Nicolas Edme Restif de La Bretonne

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Nicolas Edme Restif de La Bretonne
Nicolas Edme Restif de La Bretonne
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Nicolas Edme Restif de La Bretonne
Nicolas Edme Restif de La Bretonne
Portrait de Nicolas Edme Restif de La Bretonne en 1785. Gravure de Berthet d'après un
dessin de Louis Binet, parue dans Le Drame de la vie.
Données clés
Nom de naissance Nicolas-Edme Rétif[1]
Autres noms
Monsieur Nicolas, le Hibou, le Spectateur nocturne, M. Dulis, M. Saxancour
Activités
Imprimeur, écrivain
Naissance
23 octobre 1734
Sacy
Décès
3 février 1806 (à 71 ans)
Paris
Langue d'écriture Français
Genres
Œuvres principales
• Le Paysan perverti (1775)
Roman, nouvelles, théâtre, autobiographie
Nicolas Edme Restif de La Bretonne
• La Vie de mon père (1779)
• Les Nuits de Paris (1788-1794)
• Monsieur Nicolas (1794-1797)
Nicolas Edme Restif (/ʁe.tif/[2]), dit Restif de La Bretonne, également épelé Rétif et de La Bretone[3], est un
écrivain français né le 23 octobre 1734 à Sacy et mort le 3 février 1806 (à 71 ans) à Paris.
Fils de riches paysans de l'Yonne, il emménage avec sa famille lorsqu'il a huit ans dans la ferme de La Bretonne
(aujourd’hui « La Métaierie[réf. nécessaire] »), située dans le même village de Sacy. Devenu ouvrier typographe à
Auxerre et Dijon, Nicolas Restif de La Bretonne s'installe à Paris en 1761 : c'est alors qu'il commence à écrire. Il a
une vie personnelle compliquée et est sans doute indicateur de police. Par son métier dans l'imprimerie, il rencontre
des écrivains comme Beaumarchais, Louis-Sébastien Mercier, Grimod de La Reynière ou Cazotte.
Graphomane, il fait paraître de très nombreux ouvrages touchant à des genres divers, du roman érotique
(L'Anti-Justine, ou les Délices de l'amour) au témoignage sur Paris et la Révolution (Les Nuits de Paris ou le
Spectateur nocturne, 1788-1794, 8 volumes), en passant par la biographie avec La Vie de mon père (1779) dans
lequel il brosse un tableau idyllique du monde paysan avant la Révolution avec la figure positive de son père. Il a
également écrit des pièces de théâtre qui n'ont jamais été jouées. Cherchant constamment des ressources financières
– il mourra d'ailleurs dans la misère –, il écrit aussi de nombreux textes pour réformer la marche du monde.
Cependant, l'œuvre majeure de Restif de la Bretonne est sa vaste autobiographie, Monsieur Nicolas, en huit volumes
échelonnés entre 1794 et 1797. Ce livre fleuve se présente comme la reconstruction d'une existence et expose les
tourments de l'auteur/narrateur comme à propos de la paternité — le titre complet est Monsieur Nicolas, ou le Cœur
humain dévoilé —, mais témoigne aussi de son temps et constitue une source très abondante de renseignements sur
la vie rurale et sur le monde des imprimeurs au XVIIIe siècle.
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Nicolas Edme Restif de La Bretonne
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Biographie
Jeunesse
Né le 23 octobre 1734 à Sacy, dans une maison actuellement située 115 Grande Rue, Restif est le fils aîné d’Edme
Restif et de Barbe Ferlet[4]. Le couple a huit autres enfants, en particulier Marie-Geneviève, née le 26 décembre
1738, et Pierre, né le 21 août 1744, qui prendra la succession de son père à la ferme. Riche laboureur, Edme achète la
maison et le domaine de La Bretonne, à l’est de Sacy, le 12 mars 1740 ; la famille s’y installe en 1742[5].
Mis en pension chez sa demi-sœur Anne à Vermenton en juillet 1745,
le jeune Nicolas va ensuite à Joux, chez le maître d'école Christophe
Berthier, en octobre. Le 17 octobre 1746, il part pour Bicêtre, où, sous
l’autorité de son demi-frère Thomas, clerc tonsuré, il est élève à l’école
des enfants de chœur de l’hôpital. Obligés de quitter Bicêtre dans le
cadre de la lutte du nouvel archevêque de Paris, Christophe de
Beaumont, contre le jansénisme, les deux frères regagnent Auxerre le
20 décembre 1747. À la fin du mois, Nicolas est à Courgis chez son
demi-frère et parrain, curé du village. Là, il tombe amoureux en secret,
en 1748, de Jeannette Rousseau, fille du notaire, qu'il songera
longtemps à épouser, y compris après son divorce, alors qu'elle est déjà
morte. Il commence, en 1749, à tenir ses cahiers, ou Memoranda, où il
rédige ses premiers essais poétiques et deux actes d’une comédie latine
en prose imitée de Térence[6],[7].
Ancienne librairie Fournier à Auxerre où Restif
de La Bretonne travailla comme apprenti, puis
comme compagnon imprimeur
Renvoyé par son demi-frère en novembre 1750 pour son insoumission
et parce qu'il s'intéresse trop aux jeunes filles, il rentre à Sacy, où il se
consacre pendant dix-huit mois aux travaux des champs[8],.
