thérapie précoce comme stratégie de prévention

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thérapie précoce comme stratégie de prévention
MÉDECINE | SOCIÉ TÉ | DROIT
Swiss Aids News
3 | JUIN 2007
Nouveaux défis à la prévention
ÉDITORIAL
2 Elargissement continu de la communauté des séropositifs
PROGRAMME NATIONAL VIH/SIDA
3 Tout juste infecté – et très infectieux
MÉDECINE
4 Transmission du VIH durant la primo-infection
6 Thérapie précoce comme stratégie de prévention?
SOCIÉTÉ
8 Serosorting: un risque pour les personnes séronégatives
DROIT
10 Comment le droit agit-il contre la discrimination?
FORUM DROIT
12 Prévoyance privée; assistance des Suisses de l’étranger
INTERVIEW
14 Recherche de partenaires pour personnes séropositives
OPINION ROMANDIE
15 Plus de rente AI pour Elisa, si le traitement fonctionne?
ÉDITORIAL
Chères lectrices
Chers lecteurs
IMPRESSUM
Edité par
Aide Suisse contre le Sida (ASS)
Office fédéral de la santé publique (OFSP)
Rédaction
Rainer Kamber, lic. ès lettres (rk),
rédacteur en chef, ASS
Shelley Berlowitz, MA (shb), ASS
Lukas Meyer, lic. ès lettres (lm), ASS
Dr iur. LL. M. Caroline Suter (cs), ASS
Kristina Wagner, avocate (kw), ASS
Dr phil. Harry Witzthum (hw), ASS
Conseils techniques et lectorat
Dr méd. Markus Flepp (mf), Centre des maladies
infectieuses, Klinik im Park, Zurich
Version française
Jaime Calvé, Bâle (médecine)
Transit TXT, Fribourg (droit)
Mise en pages et présentation
Ritz & Häfliger, Visuelle Gestaltung, Bâle
Illustrations
Photos du présent numéro
de Viola Heller Photography, Winterthur
SAN No 3, juin 2007
Tirage: 5000, parution bimestrielle
© Aide Suisse contre le Sida, Zurich
Les SAN bénéficient du soutien
de l’Office fédéral de la santé publique
d’Abbott SA
de Boehringer Ingelheim (Suisse) SA
de Bristol-Myers Squibb SA
de GlaxoSmithKline SA
de Roche Pharma (Suisse) SA
de Tibotec, a Division of JANSSEN-CILAG AG
de TRB Chemedica, under licence from Gilead
Pour vos communications
Rédaction Swiss Aids News
Aide Suisse contre le Sida
CP 1118, 8031 Zurich
Tél. 044 447 11 11
Fax 044 447 11 12
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www.aids.ch
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Swiss Aids News 3 | juin 2007
Les chiffres sont connus. A l’heure actuelle, ont estime à 22 000 le nombre de personnes séropositives vivant en Suisse. Un tiers sont des femmes, et près de la moitié
des hommes affectés sont hétérosexuels. Chaque année, 700 à 800 personnes sont
nouvellement diagnostiquées séropositives, et nous pouvons supposer qu’un tiers
d’entre elles n’en sont pas conscientes. Depuis un certain temps déjà, de nombreux
jeunes hommes homosexuels comptent de façon disproportionnellement élevée au
nombre des personnes nouvellement infectées. D’un autre côté – bonne nouvelle
pour les personnes séropositives et leurs proches – les chiffres de décès liés au
sida diminuent toujours. En 2006, ils n’étaient plus que 100. Ce faible taux de mortalité a malheureusement pour corollaire, quoique mineur, un élargissement de la
communauté des séropositifs année après année. L’administration de traitements
antirétroviraux hautement actifs donne aux personnes séropositives une véritable
perspective de vie. Nous devons bien entendu tout cela à un système de santé qui
fonctionne bien, au soutien compétent des médecins, ainsi qu’aux caisses maladie
ou à l’assurance invalidité qui prennent (presque) tout en charge.
Deux aspects au moins ne doivent pas s’oublier dans le contexte global. Il existe,
en Suisse aussi, un nombre non négligeable de personnes séropositives qui sont tributaires d’un traitement antirétroviral, mais qui souffrent de ses effets secondaires
ou d’autres conséquences de l’infection. Pour de nombreuses personnes affectées, le
respect de prescriptions thérapeutiques constitue un véritable défi par exemple. En
outre, les personnes séropositives continuent d’être stigmatisées dans de nombreux
aspects de la vie, quand elles ne sont pas discriminées même. De plus, le VIH menace
de revenir comme «épidémie des homosexuels» par une porte dérobée, avec toutes les
conséquences culturelles et sociales que ce genre de tendance peut faire craindre.
La combinaison de ces éléments a aussi un impact sur les discussions entourant le
système VIH/sida en Suisse: le fait, par exemple, que le thème de la responsabilité des
personnes séropositives soit de nouveau en bonne place à l’ordre du jour. Il n’existe
pas de réponse simple aux importantes et difficiles questions soulevées. Une grande
précaution doit guider la discussion, obligatoirement marquée par la solidarité de tous
avec les personnes directement concernées par les résultats de cette discussion.
Voilà pour ces considérations préalables, en vous invitant à une lecture approfondie
des nombreux articles du présent numéro de SAN, que nous espérons aussi intéressant qu’instructif.
Rainer Kamber
Rédacteur en chef de Swiss Aids News
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E N A L V I H/S I D A ( P N V S )
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Tout juste infecté, pas (encore) séropositif –
mais très infectieux
On le sait depuis longtemps: une personne infectée par le VIH
n’est pas séropositive les premiers jours et semaines qui suivent
l’infection, car les anticorps ne sont pas encore constitués. Sa
virémie sanguine est toutefois très élevée. Elle présente parfois
les signes cliniques d’une infection récente au VIH (symptômes
d’une primo-infection au VIH), et son potentiel de transmission est
très élevé. Des indices toujours plus nombreux indiquent qu’une
importante partie de la nouvelle épidémie au VIH constatée chez
les gays serait le résultat de transmissions du virus se faisant les
premières semaines qui suivent la contamination.
Depuis que les chiffres concernant les infections chez les homosexuels sont à nouveau en hausse, les théories se succèdent
expliquant que les gays sont fatigués de la prévention et que le
niveau de protection a baissé. Il est vrai que la transmission du
VIH se fait par le biais de rapports sexuels non protégés avec une
personne déjà infectée. Cependant, tout n’est pas aussi simple.
Nous avançons l’hypothèse suivante: il ressort du volet qualitatif
de l’étude CH.A.T (1, 2) que la plupart des gays disposent d’une
stratégie efficace pour se protéger et qu’ils l’appliquent la plupart
du temps. De nombreux hommes ont une ou plusieurs relations
plus ou moins stables (une relation principale et des «potes de
sexe» pour reprendre l’expression anglaise de «fuck buddies»). Ils
ont, dans ces relations, des rapports non protégés car toutes les
personnes concernées ont fait un test (encore) négatif à l’époque.
Ces relations non protégées forment de véritables réseaux aux
longues ramifications. Il est avéré depuis longtemps que de telles
stratégies ne sont pas optimales, mais ce mode de protection s’est
établi depuis des années; du moins depuis que la mort n’est plus
une fatalité grâce aux thérapies antirétrovirales.
A cela s’ajoute la difficulté d’interprétation des résultats du test
de dépistage. Il est vrai que les tests effectués sont nombreux, mais
la règle des trois mois n’est pas toujours respectée (seul un test
négatif trois mois après une situation à risque est révélateur). Un
résultat négatif obtenu lors d’un test effectué trop tôt peut donner
l’illusion de ne pas avoir été infecté et de ne pas être infectieux,
même si le contraire est vrai. Dans le milieu homosexuel, il s’agit
d’un argument de poids – en raison de la forte prévalence – lorsque
le principe des rapports protégés n’est pas maintenu pendant les
trois mois qui suivent des rapports à risque à l’extérieur du réseau
stable. Un test final est ensuite nécessaire pour exclure le risque
d’infection au VIH avant de reprendre des pratiques sexuelles à
risque à l’intérieur du réseau stable.
Depuis qu’une recrudescence de l’épidémie au VIH a été observée dans tous les pays occidentaux, les hommes, en particulier
les gays, récemment infectés (et donc hautement infectieux) sont
toujours plus nombreux. Ainsi, le risque de rencontrer un partenaire très infectieux, ne sachant pas lui-même qu’il est infecté,
augmente à chaque prise de risque (sous l’emprise de drogues, de
l’alcool, au cours d’un voyage). Le VIH contracté à l’occasion d’un
rapport à risque entre ainsi dans ces réseaux dits «stables» et s’y
propage en l’espace de quelques semaines.
Si ce phénomène s’avère être vrai,
il est grand temps d’agir!
Si nous acceptons la stratégie de «rapports sexuels à risque à
l’intérieur de réseaux relationnels stables testés négatifs» (nous
pensons ne pas avoir le choix puisqu’une grande partie du groupe
cible vit de cette manière), un triple effort est nécessaire afin de
rendre cette stratégie plus sûre:
Il faut d’abord un effort synchronisé et limité dans le temps de
TOUS les gays de Suisse (d’Europe?). En soi, il suffit de renoncer
totalement aux rapports sexuels non protégés pendant trois mois
pour exclure toute éventualité «d’infection récente au VIH sans
présence d’anticorps». La source virale hautement infectieuse serait ainsi fortement réduite.
TOUTES les personnes souhaitant ensuite avoir des rapports
sexuels non protégés au sein d’une relation stable doivent effectuer
un test au terme des trois mois d’usage et prendre des mesures
préventives dans toutes les situations à risque en dehors de la
relation stable.
TOUTES personnes évoluant, finalement, dans des réseaux à
risque doivent protéger à 100% tous leurs partenaires sexuels du
réseau relationnel stable jusqu’à ce qu’elles aient la certitude,
après trois mois, de ne pas avoir été infectés par le VIH.
