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LUMIERE TURQUOISE N°59 - Mars 2015 Editorial Sommaire Editorial…………………..……………………………….…………p. 1 Approbation du projet de construction de la centrale nucléaire de Sinop……………………….……p. 2 Le tourisme d’affaires en Turquie….………………………………………………….…p. 2 - 4 Le secteur du transport ferroviaire.……………………………………………......p. 4 - 5 Pendant que la croissance de l’économie française redémarre, et que les réformes dans notre pays se poursuivent (vote de la Loi Macron notamment), des évolutions positives peuvent également être enregistrées dans la relation économique francoturque. En particulier, l'accord officiel du Parlement turc pour le projet de construction d'une centrale nucléaire à proximité de Sinop, sur la côte turque de la Mer Noire, est intervenu dernièrement. Ce projet est développé par un consortium international francojapono-turc comprenant une grande entreprise française. D’autres entreprises tricolores devraient pouvoir apporter leur concours à la réalisation de ce grand projet. La responsabilité sociale des entreprises et l'investissement socialement responsable………………………………………………..p. 5 - 6 Je suis du reste frappé par le potentiel de resserrement des liens entre firmes françaises et turques. Coopération franco-turque dans le domaine des Indications géographiques (IG)………………..........p. 7 Le 16 mars, l’Ambassadeur a présidé à Izmir une réunion de la section des Conseillers du Commerce Extérieur Français ; cette réunion était consacrée au secteur financier en Turquie, dans lequel plusieurs entreprises françaises obtiennent de bons résultats ; trois nouveaux membres viennent de rejoindre cette section, auxquels j’adresse les félicitations du Service Economique Régional ; ce fut l’occasion de visiter une performante usine française, dirigée par un de nos compatriotes. Cette ville, qui a été également choisie par d’autres belles entreprises françaises, offre des opportunités pour d’autres encore. Organigramme du SER…….....................................p. 8 Données conjoncturelles de la Turquie .….p. 9 - 10 J’ai également participé à la réunion du 3 avril 2015, organisée par le MEDEF International (avec le Président de DEIK et l’Ambassadeur de Turquie), à l'occasion de la visite à Paris du Vice-ministre de l'économie. M. Adnan Yildirim était accompagné de divers représentants d’entreprises turques. Après son exposé très positif sur le niveau atteint par nos échanges commerciaux, investissements croisés et coopérations, des échanges intéressants sont intervenus avec les nombreux représentants des entreprises françaises présentes. M. Jean Lemierre, président du Conseil de chefs d'entreprises France Turquie de MEDEF International, a conclu sur le succès visible des partenariats actuels, et la possibilité manifeste d’en nouer de nouveaux, notamment dans le secteur des services. De nombreuses opérations ou activités auront lieu ce printemps dans plusieurs villes de Turquie, qui permettront j’espère de faire avancer ces partenariats. Sylvain Berger Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara 1 Approbation du projet de construction de la centrale nucléaire de Sinop Le Parlement turc a approuvé le projet de construction d’une centrale nucléaire à proximité de Sinop, dans le Nord de la Turquie. Ce projet est développé par un consortium international franco-japonais-turc comprenant GDF Suez et porte sur la construction d’une centrale d’une puissance de 4400MW qui comprend quatre réacteurs. Ceux-ci sont conçus par une co-entreprise constituée de Mitsubishi Heavy Industry et d’AREVA. Le consortium réalise à présent une étude de faisabilité, comprenant des études géologiques, des analyses d’impact environnemental et de risques sismiques afin d’évaluer l’adéquation du site de construction proposé. Il procèdera dans un second temps à l’analyse du cadre financier et contractuel du projet. Lien vers le communiqué de presse de GDF Suez Le tourisme d’affaires en Turquie Le tourisme d’affaires turc, qui a vu le jour en 1995 à travers l’organisation de la Conférence Habitat II des Nations-Unies, a marqué une très forte croissance au cours de la dernière décennie (+250% par rapport à 2003). Si son importance fait consensus auprès des autorités étatiques turques, ces dernières l’inscrivent dans un cadre plus vaste qui vise à accueillir 60M de touristes générant 60 Mds USD à l’horizon 2023, année