le temps de viser - compagnie des archers de marly

Transcription

le temps de viser - compagnie des archers de marly
LE TEMPS DU VISEUR
Et si on parlait viseur ??
Dans l'absolu un archer qui tire sans viseur en prenant sa référence de visée avec la pointe de
la flèche, à courtes distances, il exécute un geste compris et maîtrisé il est aussi bon en
performance qu'un archer moyen tirant avec viseur.
Cela se voit souvent dans les compétitions de tir campagne ou même depuis peu en
compétition salle ou une catégorie tir sans viseur est créée.
Pourtant le viseur apporte un plus dans la performance, par le fait que les contacts qui
régissent la position de la flèche sur l'arc sont plus conformes à la biomécanique du tir à l'arc,
position de la main de corde sous le menton, ( ligne synergique) contact supplémentaire de la
corde sur le bout du nez, ligne de visée plus franche et mieux définie entre l'œil, le viseur
(œilleton) et la cible.
Une particularité demande à être approfondie et expliquée. La prise de corde à deux ou trois
doigts ? nous ne nous prononcerons pas en faveur de l'une ou l'autre façon pour la bonne
raison qu’après maintes constatations et observations sur des archers nouveaux et mêmes
devenus autonomes certains tirent naturellement avec trois doigts alors que d'autres pas.
Pour avoir essayé de faire modifier cette prise de corde et demandé de passer de deux à trois
doigts, pour la plupart la réponse était : je n'y arrive pas……..ou, cela m'est impossible,
jusqu'à, j'ai bien essayé mais à force, j'ai mal au poignet et dans l'avant bras.
Mais aussi :<< depuis que j’utilise mon troisième doigt j’ai moins mal à l’avant bras>>
<< Moins mal à l’épaule, je supporte mieux le poids de l’arc en pleine traction>>
Notre sentiment a été alors que tous les tireurs n'avaient pas la même morphologie ou la
même souplesse dans la façon d'exécuter ce geste. Cela se voit tous les jours, par exemple les
jeunes filles qui viennent s'essayer au tir à l'arc, qui sont issues de cours de danse classique
ont une souplesse gestuelle différente des autres leur stature spatiale et leur analyse de
l'environnement leur confère d'emblée la bonne position. De plus elles acceptent les consignes
plus facilement et s'y plient beaucoup plus volontiers que les autres. Il en est de même pour
celles et ceux qui font de l'athlétisme.
Il y a même des archers qui ont abandonné le tir avec un arc recurve et qui tirent maintenant
avec un compound pour ne plus avoir de choix à faire.
Dans la foulée, après réflexion nous avons conclu que nos archers en perfectionnement ou en
initiation devaient apprendre à tirer sans contraintes, que la performance était fonction du
plaisir que l'individu prend à pratiquer l'activité.
Donc deux ou trois doigts, nous laissons l'archer libre du choix inné, tout autant que cela ne le
gêne pas dans la réalisation de sa performance du moment, et aussi, du plaisir qu'il en retire.
Quand on regarde un archer expérimenté tirer une flèche, on pense que ce geste fait
d'harmonie et de souplesse est très simple à exécuter. Cela n'est qu'une apparence car il faut
un vrai vécu pour en arriver à une maîtrise certaine de l'arme et du fonctionnement intrinsèque
de l'individu. Ce qui se vérifie dans le temps.
En effet il nous est arrivé d'entraîner un archer jusqu'à le faire évoluer autour d'un niveau
national, pendant la période d'entraînement sa gestuelle était correcte, ses résultats en
évolution, réguliers. Les vicissitudes de la vie estudiantine l'ont obligé de changer de région.
En le retrouvant deux années après sur les pas de tir nous avons constaté la dégradation de sa
stature spatiale, sa fin de geste surtout et son score stagnant. Certes il avait continué l'activité
mais sans plus de conseils, de méthode, d'analyses, simplement en tirant des flèches pour
""s'entraîner"" sans aucune programmation ni structuration, il s'est créé une nouvelle stratégie
de tir qui lui permet quand même de maintenir un certain niveau mais plafonné. Telle que,
toute évolution devient alors longue et difficile.
Mais en fait cet archer a t-il vraiment envie de continuer à progresser maintenant??
Ne sommes nous pas nous, entraîneurs et professionnels déformés par cette constante envie
d'atteindre le score parfait ?????
Quelquefois il serait plus sage de simplement favoriser la motivation intrinsèque visible de