Restif est, de santé très délicate, destiné à l’origine à l’Église, mais il
semble qu’il soit plutôt un coureur de jupons, ce qui le fait renoncer à la prêtrise.
D’abord berger dans son village, ses parents l’envoient, le 14 juillet 1751, comme apprenti typographe à Auxerre
chez l’imprimeur François Fournier où il tombe amoureux de l’épouse de son patron, Marguerite Collet, née en 1724,
passée dans son œuvre sous le nom de « Collette Parangon » et se lie d'amitié avec Louis-Timothée Loiseau, arrivé
en apprentissage le 15 juillet 1754. Devenu ouvrier typographe, il se rend à Paris en 1755, où il devient
compagnon-imprimeur et entre à l'Imprimerie royale du Louvre le 22 septembre. Rejoint par Loiseau en septembre
1756, il travaille ensuite chez l'imprimeur Hérissant, rue Notre-Dame, et prend pension chez Bonne Sellier, rue
Galande. En 1757, il se fait embaucher chez André Knapen, imprimeur d'affiches, de mémoires d'avocats et de
pamphlets et s'installe dans une mansarde, rue Sainte-Anne-du-Palais.
Il a prétendu s'être marié en mars 1759 avec une jeune Anglaise, Henriette Kircher, désireuse d'acquérir la nationalité
française dans le cadre d'un épineux procès d'héritage. Derrière ce conte, selon Daniel Baruch, se cacherait une
affaire d'espionnage. L’Irlandais Théobald Taaffe, agent de Choiseul, l'aurait engagé, dans le cadre de la répression
qui frappe les milieux des libraires et des imprimeurs dans les années 1757-1759, après l'attentat de Damiens contre
Louis XV et dans le cadre des luttes anti-jansénistes, pour dénoncer les imprimeries clandestines à l'origine de
placards hostiles au gouvernement[9].
Quoi qu'il en soit, il quitte Paris pour Dijon, avant de retourner chez Fournier, à Auxerre. Le 22 avril 1760, il se
marie à Auxerre avec Agnès Lebègue[10], avec laquelle il a quatre filles, Agnès, Marie, Élisabeth, dite Élise ou
Babiche, et Marie-Anne, dite Marion[11]. En juin 1761, le couple s’installe à Paris, où Restif travaille dans diverses
imprimeries jusqu'en 1767. Son père meurt le 16 décembre 1763, à l'âge de 73 ans. Après cet événement, les Restif
se rendent à Sacy, où son frère Pierre a succédé à Edme et où Marion voit le jour. Laissant là sa femme et sa fille,
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Restif retourne peu après à Paris, où il travaille chez Quillau en qualité de prote. Le couple se retrouve en 1765 et
s'installe rue de la Harpe, avec leur aînée, Agnès. La même année, Restif se lie à Pierre-Jean-Baptiste Nougaret lors
de l'impression de Lucette ou les Progrès du libertinage, roman de ce dernier, chez Quillau, dans l'espoir qu'il puisse
utiliser son entregent d'écrivain déjà publié pour l'aider à faire éditer son premier roman, La Famille vertueuse, puis
qu'il l'aide à apporter les corrections nécessaires à sa publication. Toutefois, cette collaboration initiale tourne
rapidement à la rivalité littéraire, les deux auteurs exploitant le même filon — la corruption des vertus campagnardes
au contact de la vie urbaine puis, dans les années 1780, les historiettes parisiennes,.
Doué d’une imagination vive et souvent extravagante, d’un esprit observateur, et en même temps, d’un tempérament
qui le porte à une vie de désordres sans frein, il étudie de près les mœurs populaires qu'il reproduit plus tard dans les
plus grands détails quand il se met, dans les années 1760, à écrire.
Carrière littéraire
En 1767, Restif publie sa première œuvre importante, la Famille
vertueuse et abandonne son métier. Cette première œuvre est suivie
entre autres du Paysan perverti (1775), qui contribue à le faire
connaître, la Vie de mon père (1778), les Contemporaines (1780) qui le
rend célèbre, la Paysanne pervertie (1784)[12], les Parisiennes (1787),
Ingénue Saxancourt (1789) et Anti-Justine (1793). À partir du
Quadragénaire (1777), ses œuvres sont accompagnées d'illustrations,
afin de combattre les contrefaçons.
Par ailleurs, toujours en 1767, selon plusieurs biographes, ses activités
d'espion cessent de concerner le milieu de l'imprimerie ; il devient «
mouche », ou indicateur, de police, ce qu’il serait resté jusqu’en
1789[13].
Enfin, Agnès Lebègue vend en 1767 des étoffes dans la région
parisienne. À partir de 1768, Restif et sa femme vivent de plus en plus
séparément. Après la mort de sa mère le 6 juillet 1771, à l'âge de 68
ans, Restif vend sa part de patrimoine à son frère Pierre en 1773, tandis
que sa fille Agnès est placée chez une marchande de modes, voisine de
la « tante Bizet », demi-sœur de l'écrivain, et qu'Agnès Lebègue part en
province avec Marion.
o
Gravure du Paysan perverti par Louis Binet.
Edmond (le protagoniste) dîne avec quatre
moines.
