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Jeudi 21 avril 2016, Liliane, Danielle, Jean-Paul, Gilbert, Guy, François guident vos pas dans la :
Vallée de la Brutz
Canton de Rougé
Cartes IGN au 1/25 000 : 1220-E et 1320-O
Le canton Rougé est le plus septentrional de Loire-Atlantique.
Il s’inscrit dans la Communauté de communes du castelbriantais comprenant 19 communes.
Il se situe au nord de Châteaubriant, aux confins de l’Ile et Vilaine,
dans l’ancienne appellation provinciale du Pays de la Mée (du gallo Pays du Milieu).
§§§§§
Le Pays de la Mée est un territoire mal défini, situé à égale distance entre Rennes, Nantes et Angers. C’est un
pays d’affrontements entre les comtes de ces trois cités, mais c’est aussi un lieu de rencontre, la foire de Béré remontant à
1049. Cette entité cesse d’exister vers 1270, lorsque les comtés de Rennes et Nantes fusionnent en un seul état, mais elle
perdure quelque temps au point de vue religieux et les sires de Rougé sont mentionnés dans divers actes avec le titre de
« Gouverneurs de Redon et du Pays de la Mée ».
Le Canton est traversé du nord au sud par le chemin emprunté par les troupes de la IIIe armée américaine du
général PATTON en 1944, pour libérer la France de l’envahisseur nazi : la D 163.
La Voie de la Liberté :
Après un voyage aux USA, le colonel de La VASSELAIS, et le maire de Metz décident de commémorer la
progression des troupes américaines, en créant cette voie qui amène les américains en 54 jours du lieu de débarquement à
Metz, puis à Bastogne. Elle est symbolisée par des bornes marquant les kilomètres. La borne « 00 » se situant à Utah
Beach, la borne « 0 », à Sainte-Mère-Eglise. L’inauguration de la Voie de la Liberté à lieu le 18 septembre 1947 à
Fontainebleau.
Le sculpteur François COGNE est le créateur du modèle de la borne. Les modèles d’origine en béton, trop
dangereux, ont souvent été remplacés par des copies en matériaux légers.
Rennes est libérée le 4 août 1944, l’axe routier emprunté par les Américains, D 41 et D 163 leur permet de libérer
Châteaubriant, le 4 août également, puis Candé en suivant la D 163, et Angers, qui est libéré le 10 août 1944…
Il existe une borne supplémentaire, hors du parcours : Aux Invalides. Elle contient de la terre des cimetières
américains jouxtant la voie. Enfin deux bornes offertes par la France marquent l’entrée du parc Patton à Hamilton
(Massachusetts).
La Brutz :
La Brutz est une petite rivière de 24,5 km de long, prenant sa source à Villepot (Canton de Rougé), elle traverse
Noyal-sur-Brutz, Fercé, Rougé, Soulvache avant de se jeter dans le Semnon. Ainsi son parcours traverse ou longe toutes
les communes du canton de Rougé. La Brutz sert de limite ouest entre Soulvache en Loire-Atlantique et Teillay, canton de
Bain-de-Bretagne, en Ille-et-Vilaine.
Le Semnon :
Le Semnon est une rivière non domaniale, prenant sa source à Saint-Erblon en Mayenne. Elle a un parcours de
73,3 km avant de se jeter dans la Vilaine à Pléchâtel. Après avoir arrosé Saint-Erblon et Senonnes en Mayenne, elle passe
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par Eancé et Martigné-Ferchaud en Ille et Vilaine, puis traverse Fercé et Soulvache en Loire-Atlantique, avant de retourner
en Ille-et-Vilaine, par Teillay, Thourie, Lalleu, Ercé-en-Lamée, Tresboeuf, La Bosse-de-Bretagne, Bain-de-Bretagne, Pancé
et Poligné. Ce qui représente un bassin de 49 600 ha. Son débit moyen de 2,8 m²/s, est très irrégulier, tel les mesures
prises en 1988 (Débit observé pendant 38 ans, entre 1970 et 2007) :
54 m²/s le 6 janvier ; 20 l/s le 6 août ; 40 l/s le 10 novembre.
A l’étiage, le débit peut chuter jusqu’à 7 l/s, le cours d’eau étant presque à sec, en période de crue il peut monter à
120 m²/s. Avec un bassin quinze fois moins étendu que celui de l’Eure, le volume des crues du Semnon est presque égal
au volume des crues de l’Eure.