l'individu plutôt que d'essayer de vouloir changer sa vision de l'activité voire sa motivation au
risque d’abandonner parce que ce n'était pas son objectif.
Mais est ce bien pour notre satisfaction?? Ou celle de l'archer ????
Nous n'entrerons pas dans la description détaillée du viseur ni de son fonctionnement, ni
même dans la manière de tirer une flèche en visant par son intermédiaire, dans cette étude
nous élaborerons des fiches de séance qui seront plus parlantes.
C'est plutôt l'aspect mental qui doit nous intéresser plus spécifiquement.
Utilisation du viseur / technique de tir avec viseur.
Parlons quand même de la façon de tirer en s'aidant du viseur, tout ce qui précède reste
valable sauf que la position de la main de corde sur le visage change.
L'archer doit tracter la corde dans un mouvement vers l'arrière comme auparavant mais la
corde enserrée dans la palette vient au contact du visage sous le menton de façon qu’elle se
place sur le bout du nez et entre ce point et le dessous du menton elle passe à peu près sur la
commissure des lèvres.
Le contact sous le maxillaire inférieur doit être franc et solide, car il en va de la stabilité
spatiale de l'archer et de la réalisation de sa stratégie de tir.
C'est aussi pour cela que pendant les premières séances d'apprentissage il est important de
"forcer" l'archer (en lui faisant comprendre biens sûr) de placer impérativement la première
phalange de son index, à la commissure des lèvres par un bon contact avec celle ci.
C'est à partir de cette position que l'archer doit affiner sa visée à travers l'œilleton du
viseur ""coller"" celui ci dans le centre de la cible et surtout avoir la capacité physique de
l'y maintenir au moins 5 secondes sans bouger
Il est difficile pour un adolescent et parfois même pour un adulte d'utiliser efficacement son
viseur.
Le principe de la correction de la balistique, n'est pas quelque chose de flagrant.
Il faut user de patience et d'imagination pour arriver à faire comprendre à quel moment on
doit régler, dans quel sens, de combien de graduations, etc….
Même en multipliant les séances de proportions viseur l'archer débutant ne pense qu'à mettre
ses flèches au centre.
D'autant que tant que le geste n'est pas répétitif et fiable
Bien régler le viseur est une utopie.
La meilleure méthode est de régler sur une zone de réussite, faire accepter au jeune archer
cette surface de cible ou doivent aller ses flèches. Ensuite régler constamment en conséquence
jusqu'à ce que celui-ci prenne conscience mais aussi confiance dans la réalisation de son tir.
(Voir à ce sujet la fiche de séance de réglage du viseur suivant la méthode MC2)
Nous avons fait l'expérience suivante ;
Partant d'une hypothèse que le rendement et la réaction mécanique d'un arc diffère entre deux
ou plusieurs archers.
Nous avons pris 3 archers de même compétence, de même morphologie, et un arc classique.
Un des archers fait deux volées d'essai et règle le viseur suivant la méthode classique. Ensuite
Chaque archer tire 3 flèches en continuité absolue sans aucun arrêt on constate alors que le
groupement est différent pour chaque archer ce qui nous permet de conclure que notre
hypothèse devrait être bonne.
Considérons là comme telle.
Nous avons alors mis sur pied une séance de réglage de viseur adaptée à notre méthode.
On apprécie facilement la compréhension du réglage du viseur par l'archer quand on lui
dérègle volontairement le viseur et qu'on observe la facilité ou la difficulté qu'il a à remettre
les choses en ordre.
L'archer saura qu'il a affiné sa visée avec les critères de qualité maxima quand au fil des
secondes la cible deviendra floue et le viseur net.
Cet instant s'appelle l'instant "T" c'est le moment le plus important celui où l'archer
doit coordonner sa visée et son mouvement de libération de la flèche.
Il libère sa flèche tout simplement en ouvrant ses doigts sans à coups en libérant la pression de
ses fléchisseurs de doigts, pour que la corde puisse s'échapper et ainsi expédier vers l'arrière
sa main de corde dans un geste naturel tout en maintenant le contact le long de la joue. Sa fin
de geste se stabilise derrière l'oreille.
L'archer doit maintenir son regard sur la cible (non pas sur la flèche) jusqu'à ce qu’il entende
le bruit de l’impact.
L'archer doit maîtriser sa stature spatiale, observer les conseils de son moniteur sur les
fondamentaux et cultiver tout ce qui pourrait lui donner confiance en soi.

Documents pareils