Nous estimons que tous les acteurs de la prévention VIH auprès
des gays et des autres hommes ayant des relations sexuelles avec
des hommes doivent discuter de cette proposition et concerter
leurs efforts sur une action commune. Ensemble, nous pouvons
faire passer ce message relativement complexe. Le temps presse,
car le nombre de nouveaux diagnostics au VIH chez les gays a
doublé depuis 2003 pour atteindre 300 cas en 2006. Si l’épidémie
progresse de cette manière, il faudra compter moins de deux ans
avant que le nombre de nouvelles infections ne double encore:
600 cas!
Projet MSM du programme Sida
de l’Office fédéral de la Santé publique
e Vernazza PL, «Etude CH.A.T: Interview de personnes séropositives récemment
diagnostiquées», Bulletin de l’Office fédéral de la santé publique 2007 (sous presse).
r Kamber R, «Clôture de l’étude CH.AT de l’ASS sur la transmission», Swiss Aids
News 2, avril 2007, www.aids.ch/f/information/pdf/SAN_2_07_F.pdf, pp. 8-9.
Swiss Aids News 3 | juin 2007
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MÉDECINE | PRÉVENTION
Bibliographie
Un grand nombre de transmissions
du VIH se produisent pendant la primoinfection de personnes séropositives
e Kahn JO, Walker BD, «Acute Human
Immunodeficiency Virus Type 1 Infection»,
dans New England Journal of Medicine,
juillet 1998, 339 (1), pp. 33-39. (La durée des
différentes phases pathogénétiques peut
Durant les 20 à 50 jours qui suivent la transmission du VIH, c’est-à-dire la phase de primoinfection, la charge virale des personnes affectées est extrêmement élevée, et 30% à 50% de
toutes les transmissions du VIH se produisent pendant cette période comme le révèlent des
études récentes. Ce constat soulève des questions sur la prévention de l’infection à VIH.
fortement varier d’un cas à l’autre, et les
indications correspondantes ont uniquement valeur d’estimation.)
r Jacquez JA, Koopman JS, Simon CP et al.,
«Role of the primary infection in epidemics
of HIV infection in gay cohorts», dans
Journal of Acquired Immunodeficiency
Syndrome, nov. 1994, 7 (11), pp. 1169-1184.
t Yerly S, Vora S, Rizzardi P et al., «Acute
HIV infection: impact on the spread of HIV
and transmission of drug resistance», dans
AIDS, nov. 2001, 15 (17), pp. 2287-2292;
Chakraborty H, Sen PK, Helms RW et al.,
«Viral burden in genital secretions determines male-to-female sexual transmission
of HIV-1: a probabilistic empiric model»,
dans AIDS, mars 2001, 15 (5), pp. 621-627;
Pilcher CD, Tien HC, Eron JJ et al., «Brief
but Efficient: Acute HIV Infection and the
Sexual Transmission of HIV», dans Journal
of Infectious Diseases, mai 2004, 189 (10),
pp. 1785-1792.
u Wawer MJ, Gray RH, Sewankambo NK
et al., «Rates of HIV-1 Transmission per
La probabilité de contracter une infection à
VIH dépend tout d’abord du type de contact
entre personnes (rapport vaginal, anal ou oral,
protégé ou non protégé), et en second lieu de
l’infectiosité de la personne séropositive, et,
troisièmement, de la sensibilité à l’infection
de l’autre personne. L’infectiosité est au cœur
du présent article. Elle varie en principe avec
la charge virale sanguine, séminale ou vaginale
des personnes séropositives. Virémie élevée signifie infectiosité élevée aussi. La charge virale
dépend de la phase de l’infection à VIH, d’autres
facteurs concomitants, d’une éventuelle thérapie antirétrovirale et de son efficacité.
Le VIH pénètre généralement par la surface
des muqueuses de l’organisme. Après la transmission, les virus sont transportés en 1 ou 2
jours dans les cellules cibles du VIH (cellules
dendritiques) dans les ganglions lymphatiques
les plus proches. Là se poursuit la contamination des cellules CD4, les principaux éléments
du système immunitaire contre le VIH. Le VIH
se sert de l’infrastructure cellulaire de cellesci pour sa propre reproduction, puis, avec ces
cellules, le VIH entre dans le système sanguin
cinq jours environ après la contamination
(infection sanguine/virémie), et parvient dans
d’autres tissus de l’organisme et des sécrétions
mucosiques. La reproduction en masse et la
dissémination du VIH entraîne en l’espace de
quinze jours des charges virales de centaines
de milliers, voire de millions, de virus par millilitre de sang, et des concentrations similaires
dans les sécrétions génitales. Ces phénomènes
infectieux primaires provoquent une forte réaction immunitaire de l’organisme, qui accroît, en
autres, la production de CD4. La prolifération
du VIH qui s’ensuit dans les cellules CD4 fait
provisoirement chuter la concentration virale
de façon notable. Après 20 jours environ, la
réponse immunitaire du corps infecté atteint
son potentiel maximum. Elle permet de décimer fortement la population virale, de sorte
que la charge virale baisse de nouveau considérablement en l’espace de 2 à 4 semaines. Il
en résulte une récupération provisoire, mais
non complète du système immunitaire infecté
pendant l’infection chronique à VIH qui dure
plusieurs années dans la plupart des cas. La
charge virale augmente de nouveau avec force
uniquement à l’effondrement du système immunitaire (en cas d’infection non traitée), et
Coital Act, by Stage of HIV-1 Infection, in
Rakai, Uganda», dans Journal of Infectious
Diseases, mai 2005, 191 (9), pp. 1403-1409.
Les cliniques de l’étude Suisse de cohorte VIH, pour traitements, tests et urgences
Basel
Medizinische Poliklinik, Universitätsspital, 4031 Basel, Tel. 061 265 50 05
i Hue S, Clewley JP, Cane PA et al., «HIV-1
Bern
HIV-Sprechstunde, Medizinische Poliklinik, Inselspital, 3010 Bern, Tel. 031 632 25 25
pol gene variation is sufficient for recon-
Genève
Division des maladies infectieuses, HCUG, 1211 Genève, tél. 022 372 96 17
struction of transmissions in the era of anti-
Lausanne
Division des maladies infectieuses, CHUV, 1011 Lausanne, tél. 021 314 10 22
Lugano
Ambulatorio di malattie infettive, Sede Civico, 6900 Lugano, tel. 091 805 60 21
St. Gallen
Infektiologische Sprechstunde, Kantonsspital, 9007 St. Gallen, Tel. 071 494 10 28
Zürich
Abteilung Infektionskrankheiten und Spitalhygiene, Universitätsspital,
8091 Zürich, Tel. 044 255 33 22
Zentrum für Infektionskrankheiten, Klinik Im Park, 8038 Zürich, Tel. 044 209 20 60
retroviral therapy», dans AIDS, mars 2004,
18 (5), pp. 719-728. L’analyse philogénétique
est employée en médecine légiste aussi depuis le début des années 90, pour l’analyse
judiciaire de transmissions du virus p. ex.
Les exigences légistes sont toutefois plus
sévères et ce procédé ne suffit pas à déterminer la source d’une infection à VIH.
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Swiss Aids News 3 | juin 2007
Autres adresses des centres de test du dépistage VIH, des Checkpoints et des centres de traitement antiVIH, urgences et prophylaxie post exposition (PEP VIH) en Suisse voir www.aids.ch/test.
l’infectiosité parallèlement, mais pas aussi fort
que durant la primo-infection e.
La grande quantité de virus libérés, dans les
sécrétions génitales en particulier, favorise la
transmission du VIH plus encore pendant la
courte phase de primo-infection que durant la
longue phase de latence lors de rapports non
protégés par voie anale ou vaginale. Sachant
cela, les chercheurs supposaient depuis longtemps que la phase de primo-infection pourrait
jouer un rôle clé dans la transmission du VIH r.
Des études ont confirmé cette hypothèse t. Des
données représentatives ont été tirées d’une
étude de grande ampleur réalisée auprès de
couples sérodiscordants (un partenaire est séropositif et l’autre séronégatif) à la suite d’observations faites sur le lien entre l’évolution
de l’infection et la probabilité de transmission.
Le moment et le nombre de transmissions ont
été relevés chez le partenaire encore séronégatif u. Le risque de transmission par acte sexuel
pour le partenaire de personnes récemment
infectées était 10 fois plus élevé que le risque
moyen parmi la population sujette à l’étude et
presque 3 fois plus élevé que chez les patients
malades du sida. Ces données ont uniquement
trait à des relations exclusivement stables et
(jusqu’alors) hétérosexuelles.
Le principal défi dans ce genre d’études consistant à trouver une quantité représentative
d’infections récentes, y compris leur voie de
transmission, peut être relevé grâce à l’épidémiologie moléculaire. Proliférant rapidement,
le VIH a pour caractéristique de modifier très
vite aussi sa substance génétique (ARN du VIH:
acide ribonucléique, la substance génétique
du VIH qui contient l’information génétique
virale), de sorte que la génération suivante varie par rapport à la précédente. Ce processus
évolutif du VIH peut se reconstruire par analyse
phylogénétique. Dans un premier temps, l’information génétique des souches virales du VIH
est identifiée chez un groupe de personnes. Les
séquences spécifiques de segments d’ARN du
VIH sont comparées entre elles au moyen de
méthodes statistiques. Ces comparaisons mettent finalement en évidence les rapports de parenté entre des virus génétiquement différents.
Des arbres phylogénétiques peuvent s’établir.
Ceux-ci permettent une interprétation assez
précise des événements ayant donné lieu à la
transmission au sein d’une population donnée.
La parenté proche d’un groupe de séquence du
même segment d’ARN viral (cluster) permet
donc de conclure, entre autres, que les virus
de tel ou tel groupe ont très probablement des
ascendants communs ou que les transmissions
correspondantes se sont produites dans un certain laps de temps i.
