La phytothérapie dans l`ayurvéda

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La phytothérapie dans l`ayurvéda
LA PHYTOTHÉRAPIE DANS L’AYURVÉDA
Dhanvantari, la divinité associée à l'Ayurveda
Hitahitam sukham dukham ayustasya hitahitam
Manam ca tacca yatrokta ayurveda sa uccyate
L’Ayurvéda est la science qui englobe toute la durée de la vie, y compris les moyens d’existence bénéfiques et
nuisibles, la manière d’obtenir le bonheur et de connaître la source du malheur
Charaka Sutra Sthhana l :41
Proyajanam casya swasthasya swasthya raksanam
Aturasya vikara prasamanam ca
Le but de l’Ayurvéda est de maintenir la santé chez l’être sain et de guérir les maladies chez l’être malade
Charaka Sutra Sthana 30 :26
Mémoire de formation HIPPOCRATUS
Emmanuelle DIOT, pharmacien
Octobre 2011
SOMMAIRE
I) Introduction…………………………………….……………………………p.3
II) Qu’est ce que l’Ayurvéda ?...........................................................................p.5
III) Les principes de la phytothérapie ayurvédique…………………….…….p.10
IV) Exemples de plantes et applications des principes ayurvédiques……......p.15
a) le pissenlit………………………………………………………...………..p.15
b) le curcuma…………………………………………………………………p.17
c) L’amla ou l’amalaki……………………………………………….. ……..p.18
d) L’ashwagandha………………………………………………….………..p.20
V) Conclusion……………………………………………...…………………p.22
VI) Bibliographie……………………………………………………………..p.23
VII) Glossaire des termes en sanskrit………………….……………………..p.24
VIII) Annexes- Caractéristiques de la médecine ayurvédique…………
…p.27
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I) Introduction
L’Ayurvéda est une médecine « traditionnelle » issue des Vedas, textes fondateurs de la
civilisation de l’Inde ancienne, datant de plus de 3000 ans avant J-C. Reconnue
scientifiquement en Inde, au Sri Lanka et au Népal, pour son efficacité, la tradition
ayurvédique s’est développée et perpétuée au fil des siècles. Son influence est vaste, ses bases
théoriques ont servi d’inspirations aux Chinois, Arabes, Grecs et aux écoles de médecine
romaines. La médecine occidentale moderne a fait siens certains concepts ayurvédiques, de
même que beaucoup de méthodes de santé dites alternatives qui se sont développées
récemment comme l’homéopathie, la naturopathie, l’aromathérapie. L’influence de ces
principes fait que l’Ayurvéda est parfois reconnue comme la « mère de la médecine » et
demeure encore très vivace en Asie du Sud. L'Ayurvéda est reconnu par l’OMS en tant que :«
médecine traditionnelle incluant différentes pratiques, approches, connaissances et croyances
en matière de santé, utilisant des médicaments à base de plantes, d'animaux et/ou de
minéraux, des thérapies spirituelles, des exercices et techniques manuelles, appliqués seuls ou
en combinaison, dans le but de maintenir le bien-être ainsi que de traiter, diagnostiquer ou
prévenir la maladie ». En France, elle n’est encore pratiquée que dans son approche bien-être.
Aujourd’hui, à l’heure où le monde médical se penche vers ces médecines dites
« traditionnelles », où l’être humain des pays développés cherche au-delà du confort matériel
des sources de bien-être, l’Ayurvéda connaît un vif regain d’intérêt à travers le monde.
En Inde, l’univers entier est considéré comme étant uniquement conscience pure ou
intelligence divine. Les plantes jouent un rôle important dans la création puisqu’elles sont
vivantes et conscientes. L’Ayurvéda, nous fournit la structure pratique présentant ce concept
de relation existant entre la conscience des plantes et celles des humains. Elle offre de
nombreux avantages dans sa façon d’aborder la phytothérapie. Plus de 80% des remèdes
standards utilisés proviennent des plantes. Cette connaissance, utilisée traditionnellement de
façon ininterrompue depuis plus de 5000 ans, intéresse l’herboriste occidental sur divers
points.
Pour comprendre les fondements de la phytothérapie ayurvédique, il est primordial de
comprendre ceux de l’Ayurvéda, qui se basent sur l’observation de la nature. Nous verrons
donc dans un premier temps quels sont ces fondements, en sachant que le sujet est si vaste,
qu’en si peu de pages il ne pourra être qu’incomplet. Dans un deuxième temps, un point sera
fait concernant les particularités de la phytothérapie ayurvédique par rapport à la
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phytothérapie occidentale. Pour finir, quatre plantes seront décrites pour mettre en lumière les
particularités de cette phytothérapie. P
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II) Qu’est ce que l’Ayurvéda ?
L’Ayurvéda, la science médicale la plus ancienne connue au monde, est apparue en Inde,
il y a plus de 5000 ans. Les sources écrites de cette science se trouvent dans les Vedas. Ces
ouvrages savants qui remontent à L’Antiquité renferment une connaissance pratique et
scientifique sur une grande variété de sujets tels que la philosophie, la logique, l’ingénierie,
l’agriculture, l’économie, la politique et un de ces aspects est la santé : l’Ayurvéda.
La tradition raconte comment les Rishis védiques, ces sages à la conscience pleinement
éveillée, qui vivent dans l’Être, dans la connaissance pure, se rassemblèrent aux temps
anciens pour mettre en œuvre le pouvoir infini de la nature afin d’aider l’humanité souffrante.
Ils se rassemblèrent pour méditer ensemble. Et dans cette conscience collective illuminée, ils
eurent la révélation de l’Ayurvéda, la science de la vie, la voie de la santé, de l’éveil et de la
paix pour les êtres humains. L’Ayurvéda est donc l’expression d’une perception directe des
lois de la nature, elle n’est donc pas le fruit de recherches, hypothèses, expérimentations et
autres approches qui nous sont familières en science moderne. La connaissance védique fut
donc mise par écrit, en sanskrit, l’ancienne langue de l’Inde. Le savoir ayurvédique répandu
par les textes en fut extrait par les érudits de l’Ayurvéda, puis compilé en Samhitas. Trois
Samhitas majeurs ont survécu jusqu’à nos jours dont le Charaka Samhita qui traite des
concepts fondamentaux, de la maladie et des plantes médicinales.
Le mot Ayurvéda vient du sanskrit et se compose de deux éléments, « ayus » (vie, « Ayus
est l’union du mental, du corps, des sens, de l’âme. Elle est énergie et vitalité. Elle est
éternelle » Charaka Sutra Sthana l :42) et « veda » (science, connaissance). C’est pourquoi
l’Ayurvéda est également qualifié de « science de la vie », « science de la longévité »,
cherchant à établir un équilibre entre l’âme et le corps, les sens et l’esprit. La connaissance
védique met l’accent sur le principe d’équilibre du corps et de son harmonie avec
l’environnement.
Pour bien comprendre cette science, il est nécessaire de décrire ses principes
fondamentaux. L’Ayurvéda considère l’univers comme la subtile alliance de cinq éléments :
la terre, l’eau, le feu, l’air et l’éther. L’être humain, un microcosme de ce macrocosme est lui
aussi constitué de ces cinq éléments cosmiques, dans une proportion qui est propre à chaque
individu.
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L’Ayurvéda considère que l’être humain est non seulement un corps physique, mais avant
tout un être qui vibre de sentiments, un être affectif, un être mental, un être psychique et
spirituel en route vers le changement et la transformation. L’Ayurvéda donne toujours une
vision holistique de l’être humain. Tout est lié avec tout, et tout s’influence mutuellement : les
sentiments, la raison, le corps, l’environnement dans lequel nous vivons, aucun des aspects de
la vie ne peut pas être considéré de manière isolée ou ignoré. Cette approche ayurvédique est
très différente de l’approche occidentale conventionnelle. L’Ayurvéda est un programme
d’existence, qui s’occupe de chaque domaine de la vie humaine et rétablit l’équilibre entre
tous ses éléments.
L’Ayurvéda propose des outils pratiques et concrets, ancrés dans le quotidien, tels que
l’alimentation, la détoxification par différentes techniques de purification, le yoga et les
exercices respiratoires, la méditation, les mantras, l’utilisation de remèdes à base de plantes
ou de minéraux, l’aromathérapie, le massage ainsi que d’autres méthodes de guérison
holistiques comme l’astrologie védique.
Bien que l’Ayurvéda se base sur l’observation du fonctionnement de la nature pour
comprendre les aspects physiques et non physiques de la vie. L’intelligence ou l’énergie de la
vie appelée « prana » ne peut pas être mesurée par les sens ou par les moyens de la
technologie moderne. L’Ayurvéda reconnaît que la plupart des aspects de la vie ne sont pas
physiques et ne peuvent donc pas s’étudier objectivement. Nous sommes donc contraints
d’aborder cette science avec une approche parfois plus subjective ou intuitive, l’Ayurvéda
étant un système de type énergétique.
