la roche posay jeux

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la roche posay jeux
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La Nouvelle République
Mardi 5 mai 2009
l’événement
Crise et jeu : pas de jackpot
en perspective
Plus on a besoin d’argent, plus on joue… D’après le directeur du casino de La
Roche-Posay et les buralistes, c’est une idée reçue. Le jeu connaît aussi la crise.
S
on entreprise compte
quatre-vingt-dix personnes, et son chiffre
d’affaires atteint neuf
millions d’euros. Juan Diez, directeur général du casino de
La Roche-Posay ne se plaint
pas, mais s’inquiète des effets
de la crise sur son gagne-pain
et celui de ses « collaborateurs » : le jeu.
La crise joue-t-elle sur le
casino ?
« Avec la crise, les gens font de
plus en plus attention à leur argent. Du coup, ils rognent sur
leur budget loisirs, et donc sur
les jeux. Nous ne vendons que
du rêve… et il peut coûter
cher ! Ainsi, les joueurs fidèles
viennent en moyenne une fois
par semaine contre trois,
quatre fois avant la crise. Et
leur mise est passée de 60,
70 € à 30, 40 €. »
Votre perte de chiffre
d’affaires est-elle
importante ?
« Le chiffre d’affaires a baissé
de 14 % par rapport aux six
premiers mois de l’an dernier.
Une perte importante, mais il
faut dire que le début
2008 avait été une bonne période ! La fréquentation, elle, a
diminué de 18 %. »
Pourquoi le casino est-il
plus affecté que les jeux de
grattage ou de loterie ?
« Nos clients sont essentiellement des personnes âgées, très
sensibles à la conjoncture. Dès
le début de la crise, elles ont
restreint leur budget. Ensuite,
le casino présente un gros in-
nous. Il y a en a même un qui a
fermé pour ne rouvrir que cet
été. Cinquante personnes ont
été replacées dans d’autres établissements du groupe Partouche. Notre souci permanent
est de conserver les emplois,
mais nous allons avoir besoin
d’aide. L’État récupère 58 % du
fruit des jeux, peut-être pourrait-il faire un effort ! »
Juan Diez, directeur général
du casino de La Roche-Posay,
mise sur les innovations.
convénient : il faut se déplacer,
et prendre sa voiture. L’explosion du prix de l’essence fin
2008, a eu un fort impact sur la
fréquentation de notre établissement. Enfin, nous souffrons
de la concurrence des jeux en
ligne. »
Quels sont les jeux les plus
touchés ?
« 90 % de notre chiffre d’affaires vient des machines à
sous, et c’est précisément ce
secteur qui est le plus boudés.
En revanche, les jeux de table
(5 % du CA) sont quasi épargnés. Ce ne sont pas les mêmes
joueurs. Et avec le Texas
Hold’em poker nous avons attiré d’autres types de personnes. »
L’avenir du casino est-il
menacé ?
« Tous les casinos de France
vivent la même situation que
Qu’avez-vous mis en place
pour faire face à la crise ?
« Nous organisons de petites
animations comme des thés
dansants, nous misons aussi
sur la qualité de notre restaurant… pour faire du casino un
lieu agréable et convivial.
Nous lançons aussi notre pre-
mier festival : le Baïla Latino. Il
se déroulera du 26 au 28 juin et
sera consacré, comme son nom
l’indique, à la musique latino.
C’est une opération de notoriété qui devrait nous permettre de rayonner dans le département. »
Et que fait le groupe ?
« Il a lancé le Partouche Megapot. Les machines à sous, et
donc la cagnotte, sont reliées
entre les 42 casinos du groupe.
Du cou p, on attei nt des
sommes très importantes qui
peuvent concurrencer l’Euromillions. Une joueuse a ainsi
gagné plus de deux millions
d’euros. »
Caroline Éluard
en savoir plus
Patrick Germain, porte-parole de
la Française des jeux fait l’état
des lieux des jeux de grattage et
de loterie.
> La Française des jeux a-t-elle
senti les effets de la crise ?
