IPSI - BTC
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Les Initiatives Populaires de Solidarité Internationale Quel rôle dans la coopération au développement ? Infocycle CTB 8 juillet 2014 Julie Godin, aspirante F.R.S.-FNRS Université de Liège 1 PLAN de l’exposé 1. « IPSI » et « 4e pilier » : de quoi parlons-nous ? 2. Portrait-robot des IPSI à Bruxelles et en Wallonie 3. Légitimité des IPSI : éléments et enjeux 2 « Initiatives populaires de solidarité internationale » (IPSI), c’est quoi ? Première partie – Précisions de définition 3 La coopération belge au développement Bilatérale directe (Etat – Etat) Multilatérale (OI) Bilatérale indirecte (Coop. non gvtale) Initiatives du « 4ème pilier » de la CAD 4 ? Le 4ème pilier de la CAD (Develtere, 2005) • Mouvements sociaux (mutuelles, syndicats, etc.) • Ecoles (secondaires, supérieures) & Universités • Mouvements confessionnels (paroisses, CAL) • Mouvements de jeunesse (scoutisme, maisons de jeune, ...) • Institutions culturelles (centre culturels, théâtres, ...) • Entreprises, coopératives, fondations • Hôpitaux • Pouvoirs locaux et régionaux (communes, provinces, …) • Particuliers (associations de fait / ASBL) IPSI • Etc. 5 6 Source : De Bruyn & Huyse, 2009 L IPSI ? Définition 1. Initiatives privées Menées par des particuliers dont le statut professionnel n’est pas défini par cette activité caractère bénévole • 2. Fait associatif plus ou moins formalisé Association de fait ou ASBL / dont OSIM • 3. Solidarité internationale : pratiques variées qui s’inscrivent… • dans une logique humanitaire ; • dans une logique de développement ; • Soutien technique et professionnel • Partenariat et échange culturel 4. Non subsidiées de manière récurrente par les pouvoirs publics • Fonctionnent majoritairement voire exclusivement sur fonds propres Transversalement : échelle d’intervention réduite et ancrage local 7 ONG, IPSI… Quelle différence ? ONG IPSI • Agrément de base (depuis 1976) et agrément programme (depuis 2006) • Revenus supérieurs : de 190Mio (MSF) à une centaine de milliers d’euros • 108 ONG agréées au 1/02/2014 (dont 58 francophones et 24 nationales) • ACODEV : plateforme ONG francophones / NGO-Federatie : Plateforme ONG néerlandophone • Pas d’agrément préalable. Pas de reconnaissance publique • Revenus faibles < 100.000 euros. Mais réseau social qui peut être fort. • 620 IPSI (Wallonie et Bruxelles) au 1/11/2010 • FASI créée le 1/12/12 avec 23 associations membres fondateurs. 8 De plus en plus d’IPSI ? • Difficile à dire… • Taux de natalité et de mortalité importants d’initiatives parfois très ponctuelles. • Les ONG d’aujourd’hui ont été IPSI hier. • Système d’agrément existe depuis 1976 : jusque là pas de distinction ONG / IPSI. • Avant d’être agréée, l’association fait ses preuves : IPSI avant ONG. • Par contre, les IPSI font partie d’un mouvement plus vaste de « démocratisation » de la coopération (4e pilier) dans un nouveau contexte de l’aide… 9 Potentiels freins et accélérations pour les IPSI Evolutions dans le champ de la coopération internat. • Mutations sociétales multiples OMD, Déclaration de Paris : efficacité de l’aide • Concomittance des crises globales Alignement, appropriation, harmonisation, résultats, redevabilité mutuelle Basculement du centre de gravité vers le Sud Professionnalisation des acteurs, effet de levier & concentration de l’aide • NTIC • Explosion de la mobilité (tourisme, voyages d’affaire, migrations, …) • Croissance du nombre de catastrophes naturelles et dues à l’homme • Société du risque et conscience globale • Réactivation d’un discours dénonçant les inégalités Nord/Sud : « néotiersmondisme », mouvements « alter »; « indignés »… • Etc. • • Nouvelles dynamiques dans l’aide privée au Nord • • Co-dvlpt, « redécouverte » du migrant et de l’importance des flux financiers Impact de l’ED ? 