L’un des principes fondamentaux de l’Ayurvéda est de considérer le microcosme à
l’image du macrocosme. En d’autres termes, l’infiniment petit, de l’être humain jusqu’à la
plus infime des molécules qui le composent, est le reflet de l’infiniment grand, des planètes ou
des galaxies dans le cosmos, et fonctionne selon les mêmes principes. Ce qui se passe dans le
monde et la nature se déroule de la même façon à l’intérieur de votre corps. C’est en
observant la nature et son fonctionnement que les Sages de l’Himalaya ont découvert le
principe des cinq états de matière ou cinq éléments, en sanskrit « Pancha Maha Bhuta »,
c’est-à-dire l’éther ou l’espace, l’air, le feu, l’eau et la terre. Ces états de matière, du plus
subtil au plus concret, sont présents sous différentes combinaisons en toute chose et donc,
dans le corps humain. C’est cette combinaison des cinq états de matière qui constitue les trois
« doshas » ou humeurs biologiques : vata (humeur biologique de l’air), pitta (humeur
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biologique du feu) et kapha (humeur biologique de l’eau). Chaque individu est constitué
d’une combinaison unique de ces trois doshas, déterminée au moment de la conception et qui
va représenter sa constitution natale, biologique ou nature première « prakriti »
Les trois doshas sont donc des forces biologiques intelligentes qui se manifestent dans
notre corps et gouvernent tous les processus, coordonnent et dirigent toutes les structures et
substances dans la physiologie humaine, sans exception. Lorsque les trois doshas sont en
équilibre, c’est-à-dire lorsque leur combinaison retrouve sa position initiale, qui est celle de
notre constitution, nous sommes en bonne santé. L’équilibre implique la santé. Cependant, si
notre mode de vie, notre alimentation, notre état psychologique ou émotionnel ou tout autre
facteur externe dérangeant notre organisme perturbent cet équilibre, nous rencontrons des
problèmes ou une situation de déséquilibre, qui peuvent, à terme, mener à la maladie. Le
déséquilibre implique la maladie. Cet état ou situation de déséquilibre temporaire est appelé
« vikriti » .C’est du maintien de l’équilibre des trois doshas que dépend l’état de santé de
l’individu ainsi que sa longévité. Ces différences physiques, psychologiques et émotionnelles
créent l’unicité de chaque être.
Dosha
Signification sanskrite
Etats de la matière contrôlés
Vata
Ce qui souffle
Ether
Ce qui bouge
Vent (Air)
Energie du mouvement
Pitta
Ce qui brûle
Feu
Ce qui transforme
Eau
Energie de la transformation
Kapha
Ce qui lie
Eau
Ce qui soutient
Terre
Energie de la cohésion
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Le mental est associé au corps dans le but d’obtenir santé et bonheur. Comme pour les
constitutions physiques, on dénombre trois constitutions mentales de nature différentes :
sattva, rajas, tamas. La constitution mentale, guna, qui prédomine affine et accentue le dosha
dominant. Les trois types de guna sont présents en chacun de nous à des degrés variés et
chacun peut se manifester dans différents contexte. Le guna n’est pas déterminé à la
naissance, à la différence d’un dosha, mais il est modelé par l’environnement et influencé par
le régime alimentaire. Chaque dosha physique peut afficher les caractéristiques de n’importe
quel guna mental. Ces trois guna sont :
-sattva : qualité de clarté, d’harmonie, de pureté, de bonté, essence spirituelle
-rajas : qualité de l’énergie, agitation et distraction, passion, action
-tamas : force cosmique de l’inertie, ignorance, obscurité, illusion
Bien sûr, les différentes constitutions peuvent varier à l’infini selon le degré de ces
proportions. C’est en connaissant sa propre constitution que l’on peut agir préventivement
pour le maintien de votre équilibre.
Tous les aspects de la vie étant liés, ils modifient constamment l’équilibre des doshas :
- le climat, l’âge de la vie, les saisons, l’heure de la journée
- les pensées et les émotions ;
- les impressions sensorielles ;
- les substances que nous ingérons ou avec lesquelles nous sommes en contact (alimentation,
boissons, produits chimiques…)
Une journée passée sous la pluie froide, sans être couvert, va très certainement amener un
rhume en augmentant de façon excessive l’élément eau dans le corps. Mais de la même façon,
une journée passée tête nue en plein soleil au mois de juillet n’épargnera pas de terribles maux
de tête, voire même une insolation : en termes ayurvédiques, une augmentation excessive de
la chaleur (ou élément feu) à l’intérieur de votre corps. De la même façon que le feu excessif
du soleil peut dessécher la terre, faire monter la température extérieure et brûler les cultures, il
va créer dans votre organisme une augmentation de chaleur, amenant une perte des fluides
vitaux, une sècheresse accélérée et des brûlures sur la peau…
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Lorsque nous sommes exposés de façon excessive ou à doses répétées à l’un de ces éléments,
un ou plusieurs doshas augmentent dans votre organisme et nous perdons l’équilibre de notre
constitution natale. En Ayurvéda, une notion essentielle à retenir pour comprendre cet effet
est : " Le semblable augmente le semblable "(loi du karma, de l’action), ou loi de cause à
effet, qui stipule que toute cause aura un effet de nature similaire.
L’assistance d’un professionnel de l’Ayurvéda est généralement fort utile pour déterminer sa
constitution. Lorsque de nombreux déséquilibres sont présents, vouloir se soigner seul est
souvent source de confusions, voire d’erreurs qui peuvent amener à l’effet inverse. Les
constitutions mixtes (exemple : kapha-pitta ou vata-pitta…) sont également plus difficiles à
équilibrer que les constitutions pures (kapha, pitta, vata) qui sont également plus rare.
« La maladie est fausseté » dit l’Ayurvéda, et toutes ses approches thérapeutiques reposent
sur la correction de cette erreur fondamentale de jugement et de perception.
L’approche thérapeutique de l’Ayurvéda consiste fondamentalement à stimuler l’intelligence
du corps, à éveiller la conscience de la personne pour rétablir l’équilibre et mettre en route un
processus d’élimination des blocages accumulés. Des thérapies spécifiques et très efficaces,
où on retrouve la phytothérapie, sont utilisées, la base est un processus visant à éliminer tout
ce qui empêche un fonctionnement équilibré. La nature sait gérer l’ensemble des processus
qui nous constituent. Le pouvoir de guérison est en nous. Rappelons le fameux précepte
d’Hippocrate : Medicus curat, Natura sanat : le médecin traite, la nature guérit.
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III) Les principes de la phytothérapie ayurvédique
Les préceptes de l’Ayurvéda préconisent d’utiliser des produits directement issus de la
nature, comme les fruits et les plantes fraîches, mais aussi de très de très nombreux remèdes
préparés à partir de plantes séchées. Les plantes médicinales, tant en Orient qu’en Occident,
ont été le premier agent médicinal dans les thérapies traditionnelles. En Orient, notamment en
Inde et en Chine, il s’est développé une science approfondie des plantes. L’Ayurvéda inclut ce
qui est certainement la science de phytothérapie la plus ancienne au monde. Ce système est
très vaste et nécessite souvent une traduction et une adaptation. Quelques personnes comme
le Dr David Frawley et le Dr Vasant Lad ont amorcé le travail de transmission de cette
ancienne science pour nos besoins contemporains. Plus de 80 % des remèdes standards
utilisés en Ayurvéda de nos jours proviennent des plantes, ce travail de transmission des
connaissances est donc vaste. A cause de la popularité de l’Ayurvéda depuis plusieurs années,
certains de ses domaines se sont vulgarisés. Les personnes n’ayant pas de formation correcte
en Ayurvéda peuvent représenter un danger pour le public car elles ont une mauvaise
compréhension de cette science médicale traditionnelle (notamment au niveau de la traduction
du vocabulaire sanskrit) le danger réside également lors d’erreurs d’identification botanique
des plantes (exemple : confusion entre la Myrte d’Europe -Myrtus communis- et la plante
ayurvédique Katphala -Myrica esculenta -aux actions thérapeutiques opposées)
L’Ayurvéda ne signifie pas médecine hindoue et sa phytothérapie ne doit pas
seulement être considérée comme étant de la phytothérapie indienne. Cette science de la vie
englobe la vie entière et relie celle de l’individu à celle de l’univers. En tant que telle, elle
s’ouvre sur la vie et comprend toute vie et toute méthode nous permettant une meilleure
harmonie. La phytothérapie ayurvédique n’est en fait ni orientale ni occidentale, elle
n’appartient ni aux temps anciens ni modernes. Cette science est une avec la vie et constitue
une connaissance appartenant à tous les êtres vivants et non à un système s’imposant à eux.