Installé en 1776 au 44, rue de Bièvre (actuellement, n 16-20), chez
Mme Debée, dans un logement que lui laisse sa femme, il y rencontre
en 1780 la jeune Sara, fille de sa logeuse, qui lui inspire notamment La
Dernière aventure d'un homme de quarante-cinq ans (1783). En 1778, Agnès revient vivre auprès de son père, tandis
que Marion est placée jusqu'en 1783. Au début de 1779, Restif rencontre Beaumarchais, qui lui aurait proposé la
direction, en qualité de prote, de l'impression des œuvres de Voltaire à Kehl et avec lequel il entretient des relations
aussi étroites que peu connues — marquées, du côté de Restif, plus par l'admiration et, du côté de Beaumarchais plus
par une cordiale affection — entre 1785 et 1791, peut-être liées à la succession du duc de Choiseul, l'homme
d'affaires étant le principal syndic des créanciers,[14], puis de nouveau à partir de 1796, après le règlement de l'affaire
des fusils de Hollande et le retour en France de Beaumarchais.
La même année, comme il parcourt les rues de Paris et de l’île Saint-Louis, la nuit, se surnommant lui-même « le
hibou », il commence à écrire sur les ponts et les murs. Après le mariage, le 1er mai 1781, d'Agnès Restif avec
Charles-Marie Augé, un fils, baptisé Jean-Nicolas, voit le jour le 28 décembre. Cependant, Restif quitte Sara et la rue
de Bièvre, et s'installe 10, rue des Bernardins, où sa fille Marion vient le rejoindre le 2 janvier 1785. Puis, le 21
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juillet, après une première fugue le 31 janvier, Agnès fuit le domicile conjugal et vient elle aussi s'installer chez son
père. Peu après, le 26 novembre, Restif et sa femme se séparent définitivement.
En 1782, il entre en relation avec Grimod de La Reynière (dont il fait le héros-narrateur du Palais-Royal sous le nom
d'Aquilin des Escopettes) et, en septembre, avec Louis-Sébastien Mercier, qui a fait son éloge dans le Tableau de
Paris, et avec lequel il se brouille entre 1797 et 1800, à la suite de son échec à l'Institut national et surtout du conflit
entre Restif et Nicolas de Bonneville sur la vente des huit premières parties de Monsieur Nicolas. Celui-ci
l'encourage à écrire pour le théâtre et le présente à Fanny de Beauharnais, chez laquelle il se rend pour la première
fois le 8 juin 1787. Il rencontre chez elle Cazotte (qui lui aurait inspiré ses Revies et à qui il attribue ses Posthumes),
Jean-Paul Rabaut de Saint-Étienne, Cubières, son premier biographe, et Stanislas Potocki. Le 1er août 1786, il se lie,
lors d'un dîner, avec Gabriel Sénac de Meilhan, qu'il revoit en 1789 à l'occasion d'un projet de Mémoires du duc de
Richelieu finalement abandonné, à la suite de la parution de ceux de Jean-Louis Giraud-Soulavie. Restif imprime en
août 1790 un prospectus — sans doute celui des Principes et les causes de la Révolution française — pour Sénac de
Meilhan, qui l'invite à plusieurs reprises à dîner chez lui, rue Bergère ; un soir de novembre ou décembre 1789, il y
rencontre Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, Emmanuel-Joseph Sieyès (qui lui envoie ses ouvrages
politiques), la duchesse de Luynes et Mathieu Paul Louis de Montmorency-Laval.
En 1786, il envisage de créer Le Contradicteur, un journal
littéraire destiné à « relever les bévues de tous les autres, et à
venger les gens de lettres de leurs injustices » ; il tente d'associer
ses amis, en particulier l'abbé Jean Roy, d'obtenir le privilège et de
trouver des fonds, rédigeant un prospectus qu'il soumet en avril à
Beaumarchais. Toutefois, le projet n'aboutit pas.
Le 22 décembre 1786, « à sept heures du soir », Restif entreprend
la rédaction des Nuits de Paris, qui témoigne, selon les
spécialistes, de son emploi de « mouche » au service de la police
royale ; en effet, le texte fourmille d’indications de ses liens avec
la police qu’il semble en mesure d’appeler à tout moment ; il se
promène armé d'un bâton, de pistolets et vêtu d'un manteau bleu,
uniforme des policiers ; il menace ceux qu’il interpelle d’en
appeler à l’autorité, se rend sans cesse au corps de garde, etc..
En 1788, après une querelle avec le procureur Poincloud, «
principal locataire », il s'installe au 11, rue de la Bûcherie, où il
demeure jusqu'en 1797, avant de déménager au no 9 de la même
rue (actuellement, le no 16), son dernier domicile.
Le 14 novembre 1783, il entame la rédaction de Monsieur Nicolas,
Première illustration des Nuits de Paris (1788),
qu'il interrompt quelques semaines avant de la reprendre le 11
dessinée et gravée par Moreau le Jeune, représentant «
février 1784. Après l'avoir délaissé, à partir du 26 août suivant,
le Hibou-Spectateur, marchant la nuit dans les rues de
pour Les Veillées du Marais, il s'y remet le 11 décembre. Arrivé le
la capitale. On voit au-dessus de sa tête voler le hibou
25
janvier 1785 à la page 910 de son manuscrit, il le remet, le 9
et dans les rues un enlèvement de filles, des voleurs qui
crochètent une porte, le guet à cheval et le guet à pied.
avril, au censeur Toustain-Richebourg, avant de terminer la VIIIe
Que de choses à voir quand les yeux sont fermés! »
époque, à la page 925, le 20 août. Puis, du 31 juillet au 21 août
1790, il relit le manuscrit, auquel il ajoute quelques passages,
avant de se lancer dans l'impression. Lancée le 24 août 1790, celle-ci est délaissée en 1792 au profit de celle des
Provinciales, avant de reprendre le 7 février 1793, jusqu'au 21 septembre 1797.
