Parole des établissements

Transcription

Parole des établissements
« Parole de vie, Parole de résurrection et
paroles de vie, paroles de résurrection. »
Deuxième Assemblée générale de « Maristes en Education »
28, 29 et 30 mars 2008
La Neylière.
Paroles des établissements
« C’est dans le quotidien que se révèlent ces signes, qui sont autant de paroles de vie, paroles de
résurrection : des mots tout simples qui apaisent le climat d’une classe, des gestes d’entraide qui
restaurent la confiance, des initiatives de meilleure communication qui permettent de mieux se
comprendre et d’accepter positivement les différences qui font la richesse d’une équipe, de lieux
de rencontre pour partager des convictions ou tout simplement ce qui nous fait vivre… »
Intentions de prière
Paroles de vie, Paroles de résurrection
1) Seigneur, merci de me donner des coéquipiers, des collègues. Je te prie pour qu'un petit groupe se
retrouve dans le silence et avec ta parole, pour porter les questions de toute ma communauté.
2) Que nos paroles trouvent un écho dans le coeur des jeunes, que ce que nous avons semé prenne
vie.
3) Savoir accueillir et croire en l'autre (à l'enfant qui nous est confié et à l'adulte en détresse); ne
jamais désespérer, aimer et être bienveillant.
4) S'oublier sans oublier ce qu'on est, afin de laisser à l'autre toute la place, tout le loisir de s'épanouir
dans son intégralité (en tant qu'être spirituel et intellectuel); mourir à soi-même pour que la parole
prenne vie.
5) Seigneur, donnez nous l'espérance de la vie dans la joie ou dans le malheur.
6) Le temps d'un sourire, permettre à l'autre de grandir dans une présence attentive et avec un regard
bienveillant; lève-toi et marche.
7) Seigneur, aide moi à me poser, à écouter, à prendre du temps pour l'autre et ne pas oublier d'être
reliée, de faire alliance.
Cours Fénelon Toulon
Réflexions de la catéchiste de la Solitude
Parole de vie, Parole de Résurrection
Introduction
« Nous avons reçu la Parole, nous avons la responsabilité de la faire retentir dans toute la société
actuelle. Pour pouvoir être les instruments de la pédagogie de Dieu qui s’adresse aux hommes et
communiquer avec eux comme avec des amis, il nous faut être à l’écoute de cette Parole ».
Monseigneur Dufour, évêque de Limoges
Et président de la commission épiscopale
pour la catéchèse et le catéchuménat
Cette phrase a été prononcée au congrès Ecclesia à Lourdes en octobre 2007 lors du grand
rassemblement national.
Le congrès fait suite au document que les évêques de France ont fait paraître en 20058 « Nouvelles
orientations pour la catéchèse en France ».
Utilisation de la Parole de Dieu en catéchèse à Sainte Marie Lyon
Nous sommes bien dans la lignée de cette parole de l’Eglise puisque cette année, les élèves inscrits en
catéchèse en 6° et 5° ont comme support le Nouveau Testament et les psaumes, ceci avec un double
objectif pédagogique :
1- Savoir se repérer dans le Nouveau Testament et les psaumes
2- Leur donner un élément essentiel pour leur vie spirituelle
Quelques exemples
Ps139/138/v14
« Je te rends grâce pour tant de prodiges ; nouvelle que je suis, nouvelles que tes œuvres »
Cette parole a permis de faire prendre conscience à certains élèves qu’ils sont des merveilles.
C’est une Parole de vie, de résurrection.
Ps 23/22/v4
« Je ne crains aucun mal, car tu es près de moi »
La Parole comme arme dans le combat spirituel
Eph 6v17
« Recevez le casque du Salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la Parole de Dieu »
« Au commencement est la Parole » Dei Verbum
C’est elle qui nous fait vivre et revivre. Elle est une lampe sur nos pas, elle est une lumière sur nos
routes. Nous sommes appelés à la faire résonner, nous en sommes responsables et l’Eglise a la mission
de la servir.
Genèse 1v3 : Dieu dit « que la lumière soit » et la lumière fut
La lectio divina
Un moine préfère dire : « la Sainte Lecture »
La Parole de Dieu est adressée à chacune de nous personnellement ;
Prendre conscience que cette Parole est écrite pour moi.
La Parole de Dieu : lieu d’une rencontre personnelle avec celui qui te parle.
Conclusion
« L’Eglise a la charge de faire découvrir et entendre aux hommes la Parole de Dieu lue en Eglise et
dans la tradition. C’est cette Parole, en même temps confiée à l’Eglise et adressée à chacun en
particulier, qui fera grandir les chrétiens et les fidèles dans leur foi et leur fera parcourir le chemin de
la purification et de la transformation qui leur permettra de devenir plus pleinement fils dans le Fils
Unique du Père »
Pour le Saint Père
Cardinal Tarcisio Bertone
Secrétaire d’Etat
Sandrine Pactet
« Professeur en difficulté » : comment parler à un lépreux ?