du centenaire de la République turque. I. Un secteur prometteur qui présente de nombreux atouts 18ème pays organisateur de congrès au niveau mondial et 10ème au niveau européen, la Turquie est en 8ème place au niveau mondial pour les évènements accueillant plus de 500 délégués. En 2013, le pays a accueilli 3 M touristes de congrès, rapportant 3 Mds USD (+54% par rapport à 2009). Si les touristes de congrès ne génèrent qu’1/10ème des revenus du tourisme turc (32,3 Mds USD), ils dépensent en moyenne 3 fois plus que les touristes traditionnels. En outre, avec une croissance annuelle moyenne de 22,5% (contre 8% en Europe), le tourisme de congrès turc est prometteur : mis à part ses atouts historiques et culturels, le pays détient 250 hôtels 5 étoiles avec des capacités d’hébergement largement suffisantes et personnel expérimenté. un II. du Concentration géographique tourisme d’affaires turc La Turquie ne détient que 4 villes (Istanbul, Antalya, Izmir, Ankara) attirant le tourisme d’affaires international. Ce nombre est considérablement plus élevé dans la majorité des grands pays organisateurs de congrès et salons à travers le monde (10 villes en France, 6 en l’Italie et 6 en Espagne). Parmi ces 4 villes, Istanbul concentre la majorité des évènements. En effet, en compétition directe avec les villes Prague et Vienne, Istanbul génère plus de la moitié des revenus du tourisme d’affaires turc (1,7 Mds USD). La ville qui accueille une grande partie des congrès (146 sur 221) et salons (206 sur 407) du pays a été classée 8ème ville au niveau mondial, 7ème ville au niveau européen et 1ère destination accueillant les congrès à plus de 500 délégués en 2011, 2012, et 2013. Sur le long terme, la ville qui compte 2 aéroports, 70 musées, 74 hôtels 5 étoiles (70 000 chambres) et 200 centres commerciaux projette de faire partie des 3 premières villes européennes et des 5 premières villes mondiales dans le domaine. A cette fin, de nouveaux centres ont été inaugurés dans la ville où les capacités ont triplé en 3 ans. Antalya, Izmir et Ankara, en revanche, sont largement moins actives dans le domaine puisqu’elles occupent respectivement les 103ème, 106ème et 193ème rangs mondiaux. III. Un secteur autorités… priorisé par les 1. Un gouvernement proactif à l’échelle nationale Conscientes des retombées économiques du tourisme d’affaires (dépenses moyennes de 2000 USD pour les touristes d’affaires contre 820 USD pour les touristes traditionnels), les institutions étatiques turques œuvrent proactivement pour poursuivre l’ascension du secteur. L’Etat turc finance la promotion à l’étranger du tourisme d’affaires turc à travers deux ministères : le ministère du tourisme subventionne la promotion à l’étranger des foires et congrès réalisés sur le sol turc par les professionnels du secteur de l’évènement ; le ministère de l’économie soutient quant à lui les entreprises turques participant aux foires sectorielles internationales à travers une Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara 2 subvention de 50% de leurs frais de participation. Le marché des congrès et des salons bénéficie également d’investissements publics en matière de transports et d’infrastructures. Ainsi, au cours de la dernière décennie, le gouvernement a contribué au secteur, à travers la rénovation et la construction d’aéroports et de centres de congrès, l’inauguration de nouvelles destinations aériennes (Turkish Airlines a introduit 26 nouvelles villes en 2013) et le développement des transports publics (investissements massifs des municipalités). Enfin, un programme a été établi pour 2023. Il concerne la création de nouveaux aéroports ainsi que de nouveaux centres de foires et congrès (hausse des capacités d’hébergement, de 1,5M actuellement) dans sept villes. Le gouvernement prévoit également un plan d’aménagement du territoire et des services de transport pour faciliter l’accès aux centres. Enfin, il prépare des programmes universitaires pour former le personnel d’organisation. 