Textes eugene ionesco mise en scene laurent pelly 13 mars

Transcription

Textes eugene ionesco mise en scene laurent pelly 13 mars
Jacquesou
lasoumıssıon/
l’avenirest
dansles eufs
textes Eugène Ionesco
mise en scène
Laurent Pelly
13 mars › 5 avril 2oo8
o1 53o519 19
www.atheneetheatre.com
2
Jacques ou la Soumission /
L’avenir est dans les œufs
deux pièces de Eugène Ionesco
mise en scène : Laurent Pelly
du jeudi 13 mars au samedi 5 avril 2oo8
mardi 19h, mercredi au samedi 2oh
matinées exceptionnelles : dimanche 23 mars à 16h et samedi 5 avril à 15h
grande salle
location : o1 53 o5 19 19
plein tarif : de 28 € à 12 €
tarif réduit* : de 23 € à 1o €
*moins de 3o ans, plus de 65 ans, demandeurs d’emploi sur présentation d’un justificatif
tarifs Jour J** : de 14 € à 6 €
**moins de 3o ans et demandeurs d’emploi (5o% de réduction le jour-même, sur présentation
d’un justificatif)
carte athénée jeunes (1o €) : de 14 € à 6 € (moins de 3o ans)
Athénée Théâtre Louis-Jouvet
square de l’Opéra Louis-Jouvet – 7 rue Boudreau – 75oo9 Paris
tél. : o1 53 o5 19 19
service de presse Athénée Théâtre Louis-Jouvet : Agence Tandem – Vianova
Olivia de Catheu : [email protected] - o1 53 32 28 32
Lisa Véran : [email protected] - o1 53 32 28 65
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Sommaire
Distribution
p.4
Note d’intention
p.9
Présentation de la pièce par Marie-Claude Hubert
p.11
Biographies
p.21
Eugène Ionesco
p.21
L’équipe artistique
Laurent Pelly
Agathe Mélinand
Chantal Thomas
p.22
p.22
p.23
p.24
Les comédiens
Pierre Aussedat
Christine Brücher
Charlotte Clamens
Christine Gagnieux
Rémi Gibier
Eddy Letexier
Jérôme Ragon
Fabienne Rocaboy
Charlène Ségéral
p.25
p.25
p.26
p.26
p.26
p.26
p.27
p.27
p.27
p.28
Autres dates
p.29
La saison 2oo7-2oo8 de l’Athénée
p.30
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6
Jacques ou la Soumission /
L’avenir est dans les œufs
deux pièces de
Eugène Ionesco
mise en scène, costumes
dramaturgie
scénographie
lumières
son
maquillage, coiffures
assistante à la mise en scène
assistante à la scénographie
Laurent Pelly
Agathe Mélinand
Chantal Thomas
Joël Adam
Luc Guillot
Suzanne Pisteur
Caroline Chausson
Isabelle Girard-Donnat
Avec
Jacques père
Robert mère
Jacques grand-mère
Jacques mère
Jacques grand-père
Robert père
Jacques
Jacqueline
Roberte
Pierre Aussedat
Christine Brücher
Charlotte Clamens
Christine Gagnieux
Rémi Gibier
Eddy Letexier
Jérôme Ragon
Fabienne Rocaboy
Charlène Ségéral
coproduction : TNT – Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées, CDNA – Centre dramatique
national des Alpes – Grenoble
coréalisation : Athénée Théâtre Louis-Jouvet
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Note d’intention
Le comique n’est bon que s’il est gros ; j’espère qu’il l’est. Et le comique n’est comique que s’il
est un peu effrayant. Le mien l’est-il ?
Eugène Ionesco
C’est l’histoire de Jacques et de Roberte, et surtout l’histoire de leurs deux familles qui
imposent leur « conception » de la vie : aimer les pommes de terre au lard, se marier, « pondre »
et se multiplier. Jacques se révolte mais, en vain.
Ce sont deux pièces du genre « comédie naturaliste ». Ionesco dit : « un théâtre de boulevard se
décomposant et devenant fou ». Alors, les mots s’échangent, les cervelles se « tapotent »,
même si ça n’en vaut pas la « pelle ».
Ce sont deux pièces sur la famille, le conflit des générations, le déterminisme et le
conditionnement. En maître de la contradiction, Ionesco y emmêle le comique et l’atroce, la
pesanteur et le léger, le banal et l’extraordinaire, le rêve et le réel. Par la forme comique,
Ionesco figure ici l’expression d’une angoisse, il utilise la distorsion du langage comme un
instrument musical et burlesque, comme si on voyait avec les oreilles ou si on entendait avec les
yeux d’un enfant…
Ici, les amoureux ne roucoulent plus, ils ronronnent : « Ronronron », ce qui les empêche de
« pondre ». Mais il s’agit de rendement, de productivité, de procréation, de traditions, de survie.
Alors, tout rentrera dans l’ordre, et les jeunes mariés pourront enfin couver une multitude de
nouveaux oeufs. « Vive la production ! Continuons, continuons ! Comme par le passé ! L’avenir
est dans les oeufs ».
Agathe Mélinand et Laurent Pelly
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Présentation de la pièce par
Marie-Claude Hubert 1
La parodie du drame bourgeois
Comme La Cantatrice chauve, Jacques… est une sorte de parodie ou de caricature du théâtre de
boulevard se décomposant et devenant fou. […] Jacques est d'abord un drame de famille, ou une
parodie d'un drame de famille. Cela pourrait être une pièce morale. Le langage des personnages
ainsi que leurs attitudes sont nobles et distingués. Seulement ce langage se disloque, se
décompose.
Eugène Ionesco, « À propos de Jacques », L'Express, octobre 1955.
Dans Jacques ou la soumission et dans L'Avenir est dans les œufs, pièces écrites au tout début
de sa carrière théâtrale, peu après La Cantatrice chauve, Ionesco présente, en deux moments
successifs, le drame d'un jeune homme qui ne supporte pas les compromis qu'imposent à tout
individu la famille et la société. Les deux pièces donnent à entendre son cri de révolte. Dans
Jacques, Ionesco le met aux prises avec ses parents et ses futurs beaux-parents qui, ligués
contre lui, veulent le forcer à rentrer dans le rang. Il a toujours été en rupture de ban avec sa
famille, « une maison aux bonnes traditions », selon les termes mêmes de son père. D'entrée de
jeu, il est considéré comme un fils ingrat. « Quel cœur insensible ! », se lamente sa mère en
pleurs dès le lever du rideau. L'étouffant d'un amour tout à la fois excessif et égoïste, elle tente
de se l'aliéner en invoquant la dette dont il serait tributaire à son égard du fait qu'elle l'a élevé :
- Mon fils, mon enfant, après tout ce que l'on a fait pour toi.
Les trois refus du héros et ses trois soumissions constituent l'action dramatique qui revêt la
structure répétitive propre à Molière, notamment dans L'Étourdi et dans Georges Dandin, et plus
lointainement à la vieille farce. Jacques qui, au début de la pièce, refuse catégoriquement les
pommes de terre au lard, finit par céder :
- Eh bien, oui, oui, na, j'adore les pommes de terre au lard.