10 Définitions de l’objet, enchevêtrement de conceptualisations… Associations locales de SI (France) Porteurs de micro-projets de SI (France) Initiatives citoyennes de SI (CASIW) Particuliere initiativen (Pays-Bas) IPSI ASI (FASI) Do it yourself development organisations (DIYDO) (USA) Micro-ONG, petites ONG (France) Coopération de proximité (Québec) 11 Vous avez dit initiative « populaire » ? « Populaire » : terme imprécis et ambigu… mais riche en questionnements 1. Popularisation de la CAD ? Observe-t-on un élargissement de l’audience pour la solidarité internationale? 2. « Démocratisation » de la CAD ? « Ce n’est plus seulement une affaire de pros ! » Réflexion sur la place et la participation du citoyen. 3. Existence d’une « culture populaire » du développement ? D’un espace distinctif à l’aide instituée ? 4. De populaire à populiste ? • Sens 1 : dérives paternalistes ? • Sens 2 : réactions à un populisme altérophobe ? 12 « Il y a un potentiel considérable de gens qui sont prêts à s’impliquer et qui ne demandent pas à être rémunérés. Est-ce qu’ils sont moins compétents que des gens qui sont engagés par une structure reconnue comme ONG de développement ? » (IPSI Sénégal, création 1996, président) 13 Petit portrait-robot Partie 2 - Les IPSI à Bruxelles et en Wallonie 14 • Source : enquête par questionnaire réalisée en 2010 • Résultats synthétisés dans un article publié dans la revue Mondes en Développement (2013/1, n°161). • 620 IPSI identifiées au 1er novembre 2010 pour l’espace Wallonie-Bruxelles • Taux de réponse à l’enquête : 28% (soit 171/620) • Répartition sur l’ensemble du territoire mais phénomène plutôt urbain. 15 Qui sont les fondateurs ? • Des hommes et des femmes (pas de domination d’un sexe) • …d’âge mûr (79 % ont plus de 44 ans) • ... en majorité très instruits • la moitié des répondants n’ont pas d’activité rémunérée (70% d’entre-eux sont (pré-)pensionné/es) 16 Principaux canaux d’engagement • « Le fait d’avoir vécu dans un pays du Sud à une période donnée de votre vie » (37% des répondants) • « Les liens que vous entretenez avec un membre de votre entourage (ex. amis, famille, pasteur) au Sud » (36% des répondants) • « Les liens que vous entretenez avec votre pays d’origine » (23% des répondants) • « Un voyage touristique dans un pays du Sud » (21% des répondants) Prépondérance de l’expérience directe préalable (idem création d’ONG) et caractère personnel de l’engagement qui perdure. 17 « Le président a fondé cette association suite à une demande d’adoption que lui et sa femme avaient déposée pour des enfants indiens. Mais il y avait des problèmes de documents, ça n’avançait pas. Il s’est donc rendu en Inde pour faire avancer le dossier, ce qu’il a fait avec succès. Mais une fois sur place, il s’est rendu compte de la grande misère là-bas, des enfants qui n’étaient pas scolarisés, qui avaient faim... Il s’est dit ‘il faut que l’on fasse quelque chose, on doit les aider’ ». (IPSI Inde, création 1981, vice-président). « C’était un peu le coup de foudre qu’on a eu tout les deux pour le pays. On ne connaissait pas du tout l’Asie et on n’était pas spécialement tenté par l’Asie à la base, on m’a proposé de faire un mémoire là et je suis revenue de là vraiment amoureux du pays. » (IPSI Laos, création 2009, président). « Au départ ce sont des médecins d'origine congolaise établi en Belgique, qui retournaient pendant leurs vacances pour faire des missions bénévoles. Sur place au Congo, il y avait d'autres médecins spécialistes congolais, amis et collègues des médecins venus de Belgique. Sensibilisés par cet idéal de générosité, ces spécialistes congolais ont décidé de les accompagner pour travailler comme bénévoles dans les hôpitaux extra urbains. Tout cela se faisait de manière informelle et tout a fait personnelle. Après avoir travaillé quelques années de façon informelle, le président de Cap Santé a décidé avec quelques autres de passer de l'informel au formel en créant une association. » (IPSI migrants, RDC, Cameroun et Burundi, création 2002, coordinateur). 