EspaceInformation N°26
Transcription
EspaceInformation N°26
r s s N0 7 5 1 - 5 0 7 3 O c t o b r e1 9 8 3 - N o 2 6 Les dossiers Editoriat Pour ceux qui furent enfants dans les années cinquante, c'est en dévorant les aventures de Tintin, en route vers la Lune, que se faisait la découverte de I'impesanteur. le professeur Tournesol et les deux Dupondt semblant nager au milieu de leur fusée, le whisky du capitaine Haddock métamorphosé en boules de billard,... Auelle étrangeté ! On n'y comprenait rien et l'espace nous apparaissait alors comme un milieu bizarre, presque ensorcelé, jouant de vilains tours aux courageux ptonnters... Aux enfants nés une vingtaine d'années plus tard, la recherche spatiale est devenue bien f amilière. Pourtant les manifestations de l'impesanteur les étonnent toujours autant, même si Tintin a cédé la place à JeanLoup Chrétien et si le reportage télévisé en direct s'est substitué à la bande dessinée ! Et leurs questions sont restées les mêmes, entre autres celle-ci : I'impesanteur, gu'est-ce que c'est au juste ? Dans ce nurnéro Les dossiers . Le phénomène d'impesanteur Actualité astronautique . E u m e t s a tE , xosat, P i o n e e r1-0 . e t c . o Les radio-amateurs et l'espace La vie à I'intérieurd'un laboratoirespatial,en orbite autour de la Terre, est une Pour qui la découvre,ne serait-cequ'à I'occasionde la source d'étonnernents. projectiond'un documentairetélévisé,il est évidentque " là-haut" les chosessont bien différentes: pour se déplacerles hommesde I'espaceutilisent...leurs bras et quantaux objets progressent le plussouventà la manièredesplongeurssous-lnarinsl qui les entourent,du moinsceuxqui ne sontpasfixésà un support,ils " flottentdans I'air '. Ce sont là les manifestationsles plus visibleset sûrementles plus connues que I'on associeà l'état d'impesanteur. EPUIS Newton, il estadmisque l e s c o r p sm a t é r i e l se x e r c e n lte s uns sLrrles autres une attract i o n g u i e s t d i t e g r a v i t a t i o n n e l l e( v o i r EI' n" 25' p' l4)' folce peut-elle disparaître? Oui. Et c o m m e n t? S i m p l e m e n te n n e r é s i s t a n t pas à cetteforce,en sesoumettantcomp l è t e m e n tà s o n a c t i o n . . . C a r t o u t l e p a r a d o x ea t t a c h é à l a t.a planète Telle, comme tous les 19^Ionde p-oidst-ienten cetteidée : ,o,'s ressentons-les ffits du poids porce que corps Ëélesres, alire t";;;;;r;;;"; obstactes exercent sur nous des de son voisinâge- A i; ;;;i;;^d.,;;'i; "liàï"ii" "s"u'l ,::.t,.oint à lo gravitation. frrrns. qui s'opposg.nt cerre atrracrion ,. (t-.. plns sor"rvent, I'obstacle c'est le sol, I,existenced,une force tiià"ii"èf"|à_ .9. ,pent être également le siège blemenr rour ;ùjer l.;;r;i;'b";',, i'.;àit Ti: cequ'on appelle usr.rel.à.îiià,' i,àià'.3:U.#;:ll'o:H"t_'",?iT.::.)tJ?â:î:: 1 Peut-on sr.rpplimercetteforce ? Non, car I'attraction terrestreest r-rnphénom è n en a t u l e l s u r l e q u e lo n n e p e i r ta g i r . l.a sensationque nous avons de cette 21 24 lnformations divelses . P ê l e - m ê l e. . . 29 Calendrier de l'espace . D u 3 1 o c t o b r e1 9 8 2 a u 2 5 f é v r i e r1 9 8 3 31 Û'l3/r[_r'l:t;,. a- y, laissonsun objet qtËlconq.rêsubir sans r'ésistanceaucune - I'attraction g l a v i t a t i o n n e l l :e t o u t e a p p a l . e n c ed e poids disparaît aussitôt! Le phénomène d'impesantear De I'lmpesanteur consldérée comme une conséquence de la grayltatlon unlyerselle Pour bien saisir tous les aspectsde cette question,interrogeons-nous sur ce qui, sur Terre, donne à un homme la sensationde son poids. La réponseest simple : c'est le support sur lequel il repose,sur lequel il prend appui... P c u t - c t n c c t r t t t a i l r r L r : I a L r [ ' i r t t 1 t c x t r t l t ' L tat i I I t ' t t t- ; t l t t) l \ ' t i l , l t r t r \ . 1 , l l i l , . ' i t r l t t, , l ) | t t : i . l . . t l ( ' . t ( ' / l / ) 1 ( '< : n t ' l l c c t t t a t t L u l r c , r ' / r t r l c l i l t t r . l , u t s t t r t La Terre attire les différentes parties du corps mais ce sont les pieds qui sont en contact avec le sol et qui supportent I'ensembledu corps. Pour I'individu, la sensationde poids qui en résulteprend en compte de multiples informations et sensations(réponsesdu syslème nerveux et des centres d'équilibration, lourdeur des membres- par exemple, les bras . tirent ' les épaulesvers le bas -, . enfoncement' dè la tête dans la partie supérieuredu corps, etc.) qu'on associeà un sentimentd'équilibre et de bonne stabilité sur le sol. Dans la vie courantenous évoluons. le plus souvent,sur un sol consistantet nous oublions I'attraction terrestre à laquellenous sommeshabitués,en présence de laquelle nous nous sommes développés.Mais que le sol soit moins ferme et cette attraction devient manifeste, perceptible: il est bien connu qu'on s'enfonce dans un marécage! Pour en donner un autre exemple,soumettons un individu à une expérience banale en le plaçant sur une balance(du type pèse-personne). De quoi se compose cet instrument? D'une partie fixe, en contact avec le sol, et d'une partie supérieure, mobile, où reposent les pieds du patient. Sous I'effet du poids du corps, la partie mobile s'enfonce plus ou moins (un systèmede ressort permettant d'atteindre une position d'équilibre) ce qui fournit une indication sur le poids (mais le cadran de la balance est gradué en masse). Qu'en est-il de la sensationde poids ? Elle a disparu. La pesanteursemblant ne plus se manifester,on parle d'un état d ' i m p e s a n t e u r ( e n a n g l a i s: w e i g h t lessnessou zero-g conditions; en allemand: die Schwerelosigkeit).Pour des raisonsessentiellement phonétiques,on préfère ce terme d'impesanteur à celui d'apesanteur.(Comment, dans la conversation, distinguer la pesan" teur " de .l'apesanteur'?) I'hypothèse que le repère terrestre auquel on rapporte le mouvement est galiléen, son mouvementest rectiligne fll et uniformément accéléré. Revenonsà I'hypothèsedu sol mou et poussonsplus loin le raisonnement: tance dont la valeur (e : gt2/Z est qu'adviendrait-il de notre individu si, donnée par la relation établiepar Galibrutalement, le sol était supprimé? La l é e ( v o i r E I , n " 2 5 , p . 3 ) . réponse est évidente: il tomberait ! Imaginons que cette chute se produise - i l - * , r " exact, il faut indiquer que son dans un puits. Rapidement,du fait de la ouvement (dans le repère terrestre) n'est pas résistance de I'air. sa vitesse de chute m rigoureusement rectiligne en raison de la rotâtion de atteindrait une valeur limite, constante. l a T e r r e a u t o u r d e l ' a x e d e s p ô l e s q u i p r o v o q u e Éliminons donc I'air de ce puits. Le vide étant fait, notre cobaye (qu'on a revêtu d'une combinaison spatiale et d'un équipementde survie)est en chute libre; ce qui signifie qu'aucune force (autre que la gravité, responsable de son mouvement),qu'aucun phénomène ne vlent contraner son mouvement. Pour autant que les variations de g demeurent négligeables et si I'on fait 2 - E S P A C EI N F O R M A T I ON NO2 6 - O C T O B R EI 9 8 3 naturelle sauf aux pôles - une très petite déviation vers l'esl. Cet écart par rapport à la verticale- toujours infime - ne peut êÎre mis en évidence qu'au moyen d'expériences spéciales. Par exemple, lors des expériences d e R e i c h f a i l e s e n 18 3 1 , à F r i e d b e r g( 5 1o d e l a t i t u d e Nord),en Allemagne, et portant sur une chute effect u é e d a n s u n p u i t s d e m i n e d e 15 8 m d e p r o f o n d e u r , on a mesuré une déviation de... 28 mm vers l'est lvoir Mécanique, Dunod Université,'1976, p. 1471. C'est là une manifestation de la force d'inertie complémentaire (dite de Coriolis)qui doit, en toute rigueur, être prise en compte lorsqu'on étudie un corps en mouvement dans un repère lui-même animé d'une rotation instântanée par rapport à un repère galiléen. Au risque d'anticiper un peu, il nous .senblc trè.s important d'insister dès à présent: le ternte impesanteur dait exclusivemenl lai.sserentcndre aue les effets de la pe.santeurne se manifestenr plui, donc que Ia pesanleur est nulle ou très faible, ce qui n'implique nullementla disparition réellc de la gravitê! Certe.s, le.s phénomènes qu'on lui attribue habituellement au sol ne s'observenl nas dans Ie ca.s d'une chute libre mais ellc existc iouiours brl et bien... puisque c'esr elle qui est à I'originc de ce mouvemenl que constaterait un obscrvateur lerreslre ! Cette dislinctiort - fondamentale - devra être présente à I'esprit quand on rcilcontre,'a les expre.esiotts : " absence de gravité ", " nricrogravité ", " gravité rëduite ou nulle ", etc. Terminonspar quelquesrappels (voir M, n' 25, p.1.4) qui aiderontpeur-êtrele lecteur à ), voir plus cmtr'. o Soit un corps céleste solide. Depuis Ne\,ton, on sai! qu'il exerceune certaiile altraclion ew toltt objet de son voisinage (at ftciproquement) : c'c.stle phénomène de gravitation. On appellc gravitô la force de gravitalion exercéepar cc corps céleste sut un corps quelconque. c Supposons que ce corps célestc soil una plctnète en rotation sur clle-même et considérons, à préscnt, un habitant de ceuc planète désireux de déternriner, depui.sIc sol de sa planète, la volcur dc celle gravité. Quoi qu'i[ fa.ssc,il ne pourra obtenir qu'unc mesuraprcilailt eil comple, simuhonément, la gravité el des.forces d'inertic (notamment cellc due à Ia rotalion signaléc) Ce phénomènephysique global qu'il auro la pos.sibilitë d'étudier s'appelle /a pesanteur. On a couIumc de désigner par poids la force associée au phénomènede pesanteur. c Les physiciens donnent de la pesanteur d'un astre la définition suivante: définie dans un repère non galiléen, c'est la somme de la force de gravitation (ou gravité) et des forces d'inertie agissant dans ce repère(essentiellementcelle qui est due à I'accélérationd'entraînement du repèreconsidéré par rapport à un repère galiléen). aux objcts , Au so.l,.c'est la pesanteur qui cor{èrc leur Dotds. a A litrc d'aide-mémoire, on peul Proposer les associations de conceptssuivanrcs: d'une-Parl; gtavitation/gravitélabsence de lorces o lnertle/lepère galiiéen; d' aut r e par t, pesanteur/poids/exis'tence-de foices d'iriertielrepère non galiléen. associations qui prendronl toul leur sens à lo !ecture des pages de celle revue' Le phénomène d'impesanteur Aussi peut-on dire que la sensationde poids existe dès qu'il y a obstacle au mouvementde chute libre. Supprimons I'obstacle et toLlte sensationde poids disparaît... Si notre malheureux cobaye,dans sa chute vertigineusevers le fond du puits, avait le loisir d'utiliser il observeraitque la son pèse-personne, partie mobile de la balancene s'enfonce pas et que I'aiguille resteau zéro : i\ ne oèserien ! Et s'il se débarrassaitde son bracelet-montreou de son mouchoir, il c o n s t a t e r a i t q u ' i l s . d e s c e n d e n t' comme lui, ni plus vite, ni moins vite... Soumisà la seuleattraction terrestre. tous les corps tombent avec la même accélération dans le vide (donc avec la même vitessesi les conditions initiales étaient identiques)ainsi que I'a reconnu Galilée au début du XVII siècle.Il en résulte que dans un syslème de référence en chute libre, les effets de Ia pesanteur disparaissent: les observateurs et les objets solidaires de ce système de référence se trouvent en état d'impesanteur. La réciproque est vraie : s'il y a impesanteur dans un système de référence, celui-ci est en chute libre. Etayé par des expériencestrès précises,ce fait constitue I'un des fondementsde la relativité généraled'Einstein (voir EI, n" 25, pp. 20-2r). Cette équivalenceentre chute libre et impesanteurse comprend en mécanique newtonienne par I'introduction des forces d'inertie [2] dans tout systèmede référencequi n'est pas galiléen [3]. [2] Le concept de force d'inertie aurait été introduit en mécanique par Jean Le Rond d'Alembert ( 1 7 1 7 - 1 7 8 3 ] , ,é c r i v a i n , p h i l o s o p h e e t m a t h é m â t i c i e n francais, surlout connu comme un des animateurs de I'Encyclopédie Les forces d'inertie sont parfois appelées peuvent être modifiées, "pseudo-forces" car elles voire éliminées, par un changement de système de référence, ce qui n'est pas le cas des "vraies" f o r c e s ( M a l h e u r e u s e m e n t , c e s a p p e l l a t i o n so n t s o u vent été à l'origine d'erreurs de raisonnement et ont, selon l'expression d'un enseignant qui souhaitait .en finir lavec ellesl une bonne fois pour toutes,, .fâit suffisammentde dégâts jusqu'à ce jour!,) En particulier, dans un systdmo gellléen, ll n'y a pas de lorces d'lnedle. C'est pourquoi on dit aussi qu'un système galiléen est un système d'inertie [3] Un repère galiléen est un système de référence dans lequel la loi d'inertie (voir El, n.25. p 7) est vérifiée: un mobile oui ne serait soumis à aucune force serait, par rapport à ce repère, soit au repos, soit en mouvement de translation uniforme De surcroîÎ,tout mobile de ce type peut constituer à son tour un référentiel galiléen : les référentiels galiléens sont en mouvement de translation rectiligne et uniforme les uns par rapport aux autres En toute rigueur, du fait, d'une part, de la rotation de la Terre autour de l'axe des pôles et, d'autre part, du mouvement du centre de la Terre dans le reoère de Copernic (voir p 7) qui lui est pratiquement gâliléen (*),un repère terrestre ne devrail pas être considéré comme galiléen fourcfois, en première approximation, on peut considérer qu'un repère terrestrc est galiléen cette approximation est suffisante pour l'étude de la major i l é d e s D r o b l è m e sd e m é c a n i o u e s u r l a T e r r e m a i s ne l'est plus pour l'analysedu mouvement des satellites artificiels terrestres L'approche mathématique n'est pas trop complexe dans le cas d'un repère en mouvement de translation uniformément accélérée ou en mouvement de rotation uniforme par rapport à Ia Terre. De la même façon, on rendra compte de l'état d'impesanteurqu'il est possible d'instaurer en soLlmettantdivers véhicules à une chute libre (qu'il Afin d'illustrer ce qui vient d'être écrit, reprenons I'exemple de notre cobaye que nous suppose- s'agissed'expériencesen tour d'imperons, celte fois, à I'intérieur d'une cabine santeur, à bord d'avions ou de fuséesd'ascenseur, à I'atmosphère respirable, ,ûns aucun sondes en vol balistioue oLl encore à conlact (visuel ou outre) avec I'extérieur. Et cette I'intérieur des satellitès artificiels; ce cabine est enchute libre dans le ouit.soù a été fait le sera I'objet du numéro 29 d'Espace vicle. Étudiée sur une distance ielte que !'acàélération de la pesanîeur terrestre puisse être considérée I n f o r m a t i o n ) . por rapport à la conme constante, la cabine a On peut même envisager- c'estune: Terye - un mouvement accéléré : c'est un référengaliléen. tiel non hypothèsetoute théorique mais utile à la compréhensiondu phénomène- un Quelles forces s'exercenl sur nolre passager, lo cabine éta4t prise comme référentiel? D'une part, ( moyen artificiel' de parvenir à cette la force F-d'c gravitation,Tirigëe vers le bàs et chute libre dans le cas d'une résistance cau.redu mouvemen!, d'autre part (er parce que la extérieure. Imaginons un projectile cabine n'est pas un référentiel galiléen), une force d'incrtie, égale et de sens opposé. (Insistons bien sous-marin largué verticalement dans .sur le fait que cetteforce d'inertie n'a de significaun océan. Sous I'effet de son poids, il lion que dans le référentiel défini, autremeil dir descendmais, ralenti par I'eau, il n'est pour le pas-sager Pour un observateur au sol, raipas en chute libre. Dolons-le d'un syssonnan! dans un repère galiléen, cette force d'inerlie n'exisle pas !) tème propulsif très puissantlui permetNotre cobaye e.tt donc .soumisà deuxforces dont tant de vaincre cette résistance et de la somme est nulle (On verra plus loin que ce n'est descendreavec une accélérationégale à vrai qu'en première approximation) Par rapport ce niveau aux parois de la cabine d'ascenseur, rien ne se cellede I'attraction terrestreà (soit : 9,8 m.s-2en surface): son moudëplace sans impulsion initiale (d où I'emploi du terme "flotter,' pour décrire cette stabilité des vement sera alors assimilable à une chosesà I'intérieur de la cabine, leur mainlien dans chute libre et l'état dimpesanteur exisI'air) et, aux yeux du passager,la gravité semblene tera à I'intérieur du projectile. plus s'exercer: rien ne pèse et rien ne tombe l4l vers le plancher de la cobine Ainsi peut-on expliC'est en usant d'un artifice du même quer le phénomène d'impesanteur [5]. ordre que dès 1935 I'Allemand von Insistonscependantsur le côté para- Diringshofen aurait connu, durant huit doxal de cette conclusion: dans un secondes,l'état d'impesanteuren metchamp de gravitation, un mobile peut tant son avion en piqué depuis une être soumis à un mouvement de chute grandealtitude et en annulant la traînée libre ce qui donne à sespassagersI'illu- atmosphériqueavec son moteur [6]. sion que... le champ de gravitation Jusqu'ici on a entendu par chute n ' e x i s t ep a s ! . . . libre un mouvement se faisant exclLlsivement sous I'influence de I'attraction terrestre avec une accélération égale à celle de la pesanteur(au niveau considéré). Mais la généralisationest possiDonnons deux exemples srmpres dans ,osguors ble. uussi doit-on considérer comme se manllestent des tolces d'lnedle: étsnt en chute libre tout corps qui n'est - un train progresse en ligne droite à vitesse soumis qu'à I'action du champ gravitaconstanle par rapport à un repère terrestre considéré comme galiléen :c'est donc aussi un repère tionnel sous I'influence duquel il se galiléen Soudainil abordeunviragetoulen maintetrouve. nant constante sa vitesse: ce n'est plus un repère galiléen (car le mouvement n'est plus rectiligne par rapport au repère terrestre de référence) et des torces d'inertie se manifestent (les voyageurs sont déportés vers I'extérieur du virâge); - le même train, revenu à l'élat initial, change b r u t â l e m e n t d e v i t e s s et o u t e n o o u r s u i v a n t s o n m o u vement rectiligne: ce n'est plus un repère galiléen (car le mouvement n'est plus uniforme par rapport a u r e p è r e t e r r e s t r e d e r é f é r e n c e )e t d e s f o r c e s d ' i n e r tie se manifestenl (les voyageurs sont projetés vers l'avant du train, s'il y a eu ralentissement, ou vers l'arrière du train, s'il y â eu accélération) (*) ll ne s'agil encore que d'une approximation car le système solaire ne peut être considéré comme absolument isolé des autres corDs de I'univers. [4] A condition, bien sûr, qu'aucun objet n'ait reçu d'impulsioninitiale [5] Pour une interprétation mathématique plus approfondie,nous renvoyons le lecteur a ux ouvrages scolaires de son choix ou. par exemple, à deux articles du Bulletin de I'Union des physiciens dont on trouvera en p 7 les coordonnées complètes: 4 propos de I'impesanteur ln"593l el Pour essayer de résoudre un problème de mécanique lno611l [6] Cité par M R Sharpe dans la pace, Larousse, 1970, p.93 vie dans I'es- Autrement dit. est en chute libre tout objet " tombant " (au sensde Newton, voir EI, n" 25, p. I l) vers le corps célestequri I'attire. Dans tout champ de gravitation(dû aurSoleil,à la Lune, aux planètes, ar-rxétoiles,...)la chute libre constituele mouvementnaturelet I'impesanteur la règle. (Pour ne pas se trouver déroutépar Ia suite de I'article, nous demanderonsau lecteur d'oublier provisoirement le sens généralement attaché à l'expression " chute libre,r, à savoir : mouvementvertical prenant fin avec un impact au sol. Pour notre parl, nous entendronspar u chute libre un mouyementrégi par la " gravité el sur des trajectoires variées (cercle,ellipse,parabole,ligne droite,...), (suite en Page 6) ESPACE I N F O R M A T I ONNO2 6 - O C T O B R E1 9 8 3 - 3 Le phénomène d'impesanteur Chute lîbre ou lmpesanteur ? C'est ume question de point de touta.,.. q o c) o a 6 co il o E U o O Point de uue de A (fig. 1) J e s u i s A , o b s e r v a t e u rp o s t é à l ' o u v e r t u r e d u p u i t s d a n s lequel ntombe o la cabine où a pris place mon ami B. (pour supprimer la résistancede l'air, on a fait le vide dans le p u i t s .) J e s u i s i m m o b i l e d a n s l e r e p è r e ( R ) q u i e s t s o l i d a i r ed e l'écorce terrestre. Je constate que la cabine, soumise à l ' a t t r a c t i o nd e l a T e r r e [ * ] , e s t e n m o u v e m e n t p r a t i q u e m e n t rectiligne et uniformément accéléré: j'en conclus qu'elle est en chute libre... ll en est de même de mon ami B. - J e s u i s _ f o r m e l ;p o u r m o i , i l n ' y a p a s d ' a u t r e e x p l i c a tion possible : B est en chute libre. l*l Pour plus de clarté, on néglige les forces d'inertie d'entraînement et de Coriolis qu'il conviendrait de prendre en compte puisgue (R) n'est pas galiléen. O Poînt de oue de B Cig. 2) Je suis B, observateur enfermé dans la cabine qui " t o m b e " à l ' i n t é r i e u r d u p u i t s . M o n c a d r e d e r é f é r e n c e? E h b i e n , j e n ' a i g u è r e l e c h o i x . . . l l e s t m a t é r i a l i s ép a r l e s p a r o i s d e c e t t e c a b i n e , c ' e s t l e r e p è r e ( R ' ) .L e s p h y s i c i e n s disent que ce repère n'est pas galiléen. G r â c e à s o n t a l k i e - w a l k i e ,m o n a m i A m e d i t q u ' i l v o i t m a cabine descendre de plus en plus vite vers le fond du puits. ll me demande ce que j'éprouve... Sans vouloir mettre en doute sa parole, je dois bien avouer que j'ai du mal à le croire car moi je n'ai l'impress i o n d ' a u c u n m o u v e m e n t I B i e n s û r , j e d o i s p r é c i s e rq u ' i l n ' y a a u c u n e o u v e r t u r e m e p e r m e t t a n td e v o i r à l ' e x t é r i e u r de ma cabine. Cependant, ici, tout n'est pas comme d'habitude ! J'ai perdu toute sensation de poids et c'est un peu comme si d a n s m a c a b i n e l a g r a v i t é n ' e x i s t a i t p l u s . L ' a t t r a c t i o nt e r r e s t r e ,s i b a n a l e à l â s u r f a c e d u s o l , s e m b l e n e p l u s s ' e x e r c e r . C ' e s t a i n s i q u e j e n f l o t t e " d a n s m a c a b i n e .S i j e p r e n d s a p p u i s u r l e p l a n c h e r ,j e m o n t e v e r s l e p l a f o n d ;s i . j e p r e n d s a p p u i s u r l e ' p l a f o n d ,j e d e s c e n d s v e r ' sl e p l a n c h e r . M a i s d è s q u e j e p à r v i e n s à m e s t a b i l i s e r ,e h b i e . nj e d e m e u r e immobils pâr rapport aux parois de ma cabine.'