Le visage du lépreux est ravagé, méconnaissable. Ce visage qui est dans notre chair
l’expression même de ce que Dieu a mis en nous de joie, d’esprit, de cœur et de talent, ce visage n’a
plus l’air d’avoir été créé par Dieu. On dirait qu’il a été annulé, renié par son Créateur. Qu’a-t-il fait
pour mériter cela ? Et puis c’est contagieux ; ambigument contagieux, puisque d’une part, Dieu ne
frappe pas sans viser, mais d’autre part … eh bien il vaut mieux ne pas rester à côté de la cible : on
ne sait jamais. Telle est la lèpre, symbole de toutes ces maladies de la nature humaine dont relève le
fait, pour un professeur, d’être malade de son autorité. On le voit lépreux ; il se sent lépreux ;
comment rejoindre son collègue en éducation et son frère en Dieu derrière ce masque qui s’impose à
lui, le torture et le défigure ?
Toute maladie présente des symptômes, et même si ce peut être une tentation
compréhensible que de se mentir sur son état, ceux de la lèpre du professeur savent se rendre
inoubliables.
On pourrait résumer l’essentiel par un constat unique : la parole du professeur n’est pas
respectée dans sa classe, ce qui se décline en plusieurs phénomènes qu’il est salubre de rappeler. Le
professeur est trop souvent et trop diversement interrompu pour pouvoir mener à leur terme des
explications cohérentes ; un grand nombre d’élèves, intentionnellement ou non, considèrent son cours
comme un temps d’amusement, pendant lequel les plus effrontés cherchent à se mettre en vedette en
amusant la classe aux dépens du professeur ; les travaux qu’il veut faire exécuter en classe se font au
mépris systématique des consignes qu’il donne, qui sont d’ailleurs toujours contestées ; les travaux
qu’il donne à faire à la maison ne sont que rarement faits, rarement notés par les élèves, et tout
compte fait tendent à se raréfier ; les notes qu’il met sont contestées de plus en plus
systématiquement ; les sanctions qu’il prend sont réputées injustes et demeurent sans effet ; les
élèves adoptent envers le professeur, même en-dehors de la classe, un mode ironique et moqueur.
Pour ces raisons mêmes, le professeur lépreux présente à son entourage un autre ensemble
de symptômes dont il est moins conscient : il ne parle jamais spontanément de ce qui se passe en
classe ; si on aborde la question avec lui, il répond évasivement que « ça va », visiblement pressé
qu’on parle d’autre chose ; si un collègue de la même classe évoque devant lui un élève
particulièrement difficile, il apporte sa contribution, heureux de voir que « ça n’arrive pas qu’à lui » : il
choisit prudemment une anecdote qu’il estime « racontable », et qui paraît à ceux qui l’écoutent une
invraisemblable énormité ; en-dehors de ses cours, il évite visiblement de croiser ses élèves, et si on
est avec lui lorsqu’il en croise, on comprend immédiatement pourquoi ; il se montre étonnamment
irritable, revendicatif, susceptible (ou les trois à la fois).
Et tout cela il le vit tous les jours.
Comment ne pas comprendre que vivre une telle situation ôte ses moyens à un professeur,
l’empêche d’être, dans le milieu qui révèle sa maladie, le professeur qu’il pourrait être dans d’autres
circonstances et qu’il est peut-être dans d’autres classes ? Il a la conscience aigüe de ne pas être luimême et il est furieux de ne pas comprendre pourquoi. Il en vient à se méfier de chacun de ses actes,
initiatives ou réactions. Il ne croit plus en ce qu’il fait parce qu’il ne croit plus en sa capacité de le faire,
au moins dans cette situation précise. Il se voit enfermé dans ce dilemme : « Il faudrait que je fasse
quelque chose pour que la situation change, mais il faudrait que la situation change pour que je
puisse faire quelque chose ». Avec la meilleure volonté du monde, son action en perd toute
cohérence.
Des causes ? Des causes ! Tout son entourage - et tout, en lui-même - en réclame. A force
d’en chercher il en trouve : regroupement dans une même classe de plusieurs élèves particulièrement
difficiles, situation et disposition de la salle, enseignement d’une seule matière, peu prisée des
élèves…Qu’il le dise toujours : l’entourage, lui aussi, a cherché, s’est fait sur la question une tout autre
idée, et à la mention de ces causes « externes », lève les yeux au ciel en soupirant : « Il est dans le
déni ; il ne se rend pas compte de la situation ». Les fondations du lazaret sont posées. On n’y a
jamais guéri personne.
Alors ? « Il faudrait qu’il en parle », dit-on. Mais ce dont souffre le plus le professeur lépreux,
ce qui constitue le plus sérieux obstacle à son retour à la vie, c’est le sentiment de sa dignité enfuie.
Dès lors, attendre qu’il en parle, c’est attendre qu’il descende encore un peu plus bas. Selon la bonne
vieille théorie du coup de pied au fond de la mare pour remonter à la surface, c’est souhaitable, je ne
dis pas non. Mais en faire une exigence préalable, vouloir à tout prix lui faire dire avant toute chose à
quel point ça ne va pas, et le tenir pour premier responsable de ses malheurs s’il ne le fait pas, c’est
se comporter en bourreau.
Il a, c’est certain, une réflexion à mener sur ses propres pratiques ; les explications
« externes » qu’il se contente d’avancer sont à l’évidence insuffisantes, éventuellement hors de
propos ; il a, bien sûr, de l’aide à demander ; mais il se trouve dans une situation qui l’en rend
incapable : cela fait trop mal. Comment essayer de le rendre à lui-même ?
