thérapie précoce comme stratégie de prévention
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thérapie précoce comme stratégie de prévention
MÉDECINE | SOCIÉ TÉ | DROIT Swiss Aids News 3 | JUIN 2007 Nouveaux défis à la prévention ÉDITORIAL 2 Elargissement continu de la communauté des séropositifs PROGRAMME NATIONAL VIH/SIDA 3 Tout juste infecté – et très infectieux MÉDECINE 4 Transmission du VIH durant la primo-infection 6 Thérapie précoce comme stratégie de prévention? SOCIÉTÉ 8 Serosorting: un risque pour les personnes séronégatives DROIT 10 Comment le droit agit-il contre la discrimination? FORUM DROIT 12 Prévoyance privée; assistance des Suisses de l’étranger INTERVIEW 14 Recherche de partenaires pour personnes séropositives OPINION ROMANDIE 15 Plus de rente AI pour Elisa, si le traitement fonctionne? ÉDITORIAL Chères lectrices Chers lecteurs IMPRESSUM Edité par Aide Suisse contre le Sida (ASS) Office fédéral de la santé publique (OFSP) Rédaction Rainer Kamber, lic. ès lettres (rk), rédacteur en chef, ASS Shelley Berlowitz, MA (shb), ASS Lukas Meyer, lic. ès lettres (lm), ASS Dr iur. LL. M. Caroline Suter (cs), ASS Kristina Wagner, avocate (kw), ASS Dr phil. Harry Witzthum (hw), ASS Conseils techniques et lectorat Dr méd. Markus Flepp (mf), Centre des maladies infectieuses, Klinik im Park, Zurich Version française Jaime Calvé, Bâle (médecine) Transit TXT, Fribourg (droit) Mise en pages et présentation Ritz & Häfliger, Visuelle Gestaltung, Bâle Illustrations Photos du présent numéro de Viola Heller Photography, Winterthur SAN No 3, juin 2007 Tirage: 5000, parution bimestrielle © Aide Suisse contre le Sida, Zurich Les SAN bénéficient du soutien de l’Office fédéral de la santé publique d’Abbott SA de Boehringer Ingelheim (Suisse) SA de Bristol-Myers Squibb SA de GlaxoSmithKline SA de Roche Pharma (Suisse) SA de Tibotec, a Division of JANSSEN-CILAG AG de TRB Chemedica, under licence from Gilead Pour vos communications Rédaction Swiss Aids News Aide Suisse contre le Sida CP 1118, 8031 Zurich Tél. 044 447 11 11 Fax 044 447 11 12 [email protected] www.aids.ch 2 Swiss Aids News 3 | juin 2007 Les chiffres sont connus. A l’heure actuelle, ont estime à 22 000 le nombre de personnes séropositives vivant en Suisse. Un tiers sont des femmes, et près de la moitié des hommes affectés sont hétérosexuels. Chaque année, 700 à 800 personnes sont nouvellement diagnostiquées séropositives, et nous pouvons supposer qu’un tiers d’entre elles n’en sont pas conscientes. Depuis un certain temps déjà, de nombreux jeunes hommes homosexuels comptent de façon disproportionnellement élevée au nombre des personnes nouvellement infectées. D’un autre côté – bonne nouvelle pour les personnes séropositives et leurs proches – les chiffres de décès liés au sida diminuent toujours. En 2006, ils n’étaient plus que 100. Ce faible taux de mortalité a malheureusement pour corollaire, quoique mineur, un élargissement de la communauté des séropositifs année après année. L’administration de traitements antirétroviraux hautement actifs donne aux personnes séropositives une véritable perspective de vie. Nous devons bien entendu tout cela à un système de santé qui fonctionne bien, au soutien compétent des médecins, ainsi qu’aux caisses maladie ou à l’assurance invalidité qui prennent (presque) tout en charge. Deux aspects au moins ne doivent pas s’oublier dans le contexte global. Il existe, en Suisse aussi, un nombre non négligeable de personnes séropositives qui sont tributaires d’un traitement antirétroviral, mais qui souffrent de ses effets secondaires ou d’autres conséquences de l’infection. Pour de nombreuses personnes affectées, le respect de prescriptions thérapeutiques constitue un véritable défi par exemple. En outre, les personnes séropositives continuent d’être stigmatisées dans de nombreux aspects de la vie, quand elles ne sont pas discriminées même. De plus, le VIH menace de revenir comme «épidémie des homosexuels» par une porte dérobée, avec toutes les conséquences culturelles et sociales que ce genre