L'insignifiance de l'enjeu, disproportionné par rapport à la violence du conflit, laisse entendre
que n'importe quel autre sujet aurait pu servir de prétexte à cet affrontement qui oppose Jacques
à sa famille. Ensuite, Jacques, après être resté impassible devant la fiancée qu'on lui propose,
semble l'accepter au soulagement général. Mais lorsqu'elle découvre son visage, il la refuse
obstinément, sous prétexte qu'elle n'a que deux nez. Chaque fois, le caractère saugrenu du motif
invoqué lors du refus, vient souligner, sous un mode farcesque, le fait que Jacques sera toujours
en désaccord profond avec son entourage. Les parents vont alors chercher une autre fiancée,
Roberte II, en tous points semblable à la précédente, sauf qu'elle a trois nez. Là encore, dans un
premier temps Jacques la refuse mais il finit par capituler. Attribuant à Jacques ces trois refus,
celui de manger les pommes de terre au lard, celui d'épouser les fiancées choisies par le clan,
Ionesco met en scène un héros qui n'accepte pas de sacrifier aux rites familiaux : la communion
autour d'un repas - et plus largement le partage des idéaux - le mariage…
1
Extraits de Eugène Ionesco de Marie-Claude Hubert, Les Contemporains - Seuil, 1990
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Jeux de langage
Le langage qui multiplie néologismes, non sens, jeux de mots, tels que les pratique Ionesco
depuis La Cantatrice chauve et La Leçon, participe de l'atmosphère onirique du drame. Certaines
déformations lexicales dans lesquelles il s'amuse à transformer un mot existant en lui ajoutant
une syllabe (« mononstre » pour monstre) ou une consonne (« égloge » pour éloge), en
permutant les consonnes au sein d'un groupe de mots (« qu'on me piche la fait » pour qu'on me
fiche la paix), créent chez le spectateur un sentiment de confusion qui déchaîne le rire - rire de
surprise, d'étonnement face à une réalité qui se dérobe au sens - en même temps qu'il provoque
un sentiment de malaise devant un langage dont il ne possède plus les clés. Certaines
associations de mots, parfois dictées par récurrence phonique plus que par une motivation
sémantique, comme « après tant de sacrifices, et tant de sortilèges... », parfois totalement
inattendues comme « le myosotis n'est pas un tigre », voire même franchement contradictoires
comme « une seconde fille unique », produisent un effet identique. Si dans les deux premières
parties de Jacques, - la révolte du héros contre sa famille et la présentation des deux fiancées - ,
les jeux de mots, totalement ludiques, ont pour seul but de provoquer par leur incongruité le rire,
ils sont, dans la scène de séduction qui clôt la pièce, profondément motivés malgré leur
apparente bizarrerie. Dans la grande tirade où Roberte s'exprime de façon apparemment
incohérente, où les mots qu'elle emploie semblent se succéder comme une énumération
gratuite, son discours n'est pourtant pas dépourvu de sens. « Ici, explique Ionesco dans Entre la
vie et le rêve, j'ai l'impression que les mots et les images sont liés. Lorsque Roberte dit « Ma
bouche dégoule, dégoulent mes jambes, mes épaules nues dégoulent » etc., je lui fais dire
dégoule parce que cela me paraît plus fort que « coule ». Lorsqu'elle dit « Je m'enlise. Mon vrai
nom est Élise », c'est parce que je m'enlisais moi-même ou parce que je sentais que le
personnage s'enlisait et que je voulais donner à celui-ci un sursaut de liberté. […]. Roberte
échappe à l'angoisse et à l'enlisement pour une seconde. C'est comme quelqu'un qui se noie et
puis qui, tout à coup, a un sursaut, ou plutôt c'est comme quelqu'un qui se verrait enliser ». C'est
par la poésie de son langage qu'elle triomphe alors de Jacques. Intuitive, elle a compris ce dont il
souffre. Aussi, pour faire taire son angoisse, lui décrit-elle un cheval au galop, image d'évasion,
comme si elle avait devant les yeux un fougueux étalon. Halluciné par le récit, Jacques court
après le cheval, devient cheval. Les paroles de Roberte suscitent même l'apparition d'une
crinière enflammée qui traverse la scène. L'image métonymique suggère que le manque,
apparemment comblé partiellement, ne le sera jamais totalement…
L’avenir est dans les œufs
Au début de L'avenir est dans les œufs où le spectateur retrouve Jacques, trois ans après, en
pleine lune de miel, celui-ci ne veut rien savoir de la mort. L'assouvissement de l'instinct sexuel
a momentanément mis en veilleuse l'angoisse au point qu'il ne s’est même pas rendu compte du
décès du grand-père. C'est lorsque son père le lui annonce, pour le convaincre qu'il se doit
d'assurer la descendance, qu'il se réveille de cet état de semi-conscience, de léthargie, et qu'il
se ressaisit, refusant à nouveau l'existence. Ce rappel de la mort, qu'il a tenté d'oublier dans la
sexualité, le renforce dans son refus de la vie. Mais il chute à nouveau et se renie lui-même en
acceptant la procréation. Sa faute, c'est de perpétuer la vie, c'est d'engendrer des « êtres pour
la mort ». « Il perd son âme pour s'enfoncer dans une réalité biologique. Il est sous la domination
du monde matériel », explique Ionesco dans Entre la vie et le rêve. C'est une image négative de la
sexualité, répugnante même, qui est donnée à voir ici dans les deux dénouements où les
personnages, dans leur comportement de cloportes, sont réduits au rang d'animaux. La chanson
du vieil ivrogne qu’entonne à plusieurs reprises le grand-père clame la joie paisible de l'enfance,
monde béni où la mort, le temps, la sexualité, n'existent pas :
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- Laissez... les... petits... enfants
S'amu-mu-ser sans ri-i-ire
Ils… auront bien le temps
De cour... cour… courir
Après les femmes-femmes-e-s!
En conclusion (provisoire)
C'est son propre mal être que Ionesco prête à Jacques, lui qui confie dans Journal en miettes :
- Non, je n'ai pu, à aucun moment, me sentir à l'aise dans ce monde de malheur et de
mort, pour lequel je me suis senti impuissant de faire quoi que ce soit : toute action
tourne mal.
C'est son désir de se soustraire au monde qu’il lui attribue, lui qui, dans sa jeunesse à Bucarest,
où il avait comme directeur de conscience un père de l'église qui avait passé un certain nombre
d'années dans un monastère du mont Athos, avait songé devenir moine. « Quand on a compris le
sens du mot « desertaciune » (vanité), rien ici-bas ne peut nous combler. Umbra si vis (ombres et
rêve). Eugène comprend ces choses », écrit Cioran à son ami Arsavir Acterian, grand romancier
roumain. La peur de la mort, l'effroi devant le mal, la vacuité de l'existence ne l’ont jamais quitté.
C'est cette dimension métaphysique qui donne à son théâtre une telle force, comme le souligne
Roger Planchon dans le vibrant hommage qu’il lui rend à sa mort. « L'empreinte de la mort était
vraiment énorme dans ses pièces. [...] En cela, il me faisait penser à ces saints ou ces moines
d'autrefois qui dormaient dans des cercueils ou s'entouraient de têtes de mort pour s'habituer à
la mort, pour s'interroger sur elle. […] Ionesco a passé sa vie à réfléchir sur la vanité d'exister et
d'écrire, à se confronter à ces paradoxes. » Toute sa vie durant, Ionesco regrettera, comme son
héros, le sentiment d'éternité éprouvée dans l'enfance pendant les années heureuses passées à
La Chapelle-Anthenaise, petit village de Mayenne. Au sortir de ce paradis perdu, à l'adolescence,
le temps ne fut plus pour lui qu'une irrémédiable fuite en avant, accompagnée du sentiment
douloureux de ne jamais pouvoir saisir un fugitif présent.
- Tout d'un coup, il y eut comme un renversement ; c'est comme si une force centrifuge
m'avait projeté hors de mon immuabilité, parmi les choses qui vont et viennent et qui s'en
vont. Pire, c'est moi qui tout d'un coup eus le sentiment que les choses restaient et que je
m'éloignais. À quinze ans, seize, c'était fini, j'étais dans le temps, dans la fuite, et dans le
fini. Le présent avait disparu, il n'y eut plus pour moi qu'un passé et qu’un demain, un
demain senti déjà comme un passé. (Journal en miettes)
Aussi regrettera-t-il toujours également l'expérience de lumière éprouvée dans sa jeunesse en
Roumanie où, dans un fugitif moment d'extase, léger et aérien, il eut l'impression d'être
brusquement plongé au cœur d'un monde illuminé, de retrouver la paix, l'état de légèreté de
l'enfance. Aussi espérera-t-il jusqu'à la fin de ses jours que se reproduise cette manifestation
transcendantale proche, selon ses dires, d'un satori. « J'avais environ dix-sept ou dix-huit ans,
confie-t-il à Claude Bonnefoy. J'étais dans une ville de province. C'était en juin, vers midi. Je me
promenais dans une des rues de cette ville très tranquille. Tout d'un coup j'ai eu l'impression que
le monde à la fois s'éloignait et se rapprochait, ou plutôt que le monde s'était éloigné de moi, que
j'étais dans un autre monde, plus mien que l'ancien, infiniment plus lumineux ; les chiens dans
les cours aboyaient à mon passage près des clôtures, mais les aboiements étaient devenus
subitement comme mélodieux, ou bien assourdis, comme ouatés ; il me semblait que le ciel était
devenu extrêmement dense, que la lumière était presque palpable, que les maisons avaient un
éclat jamais vu, un éclat inhabituel, vraiment libéré de l'habitude. C'est très difficile à définir ; ce
qui est plus facile à dire, peut-être, c'est que j'ai senti une joie énorme, j'ai eu le sentiment que
j'avais compris quelque chose de fondamental. » Essentiels, ces deux moments ont façonné sa
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sensibilité d'artiste, ont déterminé les lignes de force de toute son œuvre, la tension entre la
lumière et l'obscurité, entre la légèreté et la pesanteur.
L’œuvre à la scène
I - 1955 : Premier succès public.
Il est impossible de dater avec précision Jacques ou la soumission, une des premières pièces de
Ionesco. L'œuvre aurait été composée en 1950 en même temps que La Leçon, si l'on en croit ce
que rapporte Claude Abastado qui déclare, parlant de Ionesco :
- Il passait de l'une à l'autre pièce au cours des mêmes journées 2 ,
témoignage que semble confirmer la date apposée à la fin de la pièce par Ionesco lui-même :
« été 1950. » Mais peut-être a-t-elle été commencée l'année précédente puisque, dans l'article
intitulé « A propos de Jacques 3 » qu'il donne à L'Express en octobre 1955 en « avant-première »
du spectacle, il déclare :
- Jacques ou la soumission a été écrite en 1949, tout de suite après ma première pièce,
La Cantatrice chauve, jouée en 1950 aux Noctambules.
La pièce est créée au théâtre de la Huchette le 13 octobre 1955 en même temps que Le Tableau,
cette « guignolade », selon les termes mêmes de Ionesco, écrite pour les Cahiers du Collège de
Pataphysique, collège dont il fait partie depuis 1951. La critique a eu jusqu'alors la dent dure, à
quelques exceptions près, face à son écriture scénique, déconcertante dans sa modernité. La
Cantatrice chauve en 1950, La Leçon en 1951, Les Chaises en 1952, Victimes du devoir en 1953
n'ont rassemblé que peu de spectateurs. Ionesco, lorsqu'il se remémore la création des Chaises
dans Antidotes, déclare :
- On y jouait devant trois ou quatre personnes, et il y avait 350 places. Adamov était
enchanté. Il était venu voir la pièce, au balcon, et il disait : « Personne sur le plateau,
personne dans la salle, c'est pour rien, ça a de la gueule 4 ».