Le jeu ludique subit les mêmes
arbitrages que la consommation
« classique ». Nous sommes donc
sensibles à la conjoncture
économique. Au premier
semestre 2008, nous avons
enregistré une baisse de 0,8 % du
chiffre d’affaires (CA), et de 2 %
au second. Pour l’instant, la
situation reste stable depuis le
début de l’année.
> Tous les jeux sont-ils affectés ?
Non. Les paris sportifs
connaissent un véritable
engouement. Leur CA progresse
de 40 % par rapport à l’an
dernier. C’est une tendance de
fond.
> Les joueurs sont-ils moins
nombreux ou plus sages ?
La Française des jeux compte
environ 29 millions de joueurs
réguliers. La baisse se joue sur les
joueurs occasionnels. En
revanche, on peut dire que les
mises diminuent.
> Quelles sont les conséquences
de cette petite crise du jeu ?
Il y a environ un an, nous avons
ouvert des points de vente
Française des jeux à la caisse
centrale des grandes surfaces. Le
but était de toucher les joueurs
occasionnels qui n’ont pas
l’habitude de se rendre dans les
bureaux de tabac et (ou) presse.
Mais face à la crise et aux
difficultés de certains buralistes,
nous avons décidé de les
supprimer.
> Et quelles sont vos solutions ?
On mise sur l’innovation avec de
nouveaux jeux comme OXO, le
Cash et le nouveau loto.
••• “ Les grosses cagnottes nous sauvent ”
« Ici, les jeux fonctionnent bien,
mêm e m ieux q u’a va nt la
crise », déclare Jacques Chesseboeuf, buraliste à Vivonne.
« Depuis novembre, leur chiffre
d’affaires augmente d’environ
7 % par mois ! » Une hausse
qui touche tant les jeux de
grattage que la loterie (loto,
Euromillions, Loto sportif…).
« Les gens ont besoin d’argent,
et rêvent tous de toucher le
jackpot. Mais, ils font tout de
même attention. Ils préfèrent
jouer trois fois par semaine de
petites sommes. Ils font des lotos simples et non plus multiples… »
Au bureau de tabac-presse des
Couronneries à Poitiers, le
constat est un peu différent.
Les jeux de grattage permettent de gagner cash.
(Photo NR, D. Bordier)
« Chez nous, il y a carrément
indique Éric Martin, respon-
des personnes qui, par souci
sable de la boutique. Ce qui
d’économie, ont arrêté de jouer,
nous sauve, ce sont le Loto et
l’Euromillions qui n’ont pas été
gagnés. On atteint de grosses
cagnottes qui attirent du
monde, et notamment des occasionnels. »
Autre élément qui permet de
maintenir le cap : les nouveautés comme le Cash. « Ce jeu de
grattage vient de sortir et permet de gagner entre 5 et
500.000 €. En plus, mes clients
ont remarqué qu’il redistribue
plus que d’autres jeux ».
Comment expliquer une telle
différence avec l’établissement
de Vivonne ? « Ici, nous générons un important chiffre d’affaires. Il ne suffit pas d’un
joueur ou deux qui se mettent à
jouer gros pour que cela se ressente sur nos résultats… »
le billet
L’argent
facile
La crise n’épargnerait donc
pas la grande famille des jeux
d’argent. Si on s’en réfère à la
toute puissante Française des
Jeux, son chiffre d’affaires est
même en légère baisse (lire
ci-contre). Les Français, et du
même coup les Poitevins,
dans leur grande sagesse,
classeraient ainsi les Loto,
Euromillions et autres jeux à
gratter dans la case dépenses
inutiles. Soit, disons que les
chiffres parlent d’eux-mêmes.
Malgré tout, la chute, toute
relative, des jeux de hasard,
laisse à penser que le mirage
de l’argent facile, surtout en
ces temps de crise, est plus
que jamais d’actualité. A
Châtellerault, il y a quelques
années, en pleine fermeture
de deux usines (France
Champignon et Amor), les
buralistes avaient noté une
certaine augmentation des
ventes de jeux de hasard.
Aujourd’hui, alors que la crise
frappe tout le monde, la
bonne question à se poser ne
serait-elle pas celle-ci : les
personnes les plus touchées,
donc les plus désespérées, ne
rêvent-elles pas plus que les
autres à l’Eldorado facile des
jeux de hasard ?
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