La phytothérapie dans l`ayurvéda
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La phytothérapie dans l`ayurvéda
LA PHYTOTHÉRAPIE DANS L’AYURVÉDA Dhanvantari, la divinité associée à l'Ayurveda Hitahitam sukham dukham ayustasya hitahitam Manam ca tacca yatrokta ayurveda sa uccyate L’Ayurvéda est la science qui englobe toute la durée de la vie, y compris les moyens d’existence bénéfiques et nuisibles, la manière d’obtenir le bonheur et de connaître la source du malheur Charaka Sutra Sthhana l :41 Proyajanam casya swasthasya swasthya raksanam Aturasya vikara prasamanam ca Le but de l’Ayurvéda est de maintenir la santé chez l’être sain et de guérir les maladies chez l’être malade Charaka Sutra Sthana 30 :26 Mémoire de formation HIPPOCRATUS Emmanuelle DIOT, pharmacien Octobre 2011 SOMMAIRE I) Introduction…………………………………….……………………………p.3 II) Qu’est ce que l’Ayurvéda ?...........................................................................p.5 III) Les principes de la phytothérapie ayurvédique…………………….…….p.10 IV) Exemples de plantes et applications des principes ayurvédiques……......p.15 a) le pissenlit………………………………………………………...………..p.15 b) le curcuma…………………………………………………………………p.17 c) L’amla ou l’amalaki……………………………………………….. ……..p.18 d) L’ashwagandha………………………………………………….………..p.20 V) Conclusion……………………………………………...…………………p.22 VI) Bibliographie……………………………………………………………..p.23 VII) Glossaire des termes en sanskrit………………….……………………..p.24 VIII) Annexes- Caractéristiques de la médecine ayurvédique………… …p.27 2 I) Introduction L’Ayurvéda est une médecine « traditionnelle » issue des Vedas, textes fondateurs de la civilisation de l’Inde ancienne, datant de plus de 3000 ans avant J-C. Reconnue scientifiquement en Inde, au Sri Lanka et au Népal, pour son efficacité, la tradition ayurvédique s’est développée et perpétuée au fil des siècles. Son influence est vaste, ses bases théoriques ont servi d’inspirations aux Chinois, Arabes, Grecs et aux écoles de médecine romaines. La médecine occidentale moderne a fait siens certains concepts ayurvédiques, de même que beaucoup de méthodes de santé dites alternatives qui se sont développées récemment comme l’homéopathie, la naturopathie, l’aromathérapie. L’influence de ces principes fait que l’Ayurvéda est parfois reconnue comme la « mère de la médecine » et demeure encore très vivace en Asie du Sud. L'Ayurvéda est reconnu par l’OMS en tant que :« médecine traditionnelle incluant différentes pratiques, approches, connaissances et croyances en matière de santé, utilisant des médicaments à base de plantes, d'animaux et/ou de minéraux, des thérapies spirituelles, des exercices et techniques manuelles, appliqués seuls ou en combinaison, dans le but de maintenir le bien-être ainsi que de traiter, diagnostiquer ou prévenir la maladie ». En France, elle n’est encore pratiquée que dans son approche bien-être. Aujourd’hui, à l’heure où le monde médical se penche vers ces médecines dites « traditionnelles », où l’être humain des pays développés cherche au-delà du confort matériel des sources de bien-être, l’Ayurvéda connaît un vif regain d’intérêt à travers le monde. En Inde, l’univers entier est considéré comme étant uniquement conscience pure ou intelligence divine. Les plantes jouent un rôle important dans la création puisqu’elles sont vivantes et conscientes. L’Ayurvéda, nous fournit la structure pratique présentant ce concept de relation existant entre la conscience des plantes et celles des humains. Elle offre de nombreux avantages dans sa façon d’aborder la phytothérapie. Plus de 80% des remèdes standards utilisés proviennent des plantes. Cette connaissance, utilisée traditionnellement de façon ininterrompue depuis plus de 5000 ans, intéresse l’herboriste occidental sur divers points. Pour comprendre les fondements de la phytothérapie ayurvédique, il est primordial de comprendre ceux de l’Ayurvéda, qui se basent sur l’observation de la nature. Nous verrons donc dans un premier temps quels sont ces fondements, en sachant que le sujet est si vaste, qu’en si peu de pages il ne pourra être qu’incomplet. Dans un deuxième temps, un point sera fait concernant les particularités de la phytothérapie ayurvédique par rapport à la 3 phytothérapie occidentale. Pour finir, quatre plantes seront décrites pour mettre en lumière les particularités de cette phytothérapie. P 4 II) Qu’est ce que l’Ayurvéda ? L’Ayurvéda, la science médicale la plus ancienne connue au monde, est apparue en Inde, il y a plus de 5000 ans. Les sources écrites de cette science se trouvent dans les Vedas. Ces ouvrages savants qui remontent à L’Antiquité renferment une connaissance pratique et scientifique sur une grande variété de sujets tels que la philosophie, la logique, l’ingénierie, l’agriculture, l’économie, la politique et un de ces aspects est la santé : l’Ayurvéda. La tradition raconte comment les Rishis védiques, ces sages à la conscience pleinement éveillée, qui vivent dans l’Être, dans la connaissance pure, se rassemblèrent aux temps anciens pour mettre en œuvre le pouvoir infini de la nature afin d’aider l’humanité souffrante. Ils se rassemblèrent pour méditer ensemble. Et dans cette conscience collective illuminée, ils eurent la révélation de l’Ayurvéda, la science de la vie, la voie de la santé, de l’éveil et de la paix pour les êtres humains. L’Ayurvéda est donc l’expression d’une perception directe des lois de la nature, elle n’est donc pas le fruit de recherches, hypothèses, expérimentations et autres approches qui nous sont familières en science moderne. La connaissance védique fut donc mise par écrit, en sanskrit, l’ancienne langue de l’Inde. Le savoir ayurvédique répandu par les textes en fut extrait par les érudits de l’Ayurvéda, puis compilé en Samhitas. Trois Samhitas majeurs ont survécu jusqu’à nos jours dont le Charaka Samhita qui traite des concepts fondamentaux, de la maladie et des plantes médicinales. Le mot Ayurvéda vient du sanskrit et se compose de deux éléments, « ayus » (vie, « Ayus est l’union du mental, du corps, des sens, de l’âme. Elle est énergie et vitalité. Elle est éternelle » Charaka Sutra Sthana l :42) et « veda » (science, connaissance). C’est pourquoi l’Ayurvéda est également qualifié de « science de la vie », « science de la longévité », cherchant à établir un équilibre entre l’âme et le corps, les sens et l’esprit. La connaissance védique met l’accent sur le principe d’équilibre du corps et de son harmonie avec l’environnement. Pour bien comprendre cette science, il est nécessaire de décrire ses principes fondamentaux. L’Ayurvéda considère l’univers comme la subtile alliance de cinq éléments : la terre, l’eau, le feu, l’air et l’éther. L’être humain, un microcosme de ce macrocosme est lui aussi constitué de ces cinq éléments cosmiques, dans une proportion qui est propre à chaque individu. 