Il en a été de même du Spectacle Ionesco de Jacques Polieri qui a monté en 1953 dans une
même soirée plusieurs sketches, Le Maître, La Jeune fille à marier, La connaissez-vous ?, Le
Salon de l'automobile, Le Rhume onirique, La Nièce-Epouse et Les Grandes Chaleurs. Les
spectateurs sont restés indifférents, à l'exception de quelques artistes comme Jacques Audiberti
qui ont applaudi la naissance d'un nouvel auteur. Aussi Ionesco s'attend-il à nouveau à des
critiques. À sa grande surprise, le succès est immédiat. Seuls André-Paul Antoine de
L'Information et Jean-Jacques Gautier, qui dès le début a décrié ses oeuvres, assassinent la
pièce. Dans Le Figaro, ce dernier déclare :
- L'absurdité, la déraison, l'insanité, le non-sens, l'ineptie érigée en dogme, la
contrepèterie, les jeux de mots, la feinte folie, l'excentricité travaillée, l'originalité
laborieuse, la bizarrerie volontaire, l'extravagance fabriquée, le saugrenu à tout prix, le
monsieur qui se chatouille pour nous faire rire et celui qui s'est donné pour mission
d'épater le bourgeois, nous connaissons cela depuis très, très, très longtemps.
2
Ionesco, Bordas, 1971, p. 72.
3
Voir Annexe I
Antidotes, Gallimard, 1977, pp. 212-213.
4
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Défenseur de Ionesco, Guy Dumur, dans Théâtre populaire, prend aussitôt la plume pour
riposter :
- En couvrant d'injures le dernier « spectacle Ionesco », Jean-Jacques Gautier honore le
théâtre. Il joue le rôle indispensable- comme dirait André Breton- du « bouffon » sans
lequel certaines cérémonies ne sauraient s'accomplir. Jean-Jacques Gautier parle
comme les personnages les plus dérisoires de Ionesco. Son langage tourne à vide et,
comme les concierges d'Henri Monnier, il s'enferme dans un hermétisme qui satisfait les
admirateurs d'André Roussin qui seraient plus nombreux encore, dit mystérieusement
Jean-Jacques Gautier, « si c'était traduit de Shakespeare 5 ».
Quant à Ionesco, la réplique est immédiate, puisque, dès le lendemain, il commence
L'Impromptu de l'Alma, pochade burlesque dans la tradition moliéresque. Il y règle ses comptes
avec la critique, se mettant en scène lui-même face à ses détracteurs, et ridiculise notamment
Jean-Jacques Gautier à travers l'un des trois « docteurs en théâtrologie ».
Mis à part ces attaques de journalistes conservateurs qui n'apprécient guère les audaces de
l'avant-garde, la presse est élogieuse, tout comme le public qui est enfin conquis. Robert Kemp
applaudit dans Le Monde le 18 octobre l'irréalisme débridé de Jacques, cette « folie toute pure ».
Georges Lerminier, dans Le Parisien libéré, est sensible à l'hétérogénéité de la langue où se
mêlent poésie et trivialité, à ces « fontaines de lyrisme qui jaillissent soudain au milieu d'un
dialogue banal dont la langue a des ratés révélateurs ». Il apprécie la coexistence du comique et
du tragique dans cette pièce où Ionesco lui apparaît comme « un Labiche grinçant », comme «
un Feydeau à l'eau forte ». Dans Le Figaro littéraire, Jacques Lemarchand, fervent admirateur de
Ionesco qui a préfacé deux ans auparavant avec enthousiasme le Tome I du Théâtre, perçoit
immédiatement la dimension métaphysique de la pièce, le « dessein de Ionesco qui est de faire
rire les spectateurs au contact de leur propre vide et de leur ultime loufoquerie. » Il loue
également l'art du metteur en scène :
- Mise en scène par Robert Postec avec une fidélité et une imagination qui servent on ne
peut mieux l'art de Ionesco. De là quelques moments du spectacle qui atteignent une
assez extraordinaire force dramatique : je pense notamment à cette scène
épouvantablement burlesque dans laquelle nous voyons famille et belle-famille renifler
la fiancée, la palper, la humer ; libidineuse et précise comme ces personnages de noces
normandes qui excitaient la verve de Flaubert.
Particulièrement élogieux, Guy Dumur souligne la force de la pièce :
- Jacques ou la soumission est la seconde pièce écrite par Ionesco. Cela signifie que son
talent ne connaissait encore aucun systématisme, que son inspiration et son esprit de
destruction étaient encore à l'état sauvage : il y a dans cette œuvre une sorte de fraîcheur
juvénile qui, au contraire de ce que croient nos mauvais romanciers et critiques, va
normalement dans le sens de la cruauté.
Il se réjouit de la créativité de Jacques Noël, « notre meilleur décorateur de théâtre » :
- Les loques somptueuses, la poussière et le masque trifrons de la mariée ne sont pas
pour rien dans cette débauche foraine qui apparaît comme un juste aboutissement de la
tradition Labiche et de la tradition Jarry.
Il aime « le travail du jeune metteur en scène, Robert Postec, assurément le meilleur qui ait été
fait sur une pièce de Ionesco. Les acteurs qu'il a choisis, hors les habitués, prouvent encore une
fois que les petits théâtres de la Rive Gauche sont mieux « servis » que les grands ».Il apprécie
particulièrement la performance de Tsilla Chelton, l'actrice fétiche de Ionesco qui a déjà joué
5
N°15, septembre-octobre 1955.
15
plusieurs fois pour lui et qui incarnera tout au long de sa carrière bon nombre de ses héroïnes,
elle que Robert Kemp quatre ans plus tard appellera, dans Le Monde du 13 mars 1959, « la
prêtresse du Ionesquisme ». Quant à Ionesco, c'est avec beaucoup d'émotion que, bien des
années après, dans La Quête intermittente, il se souvient du jeu de ses interprètes :
- C’est moi qui ai « inventé » (dans le sens de « découvrir ») ces merveilleux acteurs, Paul
Chevalier, Tsilla Chelton. Ou plutôt ce sont mes metteurs en scène qui les ont découverts
(ou inventés).[…] Qui ont fait connaître ces figures extraordinaires : Tsilla Chelton, oubliée
presque, Paul Chevalier, Claude Mansart (mort jeune) […], Paulette Frantz. Ces acteurs
très doués avaient un style de jeu qui s'est perdu quand les pièces furent reprises plus
tard dans les grands théâtres et à l'étranger. Ils faisaient une sorte de « distanciation »
pas du tout brechtienne, une distanciation réalisée par l'humour, le rire, un rire et un
humour « sérieux », si je puis dire, ils avaient un style 1945-1950, celui des cafésthéâtres d'Agnès Capri, du cabaret des « Quatre-Saisons », etc. D'ailleurs, les
brechtologues ne comprenaient pas Brecht, qu’ils rendaient encore plus lourd 6 .
II-1977 : Le spectacle de Lucian Pintilié 7
Habité par ce sujet qui lui tient à cœur, Ionesco donne une suite à Jacques ou la Soumission dès
l'année suivante avec L'avenir est dans les œufs, composé en avril-juin 1951. Publiée dans les
Cahiers du Collège de pataphysique numéro 19 non daté, puis insérée en 1958 dans le Théâtre II,
la pièce est créée le 23 juin 1957 au théâtre de la Cité universitaire par Jean-Luc Magneron. Le
spectacle ne suscite alors guère d'écho, pas plus que la création à Londres au mois d'août au
Royal Court Theatre dans la mise en scène de Georges Devine ou que la reprise en 1962 au
théâtre de la Gaîté sous la direction de Jean-Marie Serreau.
Si la pièce est passée quasiment inaperçue, en février 1977 en revanche, lorsqu’elle est jouée,
comme le souhaitait Ionesco, avec Jacques ou la soumission dans une même représentation, au
théâtre de la Ville, le spectacle fait grand bruit. Une nouvelle génération de metteurs en scène se
penche alors sur son œuvre. En effet, lorsque Lucian Pintilié crée son spectacle, Daniel Benoin
en janvier vient de revisiter La Cantatrice chauve, Jorge Lavelli l'année précédente, en novembre
1976, a donné une interprétation nouvelle du Roi se meurt. Le regard porté sur le théâtre de
Ionesco a changé depuis qu'il a introduit avec Bérenger un porte-parole à qui il prête ses propres
angoisses, ses aspirations métaphysiques. L'écrivain est devenu un classique. C'est ce qui fait
dire au journaliste de Minute, qui applaudit, enthousiaste, « cette farce clownesque et
surréaliste », le 23 mars :
- Pendant longtemps Ionesco passa pour un clown qui jongle avec le vocabulaire,
emballant les étudiants du Quartier Latin et faisant bramer les vieux snobs qui
s’essoufflaient à trouver une résonance significative à ses contrepèteries et à ses
décalages de mots. Et puis, un jour, il donna Le Roi se meurt. On sut ce soir-là que
Ionesco n'était pas simplement un pince-sans-rire, un plaisant faiseur de canular, l'Henri
Monnier du théâtre de la Huchette, mais aussi un grand auteur dramatique.