de tendance peut faire craindre. La combinaison de ces éléments a aussi un impact sur les discussions entourant le système VIH/sida en Suisse: le fait, par exemple, que le thème de la responsabilité des personnes séropositives soit de nouveau en bonne place à l’ordre du jour. Il n’existe pas de réponse simple aux importantes et difficiles questions soulevées. Une grande précaution doit guider la discussion, obligatoirement marquée par la solidarité de tous avec les personnes directement concernées par les résultats de cette discussion. Voilà pour ces considérations préalables, en vous invitant à une lecture approfondie des nombreux articles du présent numéro de SAN, que nous espérons aussi intéressant qu’instructif. Rainer Kamber Rédacteur en chef de Swiss Aids News M ED TH A PIIO E N A L V I H/S I D A ( P N V S ) PR O IGZRI N A M| M E ENRAT Tout juste infecté, pas (encore) séropositif – mais très infectieux On le sait depuis longtemps: une personne infectée par le VIH n’est pas séropositive les premiers jours et semaines qui suivent l’infection, car les anticorps ne sont pas encore constitués. Sa virémie sanguine est toutefois très élevée. Elle présente parfois les signes cliniques d’une infection récente au VIH (symptômes d’une primo-infection au VIH), et son potentiel de transmission est très élevé. Des indices toujours plus nombreux indiquent qu’une importante partie de la nouvelle épidémie au VIH constatée chez les gays serait le résultat de transmissions du virus se faisant les premières semaines qui suivent la contamination. Depuis que les chiffres concernant les infections chez les homosexuels sont à nouveau en hausse, les théories se succèdent expliquant que les gays sont fatigués de la prévention et que le niveau de protection a baissé. Il est vrai que la transmission du VIH se fait par le biais de rapports sexuels non protégés avec une personne déjà infectée. Cependant, tout n’est pas aussi simple. Nous avançons l’hypothèse suivante: il ressort du volet qualitatif de l’étude CH.A.T (1, 2) que la plupart des gays disposent d’une stratégie efficace pour se protéger et qu’ils l’appliquent la plupart du temps. De nombreux hommes ont une ou plusieurs relations plus ou moins stables (une relation principale et des «potes de sexe» pour reprendre l’expression anglaise de «fuck buddies»). Ils ont, dans ces relations, des rapports non protégés car toutes les personnes concernées ont fait un test (encore) négatif à l’époque. Ces relations non protégées forment de véritables réseaux aux longues ramifications. Il est avéré depuis longtemps que de telles stratégies ne sont pas optimales, mais ce mode de protection s’est établi depuis des années; du moins depuis que la mort n’est plus une fatalité grâce aux thérapies antirétrovirales. A cela s’ajoute la difficulté d’interprétation des résultats du test de dépistage. Il est vrai que les tests effectués sont nombreux, mais la règle des trois mois n’est pas toujours respectée (seul un test négatif trois mois après une situation à risque est révélateur). Un résultat négatif obtenu lors d’un test effectué trop tôt peut donner l’illusion de ne pas avoir été infecté et de ne pas être infectieux, même si le contraire est vrai. Dans le milieu homosexuel, il s’agit d’un argument de poids – en raison de la forte prévalence – lorsque le principe des rapports protégés n’est pas maintenu pendant les trois mois qui suivent des rapports à risque à l’extérieur du réseau stable. Un test final est ensuite nécessaire pour exclure le risque d’infection au VIH avant de reprendre des pratiques sexuelles à risque à l’intérieur du réseau stable. Depuis qu’une recrudescence de l’épidémie au VIH a été observée dans tous les pays occidentaux, les hommes, en particulier les gays, récemment infectés (et donc hautement infectieux) sont toujours plus nombreux. Ainsi, le risque de rencontrer un partenaire très infectieux, ne sachant pas lui-même qu’il est infecté, augmente à chaque prise de risque (sous l’emprise de drogues, de l’alcool, au cours d’un voyage). Le