Elle est une ressource vers laquelle on est attiré librement et qui doit être adaptée aux besoins
uniques des individus dans leur propre environnement. Dans l’application pratique de
l’Ayurvéda en Occident, la plupart des médications ayurvédiques traditionnelles ne peuvent
être applicables. Ces remèdes peuvent consister en espèces de plantes tropicales spécifiques,
introuvables en Occident, ou peuvent contenir des substances minérales spéciales dont l’usage
n’est possible qu’après de longues et difficiles préparations. Mais le pont reliant l’Orient et
l’Occident existe heureusement. L’Ayurvéda n’est pas seulement un ensemble de
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connaissance traditionnelle, c’est une science vivante avec une application créative et pratique
des conditions de vie en perpétuel changement. Nous sommes nombreux à réaliser la
nécessité d’intégrer une approche psychologique et spirituelle dans la thérapie. Les affections
physiques suivent bien souvent des déséquilibres émotionnels, l’emploi des plantes provenant
de la tradition indienne semble donc avoir une importance particulière dans notre société
déséquilibrée.
En phytothérapie ayurvédique, on utilise également les cinq états de la matière comme
méthodologie de classification des plantes. L’Ayurvéda ne crée pas de conflit avec la
classification biochimique moderne des plantes médicinales mais elle offre des classifications
supplémentaires pour chaque plante. Par exemple, l’un des concepts les plus importants du
système de phytothérapie ayurvédique est celui de « vipaka » (paka- signifie « digestion » en
sanskrit), c’est ce qui se produit lorsque la première digestion s’est effectuée dans les
intestins. Dès que les enzymes du foie transforment les aliments ou les plantes médicinales,
l’effet est appelé « vipaka ». Une classification est utilisée traditionnellement par les médecins
ayurvédiques pour comprendre l’effet à long terme des aliments ou des plantes sur le corps.
Lorsque les médecins étudient le « vipaka » d’une plante, ils sont en mesure de savoir si elle
aura une action catabolique ou anabolique sur l’organisme. Cette approche constitue une
particularité importante de ce système de phytothérapie. L’Ayurvéda, avec sa vision
« énergétique » spécifique des plantes, a souvent un point de vue différent de celui de la
phytothérapie occidentale.
En Ayurvéda, tous les systèmes de règles de traitement, par les plantes ou autres, sont
tout d’abord fondés sur la compréhension du métabolisme constitutionnel. Cela exige que le
praticien pose une série de questions au cours d’un bilan ayurvédique servant à déterminer le
fonctionnement général de l’appareil digestif, du métabolisme de l’eau, et de la capacité du
corps à éliminer les toxines. L’Ayurvéda utilise les trois humeurs ou doshas afin de
comprendre la constitution de naissance ou natale de l’individu et adapter le traitement. La
médecine grecque antique a emprunté et utilisé ce concept de médecine constitutionnelle et de
théorie humorale. Cependant, l’Ayurvéda a pratiqué et amélioré continuellement son
approche constitutionnelle, alors qu’en parallèle le système grec antique s’est parfois
transformé en médecine biochimique. La médecine occidentale, dans son ensemble, utilise un
modèle plus « mécanique » de l’univers alors que l’Ayurvéda se base sur une conception
d’intégralité et d’unité, qui est soutenue par une intelligence consciente. Dans une certaine
mesure, l’Ayurvéda comprend et utilise l’approche mécanique, mais considère qu’il s’agit
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cependant une façon limitée de comprendre l’univers, les plantes, l’humain… L’Ayurvéda
considère que la vie et donc celle de la plante est constituée de forces interdépendantes
complexes et qu’elle n’est pas une forme de structure statique où des individus construisent
des éléments (tels que des cellules, des atomes, de l’ADN etc.). Lorsque nous essayons
d’examiner des parties individuelles, comme le fait le système mécanique, cela ne nous aide
pas à comprendre la santé dans son ensemble parce que la santé n’est pas limitée à des parties.
Selon l’Ayurveda, aucune partie ne peut être considérée indépendamment du système auquel
elle appartient et qu’elle soutient. Par exemple dans la plante, chaque forme de matière est
dépendante des autres. Les quatre états principaux de la matière, le solide, le liquide, la
transformation et le gazeux, sont tous présents dans l’espace. C’est l’interaction constante et
dynamique existant entre eux qui forme l’univers. Les trois humeurs dirigent et contrôlent
cette action dynamique afin de promouvoir la santé ou de provoquer des maladies. Par
conséquent, en phytothérapie ayurvédique, il est possible de favoriser un état de santé
dynamique en soutenant l’humeur dominante du corps à l’aide de plantes correspondant à
cette humeur. Le choix des plantes que nous faisons, pour n’importe quelle maladie, devient
beaucoup plus précis lorsque nous comprenons la constitution de la personne que nous
traitons ainsi que l’interdépendance de ces plantes avec l’intelligence du corps. Les cinq états
de la matière nous fournissent les clés nécessaires pour utiliser les plantes de cette manière.
Finalement, cela nous conduit à nous interroger sur le concept même de la santé. En
Ayurvéda, la santé est définie de façon dynamique et évolutive, elle n’est pas une simple
absence de maladie. Grâce à l’intelligence inhérente qui se trouve à l’état latent dans les
plantes, et lorsque celles-ci sont utilisées conformément à la constitution de la personne, elles
deviennent extrêmement efficaces pour promouvoir une véritable santé.
Traditionnellement, on classe les plantes et les préparations en deux grandes catégories. La
première est ce qu’on appelle les rasayanas, sont de puissants régénérateurs du système
psycho-physiologique, ils prolongent la vie en stimulant la vitalité du système immunitaire, en
éveillant l’intelligence biologique dans le corps. La seconde catégorie est celles des plantes et
préparations visant un effet thérapeutique spécifique, sorte de « médicaments » mais leur
action est bien différente de celle de nos médicaments allopathiques.
La philosophie ayurvédique considère les plantes comme des entités vivantes et leur
accorde le respect qui leur est dû. Les méthodes traditionnelles de récolte, de transformation
et d’utilisation des plantes témoignent de leur nature sacrée. Les plantes ne sont pas cueillies
négligemment mais elles sont soignées et entretenues avec le maximum de précautions et l’on
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ne prélève que la partie nécessaire. Elles sont cueillies dans le but de guérir et sont donc
sélectionnées avec attention et sensibilité. Les plantes et leurs composants sont également
cueillis à des moments spécifiques afin de maximaliser leur potentiel. Les branches et les
feuilles sont récoltées par temps de pluie ou au printemps, les racines en été ou en hiver,
l’écorce en automne, les tiges en hiver et les fleurs et les fruits en saison. Traditionnellement,
on utilise des pots en pierre ou en terre glaise pour la préparation des herbes à usage interne.
Ces bols ne devraient servir qu’aux herbes et être lavés à l’eau chaude après usage. On
conseille également des ustensiles en verre ou en métal. Si on utilise le métal, c’est le cuivre
qui est le mieux approprié à la préparation des remèdes « kapha », l’argent ou le bronze pour
les remèdes « pitta » et le fer pour les remèdes « vata », autant dire que toutes ces précautions
tendent à disparaître. On procède souvent à des mélanges d’herbes qui sont consommés avec
un anupana (excipient) pour l’administrer. Ce peut être de l’eau chaude ou froide, du lait, du
miel, du beurre clarifié, ghi, ou du jus de plantes ou de fruits. L’anupana augmente
l’efficacité de l’herbe et la rend agréable au goût. Le choix de l’anupana peut altérer de
manière significative l’action interne de l’herbe ainsi que son potentiel. Le dosage prescrit
varie en fonction de la personne, de son état, de son âge, son poids, sa constitution. L’usage
des plantes requiert bon sens et prudence, il ne doit pas se substituer aux consultations
médicales et aux conseils d’un professionnel de santé. Avant d’administrer des remèdes à
base de plantes aux enfants, aux femmes enceintes, allaitantes, aux personnes âgées ou
faibles, il convient de consulter un médecin ayurvédique ou un professionnel soignant.
