Soutenance Laboratoire Centre Michel de l`Hospital Mardi 14

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Soutenance Laboratoire Centre Michel de l`Hospital Mardi 14
Soutenance
Laboratoire Centre Michel de l’Hospital
Mardi 14 Octobre 2014 à 10h
Salle des Actes – Ecole de Droit
Doctorant :
NGAMENI Herman Blaise
Directeur de thèse :
Pr LATTY Franck
Titre de Thèse:
« La diffusion du droit international pénal dans les ordres juridiques africains»
Résumé en français:
Aujourd’hui, l’Afrique est sans aucun doute la partie du monde la plus affectée par la commission des
crimes internationaux les plus graves. Pourtant, depuis des décennies, il existe des mécanismes
juridiques visant à sanctionner les responsables des crimes qui heurtent la conscience humaine.
Seulement, l’échec relatif de ces mécanismes peut pousser l’observateur à se demander s’il est
possible de garantir la diffusion du droit international pénal sur le continent africain. Cette interrogation
est loin d’être incongrue, car même si un nombre important d’Etats africains ont ratifié le Statut de
Rome qui organise la répression du génocide, des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et
même du crime d’agression, il n’en demeure pas moins que l’application de ce Statut dans les
différents ordres juridiques concernés est très souvent compromise. La principale raison à cela c'est
que, le droit international pénal ne tient pas forcément compte des particularismes juridiques des Etats
qui ont pourtant la primauté de compétence, en vertu du principe de subsidiarité, pour sanctionner la
commission des crimes internationaux selon les règles classiques de dévolution des compétences. De
plus, il faut préciser que l’Afrique est le terrain de prédilection du pluralisme juridique qui favorise la
juxtaposition de l’ordre juridique moderne et de l’ordre juridique traditionnel. Si le premier est en
principe réceptif aux normes internationales pénales, le second qu’il soit musulman ou coutumier avec
l’exemple des Gacaca rwandais, repose sur une philosophie juridique différente de celle du droit
international pénal. Dans tous les cas, l’articulation du droit international pénal avec les ordres
juridiques africains est une des conditions de sa diffusion. Cette articulation pourrait d’ailleurs être
favorisée par le dialogue entre les juges nationaux et internationaux qui doivent travailler en bonne
intelligence pour édifier un système international pénal ; d’où l’intérêt pour les Etats africains de
favoriser une coopération effective avec les juridictions pénales internationales. Il va sans dire que,
tout ceci ne sera possible qu’au sein des régimes politiques démocratiques capables de renoncer aux
règles et pratiques juridiques anachroniques pour s’appuyer sur une politique criminelle pouvant
favoriser, dans un avenir plus ou moins lointain, un véritable universalisme du droit international pénal.
Mots-clés : Afrique, droit coutumier, droit international pénal, génocides, crimes de guerre, crimes
contre l’humanité, crime d’agression, droit romano-germanique, Common Law, principe de
subsidiarité, coopération, dialogue des juges, régime politique, politique criminelle, CPI, TPIR, TSSL,
droit musulman, effectivité, diffusion, droit pénal, procédure pénale, justice transitionnelle, droit
moderne, droit traditionnel, universalisme, relativisme, Union africaine.
Résumé en anglais :
Today, Africa is undoubtedly part of the world most affected by the commission of the most serious
international crimes. Yet for decades, there are legal mechanisms to punish those responsible for
crimes that shock the conscience of humanity. But the relative failure of these mechanisms can push
the viewer to wonder if it is possible to ensure the dissemination of international criminal law on the
African continent. This question is far from being incongruous, because even if a significant number of
African states have ratified the Rome Statute that governs the fight against genocide, crimes against
humanity, war crimes and the crime of aggression even, the fact remains that the application of the
Statute in the different legal systems involved is often compromised. The main reason for this is that
international criminal law does not necessarily take into account the legal peculiarities of the states
that have yet the primacy of jurisdiction under the subsidiarity principle, to sanction the commission of
international crimes by the conventional rules devolution of powers. In addition, it should be noted that
Africa is the stomping ground of legal pluralism that promotes juxtaposition of the modern legal system
and traditional law. If the first is normally receptive to criminal international standards, the second
whether Muslim or customary with the example of the Rwandan Gacaca is based on a different legal
philosophy from that of international criminal law. In all cases, the articulation of international criminal
law with African legal systems is one of the conditions of release. This link could also be encouraged
by the dialogue between national and international judges who must work in harmony to build an
international criminal system; hence the need for African states to promote effective cooperation with
international criminal courts. It goes without saying that all this will be possible only in democratic
political systems which can waive the rules and legal practices anachronistic to press a criminal policy
that can promote in a more or less distant future, a true universalism of international criminal law.
Keywords : Africa, Customary Law, International Criminal Law, Genocide, War crimes, Crimes
against Humanity, Crimes of aggression, Civil Law, Common Law, Principle of Subsidiarity,
cooperation, Dialogue between judges, Political regime, Criminal policy, ICC, ICTR, SCSL,
Islamic Law, Effectiveness, Diffusion, Criminal Law, Criminal Procedure, Transitional Justice,
Modern Law, Traditional Law, Universalism, Relativism, African Union.
Composition du jury :
Rapporteurs :
Pr TAXIL Bérangère, Université d’Angers
Pr UBEDA-SAILLARD Muriel, Université Lille 2
Suffragant :
Mme MOULIER Isabelle, Maître de conférences, Université d’Auvergne Clermont 1
Mme RAMAROSSON, Juge, Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie
Pr TURPIN Dominique, Université d’Auvergne Clermont 1
Directeur de thèse :
Pr LATTY Franck, Université Paris 13