À l’avènement de la Révolution, il est arrêté, le 14 juillet et le 29 octobre 1789, et conduit au corps de garde sur
dénonciation d'Augé, qui l'accuse d'être un espion du roi et l'auteur de Dom Bougre aux États généraux ou doléances
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du portier des chartreux, mais libéré après quatre ou cinq jours de détention. Au début de 1790, il aménage une
petite imprimerie à son domicile, au quatrième étage du no 11 de la rue de la Bûcherie. À la fin de 1791, il acquiert
une deuxième presse (installée peut-être, dans un premier temps, au no 6 de la rue de la Bûcherie, avant de rejoindre
la quatrième étage du no 11) dans l'espoir de gagner sa vie grâce à une activité d'imprimeur, et s'engage dans une
association avec son neveu Edme-Étienne Restif, fils de Pierre né en 1769, et Meymac. Au début de 1792, il
embauche trois apprentis, mais de fréquents conflits l'opposent à ces derniers, deux d'entre eux étant renvoyés en
août et septembre. On ne connaît pas le volume d'activité de cette imprimerie, dont l'essentiel est représenté par
l'impression des manuscrits de Restif (Les Provinciales, Le Drame de la vie, le Théâtre, Monsieur Nicolas, Les
Posthumes, etc.). On sait toutefois qu'il imprime une pièce de Mercier pour Bonneville, du Cercle social, en 1792.
En 1791, sa fille cadette Marion épouse son cousin Edme-Étienne, avec lequel elle a trois filles, Anne (morte le 21
juin 1805 à l'âge de douze ans), Marie-Antoinette-Valère (1790-1817) et Charlotte-Étienne (morte célibataire le 9
août 1817, à l'âge de vingt-six ans). Toutefois, son époux décède le 15 juillet 1794, la laissant seule avec trois
enfants. Quant à l'aînée, Agnès, divorcée d'Augé le 11 janvier 1794, elle met au monde un fils, le 17 août,
Frédéric-Victor, né de sa liaison avec Louis-Claude-Victor Vignon (1770-1854),,. De son côté, Restif, séparé
définitivement de sa femme depuis le 26 novembre 1785, reçoit, le 26 novembre 1793, une assignation en divorce
des mains du juge de paix Charles Louis Mathias Hû, qui fouille ses papiers et met les scellés chez lui. Toutefois, à
la suite de l'intervention de ses filles, Agnès Lebègue se désiste du scellé, sans inventaire, et le divorce est prononcé
le 5 février 1794,.
Témoin des événements de la Révolution, il fait paraître Le plus fort des pamphlets (26 février 1789), Les Nuits de
Paris (1788-1793), Le Thesmographe (janvier 1790), le Palais-Royal (25 avril 1790), les cinq volumes de son
Théâtre (1793), les Provinciales (automne 1795), la Philosophie de Monsieur Nicolas (octobre ou novembre 1796),
Monsieur Nicolas (1797, peut-être en novembre).
Malgré ses amitiés aristocratiques — Grimod de La Reynière (fils rebelle devenu un partisan de la cause royaliste,
auquel il adresse le 12 octobre 1792 une lettre de rupture), Louis Le Peletier de Morfontaine (qu'il a rencontré en
avril 1784) ou Stanislas de Clermont-Tonnerre (auquel il rend hommage dans Le Thesmographe pour s'être opposé à
la dernière période de l'article 10 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen : « Nul ne doit être inquiété
pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi »,)
—, Restif, qui signe dorénavant Rétif Labretone (les noms à particule devenant suspects), suit les changements de
régime sans entrer réellement dans un combat politique partisan ; il intègre la garde nationale et participe aux
assemblées de sa section, mais n'y joue pas un rôle actif, sauf une intervention en faveur de Roland le 21 novembre
1792. Jusqu'en 1791 au moins, Restif proclame son loyalisme monarchique, qui se transforme ensuite « en une
virulente dénonciation de Louis XVI et de tous les rois ». Le 3 octobre 1793, il dîne chez son ami Henry Artaud de
Bellevue avec Louis-Sébastien Mercier quand celui-ci est décrété d'accusation pour avoir signé en juin une
protestation contre les événements du 31 mai et du 2 juin et l'arrestation de 29 députés et ministres girondins. Le
même mois, il ajoute une « profession de foi » montagnarde à la 16e partie des Nuits de Paris. Après Thermidor, il
participe chez Artaud à des dîners où il croise Mercier, Jean-Baptiste Louvet de Couvray, Jean-Denis Lanjuinais,
l'abbé Grégoire et François Xavier Lanthenas. En 1795, il se lie avec le général Julienne de Bélair, après son retour
de Hollande et avant son départ pour la campagne d'Italie. À la fin de Monsieur Nicolas, il insère une « fin du cœur
humain dévoilé » dans laquelle il exprime son enthousiasme à l'égard du Coup d'État du 18 fructidor an V (4
septembre 1797) et de la loi promulguée le lendemain, rétablissant les décrets de la Convention nationale du 25
octobre 1795 contre les prêtres réfractaires, abrogés le 7 fructidor an V (24 août 1797). De même, dans Mon
testament, il se livre à une diatribe antiroyaliste, sans doute antérieure au 18 fructidor, jugeant que les véritables «
anarchistes » ne sont pas les jacobins, mais les royalistes.