Malgré le phénomène de mondialisation que connait aujourd’hui l’Ayurvéda, les certaines
plantes et remèdes restent encore difficiles à trouver. Par ailleurs, les plantes asiatiques sont
bien décrites dans de nombreux ouvrages indiens depuis plusieurs milliers d’années. Les
plantes médicinales européennes et nord-américaines sont de plus en plus étudiées mais les
données validées ne sont pas nombreuses. Concernant les compléments nutritionnels issus de
la médecine ayurvédique, la plupart d’entre eux sont confectionnés selon les méthodes des
laboratoires occidentaux et sont de plus en plus vendus en magasins de diététique, en
herboristeries, ou encore par correspondance… Il faut rester vigilant concernant ce dernier
mode d’approvisionnement. En effet, une étude récente, publiée aux Etats-Unis dans le
Journal of the American Medical Association et reprise en France, rapporte que, sur quelque
190 médicaments ayurvédiques fabriqués en Inde et aux Etats-Unis et vendus sur Internet,
plus de 20% d'entre eux contiennent des traces de plomb, de mercure et même d'arsenic non
négligeables.
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IV) Exemples de plantes et applications des principes ayurvédiques
Dans cette partie de l’exposé, je souhaite mettre l’accent sur différentes plantes :
- une plante typiquement occidentale avec un emploi ayurvédique
- une épice courante
- deux plantes indiennes importantes qui ne sont pas encore couramment utilisées en Occident
Rappelons que la différence fondamentale entre la phytothérapie ayurvédique et la
phytothérapie occidentale est la reconnaissance du principe de l’intelligence de la vie et de la
nature. Il est important de rappeler que le traitement ayurvédique consiste à éliminer Ama du
corps, à équilibrer la constitution et à favoriser la régénération. Il ne traite pas les maladies
comme des entités spécifiques, mais comme des sous-produits des doshas aggravés. En
phytothérapie ayurvédique, l’utilisation des plantes s’adapte à la constitution d’une personne
a) Le Pissenlit
Le Pissenlit (Taraxacum officinale, Astéracées)
Habitat : plante vivace originaire d’Europe
Parties utilisées : racine, plante
Effets : rasa (saveur) : amer, doux
virya (énergie) : rafraîchissant
vipaka (effet post-digestif) : piquant
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Actions sur les doshas : pitta et kapha diminués, vata augmenté
Systèmes modifiés : circulatoire, digestif, urinaire, lympathique
Actions : dépuratif, diurétique, laxatif, lithotriptique, tonique amer
Indications : problèmes hépatique, jaunisse, calculs biliaires, congestion de la lymphe, plaies
du sein, cancer du sein, hépatite, diabète, ulcère, œdèmes
Précautions : vata élevé
Préparation : décoction de racines, poudre (250 mg à 1 g), pâte
Le pissenlit est une plante détoxifiante pour les conditions pitta et kapha. Il est spécifique
pour les problèmes de la poitrine et des glandes mammaires, des plaies, des tumeurs, des
kystes, pour stopper la lactation, pour l’inflammation des glandes lymphatiques. Il nettoie et
purifie le foie et la vésicule biliaire, et élimine la stagnation de Pitta et de la bile.
Les racines de pissenlit s’associent efficacement avec les racines de chicorée ou de bardane
donnant lieu à une boisson « anti-pitta » (7 g de chaque plante en décoction pendant 20
minutes, 3 fois par jour). Le pissenlit a des propriétés similaires à celles d’une plante indienne
bhringaraj, qui est un tonique encore plus puissant, et qui peut se substituer à lui. Le pissenlit
est efficace pour se désintoxiquer de la nourriture carnée, et d’un excès d’aliments gras et
frits.
D’après le système constitutionnel, la racine de pissenlit fonctionne très bien pour les types
pitta et kapha (feu et eau), mais on ne peut pas la donner aux personnes de type vata (vent ou
air) à moins de l’équilibrer avec d’autres plantes. Cela est dû à son puissant goût amer, qui
augmente les éléments air et éther.
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b) Le Curcuma
Le Curcuma (Curcuma longa, Zingibéracées)
Nom sanskrit : Haridra
Habitat : conditions humides, avec sol riche. Originaire de l’Asie du Sud-Est
Partie utilisée : rhizome
Effets: rasa (saveur) : amer, astringent, piquant
virya (énergie) : chauffant
vipaka (effet post-digestif) : piquant
Actions sur les doshas : kapha diminué, vata et pitta augmentés
Systèmes modifiés : digestif, circulatoire, respiratoire
Actions : stimulant, carminatif, dépuratif, vulnéraire, antibactérien
Indications : indigestion, inflammation, mauvaise circulation, toux, aménorrhée, pharyngite,
troubles cutanés, diabète, arthrite, anémie, blessures, contusions
Précautions : jaunisse aiguë, hépatite, pitta élevé, grossesse
Préparations : infusion, décoction, décoction dans du lait, poudre (250 mg à 1 g)
Le curcuma est un excellent antibiotique naturel et, en même temps, il renforce la digestion et
aide à améliorer la flore intestinale. En tant que tel, il est un antibactérien efficace pour
combattre les maladies et la faiblesse chroniques. Non seulement il purifie le sang, mais il
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réchauffe et stimule la formation de nouveaux tissus sanguins. En Inde, on considère que le
curcuma confère l’énergie de la Mère divine et assure la prospérité. Il est efficace pour
nettoyer les chakras et pour purifier les canaux des corps subtils. Il aide à étirer les ligaments
et dans ce but, il est efficace pour la pratique du hata yoga. Le curcuma favorise un
métabolisme approprié, corrigeant à la fois les excès et les déficiences. Il favorise la digestion
des protéines. En usage externe, il est utilisé avec du miel pour les entorses, les muscles
froissés, les contusions ou les démangeaisons. Il est tonique pour la peau et, en usage interne,
est pris en décoction dans du lait.
c) L’Amla ou l’Amalaki
L’Amla ou Amalaki (Emblica officinalis, Euphorbiacées) ou encore le groseillier indien
Nom sanskrit : Amalaki ou Dhatri (qui signifie « infirmière » pour ses propriétés soignantes
Habitat : Originaire d’Inde
Partie utilisée : fruit
Effets : rasa (saveur) : toutes les saveurs sauf le salé, prédominance de l’acide
virya (énergie) : rafraîchissant
vipaka (effet post-digestif) : doux
Actions sur les doshas : kapha augmenté, vata et pitta diminués
Systèmes modifiés : circulatoire, digestif, excrétoire
Actions : tonique nutritif, régénérant, aphrodisiaque, laxatif, réfrigérant, stomachique,
astringent, hémostatique
17
Indications : troubles hémorragiques, hémorroïdes, anémie, diabète, goutte, vertige, gastrite,
colite, hépatite, ostéoporose, constipation, nausée, chute des cheveux, convalescence suite à la
fièvre, faiblesse générale, troubles mentaux, palpitations
Précautions : diarrhée aiguë, dysenterie
Préparations : décoction, poudre (250 mg à 1g), confiture
L’amalaki est l’un des régénérants les plus puissants de la médecine ayurvédique. Il est
particulièrement efficace en tant que rasayana (préparation qui favorise la santé, la longévité
et les états supérieurs de la conscience) pour pitta ; pour le sang, les os, le foie et le cœur. Il
reconstruit et maintient les nouveaux tissus et augmente le nombre de globules rouges du
sang. L’amalaki nettoie la bouche, tonifie les dents, nourrit les os et favorise la pousse des
cheveux et des ongles. Il améliore la vue, soigne les gencives qui saignent et soulage
l’inflammation de l’estomac et du côlon. Il est une source naturelle en vitamine C très
importante (3000mg par fruit). Il stimule l’appétit, nettoie les intestins et régularise la
glycémie. Il est la base de la confiserie appelée Chyavan prash, qui est le principal tonique
régénérant en médecine ayurvédique. Sa qualité est sattvique (principe de lumière, de
perception, d’intelligence et d’harmonie) et il confère chance, amour et longévité étant luimême un arbre qui vit longtemps. Prendre 5g de poudre, mélangée dans une tasse d’eau
chaude, 2 fois par jour agit comme tonique général. Il est utilisé également en cataplasme sur
la tête pour les troubles mentaux. L’amalaki entre dans la composition du Triphala, légendaire
détoxiquant intestinal ayurvédique présent dans presque tous les foyers en Inde. C’est un
mélange en proportions spécifiques de trois fruits : Harada (Terminalia chebula), Amla et
Behada (Terminalia belerica) dont les propriétés astringentes tonifient en douceur le côlon et
régulent le transit intestinal. Cette formule ne crée aucune dépendance laxative et permet de
détoxifier l’ensemble du système digestif, améliorant à la fois l’assimilation et l’élimination.