2. Un soutien régulier des institutions locales Au niveau local, trois acteurs institutionnels mènent des actions pour promouvoir la filière : les chambres de commerce, les mairies et les bureaux de congrès chargés de la promotion de la ville à l’international. Les chambres de commerce et les municipalités subventionnent des évènements liés au secteur (sponsorisation de dîners, mise à disposition de leurs infrastructures pour un évènement). Elles peuvent également soutenir des projets de promotion afin d’attirer des évènements dans leurs villes. A titre d’exemple, la chambre de commerce et la mairie d’Istanbul ont initié le projet « Istanbul, ville internationale de congrès », qui vise à mettre en avant les infrastructures de la ville (capacités d’hébergement, capacités d’accueil, services de transport) au cours d’évènements réalisés à l’étranger (dîners, films de promotion, kits publicitaires). IV. …qui manquent de stratégie et de coordination 1. Une multitude d’acteurs à statuts distincts et l’absence d’une stratégie nationale Les autorités turques sont nombreuses à s’occuper du tourisme d’affaires. Cependant, inscrite dans un cadre plus vaste englobant le tourisme dans sa totalité, la filière ne bénéficie pas d’une stratégie propre, d’où un manque de coordination des acteurs. Le centre « Ephesus Convention Center » par exemple, qui constitue le plus grand centre de Turquie (capacité d’accueil de 12.000 délégués), a été inauguré par le gouvernement en 2013 à Kusadasi, dans la province d’Izmir. La légitimité de l’investissement est toutefois questionnée : le centre étant géographiquement isolé et la région manquant de structures d’hébergement et de vols directs à partir des principales capitales mondiales. 2. Une législation qui bloque la coordination entre les entités chargées du domaine Tout d’abord, la diversité des statuts juridiques des entités impliquées dans le secteur entrave leur coordination. Répartis dans 4 villes du pays, les bureaux de congrès turcs, qui ont pour mission de promouvoir la filière en Turquie et à l’international, détiennent chacun un statut juridique distinct : semi-public à Istanbul ; organisation à but nonlucratif à Antalya ; entité privée à Izmir ; rattaché à la chambre de commerce à Ankara. Si les représentants du secteur soulignent la nécessité de créer un bureau de tourisme national fédérant l’ensemble de ces bureaux sous un même toit, à l’exemple de l’Autriche, le projet n’est pas dans l’actualité du gouvernement turc qui fait une très brève mention de la filière dans sa stratégie nationale du tourisme. Ensuite, la législation diffère pour les foires et les congrès, ce qui altère d’autant plus le travail de coordination entre entités chargées de ces deux domaines. Très réglementée, la filière des salons relève de la compétence de l’Union des chambres de commerce, d’industrie et des bourses de commerce (TOBB), qui est chargée de fixer les conditions d’organisation des salons qui ont lieu dans le pays (évaluation des demandes, thèmes, calendrier, octroie des licences et des autorisations). En revanche, aucun statut spécifique n’existe pour la filière des congrès, qui relève par défaut des ministères du tourisme (pour l’octroi des permis de gestion des centres) et de l’économie (à titre d’entreprises privées). Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara 3 3. Un secteur peu structuré au niveau associatif Peu d’associations sont spécifiquement dédiées au secteur du tourisme d’affaires en Turquie. La majorité d’entre elles représentent les professionnels du tourisme (gestionnaires d’hôtels et agences de voyages) et concernent le tourisme dans sa globalité. Les professionnels de salons sont représentés à travers l’association turque des organisateurs de foires (TFYF). Peu active, elle ne représente que 28 des 148 organisateurs de foires du pays. La filière des congrès est quant à elle peu représentée au niveau associatif. La Turquie est certes le 4ème plus grand membre d’ICCA (Association internationale des congrès) en nombre d’adhérents, avec 46 membres dont 40 compagnies privées. Cependant, contrairement au cas de l’UNIMEV (l’Union française des métiers de l’évènement) en France, la filière ne dispose pas d’une fédération officielle et, à défaut, est représentée depuis 2010 par la TURSAB (association des agences de voyages turques) à travers un comité chargé des congrès, peu actif, et qui comprend 70 membres. Le secteur du transport ferroviaire en Turquie L’extension des réseaux de transport ferroviaire est aujourd'hui un facteur déterminant du développement de la Turquie (tant à l’échelle nationale que municipale), de son intégration dans l'espace européen et de l’accroissement de ses relations avec ses voisins. Dans un environnement budgétaire contraint, le