Truvada®: désormais pris en charge
par les caisses en Suisse aussi
Truvada® est une combinaison fixe de
Viread® et d’Emtriva® (300/200 mg). Le
médicament se prend une fois par jour en
association avec d’autres médicaments
Pao et al. (2005) ont déterminé les voies de transmission d’infections récentes par la méthode
d’analyse phylogénétique pour un groupe de
patients d’un centre de traitement de Brighton
(103 personnes d’une cohorte de 1235). Les virus de 35 personnes récemment infectées (34%)
ont pu se classer dans 15 clusters (de 2 à 5 personnes chacun), dont les voies de transmission
devaient être liées. Cela signifie que 34% des
infections récentes analysées étaient elles-mêmes dues à une infection récente o. Une étude
analogue, de Brenner et al. (2007), a donné des
résultats plus frappants. La parenté génétique
de 593 virus individuels y a été déterminée.
L’analyse a permis de grouper 293 séquences de
clusters de dimensions différentes (2 à 17 individus), de sorte que 49% des infections récentes
à VIH analysées se devaient inéluctablement à
d’autres infections récentes p.
Les résultats de cette étude mettent clairement
en évidence le taux de transmission élevé
pendant la primo-infection. Les auteurs en
concluent que les ressources de la prévention
doivent se consacrer plus à l’identification des
infections à VIH récentes. Il faudrait alors, d’un
côté, intervenir plus tôt en déterminant les
sources d’infection (contact tracing), en facilitant les conseils à même de réduire le nombre
de comportements à risque, et en favorisant
le traitement d’autres maladies sexuellement
transmissibles. En second lieu, ils sont d’avis
qu’il faut encourager les personnes récemment
infectées à contrôler leur infectiosité au moyen
d’un traitement antirétroviral. Il conviendrait
à cet égard de faire concorder l’intérêt public
d’un côté (taux de transmission moindre) avec
le bien du patient d’un autre côté a. Ces conclusions sont analysées et commentées à partir de
la page 6 dans l’optique de l’Aide Suisse contre
le Sida.
rk
contre l’infection à VIH. Alors que les substances individuelles Viread® (ténofovir-DF,
inhibiteur nucléotidique de la transcriptase
inverse, NtRTI) et Emtriva® (emtricitabine,
inhibiteur nucléosidique, NRTI) étaient
jusqu’à présent prises en charge par les
caisses, ce n’était malheureusement pas
le cas de Truvada®. Désormais, Truvada®
aussi est pris en charge par les caisses en
Suisse depuis le 1er mai. Le médicament
se prend une fois par jour. Il produit les
mêmes effets secondaires que les deux
substances combinées.
o Pao D, Fisher M, Hue S et al., «Transmission of HIV-1 during primary infection:
relationship to sexual risk and sexually
transmitted infections», dans AIDS, janv.
2005, 19 (1), pp. 85-90.
p Brenner BG, Roger M, Routy JP et al.,
«High Rates of Forward Transmission
Events after Acute/Early HIV-1 Infection»,
dans Journal of Infectious Diseases, avril
2007, 195 (7), pp. 951-959.
a Brenner et al. (2007), pp. 957-958.; Pillay
D, Fisher M, «Primary HIV Infection, Phylogenetics, and Antiretroviral Prevention»,
dans Journal of Infectious Diseases, avril
2007, 195 (7), p. 925.
Swiss Aids News 3 | juin 2007
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MÉDECINE | PRÉVENTION
Contribution à la discussion: thérapie
précoce comme stratégie de prévention?
Bibliographie
e Brenner BG, Roger M, Routy JP et al.,
«High Rates of Forward Transmission
Events after Acute/Early HIV-1 Infection»,
dans Journal of Infectious Diseases, avril
2007, 195 (7), pp. 951-959.
r Pillay D, Fisher M, «Primary HIV
Infection, Phylogenetics, and Antiretroviral
Prevention», dans Journal of Infectious
Diseases, avril 2007, 195 (7), p. 925.
t Office fédéral de la santé publique OFSP,
Section Sida, «Dépistage du VIH et conseil
initiés par les médecins», dans Bulletin
21/07, 21 mai 2007, pp. 371-373.
u Branson BM, Handsfield HH, Lampe MA
et al., «Revised Recommendations for HIV
Testing of Adults, Adolescents, and Pregnant Women in Health-Care Settings», dans
Morbidity and Mortality Weekly Report, 22
sept. 2006, 55, No RR-14 (www.cdc.gov/hiv/
topics/testing/guideline.htm).
i Procédé opt-out: le test est effectué
automatiquement, à moins que le client
n’objecte. Le procédé opt-in est en vigueur
en Suisse, c.-à-d. que le test n’est effectué
qu’après le consentement éclairé du patient, c.-à-d. son souhait exprès.
6
Swiss Aids News 3 | juin 2007
L’article «Un grand nombre de transmissions du
VIH se produisent pendant la primo-infection
de personnes séropositives» (voir p. 4) résume
les résultats de nouvelles études et présente
les conclusions tirées par les chercheurs: tout
d’abord, les ressources destinées à la prévention doivent se consacrer plus à l’identification
des personnes récemment infectées; deuxièmement, il conviendrait de maintenir autant que
possible sous contrôle l’infectiosité des personnes présentant une primo-infection. Cela se ferait idéalement au moyen de mesures centrées
aussi bien sur le comportement que sur le traitement, pour reprendre les termes de Brenner
et al. (2007) e et Pillay/Fisher (2007) r.
Il faut tenir, en Suisse aussi, une discussion
critique de ce point de vue: l’Office fédéral de
la santé publique est d’avis qu’environ 30% des
personnes séropositives en Suisse ne le savent
pas. Et 30% à 50% des nouvelles infections en
Suisse ont pour origine une personne en phase
initiale de l’infection.
Détection précoce...
Le premier pas de cette démarche demande
que le plus grand nombre de personnes infectées soit identifié le plus tôt possible. Ce
souhait s’est traduit par l’année VCT 2007, au
cours de laquelle de nouveaux centres de dépistage spécifiques aux groupes cibles seront
créés et la procédure de test sera harmonisée.
L’intensification ciblée des tests en Suisse n’a
pas pour seul but d’identifier le plus grand
nombre de séropositifs récents. Elle est aussi
perçue comme une chance de prévention comportementale, par les conseils dispensés avant
et après les tests, aux personnes courant des
risques d’infection ou aux personnes ayant fait
l’objet d’un diagnostic positif récent. Volontariat et consentement éclairé sont les piliers du
modèle de test suisse t.
Il en va autrement aux Etats-Unis. Le souhait d’identifier un plus grand nombre de
personnes séropositives s’est traduit par les
recommandations CDC, révisées récemment,
publiées sur le test de dépistage u. Le dépistage
y est recommandé comme test de routine selon
la procédure opt-out i. L’élément du consente-
ment volontaire du patient est considérablement restreint: l’accord écrit doit disparaître,
des conseils de prévention avant et après le test
ne seraient plus nécessaires. Aux Etats-Unis,
il est semble-t-il question d’identifier le plus
grand nombre de «sources d’infection» le plus
tôt possible, même au prix d’une limitation de
l’autonomie du patient. En outre, la chance de
prévention est manquée.
... et thérapie précoce
Comme deuxième pas, Brenner et al. demandent de dispenser un traitement combiné aux
personnes récemment diagnostiquées (primoinfection), non pas pour des raisons cliniques,
mais pour des raisons préventives, en ayant à
l’esprit l’intérêt public. Pour autant que nous
sachions, ce n’est un standard dans aucun pays
encore. La discussion sur cette mesure doit encore avoir lieu, et elle n’est pas facile.
A première vue, la réflexion semble logique.
La thérapie permet généralement de réduire
durablement la charge virale VIH, principal
facteur individuel d’infectiosité. De la sorte diminue aussi la probabilité de transmission en
cas de rapports sexuels non protégés. Dans l’ensemble, l’incidence baisse. Mais la réflexion ne
doit pas s’arrêter là. Les points suivants doivent
être considérés et demandent une réponse:
Une thérapie précoce prescrite à titre préventif constitue-t-elle un avantage durable pour
la santé du patient? Les informations disponibles ne suffisent pas encore à faire l’unanimité
parmi les experts.
Les traitements anti-VIH peuvent – malgré
les profils optimisés – s’accompagner d’effets
secondaires, faibles à forts, susceptibles de
nuire à la qualité de vie. Pouvons-nous les imposer aux patients lorsque la thérapie n’est
pas indiquée médicalement?
Même en l’absence d’effets secondaires, un
nombre non négligeable de personnes séropositives ressentent la seule prise quotidienne de
médicaments comme une nuisance à la qualité
de leur vie. La prise de médicaments demande
une discipline personnelle et rappelle tous les
jours l’infection. Est-ce supportable et légitime
pour de simples raisons préventives?
Comment faire en sorte que les personnes
séropositives, en phase de primo-infection ou
dans un stade précoce, entament un traitement
qui ne leur garantit aucun avantage médical,
mais véhicule au contraire le risque d’effets
secondaires? Comment les convaincre de ne
pas renoncer à un traitement plusieurs années
en moyenne alors qu’elles ne présentent aucun
trouble?
Pour l’Aide Suisse contre le Sida, la chose
est claire: la thérapie précoce à des fins préventives ne doit pas mettre en question l’autonomie personnelle du patient. Le consentement
éclairé est intangible lorsqu’il est question
d’un traitement médical aussi lourd de conséquences qu’une HAART. N’oublions pas que
toute personne non infectée peut se protéger
elle-même efficacement contre une infection à
VIH! Le VIH n’est pas contagieux, mais transmissible. Comment dès lors imposer aux seules
personnes séropositives d’assumer toute la responsabilité de la protection contre l’infection.
Consentement éclairé signifie absence de
pression visant à imposer un traitement précoce aux personnes séropositives; l’information
sur les avantages et les inconvénients doit être
ouverte et franche; et les personnes séropositives doivent avoir suffisamment de temps pour
décider librement.
Même si nous retenons le principe du consentement éclairé du patient, une seconde
question reste posée. Les traitements anti-VIH
reviennent à quelque 25 000 francs par an. Les
thérapies ne résultant pas d’indications cliniques constituent-elles une mesure financièrement efficiente pour empêcher de nouvelles
infections?
