Les pigeonniers ou colombiers

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Physionomie et Architecture
DE PIGEONNIERS EN HAUT-POITOU
Les pigeonniers ou colombiers sont des bâtiments destinés à contenir les
pigeons, à leur permettre de pondre et de couver leurs œufs à l'abri des
intempéries.
En 1997, plus de 200 pigeonniers étaient recensés dans le département de
la Vienne.
COUTUMES
Une ordonnance de 1338 considérait que le seigneur haut-justicier peut avoir
colombier à pied, ayant boulins jusqu'au rez de chaussée. Il devait pour cela
posséder cinquante arpents de terre soit trente-trois
hectares. Ces constructions étaient donc liées au
droit seigneurial.
Le cadastre nous révèle des noms de ces lieux dits
où les pigeonniers ou colombiers, tout comme les garennes, les étangs et les
viviers servaient de réserves de nourritures.
Les seigneurs pouvaient faire bonne chère, mais le malheureux semeur qui voyait
disparaître les précieuses graines justes épandues sur son champ supportait mal ce
privilège.
ABOLITION DU PRIVILEGE
En 1789, dans les cahiers de doléances du Tiers Etat, les
cultivateurs demandent son abolition ou, tout au moins, d'avoir le
droit de tuer les pigeons posés sur leurs terres. Dès lors, les
colombiers seront abandonnés, détruits et transformés.
SENILLE (86) « Le Bornais »
En revanche de nombreuses fermes portent traces
de quelques nichoirs, soit au-dessus d'une porte,
soit sur un mur latéral.
Et beaucoup élèveront quelques pigeons dans les
volières.
COLOMBIERS (86) « Le Bourg »
Les Pigeonniers ou colombiers – Fédération Anjou Poitou Saintonge Antilles
MOUTERRE SILLY« Chasseigne »
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CATEGORIE et SPECIFICITES
Il existe trois sortes de pigeonniers :
les pigeonniers à pied
les fuies
les volets
ANTRAN (86) Valençay
COLOMBIERS (86) « Les Pallus »
THURE (86) Le Bourg
dont les boulins sont disposés jusqu'au sol
occupant les parois intérieures du local
constructions dont les boulins n'utilisent
qu'une partie des parois, le reste étant à
usage de grenier, d'entrepôt. Souvent les
fuies étaient incorporées à l'ensemble des
bâtiments de la ferme.
représentés par des petits refuges établis
en étage, en toiture ou en pignon de façade
LES PIGEONNIERS A PIED
»
Les plus connus, mais aussi les plus anciens (15è siècle) sont ces
constructions importantes en forme de TOUR RONDE qui étaient
bâties le plus loin possible de la demeure
seigneuriale, pour éviter les désagréments des
odeurs fortes, des salissures et du bruit. Mais on
prenait soin que la porte d'accès soit vue afin de
surveiller ceux qui entrent ou sortent.
SERIGNY (86)
« La Belle Indienne lieu dit la Touche »
SENILLE (86) « La Bordillière »
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Cette porte basse ouvre sur une marche pour éviter à un animal
venant de l'extérieur de gratter pour tenter de pénétrer.
SERIGNY (86)
« La Belle Indienne lieu dit la Touche »
Par précaution le premier rang des nids ne commence qu'à 80cm voir
à 1m du sol.Le mur intérieur étant recouvert d'un enduit parfaitement
lisse afin que les rats, ou autres prédateurs comme les fouines et les
belettes, ne puissent atteindre les boulins.
SERIGNY (86)
« La Belle Indienne lieu dit la Touche »
ANTRAN (86) « Valençay »
En général, ils sont construits en tuffeau, et recouverts de
tuiles,
La hauteur du pigeonnier est d'un quart supérieure au diamètre.
La circonférence varie 20 à 30m.
les boulins sont bien alignés verticalement et horizontalement,
ils comportent chacun une entrée légèrement plus haute que
large.
SERIGNY (86)
« La Belle Indienne lieu dit la Touche »
Leur profondeur atteint 40cm et la largeur du nid, au plus grand
de e « l'arrondi » varie de 28 à 33cm.
l'épaisseur totale des murs, va de 85cm à 1m, ainsi en hiver la pierre ne se
refroidissait pas trop vite et ne chauffait pas trop l'été.
SERIGNY (86)
« La Belle Indienne lieu dit la Touche »
La plupart sont ceints d'un bandeau extérieur destiné au repos des
pigeons, lorsqu'ils revenaient des champs.
Certains possèdent un cordon intérieur utile au dénicheur, qui
peut y appuyer une échelle sans détruire les nids,d'autres
possèdent une « potence » avec échelle tournante
permettant d'accéder aux nichoirs.
SENILLE (86) « La Bordillière »
Ce dispositif était tournant sur un axe posé sur une pierre au sol et
enté dans la charpente en bois de chêne.
Le nombre de boulins autorisé est proportionnel à
l'étendue du domaine, à raison d'un boulin (soit deux
pigeons) par demi-hectare, mais il varie d'une localité à
l'autre selon la richesse de la terre.
SERIGNY (86)
« La Belle Indienne lieu dit la Touche »
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LES FUIES
Les fuies sont des colombiers incorporés à
l'ensemble des bâtiments de la ferme, le reste
du bâtiment servant de grange, de grenier ou
d'entrepôt. Celle-ci est construite en tuffeau.