5 L’Ayurvéda considère que l’être humain est non seulement un corps physique, mais avant tout un être qui vibre de sentiments, un être affectif, un être mental, un être psychique et spirituel en route vers le changement et la transformation. L’Ayurvéda donne toujours une vision holistique de l’être humain. Tout est lié avec tout, et tout s’influence mutuellement : les sentiments, la raison, le corps, l’environnement dans lequel nous vivons, aucun des aspects de la vie ne peut pas être considéré de manière isolée ou ignoré. Cette approche ayurvédique est très différente de l’approche occidentale conventionnelle. L’Ayurvéda est un programme d’existence, qui s’occupe de chaque domaine de la vie humaine et rétablit l’équilibre entre tous ses éléments. L’Ayurvéda propose des outils pratiques et concrets, ancrés dans le quotidien, tels que l’alimentation, la détoxification par différentes techniques de purification, le yoga et les exercices respiratoires, la méditation, les mantras, l’utilisation de remèdes à base de plantes ou de minéraux, l’aromathérapie, le massage ainsi que d’autres méthodes de guérison holistiques comme l’astrologie védique. Bien que l’Ayurvéda se base sur l’observation du fonctionnement de la nature pour comprendre les aspects physiques et non physiques de la vie. L’intelligence ou l’énergie de la vie appelée « prana » ne peut pas être mesurée par les sens ou par les moyens de la technologie moderne. L’Ayurvéda reconnaît que la plupart des aspects de la vie ne sont pas physiques et ne peuvent donc pas s’étudier objectivement. Nous sommes donc contraints d’aborder cette science avec une approche parfois plus subjective ou intuitive, l’Ayurvéda étant un système de type énergétique. L’un des principes fondamentaux de l’Ayurvéda est de considérer le microcosme à l’image du macrocosme. En d’autres termes, l’infiniment petit, de l’être humain jusqu’à la plus infime des molécules qui le composent, est le reflet de l’infiniment grand, des planètes ou des galaxies dans le cosmos, et fonctionne selon les mêmes principes. Ce qui se passe dans le monde et la nature se déroule de la même façon à l’intérieur de votre corps. C’est en observant la nature et son fonctionnement que les Sages de l’Himalaya ont découvert le principe des cinq états de matière ou cinq éléments, en sanskrit « Pancha Maha Bhuta », c’est-à-dire l’éther ou l’espace, l’air, le feu, l’eau et la terre. Ces états de matière, du plus subtil au plus concret, sont présents sous différentes combinaisons en toute chose et donc, dans le corps humain. C’est cette combinaison des cinq états de matière qui constitue les trois « doshas » ou humeurs biologiques : vata (humeur biologique de l’air), pitta (humeur 6 biologique du feu) et kapha (humeur biologique de l’eau). Chaque individu est constitué d’une combinaison unique de ces trois doshas, déterminée au moment de la conception et qui va représenter sa constitution natale, biologique ou nature première « prakriti » Les trois doshas sont donc des forces biologiques intelligentes qui se manifestent dans notre corps et gouvernent tous les processus, coordonnent et dirigent toutes les structures et substances dans la physiologie humaine, sans exception. Lorsque les trois doshas sont en équilibre, c’est-à-dire lorsque leur combinaison retrouve sa position initiale, qui est celle de notre constitution, nous sommes en bonne santé. L’équilibre implique la santé. Cependant, si notre mode de vie, notre alimentation, notre état psychologique ou émotionnel ou tout autre facteur externe dérangeant notre organisme perturbent cet équilibre, nous rencontrons des problèmes ou une situation de déséquilibre, qui peuvent, à terme, mener à la maladie. Le déséquilibre implique la maladie. Cet état ou situation de déséquilibre temporaire est appelé « vikriti » .C’est du maintien de l’équilibre des trois doshas que dépend l’état de santé de l’individu ainsi que sa longévité. Ces différences physiques, psychologiques et émotionnelles créent l’unicité de chaque être. Dosha Signification sanskrite Etats de la matière contrôlés Vata Ce qui souffle Ether Ce qui bouge Vent (Air) Energie du mouvement Pitta Ce qui brûle Feu Ce qui transforme Eau Energie de la transformation Kapha Ce qui lie Eau Ce qui soutient Terre Energie de la cohésion 7 Le mental est associé au corps dans le but d’obtenir santé et bonheur. Comme pour les constitutions physiques, on dénombre trois constitutions mentales de nature différentes : sattva, rajas, tamas. La constitution mentale, guna, qui prédomine affine et accentue le dosha dominant. Les trois types de guna sont présents en chacun de nous à des degrés variés et chacun peut se manifester dans différents contexte. Le guna n’est pas déterminé à la naissance, à la différence d’un dosha, mais il est modelé par l’environnement et influencé par le régime alimentaire. Chaque dosha physique peut afficher les caractéristiques de n’importe quel guna mental. Ces trois guna sont : -sattva : qualité de clarté, d’harmonie, de pureté, de bonté, essence spirituelle -rajas : qualité de l’énergie, agitation et distraction, passion, action -tamas : force cosmique de l’inertie, ignorance, obscurité, illusion Bien sûr, les différentes constitutions peuvent varier à l’infini selon le degré de ces proportions. C’est en connaissant sa propre constitution que l’on peut agir préventivement pour le maintien de votre équilibre. Tous les aspects de la vie étant liés, ils modifient constamment l’équilibre des doshas : - le climat, l’âge de la vie, les saisons, l’heure de la journée - les pensées et les émotions ; - les impressions sensorielles ; - les substances que nous ingérons ou avec lesquelles nous sommes en contact (alimentation, boissons, produits chimiques…) Une journée passée sous la pluie froide, sans être couvert, va très certainement amener un rhume en augmentant de façon excessive l’élément eau dans le corps. Mais de la même façon, une journée passée tête nue en plein soleil au mois de juillet n’épargnera pas de terribles maux de tête, voire même une insolation : en termes ayurvédiques, une augmentation excessive de la chaleur (ou élément feu) à l’intérieur de votre corps. De la même façon que le feu excessif du soleil peut dessécher la terre, faire monter la température extérieure et brûler les cultures, il va créer dans votre organisme une augmentation de chaleur, amenant une perte des fluides vitaux, une sècheresse accélérée et des brûlures sur la peau… 8 Lorsque nous sommes exposés de façon excessive ou à doses répétées à l’un de ces éléments, un ou plusieurs doshas augmentent dans votre organisme et nous perdons l’équilibre de notre constitution natale. En Ayurvéda, une notion essentielle à retenir pour comprendre cet effet est : " Le semblable augmente le semblable "(loi du karma, de l’action), ou loi de cause à effet, qui stipule que toute cause aura un effet de nature similaire. L’assistance d’un professionnel de l’Ayurvéda est généralement fort utile pour déterminer sa constitution. Lorsque de nombreux déséquilibres sont présents, vouloir se soigner seul est souvent source de confusions, voire d’erreurs qui peuvent amener à l’effet inverse. Les constitutions mixtes (exemple : kapha-pitta ou vata-pitta…) sont également plus difficiles à équilibrer que les constitutions pures (kapha, pitta, vata) qui sont également plus rare. « La maladie est fausseté » dit l’Ayurvéda, et toutes ses approches thérapeutiques reposent sur la correction de cette erreur fondamentale de jugement et de perception. L’approche thérapeutique de l’Ayurvéda consiste fondamentalement à stimuler l’intelligence du corps, à éveiller la conscience de la personne pour rétablir l’équilibre et mettre en route un processus d’élimination des blocages accumulés. Des thérapies spécifiques et très efficaces, où on retrouve la phytothérapie, sont utilisées, la base est un processus visant à éliminer tout ce qui empêche un fonctionnement équilibré. La nature sait gérer l’ensemble des processus qui nous constituent. Le pouvoir de guérison est en nous. Rappelons le fameux précepte d’Hippocrate : Medicus curat, Natura sanat : le médecin traite, la nature guérit. 