Le spectacle est créé par des artistes roumains, amis et admirateurs de Ionesco, comme le
précise l'invitation destinée aux photographes de presse pour la Générale du 28 février :
- Pour cette comédie naturaliste, Lucian Pintilié a demandé à ses collaborateurs
habituels Radu et Miruna Boruzescu un décor, des costumes et des maquillages qui
contribuent à un véritable délire théâtral que souligne encore la musique du compositeur
Costin Miereanu, lui aussi de nationalité roumaine.
6
7
Gallimard, 1987, p.45.
Voir Annexe II.
16
Les comédiens viennent d'horizons divers. Bruno Zanin, acteur italien connu du public pour avoir
joué le jeune homme dans Amacord de Fellini, interprète Jacques. D'origine polonaise, Anna
Prucnal, « qui a un gros accent à la Popesco et un petit visage à la Delorme », comme le déclare
Jacqueline Cartier dans France-Soir, mais qui « pour le moment porte un masque étrange à trois
nez », incarne Roberte. Elle-même témoigne de son étonnement face au choix de Pintilié :
- J'ai été très surprise que Pintilié pense à moi. Cela s'explique : il cherchait un clown !
Colette Brosset, qui vient de la joyeuse troupe des Branquigols que dirige son mari Robert Dhéry,
fait sensation, par son jeu clownesque, dans le rôle de la grand-mère. « Impossible, continue
Jacqueline Cartier, de reconnaître « la girl qui a un cheveu sur la langue » des Branquigols en
cette grand-mère comme on n'en fait plus, vêtue de fanfreluches noires, d'un bonnet tuyauté et
sous un maquillage à la Folle de Chaillot ». Jean Martin, dont tous se souviennent dans le rôle de
Lucky qu'il a créé dans En attendant Godot deux ans auparavant, joue Jacques père, Michèle
Marquais Jacques mère, Michel Robin Jacques grand-père, Armand Meffre Roberte père, Maud
Rayer Jacqueline, Arlette Gilbert Roberte mère.
Les avis sont très partagés face à ce spectacle qui fait événement. Dans Le Figaro, le 4 mars,
Jean-Jacques Gautier avoue ne pas être touché par la pièce, même s'il se sent obligé de
reconnaître qu'il n'a pas su en 1950 découvrir en Ionesco « un auteur d'une importance
considérable et un contemporain capital ». Colette Godard, dans Le Monde du 1er mars, voit dans
ces deux œuvres « une suite de numéros qui ne font pas un spectacle. » Comme elle méconnaît
totalement la dimension métaphysique des deux pièces, elle les réduit à une mise en cause un
peu vieillie de la famille :
- Les préoccupations de Ionesco, telles que les traduit Pintilié, nous semblent bien
lointaines. Le problème famille-liberté reste vivace, mais, depuis vingt ans, nous avons
appris à le poser concrètement, à écarter les voiles séduisants de la fantaisie amère ;
nous avons appris à regarder « les » familles, « les » libertés. Les enfantillages sans
innocence ne nous intéressent plus.
Dans La Croix le 12 mars, Henry Rabine interprète lui aussi la pièce comme une satire du
mariage :
- Ces « méchantes » attaques contre la famille, le mariage, la société, relèvent beaucoup
plus d'un infantilisme rageur que d'une pensée cohérente, disons adulte.
De tels contresens sont induits sans doute par les partis pris de mise en scène de Pintilié qui,
gommant la dimension métaphysique, n'hésite pas à donner une interprétation toute personnelle
des rôles de Jacques et de Roberte, au grand dam de Ionesco. Traitant de manière réaliste le
rapport à la procréation, Pintilié réduit la pièce à une réflexion sur la place du couple au sein du
groupe familial. C'est vraisemblablement pour cette raison qu'il fait apparaître dans Jacques
Roberte nue, Jacques torse nu, lors de la scène de séduction, ce qui n'a pas manqué à l'époque
de choquer certains spectateurs, comme François Chalais dans France-Soir le 5 mars :
- Anna Prucnal est sûrement une très grande actrice, étonnante marionnette bourrée de
son dont un méchant manipulateur a coupé les ficelles. J'espère cependant ne pas trop
manquer à la galanterie en disant que, si elle ne demeurait vêtue, la pièce n'y perdrait
rien.
Matthieu Galey en revanche est sensible à la beauté du couple que forment les deux
protagonistes :
- Mais seuls, tendres, frais, se découpent en ombres chinoises sur ce fond de monstres,
Bruno Zanin et Anna Prucnal qui apportent à ce grinçant opéra la pureté rocailleuse de
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leur accent, la jeunesse de leur silhouette, l'image fragile de l'amour, fragile, fragile
comme une coquille d'œuf sous un marteau pilon.
Dans L'avenir est dans les œufs, Pintilié interprète très librement la « production » des œufs,
insistant, lorsqu'il représente la scène de l'accouplement, sur le voyeurisme des membres de la
famille, sur l’excitation sauvage qui les anime lorsqu'ils incitent le couple à procréer, sur la
violence avec laquelle ils s'acharnent sur le corps de Roberte pour qu'elle se décide à produire
des œufs, puis sur les souffrances de la parturiente qu'il représente noyée dans son sang, à la
manière, dit-il, du Grand-Guignol. Les deux protagonistes apparaissent comme des victimes,
manipulées sans pitié. Dans son spectacle, c’est Roberte et non Jacques qui disparaît au finale
sous d'innombrables œufs, si bien que le refus de Jacques de donner la vie, pourrie par le mal,
tragiquement bornée par la mort, apparaît moins violent, moins radical, sa soumission moins
amère, puisque ce n'est pas lui qui « couve ».
Si Pintilié gomme l'irréalisme du texte, il accentue parallèlement la satire sociale qu'il traite de
façon baroque, totalement loufoque. Interprétant au premier degré l'acception ironique de
Ionesco qui qualifie sa pièce de « comédie naturaliste », il représente les Jacques comme une
famille désargentée qui tente de refaire fortune en travaillant au service de la famille de Roberte.
Aussi recourt-il à une machinerie complexe et encombre-t-il le plateau d'une quantité
d'accessoires, si l'on en croit Jacqueline Cartier :
- Pintilié tient au terme de naturaliste, en dépit de l'absurde, et des quelque six mille
œufs qui prolifèrent sur la scène. […] C'est pourquoi je me trouve dans un décor qui
traduit « l'exploitation capitaliste » à la Zola : chacun des membres de la famille Jacques
au blason dédoré travaille comme un forcené pour la famille de Roberte... Il y a le long
d'un mur de cauchemar une serrurerie, une buanderie, une cuve à linge, un séchoir, des
poulies, des ventilateurs, une lampe à souder, une vraie scie qui coupe des bûches et se
transforme en table sur laquelle accouchera Roberte. Et tout cela marche, s’engrène,
tourne, grince, ronfle. Au-delà des fenêtres, symbole de la nature et de ce qu'on a oublié
dans notre univers de rentabilité, des champs de blé dont les épis ont été spécialement
fabriqués en Italie : c'est là où ils ont l'air le plus vrai.
Pour certains, comme pour Dominique Jamet, dans L'Aurore le 4 mars, une telle mise en scène
écrase le texte. Elle déplore « la transformation de ces deux piécettes en grand spectacle, leur
orchestration lourde et somptueuse. Le texte s'efface sous la musique, plus rien dans la tête,
mais tout dans le décor et les gadgets (en particulier une étonnante machine-mitrailleuse à
pondre des œufs). Ionesco disparaît dans une sorte de Neuschwanstein, de Hohenschwangau
bohême et doré, mi-château, mi-garage. » Qui plus est, selon elle, le lieu théâtral n'est pas
adapté à la représentation de ces deux pièces intimistes :
- Le cadre somptueux proposé par la Ville fait rêver au dépouillement, à la simplicité de
la Huchette. L'insolite et la dérision passeraient mieux avec moins de luxe.
D'autres au contraire apprécient l'imagination débordante de Pintilié, tel Matthieu Galey :
- Pintilié et ses complices habituels ont transformé le monde ionescien en une fastueuse
misère, un extraordinaire bric-à-brac de dérision presque fellinien. Les interprètes sont
grimés jusqu'au baroque, loqueteux et superbes, devant un paysage onirique. Tout cela
est magnifique, et la musique de Costin Miereanu en fait une sorte de pavane sinistre,
entre Barry Lyndon et Ravel.
ou tel Guy Dumur, séduit par le comique si particulier que Pintilié a insufflé à la pièce :
- On passe au théâtre de la Ville une soirée très amusante, qui n'est pas sans rappeler les
films de Buster Keaton ou de Laurel et Hardy. Je veux dire par là qu'il s'agit d'un
spectacle extraverti, où le gag, le numéro, la bouffonnerie priment sur tout le reste. Les
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confrères académiciens de Ionesco, qui assistaient à la première, faisaient une tête
longue comme ça à l'idée qu'on pouvait réaliser une pareille clownerie avec l'oeuvre de
quelqu'un qui travaille avec eux, quai Conti, au dictionnaire...
Pintilié et ses décorateurs habituels, Radu et Minura Boruzescu s'en sont donné à cœur
joie. Une accumulation d'objets et de machines hétéroclites, genre marché aux puces, de
comédiens outrageusement déguisés, maquillés, comme venus de la grande tradition
caricaturale du XIXe siècle.