. S i j e c h e r c h e à m e d é b a r r a s s e rd ' u n . o b j e t q u e j e t i e n s . out d a n s ' l a m a i n , i l n e . t o m b e > p a s v e r s l e p l a n c h e r . .T (suite en page 5) cela est bien étonnant ! Le phénomène d'impesanteur (suite de la page 4) Pour moi, il n'y a pas de doute: je suis en train de connaître ce que les physiciens appellent l'état d'impesanteur. Aui, de A ou de B, se trompe ? A la vérité, ils onl fous les deux ralson! Pourquoi? Tout simplement parce que chacun raisonne dans son propre cadre de référence, par rapport à son propre repère. Et c'est I'une des ambiguitésdu phénomène d'impesanteur gue d'être perçu de façon différente par celui gui est dans le référentiel en mouvement et celui gui, situé dans un autre repère, peut constater le mouvement de ce référentiel. Aucune des deux descriptions n'est plus ..vraie,, que I'autre.' ce sonl deux iaçons de rendre comple de la même réallté. (Pour mémoire, rappelons le raisonnement similaire fait à propos du projectile lâché par un avion, voir El, no 25, p.4.) tr Comment rendre compte de l'lmpesanteur exÎstzrr.t dans un satpllitc afiltcietl ? vers le centre de la Terre satellite lxo P r é c i s o n sd ' a b o r dl e s r é f é r e n t i e l su t i l i s é s: r l e m o u v e m e ndt u s a t e l l i t ea u t o u rd e l a ï e r r e ( m a s s e : M ) e s t é t u d i éd a n sl e r é f é r e n t i egl é o c e n t r i q u(eR o )s u p p o s é galiléen; t ' u n o b j e td a n s l e s a t e l l i t ee s t r e p é r é o l e m o u v e m e nd p a r r a p p o r ta u s a t e l l i t el u i - m ê m eq u i c o n s t i t u eu n r é f é r e n . u c o u r sd e s o n d é p l a c e m e nstu r s o n t i e l ( R )n o n g a l i l é e nA o r b i t e ,l e s a t e l l i t ed e m e u r ei m m o b i l ep a r r a p p o r ta u x a x e s d u r e p è r e( R ) . * MouYement du satellite dans (Ro) F a i s o n sl ' h y p o t h è s eq u e l a t r a j e c t o i r ed u s a t e l l i t ee s t c i r c u l a i r e .D a n s l e r é f é r e n t i e (l R o ) ,l a s e u l e f o r c e e x t é r i e u r es ' e x e r Ç a nstu r l e s a t e l l i t ee s t l a f o r c ed e g r a v i t a t i o n . * Comportement d'un obJet lâché dans Ie satelllte Soit un objet ponctuel,de massem, lâché en P dans le s a t e l l i t e s, a n s i m p u l s i o ni n i t i a l e .Q u e l l e sf o r c e ss u b i t - i ? l O n r a i s o n n ed a n sl e r é f é r e n t i e(lR ) .D e u xf o r c e ss ' e x e r c e n t s u r l u i: - l a f o r c e d e g r a v i t a t i o nd, u e à l a T e r r e: È:-\v !:æ (oP)3 _ la forced,inertie i::|[:Hr, C e s d e u x f o r c e ss o n t d e s e n s c o n t r a i r ee t o n d é m o n - / t r e r a i t q u e l e u r s m o d u l e ss o n t t r è s v o i s i n sI r !t\ \ " , : (oclsl L a s o m m ed e c e s f o r c e s ,s u b i ep a r P , e s t d o r i cf a i b l e : é n p a r t i c u l i e re, l l e e s t n u l l el o r s q u eP c o i n c i d ea v e cC , l e c e n t r e d ' i n e r t i ed u s a t e l l i t e . E n p r a t i q u el ' o b j e td e m a s s er n n ' e s t s o u m i sq u ' à u n e f o r c e n é g l i g e a b l ee t o n p e u t c o n s i d é r e r ,e n p r e m i è r e a p p r o x i m a t i o nq,u e p o u r u n o b s e r v a t e uirn s t a l l éd a n s l e s a t e l l i t e ,s e r e p é r a n tp a r r a p p o r t a u r é f é r e n t i e l( R ) , l a pesanteur est quasiment nulle. A u x y e u x d ' u n c o s m o n a u t eu, n o b j e td e p e t i t e sd i m e n s i o n s ,l â c h éà p r o x i m i t éd u c e n t r ed ' i n e r t i ed e s o nv é h i c u l e t m o b i l ep a r r a p p o r a t ux s p a t i a ld, e m e u r e r ap r a t i q u e m e ni m p a r o i s ,d u m o i n s p e n d a n tu n i n t e r v a l l ed e t e m p s a s s e z bref. (Document extrait de Fondements de la physique, coll. A . C r o s .T e r m .C E , 1 9 8 O ,p . 1 0 1 , r e p r o d u i a t v e cl ' a i m a b l e a u t o r i s a t i o nd e s é d i t i o n sB e l i n . ) | E S P A C EI N F O R M A T I O N " 2 6 . O C T O B R E (suite de la page 3) parfois même dans des circonstancesqui, à première vue, étonnent: pour nous,une fusée-sonde en vol devra être considérée comme en ,, chute libre " dès lors que la résistance de I'air pourrs ête négligée (c'est-à-dire à haute altitude), enparticulier dans la partie ascendantede sa ffajectoire... et pourtant, à ce moment-là, elle s'éloigne encore du sol.) Mais il est possiblede voir dans notre cabine d'ascenseurla forme la plus rudimentaire du véhicule spatial et d'élargir ainsi notre vision. Aussi peuton affirmer que tout véhiculespatial saivant une trajectoire soumise sux seules lois de la grovitation (en absence de toute autre force extérieure, par exemple celle d'un système propulsif ou encore la traînée aérodynamique lors de la traverséed'une atmosphère)esl ez chute libre. C'est, bien sûr, le cas des satellites artificiels tournant autour de la Terre, qu'il s'agisse d'orbites circulaires ou elliptiques. Mais c'est aussi celui des sondes spatiales qui s'arrachent à I'attraction terrestre selon des trajectoires paraboliques ou hyperboliques (considéréesdans le repère géocentriqueet au voisinage de la Terre afin de négliger toutes les influences autres que celle de la gravitation terrestre). S'éloignant de la Terre toute sonde spatiale, qu'elle se dirige vers la Lune (cas des capsulesApollo), vers Mars ou Vénus, qu'elle se mette en orbite autour du Soleil (cas de quelques Pioneer, des satellitesHélios, OSO,...),qu'ellequitte le système solaire (cas des sondes Pioneer-10et I l, Voyager-l et 2) est en chute libre [7] (parce que soumiseexclusivementaux lois de la gravitation universelle).Et à I'intérieur de tout véhicule en chute libre règnel'état d'impesanteur. (A I'extérieur aussi, d'ailleurs, comme I'ont illustré les multiples sorties de I'Homme dans I'espaceà partir d'un véhicule spatial; voir encadré p.l2). Mais cette chute libre peut prendre fin à tout instant, notamment lorsqu'une de ces sondes vient à se poser s u r l e s o l d ' u n e p l a n è t e: e l l e n e o plus ce qui met un terme à " tombe l'état d'impesanteur (observé dans le repère lié à la sonde). De nouveau la sensation de poids se manifeste. Q u e v e u t - o n m o n t r e r a v e c c e s c h é m a ? Q t t r i n . i s . . / r s ( , r / c T t rtlo m b c r 1 : r r r sr r i r l t t r i l s t r i t t i r l r t c ' k ' o i c 1 r , r 1t r n - s a t r , l l l l cc l L r it l r a t : i L t ,a t t l c t L t rt l t ' l a I t ' r n , ( ) / t 1 e n c o m m u n d ' c t r e e n c h u t e l i b r t ' L < ' sr l c u - t / ) t o u i 1 (/' ri ( ' ir l s é l . u 1 l t , t p p o d a s a L t r L ; l é r c n L i cqlt : o c e n t r i q t r , ( l i o ) , s u 1 1 7 r o . : i l t c t r l t l i n ' t l t r t ': r f e s a t e l f i t e ( 1 ) r k ; r ' r lt 1t r t r ' l r a j c ri r t ' L l t t c t r - t . i s l 7 1 r o . v ; c i r c r r l z r i r t , r l r r i ' s f s o r r r n l s q L t à l , t l L t t , t r f q / a i r i l . i l i o / l L e n e s t r c( c t n r i c l l i q e k . i r r l r t ' sf t t r c < ' s .b i L - r /t i l r s / , i l b l c , s .s c . \ c i ç a / t l s t r r l r t i ) : 1 c ' s r 1 r ' t t t i l l o / r i i t ' s T t r t t L ' t ' t t [ < 3 l t t : i ' t . l ] s f t 1 r ; t r i s c o n t n t c r ; l , t n t t ' n r1l t:Listtl,rr' i1l r1,ôcilri 'l .f t : n , t trrtt1 ( 1 t ' t l , r t rl a i t r l t t c l c . s ; t l t ' l l t l L '/(rt' \ ' t tL ! l t ( ' i r t t l t t l s i o ri r r i l i , r l r( ': t ' l o n L r n tt l i t r t l r c n l t c r l t t , n c l i c u l t t ,i rr rt tt , t t l o T t f ( ' / 7 r ' s l / (c' t i c c p o i t l l ) (ir.s rlctu rrroblk's rtttl rlcs ultcsscs ct clcs trzyccfoirt'scl[[lércntes,rrr.ris r1an.s1e-srlcur cas lelr.,; passagers sont en impesanteur. I ' r r t l i l t t t t sr 1 r ' c t ' l l < ' i r t t z t l r x Tl in' r t t r a p p c l c r c s s c r r l i t , l k , r r r c r,ri ll i n k ' r r / l o r t r l c s i l l r r l s [ , c 1 . r 1 s ( / 1 r ( ' / ) é tl sr l t t s c T t t r/'r o 1 / 1. 'i s c c / ) . s ( ' u(tl r r i I o t ' n b cr l a n s s o r ri r l i t s , 7 r : r s l 1 i r s t l t i L t n t ' 1 . l i < , rlna' n c é L ' r , n[ ' . t i t L ' l r l t L i t t ' u i c r t lt ' r ' t . sk ' s o / , l e s a t e l l i t en ' a b e s o i n d ' a u c u n m o t e u r p o t i r t o L r r n e a r utburde la Terre : lerrr s e u l ' m . o t e u r ' , c ' e s t l a g r a o i t a t i o r t u n i u e r s e l l e ,c a u s e L r n i q u ed e l e u r m o u v e n t e n t .( D o c u p r e n tE l B o l t an a/ R e i l l e s ) déplaçant en ligne droite à vitesse constante (on retrouve le principe d'inertie de Newton, voir EI, no25, p.7). En I'absencede tout champ graviTa- Une-guestion un peu hâtive pourrait tionnel (condition hypothétiquequi n'a être: la Terre étant en chute libre dans puisplan qu'au théorique de sens (car elle.. tombe > en permaqu'elle ne peut être remplie qu'à très I'espace grande distance de toute masse maté- nence sur le Soleil, au sensoù fentenrielle), serait considérécomme en chute libre (dans un repère galiléen; mais comment le définir en absencede toute matière?) tout corps... au repos ou se [ 7 ] D u m o i n s t a n t q u e l e s m o t e u r ss e r v a n tà l a stabilisationou à la correction de trajectoire sont arrêtés. 6 - E S P A CIE N F O R M A T IN OO N2 6 - O C T O B R1E9 8 3 Tel serait le cas si la Terre avait une masse négligeable (par exemple si elle était creuse).Mais la Terre est massive. Elle est même tellementmassivequ'elle crée, dans son voisinage,un fort champ de gravité auquel les hommes sont sensibles : c'est d'ailleurs ce qui les . plaque > au sol et est à I'origine de leur poids. Du fait de cette gravité,les hommes disposentde I'intéressantefaculté de se déôlacer sans difficulté sur toute la surfaée (solide !) du globe terrestre un peu comme des fourmis en mouvement sur un ballon d'enfant.'. Possibilitéqui ne cessed'étonner les enfants(" Mais-comment ils font, en Australie, pour marcher la tête en bas? " disent-ils.) Le phénomène d'impesanteur Les repères de la mécanlque Le " temps D , est .. absolu .. Il est le même dans tous les repères. L'horloge atomique permet de mesurer de façon satisfaisantece paramètre I (il faut noter qu'en fait une horloge ne mesure pas le " temps " mais des durées: at: t2- tr). 1. Le repère de Gopernlc Il a pour origine le centre d'inertie du système solaire et pour axes trois axes dirigés vers trois étoiles,^cestrois axes formant un trièdre indéformable. Il peut ètre considéré comme galiléen. Tout repère en translation rectiligne et uniforme par rapport au repère de Copernic est galiléen. newtonienne 3. Les reDèrca falsant lnteruenli la Tene Dans le repère de Képler, le centre d'inertie du système Terre-Lune décrit approximativement une ellipse. Pour simplifier, on dit souvent que c'est le centre d'inertie de la Terre oui -la décrit lui-même une ellipse et que Terre tourne autour de son axe SN par rapport aux étoiles. Un repère lié à la Terre consid,érée comme un solide parfait, indéformable, n'est donc pas galiléen. Néanmoins : a) Un repère teruestre peut être considéré comme galiléen en première approximation. Le centre d'inertie du Soleil reste toujours très voisin du centre d'inertie du système solaire (à l'échelle du système solaire). A cette approximation, on néglige : - la force d'inertie d'entraînement due au mouvement du centre de la Terre dans le repère de Képler [l]; - la force d'inertie de Coriolis due à la rotation de la Terre autour de son axe: la force d'inertie d'entraînement due à cette rotation est incluse dans le ooids + m 'Cette s. Le repère de Képler peut être considéré comme. gali.léen avec une très bonne approxlmauon. approximation est suffisante pour l'étude de la plupart des problèmes de mécanioue terrestre. 2. Le repère de Képler Il a pour origine le centre d'inertie du Soleil et pour axes des axes parallèles à ceux de Copernic. L'analogieentre la Terre, satellitenaturel habité du Soleil,et une station orbitale artificielle habitée tournant autour de la Terre bute sur la différence fondamentale suivante : I'attraction gravitationnelle de la station sur ses occupantsest totalement négligeable... ce qui n'est pas le cas de la Terre vis-àvis de ses habitants. L'imagination éprouve quelques difficultés en essayantde se représenter,à I'intérieur de notre Galaxie en mouvement dans I'espaceet en rotation sur elle-même,notre Soleil autour duquel tourne la Terre, autour de laquelle tourne la Lune, autour de laquellegraviterait une station spatiale dans laquelle des cosmonaulesseraient en état .d'impesanteur! Etrange ballet cosmlque... En résumé,dès qu'un véhiculespatial gravite (dans quelque endroit de I'univers que ce soit), on peut affÏrmer que ses équipementset sespassagerssont en état d'impesanteur. A ce sujet, il convient de signaler I'erreur commisepar Jules Verne dans son récit Autour de lo Lune, publié en 1871, A lire.,, ll n'existepas, à notre connaiss a n c e ,d ' o u v r a g ea b o r d a n tl e t h è m e d e l ' i m p e s a n t e udr a n s s e s g é n é r a l i tés. Cependanttrois articlesméritent d ' ê t r e s i g n a l é s: o A propos de l'impesanteur,par J . - P .S a r m a n t .B u l l e t i nd e l ' U n i o nd e s p h y s i c i e n s ,n o5 9 3 , a v r i l 19 7 7 , p p . 9 5 1 - 9 6 1 ,1 2 F ( U n i o nd e s p h y s i c i e n s , 44, boulevardSt-Michel,75270 Paris Cedex06); o Les effets de marée, par H. Gié, Bulletin de I'Union des physiciens, n o6 5 2 ,m a r s1 9 8 3 ,p p .7 0 3 - 7 1 3 , 1 2 F ( m ê m ea d r e s s e ) ; o Pour essayer de résoudre un problème de mécanique, par M. EvenoB , u l l e t i nd e I ' U n i o nd e sp h y siciensn , o6 1 1 , f é v r i e r1 9 7 9 ,p p .6 3 5 6 6 6 , 1 2 F ( m ê m ea d r e s s e ) . P a r c o n t r ed e n o m b r e u s e sp u b l i c a tions traitent des recherches en microgravité,mais nous les mentionnerons dans le numéro 29 d'Espace Informationqui sera consacré à ce suJet. Qaelques exceptions Étude des marées,de la déviation vers I'est dans la chute descorps, des satellites terrestres,des gyroscopes,du pendule de Foucault, des courants marins, des vents,... b) Un repère ayant son oûgine au centre d'inertie de la Terre et pour axes des axes parallèles à ceux da repère de Képler (repère géocentrique céleste),peut être considéré comme galiléen en deuxième approximation. Cette approximation est meilleure que celle du 3a. A cette approximation, on négligeseulement la force d'inertie d'entraînement due au mouvement du centre de la Terre dans le repère de Képler [2]. Cette approximation est suffisante pour l'étude des exceptionsmentionnées en 3a, sauf pour l'étude des marées[3]. Marcel Eveno (Extrait du Bulletin de l'union des physiciens, no 6ll, février 1979, pp.660-662) ll Note de lo rédaction du BUP: qui est d'ailleurs pratiquement compensée par les forces de gravitation dues aux astres, Soleil, Lune,... [2] Même remarque que précédemment. [3] Note de Ia rédaction d'Espace Information: c'est dans ce repère qu'est généialement étudié le mouvement des satellites artificiels. en ne faisant apparaître l'état d'impesanteur qu'en une zone précise de la traiectoire Terre-Lune. là où les influences gravitationnelles de la Terre et de la Lune se compensent(ce qu'il appelle ls " point d'égale attraction > et qu'on désigneaujourd'hui par " point d'équigravité du système TerreLune "). En réalité tout le voyage - à supposer qu'il ait pu prendre naissance - aurait dû se dérouleren état d'impesanteur. (Les missions Apollo vers la Lune en ont apporté la freuve.) Voyons ce qu'écrit Jules Verne [8] dont les trois héros, rappelons-le,ont pris place à I'intérieur d'un projectile, Columbiad, qu'un canon a propulsé en direction de la Lune: (...) Barbicaneet sesdeux compagnons eurent le sentiment très marqué dun nouveauphénomène. Depuis le moment où ils avaient quitté la Terre, leur propre poids, celui du boulet et des objets qu'il renfermait, avaient l8l Autour de la Lune, J Verne, Livrede poche,no 2 0 3 5 , 1 9 7 9 ,p p 1 2 2 - 1 2 7 E S P A CIEN F O R M A T IN OO N2 6 - O C T O B R1E9 8 3- 7 Le phénomèued'intpesanteur subi une diminution progressive.S'ils ne pouvaient constater cette déperdition pour le projectile, un instant devait arriver où cet effet serait sensiblepour euxmêmes et Dour les ustensiles ou les instrumentsdont ils se servaient.(...) On sait que l'atÛaction,autement dit la pesanteur', est proportionnelle aux massesel en raison inversedu cqffé des si la disîances.De là cette conséquence: Terre eût été seule dans I'espace,si les autres corps céleste.sse fussent subitement annihilés, le projectile, d'après la loi de Nevvton, aurait d'autant moins pe.séqu'il se serait éloigné de la Terue, mais .sans.jamaisperdre entièrementson poids, car I'attraction teruestre se .fût toufours fait sentir à n'importe quelle distonce. Mais dan.sle cas actuel, un moment devqit qruiver où le projectile ne serait nlus aucunementsoumis aux lois de la 'pe .tenteur, en faisant abstqction des autres corp.ç célestes dont on pouvail considérer l'effet comme nuL En effet, la trajectoire du projectile se traçait entre la Terre et la Lune. A mesurequ'il s'éloignait de la Terue,I'qttraction tcrrestre diminuait en raison inversedu carré desdistqnces,mais aussi l'attraclion lunoirè ougmentait dans la même proportion. Il devait donc srfiver un point où, ces deux attrectiotrsse neutralisant, le boulet ne pèseroit plus. Si les mossesde lq Lune et de lo Terre eussent été égales,ce point sefût rencontréà une égale distance des deux a.stres.Mais, en tenant compre de la dffirence des messes,il étqit facile de calculer que ce p o i n t . s e r a i ts i t u é a u x q u o r q n t e - s e p t cinquante-deuxièmes du voyage,soit, en chffies, à soixante-dix-huitmille cent quatorze lieues 19) de lo Terre. (...) quele Or, commentreconnaîtraient-ils projectile avait atleint ce point neutre mille cent suasitué à .çoixcrnte-clix-huit torzc liauas dc lq Terrt' e Précisémant lorsque ni eux ni les objets enfermés dans le projectile na seroientolus ctucunemenlsoumisaux lois de la pesantaur. ,Iusqu'ici, les voyageurs, tout en con.etatonlque cetle action diminuqit de plus cn plu.r, n'avaient pas encore reconnuson ab.çence totele. Mctisce iourlà, vers onzc hc'urcs du matin, Nicholl ayant loissé échapper un vefte de sa main, le vete, au lieu de tomber, resta .ruspendudan.sI'air. GlU'e.st-ceque le poids ? (Ro) @ S c h é m a 1 . C o n s i d é r o n su n e p o m m e r e p o s a n t à l a s u r f a c e d e l a T e r r e O n peut l'étudier soit par rapport au repère géocentrique (Ro),que l'on peut c o n s i d é r e r c o m m e g a l i l é e n a v e c u n e a p p r o x i m a t i o n s u f fi s a n t e i c i , s o i t p a r rapport au repère terrestre (R') lequel tourne autour de l'axe des pôles par r a p p o r t à ( R o ) ;( R ' ) n ' e s t p a s g a l i l é e n S u p p o s o n sl a p o m m e i m m o b i l e p a r r a p p o r t l l ( R ' ) . D a n s l e r e p è r e ( R ' ) ,l a p o m m e e s t s o u m i s e à l a f o r c e d e g r a v i t a t i o n / F i l , e E s e n t i e l l e m e n tl a g r a v i t é terrestre, et à la force d'inertie d'entraînement (F;"). On démontre que : F," : mos2HM avec m.' masse de l'objet, a.r' vitesse a n g u l a i r ed e r o t a t i o nd e l a T e r r e , H M ' d i s t a n c e d e l ' o b j e t à l ' a x e d e s p ô l e s (voir El, no25, p 14) d e u x f o r c e s .D a n s l e c a s O n a p p e l l ep o i d s d e l a p o m m e l a s o m m e f F i d e s q u a t e u r ,o u s a v a l e u r e s r d e l a T e i r e , F î e s t r e l a t i v e m e n tf a i b l e d e v a n t F i ( à " le' é m a x i m a l e , e l l e e s t e n c o r e 3 O Of o i s p l u s f a i b l e ) .A u t r e m e n t d i t , s u r f e r r e F i e t Ê s o n t p r a t i q u e m e n tc o n f o n d u s ( s u r n o t r e s c h é m a , c ' e s t i n t e n t i o n n e l l e m e n t q u ' o n a c o n s i d é r a b l e m e n te x a g é r él e u r r a p p o r t ) ,c e q u i r e v i e n t à a d m e t t r e q u e gravitation et pesanteur sont ici assez comparables Le poids mesuré à la surface terrestre prend donc en compte une force d ' i n e r t i e c e n t r i f u g eq u i v i e n t e n d é d u c t i o nd e l a g r a v i t é( s a u f a u x p ô l e s o ù cette force d'inertie n'existe pas) Toutes choses égales par ailleurs,le poids d ' u n o b j e t d o n n é s e r a d ' a u t a n tp l u s f a i b l eq u e l a p l a n è t et o u r n e r ap l u s r a p i d e ment sur elle-même S c h é m a 2 . D a n s l a v i e q u o t i d i e n n e o, n a p p e l l ep o i d s l a f o r c e q u i p l a q u eu n oblet sur son support, ici à la surface du sol S c h é m a 3 . C e t t e f o r c e a t t r a c t i v eq u ' e x e r c e l a T e r r e s u r l a p o m m e p e u t ê t r e m e s u r é e , D a n s n o t r e e x e m p l e ,l a p o m m e r e p o s e s u r u n s u p p o r t m o b i l e e n c o n t a c t a v e c l e s o l p a r l ' i n t e r m é d i a i r ed ' u n r e s s o r tc o m - p r e s s i b l el l e s t é v i d e n t que notre instrumentpeut fournir une mesure de P aus.ti,placée par Michel dan.r I'espace, co,nnrc des gens ivres aaxquels Is stabireproduisit,mqi.ç.