9 III) Les principes de la phytothérapie ayurvédique Les préceptes de l’Ayurvéda préconisent d’utiliser des produits directement issus de la nature, comme les fruits et les plantes fraîches, mais aussi de très de très nombreux remèdes préparés à partir de plantes séchées. Les plantes médicinales, tant en Orient qu’en Occident, ont été le premier agent médicinal dans les thérapies traditionnelles. En Orient, notamment en Inde et en Chine, il s’est développé une science approfondie des plantes. L’Ayurvéda inclut ce qui est certainement la science de phytothérapie la plus ancienne au monde. Ce système est très vaste et nécessite souvent une traduction et une adaptation. Quelques personnes comme le Dr David Frawley et le Dr Vasant Lad ont amorcé le travail de transmission de cette ancienne science pour nos besoins contemporains. Plus de 80 % des remèdes standards utilisés en Ayurvéda de nos jours proviennent des plantes, ce travail de transmission des connaissances est donc vaste. A cause de la popularité de l’Ayurvéda depuis plusieurs années, certains de ses domaines se sont vulgarisés. Les personnes n’ayant pas de formation correcte en Ayurvéda peuvent représenter un danger pour le public car elles ont une mauvaise compréhension de cette science médicale traditionnelle (notamment au niveau de la traduction du vocabulaire sanskrit) le danger réside également lors d’erreurs d’identification botanique des plantes (exemple : confusion entre la Myrte d’Europe -Myrtus communis- et la plante ayurvédique Katphala -Myrica esculenta -aux actions thérapeutiques opposées) L’Ayurvéda ne signifie pas médecine hindoue et sa phytothérapie ne doit pas seulement être considérée comme étant de la phytothérapie indienne. Cette science de la vie englobe la vie entière et relie celle de l’individu à celle de l’univers. En tant que telle, elle s’ouvre sur la vie et comprend toute vie et toute méthode nous permettant une meilleure harmonie. La phytothérapie ayurvédique n’est en fait ni orientale ni occidentale, elle n’appartient ni aux temps anciens ni modernes. Cette science est une avec la vie et constitue une connaissance appartenant à tous les êtres vivants et non à un système s’imposant à eux. Elle est une ressource vers laquelle on est attiré librement et qui doit être adaptée aux besoins uniques des individus dans leur propre environnement. Dans l’application pratique de l’Ayurvéda en Occident, la plupart des médications ayurvédiques traditionnelles ne peuvent être applicables. Ces remèdes peuvent consister en espèces de plantes tropicales spécifiques, introuvables en Occident, ou peuvent contenir des substances minérales spéciales dont l’usage n’est possible qu’après de longues et difficiles préparations. Mais le pont reliant l’Orient et l’Occident existe heureusement. L’Ayurvéda n’est pas seulement un ensemble de 10 connaissance traditionnelle, c’est une science vivante avec une application créative et pratique des conditions de vie en perpétuel changement. Nous sommes nombreux à réaliser la nécessité d’intégrer une approche psychologique et spirituelle dans la thérapie. Les affections physiques suivent bien souvent des déséquilibres émotionnels, l’emploi des plantes provenant de la tradition indienne semble donc avoir une importance particulière dans notre société déséquilibrée. En phytothérapie ayurvédique, on utilise également les cinq états de la matière comme méthodologie de classification des plantes. L’Ayurvéda ne crée pas de conflit avec la classification biochimique moderne des plantes médicinales mais elle offre des classifications supplémentaires pour chaque plante. Par exemple, l’un des concepts les plus importants du système de phytothérapie ayurvédique est celui de « vipaka » (paka- signifie « digestion » en sanskrit), c’est ce qui se produit lorsque la première digestion s’est effectuée dans les intestins. Dès que les enzymes du foie transforment les aliments ou les plantes médicinales, l’effet est appelé « vipaka ». Une classification est utilisée traditionnellement par les médecins ayurvédiques pour comprendre l’effet à long terme des aliments ou des plantes sur le corps. Lorsque les médecins étudient le « vipaka » d’une plante, ils sont en mesure de savoir si elle aura une action catabolique ou anabolique sur l’organisme. Cette approche constitue une particularité importante de ce système de phytothérapie. L’Ayurvéda, avec sa vision « énergétique » spécifique des plantes, a souvent un point de vue différent de celui de la phytothérapie occidentale. En Ayurvéda, tous les systèmes de règles de traitement, par les plantes ou autres, sont tout d’abord fondés sur la compréhension du métabolisme constitutionnel. Cela exige que le praticien pose une série de questions au cours d’un bilan ayurvédique servant à déterminer le fonctionnement général de l’appareil digestif, du métabolisme de l’eau, et de la capacité du corps à éliminer les toxines. L’Ayurvéda utilise les trois humeurs ou doshas afin de comprendre la constitution de naissance ou natale de l’individu et adapter le traitement. La médecine grecque antique a emprunté et utilisé ce concept de médecine constitutionnelle et de théorie humorale. Cependant, l’Ayurvéda a pratiqué et amélioré continuellement son approche constitutionnelle, alors qu’en parallèle le système grec antique s’est parfois transformé en médecine biochimique. La médecine occidentale, dans son ensemble, utilise un modèle plus « mécanique » de l’univers alors que l’Ayurvéda se base sur une conception d’intégralité et d’unité, qui est soutenue par une intelligence consciente. Dans une certaine mesure, l’Ayurvéda comprend et utilise l’approche mécanique, mais considère qu’il s’agit 11 cependant une façon limitée de comprendre l’univers, les plantes, l’humain… L’Ayurvéda considère que la vie et donc celle de la plante est constituée de forces interdépendantes complexes et qu’elle n’est pas une forme de structure statique où des individus construisent des éléments (tels que des cellules, des atomes, de l’ADN etc.). Lorsque nous essayons d’examiner des parties individuelles, comme le fait le système mécanique, cela ne nous aide pas à comprendre la santé dans son ensemble parce que la santé n’est pas limitée à des parties. Selon l’Ayurveda, aucune partie ne peut être considérée indépendamment du système auquel elle appartient et qu’elle soutient. Par exemple dans la plante, chaque forme de matière est dépendante des autres. Les quatre états principaux de la matière, le solide, le liquide, la transformation et le gazeux, sont tous présents dans l’espace. C’est l’interaction constante et dynamique existant entre eux qui forme l’univers. Les trois humeurs dirigent et contrôlent cette action dynamique afin de promouvoir la santé ou de provoquer des maladies. Par conséquent, en phytothérapie ayurvédique, il est possible de favoriser un état de santé dynamique en soutenant l’humeur dominante du corps à l’aide de plantes correspondant à cette humeur. Le choix des plantes que nous faisons, pour n’importe quelle maladie, devient beaucoup plus précis lorsque nous comprenons la constitution de la personne que nous traitons ainsi que l’interdépendance de ces plantes avec l’intelligence du corps. Les cinq états de la matière nous fournissent les clés nécessaires pour utiliser les plantes de cette manière. Finalement, cela nous conduit à nous interroger sur le concept même de la santé. En Ayurvéda, la santé est définie de façon dynamique et évolutive, elle n’est pas une simple absence de maladie. Grâce à l’intelligence inhérente qui se trouve à l’état latent dans les plantes, et lorsque celles-ci sont utilisées conformément à la constitution de la personne, elles deviennent extrêmement efficaces pour promouvoir une véritable santé. Traditionnellement, on classe les plantes et les préparations en deux grandes catégories. La première est ce qu’on appelle les rasayanas, sont de puissants régénérateurs du système psycho-physiologique, ils prolongent la vie en stimulant la vitalité du système immunitaire, en éveillant l’intelligence biologique dans le corps. La seconde catégorie est celles des plantes et préparations visant un effet thérapeutique spécifique, sorte de « médicaments » mais leur action est bien différente de celle de nos médicaments allopathiques. La philosophie ayurvédique considère les plantes comme des entités vivantes et leur accorde le respect qui leur est dû. Les méthodes traditionnelles de récolte, de transformation et d’utilisation des plantes témoignent de leur nature sacrée. Les plantes ne sont pas cueillies négligemment mais elles sont soignées et entretenues avec le maximum de précautions et l’on 12 ne prélève que la partie nécessaire. Elles sont cueillies dans le but de guérir et sont donc sélectionnées avec attention et sensibilité. Les plantes et leurs composants sont également cueillis à des moments spécifiques afin de maximaliser leur potentiel. Les branches et les feuilles sont récoltées par temps de pluie ou au printemps, les racines en été ou en