Il ne faut pas oublier non plus les possibles
répercussions de cette stratégie sur le modèle
de prévention. La proposition de Brenner et
al. tient fortement de l’Old Public Health: identifier le plus rapidement possible toutes les
sources d’infection par le dépistage et les tarir
le plus rapidement possible aussi au moyen
de mesures thérapeutiques appropriées. Cette
approche comporte le risque de voir l’entière
responsabilité de la protection retomber sur
les personnes séropositives, perçues dès lors
uniquement comme «sources d’infection». La
conséquence serait inacceptable pour une
stratégie de New Public Health, qui réussit en
partageant la responsabilité pour la protection
contre l’infection à VIH, en misant sur des processus sociaux d’apprentissage et en favorisant
la solidarité et la non-discrimination comme
objectifs égaux à l’évitement de l’infection.
A notre sens, la thérapie précoce ne peut
se recommander comme mesure préventive
avant que n’ait eu lieu une discussion approfondie de tous ces points entre les spécialistes
de disciplines diverses.
Personalia
Le professeur Daniel Gredig a quitté ses
fonctions à l’Assemblée générale du 2 juin
2007 après 12 ans au comité et 10 ans à la
présidence de l’Aide Suisse contre le Sida.
Pendant cette période, il s’est employé à
garder le cap associatif au travers des nombreuses transformations organisationnelles
et substantielles tout en maintenant la
stabilité requise. Nous tenions à l’en remercier. Ruth Genner a repris la présidence.
Une interview avec Daniel Gredig, sur ses
dix ans à la présidence, paraîtra dans le
Swiss Aids News 4 d’août 2007.
Daniel Bruttin,
directeur du Secrétariat de l’ASS
La rédaction de Swiss Aids News aimerait connaître votre avis sur la question. Vous pouvez
envoyer vos commentaires à l’adresse e-mail
[email protected].
hw/lm
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Swiss Aids News 3 | juin 2007
7
SOCIÉTÉ | COMPORTEMENT À RISQUE
Le serosorting est, pour les personnes
séronégatives, une stratégie risquée
Le concept existe depuis longtemps parmi les personnes séropositives: la cohabitation
s’instaure en raison de valeurs communes partagées – et aussi parce que des rapports non
protégés entre partenaires séropositifs comportent relativement moins de risques en comparaison. Or, cette logique ne vaut pas pour les personnes séronégatives.
Bibliographie
e Smith DM, Richman DD, Little SJ, «HIV
Superinfection», dans Journal of Infectious
Diseases, août 2005, 192 (3), pp. 438-444.
r Strachan ED, Murray Bennett WR, Russo
J et al., «Disclosure of HIV Status and Sexual
Orientation Independently Predicts Increased Absolute CD4 Cell Counts Over Time
for Psychiatric Patients», dans Psychosomatic
Medicine, janv.-févr. 2007, 69 (1), pp. 74-80;
Derlega VJ, Winstead BA, Greene K et al.,
«Reasons for HIV Disclosure/Nondisclosure
in Close Relationships: Testing a Model of
HIV-Disclosure Decision Making», dans
Journal of Social and Clinical Psychology,
déc. 2004, 23 (6), pp. 747-767.
t Par exemple POZ Magazine,
Health, Life & HIV, www.poz.com ou
POZ4POZ.COM, The Official Serosorting
Website, www.poz4poz.com.
u Brewer DD, Golden MR, Handsfield HH,
«Unsafe Sexual Behavior and Correlates of
Risk in a Probability Sample of Men Who
Have Sex With Men in the Era of Highly
Active Antiretroviral Therapy», dans Sexually Transmitted Diseases, avril 2006, 33 (4),
pp. 250-255.
i Dodds JP, Johnson AM, Parry JV et al.,
«A tale of three cities: persisting high hiv
prevalence, risk behaviour and undiagnosed
infection in community samples of men who
have sex with men», dans Sexually Transmitted Infections, Published Online First, 1er mai
2007, http://sti.bmj.com/onlinefirst.dtl.
8
Swiss Aids News 3 | juin 2007
Serosorting signifie que les personnes connaissant leur propre statut sérologique (positif ou
négatif) aient uniquement des relations sexuelles avec des personnes de même statut. Au
moyen du serosorting, les personnes séropositives peuvent avoir des rapports sexuels non
protégés sans grand risque, du moins pour ce
qui concerne le risque de transmission du VIH
e. Elles courent toutefois le risque de contracter d’autres infections sexuellement transmissibles (IST). De telles infections peuvent avoir
des effets indésirables sur l’évolution d’une
infection à VIH existante, ou sur l’efficacité
d’un traitement. Par contre, la révélation du
propre statut sérologique (disclosure ou serodisclosure) peut constituer une influence
positive sur le cours de l’inféction. En effet, le
serosorting n’est pas seulement appliquée pour
avoir des rapports sexuels non protégés, mais
aussi parce que les personnes appartenant à
ce groupe peuvent en général s’attendre à un
plus grand soutien émotionnel et social qu’à
l’extérieur du groupe r. Le serosorting s’entend donc aussi comme stratégie d’entraide
parmi les personnes séropositives. Elle peut
renforcer les relations séroconcordantes stables, et favoriser la création de plates-formes
d’exclusivité sexuelle et sociale entre séropositifs t. Strictement respecté, le serosorting
entre personnes séropositives peut véritablement contribuer à faire baisser le nombre de
transmissions nouvelles du VIH et recèle un potentiel communautaire social. D’un autre côté,
le serosorting recèle, dans ce groupe, d’autres
risques d’infection que le VIH lors de rapports
sexuels non protégés avec des partenaires occasionnels, et, pour finir, il ne faut pas négliger
le risque sous-jacent de ghettoïsation.
Pour les personnes séronégatives, le serosorting pourrait en principe apporter des
avantages analogues pour la prévention d’une
infection à VIH – à condition bien sûr que les
partenaires soient vraiment toujours séronéga-
tifs. Serosorting est équivalent à l’information
et à la franchise des partenaires pour éviter
la transmission du VIH. Et les deux ne sont
pas toujours garanties, en particulier avec de
nouveaux partenaires ou lors de rencontres
éphémères. Contrairement à l’intérêt que représente pour les séropositifs la révélation de
leur statut sérologique aux autres séropositifs,
les personnes séropositives pourraient avoir
tendance à révéler aux personnes séronégatives uniquement ce qui peut se dire dans
le «contexte» surtout lorsqu’elles font la connaissance d’un nouveau partenaire séduisant/
d’une nouvelle partenaire séduisante. Et un
nombre non négligeable de ceux qui se croient
séronégatifs ne le sont pas en réalité.
Un sondage téléphonique s’adressant à des
particuliers de Seattle au printemps 2003 portait sur le comportement face au risque et la
propagation du serosorting parmi les hommes
homosexuels actifs. Sur 311 homosexuels interrogés, 45 (14%) ont indiqué être séropositifs, et
241 (73%) séronégatifs (la forte proportion de
séropositifs s’explique par le fait que le sondage a été effectué dans des quartiers urbains
à forte prévalence VIH). Parmi les séronégatifs,
73% avaient effectué un test les 12 derniers
mois, et, 8%, jamais encore u. Au total, 92 séronégatifs (38%) ont déclaré avoir pratiqué le
serosorting, c’est-à-dire n’avoir eu des rapports
sexuels non protégés qu’avec des hommes de
même statut, tandis que 22 séropositifs (49%)
ont déclaré faire de même; 14 séropositifs (31%)
ont déclaré avoir eu des rapports non protégés avec des séronégatifs. Dans ce groupe de
transmetteurs potentiels du VIH, il faut noter
en particulier que 12 d’entre eux faisaient
l’objet d’un suivi médical et que 8 suivaient
une HAART; 25 séronégatifs (10%) avaient eu
des rapports non protégés avec au moins un
homme de statut inconnu ou un homme séropositif. Ces personnes séronégatives portées
sur le risque avaient en moyenne 4 fois plus
de partenaires occasionnels que les séronégatifs se protégeant, quoique les personnes non
testées ne se distinguent pas des testées par
leur comportement.
Julie Dodds et al. i ont interrogé entre 2003
et 2004, 2345 hommes homosexuels dans 50
établissements gais (bars, clubs, saunas) de Londres, de Brighton et de Manchester, et leur ont
fait le test de dépistage du VIH (âge moyen de
30 ans passés); 22% des séronégatifs ont indiqué
avoir eu des rapports sexuels non protégés avec
un partenaire de statut inconnu au cours des
12 derniers mois. Parmi les séropositifs, 30%
avaient fait de même. Sur les 2157 hommes testés, 258 (12%) étaient séropositifs et 106 d’entre
eux (41%) ne le savaient pas jusque-là.
Dans une étude de format similaire, MacKellar et al. o ont interrogé entre 1998 et 2000,
1701 jeunes hommes homosexuels (près de la
moitié âgés de 24 à 29 ans) dans des établissements gais choisis au hasard dans 6 villes
américaines et canadiennes. Les critères de
participation étaient: la propre conviction
d’être séronégatif, le fait d’avoir fait au moins
un test de dépistage durant sa vie, d’avoir eu
un ou plusieurs nouveaux partenaires sexuels
les 6 mois antérieurs au sondage. Les participants ont par ailleurs effectué un nouveau
test de dépistage dans le cadre du sondage.
Les 1701 participants ont indiqué avoir eu des
rapports sexuels avec 11 793 nouveaux partenaires les 6 mois précédents (en moyenne 6 ou
7 nouveaux partenaires par participant); 1075
hommes (63%) ont déclaré connaître leur statut
sérologique, être séronégatifs, et l’avoir dit à
une partie des nouveaux partenaires (4253 au
total, 36%, ou presque 4 en moyenne) avant les
premiers rapports sexuels; 723 (67%) de ces
hommes ont déclaré lors du sondage que leur
dernier test de dépistage remontait à moins
d’un an – mais 80 (7,4%) se sont tragiquement
révélés positifs lors du test qui a suivi le sondage. Dans le groupe des nouveaux partenaires
des disclosers, 296 (7%) avaient eu des rapports
sexuels avec les séropositifs qui n’étaient pas
conscients de leur statut. En d’autres termes,
80 hommes séropositifs (4,7% des participants)
se considéraient en bonne santé, et l’ont dit à
leurs partenaires, et chacun d’entre eux avait
eu des rapports sexuels non protégés avec 3
ou 4 nouveaux partenaires.