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Nicolas Edme Restif de La Bretonne
Ruiné par la chute de l’assignat, et l’écriture le faisant à peine vivre, la
Convention lui octroie en 1795 2 000francs sur la somme allouée par le
Gouvernement aux hommes de lettres dans le besoin. En avril-mai, il
est hospitalisé pour une crise urinaire.
En 1796, Louis-Sébastien Mercier tente de le faire admettre dans la
section littérature de l'Institut national, mais sa proposition échoue, en
dépit du soutien de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, au
prétexte qu'il « a du génie, mais il n'a pas de goût », selon le président
de séance. Sur les instances de Mercier, il adresse alors une lettre au
Plaque apposée au 16 rue de la Bûcherie, dans le
directeur Carnot. En réponse, trois des cinq directeurs, Carnot, Reubell
5e arrondissement de Paris, où est mort
Nicolas-Edme Restif de La Bretonne.
et Barras signent le 23 vendémiaire (14 octobre) un arrêté lui allouant,
à défaut des 1 500 livres d'indemnité des membres de l'Institut, une
aide de cinq livres de pain par jour. Par ailleurs, il semble que Carnot ait manifesté par d'autres moyens sa
bienveillance,, peut-être à la suite d'une recommandation de Fanny de Beauharnais. Après l'installation de Marion et
de ses trois filles chez lui en 1797, il participe à un concours ouvert par l’assemblée administrative de l’Allier et se
voit nommer au poste de professeur d’histoire à l’école centrale de Moulins le 14 floréal an VI (3 mai 1798). Mais,
ayant obtenu, le 20 avril 1798, grâce à Fanny de Beauharnais, un poste de premier sous-chef à la deuxième section
de la deuxième direction, « traducteur de langue espagnole », au ministère de la Police générale, section des lettres
interceptées, c'est-à-dire le Cabinet noir, rémunéré 333,68 francs par mois et 4 000 francs par an, il reste à Paris.
Toutefois, sous le Consulat, son service est supprimé, et il perd son emploi le 24 prairial an X (13 juin 1802), même
s’il touche son traitement jusqu’au 12 août,. Privé alors de ressources, il obtient le secours de Fanny de Beauharnais,
qui tente de lui trouver une nouvelle place — elle écrit au préfet de Charente-Maritime. Le 2 juillet, les Posthumes et
quelques feuilles imprimées de L'Enclos des oiseaux sont saisis chez lui ; les Posthumes n'en sont pas moins publiées
quelque temps plus tard, probablement grâce à Fanny de Beauharnais. La même année paraissent les Nouvelles
Contemporaines.
Aidé jusqu'au bout par Fanny de Beauharnais, il sollicite à plusieurs reprises des secours officiels. Après une
première demande en décembre 1802, il sollicite, le 8 mars 1803, une pension littéraire à Chaptal, ministre de
l'Intérieur. Le 3 novembre suivant, il écrit au ministre de la Justice, Claude Ambroise Régnier : « Il fait froid et je n'ai
pas de quoi me chauffer. » On ne lui accorde, le 22 décembre, qu'un secours de 50 francs, qu'il ne reçoit d'ailleurs
que le 28 février 1804. Après une nouvelle demande de secours à l'attention de Louis Bonaparte, au début de 1805, il
meurt dans la misère le 3 février 1806 au 16 rue de la Bûcherie à Paris, au terme d'une maladie qui ne lui permettait
plus de marcher ni de tenir une plume selon Michel de Cubières. Ses restes sont inhumés le 5 février au cimetière
Sainte-Catherine (actuellement, no 58 à 66 du boulevard Saint-Marcel),.
Agnès Lebègue meurt chez sa fille aînée, au no 39 de la rue Saint-Germain-l'Auxerrois, le 29 août 1808, Agnès
Restif en 1812, Marion en 1836. Jean-Nicolas Augé devient imprimeur, Frédéric-Victor Vignon écrivain. En 1811,
Michel de Cubières publie l'Histoire des compagnes de Maria, recueil de nouvelles inédites de Restif, complété
d'une notice sur sa vie et ses ouvrages.
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Nicolas Edme Restif de La Bretonne
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L'écrivain
Admirateur des idées de Rousseau, dont il estimait du reste assez peu le
talent, Restif voulut, à son exemple, émettre des projets de réforme
sociale, et montra dans ce qu’il écrivit sur le gouvernement, sur
l’éducation, sur les femmes, le théâtre, etc., de la singularité et de la
bizarrerie, mais également de la hardiesse, de l’originalité, quelquefois de
la justesse. Le marquis de Sade et Restif, dont les points de vue sont
quasi opposés, se détestaient ; le premier a dit du second qu’il dormait
avec une presse au pied de son lit tandis que Restif a traité Sade de «
monstre », terme qu’il affectionne particulièrement et qu’on retrouve
fréquemment sous sa plume. En revanche, il était apprécié notamment de
Benjamin Constant, de Gabriel Sénac de Meilhan et de Schiller, qui a
signalé à Goethe la publication de Monsieur Nicolas le 2 janvier 1798.