hiver, l’écorce en automne, les tiges en hiver et les fleurs et les fruits en saison. Traditionnellement, on utilise des pots en pierre ou en terre glaise pour la préparation des herbes à usage interne. Ces bols ne devraient servir qu’aux herbes et être lavés à l’eau chaude après usage. On conseille également des ustensiles en verre ou en métal. Si on utilise le métal, c’est le cuivre qui est le mieux approprié à la préparation des remèdes « kapha », l’argent ou le bronze pour les remèdes « pitta » et le fer pour les remèdes « vata », autant dire que toutes ces précautions tendent à disparaître. On procède souvent à des mélanges d’herbes qui sont consommés avec un anupana (excipient) pour l’administrer. Ce peut être de l’eau chaude ou froide, du lait, du miel, du beurre clarifié, ghi, ou du jus de plantes ou de fruits. L’anupana augmente l’efficacité de l’herbe et la rend agréable au goût. Le choix de l’anupana peut altérer de manière significative l’action interne de l’herbe ainsi que son potentiel. Le dosage prescrit varie en fonction de la personne, de son état, de son âge, son poids, sa constitution. L’usage des plantes requiert bon sens et prudence, il ne doit pas se substituer aux consultations médicales et aux conseils d’un professionnel de santé. Avant d’administrer des remèdes à base de plantes aux enfants, aux femmes enceintes, allaitantes, aux personnes âgées ou faibles, il convient de consulter un médecin ayurvédique ou un professionnel soignant. Malgré le phénomène de mondialisation que connait aujourd’hui l’Ayurvéda, les certaines plantes et remèdes restent encore difficiles à trouver. Par ailleurs, les plantes asiatiques sont bien décrites dans de nombreux ouvrages indiens depuis plusieurs milliers d’années. Les plantes médicinales européennes et nord-américaines sont de plus en plus étudiées mais les données validées ne sont pas nombreuses. Concernant les compléments nutritionnels issus de la médecine ayurvédique, la plupart d’entre eux sont confectionnés selon les méthodes des laboratoires occidentaux et sont de plus en plus vendus en magasins de diététique, en herboristeries, ou encore par correspondance… Il faut rester vigilant concernant ce dernier mode d’approvisionnement. En effet, une étude récente, publiée aux Etats-Unis dans le Journal of the American Medical Association et reprise en France, rapporte que, sur quelque 190 médicaments ayurvédiques fabriqués en Inde et aux Etats-Unis et vendus sur Internet, plus de 20% d'entre eux contiennent des traces de plomb, de mercure et même d'arsenic non négligeables. 13 IV) Exemples de plantes et applications des principes ayurvédiques Dans cette partie de l’exposé, je souhaite mettre l’accent sur différentes plantes : - une plante typiquement occidentale avec un emploi ayurvédique - une épice courante - deux plantes indiennes importantes qui ne sont pas encore couramment utilisées en Occident Rappelons que la différence fondamentale entre la phytothérapie ayurvédique et la phytothérapie occidentale est la reconnaissance du principe de l’intelligence de la vie et de la nature. Il est important de rappeler que le traitement ayurvédique consiste à éliminer Ama du corps, à équilibrer la constitution et à favoriser la régénération. Il ne traite pas les maladies comme des entités spécifiques, mais comme des sous-produits des doshas aggravés. En phytothérapie ayurvédique, l’utilisation des plantes s’adapte à la constitution d’une personne a) Le Pissenlit Le Pissenlit (Taraxacum officinale, Astéracées) Habitat : plante vivace originaire d’Europe Parties utilisées : racine, plante Effets : rasa (saveur) : amer, doux virya (énergie) : rafraîchissant vipaka (effet post-digestif) : piquant 14 Actions sur les doshas : pitta et kapha diminués, vata augmenté Systèmes modifiés : circulatoire, digestif, urinaire, lympathique Actions : dépuratif, diurétique, laxatif, lithotriptique, tonique amer Indications : problèmes hépatique, jaunisse, calculs biliaires, congestion de la lymphe, plaies du sein, cancer du sein, hépatite, diabète, ulcère, œdèmes Précautions : vata élevé Préparation : décoction de racines, poudre (250 mg à 1 g), pâte Le pissenlit est une plante détoxifiante pour les conditions pitta et kapha. Il est spécifique pour les problèmes de la poitrine et des glandes mammaires, des plaies, des tumeurs, des kystes, pour stopper la lactation, pour l’inflammation des glandes lymphatiques. Il nettoie et purifie le foie et la vésicule biliaire, et élimine la stagnation de Pitta et de la bile. Les racines de pissenlit s’associent efficacement avec les racines de chicorée ou de bardane donnant lieu à une boisson « anti-pitta » (7 g de chaque plante en décoction pendant 20 minutes, 3 fois par jour). Le pissenlit a des propriétés similaires à celles d’une plante indienne bhringaraj, qui est un tonique encore plus puissant, et qui peut se substituer à lui. Le pissenlit est efficace pour se désintoxiquer de la nourriture carnée, et d’un excès d’aliments gras et frits. D’après le système constitutionnel, la racine de pissenlit fonctionne très bien pour les types pitta et kapha (feu et eau), mais on ne peut pas la donner aux personnes de type vata (vent ou air) à moins de l’équilibrer avec d’autres plantes. Cela est dû à son puissant goût amer, qui augmente les éléments air et éther. 15 b) Le Curcuma Le Curcuma (Curcuma longa, Zingibéracées) Nom sanskrit : Haridra Habitat : conditions humides, avec sol riche. Originaire de l’Asie du Sud-Est Partie utilisée : rhizome Effets: rasa (saveur) : amer, astringent, piquant virya (énergie) : chauffant vipaka (effet post-digestif) : piquant Actions sur les doshas : kapha diminué, vata et pitta augmentés Systèmes modifiés : digestif, circulatoire, respiratoire Actions : stimulant, carminatif, dépuratif, vulnéraire, antibactérien Indications : indigestion, inflammation, mauvaise circulation, toux, aménorrhée, pharyngite, troubles cutanés, diabète, arthrite, anémie, blessures, contusions Précautions : jaunisse aiguë, hépatite, pitta élevé, grossesse Préparations : infusion, décoction, décoction dans du lait, poudre (250 mg à 1 g) Le curcuma est un excellent antibiotique naturel et, en même temps, il renforce la digestion et aide à améliorer la flore intestinale. En tant que tel, il est un antibactérien efficace pour combattre les maladies et la faiblesse chroniques. Non seulement il purifie le sang, mais il 16 réchauffe et stimule la formation de nouveaux tissus sanguins. En Inde, on considère que le curcuma confère l’énergie de la Mère divine et assure la prospérité. Il est efficace pour nettoyer les chakras et pour purifier les canaux des corps subtils. Il aide à étirer les ligaments et dans ce but, il est efficace pour la pratique du hata yoga. Le curcuma favorise un métabolisme approprié, corrigeant à la fois les excès et les déficiences. Il favorise la digestion des protéines. En usage externe, il est utilisé avec du miel pour les entorses, les muscles froissés, les contusions ou les démangeaisons. Il est tonique pour la peau et, en usage interne, est pris en décoction dans du lait. c) L’Amla ou l’Amalaki L’Amla ou Amalaki (Emblica officinalis, Euphorbiacées) ou encore le groseillier indien Nom sanskrit : Amalaki ou Dhatri (qui signifie « infirmière » pour ses propriétés soignantes Habitat : Originaire d’Inde Partie utilisée : fruit Effets : rasa (saveur) : toutes les saveurs sauf le salé, prédominance de l’acide virya (énergie) : rafraîchissant vipaka (effet post-digestif) : doux Actions sur les doshas : kapha augmenté, vata et pitta diminués Systèmes modifiés : circulatoire, digestif, excrétoire Actions : tonique nutritif, régénérant, aphrodisiaque, laxatif, réfrigérant, stomachique, astringent, hémostatique 17 Indications : troubles hémorragiques, hémorroïdes, anémie, diabète, goutte, vertige, gastrite, colite, hépatite, ostéoporose, constipation, nausée, chute des cheveux, convalescence suite à la fièvre, faiblesse générale, troubles mentaux, palpitations Précautions : diarrhée