Les poissons blancs y sont majoritaires : gardons, ablettes, goujons, brèmes, tanches, on y trouve aussi des
truites, des perches, des brochets, des sandres et des anguilles.
§§§§§
En 1871, la France perdait l’Alsace et la Lorraine. Avec la perte de ces provinces, elle était privée des ressources
minières de la Lorraine. Une longue bande de terrain d’origine sédimentaire formé au paléozoïque, entre et 488 et 359
millions d’années traverse le Massif Armoricain, depuis la région de Paimpont (35380), jusqu’au-delà de Segré (49500), en
passant par Sion-les-Mines (44590), le canton de Rougé, Martigné-Ferchaud (35640)… Le fer y est exploité depuis fort
longtemps. En raison de leur rentabilité les mines de fer étaient plus ou moins en activité, mais la pénurie due à la perte du
minerai de Lorraine, beaucoup plus riche et rentable que les mines de l’Ouest, conduit à relancer l’exploitation des
gisements de l’Ouest de la France. Avant de fermer, en 1983, les mines de Segré produisaient 16 millions de tonnes par
an, extraites à 490 m de profondeur.
§§§§§
ROUGE
La commune tirerait son nom de la couleur du sol d’argile rouge.
5632 ha.
Altitude : mini : 39 m ; maxi : 109 m.
La croix pattée indique que les seigneurs de Rougé ont participé au moins à
une croisade (Les DURAND de La MINIERE se sont distingués à la septième
croisade, 1248-1254), et la simplicité du dessin en confirme l’ancienneté.
Le blason se dit « De gueule à la croix pattée alésée d’or ».
Cependant cette armoirie de la commune, inspirée de la famille de
Rougé, est relativement récente, elle est brisée, par ce que l’on a substitué de l’or à
l’argent d’origine.
Devise de la commune : Rougé rugit mais ne rougit.
C’est l’abondance du minerai de fer qui colore en rouge l’argile de la commune. Les Celtes, puis les Gallo-romains
auraient exploité les gisements les plus accessibles. Dans une galerie de La Minière on a retrouvé des monnaies de
l’époque de Trajan. Une voie romaine traversait d’ailleurs le bourg.
La famille de Rougé est attestée depuis au moins le XIIe s. Elle a marqué la localité par l’édification d’un château et
en faisant des donations aux abbayes avoisinantes, La Meilleraye, Béré, Teillay. Elle possède également le château de
Rouvre où François Ier passe en 1532, et au XVIIIe s. elle est qualifiée des titres de comte et de marquis.
Au XIXe s. l’activité économique de Rougé est essentiellement tournée vers l’agriculture et l’artisanat.
La première société minière n’est fondée qu’à la fin de ce siècle par l’armateur hollandais DE PORTER. Jusqu’en
1948, le triage est manuel. De 1948 à 1963 l’extraction et le triage sont mécanisés, permettant d’obtenir 46 % de fer pur,
contre 42 % auparavant. Puis l’activité minière dicline régulièrement, principalement en raison du coût du transport. En
octobre 1950, un incendie détruit les galeries de la mine de la Brutz, la rendant inexploitable et ne laissant que les carrières
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à exploiter. Les clients actuels sont des cimenteries pour leur besoins en oxyde de fer. (En raison de la diversité des
sources et de leur imprécision à ce sujet, les mines de la Brutz, évoquées ici sont sans doute à confondre avec la
mine de Bonne-Fontaine à Soulvache, mais en fait il y a deux sites voisins : Mines de la Brutz sur Rougé et
mines de Bonne-Fontaine sur Soulvache, donc deux puits. L’imbrication des fosses ennoyées ne déterminant
pas à première vue la différence, sans se référer à la carte. Voir plus loin).
En 1896, est ouverte la ligne de chemin de fer de Châteaubriant à Ploermel, par Messac. La gare connaît un
important trafic à l’époque du développement des mines. En 1921, une ligne à voie étroite (0,60 m) est même construite
pour desservir la mine. La desserte voyageurs a été jusqu’à atteindre six trains par jour, avant de fermer le 2-10-1938.
Aujourd’hui la gare de Rougé est aménagée en logements.
La démographie de Rougé, est relativement affectée par cette industrialisation, ce n’est pas la ruée vers l’or… Si
l’on part se 1793 et qu’on s’en sert de base : 2000 Rougéennes et Rougéens sont comptés.