VIH contracté à l’occasion d’un rapport à risque entre ainsi dans ces réseaux dits «stables» et s’y propage en l’espace de quelques semaines. Si ce phénomène s’avère être vrai, il est grand temps d’agir! Si nous acceptons la stratégie de «rapports sexuels à risque à l’intérieur de réseaux relationnels stables testés négatifs» (nous pensons ne pas avoir le choix puisqu’une grande partie du groupe cible vit de cette manière), un triple effort est nécessaire afin de rendre cette stratégie plus sûre: Il faut d’abord un effort synchronisé et limité dans le temps de TOUS les gays de Suisse (d’Europe?). En soi, il suffit de renoncer totalement aux rapports sexuels non protégés pendant trois mois pour exclure toute éventualité «d’infection récente au VIH sans présence d’anticorps». La source virale hautement infectieuse serait ainsi fortement réduite. TOUTES les personnes souhaitant ensuite avoir des rapports sexuels non protégés au sein d’une relation stable doivent effectuer un test au terme des trois mois d’usage et prendre des mesures préventives dans toutes les situations à risque en dehors de la relation stable. TOUTES personnes évoluant, finalement, dans des réseaux à risque doivent protéger à 100% tous leurs partenaires sexuels du réseau relationnel stable jusqu’à ce qu’elles aient la certitude, après trois mois, de ne pas avoir été infectés par le VIH. Nous estimons que tous les acteurs de la prévention VIH auprès des gays et des autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes doivent discuter de cette proposition et concerter leurs efforts sur une action commune. Ensemble, nous pouvons faire passer ce message relativement complexe. Le temps presse, car le nombre de nouveaux diagnostics au VIH chez les gays a doublé depuis 2003 pour atteindre 300 cas en 2006. Si l’épidémie progresse de cette manière, il faudra compter moins de deux ans avant que le nombre de nouvelles infections ne double encore: 600 cas! Projet MSM du programme Sida de l’Office fédéral de la Santé publique e Vernazza PL, «Etude CH.A.T: Interview de personnes séropositives récemment diagnostiquées», Bulletin de l’Office fédéral de la santé publique 2007 (sous presse). r Kamber R, «Clôture de l’étude CH.AT de l’ASS sur la transmission», Swiss Aids News 2, avril 2007, www.aids.ch/f/information/pdf/SAN_2_07_F.pdf, pp. 8-9. Swiss Aids News 3 | juin 2007 3 MÉDECINE | PRÉVENTION Bibliographie Un grand nombre de transmissions du VIH se produisent pendant la primoinfection de personnes séropositives e Kahn JO, Walker BD, «Acute Human Immunodeficiency Virus Type 1 Infection», dans New England Journal of Medicine, juillet 1998, 339 (1), pp. 33-39. (La durée des différentes phases pathogénétiques peut Durant les 20 à 50 jours qui suivent la transmission du VIH, c’est-à-dire la phase de primoinfection, la charge virale des personnes affectées est extrêmement élevée, et 30% à 50% de toutes les transmissions du VIH se produisent pendant cette période comme le révèlent des études récentes. Ce constat soulève des questions sur la prévention de l’infection à VIH. fortement varier d’un cas à l’autre, et les indications correspondantes ont uniquement valeur d’estimation.) r Jacquez JA, Koopman JS, Simon CP et al., «Role of the primary infection in epidemics of HIV infection in gay cohorts», dans Journal of Acquired Immunodeficiency Syndrome, nov. 1994, 7 (11), pp. 1169-1184. t Yerly S, Vora S, Rizzardi P et al., «Acute HIV infection: impact on the spread of HIV and transmission of drug resistance», dans AIDS, nov. 2001, 15 (17), pp. 2287-2292; Chakraborty H, Sen PK, Helms RW et al., «Viral burden in genital secretions determines male-to-female sexual transmission of HIV-1: a probabilistic empiric model», dans AIDS, mars 2001, 15 (5), pp. 621-627; Pilcher CD, Tien HC, Eron JJ et al., «Brief but Efficient: Acute HIV Infection and the Sexual Transmission of HIV», dans Journal of Infectious Diseases, mai 2004, 189 (10), pp. 1785-1792. u Wawer MJ, Gray RH, Sewankambo NK et al., «Rates of HIV-1 Transmission per La