Il n’y a qu’un seul espoir : comme le Christ réintègre le lépreux dans la communauté humaine,
tenter d’entretenir en notre frère malade le sentiment d’appartenir, de plein droit et avec pleine dignité
à la communauté professorale. Si l’on discute avec lui, non pas pour le replonger dans ses malheurs,
mais pour lui demander son avis sur tel ou tel élève, sur l’évolution de la classe, afin qu’il voie que
certaines difficultés qu’elle pose ne sont pas seulement ses difficultés à lui ; si l’on prend au sérieux ce
qu’il en dit ; si l‘on écoute les explications qu’il donne et si l’on cherche avec lui des solutions aux
problèmes qu’il soulève ; si l’on a à cœur d’éviter ce genre de petites phrases innocemment
assassines, tellement roboratives pour qui se sent en droit de les prononcer (dur renoncement, oui !) :
« Untel ? Ah oui, il ne faut lui laisser aucune brèche ; si on lui serre la vis il file doux » (« Moi, traduirait
notre frère malade, je suis un minable qui ouvre des brèches et qui ne sait pas serrer la vis ») ; si l’on
a à cœur, en tant que professeur principal par exemple, de ne jamais donner aux élèves l’impression
de n’accorder aucune importance à leurs débordements dans la matière touchée ; si l’on évite de se
vanter devant son frère malade de ses propres réussites ; si l’on est au contraire à l’affût d’occasions
de partager ses soucis ; bref, si l’on garde foi en lui et que l’on parvient à le lui montrer, alors
certainement, on aura pu lui permettre de changer en humilité le superbe découragement qui seul lui
semblait pouvoir lui servir d’honneur, et d’accourir alors vers le Christ – qui, comme on sait, n’est pas
toujours là où on le cherche - en disant : « Seigneur, que je voie ! »
V.Ricard Lyon
« Il y a des paroles d’argent et des silences d’or, mais aussi des paroles et des silences de plomb. »
Je commencerai, s’il me le permet par une citation de notre ami Vincent Ricard :
Sur la feuille où il me résumait le thème de cette intervention, il finissait ainsi :
« Il y a des paroles d’argent et des silences d’or, mais aussi des paroles et des silences de plomb. »
En accord avec lui, je pense que le choix de la parole se rattache, sous un certain regard, à l’alchimie, tant il y
entre, de façon subtile, autant des ingrédients que des intentions.
Un dosage mal équilibré, une mauvaise disposition, et le lingot précieux n’est plus qu’une entrave de métal
pesant.
Mais un instant de transparence ou de grâce, et voilà sauvé ce qui n’était que mauvaise recette.
La question transmise par Vincent :
« Fais-nous part de ton expérience des paroles que l’on peut tenir à des élèves ou à leurs parents, et comment se
mettre à l’écoute de Dieu pour qu’Il puisse agir, à travers nous, en ces situations »,
cette question, m’a fait surgir des images de ces situations, de ces mystères, lumineux ou douloureux, qui
forment maintenant la douce amertume de mon expérience, et désormais inaccessible, irréparable.
Il serait plus facile pour moi ce soir de laisser affleurer mes souvenirs, et puis échanger avec vous à bâtons
rompus, car je pense que nous avons tous la même chose à dire, même si j’espère que vous fûtes plus souvent
meilleurs que moi.
Mais dans le court temps de cette intervention je devrai me contenter de quelques coups de projecteur. J’en ai
choisi quatre. J’avais plus à dire, mais tant pis.
Or donc voici :
Situation n°1 : « Il cèdera vous dis-je ! »
Thomas est quasiment incarcéré en étude jusqu’à ce qu’il ait cédé.
Je lui ai déjà pardonné, mais il est bien entendu que je ne le lui signifierai que lorsqu’il aura cédé
Seulement voilà, il est tard et il est têtu – si vous me pardonnez ce léger zeugma. Et si je fais le premier pas,
naturellement, c’est Thomas qui aura été le plus fort, et cela je ne le veux pas ce soir.
Je suis furieux : je suis empêtré dans cette idiote situation depuis bientôt une heure, et le temps se venge
maintenant en passant lui aussi furieusement.
Heureusement, un pas familier retentit dans le couloir. Et Nicole qui passait par là pour me donner un amical
salut avant de partir, vient sans le savoir, en une phrase que j’attrape au vol, nous sauver de cette impasse que
j’ai refusé de voir venir.
Au fait moi, quand je m’entête, comment Dieu fait-il avec moi ?
Tout compte fait, je crois bien qu’Il me laisse être momentanément le plus fort.
Douceur, patience de l’Eternel.
Non, ce soir-là, Thomas n’a pas expérimenté la douceur de ceux qui sont à l’écoute de la miséricorde de notre
Dieu, Lui qui n’est pas dans l’ouragan mais dans la brise légère.
De ces situations 1, combien avons-nous eu à en regretter ?
Situation 2 : « M. Ramadjian vient vous casser la gueule. »
M. Ramadjian est forgeron, costaud, arménien et coléreux. Et voilà que bien innocemment j’ai insulté l’Arménie
tout entière en vérifiant d’un peu trop près sa signature sur le carnet de liaison de sa fille – du Monsieur, pas de
l’Arménie, bien sûr.