18 Pourquoi créer une IPSI ? • Manque de confiance vis-à-vis des ONG agréées • « Où va mon argent ? » (1 euros donné = 1 euro dépensé dans les projets) • Volonté d’être maître à bord • Relation directe avec le partenaire Sud • Fermeture (volontaire ou contrainte) des ONG Importance des renoncements… par rapport aux « bénéfices » personnels ? 19 + Souvent statut ASBL (formalisation rapide) Souci de transparence financière : « Nous l’avons fait pour pouvoir déposer nos livres comptables afin qu’ils soient ouverts à tous, et tous ceux qui veulent savoir comment on gère l’association ont un regard sur les comptes. Nous sommes pour la transparence de nos compte afin que les gens sachent aussi, s’ils le veulent, où va l’argent qu’ils nous donnent, c’est une manière pour eux d’avoir un accès direct à nos finances. Parce que c’est sûr que les gens ont toujours des doutes, ils peuvent se dire que nous n’utilisons pas bien leur argent. » (IPSI Inde, vice-président) Exonération fiscale : « L’exonération fiscale nous permet d’avoir plus de parrains et marraines car le coût moyen par enfant par mois est de plus ou moins 40 euros (…). Je crois qu’on aurait moins de parrains si on n’avait pas cet ‘argument de vente’ vais-je dire....On doit renouveler l’exonération tous les 3 ans, si on ne l’a pas les 3 années qui viennent, je crois que l’on perdrait certains parrains, ce ne serait pas une bonne chose. Bon on a une relation de confiance avec eux, mais vous savez... au niveau financier, ça change très vite, un jour vous pouvez donner, le lendemain vous n’avez plus assez, et à ce moment là, sans l’exonération, c’est fini ». (IPSI Sénégal, création 1989, trésorier) 20 Qui composent les IPSI ? • Autour de l’initiateur gravite en moyenne une demi-dizaine de personnes actives. • Importance du bénévolat : 85% des IPSI n’ont pas de salariés. • L’âge moyen des membres et bénévoles qui composent les IPSI interrogées < celui des initiateurs eux-mêmes. 21 Des cercles restreints et conviviaux : « Déjà, c’est nos deux amis qui sont venus nous trouver parce qu’on ne voulait pas mettre des gens dans le projet qui n’en n’avait pas vraiment envie. On en parlait un peu autour de nous et c’est eux qui sont venus nous dire qu’ils étaient intéressés » (IPSI Laos, création 2009, président) « Nous sommes de très bons amis, chaque fois que l’on organise quelque chose, c’est toujours comme ça, on s’amuse vraiment bien, et puis des fois comme aujourd’hui on se rassemble encore et la fête continue en quelque sorte.» (IPSI Inde, création 1981, viceprésident) Un engagement parfois difficile à maintenir : « Au fur et à mesure, heu, ceux de maintenant ne sont plus ceux du début , y’en a aussi qui ont baissé les bras parce qu’ils voyaient que ça ne bougeait pas assez vite et quand on ne connait pas l’Afrique, on est vite énervé.. Et bon il fallait aussi suivre financièrement… » (IPSI Sénégal, création 2001, présidente). 22 Que font les IPSI ? • Activités : éducation et enfance + santé. • Terrain : Afrique centrale et de l’Ouest prioritairement. « A Hyderabad, on a pu créer un home qui accueille pour le moment 180 enfants qui sont pris en charge de A à Z, c’est-à-dire qu’à partir de l’âge de 6-7 ans, ils sont logés, nourris, éduqués, soignés, habillés sur place. Lorsqu’ils arrivent à un âge où les études d’humanités inférieures se terminent, ils vont dans des écoles d’humanités supérieures à l’extérieur. Mais les enfants restent dans le home jusqu’à ce qu’ils aient trouvé un emploi ou que les familles les reprennent. » (IPSI Inde, création 1981, vice-président) « Nous avons conçu ces puits à raison d’un par an. Il aurait été difficile pour moi d’en faire plus car cela me prend beaucoup de temps et comme je travaille à côté comme architecte indépendant et pour une entreprise, j’ai peu de temps disponible. » (IPSI Sénégal, création 2006, président). 