secteur des transports dans son ensemble arrive en tête du programme national d’investissement public. I. La modernisation et le développement du réseau ferré national turc deviennent une priorité La modernisation et le développement du réseau ferré turc (11 000 km) sont devenus une priorité en termes d’investissement du Ministère des Transports avec une enveloppe estimée à plus de 23 Mds € jusqu’en 2023. Ce programme d’investissements attire de nombreux industriels étrangers. Il devrait également permettre de corriger la domination quasi-totale de la route pour le transport des passagers et des marchandises, l’objectif pour 2023 étant de porter la part du transport ferroviaire à 15% pour le fret (aujourd’hui 5%) et 10% pour les passagers (aujourd’hui 2,5%). La Turquie ambitionne dans une première phase de créer 10.000 kms supplémentaires de voies ferrées à grande vitesse et 4.000 kms de voies supplémentaires conventionnelles, de disposer de 8.000 kms de voies électrifiées avec signalisation et de créer de nouveaux terminaux pour les trains à grande vitesse. Il existe aujourd’hui environ 1.100 kms de voies à grande vitesse en Turquie aujourd’hui (Ankara-Eskişehir, Eskişehir-Konya, KonyaAnkara et Eskisehir – Istanbul, qui représente le deuxième tronçon de la ligne AnkaraIstanbul). Ce réseau atteindra les 2.500 kms avec la mise en opération des lignes Ankara – Sivas, Ankara – Izmir, Sivas Erzincan et Bandirma – Bursa prévue d’ici 2017. A l’horizon 2023, plus de 16 lignes à grandes vitesse seront opérationnelles selon les autorités turques. Au cours d’une deuxième phase allant de 2024 à 2035, le gouvernement a programmé la construction de 3.000 kms de LGV et 1.000 kms de voies conventionnelles supplémentaires. L’investissement total pour les infrastructures de transport ferroviaire sur cette période est estimé à 20 Mds USD. Plus de 43 Mds USD d’investissements sont donc annoncés à horizon 2035. II. Le programme de développement du réseau entraîne de fait l’achat de matériels Ce programme de développement du réseau entraîne de fait l’achat de matériels. Les TCDD (Chemins de fers de la République de Turquie) prévoient l’acquisition de près de 200 rames de trains à très grande vitesse jusqu’à 2023. Les chemins de fer turcs souhaitent par ailleurs engager un programme d’acquisition de 80 rames supplémentaires à grande vitesse (2,2 Md€). Parallèlement à ce programme, le gouvernement turc ambitionne la production de trains nationaux. Cet objectif coordonné par les TCDD et fixé pour 2023 sera mis en œuvre par les trois filiales des TCDD : Tulomsas pour la grande vitesse, Tuvasas pour les trains diesel et électriques et Tudemses pour les trains de fret. Des groupes de travail réunissant des acteurs publics et privés tels que Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara 4 l’Université technique d’Istanbul, le Centre de Recherche Technologique et Scientifique Tübitak, Aselsan et différents pôles de compétitivité du secteur ont été initiés. III. La réforme des chemins de fer turcs est engagée La loi sur la libéralisation des chemins de fer turcs a été adoptée le 25 avril 2013. Cette réforme permet de dissocier les activités « exploitation » et « infrastructures » et donne le droit au secteur privé d’exploiter le réseau public. TCDD, tout en gardant la même dénomination, connaîtra une réorganisation qui lui permettra d’assurer le rôle de gestionnaire des infrastructures. TCDD sera l’unique exploitant des infrastructures du réseau public. Le Ministère des Transports assurera le financement des investissements d’infrastructures (construction de lignes à grande vitesse et conventionnelles, modernisation et réhabilitation des lignes existantes…) programmés par TCDD. Les entreprises privées devront obtenir l’autorisation du Ministère des Transports pour la construction de nouvelles lignes et leur exploitation ainsi que pour l’exploitation de trains sur le réseau national. Dans le cas de constructions de nouvelles infrastructures par des entreprises privées, l’expropriation, dont le coût sera assumé par ces dernières, sera conduite par l’Etat. L’entreprise privée aura un droit d’utilisation de l’infrastructure sur une période de 49 ans à l’issue de laquelle celle-ci sera réintégrée au réseau national. IV. Les projets de réseaux de transports ferroviaires urbains se multiplient Le développement de réseaux de transports urbains dans