aiguë, dysenterie Préparations : décoction, poudre (250 mg à 1g), confiture L’amalaki est l’un des régénérants les plus puissants de la médecine ayurvédique. Il est particulièrement efficace en tant que rasayana (préparation qui favorise la santé, la longévité et les états supérieurs de la conscience) pour pitta ; pour le sang, les os, le foie et le cœur. Il reconstruit et maintient les nouveaux tissus et augmente le nombre de globules rouges du sang. L’amalaki nettoie la bouche, tonifie les dents, nourrit les os et favorise la pousse des cheveux et des ongles. Il améliore la vue, soigne les gencives qui saignent et soulage l’inflammation de l’estomac et du côlon. Il est une source naturelle en vitamine C très importante (3000mg par fruit). Il stimule l’appétit, nettoie les intestins et régularise la glycémie. Il est la base de la confiserie appelée Chyavan prash, qui est le principal tonique régénérant en médecine ayurvédique. Sa qualité est sattvique (principe de lumière, de perception, d’intelligence et d’harmonie) et il confère chance, amour et longévité étant luimême un arbre qui vit longtemps. Prendre 5g de poudre, mélangée dans une tasse d’eau chaude, 2 fois par jour agit comme tonique général. Il est utilisé également en cataplasme sur la tête pour les troubles mentaux. L’amalaki entre dans la composition du Triphala, légendaire détoxiquant intestinal ayurvédique présent dans presque tous les foyers en Inde. C’est un mélange en proportions spécifiques de trois fruits : Harada (Terminalia chebula), Amla et Behada (Terminalia belerica) dont les propriétés astringentes tonifient en douceur le côlon et régulent le transit intestinal. Cette formule ne crée aucune dépendance laxative et permet de détoxifier l’ensemble du système digestif, améliorant à la fois l’assimilation et l’élimination. 18 d) L’Ashwagandha Nom sanskrit : Ashwagandha (qui signifie « qui a l’odeur d’un cheval ») Partie utilisée : racines Effets : rasa (saveur) : amer, astringent, doux virya (énergie) : chauffant vipaka (effet post-digestif) : doux Actions sur les doshas : pitta augmenté, vata et kapha diminués Systèmes modifiés : reproducteur, nerveux, respiratoire Actions : tonique, régénérant, aphrodisiaque,sédatif, astringent, Indications : faiblesse générale, faiblesse sexuelle, épuisement nerveux, convalescence, problèmes de vieillissement, perte de mémoire, surmenage, insomnie, sclérose en plaque, faiblesse oculaire, rhumatisme, affection cutanée, toux, difficulté respiratoire, stérilité Précautions : Ama (toxines, nourriture non digérée et déchets non éliminés) élevé, congestion grave Préparations : décoction, décoction dans du lait, poudre (250 mg à 1g), pâte, ghî médicinal, huile médicinale Dans la pharmacopée ayurvédique, l’ashwagandha tient une place similaire au ginseng de la médecine chinoise, bien qu’il soit nettement moins onéreux, il est appelé également le « ginseng indien ». Cette panacée de ma médecine ayurvédique est utilisée depuis plus de deux mille ans en Inde où elle est considérée comme la plante rajeunissante par excellence. Il 19 entre dans de nombreuses préparations prescrites aux enfants, aux vieillards, aux convalescents, aux personnes atteintes de maladies chroniques, stressées, manquant de sommeil, ou fatiguées nerveusement. C’est un très bon régénérant, notamment pour les muscles, la moelle, le sperme et pour la constitution vata. Sa qualité est sattvique et il est l’une des meilleures plantes pour l’esprit qu’il nourrit et clarifie. Il est calmant et favorise un sommeil profond sans rêve. L’Ashwagandha est un bon aliment pour les femmes enceintes car il aide à stabiliser le fœtus. Il régénère aussi le système hormonal, favorise la guérison tissulaire et peut être utilisé en usage externe sur les plaies. Ses propriétés sont aujourd’hui bien définies, de nombreux chercheurs tant indiens qu’occidentaux ont étudié ce remède. L’ashwagandha est essentiellement composé de lactones stéroïdiennes, de stéroïdes de la famille des withanolides et d’alcaloïdes (withsomnine et cuscohygrine que l’on retrouve dans la coca et de la somnine et somniferine). Ses effets relaxants et antispasmodiques s’étendent à la sphère des muscles intestinaux, utérins et bronchiques. Son activité antioxydante, spécifique des glycowithanolides, accroît les niveaux de superoxyde dismutase et de glutathion peroxydase dans le cortex frontal, et combat les troubles du vieillissement comme la perte de mémoire, la fatigue intellectuelle, la dépression, les migraines. On lui reconnaît encore un effet inhibiteur de la peroxydation des lipides, des propriétés immuno-modulatrices et stimulantes au niveau des surrénales. Une de ses premières indications est d’augmenter le tonus et de fortifier l’organisme tout entier, en particulier la fonction sexuelle puisque cet adaptogène se double de propriétés aphrodisiaques. 20 V) Conclusion L’Ayurvéda, bien plus qu’un système de santé, c’est un art de vivre complet qui prend en compte tous les aspects de l’être humain, de ceux, plus abstraits et transcendantaux, de l’existence, jusqu’à ceux, plus matériels et concrets, du corps physique. L’Ayurvéda fournit une méthodologie systématique qui a pour but d’ajuster l’utilisation des plantes à chaque individu. Elle fait une distinction claire entre la personne et la maladie. Il existe deux systèmes de règles de traitement qui sont différents pour l’individu et pour les symptômes de la maladie prédominante. Elle ne crée pas de conflit avec la classification biochimique moderne des plantes médicinales mais offre au moins trois classifications supplémentaires pour chaque plante et augmente ainsi l’efficacité du traitement. Un médecin ayurvédique a la connaissance pour associer les plantes choisies et obtenir une réaction thérapeutique efficace tout en évitant de possibles effets secondaires désagréables. La principale différence entre la phytothérapie ayurvédique et la phytothérapie occidentale est celle du principe d’intelligence de la nature. La médecine occidentale, dans son ensemble, utilise un modèle mécanique de l’univers alors que l’Ayurvéda reconnaît la conception d’intégralité et d’unité, qui est soutenue par une intelligence consciente. Et nous l’avons vu, l’Ayurvéda comprend et utilise cette approche mécanique, mais considère qu’il s’agit d’une façon limitée de comprendre l’univers. L’Ayurvéda est un formidable outil pour l'homme moderne qui subit un stress permanent, consomme une nourriture pauvre en nutriments et vit dans un environnement éloigné de la nature. Notre équilibre est affecté par notre façon de vivre et l'Ayurvéda nous permet de retrouver concentration et harmonie. L’Ayurvéda connait un développement très important dans les pays anglo-saxons, soutenu en cela par des personnalités qui n’hésitent pas à en faire la promotion comme la famille royale britannique. D’autres pays d'Europe comme par exemple l’Allemagne, la Belgique ou l’Italie connaissent également un fort engouement pour cet "art de vivre". Par ailleurs, les adeptes du Yoga voient en l’Ayurvéda un prolongement et un complément à leur discipline. 21 VI) Bibliographie BAKHRU H. Herbs that heal. Orient paperbacks India ; 1990. BORREL Marie, VYAS Kiran. Guérir par la médecine ayurvédique. Marabout ; 2008.p.190. BORREL Marie. Les plantes et leurs vertus. Le Chêne ; 2002. BOSSON Lydia, DIETZ Guénolée. L’aromathérapie énergétique: Guérir avec l’âme des plantes. Editions Amyris ; 2004.p.252. CHAUHAN Partap. Ayurvéda : l’équilibre de la vie. Le courrier du livre, 2ème édition ; 2009.p.320. CHOPRA Deepak. Santé parfaite : guérir, rajeunir et vivre heureux avec la médecine indienne. Edition J’ai lu ; 1991.p.475. FRAWLEY David, LAD Vasant. La divinité des plantes : guide ayurvédique de phytothérapie. Edition Turiya, 2ème édition ; 2001.p.350. FRAWLEY David. La santé par l’Ayurvéda : guide pratique des thérapies ayurvédiques. Edition Turiya, 2ème édition ; 2000.p.543. JOSHI S. Ayurvéda et Panchakarma : science de la santé et de la régénération. Motilal Banarsidass Publishers India ; 1998. LOIN Jean-Baptiste. Les compléments nutritionnels ayurvédiques. TAO magazine N°56 ; Juillet Aout Septembre 2007.p.28-33. MORRISON Judith H. Le livre de l'Ayurveda : Le guide personnel du bien-être. Le courrier du livre ; 2008.p.120. VERBOIS Sylvie. La médecine indienne : Fondements et pratiques de l'Ayurveda. Broché ; 2009. VYAS Kiran. L’Ayurvéda au quotidien : pratiques de santé de l’Inde. Edition Recto Verseau ; 1996. 