1800
2134
1841
2272
1851
2710
1872
2813
1901
2665
1911
2625
1921
2408
1936
2099
+ 6.7 %
+ 13.6 %
+ 35.5 %
+ 40.65 %
+ 33.25 %
+ 31.25 %
+ 20.4 %
+ 4.95 %
1968
1995
- 0.25%
2012
2232
+ 11.6 %
En 216 ans, la population a compté un pic au XIXe s. mais bien que la grande guerre lui ait fait perdre près de 10 %
de sa population, celle-ci ne s’est pas affaissée comme c’est souvent le cas des communes rurales. A partir de 1968, la
population de Rougé » a progressivement remonté et s’est stabilisée dans les années deux mille, bien que l’on constate un
fléchissement.
Rougé : Vue vers l’église.
PATRIMOINE DE ROUGE :
La Croix de la main : XIIIe s.
La Croix actuelle remplace une croix en bois, érigée pour commémorer le sauvetage de Saint-Louis par messire
DURAND de La MINIERE : Ayant vu que le roi allait recevoir une flèche en pleine figure, le jeune DURAND de La MINIERE
avança la main, arrêtant net la flèche sur son gantelet. Pour le remercier, le roi Louis IX lui octroya le droit de porter trois
fleurs de lys sur son blason.
Château de Rouvre : XVe s.
De ce château fortifié, il ne reste que deux cintres du porche d’entrée. La base d’une tourelle porte la date de 1624.
Manoir de l’Orgeraie : XVIe s.
Ce manoir appartenait aux Du BOIS-PEAN, comme l’atteste une pierre au dessus de la porte de la tourelle.
Manoir de Beauvais : XVIe s.
Construit sur l’emplacement de l’ancien château de Rougé, dit « La cour au Rey ». En 1532, François 1er, arrivant
de Rennes, y veille une jeune fille tombée de cheval, alors qu’elle s’apprêtait à lui offrir des fleurs.
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Croix de la Guérinais : XXe s.
Cette croix de schiste, haute d’un mètre cinquante, a été élevée comme ex-voto par un patron carrier, à la suite
d’un éboulement sans conséquences graves dans sa carrière de schiste. Elle porte l’inscription « Souvenirs de
reconnaissance. Merci mon Dieu de la protection que vous avez accordé à nos travailleurs ».
§§§§§
SOULVACHE
Jusqu’à la fin du XVIe s. la commune était connue sous le patronyme : Sous-le-Val.
1127 ha.
Altitude : mini 37 m ; maxi 109 m.
« Soulvache », cette curieuse appellation viendrait d’une facilité de langage. En effet, le nom initial serait « Sous-leVal », puis « Sous-le-Vache », plus facile à prononcer, et finalement Soulvache.
Selon l’INSEE, Soulvache était, en 2011, la plus pauvre des 211 communes de Loire-Atlantique, par rapport au
« revenu médian par unité de consommation », autrement dit revenu moyen déclaré à l’administration des impôts par foyer
fiscal (1082,5 € par mois à Soulvache ; Loire Atlantique 1567 € ; France 1630 €).
Depuis le printemps 2015, le bourg qui était en sommeil, se réveille avec l’ouverture d’un café-tabac-épicerielibrairie-restaurant-salle de concert associatif, baptisé le Papier-Buvard et fondé sur les valeurs et principes de l’économie
solidaire et sociale. L’établissement distribuant des produits locaux, artisanaux, bio… C’est le seul commerce du bourg.
Ecartelé : Au 1er et au 4e, d’argent à une moucheture d’hermine de
sable ; au 2e et au 3e, d’azur à la fleur de lys d’or ; à la tour d’or, ouverte, ajourée
et maçonnée de sable, posée sur un mont d’argent mouvant sur la pointe,
brochant sur le trait du parti de l’écartelé.
Il s’agit de la tour de Soulvache détruite en 1915. Les fleurs de lys
sont de Châteaubriant. Les mouchetures d’hermine sont de Bretagne.
Ce blason à été adopté par délibération du Conseil municipal du
11 septembre 1981.
On trouve trace de la paroisse au IXe s. dans le cartulaire de Redon. Des vestiges de motte féodale attestent cette
ancienneté, ainsi que ceux de l’ancienne église paroissiale du XIII e s. La tradition consigne dans une ballade qu’un ermite
d’Auray est venu, à la demande d’un seigneur, fonder la chapelle du village sur le bord de la rivière, sans doute la première
chapelle Saint-Fiacre. Le Semnon sépare les comtés de Nantes et de Rennes et le grand chemin de Châteaubriant à
Rennes est appelé « voie royale ». Des pans de mur dans la rivière sont sans doute des vestiges de l’ancien pont (Le
Semnon à cet endroit forme une île, il y a donc deux ponts).