Très critiqué par les puristes comme La Harpe (on lui a donné comme
sobriquet « le Voltaire des femmes de chambre » ou « le Rousseau du
ruisseau », mais Lavater l’appela « le Richardson français »), Gérard de
Nerval lui consacre une biographie dans Les Illuminés, et il fait l’objet de
l’admiration des surréalistes, notamment, qui le redécouvriront.
Couverture de La Vie de mon père.
Imprimeur, il entendait également réformer la langue, l'orthographe et la
syntaxe[15], créant de nombreux néologismes, par exemple: « etlrst »
pour « etc. », « talionné » pour « assujetti à la loi du talion », «
pornographe », « gynographe », « mimographe », « féique »… De la
même façon, il est l'un des précurseurs de l'emploi de « mise » sous sa
forme substantive pour désigner la manière de se vêtir, emploi critiqué
en son temps, qui apparaît pour la première fois sous sa plume dans Les
Contemporaines en 1780.
Philosophe réformateur longtemps ignoré, il envisagea tous les problèmes sociaux, y compris les tabous (la
prostitution, l'inceste, etc.), préconisant d'ailleurs des solutions souvent conservatrices et répressives, mais conçut
également une forme de communisme agraire. Saint-Simon et Fourier s'en inspirèrent, tout en voilant leur filiation.
Ses livres érotiques sont le plus souvent illustrés avec des femmes aux pieds minuscules et la bouche ronde. Celui
sur les filles du Palais-Royal est présenté comme un guide, mais est plutôt une série d’entretiens, à la manière d’un
journaliste. Il répondait, à ceux qui lui reprochaient le choix de ses sujets, qu’il écrivait des livres de médecine
morale, que les principes en étaient honnêtes, et qu’il ne pouvait peindre des mœurs pures puisque le siècle avait des
mœurs corrompues. Quoique son style soit couramment d’une grande platitude et souvent incorrect, Restif trouva
néanmoins des tableaux riants et aimables, des accents émus et allant au cœur, des dialogues naïfs et vrais sans
grossièreté, des pages attendrissantes ou énergiques. Sa fécondité fut extraordinaire, et son succès très grand. À une
époque où tant d’œuvres fadement libertines remplissaient les boudoirs et les salons, une partie du public se prit de
passion pour des romans qui portaient le cachet de la vérité et de la franchise.
Ce graphomane[16], auteur de romans, mais aussi de pièces de théâtre, d’une grande autobiographie dans la lignée de
celle de Rousseau et tout aussi attachante, d’une utopie et de nombreux projets de réforme (sur la prostitution, le
théâtre, la situation des femmes, les mœurs, la législation), est l’objet d’un regain de curiosité de la part de la critique
universitaire qui voit en lui un des représentants les plus exemplaires des Secondes Lumières (fin du siècle).
Nicolas Edme Restif de La Bretonne
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Bibliographie non exhaustive
• La Famille vertueuse, lettres traduites de l'anglais, Paris, 1767, 4
vol. in-12 de XXXVI-251, 288, 300 et 299 pages (tiré à 2 000
exemplaires).
• Lucile, ou le Progrès de la vertu, 1768, in-12, XVI-198 pages.
• Le Pied de Fanchette, ou le Soulier couleur de rose, 1769, 3 vol.
in-12 de 160, 148 et 192 pages.
• Lettres de Lord Austin de N*** à Lord Humphrey de Dorset son
ami, 1769, 2 vol. in-12 de XVI-248 et 215 pages (tiré à 1 500
exemplaires), rééd. sous le titre : La Confidence nécessaire, ou
Lettres de Mylord Austin de Norfolk à Mylord Humphrey de Dorset,
1779.
• La Fille naturelle, 1769, 2 vol. in-12 de 171 et 202 pages (tiré à
1 000 exemplaires).
• Le Pornographe, Londres, 1769, in-8°, 368 pages (rééd. 1774, 476
pages, et 1776, 492 pages).Ouvrage dans lequel il présente un projet
de réforme de la prostitution.
• Le Mimographe, ou Idées d'une honnête femme pour la réformation
du Théâtre national, Amsterdam, 1770, in 8°, 466 pages (tiré à
2 000 exemplaires). Ouvrage relatif à un plan de réforme pour le
théâtre.
La Découverte Australe par un Homme Volant,
1781
• Le Marquis de T***, ou l'École de la jeunesse, Londres, 1771, 4 vol. in-12 de 192, 164, 200 et 182 pages.
• Adèle de Comm**, ou Lettres d'une fille à son père, 1772, 5 vol. in-12, 1 726 pages (tiré à 1 250 exemplaires).
• La Femme dans les trois états de fille, d’épouse et de mère. Histoire morale, comique et véritable, Londres, 1773,
3 vol. in-12 de 232, 202 et 202 pages (tiré à 1 000 exemplaires ; réédité en 1778 à 500 exemplaires).
• Le Ménage parisien, Paris, 1773, 2 vol. in-12 V-186-XXXII pages.
• Les Nouveaux Mémoires d’un homme de qualité, 1774, 2 vol. in-12, 591 pages.
• Le Paysan perverti, ou Les dangers de la ville, 1775, 1776, 4 vol. in-12.
• L’École des pères, 1776, 3 vol. in-8° de 480, 192 et 370 pages.