18
d) L’Ashwagandha
Nom sanskrit : Ashwagandha (qui signifie « qui a l’odeur d’un cheval »)
Partie utilisée : racines
Effets : rasa (saveur) : amer, astringent, doux
virya (énergie) : chauffant
vipaka (effet post-digestif) : doux
Actions sur les doshas : pitta augmenté, vata et kapha diminués
Systèmes modifiés : reproducteur, nerveux, respiratoire
Actions : tonique, régénérant, aphrodisiaque,sédatif, astringent,
Indications : faiblesse générale, faiblesse sexuelle, épuisement nerveux, convalescence,
problèmes de vieillissement, perte de mémoire, surmenage, insomnie, sclérose en plaque,
faiblesse oculaire, rhumatisme, affection cutanée, toux, difficulté respiratoire, stérilité
Précautions : Ama (toxines, nourriture non digérée et déchets non éliminés) élevé, congestion
grave
Préparations : décoction, décoction dans du lait, poudre (250 mg à 1g), pâte, ghî médicinal,
huile médicinale
Dans la pharmacopée ayurvédique, l’ashwagandha tient une place similaire au ginseng de la
médecine chinoise, bien qu’il soit nettement moins onéreux, il est appelé également le
« ginseng indien ». Cette panacée de ma médecine ayurvédique est utilisée depuis plus de
deux mille ans en Inde où elle est considérée comme la plante rajeunissante par excellence. Il
19
entre dans de nombreuses préparations prescrites aux enfants, aux vieillards, aux
convalescents, aux personnes atteintes de maladies chroniques, stressées, manquant de
sommeil, ou fatiguées nerveusement. C’est un très bon régénérant, notamment pour les
muscles, la moelle, le sperme et pour la constitution vata. Sa qualité est sattvique et il est
l’une des meilleures plantes pour l’esprit qu’il nourrit et clarifie. Il est calmant et favorise un
sommeil profond sans rêve. L’Ashwagandha est un bon aliment pour les femmes enceintes
car il aide à stabiliser le fœtus. Il régénère aussi le système hormonal, favorise la guérison
tissulaire et peut être utilisé en usage externe sur les plaies. Ses propriétés sont aujourd’hui
bien définies, de nombreux chercheurs tant indiens qu’occidentaux ont étudié ce remède.
L’ashwagandha est essentiellement composé de lactones stéroïdiennes, de stéroïdes de la
famille des withanolides et d’alcaloïdes (withsomnine et cuscohygrine que l’on retrouve dans
la coca et de la somnine et somniferine). Ses effets relaxants et antispasmodiques s’étendent à
la sphère des muscles intestinaux, utérins et bronchiques. Son activité antioxydante,
spécifique des glycowithanolides, accroît les niveaux de superoxyde dismutase et de
glutathion peroxydase dans le cortex frontal, et combat les troubles du vieillissement comme
la perte de mémoire, la fatigue intellectuelle, la dépression, les migraines. On lui reconnaît
encore un effet inhibiteur de la peroxydation des lipides, des propriétés immuno-modulatrices
et stimulantes au niveau des surrénales. Une de ses premières indications est d’augmenter le
tonus et de fortifier l’organisme tout entier, en particulier la fonction sexuelle puisque cet
adaptogène se double de propriétés aphrodisiaques.
20
V) Conclusion
L’Ayurvéda, bien plus qu’un système de santé, c’est un art de vivre complet qui prend en
compte tous les aspects de l’être humain, de ceux, plus abstraits et transcendantaux, de
l’existence, jusqu’à ceux, plus matériels et concrets, du corps physique.
L’Ayurvéda fournit une méthodologie systématique qui a pour but d’ajuster l’utilisation
des plantes à chaque individu. Elle fait une distinction claire entre la personne et la maladie. Il
existe deux systèmes de règles de traitement qui sont différents pour l’individu et pour les
symptômes de la maladie prédominante. Elle ne crée pas de conflit avec la classification
biochimique moderne des plantes médicinales mais offre au moins trois classifications
supplémentaires pour chaque plante et augmente ainsi l’efficacité du traitement. Un médecin
ayurvédique a la connaissance pour associer les plantes choisies et obtenir une réaction
thérapeutique efficace tout en évitant de possibles effets secondaires désagréables. La
principale différence entre la phytothérapie ayurvédique et la phytothérapie occidentale est
celle du principe d’intelligence de la nature. La médecine occidentale, dans son ensemble,
utilise un modèle mécanique de l’univers alors que l’Ayurvéda reconnaît la conception
d’intégralité et d’unité, qui est soutenue par une intelligence consciente. Et nous l’avons vu,
l’Ayurvéda comprend et utilise cette approche mécanique, mais considère qu’il s’agit d’une
façon limitée de comprendre l’univers.
L’Ayurvéda est un formidable outil pour l'homme moderne qui subit un stress
permanent, consomme une nourriture pauvre en nutriments et vit dans un environnement
éloigné de la nature. Notre équilibre est affecté par notre façon de vivre et l'Ayurvéda nous
permet de retrouver concentration et harmonie. L’Ayurvéda connait un développement très
important dans les pays anglo-saxons, soutenu en cela par des personnalités qui n’hésitent pas
à en faire la promotion comme la famille royale britannique. D’autres pays d'Europe comme
par exemple l’Allemagne, la Belgique ou l’Italie connaissent également un fort engouement
pour cet "art de vivre". Par ailleurs, les adeptes du Yoga voient en l’Ayurvéda un
prolongement et un complément à leur discipline.
21
VI) Bibliographie
BAKHRU H. Herbs that heal. Orient paperbacks India ; 1990.
BORREL Marie, VYAS Kiran. Guérir par la médecine ayurvédique. Marabout ; 2008.p.190.
BORREL Marie. Les plantes et leurs vertus. Le Chêne ; 2002.
BOSSON Lydia, DIETZ Guénolée. L’aromathérapie énergétique: Guérir avec l’âme des
plantes. Editions Amyris ; 2004.p.252.
CHAUHAN Partap. Ayurvéda : l’équilibre de la vie. Le courrier du livre, 2ème édition ;
2009.p.320.
CHOPRA Deepak. Santé parfaite : guérir, rajeunir et vivre heureux avec la médecine
indienne. Edition J’ai lu ; 1991.p.475.
FRAWLEY David, LAD Vasant. La divinité des plantes : guide ayurvédique de
phytothérapie. Edition Turiya, 2ème édition ; 2001.p.350.
FRAWLEY David. La santé par l’Ayurvéda : guide pratique des thérapies ayurvédiques.
Edition Turiya, 2ème édition ; 2000.p.543.
JOSHI S. Ayurvéda et Panchakarma : science de la santé et de la régénération. Motilal
Banarsidass Publishers India ; 1998.
LOIN Jean-Baptiste. Les compléments nutritionnels ayurvédiques. TAO magazine N°56 ;
Juillet Aout Septembre 2007.p.28-33.
MORRISON Judith H. Le livre de l'Ayurveda : Le guide personnel du bien-être. Le courrier
du livre ; 2008.p.120.
VERBOIS Sylvie. La médecine indienne : Fondements et pratiques de l'Ayurveda. Broché ;
2009.
VYAS Kiran. L’Ayurvéda au quotidien : pratiques de santé de l’Inde. Edition Recto Verseau ;
1996.