23 Les Bolongs 24 ASBL Kabongoye 25 Ecoles de Brousse au Sénégal (EBS) 26 Aide Dentaire aux centres Sanitaires en Nécessité (ADSN) 27 Avec quels moyens ? • Revenus : la moitié des IPSI fonctionne avec moins de 15.000 euros/an. Une IPSI sur 7 dispose d’au moins 50.000 euros. • Fonds propres comme première source de financement. Une IPSI sur 4 obtient des petits subsides (communaux, provinciaux, WBI et Loterie Nationale essentiellement). 28 29 Récolte de fonds : «Il y a toutes sortes d’actions pour récolter des fonds, comme le souper indien annuel que nous organisons à Malmédy. On fait des repas, des fêtes, des journées karting, des ventes de vin, le marché de Noël à Welkenraedt... » (IPSI Inde, création 1981, vice-président). Obtention de subsides, de manière indirecte : « Il faut dire aussi que nous avons déjà un petit peu d’expérience, et même une expérience certaine, avec l’action qu’on a menée avec l’implantation du centre de formation professionnelle de Fissel où là nous avons quand même obtenu indirectement par la commune de Bièvre un financement significatif de la WBI. Et donc là on a été obligés de… bon, c’est nous qui portions le projet mais officiellement c’était la commune de Bièvre. » (IPSI Sénégal, création 1996, président). Lourdeurs administratives : « C’est aussi la ’paperasserie’ qui nous étouffe. On ne reçoit pas d’aide mais on a des comptes à rendre à l’administration, à la TVA... Rien que le bilan annuel qui doit être fait avec une précision millimétrique. On n’a pas peur de tout cela, mais ce sont des contraintes qui nous coûtent du temps et de l’énergie car ce sont beaucoup de documents, de rapports à rendre, et tout ce temps, on pourrait l’utiliser autrement, par exemple en faisant des réunions plus souvent pour trouver de nouveaux projets de récoltes de fonds... » (IPSI RDCongo, création 2004, présidente). 30 Une question de légitimité Partie 3 – Regards sur quelques enjeux 31 « Les bonnes intentions, ça ne suffit pas ! » « La solidarité internationale, ça ne s’improvise pas ! » « Et les compétences, dans tout ça ? » Quelles compétences pour mener des activités de solidarité internationale ? Gestion, organisation Montage de projets et contexte CAD Compétences Connaissan ce du terrain 33 Qualités humaines Atouts des IPSI (vus par elles-même) • Complémentarité: « combler les trous » • Rencontrer les populations les plus démunies, celles qui « échappent » aux autres acteurs • Réduction des contraintes administratives et absence de frais de fonctionnement (1€ ici = 1€ là-bas) • Coopération plus « directe » • Pratiques de SI qui s’expriment dans des relations de proximité • Projets au plus près des bénéficiaires // demande locale identifiée • Capacité de mobilisation de fonds auprès de leurs réseaux locaux • Flexibilité et autonomie dans l’action 34 • Visibilité concrète sur le terrain pour des objectifs et des résultats atteints plus rapidement « Nous travaillons depuis bientôt trente ans, on a une certaine réputation, les gens savent que nous sommes sérieux et ils savent où va leur argent ». (IPSI Inde, création 1981, vice-président) « Le fait que ce soit à moindres coûts, ça nous oblige, si vous voulez, à ce que chaque franc ait son importance. Et comme on n’a pas beaucoup de moyens au départ, ça nous donne une force, celle de dire à ces gens écoutez, nous n’avons pas beaucoup de moyens, nous sommes prêts à vous aider mais à la condition que vous mettiez aussi la main à la pâte. » (IPSI Sénégal, création 1996, président). « Et vous savez quand il y a des touristes, ils vont dans les petites villes, ils ne vont pas dans la brousse, dans les campagnes, donc eux ils passent à côté de tous les gens des campagnes, ils n’ont rien. » (IPSI Sénégal, création 2002, présidente). « On travaille avec des gens de la population locale et non avec des fonctionnaires de Niamey. » (IPSI Niger, création 2005, président). « Si on est rationnel dans ce genre de chose, on reste à la maison. Il faut tomber dans une relation de confiance et d’amitié, sinon, ça ne marche pas. » (IPSI Niger, création 2005, président). 