Au XVIIe s, Soulvache commence à s’édifier sur la partie haute du bourg médiéval.
En 1912, la Compagnie Générale des Mines de Fer de Bretagne commence l’exploitation de la mine de fer de
Bonne-Fontaine. En 1920 J.J. CARNAUD et les forges de Basse-Indre rachètent la concession d’une étendue de 1 336
hectares portant sur les communes de Rougé, Soulvache, Teillay. A partir de cette date, la commune connaît un essor très
important et voit sa population doubler avec l’arrivée d’ouvriers étrangers, lituaniens, tchèques, russes, italiens et surtout
polonais Dans les années 1930, la mine compte 350 personnes. Une cité ouvrière voit le jour, et devient pratiquement une
deuxième commune avec ses spécificités : Ecole, commerces, cafés, salle de fêtes, cinéma, théâtre, chapelle (1923)
desservie par un prêtre polonais…
La mine comporte une galerie principale, appelée galerie Sainte-Barbe, voutée sur les 100 premiers mètres. Vers
les années 1930, une seconde galerie, appelée galerie Sainte-Marie, est ouverte en direction de Rougé et Fercé. En 1921,
est construite une centrale électrique permettant à la mine de produire sa propre énergie, à partir d’une puissante
chaufferie. Le raccordement au réseau ne se fait qu’en 1931.
L’exploitation de la mine (jusqu’à 140 m de profondeur) apporte une certaine richesse, avant que l’exploitation ne
s’arrête en 1951. Un court circuit provoque un incendie impossible à maîtriser détruit tout le matériel des galeries (aucune
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victime, tous les mineurs ayant été évacués). A cause de l’arrêt des pompes, les galeries sont inondées. La mine est
condamnée.
La mine de Bonne-Fontaine devient alors, un réservoir d’eau alimentant 11 communes du Castelbriantais, jusqu’à
50 % des besoins. Mais le minerai déjà extrait est néanmoins utilisé pour le béton des centrales nucléaires françaises, en
raison de sa particularité d’être anti-radioactif. En 1988, 13 personnes travaillent encore sur le site, pour un stock de
120 000 t, encore disponible à cette époque.
La démographie de Soulvache (Souvachaises et Souvachais) reflète bien cette importance de la présence de la
mine de Bonne-Fontaine.
1800
442
1851
464
1881
560
1901
604
1911
523
1921
481
1931
838
1954
618
1975
502
2012
389
L’activité économique de la commune est essentiellement rurale. On compte une vingtaine d’entreprises.
Soulvache : Vue depuis le chemin des ponts sur le Semnon
PATRIMOINE DE SOULVACHE :
Eglise Saint-Jean : Construite au XIXe s, elle remplace l’ancienne église Saint-Jean édifiée au XII-XIIe s, devenue
salle municipale.
Chapelle Saint-Fiacre : Edifiée au XVIIe s, il est possible qu’elle soit construite sur un sanctuaire mérovingien. Un
registre mentionne un remaniement complet en 1660. Au début du XIXe s, une messe y est dite tous les jours, puis de 1826
à 1846, deux fois par an : le mercredi des rogations (ce sont les 3 jours qui précèdent l’Ascension), et le 30 août, jour de la
Saint-Fiacre. Depuis elle n’est célébrée qu’irrégulièrement.
Croix Trévier : Croix de schiste, pattée, 4,80 m, Les Fourneaux. Croix donnée par les époux TREVIER le 4 mai
1884. Son fût comporte vingt trous borgnes qui symbolisent les vingt soldats vendéens poursuivis par les soldats
républicains, qui auraient été sauvés par une jeune fille du village.
Cité ouvrière de Bonne-Fontaine : Maisons ouvrières, maison d’ingénieur, chapelle des polonais (avait 3
fonction : Infirmerie, école, chapelle).
Manoir de la Grée : Après être resté plus de 30 ans à l’abandon, il est racheté, en 2005, par un collectif, le SCI
« La Grée » qui prône l’autonomie comme dynamique sociale, en harmonie avec la nature. En 2007, le SCI achète le corps
de ferme et 25 ha attenants. Un groupe d’habitants s’y est installé en permanence et fait vivre le lieu en y organisant la fête
de la Grée.
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§§§
Jeanne CHERHAL (° Nantes 28-2-1978, élevée à Erbray, à 25 km), évoque Soulvache dans une de ses chansons
« Rural » sur son album « 12 fois par an ».