22
VII) Glossaire des termes sanskrits
Agni : feu, lumière, chaleur
Akasa : espace ouvert, libre, éther, ciel, atmosphère
Alocaka : type de pitta qui gouverne la vue, principalement la vision
Ama : cru, aliment non-apprêté, non digéré, matière toxique produite à partir d’aliments non
digérés
Amla : goût acide
Anupana : excipient fluide, boisson prise avec ou après le remède, boisson prise après le repas
Apa : élément eau
Apana : un des cinq types de vata ; contrôle l’expulsion des matières fécales, des flatulences,
de l’urine, du sang menstruel…
Avalambaka : un des cinq types de kapha ; renforce le coeur
Ayurveda : la connaissance du corps, de l’esprit, des sens et de l’âme ; la science de la vie
Ayus : forme combinée de l’âme, de l’esprit, du corps et des sens, espérance de vie
Basti : lavements à base de plantes
Bhrajaka : type de pitta ; colore la peau et lui donne de l’éclat
Bodhaka : un des cinq types de kapha ; aide à déterminer les différents goûts dans la bouche
Brahmi : Centella asiatica plante employée communément pour accroître la mémoire
Chakra : centres spirituels ou points de jonction de canaux d'énergie
Dosha : faute, déficience, ce qui contamine
Ghi (ghee) : beurre clarifié
Jala : eau, liquide
Kapha : flegme, mucus, une des trois principales énergies biologiques du corps
23
Kasaya : goûts ou saveurs astringents
Katu : goûts ou saveurs piquants
Kledaka : un des cinq types de kapha ; aide à humecter les aliments et à les digérer dans
l’estomac
Lavana : goût salé
Madhura : saveur sucrée, plaisant, charmant, délicieux
Pacaka : un des cinq types de pitta ; contrôle la digestion des aliments
Pitta : feu, bile, une des trois principales énergies biologiques du corps
Prakriti : nature, constitution, forme naturelle, nature originelle
Prana : le souffle de vie, l’air ou la force de la vie, énergie, pouvoir
Pranayama : contrôler la respiration, techniques de respiration contrôlée
Prithivi : terre, monde
Rajas : qualité de l’énergie, agitation et distraction, passion, action Samhita : recueil de
poèmes méthodiquement organisés, textes
Ranjaka : un des cinq types de pitta ; régit la formation du sans
Rasa : jus, goût, saveur, essence, liquide, fluide
Rasayana : toute chose (plante, aliment, activité) qui prévient le vieillissement et augmente la
longévité
Rishi : saint, personne érudite
Sadhaka : un des cinq types de pitta ; régit les fonctions mentales
Samana : suppression, soulagement, un des cinq types de vata ; aide à la digestion et
l’assimilation des aliments
Sattva : qualité de clarté, d’harmonie, de pureté, de bonté, essence spirituelle
Slesaka : un des cinq types de kapha ; permet de lubrifier diverses articulations
24
Tamas : force cosmique de l’inertie, ignorance, obscurité, illusion
Tarpaka : un des cinq types de kapha ; nourrit les organes des sens
Tejas : feu, lumière, limpidité de l’œil, lueur, lumière éblouissante, sommet d’une flamme
Tikta : goût ou saveur amers
Udana : un des cinq types de vata ; régit la parole et la voix, la respiration ascendante
Vata : vent ou air, en tant que l’une des trois principales énergies biologiques du corps
Vayu : air, vent, un des cinq éléments
Veda : livres anciens de la connaissance, savoir sacré
Vikriti : malaise, altération, changement, déséquilibre, agitation
Vipaka : mûr, état des aliments après la digestion
Virya : puissance sexuelle, pouvoir, vigueur, sperme
Vyana : un des cinq types de vata ; aide la fonction de circulation dans le corps
Yoga : lier, ajouter, unir, méthode progressive de réalisation de soi, pour unir l’âme à la
conscience universelle
25
VIII) Annexes
Annexe 1 : Caractéristiques des éléments
Annexe 2 : Les éléments et les sens
Annexe 3 : Description des gunas
Annexe 4 : Caractéristiques des gunas
Annexe 5 : Exemples de gunas
Annexe 6 : Caractéristiques permettant la détermination des doshas
Annexe 7 : Description des doshas
Annexe 8 : Description des sous-doshas ou divisions
Annexe 9: Goûts et doshas et effets
26
Annexe 1 : Caractéristiques des éléments
Ether (akasa)
Symbole
Qualités
Actions
Facilite
Substance
Exemples
Effets
●
tendre, subtil, lisse, abondant
imprécision, franchise
le son, la non-résistance
quelque chose de léger, poreux ou abondant
aliments légers, popcorn, gaufrettes
augmente douceur et légèreté dans le corps
Air (vayu)
▬▬
Symbole
léger, mobile, frais, sec, rugueux
Qualités
mouvement, évaporation, sécheresse
Actions
le toucher et la vibration
Facilite
Substance sec, aéré ou qui crée du gaz
Exemples toasts, gâteaux, choux, haricots
augmente sécheresse, mouvement, circulation
Effets
Feu (agni ou tejas)
Symbole
Qualités
Actions
Facilite
Substance
Exemples
Effets
▲
chaud, vif, sec, intense, subtil, léger
radiation de chaleur et de lumière
forme, couleur et température
combustible et aromatique
cosses du poivre, gingembre, poivre, clous de girofle, cumin
stimule la digestion, le métabolisme, donne de l’éclat à la peau
Eau (jala ou apa)
Symbole
Qualités
Actions
Facilite
Substance
Exemples
Effets
huileux, onctueux, humide, frais, doux et compact
cohésion, lubrification
fluidité et goût (via salive)
liquide, fluide, aqueux
boissons, soupes, melons, concombres
Symbole
Qualités
Actions
Facilite
Substance
Exemples
Effets
lourd, dur, solide, stable, lent
résistance, densité
parfum, senteur et forme
solide et lourd
aliments frits, fromages, gâteaux, bananes, potiron
lourdeur, obésité et solidité
Terre (prithivi)
27
Annexe 2 : Les éléments et les sens
Eléments
Ether
Air
Feu
Eau
Terre
Facilite
Son
Mouvement
Lumière
Arôme
Odeur/parfum
Sens
Ouïe
Toucher
Vue
Goût
Odorat
Organe
Oreille
Peau
Œil
Langue
Nez
Energie
Domaine
Entité
Sattva
neutre, équilibrée
ciel, cosmos
saints, dieu, déesses
Rajas
positive, excessive
atmosphère
sage, humain,
Etat
intelligence, sagesse
changement, activité
Condition
Nature
ordre, propreté
vertueuse, morale
chaos, turbulence
passionnée
Action
lumineuse
puissante
Position
Direction
harmonie, équilibre
mouvement interne
ou vers le haut
bonheur, satisfaction
déséquilibre
recherche de soi,
ouverture
fluctuant
stimulation
Effet
Couleur
clarté,
compréhension
paix, tolérance
blanche, pureté
Tamas
négative, basse
terre
animal, plante,
minéral
ignorance, erreur,
tromperie, illusion
déchet, souillure
inerte, paresseuse,
fainéante
obscure, lourde,
pesante
obstruction
mouvement vers le
bas (gravité)
décrépitude,
désintégration
retard, limitation
Moment
journée
Conscience
éveillée
lever, coucher de
soleil
rêveuse
Annexe 3 : Description des gunas
Résultat
Qualité
détresse, conflit
rouge, action passion
insensibilité, égoïsme
noire, obscurité
malveillance
nuit, éclipse
endormie
28
Annexe 4 : Caractéristiques des gunas
Alimentation
Appétit
Drogues/stimulants
Sommeil
Désir sexuel
Hygiène
Santé
Environnement
Elocution
Contrôle sensoriel
Concentration
Mémoire
Sattvique
végétarienne, fraîche,
légère
régulier
jamais
minimal, réparateur
faible
excellente
robuste, forte
immunité
paisible, serein, frais
Intelligence
Argent
Travail
calme, claire, sereine
bon, fort
grande, étendue
excellent, claire,
réaliste
grande
désintéressé
altruiste, dévoué
Discipline
forte
Activités
Fierté
Violence
créatives,
productives
modeste
jamais
Colère et peur
Dépression
rarement, jamais
jamais
Pardon
Générosité
facile, entier
grande,
inconditionnelle
grande
toujours
forte, quotidienne
Créativité
Honnêteté
Spiritualité
Amour
inconditionnel,
universel
Rajasique
viandes, épices
modéré
régulièrement,
occasionnellement
moyen, troublé
moyen
raisonnable
inégale
bruyant, coloré,
chaotique
excitée, excessive
variable
moyenne, distraite
moyenne, inégale
moyenne
aime amasser
à des fins et des
objectifs personnels
modérée, écart de
conduite
compétitives,
passionnées
égocentrique
occasionnelle ou
cruelle
occasionnellement
de manière
sporadique
avec effort
moyenne, attend des
retours
moyenne
habituelle
fluctuante,
occasionnelle
personnel, sélectif
Tamasique
beaucoup de viande,
cuisine rapide
excessif
souvent,
fréquemment
excessif, léthargique
fort
insuffisante
médiocre, faible
immunité
sale, ennuyeux, mal
entretenu
terne, ennuyeuse
faible
faible, incapacité
faible, déformée
faible, ignorance
avide, égoïste
l’évite si possible
faible
minimales, passivité
suffisant et vaniteux
fréquente, excessive
régulièrement
souvent
garde rancune
jamais, avide, égoïste
faible
rare
aucune, indifférence
incapable d’en faire
l’expérience
29
Annexe 5 : Exemples de gunas
Plantes
Animaux
Sattvique
basilic saint, bois de
santal, plantes
médicinales,
calmantes, arôme
agréable
dauphin, éléphant,
vache, intelligent,
social, vit en groupe,
communicatif, doux
Aliments
fruits, légumes crus
ou fraîchement