35 Perception des IPSI par les ONG IPSI • ONG Motivation sympathique, engagement, bon cœur. • Plus professionnelles (compétentes) : attitude de recul (moins de sentiments, plus de neutralité) et recours à des outils, des techniques • Expérience de terrain + forte. • Expertise locale car responsabilisation du partenaire. • Post-colonialisme : fini le paternalisme, vive la responsabilisation …mais accompagnées : • d’un manque de compétences (manque de professionnalisation) ; • d’une faible capacité financière (pas d’effet levier) ; • d’une faible capacité d’intervention au Sud (manque d’efficacité et finalement d’impact). 36 La frontière entre ONG et IPSI n’est pas si étanche… • Regard diachronique: ONG IPSI • Relativiser la confrontation qui opposerait professionnalisation et engagement militant • Secteur ONG non dénué d’un « esprit associatif » • Certaines IPSI entrées dans le processus de professionnalisation par la salarisation (reste résiduel) • Agrément ONG ≠ durée indéterminée • Réforme récente sur l’agrément et le cofinancement des ONG 37 Effets des actions menées ou soutenues par les IPSI 1) Au Nord • Les IPSI, actrices d’éducation au développement ? Pas vraiment. Volet peu développé et IPSI peu conscientes de leur potentiel. 2) Au Sud • Grande variété de situations et d’impact. • Importance des relations interpersonnelles entre « ipsieur » et hommes/femmes de confiance au Sud. Fragilité du partenariat et de l’engagement. 38 Quelques enjeux de l’intervention des IPSI au Sud • Manque de coordination sur le terrain (harmonisation) • Manque de prise en compte des politiques publiques nationales, régionales et locales (alignement) « On n’a jamais eu de problème mais on ne travaille pas ni avec l’Inspection, on leur rend compte de ce qu’on fait, on ne travaille pas avec la commune, on travaille directement avec les directeurs d’école, avec les entrepreneurs qu’on a choisis, avec les corps de métier, mais il n’y a aucune interférence, et on n’a jamais voulu confier de l’argent. » (IPSI Sénégal, création 2002, présidente). 39 Quelques enjeux de l’intervention des IPSI au Sud • Formes partenariales diversifiées • Partenaire identifiable et distinct des bénéficiaires ? « C’est l’école. On n’a pas de partenaires. Bon, on a Césaire qui est là, qui va faire des démarches pour nous, par exemple quand on rémunérait les enseignants pour les cours de rattrapage, bon ben c’est Césaire qui tous les mois allait les payer parce qu’on ne laisse jamais qu’un strict minimum, pour les projets définis, sur notre compte en banque là-bas et c’est toujours sous double signature. Il vaut mieux éviter les tentations. » (IPSI Sénégal, création 2002, présidente). • Soutien à un partenaire préexistant ? « Ce que je voulais rajouter quand madame dit "ça vient de leur demande", tout-à-fait d’accord que d’abord ça doit être une demande d’eux, mais ils doivent avoir commencé à faire quelque chose. Alors, c’est possible d’essayer d’aider. » (IPSI multi-pays, 1985, présidente). 40 Quelques enjeux de l’intervention des IPSI au Sud • Dépendance financière / pérennité / manque d’impact « C’est du colonialisme hein ça ! […] On dit qu’on fait du bien donc qu’on ne peut pas faire de tort. Mais on peut faire beaucoup de tort en faisant du bien. Par le non respect justement des populations, des croyances… or avec notre occidentalisme, finalement… ». (IPSI commerce équitable, création 2007, présidente). 41 Quelques enjeux de l’intervention des IPSI au Sud • Un difficile équilibre entre la confiance et… le contrôle ? « Une relation de confiance s’est créée entre notre partenaire et toute l’équipe. Il faut une confiance, mais une confiance gérée, pas aveugle, je ne suis pas idiote ! Ils ont une autre mentalité que nous. Là où il y a de l’argent à prendre, ils sont là. » (IPSI Burkina Faso, création 2009, présidente). • Suivi et évaluation des activités • Besoins d’accompagnement en aval 42 Merci pour votre attention ! [email protected] 43