22 VII) Glossaire des termes sanskrits Agni : feu, lumière, chaleur Akasa : espace ouvert, libre, éther, ciel, atmosphère Alocaka : type de pitta qui gouverne la vue, principalement la vision Ama : cru, aliment non-apprêté, non digéré, matière toxique produite à partir d’aliments non digérés Amla : goût acide Anupana : excipient fluide, boisson prise avec ou après le remède, boisson prise après le repas Apa : élément eau Apana : un des cinq types de vata ; contrôle l’expulsion des matières fécales, des flatulences, de l’urine, du sang menstruel… Avalambaka : un des cinq types de kapha ; renforce le coeur Ayurveda : la connaissance du corps, de l’esprit, des sens et de l’âme ; la science de la vie Ayus : forme combinée de l’âme, de l’esprit, du corps et des sens, espérance de vie Basti : lavements à base de plantes Bhrajaka : type de pitta ; colore la peau et lui donne de l’éclat Bodhaka : un des cinq types de kapha ; aide à déterminer les différents goûts dans la bouche Brahmi : Centella asiatica plante employée communément pour accroître la mémoire Chakra : centres spirituels ou points de jonction de canaux d'énergie Dosha : faute, déficience, ce qui contamine Ghi (ghee) : beurre clarifié Jala : eau, liquide Kapha : flegme, mucus, une des trois principales énergies biologiques du corps 23 Kasaya : goûts ou saveurs astringents Katu : goûts ou saveurs piquants Kledaka : un des cinq types de kapha ; aide à humecter les aliments et à les digérer dans l’estomac Lavana : goût salé Madhura : saveur sucrée, plaisant, charmant, délicieux Pacaka : un des cinq types de pitta ; contrôle la digestion des aliments Pitta : feu, bile, une des trois principales énergies biologiques du corps Prakriti : nature, constitution, forme naturelle, nature originelle Prana : le souffle de vie, l’air ou la force de la vie, énergie, pouvoir Pranayama : contrôler la respiration, techniques de respiration contrôlée Prithivi : terre, monde Rajas : qualité de l’énergie, agitation et distraction, passion, action Samhita : recueil de poèmes méthodiquement organisés, textes Ranjaka : un des cinq types de pitta ; régit la formation du sans Rasa : jus, goût, saveur, essence, liquide, fluide Rasayana : toute chose (plante, aliment, activité) qui prévient le vieillissement et augmente la longévité Rishi : saint, personne érudite Sadhaka : un des cinq types de pitta ; régit les fonctions mentales Samana : suppression, soulagement, un des cinq types de vata ; aide à la digestion et l’assimilation des aliments Sattva : qualité de clarté, d’harmonie, de pureté, de bonté, essence spirituelle Slesaka : un des cinq types de kapha ; permet de lubrifier diverses articulations 24 Tamas : force cosmique de l’inertie, ignorance, obscurité, illusion Tarpaka : un des cinq types de kapha ; nourrit les organes des sens Tejas : feu, lumière, limpidité de l’œil, lueur, lumière éblouissante, sommet d’une flamme Tikta : goût ou saveur amers Udana : un des cinq types de vata ; régit la parole et la voix, la respiration ascendante Vata : vent ou air, en tant que l’une des trois principales énergies biologiques du corps Vayu : air, vent, un des cinq éléments Veda : livres anciens de la connaissance, savoir sacré Vikriti : malaise, altération, changement, déséquilibre, agitation Vipaka : mûr, état des aliments après la digestion Virya : puissance sexuelle, pouvoir, vigueur, sperme Vyana : un des cinq types de vata ; aide la fonction de circulation dans le corps Yoga : lier, ajouter, unir, méthode progressive de réalisation de soi, pour unir l’âme à la conscience universelle 25 VIII) Annexes Annexe 1 : Caractéristiques des éléments Annexe 2 : Les éléments et les sens Annexe 3 : Description des gunas Annexe 4 : Caractéristiques des gunas Annexe 5 : Exemples de gunas Annexe 6 : Caractéristiques permettant la détermination des doshas Annexe 7 : Description des doshas Annexe 8 : Description des sous-doshas ou divisions Annexe 9: Goûts et doshas et effets 26 Annexe 1 : Caractéristiques des éléments Ether (akasa) Symbole Qualités Actions Facilite Substance Exemples Effets ● tendre, subtil, lisse, abondant imprécision, franchise le son, la non-résistance quelque chose de léger, poreux ou abondant aliments légers, popcorn, gaufrettes augmente douceur et légèreté dans le corps Air (vayu) ▬▬ Symbole léger, mobile, frais, sec, rugueux Qualités mouvement, évaporation, sécheresse Actions le toucher et la vibration Facilite Substance sec, aéré ou qui crée du gaz Exemples toasts, gâteaux, choux, haricots augmente sécheresse, mouvement, circulation Effets Feu (agni ou tejas) Symbole Qualités Actions Facilite Substance Exemples Effets ▲ chaud, vif, sec, intense, subtil, léger radiation de chaleur et de lumière forme, couleur et température combustible et aromatique cosses du poivre, gingembre, poivre, clous de girofle, cumin stimule la digestion, le métabolisme, donne de l’éclat à la peau Eau (jala ou apa) Symbole Qualités Actions Facilite Substance Exemples Effets huileux, onctueux, humide, frais, doux et compact cohésion, lubrification fluidité et goût (via salive) liquide, fluide, aqueux boissons, soupes, melons, concombres Symbole Qualités Actions Facilite Substance Exemples Effets lourd, dur, solide, stable, lent résistance, densité parfum, senteur et forme solide et lourd aliments frits, fromages, gâteaux, bananes, potiron lourdeur, obésité et solidité Terre (prithivi) 27 Annexe 2 : Les éléments et les sens Eléments Ether Air Feu Eau Terre Facilite Son Mouvement Lumière Arôme Odeur/parfum Sens Ouïe Toucher Vue Goût Odorat Organe Oreille Peau Œil Langue Nez Energie Domaine Entité Sattva neutre, équilibrée ciel, cosmos saints, dieu, déesses Rajas positive, excessive atmosphère sage, humain, Etat intelligence, sagesse changement, activité Condition Nature ordre, propreté vertueuse, morale chaos, turbulence passionnée Action lumineuse puissante Position Direction harmonie, équilibre mouvement interne ou vers le haut bonheur, satisfaction déséquilibre recherche de soi, ouverture fluctuant stimulation Effet Couleur clarté, compréhension paix, tolérance blanche, pureté Tamas négative, basse terre animal, plante, minéral ignorance, erreur, tromperie, illusion déchet, souillure inerte, paresseuse, fainéante obscure, lourde, pesante obstruction mouvement vers le bas (gravité) décrépitude, désintégration retard, limitation Moment journée Conscience éveillée lever, coucher de soleil rêveuse Annexe 3 : Description des gunas Résultat Qualité détresse, conflit rouge, action passion insensibilité, égoïsme noire, obscurité malveillance nuit, éclipse endormie 28 Annexe 4 : Caractéristiques des gunas Alimentation Appétit Drogues/stimulants Sommeil Désir sexuel Hygiène Santé Environnement Elocution Contrôle sensoriel Concentration Mémoire Sattvique végétarienne, fraîche, légère régulier jamais minimal, réparateur faible excellente robuste, forte immunité paisible, serein, frais Intelligence Argent Travail calme, claire, sereine bon, fort grande, étendue excellent, claire, réaliste grande désintéressé altruiste, dévoué Discipline forte Activités Fierté Violence créatives, productives modeste jamais Colère et peur Dépression rarement, jamais jamais Pardon Générosité facile, entier grande, inconditionnelle grande toujours forte, quotidienne Créativité Honnêteté Spiritualité Amour inconditionnel, universel Rajasique viandes, épices modéré régulièrement, occasionnellement moyen, troublé moyen raisonnable inégale bruyant, coloré, chaotique excitée, excessive variable moyenne, distraite moyenne, inégale moyenne