tant dans son emplacement que dans ses dimensions. Il est à plusieurs reprises coupé
de la mer, se transformant en lagune ou en lac. C'est à l'époque du dépôt des sables de Fontainebleau, à -35
millions d'années, qu'il atteint son maximum d'extension. Outre le sable provenant des formations antérieures et
périphériques, se déposent sans doute bien d'autres constituants tels que calcaire ou argile. L'altération et le lessivage
de ces dépôts ne laisseront qu'un- sable quartzeux très pur le quartz étant l'élément le plus résistant et relativement peu
soluble.
Vers la fin de la période Stampienne la mer se retire vers le sud-ouest, laissant émerger les sables bientôt
recouverts par un vaste lac dans lequel vont se déposer les calcaires d'Étampes, puis de Beauce. La transgression
lacustre se fait lentement, en plusieurs épisodes répétés. Elle stagne dans les parties basses de la topographie dans
lesquelles l'eau chargée de silice cimente le sable qu'elle transforme ainsi en grès. Chaque épisode laisse ainsi sa
marque sous forme d'un niveau de grès.
Les eaux du Lac de Beauce s'assèchent, le massif de Fontainebleau et le Bassin Parisien sortent des ondes. Les
écoulements en nappes, les épandages en provenance du Massif Central abandonnent l'exutoire du Bassin Parisien
pour utiliser celui de la Loire naissante. La végétation et la faune envahissent la région exondée ; les temps
modernes commencent. Mais en même temps débute un prodigieux travail d'érosion qui va modeler peu à
peu les merveilleux sites que nous contemplons aujourd'hui et qui se poursuit encore maintenant. Les eaux de
ruissellement évacuent les sables, laissant en relief les bancs gréseux plus résistants. L'affouillement des eaux, le
soutirage du sable sous la bordure des platières provoquent l'effondrement de celles-ci, donnant ainsi naissance
aux chaos de blocs actuels.
Le sable de Fontainebleau
La mer envahit le Bassin de Paris, une dernière fois, il y a 37 millions d'années (Stampien moyen). Dans le
vaste golfe ainsi formé se dépose une énorme quantité de sable pouvant atteindre 60 m d'épaisseur. La pureté du
sable est exceptionnelle 99,98% de grains de quartz dont la taille varie de 0,1 à 0,5 mm.
Le grès
Toutes les formations gréseuses visibles dans le massif résultent de la cimentation des grains de sable. Le
ciment est le plus souvent siliceux, amorphe ou formé de micro-cristaux de quartz. Il arrive localement
qu'apparaisse un ciment calcaire (Le Carrosse. Les Roches Cuvier, la Roche Éponge à Fontainebleau...)
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La masse majeure de grès forme les platières disposées en bandes parallèles suivant la direction Ouest/NordOuest - Est/sud-Est. Ce niveau domine généralement le sable non grésifié.
La cimentation des grès est irrégulière le ciment siliceux peut occuper tout ou partie de l'espace intergranulaire
du sable originel. Lorsque le ciment occupe la totalité des vides, il peut évoluer en assimilant sa silice au cristal du grain
le plus proche (chaque grain de quartz peut être considéré comme un cristal de quartz usé par son transport); dans ce
cas le grès est dit quartzite. Ce type de grès, le « grès vif» des carriers est rare dans le massif. On le trouve surtout
en enduits sur les blocs rocheux le long des fractures (le marbre des « grattons» des grimpeurs) ou recouvrant
le sommet des platières, imperméabilisant celles-ci. La masse la plus importante des grès est constituée de "grès
franc», c'est le grès utilisé naguère pour la confection des pavés. Les grès deviennent friables lorsque la
cimentation est réduite ou incomplète.