çqnsaucun truc, la sus- lité fait défaut. Le fantastique a créé des pension merveilleuseopéréepar les Cas- hommesprivés de leurs reflets, d'autres lon et Robert-Houdin, Lq chienne, wivés de leur ombre ! Mais ici la réalité, d'ailleur.s,ne semblait pas s'aparcevoir por ln neutrolité tles forces ottroctives, qu'elle flottait dans l'air. .faisoit des hommcs en qui ricn ne pc.sctit Eux-mêmes, surpris, stupéfaits, en plus, et qui ne pesaientpas eux-même,t! dépit de leurs roisonnementsscientifiSoudain Michel, pren(tnt un ceïtain " Ah ! ,s'écriaMichel Ardan. voilà donc qut'.s,ils scnîaian!, ct,s trois aventurclux élan, quitta le fond, et resta suspenduen un peu de physique emusante! " compagnonsemportés dan.çle domaine I'air comme le moine de /a Cuisine des Et aussitôt, divers objets, des armes, du merveilleux, ils sentuient que Io Anges de Murillo. des boutailles,ebandonnésà eux-mêmes, pesonteur manquait à leur corps. Leurs Sescleuxamis I'avaicnt rejoint cn un se tinrent commepor miracle.Diane, elle bras, qu'ils étendaient, ne cherchaient plus à s'abaisser. Leur tête vacilloit sur in.slant, et tous lcs troi.s, au ccnlre du lews épaules. Leurs pieds ne tenuient prolectile, ils figuraiant une q.çcen.sion [9] La lieue, ancienne mesure cle distance, valait a o D r o x i m a t i v e m e n4t k m plus au fond du projectile. IIs étaient miraculeuse. B - NO2 6 ' O C T O B R E1 9 8 3 E S P A C EI N F O R M A T I ON Le phénomène d'imPesanteur d'une force supplémentairesur un véhicule spatial en chute libre. ... et l'tmpe.santeur ? est réalisédans tout systèmede Par définition,un champ d'impesant.eur référence(R') dans lequel'la somme t + fr est nulle ou très faible devant Ê, H désignantla force d'inertie d'entraînementdanq (R'). Le poids d'un corps au reposdans (R'),mesuréavec des appareilsliés au système(R'1,est alors nul ou voisin de zéro. Scâéma 4. ll illustre la possibilitépour les deux vecteursËet Fi Ae se compenser.Pource faire,il convientde placerl'objetà l'équateur(alignement des deux vecteurs)et d'envisagerune planète,qu'on dénommeraX (même masseet mêmesdimensionsque la Terre),tournantbien plus vite autour de I'axe des pôles. Le calcul montre que sa rotation doit être environ 17 fois plus rapide; autrementdit, elle effectueraitun tour sur elle-mêmeen un peu moinsd'une heure et demie. contre 23 h 56 mn 4 s pour la Terre. (Pour alléger le schéma, nous avons omis le repère Ro.) Schérna5. Dans cet exemple-ci.l'objet n'est plus immobile par rapport à la surface terrestre, mais décrit une trajectoiregravitationnelle(ce peut être un satellitede la Terre ou simplementun objet qui tombe en directionde la Terre,la résistancede l'air étant négliglie).L-àencore,dans le repère(R'),on observeune compensationdes force.-s Ëei F" C'estce cas qui séra eiaminé en détail dans ce numéro. (DocumentsEl - Boltana,zReilles). 1. Moteurs éteints, un vaisseauspatial progresse dans le vide interplanétaire: il est en chute libre. Soudain ses moteurs sont allumés et le vaisseauexécute un brusque virage. Du fait de son inertie, le passagerest projeté contre la paroi et I'ensemblede son corps ressent les effets de cette poussée.Les parois du vaisseau I'obligent à suivre la nouvelle direction prise par le vaisseau: tanl qu'agit cette poussée le vaisseau n'est plus en chute libre et I'astronaute n'est plus en impesanteur. 2. Même prologue : le vaisseauspatial est en chute libre. Soudain surgit un corps célestede forte densité qui dévie (par attraction gravitationnelle) le vaisseau spatial d'une façon rigoureusement identique au cas précédent (exécution d'un virage comparable). L'astronaute ne ressent absolument rien. En fait, Ie vaisseouest toujours en chute libre et I'astronaute se trouve toujours en état d'impesanteur. Ce n'est pas la paroi du vaisseauqui I'oblige à changer de direction mais le nouveau champ de gravitation. Et ce champ agit de façon quasi semblable aussi bien sur son corps que sur le vaisseau,de telle sorte que I'astronaute ne ressentaucune modification. Ajoutons encore, pour en terminer avec ce sujet, que contrairement à ce qui est parfois écrit dans la littérature de science-fiction, | état timpesanteur ne cesserapas nécessairementau voisinage dune grosse planète.' tant qu'un véhicule décrit librement une trajectoire gravitationnelle, il est en chute libre... quelle que soit la proximité du corps attractif. ,, Est-ce croyable ? Est-ce vraisemblable ? Est-ce possible ? s'écria Michel. Non. Et pourtant cela est ! Ah ! si Raphaël nous avail vus ainsi, quelle jelée sur sa toile ! " Assomption " il eîtt - L'Assomption ne peut durer, répondit Barbicane. Si le projectile passe Ie point neutre, l'attraction lunaire nous attirera vers la Lune. " (...) (Bien entendu, les passagesque nous avons fait composer en caractèresgras - afin d'attirer I'attention du lecteur - ne se détachaient pas du reste du texte dans le livre de J. Verne. Note de la rédaction.) dans un repère (géocentrique) lié à la Terre et ne prenant en compte que les variations de la gravité terrestre et lunaire. Mais on a vu que la valeur de g n'a rien à voir avec I'impesanteur qui Partlcularltés de l'état d'lmpesanteur Avant d'aborder ce sujet, il convient de préciserque pour différentesraisons, on ne peut, dans la pratique, obtenir dans un véhicule spatial une impesanteur parfaite, forces de gravité et forces d'inertie ne se compensant pas e;\:actePar contre, Hergé, dans On a marché ment. Diverses causes (par exemple sur la Lune, publié en 1954, a bien dis- I'inhomogénéité de la Terre, le frottetingué la phase balistique (qui s'accom- ment atmosphérique, le mouvement du p a g n e d ' u n é t a t d ' i m p e s a n t e u r à véhicule sur lui-même qui provoque I'intérieur de la fusée) et la phase pro- I'apparition de ce qu'on appelle la force pulsée (avec création d'une pesanteur d'inertie de Coriolis,...) font qu'il subL'erreur de Jules Verne s'explique artificielle). siste toujours une accélération résipar une confusion dans les repères: il Examinons à présent les consé- duelle ou qu'apparaissentsanscessedes prétend observerà I'intérieur de Columbiad les modifications d'un poids défini quences que peut avoir I'application accélérationsparasites. 1983 E S P A C EI N F O R M A T I O N ' 2 6 - O C T O B R E 9 Le phénomène d'impesanteur En particulier, au voisinage de la Terre, la gravité zéro est une limite vers laquelle on peut tendre mais qu'on ne saurait atteindre. Aussi les spécialistes préfèrent-ils le terme de microgravité (du grec mikros.' petit) pour désigner cet étatuol. Quels sont les effets de I'impesanteur sur Ie contenu d'un oéhicùle spatial en chute libre ? r _ci.ry:q:':ii \r ':s a5 rP:I :1.i_' _\1l5ii Pour les découvrir, revenons à notre cobayedu début qui n'estplus dans une banale cabine d'ascenseurmais dans un vaste local sans ouverture, qu'on appellera son laboratoire: il est confortablement installé sur une chaise,derrière un bureau sur lequel reposent quelques objets usuels.Pour le moment ce laboratoire est immobile sur la surface terrestre. La caractéristiqueessentiellede cette scène banale est que tous les objets de ce laboratoire sont soumis à leur poids qui les plaque sur leur sappoyt:l'eipérimentateursur sa chaise.la chaisesur le plancher, le plancher sur la structure du laboratoire, le téléphone,les crayons et les livres sur la table, I'eau dans un verre, le,verre sur une soucoupe,etc. Et il faut exercer des forces non négligeables pour les en déloger. Si notre cobaye saisit une gomme et la laisse tomber, elle se dirige naturellement vers le sol. Dans I'espoir d'observer des changements notables,mettons ce laboratoire en mouvement au voisinase de la sur[10] Néanmoins la définition officielle du mot impesanteur impliquant une somme des forces d'inertie et gravitalionnelle nulle ou très faible, il est loisible d'employer indifféremment l'un ou l'autre lerme, ce que nous ferons dans ce numéro , ( ) r l 1 i t t l t i ) i ù t : f , i t ' t ) t i l t i l U (I' ,l r ' 1 r . t, r r , t i i l t ' . i , :1 : l r t : , , i t ' r i r l L t r : i( rl ir L (:,, t ) i t i l l t L s l t el t i r l L : , t , : : t t t t. ,t,i: ,,:,, t r i,1t,,,, ) t i t . , t i i i , t t , : i , t , i i t n 1ttt u t t t t ( . i t l , u t ( l 1 i ' l i ) t ; t t I t ' , ) L t , n n t t . t t t l itt ,1, I L i t t ' i i , l t ) t . i i t t i l t ) i Litl , t t ' t t r , , r / / ( ) r , i / 1 1 \ (1 1 11 , i. l t , t i t . ,r / r , ( ) t i i t t r t ; r l ( ; l r S d l l l a I u t r r - .n, ; t t i ! r : t t i : : qu'il imprimaitâ notre lusée éréait à /'intéùeur une Sorle de pesa nteur arliJici e //e IO - E S P A C EI N F O R M A T T ONNO2 6 - O C T O B R E 1983 )i'l()l I l(". ( ) 1 ,l t ' ' , t ) t i . . , ( l L ' t :t;i I l , i 1 t i t , t , i;' L i t t I l l t I i ) ; r t i t ' t l i , 1 , i i i i ,i t l l t ' " (i ,j tl st ll tt 't ni ,t ,t ), l t ; l()'t'j) Le phénomèned'impesanteur face terrestre. Par exemple, soLlmettons-le à des vitessesélevéesoLl à de fortes accélérations.Pour cela, installons-ledans un train à très srande vitessefiusqLr'à300 kmlh) ou d-ansla soute d'un avion supersoniqueIursqu'à 2 000 kmlh). Que constate-t-on? A vrai dire très per-rde différences.Bien sûr, si le décollagede I'avion est un per,rviolent ou si le train modifie brutalement son molrvement, un livre per-rtglisser sur Ie bnreau et même tomber an sol. Mais nécessairement il s'arrêteraquelque part et y restera. A//ons, whisky, p-p-pds de mon blagues!. D-d-dans lerre .et p/us tzile que ça ! ,. Et le verre d'ean que I'on tient fermement ? Son contenu peut subir, en raison de mouvementsextérienrsbrutaux du même type, de vives secousses. Une fraction du liquide peut s'en échapper, s'éconlersur la table puis snr le sol du laboratoire. Sr"rivantla ( pente naturelle " et soumiseà son poids, I'eau va gagner les parties les plus bassesdu E n i m p e s a n t e u r , d e u x d e s t r o i s gravitationnelle.C'est au centred'inervéhicule(comme pour se diriger vers le sourcesd'informations contribuant atr tie du laboratoire que eettecompensacentre de la Terre) pnis n'en bongera maintien de l'équilibre (d'une part, le tiôn est le mieux réalisée,mais on sait pratiquement plurs. système nerveux et ses divers capteurs bien qu'elle n'est pas-parfaiteen raison Au total, rien de bien inhabituel,qure r e l i é s ,e n t r e a u t r e s ,à l a p e a u ,a u x a r t i - d ' a u t r e s f o r c e s p e r t u r b a t r i c e s , p a r le laboratoiresoit immobile ou en mou- culations et aux muscles,d'autre part, exemple la traînée atmosphérique.) A. vement. La raison ? C'est qluela pestln- l'appareil vestibulaire- qui détecte les E t o n n é ,i l c h e r c h eà l ' é l o i g n e rd e l u i teur lerrestt'e ne cesse d'agir et de accélérations angulaires et linéaires et lui imprime une brève poussée:elle perturI'oreille interne) situé dans sont manifester ses effets. décrit r"rnetrajectoirerectiligne(dans le bées;la troisième, la vision, n'étant pas Et en impesanteur alors ? Nous y altérée.Pour notre cobaye, il en résulte sensde la poussée)jusqu'à herlrterune paroi puis rebondit avant d'entreprenvenons. Le laboratoire - toujours lui une sensationtrès particulière ll2l: il dre une colrrse complexe. Pourquoi ? - est tranqr-rillement posé à la surface ne perçoit plus ni haut ni bas,son corps C'est là un comportement dont rend terrestreoLlandsoudain...la Terre s'enne pèseplus, ses membresnon plus; il compte la loi fondamentalede la dynatroLlvreef il entameune descenteverti-une ginense à I'intérieur du puits (évoqué éprouve la sensationde flotter. miqire (voir EI, no25, p.8): à Mais sesfonctions vitalesne sont Das impulsion fait suite Lln mouvementrecprécédemment) où le vide a éÉ fait (pour éviter toute réSistance atmosphé- a f f e c t é e si:l v o i t . i l r e s p i r e i,l e n t e n d i a u tiligne !31. Dans notre cas pourtant la rique) : il tombe en chute libre et entre prix de précautionsparticulièresil peut résistancede I'air du laboratoire viensesmLrrsc'est l'état d'imoesanteur.Son s'allhenter. (Pour plus de détailssur les d r a à b o u t d e c e m o r r v e m e nqt t t i n e s e p a s s a g e rp r e n d - i l c o n i c i e n c e d e c e différentsaspectsde la vie en impesan- poursuivra pas indéfiniment bien qtte changementd'état? Constate-t-ilquel- terlr - modifications physiologiques, de nouvelles forces parasitespuissent travall, sommeil, loisirs, nutrition, éli- remettre la gomme en mouvement. qne chose d'anormal ? mination des déchets, santé, aspects Souhaitantse désaltérernotre cobaye Oh ! qureolri ! Dans son corps, tollt psychologiques- nolls renvoyons le d'abord, qui est le siège de modifica- lectenr à I'article L'Homme dans I'es- s'empare du verre que I'on snppose t i o n s i m p o r t a n t e s : s u r l e s y s t è m e pace parLrdans EI, no 15, 1"'trimestre encoreposé sur la table, ce qui est loin d'être évident.Arrêtant le verre à haucardio-vascnlaire(nouvelle répartition 1 9 7 9 . ) . teur de ses lèvres, il verra le.-liquide de la massesangnine,déplacementde Par contre, attardons-nous sur le Dolll'sLllvreson moLlvement: I'eau va sang et de liquridesorganiques! ll vers les parties supérieuresce qui induira comportement des objets du labora- iluitter le verre, vraisemblablementlui d e s p e r t u r b a t i o n s d u s y s t è m e d e toire. Voulant renonveler I'expérience heurter la face et se fractionner en contrôle neuro-hormonal),sur le sque- faite sur Terre, notre cobaye s'empare (suite en page l5) lette et les muscles (qui n'ont plus à de sa gomme et ouvre la main pour la < stlpporter le poids du corps), sur laisser tomber : elle ne bougepas. Pour" [ 1 3 ] A c e p r o p o s , p r é c r s o n sq u e s i , e n i m p e s a n quoi ? Comme tôus les objets du labo- teur, I'appareil de l'éqr"rilibrationenfin. un objet n'a plus de poids, il possède toujouts ratoire, elle est déjà soumise à une u n e m a s s e d ' i n e r t i e l l n e f a u t p a s i m a g i n e r q u e d e s chrrtelibre, alors le fait que la main soit da és tprloancaeur ol enst ,aei sné mi me pn et seat nrtaepuird eamu teonut rd ed et r èl as lToeurrrdes, ouverte ou ferméene changerien à son o b j e t s T o u t o b j e t o p p o s e e n p e r m a n e n c e u n e r é s i s mouvement. (Par rapport au la^bora- t a n c e à t o u t e m o d( ci f' ei csat t i o n d e s o n é t ap toduer m o u v e m e n t ou d'immobrlité l'inertie); et déplacer ne [ 1 1 ] l l f a u t t o u l e f o i s s i g n a l e r l a p o s s i b i l i t éd ' u n e toire, pris comme référentiel,il y abomserall-ce qu'une caméra de télévision un astronaute compensation partielle de cel effet par applicatton doit fournir un certain elfort. l'effort à accomolir force pensation force d'inertie et entre d'une pression négative à la partie inférieure du déoendant de l'accélération voulue c o rp s C'est d'ailleurs une technique (connue sous le sigle LBNP, Lower Eody Negative Pressure) utilisée en médecine spatiale à des fins diverses: pour c o n t r e c a r r e r l e s e f f e l s c i r c u l a t o i r e sd e l ' i m p e s a n t e u r e t p a l l i e r l e m a n q u e d e c h a r g e g r a v i t a t i o n n e l l eà bord des stations Saliout (combinaison Tchibis des S o v i é t i q u e sv; o i r E l , n o 1 5 , p . 6 ) . L e s A m é r i c a i n s ,e u x . y v i r e n t u n m o y e n d e s u i v r e l e p r o c e s s u sd e d é c o n d i tionnement des astronautes au terme des misstons Skvlab [ 12 ] S e l o n l e s i n d i v i d u s , l e s s e n s a t i o n s é p r o u v é e s vont de l'euphorie, du bien-être physique et psychiq u e à u n e f o r t e a n g o i s s e ( s e n s a t i o nd e c h u t e i n i n t e r rompue, verliges accompagnés de nausées, désorienlalion totale. ..). Toutefois ces divers troub l e s n e s e m a n i f e s t e n tp a s c h e z l e s c o s m o n a u t e sq u t sont sélectionnés pour leur résistance à la désorienlalion et. de plus, subissent un entraînement approorié oréalable E n e f f e t , p o u r d é p l a c e r u n o b j e l d e - m a s s em , i l f a u t l u i c o m m u À i q u e r J n e a c c é l é r a i i o nf d o n c a o o l i o u e r une f orce 7-telle que 7-= mî et l'effort que çloit fournrr l'astronaute corresoond au travail de E Plus la masse est grande, plus la lorce nécessaire oour lui communiouer une accélérationdonnée doit être grande Plus l'accélération est faible, plus la vitesse obtenue au bout d'une durée donnée est faible Et plus la vitesse est fâible, plus le déplacemenl obtenu au bout d'une durée donnée est faible ESPACE I N F O R M A T I ONNô 2 6 . O C T O B R IE9 8 3 - ' I 1 Le phénonùne d'impesanteur Les <,piétons )) du costnoe.,, Si, jusqu'à présent, on a surtout parlé de I'impesanteur régnant à I'intérieur d'un vaisseau spatial,c'est pourla simple raison que c'est généralement là que se tiennent les asiro. nautes. Car, bien sûr, à I'extérieur aussi c'est I'impesanteur... Supposons qu'ainsi protégé notre astronaute sorte de son véhicule spatial,_unpeu à la manière d'un parachutiste s'éjec. tant d'un avion[1]:'sans précautionspartièufères,il s'élairce dans le vide... S'il agissait ainsi, il n'aurait aucune chance de revenir à son vaisseau. Car si le parachutiste est certain, lui, de regagner le sol, I'astronauteest dans une tout autre situation: dès I'instant Par conséquent, si I'astronautetient à demeurer au voisinaoe de son véhicule et à le rejoindre à sa guise, une solution s'iËt. pose: rester en permanence relié par un filin de sécurité (c'est ce qu'on appelle le cordon, par analogie avec celui du nouveauné). Et c'est effectivement ce qu'ont fait tous les astronautes américains et les cosmonautes doviétiquesqui ont effectué des sorties extra.véhiculaires. Un exemple numérique [2] aidera à comprendre ce phénomène d'éloignement homme/vaisseau : (...) aas I'instant où un homme de I'espace est matériellement détaché de son uaisseau cosmique, il constitue, du point de uue de Ia mécanique spatiaLe,un satellite distinct de ce uaisseau, qut aura son mouuement propre. (...) D'où cette situation. Imaginons un cosmonaute relié à son uaisseau par un cordon de B m. Il I'a laissé se dérouler en se déplaçant seLon la uefticaLeascendante, puis il s'en est déta. ché auec d'infinies précautions crouant être relatiuement immobile par rapporT'à la cabine. Au 6out d'une réuolution, il se retrouue à 78 m en arrière ! Et il sera à 78 m en auant, s'il s'est déplacé uers le bas. (...) Or, tout change auec un cordon dont, en fait la solidite est secondaire car ces mouuements balistiques différents se tra. duiront par de très faibles tensions. Mieux, un cordon assure I.'auto+appel. (,..) u.r1homme de I'espace, agant cÉé une impulsion pour s'écafter de son uaisseau spatial, sera cond.uit à s'en éloigner rcgulièrement. Jusqu'au moment où le cordon se tendra : alors,iouant Lerôle d'un ressort,il créera une impulsion de sens inberse alJant pour effet de ramener l'homme de l'espace L)erssa ca6ine.'(...) Revenons à notre astronaute au moment où il s'élance dans le vide (il est relié par un cordon à son vaisseau).Crâce à son scaphandre, il est protégé des effets du vide, du froid (ou du chaud) et 4e certains rayonnements...mais pas de I'impesan. teur qu'il affronte,cette fois, d'une manière toute nouvelle: sans cadre de rcférence et suftout sans point d'appui ! Dans sa cabine, les parois, les sièges,les tableaux de bord et les instruments constituent un cadre de référence qui lui per. met de se repérer (n'oublions pas que son organisnie a perdu toute notion de haut et de bas), d'apprécier des distances et de localiser les objets. Malheureusement,à I'extérieur,les repères visuels sont peu nombreux et lointains : son vaisseau.le Soleil. la Lune et la Terre...s'ils se trouvent dans son champ de vision. Rien d'autre... Et I'absence de tout point d'appui ne va pas lui faciliter la tâche. Car dans le vide il n'y a rien, absolument rien, sur quoi prendre appui... déterminée (un peu comme le chat qui, au terme d'une chute Iibre, retombe toujours sur ses pattes ). Pour y parvenir,il lui faut déplacer les bras et les jambes, cambrer le buste, effectuer des contorsions épuisantes...Pas étonnant, dans ces conditions, qu'il ait été comparé à un nageur débutant en train de se débattre pour ne pas couler ! L'analogie n'est d'ailleurs pas si mauvaise puisque nous ver. rons dans le numéro 28 d'Espace Information que l'immersion de courte durée (quelques heures) est I'une des meilleures méthodes pour apprendre, sur Terre, à se déplacer en lmpesanteur. (Cette technique peut aussi être un excellent moyen pour éprouver soi-même une partie des difficultés rencontrées par un astronaute hors de son vaisseau: pour cela il suffit de olon. ger dans le bassin d'une piscine et'd'essayer d'adoptei une position bien précise ou de faire un demi-tour sur soi...Ce n'est pas très facile et pourtant I'eau est un support matériel - très fluide, il est wai - sur lequel on peut prehàre appui, ce qui est totalement impossible dans le vide.) (suita en puge l-l) [ 1] N o u s n ' e n v i s a g e r o n s p a s r c i l e s m o d a l i t é s p r a t r q u e s d e l a s o r t t e d a n s l'espace (sas de dépressurisation, ) [ 2 ] l l e s t e x t r a i l d e C o s m o s e n c y c l o p é d i e ,S c r e n c e s e t A v e n i r , 1 9 7 3 , t o m e 7. o 859 12 - E S P A C E I N F O R M A T I O NN . 