§§§§§
FERCE
2204 ha.
Altitude : mini 42 m ; maxi : 116 m.
La colline de la Bretèche, sur le territoire de Fercé, est le point culminant naturel du département de la LoireAtlantique (Le terril d’Abbaretz ne lui est supérieur que de 5 mètres -121 m). Il s’agit du point culminant départemental, le
moins élevé de la France métropolitaine. La colline est entourée par deux forêts, à peu près à la même altitude : La forêt de
Javardan à l’Ouest (186 hectares), et la forêt neuve d’Araize à l’Est (947 hectares).
De gueule fretté d’hermine.
Armoiries de la famille de Coësmes (sceau datant de 1270), puis de la
vicomté de Fercé. L’hermine évoque l’appartenance passée du bourg à la
Bretagne. Blason enregistré, après délibération municipale, le 15 novembre
1978.
Fercé est appelé fertiacum dans une charte de Louis VI, vers 1123 (Louis VI, le Gros : Roi des Francs ayant régné
de 1108 à 1137)), toponyme qu’il faut certainement relier à l’exploitation du minerai de fer sur son territoire.
La maison de la Jaunière est, durant plusieurs siècles, la demeure des vicomtes de Fercé. Cette vicomté qui date
de 1202 est une ancienne juveignerie de la baronnie de Vitré (Pratique successorale particulière, le juveigneur est un
cadet, sans distinction d’ordre, c’est une tenue noble, ou roturière, des terres. N’est pas spéciale à la Bretagne, on trouve
cette pratique en Alsace, Artois, Flandre, Picardie). Les seigneurs de Fercé ont droit de haute, moyenne et basse justice,
sur leur juridiction comprenant les paroisses de Fercé, Noyal-sur-Brutz et Villepôt. Plus ou moins affranchis de la baronnie
de Vitré, ces seigneurs portent directement leur hommage au duc de Bretagne et après au roi de France.
Vers le milieu du XVIe s, les vicomtes de Fercé créent dans la forêt de Javardan une verrerie qui fonctionne encore
au XIXe s. dont la production de verres, de différentes puretés, servant à produire une diversité de carafes, bouteilles,
tasses noires, verres à cidre, bocaux, pommadiers, bougeoirs et autres, est de bonne réputation (Certaines pièces sont
conservées au musée de Châteaubriant). Les verriers du nom de MASSARI (Patronyme d’origine italienne, le premier
verrier ayant été Philibert MASSARI), sont anoblis et deviennent « de MASSAR » (Jean-François de MASSARD,
° 1697 † 1762- auteur d’un Livre de raison d’un gentilhomme verrier, se fait aussi appeler « Seigneur de la
Raimbaudière »), leur particule disparaît à la révolution : MASSAR.
Aux XVIIe et XVIIIe s. la famille de CONDE possédait probablement des actions dans la verrerie de Javardan, leur
blason figurant sur une cuve servant à la fusion du verre.
Les DELOMMON furent les derniers verriers de Javardan.
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La démographie de Fercé connait un pic de population plus précoce que sa voisine Soulvache.
1800
661
1841
837
1861
994
1891
902
1921
726
1968
545
1990
499
2012
501
Les familles et personnes illustre de Fercé sont :
La famille Du BOISPEAN, que l’on retrouve dès le XIIIe s (Le plus ancien Du BOISPEAN, Pierre, a participé aux
croisades). est maintenue noble d’ancienne extraction de Bretagne, le 11 octobre 1668 (Réformation de la noblesse), est
toujours représentée au XXIe s. Le château du Boispéan, à Fercé, date du XVIIe s.
Le docteur BONELLE, de Fercé, a créé un hôpital à la Tourière sur le territoire de Noyal-sur-Brutz. Ce médecin très
connu à exercé pendant près d’un demi-siècle (A noter que Joseph de MASSAR épouse sa fille, Léa en 1733). Quelque
temps après sa mort en 1745, a lieu la translation des reliques en l’église de Noyal. De nombreux miracles y attirent les
foules, mais devant l’excès d’affluence, les processions sont supprimées.
Au château de Javardan, aurait séjourné Claude JAUNIERE (née Rachel VARINOT ° Paris 1901
† St-Mandé 1987). Romancière sentimentale ayant publié ses treize romans les plus connus, entre 1948 et 1970.
Fercé : Vue depuis la D44.