les grandes villes de Turquie n’a pas suivi la forte croissance urbaine de ces dernières années. Istanbul, avec près de 15 millions d’habitants, ne dispose que de 3 lignes de métro et 3 lignes de tramway. Les principales villes de Turquie ont donc engagé des projets de construction et/ou d’extension de métros, tramway, etc. Actuellement 12 villes sont équipées avec des systèmes de métro, de LTR ou de tramway, et une quinzaine de villes souhaite s’équiper de systèmes de tramway. En outre, nombre des réseaux existants doivent être étendus à commencer par ceux des grandes villes turques : Istanbul, Ankara, Izmir, Bursa. S’agissant des municipalités, le transport urbain arrive en tête des secteurs clés par le nombre de projets, le volume et le besoin en financement. A titre d’exemple, le programme d’investissements de la municipalité métropolitaine d’Istanbul est de 3,2 Mds TRY pour 2013 et les projets de transports représentent plus de la moitié de ce programme avec une part très importante pour les projets de métro. V. Le projet Marmaray : un exemple d’intégration du transport urbain / inter-urbain / ligne à grande vitesse Le projet Marmaray est un projet de voie ferrée reliant les parties européenne et asiatique d'Istanbul via le Bosphore (76 km de voie dont 12 km de tunnel). La première phase, qui consiste en un tronçon souterrain et immergé (14 kms dont 1,5 km immergé) comprenant un « double tube » ainsi que trois stations de part et d’autre du Bosphore, a été inaugurée fin 2013. Les travaux de la deuxième phase, c’està-dire la connexion du tunnel avec le réseau de banlieue ferroviaire, sont en cours. Ce projet qui sera in fine intégré à la ligne à grande vitesse Ankara - Istanbul, ne devrait être opérationnel qu’à partir de 2016. La responsabilité sociale des entreprises et l'investissement socialement responsable en Turquie En Turquie, les activités nationales et internationales en matière de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) et de l'Investissement Socialement Responsable (ISE) sont menées et développées principalement par les organisations non-gouvernementales et par les entreprises, avec l’appui des organismes européens et internationaux. Les problèmes structurels du marché de travail constituent les principaux freins à l’égard du développement de la RSE en Turquie. I. Deux associations principales sont en charge du développement de la RSE et de l’ISE en Turquie L’Association turque de la responsabilité sociale des entreprises (KSSD), créée en 2005 et membre de l’Union européenne de la RSE Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara 5 (CSR Europe) depuis 2008, est un des principaux organismes en charge de la promotion de la RSE en Turquie. Elle réunit les entreprises, les ONG, les universités et représentants du secteur public, publie des rapports et organise des campagnes de sensibilisation ainsi que des salons. L’Association du monde des affaires et du développement durable (SKD), créée en 2004, est l’acteur clé en matière d’ISE. Il réunit, pour sa part, seulement les entreprises respectant certains critères de développement durable. Depuis sa création, la SKD est le représentant régional de World Business Council for Sustainable Development (WBCSD). La SKD a actuellement 55 adhérents environ. LAFARGE Turquie est parmi les sept membres fondateurs de cette association. II. Les acteurs du secteur l’évaluation de leurs actions et On constate généralement que les activités de RSE concernent davantage les grandes entreprises, localisées à Istanbul et dans les régions de l’Ouest de la Turquie. Les grands groupes turcs et étrangers impliqués dans ce domaine sont les suivants : Dogus, Yildiz, Koç, Sabanci, Limak ; les banques Isbank, Akbank, Yapi Kredi, Garanti ; KPMG, Deloitte, L’Oréal, IBM, Pepsi, Coca-Cola, Vodafone, Renault, Allianz, Mercedes-Benz. Leurs actions concernent la participation des femmes à la force de travail, la scolarisation des filles, l’afforestation, le développement des villages, les droits de l’homme, l’amélioration de la vie des personnes handicapées, etc. Les projets concernant l’environnement sont évalués séparément en raison de la réglementation nationale et de l’obligation de conformité avec les normes communautaires. Par ailleurs, en novembre 2014, la Bourse d'Istanbul a commencé à calculer un index de "développent durable" qui permet de comparer les performances