aime amasser à des fins et des objectifs personnels modérée, écart de conduite compétitives, passionnées égocentrique occasionnelle ou cruelle occasionnellement de manière sporadique avec effort moyenne, attend des retours moyenne habituelle fluctuante, occasionnelle personnel, sélectif Tamasique beaucoup de viande, cuisine rapide excessif souvent, fréquemment excessif, léthargique fort insuffisante médiocre, faible immunité sale, ennuyeux, mal entretenu terne, ennuyeuse faible faible, incapacité faible, déformée faible, ignorance avide, égoïste l’évite si possible faible minimales, passivité suffisant et vaniteux fréquente, excessive régulièrement souvent garde rancune jamais, avide, égoïste faible rare aucune, indifférence incapable d’en faire l’expérience 29 Annexe 5 : Exemples de gunas Plantes Animaux Sattvique basilic saint, bois de santal, plantes médicinales, calmantes, arôme agréable dauphin, éléphant, vache, intelligent, social, vit en groupe, communicatif, doux Aliments fruits, légumes crus ou fraîchement cuisinés, salades, noix, graines, eau, jus Gens avisé, aimable, serviable, patient, tolérant, généreux, altruiste calme, méditation, lecture littéraire, jeux d’échec, écouter de la musique apaisante, activité douce Activités Rajasique piments, poivre, ail, oignon, la plupart des épices-stimulent les sens, aident à la digestion tigre, piranha, renard, rôdeur, sens en éveil, violent et agressif Tamasique Champignons cultivés et sauvages poussant dans le noir et se développant sur le fumier vautour, porc, hyène, ramasseurs de déchets, se nourrissent de matières en décomposition (charognes), parasites, paresseux, vivent dans l’ordure aliments épicés, frits aliments industriels, et cuits, bonbons, conditionnés, gâteaux, boissons fermentés, congelés, gazeuses confitures, cuisine rapide, restes et conserves passionné, avide, ignorant, paresseux, matérialiste, égoïste, autodestructeur, recherche statut et dépendant, égoïste, pouvoir ennuyeux, aliéné stimulation, sports de dépression, oisiveté, compétition, musique regarder la télévision, bruyante, soirée lecture facile, dormir dansante, congrès en excès politiques, débats, jeux d’argent 30 Annexe 6 : Caractéristiques permettant la détermination des doshas (ce tableau permet d’avoir une première idée de sa constitution, il ne se substitue en aucun cas à l’aide d’un praticien en Ayurvéda) Je suis VATA (air) Souple, optimiste Je me considère Intuitif, vif Mes proches me décrivent comme Enthousiaste, changeant Mes amis me décrivent comme Ma mémoire est Un initiateur Rapide à se souvenir et à oublier (court terme) PITTA (feu) Ambitieux, pratique, intense Motivé, perceptif, chaleureux Amical, indépendant, courageux, ayant du discernement Bon responsable, ayant des buts, compétitif Moyenne, claire, distincte (bonne en générale) Organisée, efficace, juste Ma façon de penser est Rapide, incessante J’intègre l’information Mon niveau de créativité est rapidement Plein d’idée mais ayant tendance à peu les suivre En situation de stress je deviens Anxieux, vulnérable, tendu, je soupire et j’hyper ventile Plein d’activités, des choses effrayantes, je cours, je vole A vitesse moyenne Inventif dans de nombreux domaines avec un bon suivi Agressif, colérique, irritable, migraineux et nauséeux La violence, le feu, la colère, la passion, le soleil Ma façon de parler est Rapide, bavarde, souvent imaginative et excessive Précise, concise, claire, détaillée, bien organisée Le son de ma voix est Aigu, rapide, dissonant, plaintif Moyennement grave, incisif, rieur Mon style de vie est Ma façon de dépenser est Hyperactif Gaspilleuse, sans économie, jetant l’argent par les fenêtres Actif Modérée, pouvant faire des économies, attiré par les dépenses luxueuses Ma conduite en matière de sexualité est Fréquente, rythme soit très rapide ou très lent Climat et température Je n’aime pas le climat froid, venté, sec.Je suis à l’aise avec la chaleur. Pour les décisions, je suis Emotionnellement je …. Hésitant Moyennement fréquente, passionnée et dominatrice Je n’aime pas le climat chaud et le soleil très chaud. Je transpire facilement et préfère l’hiver Rapide et décidé Je rêve à J’aime Mon rythme d’activité est M’inquiète, suis anxieux, lunatique et hypersensible Voyager, l’art, les sujets ésotériques rapide Suis facilement irrité, et me met facilement en colère Les sports, la politique, le luxe Moyennement rapide et intense KAPHA (eau) Calme, paisible, plein de sollicitude Résiliant, content, loyal, lent Avisé, détendu, plein de compassion Patient, nourrissant, stable Lente à se souvenir et à oublier (long terme) Lente, méthodique, exacte Lentement Meilleur dans le domaine du travail Léthargique, assommé et dans le déni Des histoires d’amour, aux émotions sentimentales, à l’eau et à la neige Lente, monotone, mélodieuse, douce, riche avec des moments de silence Grave, mélodieux, lent, monotone, plaisant, profond Plutôt actif Econome, accumulant des richesses, aimant dépenser pour la nourriture Rare, constant ou cyclique, loyal et dévoué Je n’aime pas le climat froid et humide.Je supporte bien les extrêmes. Réfléchi Reste calme, complaisant et me met lentement en colère. La bonne nourriture Lent, stable 31 Quand je suis menacé je deviens Mes saveurs préférées sont Peureux, anxieux Mes tendances mentales sont Mon pouls est plutôt Critique et artistiques Ma vitesse de pouls au repos est Je mange généralement Femme 80/100 Homme 70/80 Rapidement Mon sommeil est souvent Je suis plus sensible Ma façon d’apprendre est J’apprends plus facilement du nouveau Si on me décrivait avec un trait de caractère ce serait En ce qui concerne mes relations Ma famille et mes amis aimeraient me voir plus Ossature Taille Musculature Poids Irritable, en colère, bagarreur Neutre, légère, douce, chaude, amère, astringente Vers les questions et les théories Modéré et sautant Indifférent, en retrait Femme 60/70 Homme 50/60 Lentement Interrompu, léger Femme 70/80 Homme 60/70 Moyennement rapidement Profond, modéré Au bruit A la lumière vive Rapide, plusieurs choses à la fois, perte de concentration En écoutant un orateur Avec concentration aiguisée, avec discernement, je termine. En lisant ou utilisant des supports visuels La détermination De prendre mon temps et d’être méthodique Je m’adapte facilement à toutes sortes de personnes Ancré Je choisis mes amis en fonction de leurs valeurs Tolérant Je suis lent à me faire des amis mais je suis loyal pour toujours Enthousiaste Petite Au dessus ou au dessous de la moyenne Raide, mal développée Moyenne Moyenne Forte Moyenne à grande Moyennement développée Moyen, je peux prendre ou perdre du poids Un peu partout sur le corps Délicate, sensible, chaude au toucher, lumineuse, avec des tâches de rousseur ou des grains de beauté Plus rouge, plus tacheté, plus jaune Fin, raides, blonds, roux, blanchissant ou chauve tôt moyens Solide, bien développée, trapus Fort, difficulté à perdre du poids Autour de la taille Huileuse, lourde, douce, salée, acide Comme un fil et rampant La vivacité (vif, actif, plein de vie et d’esprit) Ma graisse est surtout localisée Ma peau est Faible, difficulté à prendre du poids Autour des hanches et des cuisses Sèche, fine, qui pèle, rugueuse, fraîche au toucher Mon teint est Plutôt foncé Mes cheveux sont Secs, cassants, fins, rugueux, bruns ou noirs Mes sourcils sont Fin, secs, solides Mes yeux sont Petits, nerveux, secs, noirs, brillants Mes dents sont Grandes, tordues ou protubérantes, gencives fines se rétractant Mon nez est De forme irrégulière, petit et fin Aiguisés, brillants, sensible à la lumière, gris ou verts, regard pénétrant Taille moyenne, jaunâtre et douce, gencives sensibles souvent saignantes Long et pointu Sèche, légère, maigre, douce et piquante Stable et logique Lent et gracieux Profond, long, lent au réveil Aux odeurs fortes En l’associant avec d’autres souvenirs La décontraction Grasse, épaisse, lisse , douce au toucher, Plus clair ou pâle Gras lourds, épais, ondulés ou bouclés, bruns foncés ou noirs