Les diaclases
Des fractures ou diaclase généralement verticales fragmentent les platières. Elles peuvent être de directions
variées, mais la direction la plus souvent rencontrée s'allonge parallèlement à la direction des platières. L'ensemble
de ces fractures morcelle la platière en blocs plurimétriques. Leur surface est souvent recouverte d'une mince couche
très dure de quartzite. Ce sont les parois de ces diaclases qui forment les abrupts bordant les platières.
Le chaos
Le sable qui soutient la platière est emporté par l'érosion, la gravité, la pluie, les promeneurs. La partie de la
platière qui n'est plus soutenue s'écroule à la faveur des diaclases. Les blocs des chaos sont ainsi des morceaux
de platière prédécoupés par les fractures. Tous sont originaires de la platière qui les domine, beaucoup sont en
position instable sur la pente sableuse qui continue d'évoluer.
Le calcaire d’Étampes
Après la formation des grès, une première phase d'érosion met en relief les couches gréseuses. Elle est suivie
par l'installation d'un lac dans lequel se dépose le calcaire d'Étampes qui va recouvrir le massif. Ce calcaire
subsiste entre les bandes gréseuses ou, localement en couverture de celles-ci. Ces étendues calcaires constituent
les « Monts », leurs débris ont alimenté les cailloutis de la Plaine de Chanfroy. Les Monts et plateaux calcaires sont
souvent recouverts par du sable repris par le vent au Quaternaire. Les «sables soufflés» sont d'épaisseur variable, ils ont
parfois formé des dunes colonisées depuis par la forêt (dunes fossiles).
Daniel Obert
Panneau d'information posé aux
Trois Pignons
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Érosion
L'opération 95.2 - Cosiroc ONF AFF
La voix de la forêt
1995
ème
2 semestre
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Le COSIROC (Comité de Défense des Sites et des Rochers d'Escalade) a organisé une Journée de Travaux
pour lutter contre l'érosion sur le circuit dit « 95.2 » en Forêt des Trois-Pignons, avec la participation active de
l'Office National des Forêts, maître d'œuvre et d'une centaine de volontaires dont François et Ghyslaine BEAUX,
Robert de BRAY et Richard CATHELIN pour les AFF.
J. PILLOT, responsable du COSIROC et par ailleurs membre des AFF a bien voulu nous adresser un courrier
que nous reproduisons ci-dessous :
" Monsieur le Président,
A l'occasion des travaux réalisés, le 25 mars 1995, pour la lutte contre l'érosion en forêt des Trois Pignons au
95.2, je tiens tout particulièrement à vous remercier pour le travail accompli par les adhérents de votre association.
Je porte à votre connaissance, afin que vous diffusiez ces informations, qu'il y a eu
120 personnes environ présentes au plus fort de la journée,
20 tonnes de pavés ont été montées,
15 m³ de bois ont été utilisés,
163 ouvrages ont été construits sur l'ensemble du site.
Une mention particulière est à signaler pour les ouvrages construits au sommet du 95.2, ainsi que ceux
stabilisant les routes d'accès à partir de la vallée close et celle montant entre le 2 et le 3 bleu.
L'ONF a fait terminer les travaux par quatre ouvriers et effectuer la pose de la clôture des zone de mise en défense.
Je vous renouvelle toute ma satisfaction pour l'œuvre accomplie ce jour et je vous transmets les remerciements
chaleureux de l'ONF à toutes les personnes qui ont participé à l'opération.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, mes meilleures salutations. "
L'ONF et les AFF étudient les moyens à mettre en œuvre, pour tenter de maîtriser l'érosion, sur le sentier
pédestre dit des "25 bosses", aux Trois Pignons, et envisagent d'organiser une journée de travail sur le terrain avec la
participation de tous les volontaires, comme le COSIROC a su le faire au printemps 1995 .
R.P. ROBIN
N.DL.R.
Le 95,2 est à 400 m au sud du monument Croix de Lorraine.
Ce nom est celui de l’altitude 95,2 mètres
Pli F1 de la carte IGN 2417 OT
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