M. le préfet, prudent, me conseille de téléphoner sur-le-champ et de présenter des excuses.
Non mais ça va bien ? Et la justice ? Je suis innocent, tout de même !
J’appelle le Monsieur, qui vocifère.
Je présente fielleusement de plates excuses, pour avoir pris soin de sa fille, pour avoir humblement fait le travail
qu’il attend évidemment de moi, etc. etc.
Le Monsieur comprend soudain sa méprise, s’excuse, confus, promet de se montrer exceptionnellement – et tout
aussi inutilement d’ailleurs, car elle est parfaite – sévère envers sa fille.
J’ai été plus malin, et plus fort que l’avalanche, et M. le préfet avait tort.
C’est curieux comme cela ne m’a pas rendu aussi heureux que je l’avais escompté.
Cause juste, mais victoire facile. Trop de ruse, et dont j’ai d’ailleurs ri sans charité, amusant les collègues au
détriment de mon forgeron trop entier.
Et Jésus qui a accepté l’injustice... Dieu n’est pas malin. Il est offert, et miséricorde, et pardon.
Voyez-vous, finalement, M. le préfet avait peut-être raison ce jour-là.
Situation 3 : « Excusez-moi, je crois que je sens la poubelle ».
Marine ne fait rien, ne sait rien. Son corps est en classe de 3e depuis bientôt deux ans, mais son esprit est ailleurs,
hésitant au vu de son argent de poche entre un Sinéquanone et un Longchamp. Moi, je suis son professeur
principal.
Bien sûr elle veut faire une seconde générale car elle compte faire des études. D’ailleurs dans sa famille, ils ont
tous eu un déclic en terminale.
L’inscription en la dite terminale n’étant pas possible immédiatement à la sortie de 3e, et les secondes générales
écrémées en maths, français, langues, et quelques autres disciplines étant rares, je propose modestement un BEP
avec ouverture possible vers un bac techno en quatre ans, ou bien un bac pro.
« Je ne voudrais pas qu’elle soir dans une classe poubelle » me répond la maman.
Ancien professeur d’électronique en BEP, j’en ai vu de ces petits gars et de ces filles qui se défonçaient pour
devenir, selon leurs sections, notre plombier, notre garagiste, notre coiffeuse, ou encore notre boulanger, qui
nous donnera – nous vendra – notre pain quotidien.
J’ai dit à la dame que nous sentions la poubelle, et j’ai mis fin à l’entretien. J’ai pensé les défendre ces petits,
obliger cette personne à y voir des hommes et des femmes dans ces élèves de BEP et d’ailleurs.
J’ai peut-être un peu exagéré le trait, mais je suis plutôt satisfait. Il me semble que ce matin-là ce n’est pas en
mon nom que j’ai parlé, mais au nom de celui qui a dit : « Ce que vous aurez fait au plus petit ... »
Quoique. Il faudra y repenser. C’était quand même un peu maladroit. Ajusté sur le fondement ? Plutôt oui. Mais
sûrement inadapté sur la forme. D’ailleurs la porte de ce rendez-vous restera fermée pour le reste de l’année.
J’ai mis du vin nouveau, et peut-être finalement pas du meilleur, dans de vieilles outres habituées aux
convenances du vin vieux. « Et c’est le vieux qui est le bon. » Lc 5.
« Que chacun de vous plaise à son prochain pour le bien, en vue d’édifier » J’aurais dû me souvenir de Rm 15 !
C’était peut être du bon catéchisme, mais ce fut une mauvaise catéchèse.
Dernière situation : « Je vous crois ».
Tout le monde est contre lui, sauf Nicole et moi.
Il faut dire que dès l’instant où Yannick entre dans la classe, la paix s’en enfuit pour la journée.
Et pourtant il fait des efforts. Rares et courts, mais tangibles. On devrait pouvoir s’en servir. Mais tout le monde
est à cran. Il faut qu’il parte, il faut le renvoyer, être sévère. On vient me trouver : je sais faire.
Il est devant moi. « Ils ne m’aiment pas, c’est toujours moi qui prends. Je fais des efforts, mais ils ne les voient
pas. »
J’avais envie de dire : « Je vais vous donner encore une chance ». Mais il m’a semblé que je serais comme lui
devant Dieu si je me présentais à sa compassion aujourd’hui. J’ai dit : « Je vous crois ».
Je n’ai pas puni, et j’ai essayé de voir chaque enseignant pour apaiser chaque ressentiment. Pas facile.
J’ai eu soudain envie de prier pour lui. J’ai prié pour lui, avec reconnaissance et confiance. Il est toujours chez
nous au bout de deux ans, et il a fait les pires bêtises depuis.
Je crois qu’il sent, sans le savoir, qu’ici, on l’aime.
Pardonnez-moi, je fus un peu long, je conclus :
Elèves, parents.
Comme nous – toute proportion gardée – devant Dieu.
Et notre Dieu est notre défenseur. Car c’est moi qui m’accuse et lui qui me défend. C’est pourquoi je nie ma
faute tant que je ne soupçonne pas sa miséricorde.
Je suis transparent et je laisse agir Dieu dans la mesure où l’élève rencontre ma miséricorde. Mon indulgence.