2 6 - O C T O B R E1 9 8 3 Le phénomène d'impesonteur ,r';-'qjËf' (suite de la page 12) , A le voir s'agiterainsi,on peut I'imagineren train de nager,de planer...mais sûrementpas de marchèr.Et pourtant,au temps des premièressortiesdans I'espace,en 1965,c'estI'expressiôn qui-fu! retenue-par les media : la marche dans l'æiace, les spécialistespréférantparler d'activité extra-véhiculairè. . P_assurprenant,dans ces conditions,que le premier piéton de f'es-paie,Leonov,ait regagne son valsseaucomplètèment aprèsune dizainede minutesde marchedarisI'espace Çpuiæ (mars 1965). Peut-on,dansces conditions,envisagerde fairetravaillerun astronautedans I'espace? Et le fait est que les premièrestentatives en ce domaine ont été décevanteÀ. Elles ont mis en évidence la nécessitéde disposer de points d'appui (poiqnées. -parois barres,filins, emplacemeritspour lês pieds,...)'surl'es extérieuresdu vaisseauet d'outils appropriés.Sans point d'ap. pui, la moindreopérationdevientinfeinaledu fait deia réactidn qui accompagnetoute action.Sur Tene, les deux piedsferme. ment posés sur le sol, on peut sans difficulté desserrerun écrou; mais dans I'espace,sans adhésionà un support, on toume dans le sens opposésans desserrerI'ecrou! Pour faciliter les déplacements dans l'espace, I'idée est venued'équiperI'astroôaute d'une sortede piétoletspatialqui lui permettrait(par éjectiond'un gaz)de créei de brèv'esimpirl. sions et de se propulser par réaction. hemier Américaih à s'aventurerhors d'un vaisseauspatial,White a expérimenté,le (suite en page l4) E S P A C EI N F O R M A T I ON NO2 6 O C T O B R E1 9 8 3 - 13 Le phénomène d'impesanteur Les <, piétons n du cosmos,,,, (suite) (suite de la page 13) 3 juin 1965,un tel instument, le ZIP(Zerog IntegrationPropul. sion) qui fit de lui ls r premier homme à motéur n. [3] Voir El. no 22, p. 18 Comment se peser dans I'espace ? . ll a été dit par ailleurs qu'une mission spatiale de longue durée à bord d'un laboratoireorbital n'était pas sansincidence sur I'organisme - donc la santé - des hommes. Aussi une surveillance médicale est-elle régulièrement assuréepar les cosmonauteseux-mêmes.Parmi les nombreux contrôles effectués figure, bien entendu, la pesée qui est un examen médical important. Mais comment se peser dans I'espace alors que le poids est une notion qui n'a plus de sens? Tout simplement en cherchant à mesurer... la masse des cosmonautes qui, elle, existe toujours. A cette fin, la station soviétique Saliout-6 (ainsi que Saliout-7) disposait d'une balance installée au plafond (voir le schéma ci-contre).Le principe de la pesée consiste à faire osciller la partie mobile d'un instrument sur laquelle prend place le cosmonaute; la fréquence des oscillations étant en relation avec la masse du patient. Un étalonnage fait au sol, avant le vol, permet d'établir la relation fréguence/masse). Au cours des vols de longue durée, I'opération de pesée est faite de deux à quatre fois par mois. I4 - E S P A C EI N F O R M A T I ON NO2 6 - O C T O B B E1 9 8 3 Le phénomène d'impesanteur (suite page I l) vohlmes de petitesdimensionstendant plus on moins à prendre la forme de sphèresqui flottent autoLlrde lui. Pourquoi ? Parceque contrairementà ce qui se passeau sol, ce ne sont plus lesforces de volnme (le poids) qui s'imposent mais celles de snrface : c'est Ia tension superficielle qui est responsable de la forme sphériquequ'ont tendanceà adopter tous les liquidesen impesanteur(voir en page 18 le chapitre consacré aux liquides). Un mîIieu æpértmental différent Ces modifications sont oarticulièrement sensiblep s o r l r c e r t a i n sp r o c e s s u s physiquesou chimiques(de type métallurgique) mettant en jeu au morns une p h a s e f l u i d e : c r o i s s a n c ec r i s t a l l i n e , solidification d'alliages, séparation électrocinétiquede substancesbiologiqlles,... En impesanteur,ces processlrs vont se déronler dans des conditionstrès dffirentes de celles rencontrées sur Terre: leur étude fait I'obiet des r e c h e r c h e se n s c i e n c ed e s m à t é r i a u x dans I'espace. Alors qureles processusphysiqures or-r biologiques ont été bien étudiés en hypergravité(S >Cù il n'en est pas de même en hypogravité(g/g.11) princioalement aux très faibles niveaux de fravité (g,zg,(0,001) tl5l. La diversité des modifications ohvRecensonsles principalesdifférences N'y tenant plns, le passagerveLttse siologiques observéessur I'organisme constatées: humain richesse montre la du chamo lever et ponr cela prend appui sur ses * absencedesphénomènes de séparajambes... ce qui le fait quitter rapide- d'investigations qui s'offre aux cheiment son siègeet le sol : il s'élèveversle cheurs concernéspar les problèmesde tion observés,sllr Terre, dans les sysplafond ! Pourquoi ? Parce qlle toute survie et d'adaotation de I'Homme tèmes hétérogènes(une phase flurideet action, même minime, engendre nne dans I'espace.Mais il sera tout aussi d e s é l é m e n t s s o l i d e s . l i q u i d e s o u ) u f a i t d e s é c a r t sd e ' d e n s i t éI.l force de réaction dont I'effet est sou- intéressantde soumettre à ces condi- g a z e u x d v e n t s p e c t a c u l a i r ee n i m p e s a n t e u r . tions particulièresdes représentantsdn s'agit de la sédimentotion (précipitation Dans cet état, un objet n'est plus " pla- règneanimal on du règnevégétal.L'en- de matière dissoute ou en suspension) qué ' contre son support par la gravité. semble de ces recherchesspatialesqui et de la poussée d'Archimède (en Le simple contact peut être maintenLl, touchent aussi bien à la médecineou'à anglais : buoyancy)qui, sllr Terre, sont mais la moindre perturbation va le l a b i o l o g i e ( z o o l o g i e . b o t a n i q u e . . . . ) dominantes dans tons les systèmes séparerde son sLlpportet il va errer à s ' i n s è r e d a n s c e q L l ' o n a p p e l l e l e s fluides : ici-bas, c'est bien connur,dans travers la cabine... (Sur Terre, quand sciencesde Ia vie ll6l. Elles se propo- un milieu liquide, le " plus léger" ponr quitter un siège nous prenons sent d'étudier I'influence de la Desan- monte et le . plns lourd." descend.(En appui sur nos pieds, notre poids nons t e u r s u r l e s o r g a n i s m e sv i v a n t s ' ( d o n t lmpesanteur, aLl contralre, cecl ne se maintient toujours contre le sol. En I'Homme) alr coLlrsde leur évolution et produit plus, lourd et légern'ayant plus i m p e s a n t e u r , c e m ê m e m o u v e m e n t pendant la période de maturation oll d e s e n s . ) revient à nous éloigner vivement dut sur le fonctionnement normal d'un Avantage évident: en impesanteur organlsme. plancher !) on peut espérerdisposer de mélanges Secondgrand domaine d'étudesmet- qui, sur Terre, évolueraientrapidement Pour cette raison, tous les objets qui tant à profit lesparticularitésde I'impe- d'nne façon défavorable(liquides thern'étaientpas fixésvont être dispersésen santelrr, la sciencedes matériqux [16]. modynamiquement immiscibles, sLlspeu de temps à travers le laboratoire. pensions de particules solideq ou de Gagarine, le premier homme de I'es- En effef, de curieuseset importantes modifications bulles gazeursèsau sein d'uÀ fluide lorsqu'on apparaissent pace,commentait ainsi son expérience: examine de plus près le comportement ! 7 1 , . . . ) . E t c e s m é l a n g e sp o u r r r o n tê t r e Arraché au plancher,je suis resté sus- de la matière. Qu'observe-t-onlorsque solidifiéssansséparationni ségrégation pendu entre plancher et plafond. (...) s'établit une pesanteur très réduite? [l81. Pour les scientifiqneset les techniTout est devenu soudain plus léger. Mes D'une part, la disparition de phéno- ciens, c'est I'espéranced'obtenir des bras, mes jambes, tout mon corps sem- mènes admis comme < natllrels> sllr matériaux ou alliages impossibles(ou blaient n'être plus à moi. Ils ne pesaient Terre, d'antre part, I'apparitionde phé- difficiles) à produire srtr Terre et intérien. Je n'étais ni assisni couché,.ieflot- nomènes inobservablesen temps nor- ressants par leurs propriétés mécanitais. Et les objets non aruimésplanaient, m a l ( l o r s q u e r è g n e u n e p e s a n t e r l r q n e s , é l e c t r i q u e s , o p t i q u e s , m a g n é eux aussi,je les observaiscommeen rêve. normale);de secondaires celtainsméca- ilqLlesou autres. (...). Les gouttes de liquide sorties d un nismes deviennentprépondérants. En contrepartie, dans I'espace, les tuyau avaientpris l'aspectde billes, elles inclusionsgazeuses serontplus difficiles se déplaçaientlibrementdansl'espaceet, à éliminer (sur Ten'e le dégazagea lieu au contqct des parois de la cabine, y naturellement)et I'existencede phénoadhéraient comme de lq rosée à une mènes secondairesrendra qnasiment fleur. (...) ll4l [1 6] tes sciences de la vie er.la science des maté-, i m p o s s i b l e lsa s t a b i l i s a t i o n d ' u n er é p a r riaux dans l'espace seront largement développées C'est ainsi d'ailleurrsqu'ayant égaré d a n s l e n u m é r o 2 9 d ' E s p a c eI n f o r m a t i o nq u i t r a t t e r a tition de particLllesdans un fluide et la son crayon, " parti Den Llnendroit inac- d e s r e c h e r c h e s e n m i c r o g r a v i t é . suppression de tout moLrvement cessiblede Ia cabine,Gagarinedr.rtdicinterne. De toute façon, il ne faut pas [ 1 7 ] U n f i l m r é a l j s él o r s d ' u n e m i s s i o ns p a t i a l es u r Skylab montre un aslronaute en train de soulfler, à ter ses notes à un magnétophone. c roire qlle les particules puissent l ' a i d e d ' u n e p a i l l e ,u n e g r o s s eg o u t t e d ' e a u ( p u i s u n e Car, bien sûr, tout ce qui vient d'être bl i ub lrleemd 'eani tr dàaln' isn tl éa r i e u r! ) q u i s e m e l e n s u i t e à f l o t t e r demenrer immobiles : une publication slatron récentede I'ESA [l9] a recensédix-neuf décrit par le biais de cette expérience E n f a i t l e p r o c e s s u se s l p l u s c o m p l i q u éq u ' o n [ 1 8 ] fictive mettant en scèneun laboratoire n e l e p e n s a i t i n r t r a l e m e n t :o u t r e l a g r â v i t é , b e a u - mécanismespouvant être responsables en chute libre dans un ouits est valable c o u p d ' a u t r e s f o r c e s e n t r e n t e n j e u c o m m e l ' o n t du mouvement d'nne particule au sein pour îout véhiculespaiiat soumis à la m o n t r é d e r é c e n t e s e x o é r i e n c e s s u r f u s é e s - s o n d e s d'une phase fluide en impesanteur! On sait, en effet, qu'un liquide simple constilué s e n l ei n f l u e n c ed e l a e r a v i t a t i o n . d une seule phase demeure immobileen impesan[14] La rcute de l'espace, Youri Gagarine, Prosv é c h t c h é n i é ,M o s c o u , 1 9 6 1 , p p . 1 6 0 - 1 6 2 . t e u r l a n d i s q u e l e s l i q u i d e s n o n m i s c i b l e s ,à d e u x ohases. sont encore animés de mouvements internes mal connus dûs à des interactions physiques et p h y s i c o - c h r m i q u e sa u x l i m i t e s d e p h a s e [ 1 5 ] g o c o r r e s p o n d à l ' a c c é l é r a t i o nd e l a p e s a n l e u r terrestre au niveau de la mer et g à celle obtenue nalurellement ou artificiellement du lieu de l ' e x o é r i en c e l'l9l Challenges and prospectives of microgravity research in space, par Y Malméjac, A Bewersdorff, I D a R i v a e t L G N a p o l i t a n o ,E S A B R - 0 5 . 1 9 8 1 , oJ+ (.suite en page l8) E S P A C EI N F O R M A T I ON NO2 6 - O C T O B R E1 9 8 3 - 15 Le phénomène d'impesanteur @uelçtes idée,s fanrcses sur l'impesantcut,.. Expériencefictivedestinéeà dissipercertaines idées fausses sur I'impesanteur. Soit trois hommes se trouuant sensiblement à une même distance au' dessus du sol de L'ordrede 200 km, à I'instant où I'on s'intéresseà eux. A cettealtitude,il n'u a pratiquement plus d'atmosphère, aussi' ont'ils reuêLu 'une tenue piotectrice de cosmonaute. o Le premier se tient immobile au sommetd'une montagnede 200 km (sic, c'est de la fiction!) qu'il a escaladée; o Le deuxième est un désespéréqui, pour des raisonspersonnelles, se jette dans le vide depuisle même sommet; o Le troisièmeest passagerd'un satellite artificielqu'il ùent de quitter pour se liwer à des activitésextra-véhiculaires. Combien d'entre eux sont en impe. santeur 7 Et pourquoi ? (La néponseest en page 18.) (Document EI Boltana/ReiLIes) A la question:" Pourquoiles occupantsd'une station orbi. tale sont-ilsen impesanteur?,, il n'estpas rare de s'entendre répondre: uParce qu'il n'y a plus d'air autour! o, ou bien: uParcequ'ils sont très loin et que la Terre ne les retientplus o, ou encore: uParce qu'ils vont très vite, alors ils flottentu... Avec cet encadré,nous voudrionsfaire un sort aux prétendues uexplicationso de ce type qui traduisent une mduvaise compréhension du phénomène d'impesanteur et qui sont autantd'idéesreçuesqu'il faut balayer... * Ce n'est pas en ralson de l'absence d'atmosphère à I'extérieurde leur stationorbitaleque les cosmonautesflottent au-dessusde leurs sièges! On retrouvelà la confusionregrettablequi conduit certaines personnesà associer,d'une part,la présenced'atmosphère et I'attractionterrestre,d'autrepart,le vide et I'absenced'attraction terrestredonc I'impesanteur. Rien n'est plus faux![*] (RappelonsaussiI'exemplede la Lune qui n'a pas d'atmosphèremais possàCenéanmoinsune pesanteurnon négligeabje: on ne flbtte pas à la surfacede'la Lune!) Mais il est wai que ce mouvementde chute libre - générateur du phénomèned'impesanteur- peut être contràriépar diversesforcesde frottement(gazeuxou liquide)d'où la néces. sité d'un assezbon ùde dans I'aire d'évolutiondu véhicule considéré (satellite, avion ou fusée en vol balistique,tour d'impesanteur). Pour conclure,disonsque I'absenced'atmosphèreest - à quelquesexceptionsprès (voir p.3) - une conditionnécessaireà I'obtentionde I'impesanteur mais qu'ellen'estpas du tout une condition suffisante! [*] Cette atfirmation mérite cependant d'être nuancée Car il est vrai que pour rendre compte, dans certains cas, de l'absence d'atmosphère autour d'une planète ou d'un satellite naturel, on peut être amené à invoquer sa trop faible pesanteur incapable de retenir les molécules gazeuses,voir El, ^o25. o 17 * Il est faux d'inooquer l'éIoîgnement de la Tene pour expliquerI'impesanteur, que autrementdit de sous-entendre vers300 km, à I'altitudemoyennedesstationshabitées,I'attraction terrestreserait très fai6le, en un mot negligeable! IJ IAPESA D'après la loi clc Newton, si I'on 'l'crre, s'éloignc suffisamment de la on doit peu z\pcu échappcr à son attrlction. Un cosmonaute, arrivé à cettc (listance oir il n'est plus sorrmis à ['attraction tcrrcstre, sc trouvc (lu rnômc coup cn érat d'apcsanteur; i[ nc pèse plus rien, ct flotte clans la cabinc, de môme quc son stylo ou son carnet ! ùIanger et boire devicnnent un problèmc, car tout liquide s'échappe cn gouttclettes qui s'éparpillent dans l'cspace... Tu as, toi-même, ressenti l'état d'apesanteur pendant une fraction dc s c c o n d eq u a n t l I ' a s c c n s c udr é m r r r c p o u r dcscendrc. Au moment du départ, tes pieds paraissent quitter le sol de la cabinc. Suppose quc l'ascenseurrompe libremcnt dans scs câbles la cage, :r perne touc cet lc nt Un exempled'interprétationerronéede l'état d'impesanteur.Celui-ci est.extra.it d'une publicationpour lajeunesseéditéeil g a une quinzatne d annees. S'il est vrai que la valeurde la pesanteurterrestrediminue quand on s'éloignede la Terre (vôir EI, no25,p.15), ce n'est {u'au çhme m6yende 1 %tous les 32 km; ce {ui signifiequ'à 300 km ellen'a pasencoreperdu10 % de sa valeurau sol.Elle est donc loin drêtrenulle!' (suireen page 17) Le phénomène d'impesanteur (suire de la page t6) ..En résumé: I'impesanteunce n'est pas une question d.e uitesse! L'impesanteur est une slCuation où 1.àtrrâ.iiôh gravitationnetle de la rerre est dimtnuée i"-*."ii,i,i.-Ëii!" est légèrement différente de I'apêsanÈeu, catacté_ àrl risée par une absence torale d.attraction g r a v i t"a" t i o n n e l l e . plg nécessaireme nt l,état d,,impesanteur ^-* coryerant ^9!.1*tientune ' en Dltesseéleoée à un véhicule! On peut aussicréer qn élat de.quasi.impesanteur pendant une trentainede secondesà bord à'un auionauquet'on'?àiâ suivreune trajectoirebalistique,à grandealtituàe, sâ vitesseoa. rapportau sol pourracepenàantràsterinférieu.ea iOOô |6/Àl P.o_y1'au9i chercher -unelifférencelà où il n'g en a pas? (Extraitd.e AFPSciences, no 359,2juin t983,p. 23)' Prenonsle cas du satelliteartificielde la Terre.Affirmer ou,il est en.équilibreentre la force d'attractionterreste èfiili6-;; est passablementinsuffisant.Dans quei :,I;11,"_^9^ltlrug-e repere ratsonne.t.on/ __i,Si S'Tt dans.lerepèretournantavecle satellite(donc non ga"teel,|,tt esr wai qu on est amené à postulerI'existencede la rorce o lnemed'entrainement pour rendre_comptedu phéno. mène d'impesanteur(voir ce huméro,p.-51.-''' ,rest Tgj-ilons en rappelantquelques brèoesn oérltés, dont ont été apporteesdans I'articleprincipalde ce Jusuncatlons numéro: . pour les satellites,I'impesanteurne s'obtientpasexclusive. ' ment sur les orbitescircuiaires| o en aucun cas une centrifugeuse ne peut servirà simuler sur Terre l'étatd'impesanteur !. o.I'espacene recèleaucune{ zoneparticulière " (voirle récit de Jules Verne,p.8) où tes oUleiJsèriËfËiaiËil-perare subite. ment leur ooids'l Ki,iT:;:;E{ffnif,tiâ5:tflr"l,f fiffiion' au'dessus deChattenser, Iors deteursoftie dans |espace au cours deramr.ssion srs.6deta E S P A C EI N F o R M A T I O N No26 - ocToBRE 1g83. 17 Le phénomène d'impesanteur (suite de la page 15) * d i s p a r i t i o n d u p h é n o m è n ed e convectionnaturelle dansles fluides[20]. Sur Terre, ce phénomènerésulte de la formation de zones plus ou moins denses,les plus lourdes tendant à descendre, les plus légèresà monter. On lui doit - entreautres- le mouvement des massesd'air chaud et froid de I'atmosphère, plus prosaïquement celles d'un appartement,ou encore le brassagenaturel des liquides (par exemple les zoneschaudeset froides de I'eau des océansmais ausside cellecontenue dans une casseroleplacéesur une plaque chauffante), Dans le cas des liquides - qu'il s'agisse de substances naturellement liquides à la températureambiante on de substances fondues -. des variations de composition ou de concentration (dues à des réactionschimiques,à des variationsde température,.,.)sont à I'origine d'écarts de densité qui donnent naissance à une circulation dite convectivefavorisant le mélangedu système liquide. Mais en impesanteur, .lourd ' et " léger , n'ont plus de signification et ce type de convection disparaît. d'oxygène et provoque I'extinction de la flamme. peut, dans certains cas, chercher à éliminer. C'est également pour cette raison qu'est assuréela ventilation de I'atmosphère des stations orbitales afin de permettreI'uniformisationde la température ambiante et de favoriser le brassage du mélange gazeuxrespiré par les cosmonautes. Par ailleurs, les propriétés de nombreux matériaux à l'état pur et les propriétés thermodynamiquesà hautes températures de la plupart des m.aténaux sont encore lnconnuesen ralson des limites imposées par la présence (c'est-à-direle contact) de leur creuset. En impesanteur,I'absencede convec- Il n'y a encoreque peu de donnéessur tion se traduira par la suppressionde les enthalpies,les chaleurs massiques, nombreux processusphysiques modi- les densités,les viscositéset les tensions fiant le comDortement diffusif des de surface des systèmesliquides aufluides. Grâce-à.cela,les chimistespeu- dessns de I 000 "C: c'est dire l'intérêt vent espérer incorporer à un cristal en présentépar la possibilitéd'une lévitac o u r s d e f o r m a t i o n u n e s u b s t a n c e tion naturelle... dopante d'une façon homogène lui Grâce à I'impesanteur, Llne substance donnant ainsi des propriétés uniformes solide pourra être fondue, manipulée, (pour desapplicationspossiblesen élec- solidifiéeet étudiéesansaucun contact tronlque notamment). avec un corps étranger. Pour confiner l'échantillon, on fera appel à des procé* suppressionde la pression hydro- dés acoustiques,électromagnétiques ou statique.Sur Terre, elle est notamment électrostatiques. responsablede la tendancedes liquides à se déformer sous I'effet de leur propre poids (un volume donné supportant le poids de ce qui est au-dessusde lui). Le même phénomène existe aussi chez les solides et, pollr ne considérer qLr'un exemple à très grande échelle, I'impesanteuroffrira la possibilitéd'ériger dans I'espace de vastes structures (peut-être métalliques) qui - sur Terre - s'écrouleraientdu fait de leur simple p o i d s ( v o i r E I , n o2 2 , p . l 5 ) . Pour cette raison, une expérience aussi banale que lo combustion d'une bougie ne peut se poarsuivre normalement en impesanteur. Rapidement la flamme s'entoure d'air chaud oui ne Autre exemple,les panneauxsolaires s'élèvepas. Cet air chaud, riche eh pro- de grande enverguredes satellitesqui se duits de combustion, empêcheI'apport briseraient au cours des essaissi I'on tentait de reproduire all sol les manæu[ 2 0 ] D u m o i n s l e p h é n o m è n ed e c o n v e c t i o nr é o i v r e s d e d é p l o i e m e n t p r é v u e s d a n s par la gravlté car d'autres effets convectifssecoÀ- I'espace. Le comportement des liquides en lmpesanteur L'état liquide correspondà un état de la matière dans lequel I'agencement à grande distancedes moléculesn'est pas stableet que I'on peut caractériserpar : - la possibilité de déformations importantes sous I'effet de très faibles forces: - une compressibilitépratiquement d a i r e sp e u v e n ta p p a r a î t r e n r a i s o nd e sg r a d i e n t sd e t e n s i o n s u p e r f i c i e l l ed, e s v a r i a t i o n sd e v o l u m e .d e pression nulle; Ici-bas, la hydrostatique l'applicatiod n ' u n c h a m p é l e c t r i q u eo u m a g n é t i q u e - I'existence de forces internes de e x t e r n e , . . .l l s p e u v e n t l i m i t e r l e s a v a n t a g e s peut intervenir de façon défavorable escomotes. lors de solidifications oarticulières (len- frottement. tilles optiques, miroirs de télescopè,...) Dans les conditions de température, et avoir'une influence nuisible sur la de pression et de gravitation qui qualité produits des élaborés. Réponse aux quesdons de la page 16 règnent à la surface de la Terre, un o L'alplnlete (1) reste soumls à une * possibilité d'une lévitation natu- liquide reste à I'intérieur du récipient pesanteurassez peu différentede celle relle de la matière.Sur Terre, pour fon- qui le contient : il en épousela forme et qui existeau niveaude la mer (à 200 km, dre une substance minérale, pour la est séparéde I'air environnant par une son poids a diminué d'environ6%). Bien porter à des températuresélevées,on se surface plane bien délimitée, la surface entendu,il n'éprouverien de particulier. sert d'un creuset. Dans I'espacecette libre. o Le désespéré(2) décrit une traiec. opération pourra être faite . sans creutoire balistique (comme le boulet de Toute fraction d'un liquide peut être canonenviqlgédansEl, no25,p.4) : il est set " (containerlessen anglais). Autre- soumise à des forces de