Les résultats de l’étude publiée montrent
clairement que la serodisclosure, tant pour
ACTUALITÉ
LHIVE, Organisation des personnes
séropositives et des malades du sida
en Suisse
LHIVE s’engage à favoriser l’égalité et la
solidarité entre personnes séropositives et
séronégatives, à promouvoir l’information
et la prévention, à encourager l’entraide
et l’intégration généralisée des personnes
séropositives et des malades du sida
dans tous les domaines de la société. Elle
les séropositifs que pour les séronégatifs, ne
peut se séparer de la fonctionnalité du serosorting, et que le propre statut sérologique
doit seulement être communiqué lorsqu’il est
vraiment connu. Ces deux aspects, notamment
la nécessité de connaître son propre statut et
la révélation d’une infection à VIH font du
serosorting une stratégie du management du
risque sexuel, très exigeante pour deux partenaires sérodiscordants ou deux partenaires
séronégatifs. Dans ces groupes, en dehors de
relations stables, les partenaires sexuels doivent non seulement passer régulièrement un
test de dépistage (au moins tous les 6 mois, voir
tous les 3 mois en cas de grande promiscuité),
mais ils doivent aussi attendre la pareille de
leurs partenaires pour éviter efficacement la
transmission du VIH. Si cela ne fonctionne
même pas systématiquement dans l’industrie
pornographique américaine, hautement professionnalisée p, c’est peut-être placer la barre
trop haut de croire que le serosorting entre
partenaires sérodiscordants ou séronégatifs
pourrait représenter une mesure préventive
efficace a. D’ailleurs, l’aspect sociopolitique
selon lequel les recommandations sur le choix
des partenaires n’est pas en principe l’affaire
de l’Etat ou des centres de consultations antiVIH tendrait à s’inscrire en contre. En plus de
préconiser le safer sex, la prévention contre
le VIH devrait encourager le dépistage systématique et créer des incitations antidiscriminatoires en faveur de la révélation du statut
sérologique (disclosure). Pour le conseil aux
personnes séropositives, la situation est autre,
mais trop ambivalente pour que le serosorting
puisse se recommander officiellement. A lieu
de cela, il faut attirer l’attention des personnes
séropositives au moins sur les risques spécifiques de transmission d’IST les concernant.
rk
s’adresse aux personnes séropositives,
aux malades du sida, ainsi qu’aux proches
des personnes affectées ou décédées. Les
particuliers et les organisations régionales
de personnes séropositives ou malades du
sida peuvent demander leur admission, et
les personnes désireuses de soutenir le but
de l’association déclarée peuvent obtenir la
qualité de membre passif.
Le 4 mai s’est tenue à Zurich la conférence des médias, à laquelle ont participé
d’éminents représentants du système VIH/
sida en Suisse, ainsi que Roger Staub, chef
de la Section Sida à l’OFSP, et le professeur
Pietro Vernazza, de l’Hôpital cantonal de
Saint-Gall, ainsi que Patrick Rohr (membre
du comité de parrainage). L’assemblée constituante s’est tenue à Bâle le 5 mai.
LHIVE, 4434 Hölstein, Tél. 061 951 22 88,
www.lhive.ch, [email protected].
o MacKellar DA, Valleroy LA, Behel S et al.,
«Unintentional HIV exposures from young
men who have sex with men who disclose
being HIV-negative», dans AIDS, août 2006,
20 (12), pp. 1637-1644.
p Tannen T, «Sharon Mitchell, head of
the Adult Industry Medical Clinic», dans The
Lancet, août 2004, 364 (9436), p. 751;
New York Times, 17 avril 2004, «H.I.V. Cases
Shut Down Pornography Film Industry», de
N. Madigan, www.nytimes.com.
a HIV-Report.de, N° 3/2006 du 1. 6. 2006;
Siconolfi DE, Moeller RW, «Serosorting»,
dans Bulletin of Experimental Aids Treatments, Winter 2007, 19 (2) pp. 45-49, www.
sfaf.org/beta.
Swiss Aids News 3 | juin 2007
9
DROIT | SOLIDARITÉ
Droit et discrimination
L’étude du Fonds national «(Wie) wirkt Recht gegen Diskriminierung», menée sous la conduite de la Haute école spécialisée de la Suisse du nord-ouest, avec la collaboration de l’Aide
Suisse contre le Sida en tant que partenaire de la pratique, examine quels sont les moyens
juridiques permettant de lutter efficacement contre la discrimination en matière d’emploi
et de travail e.
Bibliographie
e L’étude s’étend sur la période de mai 2005
à janvier 2007. Pour plus d’informations,
consulter www.non-discrimination.ch.
Publication: Pärli K, Gaplazi A, Suter C
(2007), «Recht gegen HIV/Aids-Diskriminierung im Arbeitsverhältnis», Bern: Haupt.
www.haupt.ch.
r Pärli K, Müller Kucera K, Spycher S
(2003), «Aids, Recht und Geld», Zurich:
Rüegger, www.rueggerverlag.ch.
t http://ec.europa.eu/employment_social/
news/2001/jul/directive78ec_fr.pdf
10
Swiss Aids News 3 | juin 2007
Le service de consultation juridique de l’Aide
Suisse contre le Sida enregistre depuis quelques années une forte augmentation des demandes en rapport avec le thème travail et
emploi. Cette hausse s’explique: grâce aux thérapies combinées antirétrovirales disponibles
depuis la fin des années 1990, qui ont pour effet
de stabiliser l’état de santé, les personnes avec
le VIH ont pu reprendre la vie active ou alors
non pas eu à quitter un emploi pour cause
de maladie. L’étude du Fonds national «Aids,
Recht und Geld», publiée en 2003, a cherché à
savoir, au travers de nombreux sondages, dans
quels domaines les personnes avec le VIH/sida
étaient discriminées en Suisse. Ses auteurs
sont arrivés à la conclusion, eux aussi, que
les inégalités les plus nombreuses se concentraient dans le domaine du travail r. Au vu de
ces résultats et expériences, une étude de suivi
a été lancée sur ce thème précis et notamment
sur les questions suivantes: où exactement se
situent les inégalités de traitement, comment
le législateur suisse y réagit-il, quelles réglementations et mesures antidiscriminatoires
d’autres pays connaissent-ils, quels sont les
instruments juridiques les plus efficaces pour
lutter contre la discrimination de travailleurs
avec le VIH/sida? Pour répondre à toutes ces
questions, les auteurs ont comparé la situation
en Suisse avec celle de l’UE et de quatre Etats
qui connaissent déjà une législation antidiscriminatoire spécifique, à savoir l’Allemagne,
le Canada, la France et la Grande-Bretagne. Il
s’agit en l’occurrence de lois qui protégent les
personnes handicapées ou les malades chroniques contre la discrimination.
Discrimination au travail
Un traitement discriminatoire peut intervenir
au moment de la postulation, de la conclusion
du contrat de travail, pendant les rapports de
service et au terme de ceux-ci. Mentionnons
p. ex. la question, injustifiée, de l’employeur
au sujet du statut VIH, le refus d’embaucher
une personne en raison de son infection VIH
ou par crainte de restrictions en lien avec son
état de santé, l’exclusion de l’assurance indemnités journalières (versement du salaire en cas
de maladie), des réserves dans la prévoyance
professionnelle surobligatoire, des violations
de la protection des données, le mobbing, les
licenciements abusifs, le licenciement pendant
une absence pour maladie ou la mention du
statut VIH dans le certificat de travail.
Les lacunes dans le droit suisse
Depuis le 1er janvier, la Suisse a une loi sur
l’égalité pour les handicapés (LHand). Cette loi
ne s’applique toutefois qu’aux services publics.
Jusqu’à aujourd’hui, notre pays ne connaît
pas de législation antidiscriminatoire dans le
domaine du travail, relevant du droit privé,
qui protégerait les travailleurs handicapés ou
ceux dont l’aptitude au travail est restreinte
pour des raisons de santé. Les dispositions de
protection se trouvent disséminées dans différents articles de loi. Pour les violations de la
protection des données, par exemple, l’article
27ss du code civil, ainsi que les lois fédérale
et cantonales sur la protection des données
s’appliquent. Pour le mobbing, ce sont l’article
328 CO (obligations de l’employeur) et pour
un licenciement abusif, l’article 336 CO (protection contre les congés), qui peuvent être
invoqués. Par contre, la protection contre la
discrimination pendant les rapports de travail
et les voies de droit pour se protéger contre
un traitement discriminatoire sont lacunaires.
Si elle intente action en justice pour discrimination, la personne qui n’a pas obtenu un
poste ou qui a été licenciée en raison de son
statut VIH-positif doit, en tant que partie demanderesse, porter la charge de la preuve. Une
preuve évidemment difficile à fournir. Quant
à la sanction pouvant frapper l’employeur en
cause, son effet dissuasif est faible; il sera condamné tout au plus à payer six mois de salaire.
Autre lacune dans le droit suisse: l’absence de
protection contre le licenciement en cas d’incapacité de travailler pour cause de maladie
pendant la période d’essai. Mentionnons encore
le fait que l’assurance indemnités journalières,
qui couvre le versement du salaire pendant
la maladie, n’est pas obligatoire en Suisse. Il
en découle que les assureurs peuvent exclure
certains risques, et donc refuser d’assurer les
personnes avec le VIH. L’analyse comparative
montre que la Suisse n’atteint de loin pas le
niveau de protection contre la discrimination
de l’UE et des quatre pays considérés.