Sa couverture à quatre pans en tuiles plates
est surmontée d'un lanterneau recouvert
d'ardoises très ouvragées, sur lequel se trouve
un pigeon en céramique
SAIX (86)
Celle-ci pourrait dater de la fin du 16è siècle ou du début du 17è siècle ;
Elle est en forme de TOUR QUADRANGULAIRE d'environ 4,50m par 6m de côtés et
couverte d'un toit en tuiles plates à deux pans. Le faîtage culmine à 9m60. Le rez de
chaussée est à usage de remise. Ses murs d'une épaisseur d'environ 65cm regroupent
658 boulins.
COLOMBIERS (86) La Guédonnière
D'autres formes existent,
tel que ce PIGEONNIER-PORCHE, il constitue l'entrée principale de la
cour intérieure de cette ferme fermée. A l'extérieur de la cour on le voit
de cette façon, (photo de gauche)
Et à l'intérieur de ladite cour, on le voit ainsi (photo de droite), on
remarque sa belle construction en tuffeau. Sa couverture
est en tuile courbe. On peut aussi remarquer le
plafond en bousilli, ainsi que le pigeon en
poterie qui se trouve sur le faîtage.
VAYOLLES (86)
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Celui-ci est construit pour la partie basse en tuffeau et pour la partie
haute en grison. Il constitue l'entrée d'un ensemble de bâtiments situé
au centre du village et abrite plusieurs centaines de boulins.
DOUSSAY(86) La Closure
Il porte la date de 1822 gravée
dans un écusson situé au-dessus
de la grande porte d'entrée.
Comme les humains, les pigeons ont aussi
logé sous terre. Ces boulins sont creusés à
même la pierre, sur la façade extérieure de
la roche.
POUANCAY (86)
Mais il existe des fuies troglodytiques On accède à celle-ci
par une cave. Son entrée rustique située à l'intérieur d'une
cour de ferme, ne laissait pas préjuger de l'ampleur de ce
que nous allions trouver.
Cette vaste fuie est entièrement
creusée dans le tuffeau autour
d'un pilier central également en
tuffeau.
Elle débouche à l'air libre par
un puisard.
Près de 600 boulins ont été aménagés sur le
pilier et creusés à même les parois tout
autour de la cave
Les parois sont hautes de 7 à 8 mètres.
Les boulins sont séparés du sol par des
bandeaux de pierre en corniche appelés
aussi ceintures, qui assuraient la protection
contre les rongeurs et prédateurs habituels y
compris les chats.
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LES VOLETS ou PIGEONNIER PARIETAL
Ils sont moins connus et surtout étant situés sur les murs intérieurs des propriétés, on ne
les aperçoit que de près.
Le hameau de Nériau Commune de LOUDUN, possède cet important pigeonnier pariétal
Aménagé dans le tiers supérieur du mur-est d'une grange et constitué de pierre de taille,
Il couvrait également la façade Nord.
les boulins étaient à l'origine au nombre de 700 à 800. Le mur inférieur est en grison.
Nériau, encore appelé « le « château » est mentionné dans les textes à partir de 1435.
LOUDUN (86) « Nériau »
LOUDUN (86) « Nériau »
De condition plus modeste, et incorporé dans la façade sud
de cette ferme. Ce volet est construit en tuffeau et contient
une quarantaine de boulins
.
Dans la cour de cette propriété sont édifiés des
bâtiments à usage d'écurie, de grange et de fenil sur les
façades desquels se trouvent d'autres volets moins
importants.
BERTHEGON (86) « Vayolles »
D'autres sont placés à l'intérieur des bâtiments,
Les boulins y sont encore utilisés
Cet autre situé 2 rue de la Fuie à Chasseignes occupe le
mur d'un ancien grenier situé au-dessus d'une écurie.
Les boulins sont au nombre de 54 ouverts au Sud
MOUTERRE-SILLY
Celui-ci est installé au-dessus de la
porte d'une grange
COLOMBIERS (86) « les Pallus
Il en existe d'autres, construits à l'intérieur de bâtiments,
tel que celui-ci installé dans un hangar ouvert sur un côté
donnant sur la cour intérieure de la ferme.
Il possède 235 boulins.
SAVIGNY SOUS FAYE (86) « Soudun »
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De condition plus modeste, et souvent intégrés
dans les bâtiments de la ferme il existe un bon
nombre de PETITS COLOMBIERS et de FUIES
témoins de la revanche des paysans. Avec des
nombres de boulins différents.
ORCHES(86) Le bourg
Nous avons pu pénétrer à l'intérieur du fenil sur la façade
duquel se trouve ces deux boulins.
On accédait à ces deux boulins au moyen de deux
planches de bois amovibles car seulement pendues
le long du mur.
Beaucoup de ces petits colombiers sont encore habités, alors
que les plus importants sont désertés.
Après avoir participé à l'économie locale, les pigeons ont élu domicile
dans les combles et les clochers d'Eglise où leurs fientes et cadavres
s'entassent.
Symbole de paix, de concorde et d'amour, cet
oiseau se transforme en nuisible au même titre
que les mouches et les rats
COLOMBIERS (86)
chapiteau Eglise
CHATELLERAULT (86)
Clocher de l'Eglise Saint Jacques
COLOMBIERS (86) Eglise Le vitrail aux Colombes
F ÉDÉRATION ANJOU-POITOU-SAINTONGE-ANTILLES
L ES AMIS DU VIEUX POITOU
Texte : Yolande CAILLET
Photos : Yolande CAILLET, Michel GAILLARD, Jacqueline LASMOLES, Jean Louis LEBRUN
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