différentes en chute libre et se trouvè en état m e n t d i t , e n i m p e s a n t e u r i l s e r a natLlres: d'impesanteur. possible de maintenir une substance * forces de volume (force de gravitaliquide ou solide dans une région don_ o L.ecosmonaute(3) estégalementen état d'impesanteurcar son véhicule est née de I'espacesans contact physique tion due à un champ de gravité1forces presque exclusivementsoumis à la gra. d'inertie dans un repère non galiléen; avec le moindre support. ùté terrestreéventuellementaction d'un champ élecSur Tçrre, en raison de la pression trique ou magnétique); hydrostatique, un liquide n'a pas de forme propre et doit être contenu par * forces d'entrsînement ou de un récipient. Le contact entre la subs- contsct (réactions des parois du récitance à étudier et lesparois du récipient pient sur la masseliquiile contenue); peut être à I'origine de diversesinteractions (contaminationparasite,échanges * forces de viscosité (qui apparaisthermiques,sitesdéclenchantprématu- sent au sein du liquide lors du déplacer é m e n t u n e c r i s t a l l i s a t i o n , . . . )q u ' o n ment relatif de deux élémentsconligus. I 8 _ E S P A C EI N F O R M A T I ON NO2 6 - O C T O B R E1 9 8 3 Le phénomèned'impesanteur Ces forces de frottement sont sans inflnence sLrr Ies états d'équilibre statique); 0 0 * forces de surfaceou capillairesl2l) (duesanx forcesde liaison intermoléculaires; au sein du liquide, la somme de ces forces est nulle. Par contre. ces forces se manifestentaux frontièresde la masse liquide, c'est-à-dire à sa sr.rrface). Deux cas sont à considérer: a deux phasessont en présenceaux frontièresdu liquide (cas d'un mélange de deux lior"rides non misciblesou d'un liqnide en contact avec un gaz): le liquide se comporte alors comme s'il était couvert d'une membraneélastioue soustensionuniforme laquelleagit tângentiellementà la snrfaceet tend à donner à celle-ci une aire minimale. On définit un coefficient de tensionsuperficielle (cettetensionest un rappel élastique équivalantà une force par unité de longueur) qui est une caractéristiqure thermodynamique(fonction de la température et de la teneLlren impuretés) des deux milieux en présence. a la surface de séparation des deux phases(liquide/liquide ou liquide/ gaz) est en contact avec Llne paroi solide. Dans ce cas, il s'établit un équilibre entre les forces de cohésiondu liquide et les forces d'adhésionliquide,/solide. La valeur de I'angle de contact détermine le caractère mouillant ou non mouillant du liquide (on parle de phénomène de mouillabilité). Selon que telle ou telle catégoriede forces sera dominante, on définira différents régimes de comportement dtr liquide. Pour simplifier, limitons-nous aux états d'équrilibrestatique (absence de rnonvement du liquide) : les seules forcesqni agissentsoni cellesde gravité et celles de surface. Que se passe-t-ilen absencede gravité 122)? Ce sont les forces de surface qui vont s'imposer, Dominant surlTerre, I'effet de pesanteur devient alors négligeablevis-à-vis des forcesde cohésionet d'adhésiondu l i q u i d e .C e s o n t l e sp h é n o m è n eds e t e n sion strperficielleet de mouillabilité qui détermineront la configurration du liquide, celle d'énergie minimale. C'est ainsi qu'en impesanteuret en absencede contact avecdes parois (cas d'un liquide en lévitation),tout volûme de liquide tendra vers sâ configurration d'énergie minimale, la plus stable: /a forme sphérique, (Por"rr un volume donné, c'est la sphèrequi offre la surface la plus faible.) A titre d'illustration, on peut rappeler qne c'est sur ce comportement Station Skylab o Oheure t heure Terre t heure 1/2 ô 2 heures't/z ô 3 heurest/z Glace Eau qu'est baséela fabrication des plombs sphérique et se solidifient avant d'atde chasse: de petitesquantitésde métal teindre le sol. fondu misesen chute libre dans une insSar le plan pratique, les complicatallation appropriée adoptent la forme tions qui résultentde ce comportement ' " insolite sont évidentes. Comment contenir un liquide en impesanteur? Comment le faire conler? (Sur Terre il sr-rffitde libérer un passageau point le plus bas de son récipient.) Comment, I'empêcherde se disperser? ar"rssi, Pas question, bien sûr, de laisserr.rn liouide à I'air libre dans une station o r b i t a l e: l e s b o i s s o n s- m a i n t e n u e s dans des récipientsclos - seront ingérées par aspiration,la toilette se fera à I'aide de serviettes hr"rmides 1231, le [ 2 1 ] A i n s i n o m m é e s p a r c e q u ' e l l e s s em a n i f e s t e n t plus nettement dans les tubes capillaires, c'est-àdire de très petite section (littéralement: de la grosseur d'un cheveu; du lalin capillus cheveul [22] Sous-entendu : constatée par les occupants d'un véhicule spatial en impesanteur, voir p 2 [23] Sur les stations spatiâles récenles, il faut noter l'existence d'une douche que l'on prend à l'intérieur d'une enceinte close, l'eau étant projetée en fines goutlelettes et aspirée à la partie opposée E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 6 - O C T O B R E 1983 19 Le phénomène d'impesanteur brossage des dents se fera bouche fermée (pendant un temps des industriels américains avaient songé à une pâte dentifrice comestible),etc. Télécom-l (à lancer en 1984)sont dotés de membranesen élastomère. Toutefois, les dispositifs le plus ingénieux sont sans doute ceux du type à contention capillaire l27l dont les premiers modèlesont été mis au point aux Etats-Unis au début des années soixante. Différentes variantes ont été réalisées selon le pays et les programmes. Comme I'expliquait J.-L. Chrétien lors d'une conférence faite au Centre spatial de Toulouse,à la fin de 1982,en cas de fuite accidentelle d'un liquide d a n s l a s t a t i o n ,l e s c o s m o n a u t e sn ' o n t d'autres ressourcesque d'épongerrapidement au moyen de pièces de tissu absorbant les fractions de liquide flottant dans I'atmosphèrede la station... Mais les difficultés sar le plan technoIogique ne sont pas moindres. On sait, en effet, que le fonctionnementde tout satellite requiert la présenced'un cert a i n n o m b r e d ' é q u i p e m e n t su t i l i s a n t des liquides f241, en particulier le système propulsil l25l servantà I'acquisition et aux corrections d'orbite [26] ainsi qu'à la stabilisation du véhiéulè (contrôle de son mouvementautour du centred'inertiepour son pointagesur la Terre, sur telle planète ou encore sLtrun secteur donné du ciel,...),etc. ( D ' a u t r e s s v s t è m e su t i l i s e n t d e s Iiquides, en moindre quantité, pour la régulation thermique, la production d'eau et d'électricité missions Apollo, Navette -, etc.) En I'absencede précautionsparticulières,le liquide se iépartirait au hasard dans le réservoir(en fait, de préférence le long des parois) et serait dans I'impossibilitéd'alimenterrégulièrementles propulseurs: il faut donc assurer sa contention d'une façon adaptée et Ie contraindre à rester en conlact permanen! avec l'orifice de vidange.'Tâche [24] Pour donner un ordre de grandeur des masses lrquides embarquées, on peut indiquer que le futur satellite franco-allemand de télévision directe, TDF-1, pèsera au lancement environ deux tonnes dont la moitié (!) en substances liquides (ergols pour le moteur d'apogée, le contrôle d'attitude et d'orbite) L'importance des problèmes liés à la présence des liquides n'est d'ailleurs pas nécessairementfonction du rapport des masses liquides/solides: dans les années soixante-dix. un satellite américain (ATS-F). s t a b i l i s ép a r r o t a t i o n s u r l u i - m ê m e , a é t é . p e r d u , pour quelques dizaines de grammes de liquide m a l e n c o n t r e u s e m e n t d i s p o s é sd a n s u n c a l o d u c ( s y s tème utilisé pour le contrôle thermique) C'est un cas typique d'instabilité dynamique due à la dissipation d'énergie; le satellite ne tournait pas autour de son axe de plus grande inertie et était donc dans une configuration instable.Les mouvements de liquide dissipant de l'énergie ont provoqué le " basculement ' du satellite vers une confiquration stable à savoir la rolalion autour de l'axe àe plus grande inertie, le moment cinétique étant conservé tant en module qu'en direction; c'est ce que les spécialistes appellent le ( passage en flat spin " [25] Rappelons que le principe des propulseurs chimiques utilisés à cette fin consiste à générer des gaz à haute température à partir d'ergols stockés s o u s p r e s s i o n d o n c à l ' é t a t l i q u i d e ( p e r o x y d ed ' a z o t e UDMH, hydrogène-oxygène, hydrazine,...). [26] Pour la mise et le mâintien à poste des satell i t e s g é o s t a t i o n n a i r e sv, o i r E l , n " 1 6 , p , 1 6 ; p o u r l e s satelljtes héliosynchrones, voi El, no20, p 19 20 - E S P A C EI N F O R M A T I ON 1983 NO2 6 . O C T O B R E t, d'autant plus arduequ'il peut, en outre, exister des mouvementspertllrbateurs, des oscillations, des ballottements du liquide en raison d'interactionsavec les mouvementspropres du véhicule spatial : vibrations, accéIétations, rotations,... Leur fonctionnement repose sur la présence,au sein du réservoir,d'un dispositif collecteurde liquide (en liaison avec I'orifice de vidange)constituéd'un ensemblede toiles ou de parois métalliques (percéesou non) et de tubes de faible section - reliés entre eux - oui crée un réseaudensede structuresque le liquide, du fait des forces superficielles,va investir.Dans cesconditions, on est en mesured'assurerI'alimentation des propulseurs en permanence tout au long de la mission. Par le passé,les sondesaméricaines Mariner-9 et les satellitesIntelsat-5 pour ne citer qu'eux - ont été équipés de tels réservoirs. Du côté français, les satellitesSPOT-l et TDF-l (à lanceren 1985)utiliseront aussice type de réservoir à contention. Iean-Piewe Penot. L'alimentation de I'orifice de puisage CNES, Toulouse. étant assuréepar un dispositifadéquat, I'expulsiondes liquidesvers les propulseursse fera grâce à la pressurisationdu réservoir(un gaz étant lui-mêmestocké à cet effet dans le réservoir d'ergol). Pour des raisons d'optimisation, les J'exprime toute ma grqtitude aux perr é s e r v o i r s o n t u n e f o r m e s o L l v e n t sonnes qui ont qccepté de relire la preproche de la sphère. mière version de ce texle et I'ont enrichi de leurs remarquessouventjudicieuses. préau moyen d'ussurer Ia Qurant sence de I'ergol près de l'orifice de pui- Certqines d'enÛe elles avqient déjà sege, différentes solutions techno- contribué à la mise au point de I'article sur la gravitation publié dqns le dernier logiques ont été trouvées. numëro de notre revue. Par exemple,dans le casdessatellites Il s'agit en particulier de chercheurs géostationnatresspinnés (stabilisés par rotation rapide sur eux-mêmes), on (D'A. Guell , CHU ToulouseRangueil; peut utiliser I'effet centrifuge pour assu- Y. Malméjac, Laboratoire d'étude de la rer l'alimentation en ergol (c'est le cas solidification du Commissqriat à l'énerretenu pour les satellites européens g i e a t o m i q u e , G r e n o b l e ; PH . P l a n e l , Faculté de médecinede ToulousePurpqn: Météosat). P. Teyssandier,Laboratoirede phyiique Pour les satellitesà stabilisationtrois théorique de I'Institut Henri-Poincaré, axes, on peut urtiliser des réservoirs Paris), d'enseignants en sciencesphysidotés d'une paroi mobile (membrane ques (M. et J. Chatroùx, acqdémie ou sor-rfflet)qui permet d'isoler le gaz d'Aix-Marseille; B. Cvny, académie de du liquide lequel sera chassévers les Nancy-Metz; M. Durant, académie de propulseurs (les deux satellites Sym- Montpellier; M. Eveno, qcadémie de phonie sont équipésd'un dispositif de N a n t e s ; J . - C . H e r p i n , a c q d é m i e d e ce type à soufflet métallique). Pqris; A.-M. Louis, qcadémie de VerAutres exemples,les satelliteseuro- sailles;A. Piccavet,académiede Lille) et p é e n s O T S e t l e s a t e l l i t e f r a n ç a i s de membres d'organismes spatiaux (P. Bandry, CNES/Toulouse; J. Cacheux, CNES/Toulouse; A. de Leffe, C N E S / T o u l o u se; J . - M . G u i l b e r t , [27] Le principe de la contention capillaire CNES/Tpulouse; P. Pesenti, CNES/Pqc o n s i s t eà m a i n t e n i r u n l i q u i d ea u s e i n d ' u n r é s e r vorr grâce à l'existencede forces de surface entre ce ris; J.-L. Pieplr.r, CNES/Toulouse; liquide et les parois du réservoir Ces mêmes forces G. Seibert, ESA/Paris; M. Vieillefosse, sont également utilisées pour achemrner le liquide vers l'orifice de soutirage. CNES/Toulouse). Actuslité astronoutique Fronce L ' e x p é r i e n c e f r a n c o - s o v i é itq u e UFT L'Union soviétique a procédé, le mercredi 23 mars 1983, au lancement d'un satellite d'astronomie, Astron, porteur de l'expérience franco-soviétiqueUFTqui a pour but de recueillir de nouvelles données d'astrophysique dans le domaine de l'ultraviolet: formation des étoiles, évolution, variabilité, pertes de masse, composition chimigue, étude des noyaux actifs des galaxies compactes et du fond diffus. Cette expérience a été conçue par le Laboratoire d'astronomie spatiale (LAS) du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de Marseille et I'Observatoire de Crimée en UÆSS. La charge utile scientif ique est constituée d'un télescope de 5 m de long et de 8O cm de diamètre, ayant une distance focale de I m, auquel est associé un spectromètre de fabrication f rançaise (société Matra, société Crouzet.LAS) à haute résolution spectrale (O,4 angstrôm) permettant I'observation des astres en ultraviolet lointain entre | | 5O et 3 5OO angstrôms de longueur d'onde. D'une masse de 450 kg, l'ensemble instrumental est monté sur un véhicule de type Vénéra de 3,5 tonnes adapté à la mission. L'orbite très elliptique du satellite Astron présente l'avantage d'un temps d'observation important en dehors des perturbations terrestres ou de celles provoquéespar la ceinture de Van Allen. Les paramètres sont: apogée:2OOOOO km, périgée: 2 OOOkm, révolution : 4 jours et 2 heures, inclinaison : 51,5o. (...) La durée prévue d'utilisation de I'expérience est de un an. Elle se prolongera au-delà suivant la consommation en gaz pour le pointage des instruments qui résultera du plan des observations scientifigues retenu. Décidée en 1979, I'expérience UFT fait partie du programme d'astronomie (dans le cadre de la coopération spatiale) mis en (Euvre par le Centre national d'études spatiales (CNES - France) et l'Académie des sciences de l'URSS (conseil lntercosmos). C'est au début des années 7O que débutèrent les premiers travaux en astronomie (l 974 pour I'astronomie UV). Plusieurs expériences ont déjà été réalisées (le programme Signe, Galactika sur satellites à orbite excentrique, Prognoz en 1977 et | 978) ou sont en cours de préparation (Gamma-1, Sigma). (Source: Communiqué de pressedu C N E S .2 5 m a r s 1 9 8 3 ) Europe Créationd'Eumetsat, organisationeuropéenne de météorologiespatiale Le 23 marsdernier,l'Agence spa- t i a l ee u r o p é e n n p e u b l i a i lt e c o m m u n i q u é d e p r e s s es u i v a n t : La deuxième session de la conférence intergouvernementalesur un programme météorologique européen opérationnel, qui s'est tenue au siège de I'Agence spatiale européenne du 2l au 23mars 1983. vient de terminer ses travaux. Cette conférence, à laquelle ont assisté des délégations de dix-sept pays européens (les onze états membres de l'ESAlll, I'Autriche, la Finlande, la Grèce, la Norvège, le Portugalet la Turguie) est parvenue à un accord sur le programme proposé, prévu pour une durée de douze ans. L'Europe a ainsi apporté la preuve qu'elle est prête à contribuer à la préservation du réseau mondial de satellites météorologiques qui fait partie intégrante du système d'observation globale. Ce programme facilitera le travail des organismes météorologiques européens en leur permettant d'engager des actions en commun utilisant les technologies spatiales applicables à la recherche et à la prévision météorologiques et assurera la communication de données météorologiques aux pays d'Afrique et du Moyen-Orient. L'importance des ressources humaines, techniques et financières nécessairesaux activitésrelevant du domaine spatial étant telle qu'elle dépasse les possibilités individuelles de chacun des pays européens, la conférencea approuvéla convention portant création d'une organisation internationale de dimension réduite à laquelle il sera donné le nom d'Eumetsat et qui fournira aux organismes météorologiques européens un cadre de coopération leur permettant d'exécuter le programme opérationnel. Eumetsat aura pour objectif principal la mise en place, le maintien et I'exploitation de systèmes européens de satellites météorologiques opérationnels en tenant compte dans la mesure du possible des recommandations de I'Organisation météorologigue mondiale. La convention portant création d'Eumetsat sera soumise pour signature aux membres de la conférence des plénipotentiaires qui se tiendra dans la seconde moitié de mai 1983l2l. En attendant I'entrée en vigueur de la convention d'Eumetsat et pour ne pas retarder le programme, celuici sera exécuté au cours de la période intérimaire dans le cadre des arrangements de l'ESA concernant les programmes facultatifs. Après avoir mené à bien le programme Météosat préopérationnel, lll Belgique, Danemark, Espagne,France,lrlande, ftalie, Pays-Bas, République fédérale d'Allemagne, Royaume-Uni,Suède, Suisse. l2l Cette convention était signée le 24 mai à Genève, lors de la confércnce des plénipotentiaires. par douze des pays réunis Les engagements pris par les délégués couwaient alors plus de 8O Vodu financement global ldont 22 o/opour la France).(Note de la rédaction) E S P A CIE N F O R M A T IN O.N2 6 . O C T O B R1E9 8 3- 2 1 Actaalité astronautique I'ESA se voit aujourd'hui confier, dans le cadre de son programme opérationnel, les missions suivantes : - I'approvisionnement de trois nouveaux véhicules spatiaux (MO1, 2 et 3) qui seront des versions améliorées du satellite Météosat préopérationnel ainsi qu'un jeu complet de pièces détachées qui pourraient être assemblées en une unité de vol dans le cas d'un échec de la mission de MOI ou MO2: -' I'approvisionnement des lanceurs européens Ariane et les activités liées au lancement de ces trois unités de vol au cours des mois de mai | 987, août | 988 et novembre | 990; - la poursuite de I'exploitation du système Météosat préopérationnel à partir de novembre | 983, date ott prendront fin les dispositions actuelles de financement, jusqu'au lancement de MOI en mai | 987; - I'exploitation des trois véhicules spatiaux opérationnels de la mi-mai 1987 à la fin du programme en novembre 1995. Une équipe de gestion sera constituée à I'ESA pour gérer ce nouveau programme qui doit démarrer en juin | 983. Le coût global du programme s'élève à 4OO MUCl3l au niveau de prix actuel. (Source : communiqué de presse de I'ESA. 23 mars 1983) Exosat l4l, le satellite européen d'observation du rayonnement X [5], a été lancé avec succès le 26 mai par un Delta 39 | 4 et placé sur une orbite fortement excentrique dont I'apogée se situe à l9l OOOkm. Cette orbite amène " I'observatoire " à graviter dans I'espace interplanétaire, hors des perturbations causées par les ceintures de rayonnements qui entourent la Terre et permet à la station sol de Villafranca (Espagne) d'en recueillir les données en temps réel pendant environ 8O heures sans interruption sur les gl heures de la période orbitale. l3l MUC Miilion d'Unités de Compte Ltne unité de compte cortespond approximativement à un dollar des Etats-Unis au taux de change de 1983. [4] Exosat: EuropeanX-ray ObservatorySATellite. C'est en février 1983 (voir El, no25, p.31) que le Conseil de I'ESA âvait décidé d'utiliser un lanceur américain Delta 3914, à trois étages, en raison du retard du programme Ariane. (Note de la rédacrion) [5] Dans la gamme des énergies comprises entre O,O4 et 80 kev. (Note de la rédaction) 22 - E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 6 - O C T O B R E 1983 Occ ul ta t ion source de rayons X -Diiection- de la traiectoire d'occultation eff ective d'une source de rayons X Orbite de la Terre l'titttt1t|tlt'ltttttiiLtri;"1tt!\ttlt,ùr )/,ir\,-1,ii,,t":rir't',tr',, / \ i ) r , , 1 1( ) () ( i I ' ' ) ),, t t Le lancement effectué, les soussystèmes du satellite ont fonctionné normalement. Le satellite, stabilisé par inertie selon trois axes, est capable de maintenir la direction de pointage de ses instruments scientifiques avec une stabilité de * 1,5 seconde d'arc (soit environ un deux millième de degré) et d'acquérir les cibles à étudier avec une précision meilleure qu'une minute d'arc (soit environ un centième de degré). Un programme d'étalonnage en orbite des instruments et de vérification de leurs performances a été mis en route le | 7 juin. Pour l'étalonnage des instruments et la vérification des performances définies lors des essaÀ au sol avant le lancement, on utilise comme << sources normalisées > des sources de rayons X étudiées en détail par de précédents satellites d'observation du rayonnement X. Les instruments scientifiques, qui se composent de deux télescopes im age urs, d' u n compte ur proportion nel de grande surface et d'un spectromètre à scintillation gazeuse, ayant des champs de vision de I'ordre d'un degré, contiennent 2l détecteurs de rayons X pouvant être commandés de façon indépendante. Tous ces détecteurs ont maintenant été testés en orbite et, à I'exception de I'un d'eux. associé à I'un des télescopes, ils fonctionnent parfaitement. Exosat devrait commencer son programme d'observation au début du mois d'août. Les moyens disponibles au Centre des opérations de l'ESOC, à Darmstadt, permettront d'utiliser Exosat comme un observatoire au même titre, par exemple, qu'un télescope optique basé au sol avec cette différence que le télescope se trouvera en I'occurrence à des milliers de kilomètres dans l'espace. Des scientifiques provenant du monde entier pourront, si leurs propositions sont retenues, procéder à des observations. Exosat, programme dont le coût total se chiffre à | 7O millions de dollars environ, doit être exploité pendant un maximum de guatre années. Ses instruments étudieront les émissions de rayons X provenant d'objets cosmiques de tous types allant des étoiles proches du Soleil, des systèmes binaires, des vestiges de supernova et des mystérieux < trous noirs " de notre galaxie et des galaxies proches aux quasars d'une puissance colossale qui se situent à la limite de I'univers observable. On a constaté que le bruit de " fond" dû pour une large part au rayonnement cosmique, qui affecte les détecteurs et, par voie de conséquence, I'observation des rayons X intéressants, est beaucoup moins important que prévu dans les compteurs proportionnels et les compteurs à scintillation, ce qui signifie que la sensibilité d'Exosat sera notablement accrue, en d'autres termes, il pourra .,voir,, à de plus grandes distances et observer des objets de plus faible luminosité. Actualité astronautique Exosat vient s'ajouter à deux autres observatoires spatiaux auxquels l'Europe est étroitement associée: lUE, le satellite international d'exploration dans l' ultraviolet, lancé en | 978, et IRAS.le satellite d'astronomie dans I'infrarouge, lancé au début de cette année. En observant le ciel à des longueurs d'ondes que I'absorption atmosphérique rend inaccessibles aux télescopes basés au sol, il sera possible de déterminer la véritable nature des objets célestes sur toute la largeur du spectre électromag néti qu e. (Source: ESAnewsletter,no2, juillet 1 9 8 2 ,p . 