des entreprises en termes d’impact environnemental et de qualité de gestion d'entreprise. La Bourse d'Istanbul est parmi les trois premières bourses ayant signé le Pacte Mondial des Nations unies, dans lequel des entreprises s’engagent à respecter des principes universellement acceptés concernant les droits de l’homme, les normes du travail, l’environnement et la lutte contre la corruption. III. Les dispositifs règlementaires sont de plusieurs d’ordres Il n’existe pas en Turquie de cadre règlementaire spécifique concernant la RSE. Cependant, des sujets relatifs à la RSE (protection des salariés, de l’environnement, des droits de l’homme ; la lutte contre la discrimination…) sont règlementés séparément par plusieurs lois : la Constitution, le Code du travail, la loi sur la protection de l’environnement, la loi sur l’utilisation des sources d’énergie, etc. Par ailleurs, en vue de du processus d’adhésion à l’UE, la réglementation turque se conforme graduellement à l’acquis européen au travers des chapitres concernés : politique sociale et emploi (chapitre 19), appareil judiciaire et droits fondamentaux (chapitre 23), justice, liberté et sécurité (chapitre 24), environnement (chapitre 27) etc. IV. Les problèmes structurels du marché de travail constituent les obstacles principaux pour le développement de la RSE Selon le rapport annuel de la KSSD, les organes gouvernementaux reconnaissent que la mise en œuvre de la RSE est insuffisante en Turquie. Cela s’explique notamment par les problèmes structurels du marché du travail : certains secteurs d’activités sont marginalisés, le niveau élevé de l’emploi informel, la notion prégnante de « femme au foyer », la main d'œuvre familiale, le système traditionnel d’apprentissage, le travail des enfants… Selon les estimations, 80% de la population turque serait étroitement concernée par au moins un de ces facteurs. Malgré la sensibilisation des grandes entreprises et, dans une certaine mesure, de la société turque en matière de la RSE, la mise en œuvre des mesures de RSE reste encore embryonnaire ; d’où la nécessité d’une application efficace du code du travail en Turquie. Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara 6 Coopération franco-turque dans le domaine des Indications géographiques (IG) Dans le cadre du 11ème Comité technique agricole qui s’est tenu à Ankara le 10 avril 2014, la France et la Turquie ont décidé de collaborer dans le domaine des indications géographiques. système, en vue d’une reconnaissance accrue permettant d’en optimiser la valeur économique. Comme la France avec l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité), la Turquie dispose d’un organisme national, le TPE (Institut turc des brevets) en charge de procéder à l’inscription et à la valorisation économique des IG. A la demande de la Turquie, une mission française d’experts, notamment du Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt et de l’INAO, s’est rendue à Ankara du 16 au 18 mars 2015. Après avoir rencontré en bilatéral des représentants du TPE, du MAAE et de la Délégation de l’Union Européenne (DUE), la mission a participé à un séminaire « Les IG, regards croisés franco-turcs » ainsi qu’à une réunion de synthèse organisée au sein du TPE. Une indication géographique (IG) est un signe utilisé sur des produits qui ont une origine géographique précise et possèdent des qualités, une notoriété ou des caractères essentiellement dus à ce lieu d’origine. La plupart du temps, une indication géographique contient le nom du lieu d’origine des produits. Les produits agricoles ont généralement des qualités qui découlent de leur lieu de production et sont influencés par des facteurs géographiques locaux déterminés, tels que le climat et le sol. Ainsi, sont répertoriés en France des produits aussi variés que le Brie de Meaux, le Chabichou du Poitou, le Chasselas de Moissac, la Noix de Grenoble, le Coco de Paimpol, la Saucisse de Morteau ou encore les Prés-salés du Mont Saint-Michel. La Turquie dispose d’un certain nombre d’atouts structurels : le potentiel agricole existe et les structures administratives sont là ; la demande nationale est croissante en termes de qualité et de traçabilité des produits ; des fonds peuvent être mobilisés afin de dynamiser le dispositif, notamment à travers le programme européen de pré-adhésion IPARD ou encore les jumelages institutionnels européens. Cependant, des