• Le Fin Matois, ou Histoire du Grand Taquin, traduite de l'espagnol de Quevedo, 1776, 606 pages (tiré à 1 000
exemplaires).
• Les Gynographes, ou Idées de deux honnêtes femmes sur un projet de règlement proposé à toute l'Europe pour
mettre les femmes à leur place et opérer le bonheur des deux sexes ; avec des notes historiques et justificatives,
suivies des noms des femmes célèbres, 1777, in-8°.
• Le Quadragénaire, ou l'Âge de renoncer aux passions ; histoire utile à plus d'un lecteur, 1777, 2 vol. in-12 de
244 pages chacun.
• Le Nouvel Abeilard, ou Lettres de deux amants qui ne se sont jamais vus, 1778, 4 vol. in-12 de 448, 464, 472 et
423 pages.
• La Vie de mon père, 1779, 2 vol. in-12 de 152 et 139 pages.
• La Malédiction paternelle, lettres sincères et véritables de N.** ** *** à ses parents, ses amis et ses maîtresses,
avec les réponses, recueillies et publiées par Timothée Joly, son exécuteur testamentaire, 1780, 3 vol. in-12, 830
pages.
• Les Contemporaines, ou Aventures des plus jolies femmes de l’Âge présent, 1780-85, 42 vol. in-12.
• La Découverte australe par un homme volant, ou Le Dédale français, nouvelle très philosophique, suivie de la
Lettre d'un singe, 1781, 4 vol., 1 046 pages.
Nicolas Edme Restif de La Bretonne
• L’Andrographe, ou Idées d'un honnête homme sur un projet de règlement, proposé à toutes les nations de
l'Europe, pour opérer une réforme générale des mœurs et, par elle, le bonheur du genre humain. Avec des notes
historiques et justificatives, 1782, in-8°.
• La Dernière aventure d’un homme de quarante-cinq ans, 1783, in-12, 528 pages.
• La Prévention nationale, action adaptée à la scène, avec deux variantes et les faits qui lui servent de base, 1784,
3 vol. in-12, 757 pages.
• La Paysanne pervertie, 1784, 4 vol. in-12.
• Les Veillées du Marais, ou Histoire du grand prince Oribeau, roi de Mommonie, au pays d'Evinland, et de la
vertueuse princesse Oribelle, de Lagenie ; tirée des anciennes annales irlandaises et récemment translatée en
français par Nichols Donneraill, du comté de Korke, descendant de l'auteur, 1785, 2 vol. in-12, 1 056 pages
(réimpr. sous le titre de l’Instituteur d’un prince royal, 1791, 4 vol. in-12).
• La Femme infidèle (sous le pseudonyme de Maribert Courtenay), 1786, 4 vol. in-12, 979 pages.
• Les Françaises, ou XXXIV exemples choisis dans les mœurs actuelles, propres à diriger les filles, les épouses, les
femmes et les mères, 1786, 4 vol. in-12, 1 220 pages.
• Les Parisiennes, ou XL caractères généraux pris dans les mœurs actuelles, propres à servir à l'instruction des
personnes du sexe, tirés des mémoires du nouveau Lycée des mœurs, 1787, 4 vol. in-12, 1 460 pages.
• Théâtre, 1787-1792, 5 vol. in-12 (vol. 1 : La Prévention nationale, La Fille naturelle, La Cigale et la Fourmi, Le
Jugement de Pâris, 1787, 428 pages ; vol. 2 : Les Fautes sont personnelles, Sa mère l'allaita, La Marchande de
modes, La Matinée du père de famille, Le Réveil d'Épiménide, 1787-1788, 407 pages ; vol. 3 : La Sage Journée
ou le Nouvel Épiménide, Le Père valet, Le Bouledogue, 1788-1789, 427 pages ; vol. 4 : Sa mère l'allaita,
L'Épouse comédienne, L'An deux mille, 1789-1790, 209 pages ; vol. 5 : Le Libertin fixé, L'Amour muet, Edmond
ou les Tombeaux, 1792, 221 pages)
• Les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne, 1788-1794, 8 vol. in-12, 3 919 pages.
• Ingénue Saxancour, ou la Femme séparée, 1789, 3 vol. in-12, 740 pages.
• Le Thesmographe, ou Idées d'un honnête homme sur un projet de règlement proposé à toutes les nations de
l'Europe pour opérer une reforme générale des lois ; avec des notes historiques, 1789, in-8°.
• Monument du costume physique et moral, de la fin du XVIIIe siècle, Neuwied, 1789, in-folio.
• Le Palais-Royal, Paris, 1790, 3 vol. in-12, 816 pages.
• L’Année des dames nationales, ou Histoire jour par jour d’une femme de France, 1791-94, 12 vol. in-12, 3 825
pages.
• Le Drame de la vie, contenant un homme tout entier, pièce en treize actes d’ombres et en dix pièces régulières
1793 (mis en vente vers 1797), 5 vol. in-12 (comprenant dix « pièces régulières » — Madame Parangon ou le
Pouvoir de la vertu, Zéphire ou l'Amante filiale, Rose et Eugénie ou le Gendre à l'épreuve, Élise ou l'Amante du
mérite, Louise et Thérèse ou l'Amour et l'amitié, Virginie ou la Coquette, Sara ou le Dernier Amour, Agnès et
Adélaïde ou le Dangereux Échange, Félicité ou le Dernier Amour, Filette reconnue — et neuf « actes des
Ombres »).