Les réglementations dans l’UE et
les Etats de comparaison
Dans sa Directive 2000/78/CE, l’UE met en
devoir ses Etats membres d’ancrer dans leur
législation nationale une protection de large
portée contre la discrimination, au moment
de l’embauche, de l’engagement, pendant les
rapports de travail et au moment du licenciement t. Cette directive améliore la situation en
matière de charge de la preuve, sanctionne plus
durement les employeurs qui se rendent coupables de discrimination, considère aussi bien
la discrimination directe que la discrimination
indirecte, désigne le harcèlement comme une
forme de discrimination et oblige l’employeur
à prendre des mesures appropriées. Cette dernière disposition signifie que l’employeur est
tenu, dans le cas concret, de prendre les mesures utiles pour que les personnes handicapées
soient traitées à pied d’égalité avec les autres
en ce qui concerne l’accès à l’emploi, la formation et la promotion professionnelles, ainsi
que les conditions de travail, la seule réserve
étant que ces mesures ne donnent pas lieu à
une charge disproportionnée. Les trois pays de
comparaison de l’UE (Grande-Bretagne, France
et Allemagne) ont intégré cette directive dans
une large mesure dans leur droit national. Ils
vont même plus loin dans certains domaines.
Ainsi, en Grande-Bretagne, le VIH est considéré
comme un handicap au sens de la Disability
Discrimination Act; la personne VIH-positive
est protégée par cette loi dès le moment où le
diagnostic VIH-positif est établi. Toujours en
Grande-Bretagne, l’inégalité de traitement de
personnes avec le VIH ou atteints d’autres maladies est bannie dans le cadre des assurances
collectives. C’est le cas en France également.
Ce pays connaît en outre la protection contre
la discrimination au sens du droit pénal et pas
seulement au sens du droit du travail. Hormis
la nouvelle Allgemeines Gleichbehandlungsgesetz (AGG), le dispositif antidiscriminatoire allemand comprend encore une loi sur la protection
contre les licenciements et une loi sur la protection des personnes gravement handicapées. Le
Canada a fait œuvre de pionnier en la matière;
sa législation antidiscriminatoire a une longue
tradition et a montré la voie au droit européen
pour de nombreux domaines.
Conclusions
Le droit international met en devoir les gouvernements nationaux de prendre des mesures
utiles pour éliminer les causes sociétales de la
discrimination de personnes avec le VIH/sida.
Le dispositif correspondant de la Suisse s’écarte
en plusieurs points des dispositifs des pays de
comparaison. Ces déficiences pourraient être
corrigées par une nouvelle loi sur l’égalité ou
par la modification des dispositions actuelles.
Les auteurs de l’étude proposent une «Loi sur
l’égalité des travailleurs ayant un handicap
et/ou des restrictions de santé», qui s’inspire
de la loi fédérale sur l’égalité entre femmes et
hommes, la loi sur l’égalité des personnes handicapées et la Directive 2000/78/CE de l’UE.
L’autre variante proposée est de «rapiécer» les
lois individuelles en y ajoutant des dispositions
ad hoc. Un catalogue de mesures, qui s’adresse
aux administrations, aux assureurs, aux organisations de patients et aux partenaires sociaux,
complète ces propositions sur les changements
à faire au niveau du droit.
cs
ACTUALITÉ
HIV Europe à Zurich
Du 4 au 6 mai 2007, Aide Suisse contre le
Sida a organisé une rencontre de HIV Europe, le réseau européen des organisations
de personnes vivant avec le VIH et le sida.
24 représentants de 15 pays d’Europe y ont
participé, de l’Islande à la Grèce, du Portugal à la Lituanie. La discussion a porté sur
la pénalisation de la transmission du VIH,
sur les restrictions d’entrée appliquées par
certains pays, ainsi que la déclaration de
Bremen sur le thème partenariat et responsabilité. Pour plus d’informations sur HIV
Europe, consulter www.hiveurope.org.
Swiss Aids News 3 | juin 2007
11
FORUM | DROIT
Nous répondons à vos questions
Question de Mme P. Z.
La prévoyance privée
pour les séropositifs
J’entends régulièrement qu’il vaut la
peine de se constituer un 3e pilier parce
que l’AVS/AI et la caisse de pension
permettront toujours moins de maintenir son niveau de vie. Pourriez-vous me
donner quelques informations à ce sujet
et m’indiquer les points auxquels je dois
faire particulièrement attention en tant
que personne VIH-positive?
Réponse de Caroline Suter,
docteur en droit
A côté de la prévoyance publique (AVS/
AI, prestations complémentaires) et professionnelle (caisse de pension), le 3e pilier
est une forme de prévoyance privée. On
distingue entre le pilier 3a ou prévoyance
liée et le pilier 3b ou prévoyance libre.
Le pilier 3a est réservé uniquement aux
personnes qui réalisent un revenu provenant d’une activité lucrative. En sont donc
exclues les personnes au chômage à 100%
ou qui touchent une rente AI complète.
Le montant maximal pouvant être versé
chaque année au titre du pilier 3a est fixé
par la loi: depuis le 1. 1. 2007, il est de 6365
francs pour les personnes salariées assurées dans le cadre du 2e pilier et de 31 824
francs pour les personnes sans prévoyance
professionnelle, mais au maximum 20% du
revenu de l’activité lucrative. L’avoir du pilier 3a sert exclusivement à la prévoyance
vieillesse. Le cotisant ne paie pas d’impôt
sur cet avoir et les versements qu’il fait peuvent être déduits du revenu imposable. Par
contre, une fois arrivé à échéance, l’avoir
du pilier 3a est imposé comme un revenu.
Le désavantage de la prévoyance liée est
que le cotisant ne peut prélever cet argent
que cinq ans au plus tôt avant la retraite,
à quelques exceptions près (p. ex. en cas
d’invalidité totale au sens de la loi fédérale
sur l’assurance invalidité lorsque le risque
d’invalidité n’est pas couvert, en cas de dé-
12
Swiss Aids News 3 | juin 2007
part définitif à l’étranger ou pour financer
la construction d’un propre logement).
Il existe deux sortes de pilier 3a: le
compte de prévoyance (solution bancaire)
et la police de prévoyance (solution assurance).
La police de prévoyance: l’assureur posera des questions sur la santé et pourra
refuser de conclure une police en cas de
maladie préexistante ou de disposition à
la maladie (le VIH constituant un tel cas).
Le compte de prévoyance: la banque ne
pose pas de questions sur la santé. Cette
solution a encore l’avantage que l’on peut
suspendre ou réduire ses contributions
en cas de difficulté financière, contrairement à la police de prévoyance qui exige
le versement annuel d’un montant fixe.
D’un autre côté, la police de prévoyance
couvre également des risques de sinistre
et inclut généralement une assurance pour
cas de décès.
Le pilier 3b couvre toutes les autres
formes de prévoyance privée, du carnet
d’épargne à l’assurance vie liée à des
fonds. Cette prévoyance est indépendante
du statut d’activité et l’argent qui y est
versé peut être retiré en tout temps. Toujours est-il que le pilier 3b ne présente pas
d’avantages fiscaux. Ici encore: en cas de
maladies préexistantes, une solution assurance n’est en principe pas possible. Nous
vous recommandons dans tous les cas de
lire soigneusement les conditions générales d’assurance.
Les bases légales relatives au 3e pilier
sont fixées dans la loi fédérale du 17 décembre 1993 sur le libre passage dans la
prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (LFLP, www.admin.ch/
ch/f/rs/c831_42.html) et dans l’ordonnance
du 13 novembre 1985 sur les déductions
admises fiscalement pour les cotisations
versées à des formes reconnues de prévoyance (OPP 3, www.admin.ch/ch/f/rs/c831_
461_3.html).
Vue d’ensemble sur les formes de prévoyance du 3e pilier
Pilier 3a
(solution bancaire)
Salariés et indépendants assujettis à l’impôt en Suisse, prévoyance
vieillesse, avantages fiscaux, sans réserve en cas de VIH ou d’autres
maladies préexistantes, contributions limitées à Fr. 6365.– au max.
par année, versement du capital en règle générale au plus tôt 5 ans
avant la retraite.
Pilier 3a
(solution
assurance)
Salariés et indépendants assujettis à l’impôt en Suisse, prévoyance
(vieillesse, invalidité, décès), avantages fiscaux, avec réserve en cas
des maladies préexistantes, exclusion en cas de VIH, contributions
limitées à Fr. 6365.– au max. par année, versement du capital en
règle générale au plus tôt 5 ans avant la retraite.
Pilier 3b
Tous, sans questionnaire de santé/sans réserves pour solution
bancaire, avec questionnaire de santé/exclusion en cas de VIH
pour solution assurance, montant des contributions libre, capital
librement disponible.
Question de Monsieur S. H.
Prestations d’assistance
pour Suisses de l’étranger
Je vis en Amérique du Sud depuis quelques années déjà. Je me trouve actuellement dans le besoin et ne suis plus
en mesure de subvenir à mes besoins.
Que puis-je faire? Existe-t-il un moyen
d’obtenir une assistance financière de
Suisse?
Réponse de Caroline Suter,
docteur en droit
Les ressortissants suisses qui tombent dans
le besoin à l’étranger ne sont pas entièrement abandonnés à leur sort: ils peuvent, à
certaines conditions, bénéficier d’une aide
financière en vertu de la loi fédérale du 21
mars 1973 sur l’assistance des Suisses de
l’étranger (LASE). Sont considérés comme
Suisses de l’étranger les ressortissants
suisses qui séjournent depuis trois mois
au moins à l’étranger, ou qui y ont élu domicile même si la durée de leur séjour est
inférieure à trois mois. Une réglementation
spéciale s’applique aux doubles nationaux:
la Confédération ne leur accorde une aide
que s’il est vérifié qu’ils entretiennent
nettement moins de rapports avec l’Etat
de résidence qu’avec la Suisse. A défaut
de quoi, c’est l’Etat de résidence qui est
compétent.
La Confédération prête assistance au
Suisse de l’étranger qui ne peut plus subvenir dans une mesure suffisante à son
entretien par ses propres moyens, par une
aide de source privée (p. ex. soutien de parents) ou par des prestations de l’Etat de
résidence. Cette assistance peut se traduire
par une aide sur place ou par la prise en
charge des frais du retour en Suisse. C’est
l’Office fédéral de la justice qui décide de
la nature et du montant de l’aide sur la base
du dossier du requérant.