Celui-ci est convaincu que si Pintilié a su s'approprier l'univers imaginaire de Ionesco, c'est
parce que les deux artistes ont les mêmes racines roumaines :
- De Bucarest d'où il vient, Pintilié a compris qu'il y avait aussi dans le premier théâtre de
Ionesco quelque chose d'une grosse farce paysanne. Surtout avec ce sujet-là : le
mariage, vu de la même façon que l'avaient vu le Gogol d’« Hymenée », le Stravinsky des
« Noces » ou le Brecht de « La Noce chez les petits bourgeois ».
Par une telle assertion, Guy Dumur semble oublier que le français est la langue maternelle de
Ionesco et que son amour pour la France est venu profondément atténuer en lui, dès l'enfance,
les influences roumaines même si, de façon souterraine, elles n'ont cessé de féconder son
écriture. Il serait plus juste de dire que, durant les années soixante-dix, les metteurs en scène se
sont arrogés beaucoup de liberté avec les textes dont ils se voulaient les créateurs tout
puissants.
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Biographies
Eugène Ionesco – auteur
Eugène Ionesco est né en Roumanie de mère française en 1912. Élevé en France jusqu’à 13 ans,
il achève ses études en Roumanie où il devient professeur de français. En 1938, il ne supporte
plus le climat créé par la montée du fascisme en Roumanie, il quitte Bucarest et s’installe en
France. Pendant la Seconde Guerre mondiale et dans les années qui la suivirent, il exerça divers
métiers‚ dans le Midi, puis à Paris.
Avec la création de sa première pièce, en 195o, La Cantatrice chauve, au Théâtre des
Noctambules, il rencontre l’incompréhension et la colère de la plupart des critiques. Cette pièce
devient un texte fondateur du théâtre contemporain et fait de lui le père du “Théâtre de
l’absurde”. Jacques ou la soumission a été écrite juste après.
Pièces de théâtres :
La Cantatrice chauve (1950)
Les Salutations (1950)
La Leçon (1951)
Les Chaises (1952)
Le Maître (1953)
Victimes du devoir (1953)
La Jeune Fille à marier (1953)
Amédée ou comment s'en débarrasser (1954)
Jacques ou la soumission (1955)
Le Nouveau Locataire (1955)
Le Tableau (1955)
L'Impromptu de l'Alma (1956)
L'avenir est dans les œufs (1957)
Tueur sans gages (1959)
Scène à quatre (1959)
Rhinocéros (1959)
Apprendre à marcher (1960)
Délire à deux (1962)
Le Roi se meurt (1962)
Le Piéton de l'air (1963)
La Soif et la Faim (1965)
La Lacune (1966)
Jeux de massacre (1970)
Macbett (1972)
Ce formidable bordel! (1973)
L'Homme aux valises (1975)
Voyage chez les morts (1980)
Livret d'Opéra
Maximilien Kolbe (1985) sur une musique de Dominique Probst.
Essais
Notes et contre-notes, (L'auteur et ses problèmes; I. Expérience du théâtre; II. Controverses et
témoignages; III. Mes pièces; IV. Vouloir être de son temps c'est déjà dépassé) (Nouvelle édition
augmentée) (Collection Idées, n°107), Gallimard, 16.5.1966
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Découvertes, (illustrations de l'auteur), Coll. Les Sentiers de la Création, éd. Albert Skira, Genève
1969
Antidotes (Oser ne pas penser comme les autres; I. De Prague à Londres, la honte; II. La culture
n'est pas l'affaire de l'État; III. J'aurais écrit, de toute façon; IV. Notes, fragments, polémiques,
entretiens; Pourquoi j'écris; l'Académie; Hommage à mes amis disparus), Gallimard, août 1977
Un homme en question - essais (L'homme en question "Tel Quel", fév. 1978; Culture et politique;
Discours d'ouverture du Festival de Salzbourg 1972; Délivrons-nous de nos idées "La NRF", sept.
1977; Tout à recommencer? "La NRF", nov. 1977; Il m'est de plus en plus difficile… "La NRF", jan.
1978; Quelques nouvelles raisons de désespérer "La NRF", avril 1978; Un mois plus tard "La
NRF", août 1978; Monologues et mise en scène de certains rêves "La NRF", 1er mars 1979;
Myriam et autres; Le docteur I.V. arrive en France; Peur de l'utopie; Evénements inexplicables
qui me sont arrivés "Cahiers de l'Est", n° 1, jan. 1975; J'accuse… "Le Figaro", 24 déc. 1977; Ces
Américains anti-Américains "Le Figaro", 25 déc. 1978; Contre les metteurs en scène censeurs,
"Le Figaro", 10 fév. 1979; Staline: l'archétype du tyran "Le Figaro", 4 mars 1978; Lettre à M.; A
bas les politiciens "L'Express", 9 jan. 1978; "La Cantatrice" vingt ans après "L'Express
Magazine", 9-15 jan. 1978; "Job et l'excès du mal" de Philippe Nemo "Le Quotidien de Paris", 8.
juin 1978; Miró, le seul peintre qui ose démontrer à Dieu qu'il s'est trompé "Paris-Match", 10 nov.
1978; Le monde est invivable "Le Soir" (Bruxelles), 14 fév. 1979; Paul Goma "Le Monde", 9 mars
1979; Le 31 août 1978), Gallimard, mai 1979
Hugoliade, (traduit du roumain par Dragomir Costineanu avec la participation de Marie-France
Ionesco - titre original: "Viata grotesca şi tragica a lui Victor Hugo"(écrit en 1935-36), Gallimard,
août 1982
Non (traduit du roumain et annoté par Marie-France Ionesco) (Première partie: "Moi, Tudor
Arghezi, Ion Barbu et Camil Petresco"; Deuxième partie: "Faux itinéraire critique"), Gallimard,
avril 1986
La Quête intermittente (Gallimard, coll. Blanche, 1987)
Récits
La Photo du colonel (Gallimard, 1962) nouvelles (Oriflamme, La photo du colonel, Le piéton de
l'air, Une victime du devoir, Rhinocéros, La vase, Printemps 1939)
Le Solitaire (1973) roman
Journaux
Journal en miettes (récits de rêves, opinions, souvenirs, réflexions morales, notes sur la
littérature), Mercure de France, 1967
Présent passé, passé présent, Mercure de France, juillet 1968
L’équipe artistique
Laurent Pelly – mise en scène
Metteur en scène – Codirecteur du TNT – Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées
Né en 1962, Laurent Pelly crée en 198o la compagnie Le Pélican, avec laquelle il met en scène Si
jamais j’te pince de Labiche, Le Dîner bourgeois de Monnier, ou En cas de pluie de Philippe
Beglia, tout en travaillant avec d’autres institutions (Chat en poche de Feydeau et Tartuffe au
CDN Nord Pas-de-Calais, en 1986). Codirecteur de la compagnie avec Agathe Mélinand à partir
de 1989, il crée de nombreux spectacles : Dernière Conquête - Itinéraire harmonique d’un trio las
(à l’Opéra-Comique et en tournée), Quel amour d’enfant ! de la Comtesse de Ségur, Comment ça
va ? Au secours ! de Maïakovski, Comment j’ai écrit certains de mes livres de Raymond Roussel
ou La Famille Fenouillard. En 1989, pour le bicentenaire de la Révolution française, Laurent Pelly
met en scène Madame Angot de Maillot, qu’il reprend ensuite, dans une deuxième version, au
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Théâtre national de Chaillot, théâtre avec lequel il collabore à plusieurs reprises (Eva Perón de
Copi et Un Cœur sous une soutane - Tentative de commémoration, spectacle sur Rimbaud).
En 1994, il réalise Talking Heads d’Alan Bennett au Théâtre Paris-Villette, et est nommé metteur
en scène associé au Cargo/Centre dramatique national des Alpes (CDNA). Parmi ses spectacles
les plus marquants : L’Heureux Stratagème de Marivaux, Loretta Strong de Copi, La Baye de
Philippe Adrien et La Danse de mort de Strindberg. Ailleurs, il travaille sur Peines d’amour
perdues de Shakespeare (Odéon-Théâtre de l’Europe) ou à la Cité de la musique pour Souingue,
qui tournera jusqu’en 1999.
1997 est une année charnière : nommé directeur du CDNA, Laurent Pelly met en scène Des
Héros et des Dieux - Hymnes homériques au Festival d’Avignon, avant d’aborder l’opéra avec
Orphée aux Enfers à Genève et à Lyon, dirigé par Marc Minkowski. En 1998, il revient en Avignon
pour Vie et Mort du Roi Jean de Shakespeare, dans la cour d’honneur, puis, en 1999, il renoue
avec l’univers lyrique avec Platée de Rameau au Palais Garnier, toujours avec Marc Minkowski.