En réunion d’éducateurs, un samedi matin, Marc Bouchacourt avait donné un trait de la politique de
l’établissement – je veux dire de l’esprit mariste : accepter de prendre et de donner une parole, mais accepter
qu’elle soit refusée par l’autre, l’élève, le parent. Respectant ainsi le cheminement qui le conduira – peut-être – à
comprendre, ici ou ailleurs, sans nous en tenir forcément au courant. Ne pas s’entêter sur le méchant.
Si je pouvais à l’avenir y penser plus souvent avant de prendre la parole, plutôt qu’après !...
Jean-Didier Chaillou, éducateur, Lyon
Maristes en Education : 2 février 2008, Senlis
Lieu : salle des professeurs, en fin de trimestre. Certains professeurs doivent remplir les bulletins,
d’autres, ayant déjà accompli leurs taches, discutent.
Un narrateur : G.Alleaume
Père Colin et François Marc: Mr Chodorge
Professeur n°1 : Karine
Professeur n°2 : Michelle
Professeur n°3 : Michèle
Prof 1 : « Tu te rends compte : 2,5 de moyenne en maths ! Il n’a rien dans la tronche ! Il est
juste bon pour un BEP »
Prof 2 : « Il n’y a pas que les maths dans la vie ! Il ne faut pas cataloguer ! Est-ce si mal de
faire un BEP ? Il peut évoluer! »
Père Colin : « Nous éviterons soigneusement l’esprit de partialité si nuisible, qui donne de
l’orgueil aux uns et décourage les autres. Les efforts des enfants à nous contenter par la fidélité à tous
leurs devoirs, doivent seuls nous régler dans les marques d’amitié que nous leur donnerons.
er
Prof 3 : « Eh bien, Émilie quelle progression ! Elle avait 8 de moyenne au 1 trimestre, c’était
très fragile et là elle a 11 ! Elle s’est accrochée ! »
Prof 2 : « Super ! On doit continuer à l’encourager ! »
Père Colin : « Nous éviterons avec le plus grand soin l’esprit de partialité et tout ce qui pourrait
donner lieu de nous suspecter sur ce point; nous prodiguerons nos soins aux faibles comme aux forts.
Ce ne serait accomplir son devoir qu’à moitié, de ne s’attacher qu’à ceux qui ont plus d’ouverture; il
faut également aider ceux qui sont plus tardifs, les encourager, ne pas exiger au-dessus de leur
talent. »
Conclusion :
François Marc :
« L’Eglise mariale se réjouit et chante.
Au lieu de se lamenter sur son sort
et sur les malheurs du monde,
elle s’émerveille de ce qui est beau
sur la terre et dans le cœur des hommes.
Et elle y voit l’œuvre de Dieu. »
« L’Eglise mariale ne désespère de personne, elle n’éteint pas la mèche qui fume
encore »
Au cours d’une réunion « Maristes en Education » nous avons
échangé sur la parole, la Parole…
Et si la parole était un chemin ?
Question inspirée par un livre de Robert Riber intitulé « Chemins »
Livre qui a servi à organiser la synthèse des interventions des uns et des autres après la réunion. Les interventions
sont notées en gras et en italique.
1. Chemin d’humanité
-
la parole qui établit l'altérité : Mon je se met en jeu dans la relation au tu de l’autre…
-
la parole qui relie : s’il y a réciprocité de parole, ce je et ce tu entrent en relation. L’un avec l’autre et l’un
par l’autre, établissent le nous de la socialité, le nous du dialogue qui peut aller jusqu’au nous de la
communion.
-
ce « vivre ensemble » social et/ou spirituel permet la parole d'une équipe, dont on perçoit alors la
cohérence et la sérénité.
-
La parole est le lieu pour l'échange et l’échange lui-même.
La disponibilité, comme l’écoute, est une condition pour que la parole soit réciproquement fécondante de socialité.
Recevoir par l’écoute, donner par la parole. « Votre Père sait ce dont vous avez besoin avant même que vous le
demandiez.
A la manière de Marie, disons oui mais surtout ECOUTONS les paroles proférées afin de
mieux les accueillir et les intérioriser. »
2. Chemin de croix
-
ne pas confondre parole et bavardage parce que la parole a une vocation beaucoup trop élevée. Le
verbe ne doit pas être ravalé au verbiage, l’information à l’anecdote.
-
attention à la parole spectacle qui recouvre l’être vrai de celui qui parle. « Celui qui parle de lui-même cherche
sa propre gloire, mais celui qui cherche la gloire de celui qui l’a envoyé, celui-là est véridique, il n’y a pas d’imposture en lui »
(Jn 7, 18).
la souffrance de la parole, de la non parole : il en coûte de sortir de son moi pour aller jusqu’à donner
une parole, en s’exposant à l’autre. Il en coûte de tellement souffrir que la parole devient cri ou de souffrir
tellement plus encore que le cri ne peut lui-même sortir et la parole, alors, meurt dans le silence du non-dit.
-
Il est incroyable le pouvoir que l’homme peut avoir rien que dans l’usage de ce qui est immatériel :
« la parole ». Elle ne laisse certes pas de traces visibles, mais les dégâts qu’elle peut provoquer dans
notre invisible (l’âme) sont plus importants que toute autre marque de la vie sur notre corps.