Epais, larges, solides, broussailleux, gras Grands, calmes, bleus, regard aimant Fortes et blanches avec des gencives en bonne santé Court, rond, épais et gras 32 Mes lèvres sont Sèches, fines et foncées Douces, roses, rouges ou jaunâtres Mes veines sont proéminentes Un peu visible Mes épaules sont Etroites et tombantes De taille moyenne Mes hanches sont étroites De largeur moyenne Mes mains sont Petites, sèches, fraîches, avec des doigts longs et fins Fines petites et craquantes Secs, rugueux, fragiles, et se cassent facilement Rare et sans odeur De taille moyenne, humides, chaudes et roses De taille moyenne douces et lâches Souples roses et polis Mes articulations sont Mes ongles sont Ma sueur est Mon appétit est Ma démarche est Mon énergie et mon endurance sont Mes selles sont Mes urines sont TOTAL Irrégulier et je saute des repas Rapide, avec des petits pas Faibles, l’énergie vient par à-coups et demande ensuite du repos Sèches, dures, tendance à la constipation Peu abondantes VATA Abondante avec une odeur forte Fort, je dois manger à des heures régulières D’allure moyenne, décidée Modérées ou hautes, je peux me surmener Grasses et soyeuses, larges épaisses et fermes, claires Non visibles Larges fermes et développés Larges Larges, grasses, fraîches et fermes Larges, bien lubrifiées et bien soudées Epais, soyeux, brillants et durs Modérée ou abondante avec une odeur agréable Constant mais je peux sauter des repas Lente et gracieuse Bonnes, durent longtemps Souples, grasses, lâches Lourdes, lentes épaisses Abondantes, colorées, jaunes PITTA Modérées, claires ou laiteuses. KAPHA Les variations de ces attributs sont utilisées communément pour identifier le dosha et sont énumérées dans la plupart des textes ayurvédiques. La colonne qui énumère la majorité des caractéristiques indique le premier dosha. Comme précédemment indiqué, la plupart des personnes présenteront un mélange de ces caractéristiques, reflétant ainsi les proportions variables de vata, pitta, kapha. 33 Annexe 7 : Description des doshas Caractéristiques de vata : Eléments Définition Localisation Rôle Sens Emotions Qualités éther (akasa) et air (vayu) « ce qui bouge » vata est principalement présent dans la partie inférieure du corps : côlon, rectum, vessie, colonne vertébrale, cuisses, jambes. Il commande le système neuro-hormonal et les impulsions nerveuses, la respiration, le mouvement, la circulation des fluides, l’excrétion, la stimulation des sucs digestifs et les mouvements de l’appareil digestif Transport des fluides, de l’air, et des aliments à l’intérieur du corps, mouvement l’ouïe et le toucher peur, anxiété, tension, impatience rugueux, sec, léger, mobile, frais et subtil Caractéristiques de pitta : Elément Définition Localisation Rôle Sens Emotions Qualité feu (agni) « ce qui digère » pitta est situé principalement au milieu du corps-estomac (sucs gastriques), foie, rate, duodénum, vésicule biliaire, bile, pancréas, intestin grêle, peau et sang il contrôle les processus de transformation tels que la digestion, le métabolisme et l’activité des enzymes la vue colère, jalousie, courage, volonté chaud, incisif, acide, intense, huileux Caractéristiques de kapha : Eléments Définition Localisation Rôle Sens Emotions Qualités terre (prithivi) et eau (jala) « ce qui lie » kapha se situe principalement dans la partie supérieure, les tissus conjonctifs, les ligaments, les tendons, la bouche il procure l’humidité, le rapprochement et la solidité goût et odorat amour, patience, pardon, gourmandise, attachement et possessivité dense, lourd, ferme, stable, lent, épais, collant, humide, clair, froid 34 Annexe 8 : Description des sous-doshas ou divisions sous-doshas ou divisions de vata : Sous dosha prana Localisation cœur, poitrine, nez, oreille, gorge Fonctions respiration, éternuement, crachement, engloutissement udana gorge, nombril, poitrine samana estomac, duodénum, intestin grêle, système intestinal, proche du feu digestif côlon, anus, système urinaire, nombril, organes génitaux, près du pubis langage, voix, chant, mental, mémoire, enthousiasme enzymes digestives, assimilation de la nourriture et réparation dans les tissus apana vyana cœur et tout le corps élimination des déchets, semence, fœtus, menstruation, grossesse fonctionnement du système circulatoire, transpiration Désordres hoquet, toux, bronchite, asthme, rhume, voix enrouée Remèdes massage de la poitrine et du dos, gingembre, clous de girofle, miel maladie de l’œil, massage de la de l’oreille, de la tête, réglisse, tête, du nez et de gargarismes aux la gorge herbes indigestion, asafoetida, diarrhée, menthe, mauvaise gingembre, assimilation des curcuma, yoga, aliments jeûne maladies de la vessie, de l’anus, des testicules, calculs rénaux, infection du système urinaire, diabète troubles circulatoires, fièvre, diarrhée, tuberculose eau, ail, basti, cataplasme chaud sur la zone pelvienne Désordres indigestion, ballonnements abdominaux, formation de déchets toxiques anémie, jaunisse, hépatite Remèdes poivre noir, coriandre, petit lait, marche après les repas choux, pommes, carottes, blettes, dattes désordres psychologiques brahmi, ghi, yoga, basilic, massage à l’huile de sésame, basti, sommeil réparateur et régime sous-doshas ou divisions de pitta : Sous dosha pacaka Localisation estomac, duodénum, intestin grêle Fonctions digestion et élimination des déchets ranjaka foie, rate, estomac sadhaka cœur formation de sang provenant des sucs digestifs mémoire, émotions, 35 alocaka yeux bhrajaka peau fonctions mentales maintenir une vision normale couleur et lustre, absorption d’huiles par massages et émotionnels méditation, pranayama maladies amande, poivre relatives à la vue blanc, miel, bains oculaires, repos et exercices des yeux maladies de neem, amala, peau, éruption, aloe vera, sécheresse, curcuma, psoriasis et aubergine, soleil eczéma matinal sous-doshas ou divisions de kapha: Sous dosha kledaka Localisation estomac Fonctions humidifie les aliments, aide à la digestion avalambaka cœur et région de la poitrine bodhaka langue protège le cœur de la chaleur excessive et donne de l’énergie aux poumons perception des goûts, active la salivation tarpaka tête, cerveau et sens nourriture des organes des sens slesaka articulation lubrification et travail des articulations Désordres indigestion et maladies concernant la digestion paresse, léthargie, affaiblissement du cœur et des poumons Remèdes gingembre, citron, petit lait, aliments salés, aigres, amers camphre, pranayama, yoga, méditation, marche matinale anomalie de la perception des goûts aliments sucrés, soupe de légumes, asafoetida, graines de cumin, papaye massage de la tête, rasayana, méditation perte de mémoire et altération des organes des sens douleurs articulaires, anomalies fonctionnelles massage à l’huile, postures de yoga, jeûne, ail, aloe vera 36 Annexe 9: Goûts et doshas et effets Goût (rasa) Eléments Aggrave Sucré (madhura) terre/eau kapha Soulage vata, pitta Exemples sucre, pain, miel, riz, lait, melon, pommes de terre Qualités froid, lourd, humide Virya Acide (amla) terre/feu kapha, pitta vata Salé (lavana) eau/feu kapha, pitta vata citron, fromage, yaourt, vinaigre cacahuètes salées, sauces, sel, aliments industriels chaud, léger, humide 32refroidissant réchauffant 1-humide 3-humide sucré sucré (madhura) (madhura) salive, salive, Génère mucus, mucus, tissus tissus graisseux graisseux Note : 1 = plus ; 2 = moyen ; 3 = moins Vipaka Piquant (katu) feu/air vata, pitta Amer (tikta) air/espace vata kapha Astringent (kasaya) air/terre vata kapha, pitta gingembre, curcuma, oignon, ail, rhubarbe, poivre, aloé, neem radis, piment rouge, épices chaud, froid, léger, sec léger, sec kapha, pitta fruit vert, thé, luzerne, framboise, coing, prune 1réchauffant 2asséchant piquant (katu) gaz, sécheresse 2réchauffant 3asséchant piquant (katu) gaz, sécheresse chaud, lourd, humide 31réchauffant réchauffant 2-humide 1asséchant acide piquant (amla) (katu) acidité, gaz, bile sécheresse froid, lourd, sec 37