Dans l’intervalle, il propose, au Cargo de Grenoble, Et Vian ! En avant la zique !, spectacle conçu
avec Agathe Mélinand, repris à la Grande Halle de la Villette en 1999. À l’automne 2ooo, il met en
scène La Belle Hélène d’Offenbach au Théâtre du Châtelet (reprise en 2oo1, 2oo3 et 2oo6 à
l'English National Opera) avec Marc Minkowski qu’il retrouve à Lausanne pour Les Contes
d’Hoffmann en 2oo3, à l’Opéra national de Lyon et à Zurich pour Les Boréades de Rameau au
printemps 2oo4 et au Châtelet pour La Grande Duchesse de Gerolstein en automne 2oo4. Il
participe également à la production des Sept Péchés Capitaux de Weill au Palais Garnier (2oo1,
reprise en janvier 2oo5), et met en scène La Périchole à l’Opéra de Marseille (2oo2), L’Heure
espagnole et Gianni Schicchi au Japon (2oo3, avec Seiji Ozawa à la baguette, production reprise
au Palais Garnier en 2oo4) et Ariane à Naxos à l’Opéra de Paris (novembre 2oo3, reprise en 2oo4
à l’Opéra Bastille). Parallèlement, il poursuit son activité au CDNA : Le Voyage de Monsieur
Perrichon de Labiche, Le Roi nu de Schwartz et Foi, Amour, Espérance d’Horvath. En 2oo5, il met
en scène Le Roi malgré lui à l'Opéra de Lyon et L’Amour des trois oranges à l'Opéra
d'Amsterdam. En 2oo5/2oo6, outre une mise en scène du Songe de Strindberg et d'Alice au pays
des Merveilles de Carroll au CDNA, il met en scène Trois Opéras en un acte d’Offenbach pour
l’Opéra de Lyon, L'Élixir d'Amour de Donizetti à l'Opéra-Bastille et Cendrillon de Massenet à
Santa Fé. L’année suivante, il met en scène Une visite inopportune de Copi et Les Malices de
Plick et Plock au CDNA. Il crée La Fille du régiment de Donizetti au Covent Garden de Londres et
La Finta semplice de Mozart au Theater an der Wien. Il vient de mettre en scène La Vie
Parisienne d’Offenbach à l’Opéra de Lyon (décembre-janvier 2oo8).
Agathe Mélinand – dramaturgie
Dramaturge – Codirectrice du TNT – Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées
D’abord comédienne, Agathe Mélinand devient, en 1986, attachée de presse et assistante à la
programmation du Printemps du théâtre à Paris, dirigé par Stéphane Lissner.
De 1987 à 1994, elle prend en charge différents services de presse tout en collaborant, dans
l’univers du cinéma, avec Christine Pascal, Daniel Schmid, Werner Herzog ou Manoel de Oliveira.
Également attachée de presse et organisatrice de nombreuses rétrospectives touchant à
l’histoire du 7e art, elle devient, en 1993, déléguée à la communication de la Vidéothèque de
Paris.
Codirectrice, avec Laurent Pelly, de la compagnie Le Pélican (1989 à 1994), Agathe Mélinand est
nommée, en 1997, directrice artistique adjointe et de la communication du Centre dramatique
national des Alpes (CDNA) à Grenoble. Participant à la plupart des spectacles mis en scène par
Laurent Pelly, elle écrit notamment la première partie du spectacle musical C’est pas la vie ?
(1999) et, pour la deuxième partie, écrit la comédie musicale Conservatoire (2ooo). En 2oo1, elle
traduit et adapte Cocinando, une pièce de Lucia Laragione (création en France en 2oo2 au CDNA)
puis, en 2oo2, écrit la pièce For ever-Stendhal également créée au CDNA.
Dramaturge et collaboratrice à la mise en scène pour Platée au Palais Garnier, Agathe Mélinand
avait, en 1997, réécrit les dialogues d’Orphée aux Enfers mis en scène par Laurent Pelly, à
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Genève et à Lyon. En 2oo2, elle a traduit pour le festival de Santa Fé les dialogues de La Belle
Hélène adaptés pour le Châtelet en 2ooo, avant d’adapter ceux de La Périchole pour l’Opéra de
Marseille. En 2oo3, elle a écrit une nouvelle version des dialogues des Contes d’Hoffmann
(Lausanne).
Pendant la saison 2oo3/2oo4, elle collabore à la production d’Ariane à Naxos et de L’Heure
espagnole et Gianni Schicchi à l’Opéra de Paris et à celle des Boréades de Rameau à Lyon et à
Zurich. En 2oo4, elle adapte les dialogues de La Grande Duchesse de Gerolstein pour la
production Minkowski-Pelly au Châtelet et établit une nouvelle version du livret du Roi Malgré lui
pour l'Opéra de Lyon. En 2oo5, elle traduit et établit une version pour la scène des Aventures
d'Alice au pays des merveilles (Laurent Pelly/CDNA), adapte les livret de trois oeuvres
d’Offenbach pour l’Opéra de Lyon et établit une nouvelle version du livret du Chanteur de Mexico
pour le Théâtre du Châtelet.
En 2oo6/2oo7 elle collabore à la mise en scène de L’Elixir d’Amour de Donizetti à l’Opéra de Paris
et à celle de La Finta semplice au Theater an den Wien. En 2oo7, elle réécrit les dialogues de La
Fille du régiment de Donizetti (Covent Garden) et ceux de La Vie Parisienne d’Offenbach (Opéra
de Lyon).
Chantal Thomas – scénographie
Chantal Thomas étudie d’abord aux Beaux-Arts de Dijon, puis à l’École des Arts
Décoratifs de Paris. Diplômée en scénographie en 1982, elle fonde un atelier de
décors à Paris en 1984. Parallèlement, elle signe son premier décor en 1987 pour
Jean-Louis Martin-Barbaz : Les Plaideurs et l’Impromptu de Versailles, puis Lola
Montes.
Depuis 1988, elle a collaboré avec Laurent Pelly pour plus d’une trentaine de spectacles,
notamment : Tartuffe (Molière), Eva Perón (Copi) au Théâtre national de Chaillot, La Famille
Fenouillard (Christophe), Peines d’amour perdues à l’Odéon Théâtre de l’Europe, La Baye
(Philippe Adrien), La Danse de mort (Strindberg), Vie et Mort du Roi Jean (Shakespeare) dans la
cours du Palais des Papes en Avignon, Les Chaises (Ionesco), Le Voyage de Monsieur Perrichon
(Labiche), Le Roi nu (Schwartz), Foi Amour Espérance (Von Horvath) à la MC2 de Grenoble, Alice
au Pays des Merveilles (2oo6), Le Songe (Strindberg) en 2oo6. Avec Laurent Pelly, elle a
également travaillé sur des spectacles musicaux Et Vian ! En avant la zique à la Grande Halle de
La Villette, et plusieurs opéras : Orphée aux Enfers (Offenbach) au Grand Théâtre de Genève et à
l’Opéra national de Lyon, Platée (Rameau) à l’Opéra Garnier, La Belle Hélène (Offenbach) au
Théâtre du Châtelet, au Festival de Santa Fé et à l’English national Opéra, Les Contes
d’Hoffmann (Offenbach) au Grand Théâtre de Lausanne, à l’Opéra de Marseille et à l’Opéra
national de Lyon, Ariane à Naxos (Strauss) à l’Opéra Garnier, Les Boréades (Rameau) à l’Opéra
national de Lyon et à l’Opéra de Zurich, La Grande Duchesse de Gerolstein (Offenbach) au
Théâtre du Châtelet en octobre 2oo4, L’Amour des Trois Oranges (Prokofiev) à l’Opéra
d’Amsterdam en juin 2oo5, L’Élixir d’Amour (Donizetti) à l’Opéra Bastille en mai 2oo6, La Fille du
régiment (Donizetti) à Covent Garden et à l’Opéra de Vienne en janvier et avril 2oo7, La Voix
Humaine (Poulenc) et Le Château de Barbe Bleue (Bartok) l’Opéra national de Lyon en février
2oo7.
Chantal Thomas a travaillé également avec d’autres metteurs en scène notamment avec Michel
Hermon pour Les Larmes amères de Petra von Kant au Théâtre national de la Colline, Étienne
Pommeret pour Le Journal d’Adam et Eve, Frédéric Bélier-Garcia pour Un Garçon impossible au
Studio-Théâtre de la Comédie-Française et Un Message pour les cœurs brisés, Denise Chalem
pour Dis à ma fille que je pars en voyage et Mirella Giardelli pour Le Jeu de la grenouille. Elle a
collaboré aussi avec la chorégraphe Laura Scozzi pour À chacun son serpent et les Sept Péchés
Capitaux à l’Opéra Garnier.
Chantal Thomas a créé les costumes pour plusieurs spectacles musicaux de Michel Rostain dont
Oracle de voyage de Pierre-Alain Jaffrennou et Jacques Guimet à l’Opéra national de Lyon,
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Pelleas y Melisanda (Pradal), Lucia di Lamermoor (Donizzetti), et tout dernièrement, elle a créé
les costumes de Zaïde(s) mis en scène par Michel Rostain.