2 l S u c c è sp o u r L 6 Le véhicule spatial a été réalisé par le consortium industriel européen MESH qui regroupe trente-six grandes firmes réparties dans onze pays et dont le chef de file est British Aerospace, maître-d'æuvre de ECS. Le système ECS fonctionnera dans les bandes de fréquences de 1 | à | 4 GHz. ll assurera essentiellement quatre sortes de services : des liaisons téléphoniques entre les pays membres de la CEPT, l'échange de programmes de télévision entre les organisations membres de I'Union européenne de radiodiffusion (UER), des services de location de répéteurs, principalement pour la distribution de programmes de télévision aux réseaux câblés, et des services Le sixièmeexemplairede la fusée européenneArianea été lancé,avec s u c c è sl,e j e u d i 1 6 j u i n 1 9 8 3 à 1 1 h 59 mn 3 s (TU)depuisle Centrespat i a l g u y a n a i sa u t e r m ed ' u n ec h r o n o logie parfaite. Un peu plus d'un quart d'heure aprèsson décollage, le lanceurréuss i s s a i t l ' i n j e c t i o ns u r I ' o r b i t e d e transfertde sa chargeutile composéede: - E C S - 1 , p r e m i e rs a t e l l i t eg é o stationnaireeuropéende télécommunications; - Oscar-1O (alias Amsat-P3B), pour les radio-amateurs. (Rappelons que le systèmeSylda, utilisé pour la première fois avec succèslorsde ce lancement,permet d'installerdeuxenginssous la coiffe d'Ariane.) La couverture du système s'étendra de I'lslande au Proche-Orient et de la Finlande aux AÇores. Elle englobera également I'Afrique du Nord. Pour les services de téléphonie et d'échange de programmes de télévision, le réseau comprendra initialement une grande station terrienne par pays. Pour les autres services, on pense gu'un grand nombre de stations de taille relativement réduite seront installées dans toute I'Europe et que la plupart d'entre elles se situeront chez les utilisateurs euxmêmes ou à proximité. Le lancement du deuxième satellite de la série est actuellement prévu pour mai | 984 au moyen d'une version plus puissante du lanceur européen, Ariane lll. Cette unité complétera le système ECS à deux satellites conçu pour la fourniture des services ci-dessus. Le satellite Oscar-l0 E ô& Ê+ C'està la fin juilletque le satellite Oscar-1O gagnait son orbite opérat i o n n e l l e ( 3 9 5 0 , / 3 5 5 0 0 k m ; 2 5 , 9 0 :7 0 0 m n ; o r b i t e p r é v u e : 1 5 O O , z 3 58 0 0 km et 55o),la mise à feu du moteur d ' a p o g é ea y a n t e u l i e u d a n s l a n u i t du 11 juillet, à 22h 32 mn (TU). Cette mise à feu avait été retardée d'environ trois semaines car, après la séparation, I'orientation et la vitesse de rotation du satellite n'étaient pas celles prévues. D'après les enquêtes menées par les autorités compétentes chargées respectivement du lanceur et du satellite, la séparation du satellite s'est en fait au départ eff ectuée correctement mais, selon toute probabilité, le troisième étage a rattrapé le satellite après la séparation l7l. Heureusement, le satellite n'a pas été endommagé, hormis une de ses antennes qui ne sert que pour les premières opérations en orbite; cependant, son orientation et sa vitesse de rotation ont été fortement perturbées. Le satellite ECS-t Placésur une orbite de transfert, ECS-1 faisait I'objet de diverses manæuvres(mise à feu du moteur d ' a p o g é el,e 1 8 j u i n , e t c . )s e l o nu n e procédureaujourd'huiclassiqueen vue de l'amenerà sa positionopérat i o n n e l l e( p a r1 O oE s t )q u ' i la r t e i g n a i t a u d é b u t j u i l l e t .O n p r é v o y a iat l o r s de le " remettreo deux moisplustard à Eutelsat[6] pour commencersa carrièreopérationnelle. [6] Euteisat, oryanisation européenne de tétécommunications par satellite, a été créée le 3Ojuin 1977 sous une lorme provisoire en vertu d'accôrds signés par | 7 administrations ou entités de télécommunications reconnues, membres de la Conlérence européenno des admlnlstZatlonsdos poslos ol térécommunlcallons (CEP7), Son objectif est de mettrc en place et d'exploiter un systèmerégional européen de télécommunications par satelliteLa convention et l'accord d'exploitation Eutelsat adoptés en mai 1982 doivent entrer en vigueur le lSjanvier 1984 après signaturc par les gôuvernements et leur ratification par les parlements des pays membres. L'organisation, dont le siège est à Paris, compte actuellement vingt membres. spéciaux de télécommunications pour les milieux d'affaires bervices multiples). Ce dernier type de services exige toutefois deux répéteurs supplémentaires qui ne seront installés à bord qu'à partir de la deuxième unité de vol. (...) (suite en page 26) \ / L L ae n c o u l t t ' c k ' L u c : o t f f t A ' r [ . t n ep o t t r l c l a r t c ' r n t t ' r ' rLt 6 S o L r sl c , . s a k ' / l t l cI C S / o n r c c o r r n . i i lf . i s l / u c l u / e c i l . S r 7 l r l a( ' o i t l ' 1 , n " 1 7 ,S t l t l 2 r ' L l 6 ) t l L t Ia L û o tI s e 1 a r r r i s c. s lr o t b l l t , c l e < ? c .rr .rs a t r , l l i l c s ,i Laiciedun st'trl ltulccut. (Doc ESA) [7] La raison en est probablement que la poussée résiduelle résultant du dégazage du réservoir d'oxygène liquide du troisième étage a été plus forte gue prévu. Ce genrc d'incident pourra être évité lors des lancements futurs, E S P A C EI N F O R M A T I O N " 2 6 . O C T O B R E 1983 - 23 Actualité astronautique Les radio-amateurs et I'espace Sur I'ensemblede la populationmondiale,richede plus de quatre milliardsd'individus,on compte environun million de radioamateurs(dix mille en France)dont deux cent mille sont considéréscomme actifs,parmi lesquelsdix mille utilisent tes liaisons par satellite. Historique succinct L'idée de mettre un satellite à la disposition des radio. amateursa été proposéepeu de temps aprèsle lancementdu premierSpoutnik( 1957).Q,uelques annéesplustard,le proiet, baptiséOscar[*l (OrbitalSatelliteCarryinçjAmateur Radio), arriveà maturitéavecle lancement,le 12 décembre1961,du premiersatelliteOscar par une fuséeaméricaineThor Agena, en temps que Discoverer-36. -même Vue d'une station radio-amateur(PhoToFBW de Toulouse) Après Oscar-2,en juin 1962, Oscar-3lancéen mars 1965 ouwe aL.D( radio-amateursla voie des liaisonsspatialespar satel. litg. La co_nception de ce troisièmesatelliteest déjà plus complexe: Oscar-3 est doté d'un répéteur (rêlais de télécommunications) qui permetd'établirlespremièresliaisons bilatéralesentre radio-amateurs : 176 contacts furent réalisés par 98 correspondantset plus de 1 000 confirmationsde récep. tion ont été échangées. Une grande première est réaliséeavec le satelliteOscar4. Iancé le 2Zdécembre 1965: équipe d'un répéteuraux fré. quencesplus élevées(4321145MHà),te satellitepermetd'éta. blir pour Ia premièrefois, durant;es quelquesheuresde vie,un contactradio-amateurentre les Etats-Uniset l'Onionsoviétique. A la fin des annéessoixante,il est convenu,comptetenu des perspectivesoffertespar les satellitesde la sérieOsèar,de créer une associationpour soutenirau niveauinternationallesefforts des radio-amateurs: c'estla naissancede I'organisation Amsat qui trouvera très rapidementdes ramificationsdans presque tous les pays du monde. raitla phase I des satellitesde radio-amateurs, satellitesà brève durée de vie. En 1971, I'Union intemationaledes télécommunications reconnaîtle seroice amateur par satellite. Avec la deuxième génération,trois satellitesà longue durée de vie vont être mis en orbite.Oscar-6,lancé en octôbre 1972 va décrire jusqu'en juin 1977 quelque 22000 révolutions autour de la Terre. Oscar-7 fut lancé en novembre 1974 et Oscar-8,lancéle 5 mars 1978,esttouioursen service.Lestrois satellitesde cette secondegénérationgravitentsur des orbites basses. L'année1978 voit le lancementdes premierssatellitessoviétiquespggl lesradio-amateurs, RS-l et RS-2,souslesauspices de la Fédérationdes sports radio d'Union soviétique. ['l Les vtellites réalises par Amsat prennent le nom d'Oscar lomqu'ils devien. nent oÉrationnels. Le satellite perdu lors de l'échec du lancement d'fuiane aurait dù s'appeler Oscar.9, s'il était devenu opÉrationnel. Ce fut donc Uosat, le etellite radio.amateur britannique, qui reçut cette immatriculation. 24 - E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 6 - O C T O B R E 1983 qui Puisen 1980,c'estune troisiêrneqénérationdesatellites apparait:ils serontdotésd'un motàurqui leur permettrad'àtteindre des orbitesà plus haute altitude,définiespar les radioamateurs. lls offriront une disponibilité très supérieure.Un premierexemplaire(Amsat-Phase lllA) est perdulors de l'échec du deuxièmelancementd'Ariane,le 23 mai 1980. Au cours de I'année1981 sont lancés: - le satelliteradio-amateurUosat,alias Oscar-9. construit par I'université du Surrey(Royaume-Uni). En dépitde quelques incidents,ce satellitecontinue à fonctionnerde façon satisfaisanteen envoyantaux radio.amateurs et aux écolesdes images et des messagesenregistrés. - Ies satellitessoviétiquesRS-3, RS-4,..., RS-8 mis sur orbite basseà I'aided'un seul lanceur. En 1982, depuis la station spatialeSaliout-7,les Soviétiques mettent sur orbite Iskra-2 et lskm-3 égalementpour les radio. amateurs. Enfin,la réussitedes opérationsde lancementd'Ariane(L6), en juin 1983, permet à un deuxièmeexemplairede cette troi. sièmegénérationde satellitesradio-amateurs, Amsat-Phase IllB, satellitede I'organisation Amsat-Allemagne, de deveniropérationnelsous lJnom d'Oscanl0. Le radio-amateurisme réalisateuy de satellites .1982 Les 3 et 4 octobre s'esttenue,à Paris,à I'initiativedes radio-amateurs françaisdu RACE(voirplusloin),uneréunionà laquelleétaientconviéspour la premièrefois tous les groupes réalisateursde satelliteradio-amateurde par Ie monde. L'Amsat (radio AMateurS{Tellite corporation)a été fondée en 1969et son siègeestaux Etats-Unis. C'estune organisation dont les sectionssont implantéesdans beaucoupde pays industrialisés. Ainsi,la troisièmegénérationdes satellites Oscarest un programme de [a section d'Allemagnefédéralede I'organisation Amsat. La réalisationdu satelliteOscar-10a été totalementconduite par Amsat-Allemagne. La plus grande partie de ses équipementsa été fournie par des radio-amateursallemands.A noter, pour ce satellite,la contributiondes sectionsaméricaine,japonaiseet hongroise. (suite en page 25) Actualité astronautique | retenuepour Arsèneouwira la voie à d'autresfuturs passagers complémentairesd'Ariane; c'est I'un des aspects les plus importantsde la mission. techniques: masse - 110k9; orbite Ses caractéristiques Les ressourcesde I'Amsat proùennent 'membres essentiellementdes éouatoriale : 20 000/36000 km; période: 17 h 30 mn; stabilisaet des contributions cotisations versées par ses ll s'y ajoute tidn par rotation;durée de vie:-5 ans maximum. allouéespar différentessociétésde radio.amateurs. le soutieir technique et financier de nombreusesuniversités. Sa mission en vol concerned'abord les télécommunica' L'Amsat fait peu appel au concours industriel. tions: il s'aqitdonc d'un satelliterelais.Lesliaisonsdansle sens Tene/satelfites'effectuerontdans la bande435 MHz(UHF).Les La Fédération des sports radlo d'Union soviétique a une liaisons dans le sens satellite/Terres'effectuerontalternative' activitéimportanteet travailleen cooPérationaveclesétudiants ment dansla bande145 MHz(VHF)et dansla bande2445 l{.H.z, des universités. dont I'utilisationconsùtue une première mondiale. ,*,," de ta page 24) Le RACE (Radio-AmateurClub de I'Espace),fondé en août 1979. s'est donné pour obiectifla réalisationen Franced'un satelliteradio-amatdurde là troisième générationdevant être mis sur orbite en tant que passagercomplémentairelors d'un lancementAriane. C'est une associationtype loi 1901 dont les ressourcespro' viennent des cotisationsdes membres et de dons. Le RACEtravailleen étroite collaborationavecles établissements d'enseignementen France et, au contrairede I'Amsat, s'appuie fortement sur I'industrie. En effet, le programme Arsène non seulementconsisteà mettre sur orbite le premier satelliteradio-amateurélaboréen France,mais encore consùtue dans les phasesd'étudeet de réalisationun soutienimportant à I'enseijnementdes techniquesspatialesdansnotrepâys. Le projetfusèneest menéde Ia manièrela plusvoisinepossible d'un programme industriel.De ce fait, il favorisede nombreux et I'industrie. contactsentre I'enseignement Les différentsgroupesde radio-amateursimpliquésdans les réalisationsspatialesse sont organisésen fonction des conditions particulièresaux divers pays. Il faut souligner I'extrême qualité des relationsqu'entretiennentces différents groupes dans la meilleuretradition du radio.amateurisme. Arsène, un projet français En 1979, quelques radio'amateursdu CNES décident de prendre une part activeaux activitésspatialesradio'amateurs: ils établissentde nombreuxcontacts,commencentà travailler, crééentle RACE (Radio-AmateurClub de I'Espace)et démarrent le oremierDroqftrmmefrancaisde satelliteen ce domaine qu'ils Éaptisentnisène (Ariane Radio-amateur Satellitepour I ENseigriementde I'Espace). Son lancementest prévupour la fin de I'année1985,sur le vol de démonstrationd'Ariane IV, aux côtés de trois autres satellites.La solution d'embarquemententièrementnouvelle Quelques-unesdes oÉrations qui permettrontau satelliteArcènede qaqnèr son orbite àéfinitiue à paftir de I'orbite de transferl sur ialuelle I'aura placé Ie lanceur Ariane. (Doc. CNES) Enfin, il faut mentionnerégalementla présencede thèmes d'expérimentationscientifiqueset technologiquesà bord. Ainsi le but du programmeArsèneest double: - mettreà la dispositionde la communautémondialedes radio-amateursun nouveausatellite à grande durée de vie et d'orbite élevée(donc de la troisièmegénération); - contribuerà I'effort d'éducationdans le domainespatial (c'est une des grandesoriginalitésdu projet fusène). L'enseignementde I'espacepsr Arsène Arsène est destiné à enseignerles techniques spatialesà plusieurs catégoriesde personnes. I'industrie. * Divers radio-amateursse préoccupent dès maintenant d'affiner les télécommunicationsnumériquesqui seront utiliséesdans le monde entier par eux-mêmeset leurscollègues, lors des liaisons bilatéralesque permettra le satellite.Leurs conclusionsserontdiffuséesdans la communautémondiale des radio-amateurs et dans la Drofession. Maquette du futur satellitefrançais Arsène qui seruira aux radio amateursdu monde entier (Doc. CNES) (suite en page 26) E S P A C EI N F O R M A I I O NN O2 6 - O C T O B R E 1983 - 25 Actualit é astronauti que Les radlo-amateurs et ltespace (.,tuireda la page 25) Comment participer au projet ? * La pratique des communications spatialesavec le satellite en orbite familiariseraun très grand nombre de radio.amateurs avec ces techniques: - usage de matériels performants (souvent construits par I'amateur lui-même ou I'un de ses collègues); - maitrise des particularitésdu trafic par satellite: pointage d'aériens, poursuite (automatique ou non) de la fréquence (neutralisation de I'effet Doppler), partage du canal existant entre une multitude d'usagers; - expérimentationdes méthodes de communication numérique, y compris celle du - spectre étalé "; ceci soit chez des amateurs individuels, soit collectivement dans les radio-clubs où de nombreux expérimentateurs peuvent participer. A ce jour dix-septétablissementsallant des écoles d'ingé' nieurs aux écoles professionnelles,une centaine d'étudiants et cent cinquante radio-amateursont travailléou travaillentsur ce Programme. Le satelliteet ses missions sont définis (7 000 paqes de calculs). Deux Médaillesd'or aux concours mondiaùx à'étudiants du secteur astronautique (Tokyo 1980, Rome 1981), ont montré aux jurys internationauxde spécialistesla qualité des travaux entrepris sur les thèmes offerts par le projet Arsène. * Les écoles d'ingénieurs et de techniciens disposeront avec Arsène d'un support de travaux pratiquesà caracièretechnique en " vraie grandeul et non dans les limites de laboratoires, I'expÉrience ainsi acquise pourra déboucher sur des thèses de doctorat ou du 3" cycle. * Des expériencescientifiquesorganiséeset gérées pardes laboratoiresuniversitaireset des clubs de leunes seront embar. quées par Arsène. Dès maintenant ceci a permis des rapprochements entre les radio-amateurs,les concepteurs d'Arsène, les écoles et les éta. blissements scientifiqes,favorisantainsi une fertilisationcroisée des approches et des compétences. Ainsi Arsène participe à la mission d'éducation que le CNES cherche à développer en France. Que faut-il pour mener à bien ce programme ? o définir et réaliser le satellite proprement dit; o définir et réaliserle propulseur Mars (pour la manæuvre de changement d'orbite); o définir et réaliser la station terrienne de contrôle " Stela u (.ruirede la page 23) Le haut patronage de la présidence de la République, un soutien actif du CNES et une participation importante des écoles, dont l'École nationale supérieuie de I'aéronautique et de I'espace,ainsi que I'indispensable concours des industriels de I'aéronautique et de l'électronique sont garants du succès Le concours des établissementsd'enseignement technique de toutes catégories est essentiel,dans I'intérêt du projet qui entre en phase de réalisation,et au bénéfice des écoles dont les étudiants ont aussi I'occasion de participer concrètement à l'élaboration d'un satellite Les thèmes dégagés autour d'un tel sujet sont fort nombreux et le projet Arsène sera attentifà toute idée de collaboration. Tout ce programme est entièrement basé sur le bénévolat. Les ressourcessont constituéesjusqu'à maintenant de dons de matériels résiduelsde programmes spatiauxantérieurs,de soutiens logistiques (locaux, téléphone, etc.), ainsi que de la cotisation des membres du RACE. Des participations financières deviennent nécessaires,elles peuvent prendre toutes les formes, suivant les statuts de I'association : mécénat, subventions,dons, affectationde la taxe d'apprentissage auprès des écoles participantes,... Pour tout renseignement complémentaire ou pour recevoir une documentation descriptive, écrire au siège social du RACE, B, avenue Aristide-Briand,784OOChatou, (CCP: Toul o u s e 3 5 . 7 1 . 4 61 1 ) . par la technique de l'accès multiple par répartition en fréquences L ' e x p l o i t a t i o n o p é r a t i o n n e l l e IAMRF); d ' O s c a r -1 O d e v a i t c o m m e n c e r d a n s - évaluer l'efficacité d'une orbite l a p r e m i è r e q u i n z a i n e d u m o i s fortement excentrée pour des comd'août. munications point à point à longues Le satellite (. .) Oscar- /O festl des- dist a n ces; - démontrer la possibilité pratique tiné à permettre les communications de l'utilisation d'un microprocesseur entre radio-amateurs; il assure un service public et contribue à la embarqué, chargé de gérer et de surveiller le fonctionnement du reche rche scie nt ifiq u e. satellite. Ses objectifs sont les suivants: Principales caractéristigues de -- constituer un outil éducatif perO s car-lO : masse sur orbite: 9Okg; mettant à des étudiants de se familiariser très simplement avec les hauteur : 43 cm; envergure : 1,26 m; techniques et les télécommunica- ouissance: 40 W en début de vie et 25 W en fin de vie (3 ans). tions lpatiales; - mettre en place des réseaux de D e r n i è r e m i n u t e : e n r a i s o n d e tél écom m u n icatio ns de secours pe n - c o n t r ô l e s r é c l a m é s p a r l ' o r g a n i s a dant des périodes prolongées et cou- t i o n I n t e l s a tp o u r s o n s a t e l l i t el n t e l vrant une grande partie de la Terre à s a t V ( F 7 ) , l e s e p t i è m e l a n c e m e n t partir d'équipements simples et bon d ' A r i a n e ( L 7 ) , i n i t i a l e m e n t p r é v u p o u r l e 1 6 s e p t e m b r e ,n ' a u r a p a s marché; - étudier l'aspect technologique lieu avant le 18 octobre. d'un répéteur à accès multiple, ainsi L e l a n c e m e n t s u i v a n t ( L B ) , a v e c l e que les procédures opérationnelles satellite Intelsat V(FB), devrait se 26 guire) ESPACE INFORMATION N. 26 , OCTOBRE 1983 MichelDanve{prolet Arsène d é r o u l e rd u r a n t l e m o i s d e d é c e m b r e 19 8 3 . ( S o u r c e s. c o m m u n i q u é d e p r e s s e FS.4 du 12juillet 1983, pour ECS; communiqué de presse ESA/Amsat du 22 juillet 1 983 et dossier de presse CNES/Ariane L6 de juin 1 9 8 3 , p o u r O s c a r - 1 0) Reste du monde Deux nouvellessondes soatiales se dirigentvers Vénus : Vénéra-15 e t 1 6 o n t é t é l a n c é e sl e s 2 e t 7 j u i n 1983 par l'Union soviétiquequi compte ainsi poursuivre ses r e c h e r c h e ss c i e n t i f i q u e sc o n c e r n a n t l e s o l e t l ' a t m o s p h è r ed e l a p l a n è t e Vénus ou'elles devraient atteindre a u d é b u t d u m o i s d ' o c t o b r ea D r è su n voyage d'environ 3OO millions de l<ilomètres. Actualité astronautique L e 1 3 j u i n 1 9 8 3 , l a s o n d es p a t i a l e a m é r i c a i n e P i o n e e r - 1 0u f r a n c h i s s a i t , l ' o r b i t ed e l a p l a n è t e N e p t u n e , à p l u s d e 4 , 5 2 m i l l i a r d sd e k i l o m è t r e s d u S o l e i l: p o u r l a p r e m i è r e f o i s dans l'histoire de I'humanité, un engin fabriquépar l'Homme passait la frontièrede ce qu'on a coutume d ' a p p e l e rl e s y s t è m es o l a i r e[ 8 ] , l ' e n semble des planètes gravitant autour du Soleil. ( P r é c i s o n sq u e l a p l a n è t e P l u t o n , g é n é r a l e m e n tc o n s i d é r é ec o m m e l a plus éloignée du Soleil, se trouve a c t u e l l e m e n t- e t p o u r d i x - s e p ta n s e n c o r e - à l ' i n t é r i e u rd e l ' o r b i t e d e Neptune en raison de I'excentricité d e s a t r a j e c t o i r eq u i l ' a m è n e à s e trouver tantôt au-delà. tantôt en deçà de Neptune.) Cette sonde avait été lancée onze ans plus tôt, exactement le 3 mars 1 9 7 2 ( v o i E l , n o 12 , p . 