Heureusement nous avons la chance de croiser dans nos chemins des personnes qui ont le don de
bien utiliser le plus précieux des dons de l’homme, la parole qui aide à grandir, la parole qui panse
l’âme meurtrie, qui crée des liens »
-
la parole comme baume sur ses propres douleurs lorsqu’elle les exprime, ce qui déjà guérit. Ma parole
peut être baume pour l’autre : le merci que quelqu’un n’a jamais entendu : « je crois en toi », « je t’aime » ;
« je t’aime tel que tu es et envers et contre tout et tous »,ou simplement « je te vois, je te regarde, tu
comptes ». Voilà des mots qui peuvent même parfois suffire pour mettre ou remettre quelqu’un debout :
« vous êtes le premier à avoir cru en moi, alors je me suis mis en route ».
« J’ai descendu les escaliers. La chapelle était dans la pénombre. Dans un coin à gauche, un
cierge qui brûlait attirait le regard.
Je suis resté à la porte, indécis.
Je n’ai pas pu entrer ; je redoutais d’entendre une quelconque parole.
J’ai fait demi-tour.
La parole est restée sur le seuil.
Les mots que j’aurais voulu confier se sont évanouis avant même qu’ils ne se forment. Ceux
que j’aurais pu entendre se sont-ils dispersés dans l’absence ?
« La Parole sur le seuil »
Tout au long de la journée cette phrase a tourné en moi.
J’avais laissé la Parole sur le seuil comme avec un surprenant désir de ne vouloir prétendre à
guérir : « Dis seulement une Parole et je serai guéri… »
Combien de mots dans nos couloirs, restent à la porte de nos désirs, de nos bureaux, de nos
cœurs de ne trouver l’oreille qui les ferait naître ?
« Dis seulement une parole… » J’oserai le chemin vers un nouveau matin… »
-
la parole peut être destructrice : éviter les mots directs qui tuent et proscrire les phrases assassines qui
détruisent. La Parole de Dieu crée la vie. « Dieu dit et cela fut ». Mais il nous a donné cette redoutable
puissance de « dire et cela n’est plus ». De la Parole créatrice à la parole dé créatrice.
Spontanément, c’est une expérience douloureuse et récente qui me vient à l’esprit ;
Qui n’a jamais vécu ce genre d’épreuve, qui n’a jamais expérimenté la réunion préparée,
construite, travaillée, qui devait être un moment de partage, d’échange, voire d’une certaine
complicité, et … qui est devenue un moment dur, un moment d’affrontement verbal, où tout
ce que l’on pensait juste et bien fait, nous est renvoyé avec une agressivité verbale que l’on
n’imaginait pas ;
Les mots encourageants, positifs, que l’on attendait ne sont pas venus.
Alors, on va écouter, peut être prendre du temps et du recul, se rencontrer à nouveau, recréer un lien que l’on a senti brisé…
Je terminerai par un texte de Robert Riber que j’ai lu et que j’aime relire dans ce genre de
situation :
« Faire la paix, facile à dire mais pas facile à faire.
Tout le monde aime la paix, tout le monde parle de paix.
(…) C’est vrai, on a tous sur les lèvres le mot de paix.
On la porte tous au fond du cœur.
(…) Pourtant que c’est dur quand on vous tourne le dos,
(…) Qu’ils sont terribles ces éclairs dans nos yeux,
Et le mot qui fait mal, mal jusqu’à en mourir.
Pourtant, j’ai tellement envie d’une rencontre avec l’autre,
(…) de remplacer des mots qui tuent par des mots qui font vivre,
Des mots qui font aimer. »
3. Chemin de conviction
-
responsabilité de ce que l'on dit : le je qui parle le fait toujours d’un lieu, de racines, d’un passé, d’une
éducation, et aussi d’un point de vue. Mais je suis responsable de répondre comme je de ce que je vois, d’où
(et comment) je le vois, de ce que je comprends et donc de ce que je crois. C’est une responsabilité qui
construit mon je, car je me donne et qui construit le je de l’autre car il a besoin de mon point de vue, de ma
parcelle de sens pour se construire et réciproquement.
-
-
tenir parole : alors je puis tenir parole, tenir une parole forte de conviction. Tenir parole c’est-à-dire être
fidèle à ma parole au sens où ma parole est l’expression de la profondeur de mon être, un être construit
dans le rapport dialogique à l’être de l’autre, à l’être des autres.
la parole ne saurait donc qu’être sincère. Parler avec son cœur, au sens hébraïque du terme, signifie parler
avec le centre même de son être : esprit, intelligence et amour unifiés. La parole ne peut être réellement
échange, socialité, construction réciproque de l’être de chacun, que si chacun est un, en son intérieur, s’il est
unité et cohérence entre pensée, parole et acte. Le Christ, Parole de Dieu et parole de l’homme, est cette
unité parfaite, cette cohérence absolue.
4. Chemin de sens
-
la parole personnelle /la parole devant le groupe, la parole a un sens en groupe : la parole est
toujours personnelle car elle part d’un je. La parole est toujours relation car elle s’adresse à un tu dont elle
espère la réciprocité. La parole devant un groupe a vocation, comme devant la personne unique, à
construire l’être de l’autre. Dieu donne au monde sa Parole : il voit l’humanité une et elle est appelée à
devenir une dans l’Un : le Fils.