Les comédiens
Pierre Aussedat – Jacques père
> Au théâtre, Pierre Aussedat a joué dans les mises en scène suivantes : Victor ou les enfants au
pouvoir d’Alain Sachs, Une Visite Inopportune de Laurent Pelly, La Baignoire et les Deux Chaises
de Gilles Cohen, Napoléon et Jean Victor de Yves Pignot, L'Heure du Diable (Fernando Pessoa) de
Charles Roger Bour, On ne sait comment de Michel Fagadau, Rêver peut-être de Jean-Michel
Ribes, Amoureuse de Gilles Cohen, L'Avare de Christophe Correia, Les Martyrs du bonheur de
Gilles Cohen, L'heure à laquelle nous ne savions rien l'un de l'autre de Luc Bondy, La Fête de
Pascal Elso, En attendant les bœufs de Gerard Caillaud, 25 Années de littérature de Joël
Pommerat, L'Histoire du Soldat de Pascal Elso, Teatr de Sophie Renault, La Grammaire de
Philippe Sazerat, Le Manteau de Gogol de Laurent Makles, Le Caillou Blanc de Jean-Daniel
Laval, La Veuve Joyeuse de Yves Pignot, Les Liaisons Dangereuses de Bernard Giraudeau, Mère
Courage d’Yves Pignot, Le Cœur Brisé de Thierry Atlan, Richard de Gloucester de Francis Huster,
Namouna de Pascal Elso, Georges Dandin de Guy Retore, Le blé se couche de Jean-Daniel Laval,
Scène de la vie amoureuse d’Anne Brouillet, Voulez-vous jouer avec Moa ? de Pierre Aussedat,
Les 22 Infortunes d'Arlequin de Pascal Elso, Voyage au Pays du Synthétiseur de Pierre Aussedat,
Un Mensonge de Jean-Daniel Laval, En Attendant Godot de Jean-Daniel Laval, Les Fausses
Confidences d’Yves Pignot, Cinq pièces de Courteline de Jean-Daniel Laval.
> Au cinéma : Mon Meilleur Ami de Patrice Leconte, Jacquou Le Croquant de Laurent Boutonnat,
Zone Libre de Christophe Malavoy, Le Petit Lieutenant de Xavier Beauvois, Requiems de
Stephane Guerin-Tillie, Saint Jacques de Coline Serreau, Arsène Lupin de Jean-Paul Salomé,
Grande École de Robert Salis, Le Divorce de James Ivory, Gregoire Moulin contre l’humanité
d’Artus de Penguern, Belphegor de Jean-Paul Salomé, Les Acteurs de Bertrand Blier, Un Ange
de Miguel Courtois, Les Frères Sœur de Frédéric Jardin, Le Créateur d’Albert Dupontel, Barber
of Siberia de Nikita Mikhalkov, Un samedi sur la Terre de Diane Bertrand, Toxic Affair de
Philomène Esposito, Les Visiteurs de Jean-Marie Poiré, Pétain de Jean Marbeuf, Ruptures de
Christine Citti, Loulou Grafiti de Christian Lajale, Merci la Vie de Bertrand Blier, Cyrano de
Bergerac de Jean-Paul Rappeneau, The Last Land de Timon Koulmassis, L'Avare de Jean Girault.
Christine Brücher – Robert mère
> Au théâtre, Christine Brücher a joué dans les mises en scène suivantes : L’Usine (Magnus
Dahlström) de Jacques Osinski, Georges Dandin d’Anne-Marie Lazarini, Les Cercueils de Zing
(Svetlana Alexievitch) de Jacques Nichet, Coccinando (Lucia Laragione) de Laurent Pelly, Minuit
Chrétien de Tilly, Vie de Myriam C. de François Bon, En caravane (Élizabeth Von Arnim) d’Agathe
Mélinand et Laurent Pelly, Le Retour au désert (Bernard-Marie Koltès) de Jacques Nichet,
Talking Heads (Alan Bennett) de Laurent Pelly, La Nuit des Rois (Shakespeare) de Charles
Tordjman, Les Fruits d’Or (Nathalie Sarraute) d’Élisabeth Chailloux, Entrevue au parloir
(Ferdinand Seltz) de Jean Bouchaud, Un dimanche à Poissy de Daniel Berlioux, Tous en ligne
(d'après les textes de radio de Macha Béranger) de Ged Marlon, Poèmes d’hiver de Catherine
Dasté et Daniel Berlioux, Hamlet (Shakespeare) de Catherine Dasté, La Ménagerie de Verre
(Tennessee Williams) de Daniel Roman, Belle-famille (Victor Haim) de Daniel Roman, Le Deuil
éclatant du bonheur (d’après Katherine Mansfield) d’Anne-Marie Lazarini, La Mort en ce théâtre
de Mourad Mansouri et Chistian Benedetti, Les Petites Filles Modèles de Collective, Georges
Dandin de Jean Michel Deprats, Douce (Dostoievski) d’Edmond Tamiz, La nuit va bien aux
défigurés (d'après Barbey d'Aurevilly) de Pierre Dios et Jean-Loup Wolff, Les Histoires de l’Oncle
Jacob de Jacques Kraemer, Anathème (d'après Wiespianski) de Dezoteux.
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> Au cinéma : Lady Jane Robert Guédiguian, Mon père est ingénieur Robert Guédiguian, La ville
est tranquille Robert Guédiguian, À l’Attaque Robert Guédiguian, La Maladie de Sachs de Michel
Deville, À la place du cœur de Robert Guédiguian, Déjà Mort d’Olivier Dahan, Intimité de Dominik
Moll, L’Intruse de Bruno Gantillon, Dieu vomit les tièdes de Robert Guédiguian.
Charlotte Clamens – Jacques grand-mère
Formation à l’École de Chaillot (Antoine Vitez)
> Au théâtre, elle travaille entre autres avec : Antoine Vitez Électre (Sophocle), Marie-Christine
Orry Narcotiques (Witckiewicz), Marcel Bozonnet Scènes de la grande pauvreté (Sylvie Péju),
Laurent Pelly Eva Perón (Copi), Talking Heads (Alan Bennett), Peines d’amour perdues
(Shakespeare), Caroline Marcadé Élan noir, Alain Françon La Dame de chez Maxim (Georges
Feydeau), Jean-François Sivadier Italienne avec orchestre et Italienne scène et orchestre, Noli
me tangere, La Mort de Danton (Büchner), Travis Preston King Lear (Shakespeare), Yann-Joël
Collin Henri IV (Shakespeare), Tilly Minuit Chrétien, Lambert Wilson Bérénice (Racine), Blandine
Savetier Le Président (Thomas Bernhard).
> Au cinéma et à la télévision : elle tourne sous la direction de Brice Cauvain, Tilly, Jean-Pierre
Sentier, Philippe Garrel, Hugo Santiago, Pierre Granier-Deferre…
Christine Gagnieux – Jacques mère
Elle a joué au théâtre sous la direction d’Antoine Vitez (Le Pique-nique de René Kalisky, Phèdre
de Racine, m=M de Xavier Pommeret), Daniel Mesguich (Le Château de Kafka), Patrice Chéreau
(La Dispute de Marivaux), Bernard Sobel (Les Paysans de Balzac), Pierre Romans (Un conte des
mille et une nuits de Pierre Romans), Andreï Wajda (Île de Wietkiewicz), Alain Françon (La Dame
de chez Maxim de Georges Feydeau).
Récemment, elle a travaillé avec Jean-Louis Martinelli (Œdipe le Tyran de Sophocle, Le deuil
sied à Electre d’Eugène O’Neill, Phèdre de Yannis Ritsos, Conversation chez les Stein de P.
Hacks, L’Église de Céline), Jacques Lassalle (Andromaque de Racine), Deborah Warner (Maison
de poupée d’Henrik Ibsen), Gloria Paris (La Machine Infernale de Jean Cocteau, Eva Perón de
Copi et Filumena Marturano de Eduardo de Filippo), Jacques Osinski (L’Ombre de Mart de Stig
Dagerman), Jean-Louis Thamin (Le Garçon girafe de Christophe Pellet).
Rémi Gibier – Jacques grand-père
Il a joué dans de nombreuses mises en scène de Laurent Pelly : Le Dîner bourgeois (Henri
Monnier), Madame Angot (Maillot), Quel Amour d’enfant (Comtesse de Ségur) adapté par Agathe
Mélinand et Laurent Pelly, La Famille Fenouillard (Christophe) adapté par Agathe Mélinand et
Laurent Pelly, Un cœur sous une soutane - Tentative de commémoration (Arthur Rimbaud), Eva
Perón (Copi), Comment ça va ? Au secours ! (Vladimir Maïakovski), Peines d’Amour perdues
(Shakespeare), La Baye (Philippe Adrien), Des Héros et des Dieux - Hymnes homériques, Vie et
Mort du Roi Jean (Shakespeare), Le Voyage de Monsieur Perrichon (Eugène Labiche), Le Roi nu
(Evguéni Schwartz), Foi Amour Espérance (Ödön von Horváth), Le Songe (August Strindberg), Les
Malices de Plick et Plock (Christophe)...
Mais aussi de Jean-Louis Martin-Barbaz : Barouf à Chioggia (Goldoni), L’Opéra de quat’sous
(Bertolt Brecht), Quatre-vingt-treize (Victor Hugo), Les deux orphelines (Cormon et d’Ennery), La
Cagnotte (Eugène Labiche), Les Femmes savantes (Molière)…
Il a également travaillé avec d’autres metteurs en scène : Sally Mara (Raymond Queneau) de
Jean-Jacques Bellot, Le Soir du conquérant (T. Maulnier) de Marcelle Tassencourt, Jean Moulin
(C. Bertran-Hours) de P. Ascargorta, Le Petit Molière de P. Ascargorta, Le Dernier journal
d’Olivier Clément, La Légende du Hollandais volant de et par Fabrice Guérin.
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Eddy Letexier – Robert père
Vinci avait raison (Roland Topor) de Philippe Laurent, La Vie de Galilée (Bertolt Brecht) de Lorent
Wanson, Vingt heures précises (J. L. Napolilo) d’Élisabeth Ancion, On dirait des vrais (J. M.