Par contre, il n’est pas possible de demander des prestations d’assistance en vertu
de la LASE pour se refaire une vie à l’étranger. Selon un arrêt du Tribunal fédéral de
2002, une aide financière n’entre en ligne
de compte que si la personne est intégrée
dans sa nouvelle patrie et y a construit
une existence avant de tomber dans l’indigence. Pour motiver son jugement, le
TF a retenu qu’il était inconciliable avec
l’esprit de l’aide sociale de faire bénéficier
de prestations d’assistance une personne
dont l’existence semble assurée en Suisse
et qui tombe dans l’indigence, dans un horizon-temps imprévisible, du seul fait de
son départ à l’étranger. Dans un tel cas, la
personne sera invitée à rentrer en Suisse
et les frais du retour pris en charge. Au cas
où un retour aurait pour effet de rompre
des liens familiaux noués dans la nouvelle
patrie, la décision sera reconsidérée.
Conférence nationale sur les infections
sexuellement transmissibles (IST)
Le 30 août, l’Aide Suisse contre le Sida organise
à Berne une Conférence nationale sur les IST
Le bénéficiaire est tenu de rembourser l’aide reçue dès qu’il est
en mesure de le faire.
avec le concours de PLANeS, l’association
faîtière des centres de consultation en planning
familial, grossesse, sexualité et éducation
sexuelle, et avec le soutien de l’Office fédéral de
la santé publique (OFSP).
La demande d’aide doit être soumise à la représentation compétente de la Suisse dans
l’Etat de résidence (ambassade ou consulat) à l’attention de l’Aide sociale pour les
Suisses de l’étranger (ASE). Le requérant
devra fournir des renseignements complets
et corrects, notamment sur sa situation en
matière de revenus et de fortune. En règle
générale, le traitement de la demande ne
prend que quelques jours. Dans les cas urgents, la représentation à l’étranger peut
accorder une avance immédiate.
Le bénéficiaire est tenu de rembourser
l’aide reçue dès qu’il est en mesure de le
faire. Toutefois, lorsque des circonstances
le justifient, l’Office fédéral de la justice
peut renoncer à la totalité ou à une partie
du remboursement.
La journée s’adresse aux conseillères et aux
conseillers en matière d’infection à VIH et d’IST
travaillant dans les antennes régionales de l’ASS,
dans les centres de consultation PLANeS ou comme
sexopédagogues. La rencontre a deux buts:
informer sur les aspects que doivent connaître les
conseillers dans l’exercice de leur fonction
et instituer un modèle de consultation unitaire par
groupe cible.
De brefs exposés sont prévus, tout comme des
ateliers à l’intention de certains groupes cibles,
et un podium avec la participation de spécialistes
du terrain. Des spécialistes renommés tels que le
docteur Beat Helbling, médecin chef au Stadtspital
Waid de Zurich (hépatite), le docteur Severin Läuchli, chef de la clinique dermatologique du CHU de
Zurich (IST dans une optique médicale), le docteur
Nicola Low, chargé de cours à l’Institut bernois de
médecine préventive et sociale (épidémiologie), ainsi
Pour de plus amples informations sur les
prestations d’assistance accordées aux
Suisses de l’étranger, vous pouvez consulter le site de l’Office fédéral de la justice,
www.bj.admin.ch/bj/fr/home/themen/migration/sas.html.
que le professeur Pietro Vernazza, spécialiste en
infectiologie et médecin chef à l’Hôpital cantonal de
Saint-Gall (primo-infections à VIH et notification aux
partenaires) ont déjà confirmé leur participation.
Les ateliers seront dirigés par des praticiens confirmés. Le podium sera animé par Roger Staub, chef de
la Section Sida à l’OFSP.
Les prospectus et les formulaires d’inscription
seront envoyés dans le courant de juillet. Les inscriptions seront alors ouvertes. Vous pouvez toutefois
noter aujourd’hui déjà le 30 août 2007, 10 à 17 h,
dans vos agendas.
Swiss Aids News 3 | juin 2007
13
INTERVIEW
«Primauté de l’être humain dans sa globalité»
Depuis 10 ans, Andrea Klausberger
et Maya Kappeler mettent en contact
dans toute la Suisse des couples de
même sexe et des personnes séropositives à la recherche de partenaires.
d’accord, la personne en question reçoit
en même temps des informations vous
concernant et votre lettre.
souvent l’expérience, et j’apporte l’aide
nécessaire à mes client(e)s pour que tout
finisse bien en fin de compte
SAN: Dois-je déjà donner un numéro
de téléphone et une adresse?
SAN: La recherche de partenaires
pour des personnes séropositives
constitue-t-elle un défi particulier?
SAN: Madame Klausberger, comment
fonctionne l’aide à la recherche de
partenaires, lorsqu’une personne séropositive s’adresse à vous?
AK: Non, ce premier pas reste anonyme.
Les deux personnes reçoivent uniquement les coordonnées de l’autre lorsqu’elles souhaitent toutes deux un contact
personnel. Vous pouvez alors prendre
rendez-vous ensemble.
Andrea Klausberger: Exactement de
la même manière que pour les autres
personnes qui viennent nous voir à la
recherche de partenaires. J’accorde la
plus haute importance à l’entretien personnel. Je désire tout d’abord connaître
votre personnalité et vos souhaits. Je
vous invite ensuite à écrire une lettre à
votre futur(e) partenaire, dans laquelle
vous pouvez vous présenter et expliquer
ce que vous attendez d’un(e) partenaire.
Nous choisissons ensemble quelques
photos de vous, qui feront partie de votre
dossier de recherche.
SAN: Posez-vous aussi des questions
sur l’état de santé des personnes
séropositives et sur les circonstances
dans lesquelles elles ont contracté
l’infection?
AK: Pour ce qui nous concerne, ainsi que
nos clientes et nos clients, il est uniquement important de savoir si la personne
a contracté l’infection à VIH par le partage de seringues. Il faut absolument que
je sache si une personne a été ou bien est
encore dépendante de drogues dures.
SAN: Et comment vais-je faire la
connaissance d’une personne qui me
convient?
AK: Une fois que le dossier est complet,
je vous fais une proposition à partir
de mon fichier clientèle. Si vous êtes
14
Swiss Aids News 3 | juin 2007
«Il faut généralement plusieurs
tentatives pour réussir.»
SAN: Tout marche et nous nous
trouvons sympathiques?
AK: La plupart du temps, la première fois
ne donne rien. C’est comme dans la vie
de tous les jours: nous voyons beaucoup
de monde; certaines personnes nous
plaisent, mais au moment d’engager la
conversation et de mieux se connaître, ce
n’est pas toujours le coup de foudre.
SAN: Mais si une personne me plaît
sur dossier, je la trouverai certainement sympathique, non?
AK: Parfois, tout dépend de vos attentes.
Les hommes en particulier s’intéressent
presque toujours au physique d’abord. Ils
cherchent des partenaires séduisant(e)s,
aussi jeunes que possible. Et vous
comprenez que cela ne peut pas marcher
pour tout le monde. Pour les femmes, ce
n’est pas très différent: elles regardent
d’abord la profession, la taille ou le prestige possible qu’apporte un partenaire
potentiel. Chacun doit souvent revenir
sur terre. Il faut alors une seconde
tentative, et une troisième. Il faut s’y attendre. Par contre, vous apprenez ainsi à
adapter vos attentes à la réalité. J’en fais
AK: Pas vraiment. Mais le problème est
tout de même quantitatif: comme seul un
faible pourcentage de la population est
séropositive, je n’ai qu’un nombre limité
de personnes intéressées dans mon
fichier. Les délais d’attente peuvent donc
être plus longs avant que je ne puisse
faire une bonne proposition. Mais le travail de médiation est en soi le même que
pour tout le monde. Dans ce cas aussi, il
faut voir l’être humain dans sa globalité
et assister les partenaires potentiels durant le processus évolutif que représente
l’expression de leurs souhaits.
SAN: Madame Klausberger, merci de
ce très intéressant entretien.
Unions et partenaires du cœur
pour personnes séropositives
9402 Mörschwil
Tél. 071 866 33 30
www.unions-partenaires.ch
OPINION | ROMANDIE
Séropositive, Elisa pourrait être privée
de l’assurance invalidité
En 1989, Elisa*, étudiante, vit chez ses parents. A 23 ans, on lui
apprend qu’elle va mourir du sida. «Les médecins étaient maladroits, pas préparés pour annoncer ça.» Son ami, hospitalisé, ne
lui a rien dit. «On pense qu’il savait.» On n’en est pas sûr. Elisa se
sent condamnée. Ses parents sont sous le choc. Le sens de sa vie
s’effrite. Entre quarante heures de cours hebdomadaires, neuf
heures d’«appoint» comme caissière de supermarché et les sorties
fréquentes pour oublier le virus et vivre sa jeunesse avec des amis
à qui elle n’ose confier son fardeau, la dépression s’immisce. En
1992 pourtant, elle décroche son diplôme et entame une activité
professionnelle à plein temps. Elle tiendra un an. Avant de passer,
vidée, par la case chômage. «J’avais perdu toute ambition professionnelle», lâche la jeune femme.
«On me disait que j’allais propager la mort.»
A cette époque, Elisa ne suit pas de traitement pour contenir l’action du virus: ses bilans sanguins sont suffisamment bons. Mais
au niveau psychologique, c’est une autre histoire. «Avant chaque
contrôle, j’étais face à un dilemme: mon taux de virémie avait-il
augmenté? Je savais que les médicaments provoquaient des dégâts, et qu’on mourait quand même du sida. Allais-je en prendre
le moment venu?» Deux ans plus tard, enceinte, Elisa est traitée à
l’antirétroviral AZT. Son désir de garder l’enfant est traqué par la
stigmatisation sociale. «On me disait que j’allais propager la mort.»