« J’aimerai tant faire l’éloge du silence !
Non pas le silence vide et ténébreux mais ce silence qui ouvre à la liberté d’une parole
possible avec l’autre.
Pas de malentendu, de parole détournée, falsifiée.
Pas de bavardages inutiles. Pas de mots qui enferment, qui étiquettent, de mots vains et
creux.
J’aimerai tant faire l’éloge du silence où peuvent surgir toutes mes interrogations, mes
doutes, mes certitudes, mon essentiel.
Contemplation/méditation qui ne dure que le temps que la parole arrive.
Alors avant que dire, je peux peser le mot, le retenir pour qu’il s’ajuste à l’autre comme une
pierre précieuse au métal qui la sertie , non pas pour instrumentaliser la parole si ce n’est
pour qu’elle remplisse sa fonction de construction de la relation.
J’aimerai tant faire l’éloge du silence où peuvent surgir toute mes colères, mes révoltes, où
je peux demander à Dieu pourquoi il se tait quand des enfants souffrent, meurent, quand
l’injustice et l’arrogance gouvernent, quand les mots ne servent plus qu’à faire mal et que la
parole est détournée au profit du cynisme, de l’intolérance, de la domination du faible par le
fort. Un silence qui fait toute sa place à Sa Parole, parole qui reconstruit, qui invite, qui fait
confiance, Parole aimante.
Un silence comme une pause en musique, un silence qui n’est pas vide, pas vide de sens, un
silence qui donne du rythme au temps qui passe.
Dans l’école aujourd’hui c’est le temps de dire, un jeune a poussé au-delà de toute limite le
dire et le faire qui contreviennent au règlement, à l’engagement pris. Conseil de discipline.
Quel luxe ! C’est d’abord le chef d’établissement qui parle. Luxe de pouvoir regarder le
visage qui se ferme, la tête qui s’incline ou le regard qui devient arrogant, dernier rempart
de la fragilité de l’enfance face au monde des adultes. Un temps de silence où il est possible
d’essayer de comprendre, de s’interroger : mais c’est quoi son vrai problème ?
Un silence qui peut laisser la place à une parole qui restaure, qui réintègre, qui se risque, qui
voudrait tant être juste.
« Au commencement était le verbe »… Non au commencement était le silence, matrice
insolente de tous les possibles.
Je peux dire……ou plutôt j’aimerai dire ou encore si je pouvais te dire…. »
5. Chemin d’éternité
(Evangile selon saint Jean ch1 1-14)
Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était auprès de Dieu, et le
Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu.
Par lui, tout s'est fait, et rien de ce qui s'est fait ne s'est fait sans lui.
En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres,
et les ténèbres ne l'ont pas arrêtée.
Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean. Il était venu comme témoin, pour
rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui.
Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage.
Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. Il était
dans le monde, lui par qui le monde s'était fait, mais le monde ne l'a pas reconnu. Il est
venu chez les siens, et les siens ne l'ont pas reçu.
Mais tous ceux qui l'ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir
devenir enfants de Dieu.
Ils ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d'une volonté charnelle, ni d'une volonté
d'homme : ils sont nés de Dieu.
Et le Verbe s'est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu'il
tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.
Ensemble Scolaire Bury-Rosaire
PAROLES DE VIE – PAROLES DE RESURRECTION
Nous sommes entrés dans le thème en essayant d’apprivoiser le mot
« résurrection » et en l’opposant au mot « réincarnation ».
Résurrection = passage, telle l’adolescence, éclipse intemporelle
entre l’enfant et l’adulte.
L’exemple de Sylvie, élève arrivant « démolie » d’une classe de 2d
générale, se reconstruisant au Lycée Professionnel dans des classes de
BEP Carrières Sanitaires & Sociales, poursuivant à Fénelon en 1ère
STSS, nous a interpellé.
Seconde chance, renaissance, résurrection ?
Au quotidien, quelles formes prennent les paroles de vie ? A qui
s’adressent-elles ?
De l’adulte vers les jeunes… de quels adultes ? Les professeurs, les
personnels mais aussi les « témoins » extérieurs.
Regards, écoute, bienveillance, confiance – je crois en toi-,
reconnaissance – tu es important pour moi-, tendresse pour les plus
faibles ;
Mais aussi : je n’ai pas la solution, le changement est en toi.
Je te donne du temps, le temps de l’apprentissage, le temps de la
construction, le temps de la reconstruction. Tels ces élèves qui prennent
le train du CP en début d’année, certains montent dans un tortillard,
d’autres dans un Corail, d’autres dans un TGV, tous arriveront à leur
propre destination au 2ème ou 3ème trimestre voire au premier trimestre du
CE1… Pour y arriver, certains se seront dépassés, d’autres seront
restés dans le ronronnement du train.
Les mots justes, ceux qui sont adaptés au jeune qui les reçoit, au bon
moment, ceux qui sont vrais dans la bouche de l’émetteur, ceux qui
créent la véritable relation. Utiliser la médiation, le recul, éviter que ce
soit la même personne qui est dans le conflit et qui sanctionne.
Des jeunes vers les jeunes
Quelle joie d’entendre un jeune apostropher un camarade en reprenant
les propos d’adultes : « mais si, tu vas y arriver, tu peux y arriver ».