cuisinés, salades,
noix, graines, eau,
jus
Gens
avisé, aimable,
serviable, patient,
tolérant, généreux,
altruiste
calme, méditation,
lecture littéraire, jeux
d’échec, écouter de
la musique apaisante,
activité douce
Activités
Rajasique
piments, poivre, ail,
oignon, la plupart des
épices-stimulent les
sens, aident à la
digestion
tigre, piranha, renard,
rôdeur, sens en éveil,
violent et agressif
Tamasique
Champignons
cultivés et sauvages
poussant dans le noir
et se développant sur
le fumier
vautour, porc, hyène,
ramasseurs de
déchets, se
nourrissent de
matières en
décomposition
(charognes),
parasites, paresseux,
vivent dans l’ordure
aliments épicés, frits aliments industriels,
et cuits, bonbons,
conditionnés,
gâteaux, boissons
fermentés, congelés,
gazeuses
confitures, cuisine
rapide, restes et
conserves
passionné, avide,
ignorant, paresseux,
matérialiste, égoïste, autodestructeur,
recherche statut et
dépendant, égoïste,
pouvoir
ennuyeux, aliéné
stimulation, sports de dépression, oisiveté,
compétition, musique regarder la télévision,
bruyante, soirée
lecture facile, dormir
dansante, congrès
en excès
politiques, débats,
jeux d’argent
30
Annexe 6 : Caractéristiques permettant la détermination des doshas (ce tableau permet
d’avoir une première idée de sa constitution, il ne se substitue en aucun cas à l’aide d’un
praticien en Ayurvéda)
Je suis
VATA (air)
Souple, optimiste
Je me considère
Intuitif, vif
Mes proches me
décrivent comme
Enthousiaste, changeant
Mes amis me décrivent
comme
Ma mémoire est
Un initiateur
Rapide à se souvenir et à
oublier (court terme)
PITTA (feu)
Ambitieux, pratique,
intense
Motivé, perceptif,
chaleureux
Amical, indépendant,
courageux, ayant du
discernement
Bon responsable, ayant
des buts, compétitif
Moyenne, claire,
distincte
(bonne en générale)
Organisée, efficace, juste
Ma façon de penser est
Rapide, incessante
J’intègre l’information
Mon niveau de
créativité est
rapidement
Plein d’idée mais ayant
tendance à peu les suivre
En situation de stress je
deviens
Anxieux, vulnérable,
tendu, je soupire et
j’hyper ventile
Plein d’activités, des
choses effrayantes, je
cours, je vole
A vitesse moyenne
Inventif dans de
nombreux domaines avec
un bon suivi
Agressif, colérique,
irritable, migraineux et
nauséeux
La violence, le feu, la
colère, la passion, le
soleil
Ma façon de parler est
Rapide, bavarde, souvent
imaginative et excessive
Précise, concise, claire,
détaillée, bien organisée
Le son de ma voix est
Aigu, rapide, dissonant,
plaintif
Moyennement grave,
incisif, rieur
Mon style de vie est
Ma façon de dépenser
est
Hyperactif
Gaspilleuse, sans
économie, jetant l’argent
par les fenêtres
Actif
Modérée, pouvant faire
des économies, attiré par
les dépenses luxueuses
Ma conduite en matière
de sexualité est
Fréquente, rythme soit
très rapide ou très lent
Climat et température
Je n’aime pas le climat
froid, venté, sec.Je suis à
l’aise avec la chaleur.
Pour les décisions, je
suis
Emotionnellement je
….
Hésitant
Moyennement fréquente,
passionnée et
dominatrice
Je n’aime pas le climat
chaud et le soleil très
chaud. Je transpire
facilement et préfère
l’hiver
Rapide et décidé
Je rêve à
J’aime
Mon rythme d’activité
est
M’inquiète, suis anxieux,
lunatique et
hypersensible
Voyager, l’art, les sujets
ésotériques
rapide
Suis facilement irrité, et
me met facilement en
colère
Les sports, la politique, le
luxe
Moyennement rapide et
intense
KAPHA (eau)
Calme, paisible, plein de
sollicitude
Résiliant, content, loyal,
lent
Avisé, détendu, plein de
compassion
Patient, nourrissant,
stable
Lente à se souvenir et à
oublier (long terme)
Lente, méthodique,
exacte
Lentement
Meilleur dans le domaine
du travail
Léthargique, assommé et
dans le déni
Des histoires d’amour,
aux émotions
sentimentales, à l’eau et à
la neige
Lente, monotone,
mélodieuse, douce, riche
avec des moments de
silence
Grave, mélodieux, lent,
monotone, plaisant,
profond
Plutôt actif
Econome, accumulant
des richesses, aimant
dépenser pour la
nourriture
Rare, constant ou
cyclique, loyal et dévoué
Je n’aime pas le climat
froid et humide.Je
supporte bien les
extrêmes.
Réfléchi
Reste calme, complaisant
et me met lentement en
colère.
La bonne nourriture
Lent, stable
31
Quand je suis menacé je
deviens
Mes saveurs préférées
sont
Peureux, anxieux
Mes tendances mentales
sont
Mon pouls est plutôt
Critique et artistiques
Ma vitesse de pouls au
repos est
Je mange généralement
Femme 80/100
Homme 70/80
Rapidement
Mon sommeil est
souvent
Je suis plus sensible
Ma façon d’apprendre
est
J’apprends plus
facilement du nouveau
Si on me décrivait avec
un trait de caractère ce
serait
En ce qui concerne mes
relations
Ma famille et mes amis
aimeraient me voir plus
Ossature
Taille
Musculature
Poids
Irritable, en colère,
bagarreur
Neutre, légère, douce,
chaude, amère,
astringente
Vers les questions et les
théories
Modéré et sautant
Indifférent, en retrait
Femme 60/70
Homme 50/60
Lentement
Interrompu, léger
Femme 70/80
Homme 60/70
Moyennement
rapidement
Profond, modéré
Au bruit
A la lumière vive
Rapide, plusieurs choses
à la fois, perte de
concentration
En écoutant un orateur
Avec concentration
aiguisée, avec
discernement, je termine.
En lisant ou utilisant des
supports visuels
La détermination
De prendre mon temps et
d’être méthodique
Je m’adapte facilement à
toutes sortes de
personnes
Ancré
Je choisis mes amis en
fonction de leurs valeurs
Tolérant
Je suis lent à me faire des
amis mais je suis loyal
pour toujours
Enthousiaste
Petite
Au dessus ou au dessous
de la moyenne
Raide, mal développée
Moyenne
Moyenne
Forte
Moyenne à grande
Moyennement
développée
Moyen, je peux prendre
ou perdre du poids
Un peu partout sur le
corps
Délicate, sensible,
chaude au toucher,
lumineuse, avec des
tâches de rousseur ou des
grains de beauté
Plus rouge, plus tacheté,
plus jaune
Fin, raides, blonds, roux,
blanchissant ou chauve
tôt
moyens
Solide, bien développée,
trapus
Fort, difficulté à perdre
du poids
Autour de la taille
Huileuse, lourde, douce,
salée, acide
Comme un fil et rampant
La vivacité (vif, actif,
plein de vie et d’esprit)
Ma graisse est surtout
localisée
Ma peau est
Faible, difficulté à
prendre du poids
Autour des hanches et
des cuisses
Sèche, fine, qui pèle,
rugueuse, fraîche au
toucher
Mon teint est
Plutôt foncé
Mes cheveux sont
Secs, cassants, fins,
rugueux, bruns ou noirs
Mes sourcils sont
Fin, secs, solides
Mes yeux sont
Petits, nerveux, secs,
noirs, brillants
Mes dents sont
Grandes, tordues ou
protubérantes, gencives
fines se rétractant
Mon nez est
De forme irrégulière,
petit et fin
Aiguisés, brillants,
sensible à la lumière, gris
ou verts, regard pénétrant
Taille moyenne, jaunâtre
et douce, gencives
sensibles souvent
saignantes
Long et pointu
Sèche, légère, maigre,
douce et piquante
Stable et logique
Lent et gracieux
Profond, long, lent au
réveil
Aux odeurs fortes
En l’associant avec
d’autres souvenirs
La décontraction
Grasse, épaisse, lisse ,
douce au toucher,
Plus clair ou pâle
Gras lourds, épais,
ondulés ou bouclés,
bruns foncés ou noirs
Epais, larges, solides,
broussailleux, gras
Grands, calmes, bleus,
regard aimant
Fortes et blanches avec
des gencives en bonne
santé
Court, rond, épais et gras
32
Mes lèvres sont
Sèches, fines et foncées
Douces, roses, rouges ou
jaunâtres
Mes veines sont
proéminentes
Un peu visible
Mes épaules sont
Etroites et tombantes
De taille moyenne
Mes hanches sont
étroites
De largeur moyenne
Mes mains sont
Petites, sèches, fraîches,
avec des doigts longs et
fins
Fines petites et
craquantes
Secs, rugueux, fragiles, et
se cassent facilement
Rare et sans odeur
De taille moyenne,
humides, chaudes et
roses
De taille moyenne
douces et lâches
Souples roses et polis
Mes articulations sont
Mes ongles sont
Ma sueur est
Mon appétit est
Ma démarche est
Mon énergie et mon
endurance sont
Mes selles sont
Mes urines sont
TOTAL
Irrégulier et je saute des
repas
Rapide, avec des petits
pas
Faibles, l’énergie vient
par à-coups et demande
ensuite du repos
Sèches, dures, tendance à
la constipation
Peu abondantes
VATA
Abondante avec une
odeur forte
Fort, je dois manger à des
heures régulières
D’allure moyenne,
décidée
Modérées ou hautes, je
peux me surmener
Grasses et soyeuses,
larges épaisses et fermes,
claires
Non visibles
Larges fermes et
développés
Larges
Larges, grasses, fraîches
et fermes
Larges, bien lubrifiées et
bien soudées
Epais, soyeux, brillants et
durs
Modérée ou abondante
avec une odeur agréable
Constant mais je peux
sauter des repas
Lente et gracieuse
Bonnes, durent
longtemps
Souples, grasses, lâches
Lourdes, lentes épaisses
Abondantes, colorées,
jaunes
PITTA
Modérées, claires ou
laiteuses.