Tandis que les pressions pour qu’elle avorte se multiplient, Elisa
tient bon. Le soulagement arrive six mois après la naissance du
bébé: «Séronégatif. Ce fut comme si, elle et moi, on renaissait en
même temps.»
Encore faut-il qu’un employeur ferme les yeux
sur le trou de dix ans creusé dans son CV.
Après son congé maternité, la jeune mère se retrouve en arrêt
maladie. Son médecin lui propose alors de recourir à l’assurance
invalidité (AI). Elle s’y oppose, en comptant sur des petits boulots.
«Parce qu’être à l’AI, c’est socialement dévalorisant.» Psychiquement fragilisée, seule avec son enfant, elle revient cependant sur
sa décision: «Pour me déculpabiliser face au regard des proches,
j’ai pris cela comme une chance de pouvoir me consacrer à l’éducation de ma fille.»
Sa demande AI est acceptée en 1996. Au même moment, son état
de santé l’oblige à commencer une trithérapie aux effets secondaires très violents. «En un mois, ce fut l’effet d’une bombe atomique:
je ne dormais plus, je ne mangeais plus, je ne pouvais plus faire
mes courses. Ma fille n’avait pas deux ans et ma situation était
catastrophique. J’étais à bout.» Après une hospitalisation d’une
semaine en unité psychiatrique, Elisa retourne chez elle munie
d’antidépresseurs. Ses nouveaux antirétroviraux provoquent eux
aussi des effets désastreux. «Je ne passais pas une demi-heure
sans aller aux toilettes. Comment imaginer travailler dans ces
conditions?»
Des hallucinations
Les traitements changent, suivis d’un arrêt thérapeutique de deux
ans. Mais la qualité de vie d’Elisa reste précaire. En 2003, elle doit
se soumettre, deux mois durant, à une deuxieme hospitalisation
pour décompensation psychotique. «J’avais des hallucinations mystiques, suivies d’angoisses monstrueuses.»
Aidée par sa famille, la jeune femme a réussi à passer le cap. Aujourd’hui, avec une charge virale quasiment nulle et en l’absence
de maladie opportuniste, Elisa est une «rescapée du sida». Elle a
retrouvé un équilibre psychique, tout en restant très vulnérable.
Elle effectue quatre heures de bénévolat par semaine pour une
association. Sa «bouée», dit-elle.
Retravailler à mi-temps? «En théorie, c’est possible pendant deux
ans, avec une alternative de retour intégral à l’AI.» En pratique,
Elisa aurait à choisir entre un travail non qualifié, qui risque d’être
peu stimulant et très fatiguant, et une réinsertion professionnelle,
autrement dit des cours dans le domaine de sa formation initiale.
«Le problème, c’est qu’avec l’arrivée des nouvelles technologies,
ma formation de base est complètement dépassée...» Encore faut-il
qu’un employeur ferme les yeux sur le trou de dix ans creusé dans
son CV.
Et c’est surtout sans compter une fatigue chronique, que le repos ne coupe pas, et qui transforme la plus petite tâche en labeur
épuisant. «Les gens peinent à comprendre qu’une simple vaisselle
m’oblige à faire une pause.» Tous les deux ou trois ans, Elisa et
son médecin doivent remplir un questionnaire pour réévaluer son
besoin de prise en charge par l’AI. Dernièrement, le praticien l’a
avertie des éventuels effets en cas d’acceptation de la prochaine
révision législative: «Attendez vous à ce que, d’ici deux ans, on
vous déclare apte au travail.» Fatigue invalidante ou pas. «Tant que
la virémie est sous contrôle, la santé d’une personne séropositive
est considérée comme bonne», explique Elisa. Pause et gorgée
de jus d’orange. «Il y a dix-sept ans, quand on m’a dit que ma
vie était finie, toute perspective professionnelle et familiale s’est
envolée. Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’en me renvoyant <autravail-comme tout-le-monde>, on fait l’impasse sur mon vécu.»
Corinne Aublanc,
journaliste, «Le Courrier»
* Prénom d’emprunt.
Swiss Aids News 3 | juin 2007
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M A N I F E S TAT I O N S
Aargau
Selbsthilfegruppe von HIV-Betroffenen
Jeden 2. Dienstag, 19 Uhr
• Aids-Hilfe Aargau
Entfelderstrasse 17, 5001 Aarau
Tel. 062 824 44 50, Fax 062 824 44 09
www.aidshilfeaargau.ch
Basel
Happy Hour
1-mal im Monat, 18–20 Uhr
Anfragen zu Daten an:
[email protected] oder Tel. 061 685 25 03
www.ahbb.ch
Massage
Nach Voranmeldung
• Aids-Hilfe beider Basel
Carla Schuler
Clarastrasse 4, 4058 Basel
Tel. 061 685 25 00, Fax 061 685 25 01
www.ahbb.ch
Bern
Treffpunkt für HIV-Positive und Nahestehende
jeweils 19.30 – 21.30 Uhr
Anfragen zu Daten an:
[email protected] oder Tel. 031 390 36 36
• Aids-Hilfe Bern, Thomas Bögli
Monbijoustrasse 32, 3001 Bern
Tel. 031 390 36 36, Fax 031 390 36 37
www.ahbe.ch
Genève
«portes ouvertes» hebdomadaires
Tous les mercredis de 19 à 21 h 30,
accueil convivial, entrée libre, sans inscription
Femmes vivant avec le VIH/sida
Tous les derniers jeudis du mois
Accueil, rencontre, discussions entre femmes,
de 17 à 20 h
Le «Six»
Un lieu d’accueil et de soutien réservé aux personnes vivant avec le VIH/sida.
• Groupe Sida Genève
17, rue Pierre-Fatio, 1204 Genève
Tél. 022 700 15 00, fax 022 700 15 47
www.groupesida.ch
+Ensemble
Hommes gays séropositifs et couples gays
sérodifférents, les 1er et 3e lundis du mois,
de 20 h 30 à 22 h 30, entrée libre
• Dialogai, 11-13, rue de la Navigation
1211 Genève, tél. 022 906 40 40
www.santegaie.ch
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PVA
Accueil: tous les lundis de 17 à 21 h,
tous les mardis et vendredis de 15 à 18 h
Peinture thérapeutique avec Laure Vetois
Tous les mardis de 14 à 17 h
Atelier couture
Tous les mercredis de 14 à 17 h
Groupe de paroles
Une fois par mois selon le programme
Atelier santé sexuelle
Sur RdV, prendre contact avec le secrétariat
• PVA Genève
35, rue des Pâquis, 1201 Genève
Tél. 022 906 40 30, fax 022 906 40 33
www.mypage.bluewin/pva
Graubünden
Perspektiven Plus
Begleitete Gesprächsgruppe
• Aids-Hilfe Graubünden
Fachstelle für Prävention und Beratung
Lürlibadstrasse 15, 7000 Chur
Tel. 081 252 49 00, www.aidshilfe-gr.ch
Luzern
«positiv» leben
Für alle Menschen mit HIV
Am ersten Di des Monats
17.30–19 Uhr Abendessen, 19–20.30 Uhr
Fachaustausch, Diskussion, Vortrag etc.
Der Abendtisch findet an neutralem Ort statt und
ist drogenfrei
• Aids Hilfe Luzern
Marlies Michel/Christoph Hennig
Tel. 041 410 69 60
[email protected], [email protected]
St. Gallen
HIV aktiv leben
Treff für Menschen mit HIV/Aids
Immer am 1. Samstag im Monat (wenn möglich)
Tel. 071 534 18 67, Conny
[email protected] oder
• Fachstelle für Aids- und Sexualfragen
Tel. 071 223 68 08, Pius Widmer
[email protected], www.hivnet.ch/ahsga
Thurgau
Treff
Einmal monatlich Mittwochabend 19 Uhr,
Anfragen und Anmeldungen unter:
052 722 30 33 oder [email protected]
• Fachstelle Aids und Sexualpädagogik TG
Zeughausstrasse 16, 8500 Frauenfeld
Tel. 052 722 30 33, Fax 052 720 46 33
www.aidshilfe.ch
Zürich
HIV-Treff der Zürcher Aids-Hilfe
Gemeinsames Abendessen
1-mal monatlich, Leitung: Bruno Meury
6. Juli 2007
Öffnungszeiten: 19–23 Uhr
Begegnungszentrum, Universitätstrasse 42
Wegbeschreibung: Tram 9 oder 10, Haldenbach.
Das Lokal ist nicht angeschrieben.
• Zürcher Aids-Hilfe
Birmensdorferstrasse 169, 8003 Zürich
Tel. 044 455 59 00, Fax 044 455 59 19
www.zah.ch
HIV-Mittagstreff
14-täglich, immer am Dienstag ab 12 Uhr
3. Juli, 17. Juli, 31. Juli, 14. Aug., 28. Aug.
Spaziertreff
Im Anschluss an den HIV-Mittagstreff,
ca. 13.30–16.30 Uhr
Begleitete Gesprächsgruppe
Für HIV-infizierte und aidskranke Männer
Jeden 2. Montag, 11.15 Uhr
Frauengruppe
Für positive Frauen
Daten auf Anfrage. Leitung: Christine Scholer
Massage und Körperarbeit
Mit Claudia Bisang, für HIV-positive Frauen und
Männer, nach Voranmeldung, Tel. 079 659 66 78
[email protected]
Elterngruppe für HIV-positive Frauen/Männer
Daten auf Anfrage
Leitung: Lucia Meier, Tel. 044 255 90 55
Begegnungszentrum, Universitätstr. 42, 8006 ZH
• Ökumenisches Aids-Pfarramt
Universitätstrasse 46, 8006 Zürich
Tel. 044 255 90 55, Fax 044 255 44 10
www.aidspfarramtzh.ch
Aide Suisse contre le Sida
Conférence nationale sur les infections
sexuellement transmissibles (IST)
Jeudi, 30 août 2007, de 10 à 17 h
Rapport en ce n° de la SAN, p. 13
• Aide Suisse contre le Sida
CP 1118, 8031 Zurich
Tél. 044 447 11 11
Fax 044 447 11 12
www.aids.ch