PATRIMOINE DE FERCE :
Croix de pierre du cimetière : Elle est suffisamment particulière, par rapport à ses consœurs du voisinage, en
schiste, pour qu’elle soit détaillée. Elle est datée vers le XVII, en gré, elle provient de l’ancien cimetière autour de l’église.
Elle est sculptée sur les deux faces. Au tiers de la hauteur de son fût 4 croix sur piédestal sont sculptées, sans doute face
aux points cardinaux. La liaison fût-croisillon est faite d’un nœud travaillé, partant d’une base carrée pour finir
circulairement, des motis feuillus gravés en jalonnent le pourtour. Sur la face, un christ primitif, décharné est surmonté d’un
dais fruste. Sur l’autre face, une vierge en majesté est assise, Jésus sur les genoux, sous un dais gravé.
Pavillon Saint-Hubert à Javardan : De l’ensemble des bâtiments de la verrerie du XVII e s, ne reste que ce
pavillon qui était la maison du contremaître. Une des fenêtres conserve de cette époque deux vitres en verre soufflé, dite
en « cul de bouteille ». Ce pavillon, est loué aujourd’hui pour des manifestations privées pouvant accueillir jusqu’à 99
personnes.
Chapellenie de la Héraudière : Logis du XVIIe s. Il devait y exister un ancien château dont les douves furent
comblées en 1893. A ce logis appartient une ferme du XVIIIe s. et une chapelle bénie, le 13 octobre 1778.
Eglise Saint-Martin : Reconstruite en de 1702 ; son clocher, différent de ceux des paroisses de la région est
construit au XVIIe s. Le comte François-Auguste Du BOISPEAN est parrain de la cloche installée en 1843. Elle est agrandie
en 1850. Elle contient une chaire baroque et un retable du XVIIIe s, peint en 1828 par François DONNE, peintre nantais.
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Château de la Jaunière : Entouré de douves et d’un étang, il a appartenu aux APPELVOISIN, seigneurs de la
Jousnière, particulièrement attachés au protestantisme. Ils ont créé un petit temple où avaient lieu les réunions entre les
huguenots de Vitré et de Sion.
Pont des Perrières, sur le Semnon : Construit vers 1860, ce pont de trois arches est presque entièrement en
schiste.
Monument aux morts de la Première Guerre mondiale : (Moellons et pierre de taille). Le conseil municipal réuni
le 25 décembre 1918 décide de l’érection de ce monument et en confie le projet à l’architecte MORICEAU pour une somme
de 3 000 f, réunis par 300 donateurs et l’état qui se rétractera par la suite. Le 21 mars 1921, la première pierre est posée,
et il est inauguré et béni le 19 juin 1921.
La forme rappelle celle d’un obus, ce qui le singularise.
Monument à la mémoire des résistants : Erigé en 1997, ce monument commémore des parachutages d’armes
pour un réseau de quatorze résistants en novembre 1943. Sue dénonciation, tous furent arrêtés et déportés. Déportation
dont neuf ne revinrent pas.
Carrière des Grés : Ouverte en lisière de la forêt de Javardan, par les frères JARDIN, en 1950, cette carrière de
gré, utilise jusqu’à une trentaine d’ouvriers, cassant les pierres à la main. Modernisée, elle produit dans les années 1980,
jusqu’à 600 t par jour. Epuisé, le site sert de centre d’enfouissement. Cette pierre très prisée est actuellement exploitée
auprès du village de la Fourcherie, également en forêt de Javardan.
§§§§§
Comparaisons en guise de conclusion :
Ces trois communes cumulées :
Ont une superficie de 8963 ha, soit 2,7 fois la surface de la Chapelle-sur-Erdre
Ont une population, en 2012, de 3122 habitants (2232 + 389 + 501), soit 5,6 fois moins que la Chapelle-sur-Erdre
Ont 32 habitants au km², en 2012, alors que La Chapelle-sur-Erdre en compte 551.
Autant dire que cette randonnée sera une randonnée champêtre, mais attention :
Les terrains vont de 37 m à 116 m d’altitude,
Soit un dénivelé de 79 m, alors qu’à La Chapelle-sur-Erdre celui-ci n’est que de 56 m. Alors courage…
§§§§§
Cette randonnée, très variée, nous conduit de sites industriels abandonnés à la campagne vallonnée et cultivée et émaillée
de villages ayant de belles demeures, parfois en ruines, et souvent en réhabilitation, ce qui est un bon signe de renouveau.
D’environ 22 km, elle se terminera, par le pot de l’amitié, pris au bar « Chez Françoise », à Rougé.
M’Fanch
§§§§§
§§§
§

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