1 1 ) a v e c p o u r o b j e c t i f p r i n c i p a l l a p l a n è t eJ u p i t e r . C o m m e a u c u n a u t r e v é h i c u l es p a t i a l ne s'était autant éloigné du centre d u s y s t è m e s o l a i r e ,e l l e a l l a i t a c c u muler les découvertes et les o prem i è r e s" : p r e m i è r e t r a v e r s é e d e l a ceinture d'astéroides. mise en évid e n c e d e l a n a t u r e l i q u i d ed u n o y a u de Jupiter, premier modèle du c h a m p m a g n é t i q u ej o v i e n ( m a g n é t o s p h è r e . c e i n t u r e s d e r a d i a t i o n s ) ,p r e mières mesures précises de la masse et de la densité de certains satellitesde Jupiter, premières phot o g r a p h i e s n r a p p r o c h é e s, d e l a tache Rouge et de l'atmosphère s u p é r i e u r ed e J u p i t e r ,e t c . N a t u r e l l e ment il convient d'y ajouter une i m p r e s s i o n n a n t em o i s s o n d ' i n f o r mations sur le millieu interplanétaire. t o u j o u r s! E n r a i s o nd e s o n é l o i g n e - t i o n n e l l e s d u S o l e i l e t d u c o u p l e ment, il fallait4 h et 20 mn à un Terre-Lune et la force d'inertie s i g n a lr a d i op o u r c o u v r i rl a d i s t a n c e d ' e n t r a î n e m e n t ) . Terre,/sonde. Et sa vitessede déplac e m e n t ,p a r r a p p o r ta u S o l e i l .é t a i t a uDt oéucrr di vea n tuonpeot ri natj,e, c t o i rnee' el l ni prtei qs ut ee Ce elle d e I ' o r d r ed e 5 0 0 0 O k m , z h . p a s m o i n s e n t r e l e S o l e i le t l a T e r r e , Ou'attend-on d'elle ? Ou'elle à environ 1,5 million de kilomètres c o n t i n u eà t r a n s m e t t r e d e si n f o r m a - d e c e l l e - c i ( v o i r E l , n o 1 4 , p . 1 5 ) . E t t i o n s n o t a m m e n st u r l e v e n t s o l a i r e p e n d a n tt o u t e l a d u r é e d e s a m i s s i o n e t s u r l ' e x t e n s i o nd e l ' h é l i o s p h è r e(,p r é v u e i n i t i a l e m e n t p o u r t r o i s a n s ) cette sorte de cocon protecteur ISEE-3 va donner entière satisfacm é n a g éa u s e i n d u m i l i e ui n t e r s t e l - t r o n . l a i r e e t q u i c o n t i e n tl e S o l e i le t s o n S o n e x i s t e n c e < a c t i v e> a u r a i t p u cortège de planètes (un peu à rester là mais il en fut décidé e n l ' i m a g ed e l a m a g n é t o s p h è tr e r r e s a u t r e m e n t : o n l u i é l a b o r au n s e c o n d p . p o u r r a i t v o i r E l , n o 1 8 , 4 ) . tre; Elle p r o g ramme de travail comprenant, aussipeut-êtreaiderà mettreen évip a r t , l ' e x p l o r a t i o nd e l a q u e u e d e n c e o u b i e n u n e h y p o t h é t i q u ed ' u n e d e l a m a g n é t o s p h è r et e r r e s t r e , d ' a u o é t o i l e n o i r e" , c o m p a g n o nl o i n t a i n part, de deux comètes e t i n v i s i b l ed e n o t r e S o l e i l p a r f o i s t( rGei a c o b i nli' -éZt ui ndneeer t H a l l e y ) .U n p r o pour perinvoqué rendrecomptedes quatre années pour gramme t u r b a t i o n so r b i t a l e sd ' U r a n u se t d e l e q u e l e l l ed ed o i t q u i t t e r s a z o n e i n i N e p t u n eo u b i e n e n c o r e u n e n o n t i a l e d ' é v o l u t i o ne t e n t a m e r u n e l o n dixièmeplanète...g u e moinshypothétique m i g r a t i o n d a n s l ' e s p a c e ,s a n s Les expertsdu réseauDeep Space d o u t e l a p l u s o r i g i n a l es u c c e s s i o nd e Network de la NASA espèrentpou- m a n æ u v r e s o r b i t a l e sj a m a i s s u b i e s voir n converser> avec Pioneer-10 p a r u n v é h i c u l e s p a t i a l .D o n n o n s - e n j u s q u ' àu n e d i s t a n c ed e l ' o r d r ed e 8 l e s p r i n c i p a l e s é t a p e s : m i l l i a r d sd e k i l o m è t r e ss,o i t p e n d a n t p e u t - ê t r e u n e d i z a i n e d ' a n n é e s o 1 O j u i n 1 9 8 2 : I S E E - 3q u i t t e l e encore. v o i s i n a g e d u p o i n t d e L a g r a n g ee n écrivant une trajectoire complexe p e n s e q u e E n s u i t e? L a N A S A son d q p a s s a g e" a u p l u S p r è s" d ' u n a u t r e u i l ' a m è n e à g r a v i t e rà l ' i n t é r i e u rd e système stellaire pourrait survenir l a q u e u e m a g n é t o s p h é r i q u et e r r e s d ' i c i . .3. 2 6 1 0 a n s ( ! ) ;e l l es e t r o u v e - t r e à c o m p t e r d u m o i s d ' o c t o b r e r a i t a f o r sà 3 , 2 7 a n n é e s - l u m i è r1e- 19 8 2 . 3 0 0 0 0 m i l l i a r d sd e k i l o m è t r e sd) e Durant la majeure partie de l'anl'étoileRoss248. Comptetenu de ce n é e 1 9 8 3 , e l l e e x p l o r e r a c e t t e p o r qu'on connaîtde la répartitiondes t i o n d e l ' e s p a c e e t d i v e r s e s étoiles et de leurs trajectoires,on m a n æ u v r e s ( e n p a r t i c u l i e r l e p e u t e n s u i t es ' a t t e n d r eà u n u s u r - r e c o u r s à l ' a s s i s t a n c e g r a v i t a t i o n vol , de ce type au rythmed'une fois n e l l e d e l a L u n e . c e q u ' o n a p p e l l el e c h a o u em i l l i o nd ' a n n é e s . . . swing-by; cf. El, no12, p.1O) modifieront à plusieurs reprises sa (Sources. NASA News, no 83-39, t r a j e c t o i r e . 22mars 1983; Aviation Week and Pour ISEE-3, ce sera l'occasion S p a c e T e c h n o l o g y ,2 m a i 1 9 8 3 , d'étudier le plasma magnétosphép . 2 4 . 1 Les exploits de Pioneer-10étaient r i q u e ( v i t e s s ed ' é c o u l e m e n t d , ensité, r é é d i t é se n v i r o n u n a n p l u s t a r d p a r température, composition, frons a n d o u b l u r eo , P i o n e e r - 11 , l a n c é el e tières, etc.). Simultanémentquatre 6 avril 1973. Par leur missionpratia u t r e s s a t e l l i t e sd e l a N A S A ( l s E E - 1 ' ' r t l 1 ' / ' ,' llii','. , ! .: quement sans failles, les deux et 2, DE-2 et IMP-8) seront associés sondes contribuèrent à la découà c e t r a v a i l .U l t é r i e u r e m e n dt e s c o m verte du systèmesolaire et ouvrirent A q u i l e s a u r a i to u b l i é e sl,a N A S A p a r a i s o n s p o u r r o n t ê t r e f a i t e s a v e c l a v o i e a u x s o n d e s V o y a g e r ( v o i r E l , e s t e n t r a i nd e r a p p e l elre s m u l t i p l e s la queue des comètes. elle aussi n o 19 , p . 2 3 e t n o 2 1 , p . 2 3 l , . r e s s o u r c e s d e l a m é c a n i q u e c o n s t i t u é ed ' u n p l a s m a . . n f e s t i v a ld ' a c r o b a t i e s A l a d a t e d u 1 3 j u i n 1 9 8 3 , c é l e s t e . .U c o s m i q u e s d o n t l ' h é r o T n ee s t l a Pioneer-10avait parcouru près de o 23 décembre 1983 : un cinquième swing-by lunaire, au cours , v a i t r e ç u s o n d ea m é r i c a i n eI S E E - 3 . s i x m i l l i a r d sd e k i l o m è t r e s a plus de 98900 ordres de télécomT o u t c o m m e n c el e 1 2 a o û t 1 9 7 8: d u q u e l I S E E - 3 p a s s e r a à e n v i r o n ( l n t e r n a - 1 0 0 k m d e l a L u n e , l u i p e r m e t t r ad e m a n d e d e l a T e r r e e t t r a n s m i s e n v i - c e j o u r - l àe s t l a n c é eI S E E - 3 r o n 1 2 6 m i l l i a r d sd e b i t s d e d o n n é e s t i o n a l S u n - E a r t hE x p l o r e r d ) ans le quitter de quitter le système Terres c i e n t i f i q u e s .E t e l l e f o n c t i o n n a i t c a d r e d ' u n p r o g r a m m e s p a t i a l L u n e ( e n j a n v i e r 1 9 8 4 ) e t d ' ê t r e d i r i d'étudede l'environnement terrestre g é e v e r s l a c o m è t e d e G i a c o b i n i ( v o i r E l , n o 1 8 , p .1 5 ) . T a n d i s q u e Z i n n e r [ 9 ] . [ 8 ] l l e x i s t e d ' a u t r e s d é fi n i t i o n s d e s l i m i t e s d u s y s tème solaire;ce pourrait être, par exemple, la " frontière" fluctuante entre l'atmosohère solaire (l'héliosphère) et le gaz interplanétaire, à dix ou quinze milliards de kilomètres d'ici. I S E E - 1e t 2 g r a v i t e n ta u t o u r d e l a Terre, ISEE-3devient le premier o 11 septembre 1985 : ISEE-3 satellite artificiel à être placé en t r a v e r s e l a o u e u e d e c e t t e c o m è t e à o r b i t e p r è s d ' u n p o i n t d e L a g r a n g ee n v i r o n 3 0 0 0 k m d u n o y a u ( l a T e r r e ( o ù s ' é q u i l i b r e nlte s f o r c e sg r a v i t a - e s t a l o r s é l o i g n é e d e 7 0 , 8 m i l l i o n s E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 6 . O C T O B R E1 9 A 3- 27 l r i | r i , r i l , i i r r r l , i i i l , i r l l L i , t i i , i (Sources NASA News, no 82-161, 28 octobre 1982; Le déroutage d'un satellite, La recherche, no 142, mars 1983, pp. 374-375.1 L e s e p t i è m e v o l d e l a N a v e t t es p a tiale américaine (STS-7) s'est d é r o u l éd u 1 8 a u 2 4 j u i n 1 9 8 3 : u n e m i s s i o n q u i a v u l ' o r b i t e u rC h a l l e n ger se maintenir à environ 300 km d u s o l ( i n c l i n a i s o n: 2 9 o , p é r i o d e : 90,4 mn). de kilomètres). Ce devrait être une grande première, jamais un engin spatial n'en ayant eu l'opportunité ( o u l ' a u d a c e? ) . L e s i n s t r u m e n t s q u ' e l l e e m p o r t e ( p r é c i s o n st o u t e f o i s qu'il n'y a pas de caméra à bord) apporteront peut-être des éléments de réponse aux questions fondam e n t a l e sq u ' o n s e p o s e à p r o p o sd e s comètes: structure et composition d u n o y a u ? m é c a n i s m e sd ' i o n i s a t i o n d e s s u b s t a n c e s é j e c t é e s? i n t e r a c t i o n s a v e c l e v e n t s o l a i r e? B i e n e n t e n d u , l e s É t a t s - U n i ss o u h a i t e n t r a p p r o c h e rc e s i n f o r m a t i o n s d e r é s u l t a t s c o m p l é m e n t a i r e sq u i pourraient être obtenus par des moyens spatiaux ou non (autres satellites, Space Telescope,lUE, Navette. fusées-sondes. avions. t é l e s c o p e s t e r r e s t r e s , . . . ) .C e s e f f o r t s p o u r r a i e n t d o n n e r n a i s s a n c eà u n e Année internationale GiacobiniZ i n n e r à l a q u e l l e p r o f e s s i o n n e l se t amateurs du monde entier oourraient participer... server la comète de HalleytlOl, à assez grande distance il est vrai : le 31 octobre 1985 (la sonde sera à 138,4 millions de kilomètresde la comète et à 76 millions de kilomèt r e s d e l a T e r r e )e t l e 3 0 m a r s 1 9 8 6 ( l a s o n d e s e r a à 3 0 , 5 m i l l i o n sd e k i l o mètres de la comète et à 96.5 millions de kilomètres de la Terre). La comparaison des résultats obtenus sur deux comètes oeut être riche d ' e n s e i gn e m e n t s . A cette époque, d'autres sondes spatiales construites par I'Union soviétique, le Japon et l'Europe ( G i o t t o ;v o i r E l , n o 1 9 , p . 2 0 ) p r o c é d e r o n t à u n e é t u d e b e a u c o u pp l u s r a p p r o c h é e d e l a c o m è t e d e H a l l e y( p a r e x e m p l e G i o t t o p a s s e r aà q u e l q u e s c e n t a i n e sd e k i l o m è t r e sd u n o v a u l e 13 mars 1986) Aucune d'entre e l l e s ,t o u t e f o i s ,n e d e v a n t e n t r a v e r ser ta queue. C e r t ai n s o b s e r v a t e u r s n ' o n t o a s été sans constaterqu'en dépit des r e s t r i c t i o n sb u d g é t a i r e si m p o s é e s à o De nouvellesmanæuvres donp r o j e td e n e r o n t à I S E E - 3 l a o o s s i b i l i t éd ' o b - l a N A S A e t d e l ' a b a n d o nd u s o n d e s p a t i a l ev e r s H a l l e y ,l e s E t a t s U n i s , e n d o n n a n t u n e n o u v e l l ej e u [9] La comète de Giacobini-Zinnerest une comète n e s s e à I S E E - 3 ,s e r o n t l e s p r e m i e r s plutôt âgée et relâtivement petile qui s'approche de n o u s t o u s l e s 1 3 a n s O b s e r v é ed e p u i s 1 9 0 0 . e l l e à é t u d i e r i n s i t u u n e c o m è t e . . .T o u t e r e s t e t o u j o u r s à m o i n s d ' u n m i l l i a r dd e k i l o m è l r e sd u fois les premièresimages <rapproSoleil chées, d'une comète ne seront pas [10] Comparativement à la comète de Giacobiniam é r r c a i n e s . j e u n e . plusvoluZ i n n e r , l a c o m è t e d e H a l l e ye s t p l u s mineuse et se déplaceplus rapidement: son noyau a le volume de Juoiter et sa oueue s'étend sur une c e n t a i n e d e m i l l i o n s d e k i l o m è t r e s S a p é r i o d i c i t ée s t de 76 ans Les comètes constituent des objets célestes assez mal connus (leur noyau serait composé de glace et de poussières avec quelques traces de molécules complexes) dans lesquels certâins astronomes voient des "vestiges, des premiers âges de l'univ e r s L e u r é l u d e D o u r r a i tc o n t r i b u e rà u n e m e i l l e u r e compréhension de son évolution et de celle du système solaire A ce sujel, lire: Les comètes, par P Véron et J -C Ribes, Hachette, 1979 28 - 1983 E S P A C EI N F O R M A T I O N O2 6 - O C T O B R E Pour son second voyagedans I'espace, Challenger emportait cinq astronautes : Robert L. Crippen (46 a n s ) , c o m m a n d a n td e b o r d e t F r e d e r i c k H . H a u c k( 4 2 a n s ) ,p i l o t e ,a c c o m p a g n é s d e t r o i s s p é c i a l i s t e sd e l a m i s s i o n: J o h n M . F a b i a n ( 4 4 a n s ) , Sally K. Ride (32 ans) et le docteur N o r m a n E .T h a g a r d ( 4 0 a n s ) . Première astronaute américaine, Sally Ridedevientainsi la troisième f e m m e d e l ' e s p a c ea p r è s l e s S o v i é t i q u e s V a l e n t i n aT e r e s h k o v a( 19 6 3 ) e t S v e t l a n a S a v i t s k a y a( 1 9 8 2 ) . P h y s i c i e n n e s p é c i a l i s é ee n a s t r o n o m i e , elle a également l'expériencedu p i l o t a g e a é r i e n , d u p a r a c h u t i s m ee t d e l a p l o n g é e s o u s - m a r i n e .E l l e e s t l ' é p o u s e . . .d ' u n a s t r o n a u t e , S t e v e n A . H a w l e y ,a p p e l éà v o l e r p r o c h a i n e ment sur la Navette Sally Ride est enfin l'un des plus jeunes sujets jamais envoyésdans l'espace. (Selon la revue Air et Cosmos le salaire 25 juin 1983, p.61 a n n u e l d e c e s a s t r o n a u t e ss e s i t u e r a i t a u t o u r d e 5 0 0 0 0 d o l l a r ss o i t d e l'ordre de 400000 F.) A u p r o g r a m m e d e c e t t e m i s s i o n: * la mise sur orbite de deuxsatell i t e s g é o s t a t i o n n a i r e sd e t é l é c o m munications commerciales, Anik C - 2 ( C a n a d a ) e tP a l a p a B - 1 ( l n d o n é o L a m i s s i o n d ' I S E E - 3s ' a c h è v e r a s i e ) , e n g i n s s i m i l a i r e sc o n s t r u i t sp a r à l a f i n d e 1 9 8 7 : e l l e s e r a a l o r s à l a f i r m e a m é r i c a i n eH u g h e sA i r c r a f t . 1 2 1 m i l l i o n sd e k i l o m è t r e sd e n o u s La satellisations'est effectuée de e t s e u l e s d e s o a s t u c e s, t e c h n i q u e s p e r m e t t r o n ta u x t r è s f a i b l e s s i g n a u x l a m ê m e f a ç o n q u e l o r s d e l a m i s s i o n émis par ses antennes (conÇues STS-5 (cf. El, no24, p.25), c'est-àp o u r f o n c t i o n n e r s u r u n e d i s t a n c e d i r e a v e c l ' a i d ed ' u n é t a g e s u p é r i e u r 8 0 f o i s m o i n d r e ) d ' ê t r e e n c o r e d u t y p e S S U S ,l e 1 8 j u i n p o u r l e p r e perceptibles. m i e r e t l e l e n d e m a i no o u r l e s e c o n d . Informations diverses O u e l q u e sj o u r s p l u s t a r d ,c e s s a t e l - américaineOSTA-2(Officeof Space 8 ( 3 0 a o û t , / 5 s e p t e m b r e ) e t S T S - 9 , l i t e s g a g n a i e n tl e u r e m p l a c e m e n tand TerrestrialApplicationsde la a v e c S p a c e l a b - 1 ,a c t u e l l e m e n tp r é t 1 2 , 5 o NASA), une expérienced'électro- v u e a u m o i s d e n o v e m b r e . d é fi n i t i f ( r e s p e c t i v e m e n 1 Ouest et 108o Est). phorèse,une expérienced'élabora- (Sources : Press Kit NASA, no 83tion de petitessphèresde latex,les 87, juin 1983; Aviation week and * les premières manæuvresde s e p t c o n t e n e u r s d u p r o g r a m m e Space Technology, 27 juin et 1 1 juillibérationet de récupérationd'une G e t a w a yS p e c i a l , . . . let 1983.) chargeutile par le brastélémanipuq u ' a u d e v o l S i g n a l o n s c o u r s s o n (de lateur fabricationcanadienne). T.-P. P. L e 2 2 j u i n , l a p l a t e - f o r m es p a t i a l e l'équipagea découvertla trace (un profondeur et sPAS-O1 (Shuttle PAllet Satellite), cratèrede 0,4 mm de (Tous les passages reproduits ici d e f a b r i c a t i o n a l l e m a n d e , e s t d e 2 , 2 m m d e d i a m è t r e ) d ' u ni m p a c t en italique correspondent à des (micrométéorite provenant ou débris extraite de la soute. libérée dans extraits n'ayant subi aucune modifil ' e s p a c e e t é l o i g n é e d ' e n v i r o n d e l a p r é s e n c ed e l ' H o m m e d a n s cation importante de la part du l'espace ?) d'une des fenêau centre 300 m, puis récupéréeenvironquasignataire de cette rubrique.) t r e h e u r e s p l u s t a r d . p u i s d e n o u - tres de l'orbiteur.Celle-cidevraêtre pour changée STS-8. veau libérée et enfin récupérée définitivement. ll s'agissaitde tester C'est apparemmentla première le comportementdu bras et de véri- fois qu'une telle constatationest fier les procéduresde rendez-vous f a i t e s u r u n v é h i c u l eh a b i t éa m é r i orbital en vue des prochainesmis- cain, les spécialistes estimantqu'un sions de la Navette. tel < incident> ne risque de se produire qu'unefois tous les neuf mois A cetteoccasion,la camérainstal- de présencecontinuedans l'espace. lée sur SPASa retransmisau sol les Au terme d'un séjour dans l'espremièresvues de la Navetteen vol pacelégèrementsupérieurà 6 jours prisesde l'extérieur. et 2 heures,Challengeratterrissait Edwards et non pas, * la réalisationde plusieursexpé- sur la base prévu, à proximitéde son comme ou riences à caractèrescientifique lieu de départ, au Centre spatial technologiqueimplantéesou bien Kennedy,en raison des mauvaises sur SPAS-Ol (expériencespropo- conditionsmétéorologiques régnant sées par l'Allemagne de l'Ouest, s u r l a F l o r i d e . l'ESA et la NASA)ou bien en divers Nous rendrons compte, dans le endroitsde l'orbiteur.Citonsnotamm e n t l a c h a r g e u t i l e g e r m a n o - prochainnuméro,des missionsSTS- Des livres sur I'espace(5) Cette liste d'ouvrages touchant à la recherche spatiale et à des sujets connexes a été commencée dans les n u m é r o sl l ( p . l 3 ) , 1 6 ( p . l l ) , 1 9 ( p . 1 7 ) et 24 (p. 18) de notre revue. $ '\ !l L-'équipagede la mission SIS.7 se dirtge uers I'aire de lancement de Ia Nauette.Au premier plan, de gauche à droite: Sallg Ride, Fabian et Crippen. A I'arrière plan : Thagard. (derrière Ride) et flauck (derrière Crippen). (Photo AFP) o Je construis un satellite... (Guide pratique pour la constructiond'une maquette active de satellite de communication), par G. Pignolet/CNES, mai 1983, document polycopié d'une quarantaine de pagesplus particulièrement conçur à l'intention des animateurs de clubs scientifiques et des enseignants. Sera adressé gratuitement (dans la limite des stocks disoonibles)à toute personne en faisant^la demande à : CNES, département Documentation, ADF,/DOC, 18, avenue Belin, 31055 Toulouse Cedex. o Dictionnaire de l'aéronautiqueet de I'espace, anglais/lrançais, volume I (format ll0 X l70mm, 740 pages, 25 000 mots ou expressions anglaises, plus de 40000 traductions ou accepE S P A C EI N F O R M A T I O N ' 2 6 . O C T O B R E 1983 - 29 Informations diverses tions françaisesdes scienceset des tech- d e u x c e n t s a n s d ' h i s t o i r e d a n s l e activités de rechercheet les applications niques aérospatiales),1'" édition, 1982, domaine des ballons, des avions et des civiles et militaires, les programmes par Henri Goursau, prix: 120F * port véhiculesspatiaux. spatiaux américains,soviétiques,européenset français, I'industrie et la politi(19,50F). Distributeur exclursifpour la o La vie dans I'espace, Textes et que spatiales françaises, le droit de France: H. Goursau, 14, avenue dur p o u r l a c l a s s en, " 3 l l , 8 a v r i l I'espace,etc. Mail. 31650 St-Orens-de-Gameville.docnments prix: 8 F. Pour tout renseigne1 9 8 3 , Pour I'exportation: SIACE, 33, rue En outre, 14 noticesde quatre Pages Fortuny, 75017Pafis, téI. : 261.43.05et ment, s'adresserau CNDP, distribu29, rue d'Ulm, 75230Paris Cedex orésentent I'essentiel sur Ariane, la tion, 267.38.15. Navette américaine, quelques satellites 05, téI. : 329.21.64,poste 573. français (SPOT-1, Télécom-|, TDF-1, o Les montgolfières,par Pierre-Louis e T é l é c o m m u n i c a t i o n s s p a t i a l e s , etc.), la coopération internationale,la Clément,éditionsTardy (6, rue Milton, ouvrage collectif réalisé par des ingé- t e c h n o l o g i ed e s t é l é c o m m u n i c a t i o n s 75009 Paris), 1982,prix: 160F. nieurs du CNES et du CNET (tome 2: spatiales,les effets économiquesde I'esp a g e s e t t o m e 3 : pace, etc. o Premiersenvols,par Pierre Lissara- s e c t e u rs p a t i a l , 3 8 6 secteur terrien. Systèmes de télécomgue, éditions Joël Cuenot, diffusion Les Cahiers français, n" 206-207, munications par satellite, 45 I pages), Weber, 1982,prix : 290 F. mai-septembre 1982, édités Par la Masson, 1983. Documentationfrançaise(3 l, quai Volo Les satellites et I'espace, Albert o Astronomie, encyclopédie Larous- taire, 75340 Paris Cedex 07, tél.: Ducrocq raconte..., F. Nathan, 1982, s e , 1 9 8 1 ,3 2 6 p a g e s ,p r i x : 2 . 