KAPHA
Les variations de ces attributs sont utilisées communément pour identifier le dosha et sont
énumérées dans la plupart des textes ayurvédiques. La colonne qui énumère la majorité des
caractéristiques indique le premier dosha. Comme précédemment indiqué, la plupart des
personnes présenteront un mélange de ces caractéristiques, reflétant ainsi les proportions
variables de vata, pitta, kapha.
33
Annexe 7 : Description des doshas
Caractéristiques de vata :
Eléments
Définition
Localisation
Rôle
Sens
Emotions
Qualités
éther (akasa) et air (vayu)
« ce qui bouge »
vata est principalement présent dans la partie
inférieure du corps : côlon, rectum, vessie,
colonne vertébrale, cuisses, jambes. Il
commande le système neuro-hormonal et les
impulsions nerveuses, la respiration, le
mouvement, la circulation des fluides,
l’excrétion, la stimulation des sucs digestifs
et les mouvements de l’appareil digestif
Transport des fluides, de l’air, et des aliments
à l’intérieur du corps, mouvement
l’ouïe et le toucher
peur, anxiété, tension, impatience
rugueux, sec, léger, mobile, frais et subtil
Caractéristiques de pitta :
Elément
Définition
Localisation
Rôle
Sens
Emotions
Qualité
feu (agni)
« ce qui digère »
pitta est situé principalement au milieu du
corps-estomac (sucs gastriques), foie, rate,
duodénum, vésicule biliaire, bile, pancréas,
intestin grêle, peau et sang
il contrôle les processus de transformation
tels que la digestion, le métabolisme et
l’activité des enzymes
la vue
colère, jalousie, courage, volonté
chaud, incisif, acide, intense, huileux
Caractéristiques de kapha :
Eléments
Définition
Localisation
Rôle
Sens
Emotions
Qualités
terre (prithivi) et eau (jala)
« ce qui lie »
kapha se situe principalement dans la partie
supérieure, les tissus conjonctifs, les
ligaments, les tendons, la bouche
il procure l’humidité, le rapprochement et la
solidité
goût et odorat
amour, patience, pardon, gourmandise,
attachement et possessivité
dense, lourd, ferme, stable, lent, épais,
collant, humide, clair, froid
34
Annexe 8 : Description des sous-doshas ou divisions
sous-doshas ou divisions de vata :
Sous dosha
prana
Localisation
cœur, poitrine,
nez, oreille,
gorge
Fonctions
respiration,
éternuement,
crachement,
engloutissement
udana
gorge, nombril,
poitrine
samana
estomac,
duodénum,
intestin grêle,
système
intestinal,
proche du feu
digestif
côlon, anus,
système
urinaire,
nombril,
organes
génitaux, près
du pubis
langage, voix,
chant, mental,
mémoire,
enthousiasme
enzymes
digestives,
assimilation de
la nourriture et
réparation dans
les tissus
apana
vyana
cœur et tout le
corps
élimination des
déchets,
semence, fœtus,
menstruation,
grossesse
fonctionnement
du système
circulatoire,
transpiration
Désordres
hoquet, toux,
bronchite,
asthme, rhume,
voix enrouée
Remèdes
massage de la
poitrine et du
dos, gingembre,
clous de girofle,
miel
maladie de l’œil, massage de la
de l’oreille, de la tête, réglisse,
tête, du nez et de gargarismes aux
la gorge
herbes
indigestion,
asafoetida,
diarrhée,
menthe,
mauvaise
gingembre,
assimilation des curcuma, yoga,
aliments
jeûne
maladies de la
vessie, de
l’anus, des
testicules,
calculs rénaux,
infection du
système
urinaire, diabète
troubles
circulatoires,
fièvre, diarrhée,
tuberculose
eau, ail, basti,
cataplasme
chaud sur la
zone pelvienne
Désordres
indigestion,
ballonnements
abdominaux,
formation de
déchets toxiques
anémie,
jaunisse,
hépatite
Remèdes
poivre noir,
coriandre, petit
lait, marche
après les repas
choux, pommes,
carottes, blettes,
dattes
désordres
psychologiques
brahmi, ghi,
yoga,
basilic, massage
à l’huile de
sésame, basti,
sommeil
réparateur et
régime
sous-doshas ou divisions de pitta :
Sous dosha
pacaka
Localisation
estomac,
duodénum,
intestin grêle
Fonctions
digestion et
élimination des
déchets
ranjaka
foie, rate,
estomac
sadhaka
cœur
formation de
sang provenant
des sucs
digestifs
mémoire,
émotions,
35
alocaka
yeux
bhrajaka
peau
fonctions
mentales
maintenir une
vision normale
couleur et lustre,
absorption
d’huiles par
massages
et émotionnels
méditation,
pranayama
maladies
amande, poivre
relatives à la vue blanc, miel,
bains oculaires,
repos et
exercices des
yeux
maladies de
neem, amala,
peau, éruption,
aloe vera,
sécheresse,
curcuma,
psoriasis et
aubergine, soleil
eczéma
matinal
sous-doshas ou divisions de kapha:
Sous dosha
kledaka
Localisation
estomac
Fonctions
humidifie les
aliments, aide à
la digestion
avalambaka
cœur et région
de la poitrine
bodhaka
langue
protège le cœur
de la chaleur
excessive et
donne de
l’énergie aux
poumons
perception des
goûts, active la
salivation
tarpaka
tête, cerveau et
sens
nourriture des
organes des sens
slesaka
articulation
lubrification et
travail des
articulations
Désordres
indigestion et
maladies
concernant la
digestion
paresse,
léthargie,
affaiblissement
du cœur et des
poumons
Remèdes
gingembre,
citron, petit lait,
aliments salés,
aigres, amers
camphre,
pranayama,
yoga,
méditation,
marche matinale
anomalie de la
perception des
goûts
aliments sucrés,
soupe de
légumes,
asafoetida,
graines de
cumin, papaye
massage de la
tête, rasayana,
méditation
perte de
mémoire et
altération des
organes des sens
douleurs
articulaires,
anomalies
fonctionnelles
massage à
l’huile, postures
de yoga, jeûne,
ail, aloe vera
36
Annexe 9: Goûts et doshas et effets
Goût
(rasa)
Eléments
Aggrave
Sucré
(madhura)
terre/eau
kapha
Soulage
vata, pitta
Exemples
sucre, pain,
miel, riz,
lait, melon,
pommes de
terre
Qualités
froid, lourd,
humide
Virya
Acide
(amla)
terre/feu
kapha,
pitta
vata
Salé
(lavana)
eau/feu
kapha,
pitta
vata
citron,
fromage,
yaourt,
vinaigre
cacahuètes
salées,
sauces, sel,
aliments
industriels
chaud,
léger,
humide
32refroidissant réchauffant
1-humide
3-humide
sucré
sucré
(madhura)
(madhura)
salive,
salive,
Génère
mucus,
mucus,
tissus
tissus
graisseux
graisseux
Note : 1 = plus ; 2 = moyen ; 3 = moins
Vipaka
Piquant
(katu)
feu/air
vata, pitta
Amer
(tikta)
air/espace
vata
kapha
Astringent
(kasaya)
air/terre
vata
kapha,
pitta
gingembre, curcuma,
oignon, ail, rhubarbe,
poivre,
aloé, neem
radis,
piment
rouge,
épices
chaud,
froid,
léger, sec
léger, sec
kapha,
pitta
fruit vert,
thé,
luzerne,
framboise,
coing,
prune
1réchauffant
2asséchant
piquant
(katu)
gaz,
sécheresse
2réchauffant
3asséchant
piquant
(katu)
gaz,
sécheresse
chaud,
lourd,
humide
31réchauffant réchauffant
2-humide
1asséchant
acide
piquant
(amla)
(katu)
acidité,
gaz,
bile
sécheresse
froid,
lourd, sec
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