Compte-rendu - Sylvie Vartan Show

OLYMPIA 1967
Compte-rendu du spectacle
par Jean Prieur
PREMIERE PARTIE
Un dimanche après-midi, début avril 1967. J’ai 18 ans bien tassés, mais la
majorité étant alors à 21 ans, mes parents imposent : “Pas de sorties le
soir”. Johnny et Sylvie sur la même scène parisienne ? Eh bien oui. Tant
de fans attendaient ce moment ! Des affiches partout dans Paris : Sylvie,
comme soumise, aux pieds de Johnny. Étrange… mais après tout Johnny
est un dieu… alors…
Bon, je vous passe le début du spectacle, à part la troupe de Reney Des
Hauteurs (c’est un de ses danseurs qui m’a procuré ma place !) et Les
Charlots (pas mon truc, mais drôles et sympathiques). Et enfin Sylvie
Vartan entre en scène. Des collants blancs (oui, on faisait ça à l’époque),
une minirobe à taille basse qui scintille. Beaucoup de gens sur le plateau :
orchestre, choristes, danseurs. Les critiques parleront du “Vartan Circus”
laissant ainsi sous-entendre que, toute seule, elle ne tiendrait pas la
scène.
Sylvie commence par JE N'AI PAS PU RESISTER. Ça bouge bien,
l’orchestre est excellent ! En revanche, Sylvie n’est pas très en voix, il faut
le reconnaître. Aïe ! À côté de moi, un garçon et une fille fans de Johnny…
J’entends les “Pffff… Mmmm”. Ça m’énerve un peu mais je m’y attendais.
Sylvie propose ses succès et cette année, elle en a beaucoup : MR. JOHN
B. Ah ! Ça y est, Sylvie prend de l’assurance et sa voix de l’ampleur. DEUX
MAINS à juste titre très aimé des fans, puis 2’35 DE BONHEUR avec une
sympathique apparition de Carlos. Sylvie est maintenant totalement à
l’aise. PAR AMOUR, PAR PITIE. Là elle scotche tout le monde. Comme très
souvent, sa voix est plus rauque et plus grave sur scène que sur les
versions enregistrées. Et justement, ça convient parfaitement à ce genre
de titre. Ovation. Il lui est maintenant facile de terminer par le très
rythmé MOI JE DANSE. Beaucoup, beaucoup d’applaudissements pour son
salut final. Les lumières s’allument et le jeune couple assis à côté de moi,
se levant pour me laisser passer (une petite cigarette s’impose pendant
l’entr’acte), me dit en souriant : “C’est vrai, elle a une force étonnante”.
J’étais très content de l’entendre venant de la part de fans de Johnny.
Mais j’avais vu - et j’ai vu depuis (! ! !) - des spectacles dans lesquels
Sylvie était plus en voix.
SECONDE PARTIE
Après l’entr’acte, c’est au tour de Johnny. Mais lui n’a déjà plus rien à
prouver. Il est au top. Il enchaîne tube sur tube. Il n’a fait que ça, celui-
là? Pour terminer, Sylvie le rejoint sur scène avec son ensemble “torero
de comédie” qui lui va à ravir. Ils chantent ensemble JE CROIS QU'IL ME
REND FOU. La voix de Johnny couvre souvent celle de Sylvie, mais ne fait
pas oublier la grâce de ses évolutions aux côtés du grand blond. Une
Sylvie un peu moins en forme ? Peut-être. Mais ce spectacle restera
mythique. Forcément mythique.