8 1F . 2 6 1 . 5 0 . 1 0p ) ,r i x : 4 6 F . prix : 39 F. Ouvrage très réurssi,plutôt destiné à un jeurnepublic... mais qui o Calcul astronomiquepour amateurs pourra être lu par tous avec intérêt. (adapté à I'emploi d'un calculateLlrou d'un micro-ordinateur),par S. Bouiges, Des diapositives o L a T e r r e , A l b e r t D u c r o c q Masson, 1982, 4" édition, 168 pages, r a c o n t e . . .F , . N a t h a n , 1 9 8 2 ,p r i x : 3 9 F . p r i x : 8 6 F . l'espace(3) sur o Évolution des fusées à propergols o La conquêtede I'espace,par M. H. Reynaud, P. Facon et P. de La Cotar- liquides,par Robert H. Goddard, adaptation française de Hervé Moutlin, colD'autres informations sur ce sujet d i è r e , L a r o u s s e ,1 9 8 3 ,p r i x : 9 9 F . lection Trajectoires,éditions Formule ont été donnéesdans notre revue(no 19, Ouvrage remarquable autant par la 13 (41, rue de Trévise, 75009 Paris), p . l 7 ; n ' 2 2 , p . 2 l ; n " 2 3 , p . 1 2 e t n o2 4 , qualité et I'abondancedes illustrations 1982, 16 pages, prix: 22F. p.t7). que par I'intérêt dLr texte qui retrace o Sur les missions spatiales amério Les jeunes et I'espace (1962-1982\, par Hervé Moulin, publication éditée caines, Galaxy Contact commercialise par I'Association nationale sciences des posters, des photographies et des t e c h n i q u e s j e u n e s s e ( P a l a i s d e l a diapositives. Signalons en particulier et addenta Errata Découverte, avenue Franklin D. Roo- c i n q s é r i e s a v e c c o m m e n t a i r e s d e s sevelt, 75008 Paris), 1982, 48 pages, VUCS : - Apollo-ll, sériede 22 diapositives prix : 30 F. couleur (89 F + l0 F de port et o Les étoiles variables, par M. Petit, emballage); o D a n s l e n o 1 4 , e n p a g e3 , 1 ' e M a s s o n , 1 9 8 2 , 2 6 4p a g e s ,p r i x : 1 2 5F . cofonne, 8e figne : lire vingt à la - Apollo-l7, sériede 35 diapositives place de deux. c o u r l e u(rl 1 9 F * 1 0 F ) ; o Mon premier livre d'astrolomiet o Dansle no20 (premiertirage), oar M. Toulmonde, éditions Etudes - Jupiter Voyager-l et 2, série de 3 I e n p a g e7 , 1 ' ec o l o n n e ,13 e l i g n e v i v a n t e s , 1 9 8 3 ,4 8 p a g e s , p r i x : 4 2 F . d i a p o s i t i v e sc o u l e u r ( l 1 9 F * l 0 F ) ; de l'encadré: lire O.985au lieude - Saturne Voyager-l, série de 18 L'éditeur en conseille la lecture aux 0.958. enfants à partir de... 7 ans. diapositivescouleur (79 F * 10 F); o D a n sl e n o 2 4 , e n p a g e2 7 , 1 " - Columbia, série de 27 diapositives o Nnméro spécial de l'Aéronautique ( 9 9 F + l 0 F ) . c o l o n n eà, l a d a t ed u 2 5 m a r s: l i r e n" 95, consacréà I'eset l'astronautique, 8" et non 18". Le lot des cinq séries: 540 F (port pace, éditions Air et Cosmos (6, rue o Dans le no 25, en page 3, au Anatole-de-la-Forge,75017 Paris, tél. : inclus).S'adresserà Galaxy contact,BP sujet de la légendede la gravure 1 6 6 . 4 6 . 1 0 )1, 9 8 3 ,p r i x : 4 0 F . 26, 62101Calais Cedex, France. Catas u r G a l i l é e :s e l o nB . V u i l l e u m i e r . logue complet contre 4 timbres-posteà universitéll Genève,Galiléene se o Observer les étoiles,par P. Kohler, 1 . 6 0F . t i e n d r a i t p a s à g a u c h e ( o ù édition Ouest-France(38, rue du Préo Pour célébrer le septièmeanniverseraient représentés ses adver- B o t t é , 3 5 1 0 0 R e n n e s ) ,1 9 8 3 , 3 2 p a g e s . de la sonde Viking sur Mqrs,l'assosaire p e n c h é s l ' æ u v r e s u r saires, ciation PromoSpaceédite une sériede 12 d'Aristote) mais au centre parmi diapositivesen nombre limité, qui perses élèves et disciples (voir La mettra de se faire une image complète j u i l l e t a o û t Un livre de rélérence r e c h e r c h e , n o1 4 6 , de la planète Mars, après les fabuleux 1983, p. 1012I Bien que nous I'ayons déjà signalée résurltats que nous a apportés cette o Pour lire avec profit l'article dans notre numéro de février, il nous mlsslon. sur les premiersballonslibres(El semble utile de rappeler la parution Cette série exceotionnelle sera tirée no24l, il peut être utile de savoir d'un document de oualité intitulé Les d'après des originàux de la NASA et que la forse valait approxirnative- enjeux de I'espace. par exemple: de la gelée montrera ment deux mètres et la lieue envides engins,une mosaïblanche autour De multiples sujets sont abordés sur ron quatre kilomètres. 128 pages: I'histoire des fusées,la pro- que haute résolution du site d'atterrispulsion des lanceurs,la satellisation,les sàge prise en octobre 1982, etc. Culendrier de I'espace Ces sériessont misesen vente par souscription(date limite: le 3l décembre 1983)et vous seront expédiéesen février 1984. Prière d'adresser votre nom, adresse complète,professionainsi qu'un chèquede 35 F (le port estcom- o Indiquons les nouveaux livrets de pris) à I'ordre de PromoSpace, à : Pro- diapositives édités par la Société astromoSpace,I I bis, boulevardDelessert, nomique de France : 75016Paris. - Planètes8 : Saturneet sesanneaux (Communiqué Promo Space) vus par Y.oyager-2; - Planètes 9 : Atmosphère de Saturne vue par Yoyager2; - Planètes l0 : Satellites de Saturne vus par Yoyager-2. Ces livrets s'ajoutent aux quatorze livrets déjà édités. Chaque livret contient six diapositives et une notice. Prix: 20 F (port en sus : 3 F jusqu'à deux livrets, 6F pour trois à six livrets,...). S'adresserà la SAF, 3, rue Beethoven,75016 Paris. Philatélie spatiale On nous prie d'annoncer la récente parution de Cosmospace(1" édition), catalogue des oblitérations spatiales européennes, 180 pages, I 500 FDC et documents répertoriés dont 70 Vo de photographies. 34 thèmes spatiaux. Prix: 120F (franco). S'adresser à Cosmospace, vi Columbia, Les Rochettes, 44240 Chapelle-sur-Erdre, France. premièrefois, quatrehommesà bord de Columbia: Brand, Overmyer, Lenoir et Allen. Ils réussirontla mise sur orbitedessatellites SBS-3[l982 3l - Lancement (Baïkonour) du véhicule - I l0C] mais I l0Bl et Telesat-6 [982 automatique de ravitaillement par contre devront renoncer à la sortie Progress-I6 (186/245 km 51,6" dans I'espaceprévueau programme. 88,7 mn) qui rejoint la station orbitale Retourle l6 ndvembreauierilred'une Saliout-7 le 2 novembre à bord de missionde 5 iours2 heuresl5 minutes laquelle séiournent Lebedevet Berezo(voir EI, n'24, p.25). tt9ï2 - ll0Al voy (voir EI, n" 24, p,23). Après sa l7 - Lancement(Vandenberg)d'un sateljonction, les paramètres de I'orbite du lite militaire américainde reconnaiscomplexe spatial sont:353/362 km sance photographiquede la série 51,66 - 91,6 mn. Progress transporte KH-11,aliasOPS9627(232/520km des denrées périssableset du matériel 97" - 92,1mn). Selon la revueSpaceexpérimental destinés aux deux cosmonautes. Une fois déchargé, il sera flight (mai 1983,p.222), il serairde forme cylindrique(hauteur: l5 m, diadécrochéle 13 décembreet détruit peu mètre: 3 m) et pèserair13t. [t982 après selon le processus habituel. illAl 11982- l07Al Le Norad aurait alorsannoncé(Air et Cosmos,n" 930,p. 57) que le sàte[ite de la mêmesérielancéle 7 février 1980 était rentré dans I'atmosphèrele 30 octobre 1982 et que celui lancé le 3 s e p t e m b r e 1 9 8I é t a i t t o u j o u r s opérationnel. 2 - Lancerient (URSS) de Cosmos-1419 (216/290km - 70,4"- 89,3mn) pour 18 - Lancement(URSS) de Cosmos-1421 une missionprésuméede reconnais(216/286 km - 70,4o - 89,2mn; sance/surveillance. Récupérél4 iours peut-êtrepour unemismariæuvrable) plus tard. [982 - l08AJ sion de recoÂriaissanceTsurveillance Basesde lancement: photographique.Récupéré l4 jours URSS: Plesetsk,Tyuratam-Baïkonour. l1 - Lancement(Plesetsk)de Cosmos-1420 plus tard. [982 - ll2A] (782/820km 74" 100,8mn) pour Kapustin Yar Lancement(depuisla stationorbitale une missionprésuméede télécommuE.U. : Cap Canaveral, Vandenberg,île Saliout-7)d'un petit satellitedevant militaires. nications l09A] [982 Wallops servir de relais aux radio-amateurs. - Début de la cinquièmemission(STSIskra-3(350/365km - 51,6"- 91,5mn). Japon: Kagoshima,Tanegashima 5) de la Navette spatiale américaine A cesséd'existerle 16décembre1982. (Centre spatial guyanais) ASE : Kourou lancéede Cap Canaveralavec,pour la Fe82 - 33ADl Inde: Sriharikota Chine: Shuang Cheng Tse ilovernbrc lrr82 ESPACEINFORMATIONNO26 - OCTOBRE1983 _ 31 Calendrier de I'espace 26 - L a n c e m e n t ( U R S S ) d ' u n n o u v e a u 29 - Lancement (URSS) de Cosmos-1427 satellite géostationnaire(35"E) de la sérieRadouga(le 10"ou I l" ?) pour les télécommunications.[982 - ll3A] Décembre lqr82 - Lancement (URSS) de Cosmos-1422 (222/280 km - 72,8" - 89,5 mn; manæuvrable)peut-être pour une mission de reconnaissance/surveillance photographique. Récupéré l4 jours plus tard. [982 - ll4A] 8 - Lancement (URSS) de Cosmos-1423 (408/506 km - 62,8' - 93,7 mn) peutêtre pour l'écoute électronique. [982 - l r5Al 14 - Lancement (Plesetsk) d'un nouveau s a t e l l i t e m é t é o r o l o s i q u eM é t é o r - 2 ( 8 1 0 / 8 5 9k m - 8 1 , 2 '- - 1 0 ) m n ) , l e 9 " d e la série. [982 - | 16A] Le dernier exemplaire de cette série, mis sur orbite le 25 mars 1982.était le 8" et non le 18"comme écrit parerreur (EI, n'2a, p.27). (460/494 km - 65,8" - 94 mn) peut-être Dour une missionde calibrationradar. Féwier lçr83 Its sz- tzte] Lancement (Tanegashima)du satellite japonais Sakura-2A, alias CS-24. l ) u r a n t I ' r n n é c1 9 8 2 .l ' U n i o ns o v i é t i q u e Ctst un véhicule géostationnaire( 132" a u r a i t m i s s u r o r b i t c l l 9 v é h i c u l cssp r t Est) destiné aux télécommunications. t i a u r ( l 0 l l a n c o m c n t s l)e, s I l t a t s - U n i s Il est de forme cylindrique (diamètre : e t l r t , l a p o n I ( l 8 l c l a n c c r n c n t s ) , 22 2,2 m; hauteur: 3,3 m) et pèse 350 kg C h i r r cL sur orbite. Il est stabilisé par rotation D e p u i s1 9 5 7 ,l c n o m b r et o t a l d c l a n c c et sa durée de vie théorique est de cinq c I 5 2 9p o u r m e n t sr é u s s i s e r a i tr o i s i nd ans. '197 pour lcs llUnion soviétiqucat rlc Ce sont les agencesgouvernementales U ta t s -L Jn i s . et les sociétésjaponaises de télécommunications oui utiliseront I'essentiel S c ' l o nu n r a p p o r td u C o n g r è sa m é r i c a i n de sa capacité (4000 communications (toir In.fornations F)ngins Espucc, téléphoniquessimultanées). n " 3 0 2 , f é v r i c r 1 9 8 3 .p . l 5 ) , o n a u r a i t Sakura-2A est le premier satellite de e n r c g i s t r éa, u c o u r sd e l a p é r i o d c1 9 5 7 télécommunications opérationnel du 1 9 8 0 ,7 2 ç l a n c c m c n t s p a t i a u xr é u s s i s p o u r l e s l i t a t s - L l n i (sp o u ru n n o m b r ed c Japon et le premier satellite opérationnel à fonctionner dans la bande 20-30 c h a r s c s u t i l c s l a n c é e sd e I 0 3 6: 5 9 0 GHz. il983 - 6Al c i v i l c sc ' t 4 4 6 m i l i t a i r c ' se) t 1 3 3 9 p o u r I ' U n i o n s o v i é t i q u (ep o u r u n n o m b r cd e 6 - Lancement (URSS) de Cosmos-1439 charscs utilcs lancécs dc 1 846 : 758 (t80/371 km - 70,4" - 89,1 mn; c i v i l ô sc t I 0 8 8 m i l i t a i r c s ) . manæuvrable)peut-êtrepour la reconnaissance/surveillancemilitaire. Récupéré 16 jours plus tard. [983 - 7A] Janûer lrg3 l5 - Selon certainessources(Air et Cosmos, 25 décembre 1982, p.26), lancement l2 - Lancement (Plesetsk)de Cosmos-1428 (URSS) d'un nouveau satellite de télé( 9 7 2 / l 0 1 7 k m - 8 2 , 9 ' - 1 0 4 , 7m n ) P o u r communications de la série Molnya-2 une mission présumée de navigation qui n'est cependantpas mentionné par militaire. [983 - 1A] I'Union internationale des télécommu19 Lancement (Plesetsk)par une même nications. fusée de huit satellites, Cosmos-1429, (URSS) 16 Lancement de Cosmos-1424 1430,...1436(- 1449/l 513 km - 74'(170/303 km - 64,9o - 89,2mn; I15,3 mn) sansdoute pour les télécommanæuvrable) peut-être pour une mismunications militaires. [l983 - 24, sion de reconnaissance/surveillance 28,...2H1 photographique. Rentré ou récupéré - Lancement (URSS) de Cosmos-1437 20 j o u r s p l u s 43 tard. !982 llTAl (629/678 km - 81,2" - 97,6 mn) peutêtre pour l'écouteélectronique.!983 20 (ou 2l ?) - Lancement (Vandenberg) 3Al du satellite météorologique militaire B l o c k 5 D 2 ( 8 1 5 / 8 2 8k m - 9 8 . 7 '- l 0 l , 3 26 - Lancement (Vandenberg) du satellite mn). U982 - ll8Al astronautioue IRAS (896/913 km 99,1" - 103,1mn) réalisée4 coopéra23 - Lancement (URSS) de Cosmos-1425 tion entre les Pays-Bas,les Etats-Unis (237/374 km - 70" - 90,3 mn) peut-être et la Grande-Bretagne (voir EI, n" 25, pour la reconnaissance/surveillance p.32).il983- aAl photographique. Récupéré 14 jours Selon la revte ldormations Engins plus tard. [982 - I l9A] Espace(no302, p. 18) le coût du progràmme IRAS atteindrait 180millions 28 Lancement (Baikonour) de Cosmosde dollars environ. 1426 (209/377 km - 50,6' - 90 mn; manæuvrable)peut-être pour la recon- 27 - Lancement (URSS) de Cosmos-1438 (213/254 km - 70,4" - 88,9 mn; naissance/surveillancephotographique et, selon Spaceflighl (uin 1983, manæuvrable)peut-êtrepour la reconp.284), pour des activités en rapport naissance/surveillancephotographique. Récupéré I I jours plus tard. avec la station Saliout-7. Récupéré le 5 mars 1983. [982 - l20A] il983 - 5Al Lancement (Vandenberg) par la Marine américaine d'une charge utile alias OPS-0252(- | 050/1 170 km 63,4'- 107,5mn), sans doute destinée à la surveillance des océans, qui se serait scindéeen trois, quatre ou cinq satellites.[983 - 84,...] l0 - Lancement (URSS) de Cosmos-1440 (223/293 km - 82,3' - 89,3 mn) peutêtre oour I'observation des ressources terreitres. Récupéré l4jours plus tard. lle83 - eAl l6 - Lancement (Plesetsk)de Cosmos-1441 (632/667 km - 81" - 97,5 mn) peut-être pour l'écoute électronique. [983 l0Al 20 - Lancement (Kagoshima) du satellite scientifique Astro-8, alias Tenma (450/570 km - 31,5' - 94,4 mn). Il servira à l'étude des rayonnements X émis par certainesétoiles et galaxieset complétera la mission de Astro-A, l a n c él e 2 l f é v r i e r 1 9 8 1 . [ 9 8 3- l l A ] Astro-B serait le 8" satellite scientifique japonais etle 26" satellite national (13 pour la science, l3 pour les applications). 25 - Lancement (URSS) de Cosmos-1442 (180/364 km - 67,2' - 89,6 mn) peutêtre pour la reconnaissance/surveillance. [983 - l2A] I:sputa lnlbrntution ss1ans pu6lication péûodique (paraissant trois fois par an) qae réalise le département Publications du CenÛe spatial de Toulouse du CNES. 7.uri/ dt I'uhonnunant $ouscrit obligatolrement pow deux ans, soit pour six numéros) : 75 F pour la France,90 F pour l'étrunger (envoi par avion). Tarif valable jusqu'au 3I mai 1987. 7s41s denanrlc d'uhonucntt'nt est à adresser à : CIMM - Espace Information 15, rue des Pénitents bloncs, 31000 Toulouse. Téléphone : 61 21 5236. Joindre Ie titrc de paiement (CCP, chèque bancaire, mandat international,,,,) libellé à l'ordre de CIMM Informatique. Exemplaire gratuit sur simple demande, Les anciens numéros d'Espace Information et des reliures sont en vente à la même adresse. Poar loilt( uulr( Lorraslottiunc'e ,1çfi1's44 dépafement Publications du centre spatial de Toulouse, 18,avenueÉdouard-Belin,31055 Toulouse cedex. Téléphone: 61 27 31 31. Les srticles et les schémas d'Espace Information ne peavent être reproduits sans autoûsation préalable da département Publications. I M P R I M E R I ED U S U D , 2 4 , r u e N é g r e n e y s- 3 1 2 0 0T O U L O U S E- D é p ô t l é g a l n o 1 9 6 5- N o v e m b r e1 9 8 3 pour comprendre le monde de I'espace peutil Pourquoi urJ asfron"aufu a manJipufer de très lottr:des clarge.s ? UX yeux de certains, I'espace appamftparfoiscomme un milieu presqueumagiquer, aux proprié tés exceptionnelles. Et les apparencesleur donnent un peu raison: I'impesanteurest un phénomène troublant et le fait que les objets gravitant autour de la Terre semblent perdreleur poidstient du prodige!llest exact que dans un vaisseauspatialplus rien ne utombe Dau sens terrestre: les objets et les hommes, frappés d'un immobilisme relatif,sont incapablesde rejoindre normalement le uplancher,; leur poids - comme par enchantementsemble avoir disparu... Pour un peu, on ne s'étonneraitdonc qu à moitié de voir ces hardis cosmo nautes - tel I'Atlas de la mythologie manipuler allègrement de volumineux satellites de plus d'une demi-tonne! Mais par quel * miracle, I'espace métamorphoset-il tout cosmonaute en véritable Superman ? Compenser le poids ! ll en résulte que le vaisseauspatial uflotte u dans I'espace de même que Dans les exemples choisis (radeau, I'astronautequi vient d en sortir et que wagon,Algéco, etc.), le poids se trouve le satellitequ'il se prépare à récupérer compensépar une autreforce (poussée (... à condition de trouver un point d'fuchimède, réaction du sol, tension d'appui!). du câble, etc.): I'objet qu'on souhaite Ce qui revientà dire que I'astronaute déplacerest en équilibre(statique).Une poussée,plus ou moins importante,suf' se trouve désormaisen mesured'effectuer dans les trois dimensions ce que, fit à le mettre en mouvement. sur Tene, il ne peut généralemententreDans I'espace,du point de vue des prendreque selonlesdeuxdimensions passagersd'un vaisseauspatial,on est du plan horizontal: déplacer de très égalementen présenced'une compen- lourdes charges. sation du poids, mais de nature difféL'espace ne rend pas notre astrorente : ici, c'est la célèbre uforce plus fort, il élargitsimplementses naute centrifuge, qui est responsablede l'équilibre(dynamique). Terre: travail en piscine, manipulation de charges soutenues par un ballon dhélium. etc. L'inertie de toute chose.., Soulever ou déplacer ? Sur Terre, chaque objet possèdeson propre poids. On désignepar là la force attractive que la Terre exerce sur lui (c'est la mânifestationdu phénomène de gravitation). Souleverun objet reposantsur le sol revient à vaincre cette attraction.à développer une force supérieureau poids de I'objet. Mais la force musculaire de I'Homme a ses limiteset la plupartd'entre nous sont incapablesde souleverun adolescentde cinquantekilogrammes... Par contre, plaçons-endix, et même vingt, sur un radeauflottant sur un lac: un enfant poulra les éloigner (*) du bord ! De même, quelquesadultespeuvent ébranler un wagon de plusieurs tonnes... Pourquoicettedifférence? Parcequ'il ne s'agit plus, ici, de lever(c'est-à-dire d'éloignerdu sol) mais de déplacer,de faire glisser parallèlementau sol. Et, en ce domaine, la performancesera d'autant plus spectaculairequ'on parviendra à diminuer les frotte4nentsentre I'objet et son support.(Les Egyptiensde I'Antiquité I'avaientbien compris: c'est sur des rondins de bois que les esclaves affectésà la constructiondespyramides pharaoniquesfaisaientavancerles mas. sifs blocs de pierre...) SATELLITE 500kg Dès qu'on tente de soulever une lourde charge, I'effort à déployer excède les capacités physiques de l'homme. Par contre, ci-dessous, le poids est compensé en permanence; le satellite est en équilibre (statique): on peut le mettre en mouvement... C'est une situation analogueque connaîtI'as' trcnaute qui travaille en impesanteur. (Dessins EDl,/El) f---ù ,-\-Y-) Dans tous les cas, I'effort à déployer pour déplacerun objet en équilibre(sta' tique ou dynamique) dépend de sa masse, c'est-à.direde la quantité de matière qu'il contient. A toute force appliquée,il opposeraune cerLaineinertie (grandeur qui mesure sa ,,tendanceu à demeurerdans le même état de mouvement): s'il est immobile, il opposera une certaine résistanceà sa mise en mouvement;s'il est en mouvement, il opposera une résistance au changement de son mouvement ou à sa mise au repos. Point impoftant; même lorsque le poids d'un objet est compensé, I'influencede sa massesubsiste...ll est toujours plus difficile de déplacer une massede 10 kg qu'unemassede 10 g ! Par conséquent,c'est un effort comparablequ'il faudra o(ercer pour manipuler un satellite de 500 kg, que ce satellitesoit en orbite autour de la Terre ou qu'il se trouve à la surface de la Terre, reposant sur un radeau ou suspendu à un ballon... Ce n est pas sans difficultés,certes, mais c'est bien moins dur que de le porI ter ! SATELLITE 500kg F I (*) Conditionindispensablepour réussir: disposer d'un solide point d'appui. En effet, que l'enfant c h a u s s ed e s p a t i n sà r o u l e t t e sq, u ' i l s ' i n s t a l l eà s o n t o u r s u r u n r a d e a uo u q u e l e s o l s o i tv e r g l a c é :c ' e s t l u i q u i s ' é l o i g n e r ad u r a d e a uq u ' i l s e p r o p o s a i d te d é o l a c e Ir C ' e s td ' a i l l e u r sl à t o u t e l a d i f f i c u l t éd u t r a v a i l d a n s l ' e s p a c e :t r o u v e r u n p o i n t d ' a p p u i . L ' a s t r o n a u t e y p a r v i e n ts o i t e n é t a n t s o l i d a i r ed e s o n v é h i c u l es p a t i a l , s o i t e n s ' a i d a n i d ' u n s y s t è m ep r o p u l s i f( t y p e MMU), 24 - ESPACE NO38 . FËVRIER 1988 INFORMATION -:== -PossrBLEI.. y/ Couverfurede I'affichette: le 12 nouembrel9U, l'astronauteaméricain Allen ilocède aubasculement à l'inùirteur de la soutede I'orbiteur de la Nauûe spatiale, du salellite Palapa 82 qui sera ramené au æ[ (Dessin EDI d'afres phôto /YA9Cl Capture d'un satellite! Le 14 novemore 1984, I'orbiteur Discoverys'approche du satelliteWestar-6qui gravite depuis neuf mois sur une ( mau. vaise , orbite : il s'agit de le récupérer et de le rapporter au sol en vue d'un nouveau lancement. Solidement installé à I'extrémité du bras manipulateur de Discovery,Allen saisit le satelliteque Cardner est'allérechercher. Et c'est uavec les mains u qu'il va faire basculer dans la soute ce satellited'environ une'demi-tonne! E ':l':]' lr f., ..'i'=:ùl:t él 't tqrrf I ll,È: i.:- a'''h : { '.'2-,;: "u r,9..: {; J,s ,_ f.i; a. Affichette n" l0