• Monsieur Nicolas, ou le Cœur humain dévoilé, 1794-97, 16 vol. in-12.
• Les Provinciales, ou Histoire des filles et femmes des provinces de France, dont les aventures sont propres à
fournir des sujets dramatiques de tous les genres, 1795, 12 vol. in-12, 3 825 pages.
• La Philosophie de Monsieur Nicolas, 1796, 3 vol., in-12.
• L’Anti-Justine ou les délices de l’amour, 1798, œuvre érotique saisie par la police en 1802.
• Les Nouvelles contemporaines, ou Histoires de quelques femmes du jour, 1802.
• Les Posthumes, lettres reçues après la mort du mari, par sa femme qui le croit à Florence, par feu Cazotte, 1802,
4 vol. in-12 de 356, 360, 360 et 335 pages.
• Histoire des compagnes de Maria, ou Épisodes de la vie d'une jolie femme, ouvrage posthume de Restif de La
Bretonne, 1811.
10
Nicolas Edme Restif de La Bretonne
Notes et références
[1] , signale que, d'après Monsieur Nicolas (I, 6), Anne était son deuxième prénom : . Par ailleurs, il reçut le nom de frère Augustin lors de son
séjour à Bicêtre (Monsieur Nicolas, I, 184)
[2] Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale (http:/ / books. google. ca/
books?id=mP4JUXoFLBoC& pg=PA103& lpg=PA103& source=bl& ots=gK5OFBl_cC& sig=ziOB5JAkx8vzmsmoyaBbn1n1fuA& hl=fr&
ei=nYGjTJzCOYS8lQfal-WkBA& sa=X& oi=book_result& ct=result& resnum=8& ved=0CD4Q6AEwBw#v=onepage& f=false), 1994
[3] Il prônait l’orthographe simplifiée ; voir Pierre Testud, « Rétif de La Bretonne et la création romanesque (http:/ / www. retifdelabretonne. net/
spip. php?article56) », préface du vol. des Romans Restif de la Bretonne, Paris, Robert Laffont, collection « Bouquins », 2002. C’est d’ailleurs
l’orthographe qu’adopte la notice d’autorité (http:/ / catalogue. bnf. fr/ servlet/
autorite;jsessionid=0000xZa2HnRW4TYeTpDWMuQNHjI:-1?ID=11921619& idNoeud=1. 3. 1& host=catalogue) de la Bibliothèque
nationale de France.
[4] Edme Restif, né le à Nitry, veuf de Marie Dondaine (avec laquelle il s’était marié le et qui était morte le ), épouse Barbe Ferlet, née le à
Accolay, le à Sacy.
[5] Chronologie de Pierre Testud, in Nicolas-Edme Restif de La Bretonne, Le Pied de Fanchette. Le Paysan perverti. Les contemporaines du
commun, Paris, robert Laffont, 2002, [6] Chronologie de Pierre Testud, op. cit., [7] Voir la chronologie, dans Louis-Sébastien Mercier, Nicolas Edme Restif de La Bretonne, Paris le jour, Paris la nuit, Éditions Robert Laffont,
1990, 1298-1327.
[8] Chronologie de Pierre Testud, op. cit., p..
[9] Daniel Baruch, « Introduction aux Nuits de Paris », dans Louis-Sébastien Mercier, Restif de La Bretonne, Paris le jour, Paris la nuit, Paris,
Robert Laffont, 1990, .
[10] Fille de René Lebèque et d’Agnès Couillard, Agnès Lebègue naît le à Auxerre et meurt chez sa fille Agnès le .
[11] Agnès Restif naît le à Auxerre, se marie le à Paris avec Charles-Marie Augé, avec lequel elle a un fils, Jean-Nicolas Augé (1781-après
1855), divorce la puis se remarie le à Paris avec Louis-Claude-Victor Vignon, avec lequel elle a un fils, Frédéric-Victor Vignon (1794-1856),
et meurt le à l’hôpital Saint-Louis, à Paris; Marie naît en décembre 1761 à Paris et meurt le en nourrice à La Bretonne; Élisabeth naît en 1760
et meurt, infirme, en 1770; Marie-Anne naît le à Sacy, se marie le à Paris avec son cousin Edme-Étienne Restif (1769-1794), fils de Pierre
(1744-1778), avec lequel elle a trois filles, et meurt en 1836.
[12] Ce roman, qui raconte l’histoire d’Ursule, sœur d’Edmond, héros du Paysan perverti, constitue une réplique à la tentative de
Pierre-Jean-Baptiste Nougaret de profiter du sujet avec La Paysanne pervertie, ou Mœurs des grandes villes, mémoires de Jeannette R*** en
1777.
[13] ; ; .
[14] Daniel Baruch, « Introduction aux Nuits de Paris », dans Louis-Sébastien Mercier, Nicolas Edme Restif de La Bretonne, Paris le jour, Paris
la nuit, Éditions Robert Laffont, 1990, 591-615.
[15] Jean-René Suratteau, « Restif (de la Bretonne) Nicolas Edme », dans Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution
française, Paris, PUF, 1989 (rééd. Quadrige, 2005, p. 897-898).
[16] Selon Pierre Testud, il est l’auteur de « 187 volumes, 44 titres, 57 000 pages (pour ne s’en tenir qu’aux premières éditions) », op. cit.
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Sources et contributeurs de l’article
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Bretonne
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