handicaps structurels existent aussi en Turquie : peu de traçabilité des produits (absence de logos spécifiques), inscriptions parfois fantaisistes, pas de véritable organisation des producteurs, faiblesse des contrôles internes et externes des produits, risques forts d’usurpation et de détournement des produits. Mais la Turquie n’est pas en reste avec les oranges de Finike, les bananes d’Anamur, les kebabs d’Adana, le Kadayif de Diyarbakir, les pommes d’Amasya ou le Baklava d’Antep. La Turquie, grand pays agricole, dispose ainsi d’un système d’IG, avec 180 indications enregistrées, 230 en cours d’inscription, 1 reconnue par l’Union Européenne et 4 en demande de reconnaissance UE (l’abricot de Malatya, la figue d’Aydin, le pastirma et le sucuk d’Afyon). Actuellement, le Ministère de l’alimentation, de l’agriculture et de l’élevage (MAAE) a été chargé de revoir le dispositif des IG, notamment à travers leurs modalités d’inscription, de reconnaissance et de contrôle. Conscient de la valeur des IG comme outil de développement local, il souhaite s’inspirer de l’expérience française, afin d’améliorer ses dispositions législatives et dynamiser le Sur la base d’un diagnostic partagé, les deux parties ont décidé de monter un programme de coopération technique, à travers un programme de visites, financées en partie sur fonds TAIEX afin de construire une feuille de route qui sera proposée à la validation du 12ème Comité technique agricole franco-turc (deuxième semestre 2015). Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara 7 Organigramme du Service Economique de l’Ambassade de France en Turquie Monsieur Sylvain BERGER Chef du SER d'Ankara - Turquie Téléphone : +90.312.405.49.19 Courriel : [email protected] Madame Fatma ÖZ SARAY Assistante du Chef du SER d'Ankara Téléphone : +90.312.405.49.19 Courriel : [email protected] Pôle économique et financier Pôle Energie-Transport-Environnement Pôle Agriculture et Industries agro-alimentaires Monsieur Eric PLAISANT Madame Danièle SCALISI Monsieur Pierre AUTISSIER Adjoint du Chef du SER d'Ankara Conseiller Financier Conseiller en développement durable Conseiller pour les affaires agricoles Téléphone : +90.312.405.49.30 Téléphone : +90.312.405.49.27 Téléphone : +90.312.405.49.23 Courriel : [email protected] Courriel : [email protected] Courriel : [email protected] Monsieur Ahmet M. AYDOGDU Madame Kadriye BAYSAL Monsieur Serdar KABAKCIOGLU Attaché Financier Attachée sectorielle Attaché sectoriel Téléphone : +90.312.405.49.22 Téléphone : +90.312.405.49.29 Téléphone : +90.312.405.40.42 Courriel : [email protected] Courriel : [email protected] Courriel : serdar.kabakcioglugtresor.gouv.fr VIA Attachée Economique Pôle régional à Istanbul Pôle régional à Izmir Téléphone : +90.312.405.49.20 Monsieur Jean-Luc VIETTE Madame Zeliha TOPRAK Courriel : [email protected] Délégué du Chef du Service économique régional à Istanbul Déléguée du Chef du service économique régional à Izmir Téléphone : +90.212.251.98.77 Téléphone : +90.232.421.42.34 Courriel : [email protected] Madame Melisa ATASI Courriel : [email protected] Madame Céline HERICHER Adjointe au Délégué Téléphone : +90.212.251.98.77 Courriel : [email protected] A noter que les locaux du SER d’Ankara accueillent également le Service nucléaire de l’Ambassade (Monsieur Gérard COGNET, Conseiller nucléaire [email protected] et Monsieur Hadrien LAVAUX, VIA Attaché nucléaire [email protected]) et la représentation de l’AFD à Ankara (Monsieur Ziya Murat ULKER, Chargé de projets [email protected] ) Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara 8 Données générales Turquie : Superficie : 779 452 km² Population : 77,6 millions d’habitants (2014) Régime politique : République parlementaire Parti au pouvoir : AKP Président de la République : M. R. Tayyip ERDOĞAN Premier ministre : M. Ahmet DAVUTOGLU Vice Pm chargé de la coordination économique: M. Ali BABACAN Ministre des Finances : M. Mehmet ŞIMŞEK Ministre de l’Economie: M. Nihat ZEYBEKCI PIB : 821 Mds USD (2013) ; 800 Mds USD (2014) Données conjoncturelles Turquie : Monnaie : livre turque (TRY) Au 31/03/2015 : 1 EUR = 2,8309 TRY 1 USD = 2,6102 TRY Taux d’inflation annuel : 8,17% (2014), 7,40% (2013) Dette publique : 532,0 Mds TRY (2012) ; 585,7 Mds TRY (2013) ; 611,9 Mds TRY (2014) Balance des opérations courantes : -48,5 Mds USD (2012) ; -65,0 Mds USD (2013) ; -45,8 Mds USD (2014) Importations : 236,5 Mds USD (2012) ; 251,6 Mds USD (2013) ; 232,6 Mds USD (2014) Exportations : 152,6 Mds USD (2012) ; 151,8 Mds USD (2013) ; 169,0 Mds USD (2014) Copyright Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation expresse du Service Économique Régional d’Ankara (adresser les demandes à [email protected]). Clause de non-responsabilité Le Service Économique Régional s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, elle ne peut en aucun cas être tenue responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication. Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara Service Économique Régional Adresse : B.P. n° 1 Iran Caddesi, Karum Is Merkezi n°21, Asansör E, n°444, Kat.6, Kavaklidere Ankara 06680, TURQUIE Directeur de la publication : Sylvain BERGER [email protected] Rédacteurs : Sylvain BERGER, Melisa ATASI, Jean-Luc VIETTE, Kadriye BAYSAL, Ahmet AYDOGDU, Pierre AUTISSIER Version du 9 avril 2015 9 CONJONCTURE 2014-2015 INDICATEURS INTERNES INDUSTRIE Mars 14 Indice de la production industrielle (2010=100) Taux d'utilisation des capacités de production (%) Avr 14 Mai 14 Juin 14 Juil 14 Août 14 Sept 14 Oct 14 Nov 14 Dec 14 120,9 120,5 122,6 121,9 117,2 114,9 129,0 116,7 125,5 130,3 73,1 74,4 74,4 75,3 74,9 74,7 74,4 74,9 74,5 74,4 Janv 15 Févr 15 Mars 15 112,3 ND ND 74,6 74,1 73,9 CHOMAGE Taux de chômage (%) 9,7 9,1 8,8 9,0 9,8 10,1 10,5 10,4 10,7 10,9 ND ND ND 2 747 2 579 2 551 2 579 2 867 2 944 3 064 3 095 3 096 3 145 ND ND ND Evolution Indice des prix à la consommation (mensuelle) 1,13 1,34 0,40 0,31 0,45 0,09 0,14 1,90 0,18 0,44 1,10 0,71 ND Glissement annuel 8,39 9,38 9,66 9,16 9,31 9,54 8,86 8,96 9,15 8,17 1,10 1,82 ND Nombre de chômeurs (milliers) INFLATION (%) Evolution Indice des prix à la production (mensuelle) 0,74 0,09 0,52 0,06 0,73 0,42 0,85 0,92 0,97 0,76 0,33 1,20 ND 12,31 12,98 11,28 9,75 9,46 9,88 9,84 10,10 8,36 6,36 0,33 1,53 ND 105 988 109 108 110 423 113 442 112 398 113 326 111 401 112 710 113 160 106 907 5,5 5,6 5,6 5,7 5,6 5,7 5,4 5,8 5,2 4,8 1 EUR = TRL (au dernier jour du mois) 3,0072 2,9350 2,8476 2,8919 2,8135 2,8528 2,8914 2,7902 2,7644 1 USD = TRL (au dernier jour du mois) 2,1898 2,1180 2,0922 2,1234 2,0919 2,1619 2,2789 2,2171 2,2149 Dette publique domestique 409,0 409,4 412,4 408,4 408,2 407,4 408,2 411,0 Dette publique extérieure 189,2 185,9 182,3 185,3 181,9 185,9 194,9 189,1 Stock de la dette publique 598,2 595,3 594,7 593,7 590,1 593,4 603,1 600,1 Glissement annuel BANQUE CENTRALE BC Réserves en devises (MUSD) en mois d'importations 109 640 ND ND 6,6 ND ND 2,8207 2,7397 2,8137 2,8309 2,3189 2,4176 2,4786 2,6102 413,6 414,6 416,9 421,2 ND 189,8 197,3 204,2 211,2 ND 603,4 611,9 621,2 632,5 ND TAUX DE CHANGE INDICATEURS DE LA DETTE (Mds TRL) Dette publique totale / PIB (%) 35,8 - - 34,5 - - 34,1 - - 34,6 - - ND 388,0 - - 401,7 - - 396,8 - - 402,4 - - ND Dette externe totale / PIB (%) 48,0 - - 50,4 - - 49,6 - - 50,3 - - ND Service de la dette externe / Exportations (%) 33,1 - - 32,4 - - 31,0 - - 30,7 - - Dette externe publique et privée (Mds USD) 27,1 INDICATEURS EXTERNES ECHANGES MUSD Balance courante (cumul depuis 1er janv) - Exportations (cumul depuis 1er janv) Cumul N / N-1 Importations (cumul depuis 1er janv) Cumul N / N-1 Balance commerciale (cumul depuis 1er janv) - 11 675 - 16 570 - 20 171 - 24 300 - 26 614 - 28 758 - 31 045 - 33 080 - 38 716 - 45 836 42 954 57 234 71 841 85 569 99 988 112 579 127 226 140 990 155 008 169 028 9,2% 8,5% 7,1% 6,7% 6,5% 6,5% 6,4% 6,4% 4,9% 4,4% 55 000 74 859 94 943 114 933 134 135 152 949 172 646 191 079 211 681 232 613 -2,7% -4,4% -5,6% -4,8% -6,0% -4,6% -4,2% -4,0% -3,6% -3,7% 12 046 - 17 625 - 5 228 23 102 - - - - - - 1 493 - 2 776 - 10 005 - 13 743 - 12 250 - 13 479 - 15 441 - 18 644 Prêts (cumul depuis 1er janv) 1 958 - 2 770 - 5 923 - 5 352 - 1 363 - 6 857 - 6 983 - 9 975 - 17 649 Recettes brutes du Tourisme (cumul depuis 1er janv) 4 045 Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara 23 036 10 043 56 673 - 19 383 9 343 50 089 2 729 15 055 8 546 45 420 Investissements de Portefeuille (cumul depuis 1er janv) 11 813 7 956 40 370 4 278 8 583 6 986 34 147 IDE bruts (cumul depuis 1er janv) 5 857 5 921 29 364 26 563 - 10 947 28 431 63 585 - 2 002 13 359 0,56% ND 33 563 -13,9% 2 563 ND -9,6% 15 922 - ND 24 587 -6,5% - 8 976 ND ND ND ND 12 530 1 791 ND ND - 19 987 1 613 ND ND - 17 720 3 848 ND ND 29 552 1 424 ND ND 10