Délicatesse du regard, groupe qui se construit, qui partage dans des
débats organisés (y compris pendant les cours, type ECJS), des projets
construits, des Projets d’Action Educative partagés permettant
l’expression individuelle et collective (notamment le PAE des classes
terminales), des lieux et des temps d’exception : TAIZE, LOURDES, …
Des adultes vers les adultes, ici les adultes représentent les
enseignants, les personnels, les parents, les bénévoles des associations
…
« Si je pense en termes de problèmes, je suis collectionneur de
problèmes
mais
si je pense en termes de solutions, je suis collectionneur de
solutions… »
Acceptons d’entrer dans tout échange tout conseil, toute réunion en
valorisant les réussites… Cette dynamique positive recharge les
batteries des participants et aide à la résolution de problèmes.
Les paroles de vie rejoignent les attitudes, les postures…
Ne pas chercher à convaincre, chacun a raison dans son « monde »
notre changement personnel doit permettre le changement des autres
Doute, souffrance, abandon, deuil, mort … (passion du Christ)
PAROLES DE VIE, PAROLES DE RESURRECTION…
L’écoute,
Les mots justes,
Les postures de juste proximité,
Les créations de situations de débats,
Les valorisations des talents et des réussites,
Le dire et le faire,
La rencontre…
L’ESPERANCE !
En soi, en l’autre, la vie est belle !
D’une vie éternelle…
Saint Joseph, La Cordeille
« Parole de vie, Parole de résurrection
et paroles de vie, paroles de résurrection. »
Florilège de paroles échangées à Sainte Marie…(La Seyne)
(Groupe de Maristes en Education / 24.01.08)
« À l’entrée de ton cours, esquisse un sourire habillé d’Espérance, il
jaillira sur ta classe.
Aie un regard nouveau, un regard de vie, un regard qui remet debout, après
des paroles de vérité.
Des mots qui disent très souvent nos limites, mais des mots qui sont aussi
des fenêtres, des portes vers la vie quand ils savent encourager, quand ils
font silence pour écouter, quand l’autre devient plus important que moi.
À l’I.S.M, à l’heure des maristes en éducation c’est l’occasion de se
retrouver en petit groupe pour partager une parole différente, une parole
qui nous construit, une parole qui nous dynamise. Merci pour ce vent
d’Espérance qui traverse notre quotidien. »
« Qu’est-ce que la parole de vie ?
C’est le sourire d’un élève après avoir réussi, c’est la petite flamme que l’on voit au fond de ses
yeux quand il comprend ce que nous lui disons. »
« L’annonce brutale du suicide de l’une de leurs camarades a plongé le groupe d’élèves dans le
chagrin, le doute, le questionnement.
Les adultes qui les entourent leur ont proposé de se retrouver à l’oratoire pour un temps de
recueillement, de paroles où chacun exprimait son ressenti.
Puis un temps de prière a permis une parole d’Espérance. »
« Quels que soient
propice, une parole
parole de vie et de
permette la venue de
les propos tenus, il est nécessaire qu’à un moment
soit dite qui soit porteuse d’Espérance, qui soit
résurrection pour celui à qui elle s’adresse, qu’elle
l’être que Dieu nous communique. »
« Parole de vie, paroles de résurrection,
Paroles de vérité, paroles de renouveau,
Paroles rassurantes, sourires de bienvenue,
Où croire, espérer, aimer seront les véritables forces de l’acte d’éduquer.
Où tous les cœurs seront convertis à l’Espérance. »
« Ce que je pense de la parole :
La parole exprime normalement « les pensées du cœur », elle accompagne donc
toutes les relations humaines. Pourtant, trop souvent, la parole ne correspond pas
au cœur, par intérêt, ou pour nuire, elle peut cacher la vérité ; comme dans le
mensonge ou la calomnie. D’autre part, il existe un fossé entre celui qui parle et
celui qui reçoit cette parole. D’où la difficulté d’une « parole vraie ».
La parole comme vecteur de transmission :
Transmettre, c’est passer à autrui un dépôt après l’avoir soi-même reçu d’un autre.
Cette transmission s’opère à l’aide d’une chaîne orale ou écrite. La parole, qu’elle
soit donc orale ou bien écrite reste le seul vecteur de communication, et de lien. »
« Oser une parole de vie dans notre établissement, c’est refuser
d’accorder ses mots au conformisme ambiant, à la « parole de
mort » qui enferme le jeune dans son présent sans le placer dans
une perspective d’Espérance dont nous ne sommes pas les
maîtres.
Oser une parole de résurrection dans notre établissement, c’est
accepter une parole de vérité qui libère le jeune de l’échec en le
mettant debout face à d’autres possibles.
Oser ces Paroles de Vie, de Vérité, de Résurrection c’est enfin
reconnaître qu’elles ne nous appartiennent pas mais qu’elles
viennent d’un Amour, celui de Dieu, qui a vaincu la mort. »
« Parole de vie, parole de résurrection _
Se mettre à l’écoute de cette parole dans notre vie, c’est se confronter à
nos propres limites, c’est entrer dans la foi et accueillir la vie que Dieu
nous donne.
Dire une parole de vie, c’est ne pas craindre l’échec, c’est sans doute
accueillir en ce lieu la vie qui habite le jeune pour traverser, pour
grandir... »

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