Piemme) de Lorent Wanson, Baal (Bertolt Brecht) de Mathias Simons, Pasteur Ephraim Magnus
(H. H. Jan) de Frédéric Neige, Salomé (Oscar Wilde) de Lorent Wanson, Le Cocu magnifique (F.
Crommelynks) de Jean-Claude Berutti, Les vampires préfèrent les blondes de et par Tamar
Sebok, Un Ennemi du peuple (Henrik Ibsen) de Lorent Wanson, Le Baron de Flemale (A.
Vanderbist) et Le Pitchfork Disney (P. Ridley) d’Élisabeth Ancion, Sainte Jeanne des abattoirs
(Bertolt Brecht) de Lorent Wanson,), Ahmed le Subtil (A. Badiou) de Christine Delmotte, Antoine
et Cléopâtre (Shakespeare) de Christophe Vienne, Oqt (F. Clarinval) de Lorent Wanson, Moi,
Léopold Pinchon suis tombé du cosmos (P. Lerch) de Transquinquénnal, Le club de et par
Transquinquénnal, Le Mariage de Figaro (Beaumarchais) de Jean-Claude Berutti, Le Masque de
la Mort rouge (Edgard Poe) de Jean-Michel d’Hoop, Le Dernier chant d’Ophélie de Dominique
Roodthooft, Sweet (J. Dandoy) de Francine Landrain, Une soirée sans histoires de et par Axel de
Boosere, Le Canard bleu (H. Blutch) de Ronald Burchi, Histoires courtes, mais vraies… ou
presque de Jean-Michel Frère, Frédéric Fonteyne et Dominique Roodthooft, Beaucoup de bruit
pour rien (Shakespeare) de Jean-Claude Berutti, La d-mission (J. L. Napolilo) d’Élisabeth Ancion,
Exit (Z. da Fonseca) de Manu Mathieu, Le plus beau pays du monde (Kroetz) de Z. Lassi et Barba,
Pôst-pöst (V. Mabardi) de Sébastien Chollet, La Montée de l’insignifiance (C. Castoriadis)
d’Emmanuel Daumas, Le Voyage de Monsieur Perrichon (Eugène Labiche) de Laurent Pelly, Le
Roi nu (Evguéni Schwartz) de Laurent Pelly, Renseignements généraux (Serge Valletti) de
Laurent Pelly et Emmanuel Daumas, Foi Amour Espérance (Ödön von Horváth) de Laurent Pelly,
Le Songe (August Strindberg) de Laurent Pelly, Les Malices de Plick et Plock (Christophe) de
Laurent Pelly.
Jérôme Ragon – Jacques
Il est élève au conservatoire national supérieur d’art dramatique de 1997 à 2ooo.
Il a joué dans les mises en scène suivantes : Pelléas et Mélisande (Maurice Maeterlinck) de
Christophe Saïs, Au peuple (Jean-Louis Debard et Dominique Touzé) de Dominique Touzé, Terre
Sainte (Mohammed Kacimi) lecture mise en espace par Gabriel Garran, Le Roi nu (Evguéni
Schwartz) de Laurent Pelly, Foi Amour Espérance (Ödön von Horváth) de Laurent Pelly, Le Songe
(August Strindberg) de Laurent Pelly, La Marmite (Plaute) de Brigitte Jaques, Anéantis / Blasted
(Sarah Kane) de Jean-Christophe Saïs, Macbeth (Shakespeare) de Sylvain Maurice, Pseudolus
(Plaute) de Brigitte Jaques, Opérette (Witold Gombrowicz) de Christian Gagneron, Matériau
Platonov (d’après Anton Tchekhov) d’Astrid Bas, Se relire contre le piano-jouet (d’après Olivier
Sachs) de Richard Brunel, Un vol d’innocences (d’après Shakespeare) de Dominique Touzé,
L’Odyssée (Homère) de Brigitte Jaques, Sallinger (Bernard-Marie Koltès) de Jean-Christophe
Saïs.
Fabienne Rocaboy – Jacqueline
Au théâtre : Petites suites napolitaines (Edouardo de Fillippo) de Bernard Lotti, Saluts !
(d’absurdistan) spectacle de clown d’Alain Dhaeyer, Homme et Galant Homme (Edouardo de
Fillippo) de Bernard Lotti, Coccinando (Luccia Laragione) de Laurent Pelly, Les Cuisinières (Carlo
Goldoni) de Bernard Lotti, Le Château (Kafka) de H. Lelardou, Le Temps et la Chambre (Botto
Strauss) de Y. Lapous, Chant d'Amour pour L'Ulster (B. Morrisson) de C. Rouxell, Des Héros et
des Dieux, Hymnes Homériques d’Agathe Mélinand et Laurent Pelly, L'Ironie du Sport (Antoine
Blondin) de J. Beaucé, Histoires (Hrabal) de J. Beaucé, La Baye (Philippe Adrien) de Laurent
Pelly, Oncle Vania (Anton Tchekov) de Robert Cantarella, Une Soirée Futuriste de Robert
Cantarella, La Famille Fenouillard (Christophe) d’Agathe Mélinand et Laurent Pelly, Récit de
Naissance de J. L. Jacopin, A. Lucas, Robert Cantarella, Les Sept Lears (Howard Barker) du
Théâtre de la Chamaille, Terre Promise (Roland Fichet) de Robert Cantarella, Quel Amour
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d'Enfant ! (Comtesse de Ségur) d’Agathe Mélinand et Laurent Pelly, Suzanne (Roland Fichet),
L'Afrique Fantôme (Michel Leiris) de Thierry Bédart.
Ces mises en scène :
Liberté et Sous les pavés, la mer en collaboration avec Rozenn Fournier, À la rencontre d’un
autre avec Camille Kerdellant, Top Girl (C. Churchill), Thakapesh écriture et mise en scène avec
la collaboration de Laure Morali, Ceux qui s'aiment vivent dans les cafés (d'après Xavier
Durringer).
Charlène Ségéral – Roberte
Élève à l’Institut national supérieur des Arts du Spectacle à Bruxelles. Élève au conservatoire
national de région de Grenoble. Élève au conservatoire de Lyon.
Elle a joué dans : L’Ogre d’Hélène Duhamel, Liliom (F. Molnar) de Philippe Sire, Richard III
(Shakespeare) de Patrick Zimmermann, Le Suicidé (Nicolas Erdman) de Philippe Sire, Calderon
(Pierre Paolo Pasolini) d’Hélène Gratet, Le Songe d’une nuit d’été (Shakespeare) de Laurent
Pelly, Atelier autour de Médée de Philippe Sire, Le Songe (August Strindberg) de Laurent Pelly,
La Mouette (Tchekhov) de Jonathan Peronny, Il campiello (Carlo Goldoni) de Jacques Vincey, Yves
Hunstad Éve Bonfanti.
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Autres dates
mercredi 28 et jeudi 29 mai 2oo8 à 19h3o,
vendredi 3o et samedi 31 mai 2oo8 à 2oh3o
mardi 3, vendredi 6 et samedi 7 juin 2oo8 à 2oh3o,
mercredi 4 et jeudi 5 juin 2oo8 à 19h3o
Théâtre national de Toulouse – Midi Pyrénées
réservations : o5 34 45 o5 o5
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Saison 2oo7 – 2oo8
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Les Nègres < Jean Genet
mise en scène : Cristèle Alves Meira
27 septembre au 2o octobre 2oo7
Topdog / Underdog < Susan Lori Parks
mise en scène : Philip Boulay
27 septembre au 2o octobre 2oo7
salle Christian Bérard
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L’Ignorant et le Fou < Thomas Bernhard
mise en scène : Emmanuel Daumas
25 octobre au 1o novembre 2oo7
L’Enfant et les Sortilèges < Maurice Ravel
livret : Colette ; version : Didier Puntos ; mise en scène : Patrice Caurier et
Moshe Leiser
16 au 19 novembre 2oo7
Les Sunshine Boys < Neil Simon
par Comp.Marius
28 novembre au 15 décembre 2oo7
Arsène Lupin banquier < Marcel Lattès
lyrics : Albert Willemetz et Charles-Louis Pothier ; livret : Yves Mirande, d’après
Maurice Leblanc ; direction musicale : Christophe Grapperon
mise en scène : Philippe Labonne, Cie Les Brigands
21 décembre 2oo7 au 13 janvier 2oo8
Les courtes Lignes de monsieur Courteline < Georges Courteline
mise en scène : Sébastien Rajon, acte6
17 janvier au 2 février 2oo8
L’Homme qui a vu le diable < Gaston Leroux
mise en scène : Frédéric Ozier, acte6
18 janvier au 2 février 2oo8
salle Christian Bérard
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Voyage en Sicile < Luigi Pirandello
mise en scène : Jean-Yves Lazennec
7 au 23 février 2oo8
Jacques ou la Soumission / L’avenir est dans les œufs < Eugène Ionesco
mise en scène : Laurent Pelly
13 mars au 5 avril 2oo8
L’Autre Monde ou les Etats et Empires de la Lune < Savinien de Cyrano de
Bergerac
adaptation et mise en scène : Benjamin Lazar
1o au 26 avril 2oo8
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La Femme d’avant < Roland Schimmelpfennig
mise en scène : Claudia Stavisky
13 mai au 7 juin 2oo8
Le Quatuor Psophos en résidence à l’Athénée
4 concerts « carte blanche au Quatuor Psophos »
15 octobre 2oo7, 7 janvier, 31 mars et 19 mai 2oo8
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