probabilité de contracter une infection à VIH dépend tout d’abord du type de contact entre personnes (rapport vaginal, anal ou oral, protégé ou non protégé), et en second lieu de l’infectiosité de la personne séropositive, et, troisièmement, de la sensibilité à l’infection de l’autre personne. L’infectiosité est au cœur du présent article. Elle varie en principe avec la charge virale sanguine, séminale ou vaginale des personnes séropositives. Virémie élevée signifie infectiosité élevée aussi. La charge virale dépend de la phase de l’infection à VIH, d’autres facteurs concomitants, d’une éventuelle thérapie antirétrovirale et de son efficacité. Le VIH pénètre généralement par la surface des muqueuses de l’organisme. Après la transmission, les virus sont transportés en 1 ou 2 jours dans les cellules cibles du VIH (cellules dendritiques) dans les ganglions lymphatiques les plus proches. Là se poursuit la contamination des cellules CD4, les principaux éléments du système immunitaire contre le VIH. Le VIH se sert de l’infrastructure cellulaire de cellesci pour sa propre reproduction, puis, avec ces cellules, le VIH entre dans le système sanguin cinq jours environ après la contamination (infection sanguine/virémie), et parvient dans d’autres tissus de l’organisme et des sécrétions mucosiques. La reproduction en masse et la dissémination du VIH entraîne en l’espace de quinze jours des charges virales de centaines de milliers, voire de millions, de virus par millilitre de sang, et des concentrations similaires dans les sécrétions génitales. Ces phénomènes infectieux primaires provoquent une forte réaction immunitaire de l’organisme, qui accroît, en autres, la production de CD4. La prolifération du VIH qui s’ensuit dans les cellules CD4 fait provisoirement chuter la concentration virale de façon notable. Après 20 jours environ, la réponse immunitaire du corps infecté atteint son potentiel maximum. Elle permet de décimer fortement la population virale, de sorte que la charge virale baisse de nouveau considérablement en l’espace de 2 à 4 semaines. Il en résulte une récupération provisoire, mais non complète du système immunitaire infecté pendant l’infection chronique à VIH qui dure plusieurs années dans la plupart des cas. La charge virale augmente de nouveau avec force uniquement à l’effondrement du système immunitaire (en cas d’infection non traitée), et Coital Act, by Stage of HIV-1 Infection, in Rakai, Uganda», dans Journal of Infectious Diseases, mai 2005, 191 (9), pp. 1403-1409. Les cliniques de l’étude Suisse de cohorte VIH, pour traitements, tests et urgences Basel Medizinische Poliklinik, Universitätsspital, 4031 Basel, Tel. 061 265 50 05 i Hue S, Clewley JP, Cane PA et al., «HIV-1 Bern HIV-Sprechstunde, Medizinische Poliklinik, Inselspital, 3010 Bern, Tel. 031 632 25 25 pol gene variation is sufficient for recon- Genève Division des maladies infectieuses, HCUG, 1211 Genève, tél. 022 372 96 17 struction of transmissions in the era of anti- Lausanne Division des maladies infectieuses, CHUV, 1011 Lausanne, tél. 021 314 10 22 Lugano Ambulatorio di malattie infettive, Sede Civico, 6900 Lugano, tel. 091 805 60 21 St. Gallen Infektiologische Sprechstunde, Kantonsspital, 9007 St. Gallen, Tel. 071 494 10 28 Zürich Abteilung Infektionskrankheiten und Spitalhygiene, Universitätsspital, 8091 Zürich, Tel. 044 255 33 22 Zentrum für Infektionskrankheiten, Klinik Im Park, 8038 Zürich, Tel. 044 209 20 60 retroviral therapy», dans AIDS, mars 2004, 18 (5), pp. 719-728. L’analyse philogénétique est employée en médecine légiste aussi depuis le début des années 90, pour l’analyse judiciaire de transmissions du virus p. ex. Les exigences légistes sont toutefois plus sévères et ce procédé ne suffit pas à déterminer la source d’une infection à VIH. 4 Swiss Aids News 3 | juin 2007 Autres adresses des centres de test du dépistage VIH, des Checkpoints et des centres de traitement antiVIH, urgences et prophylaxie post exposition (PEP VIH) en Suisse voir www.aids.ch/test. l’infectiosité parallèlement, mais pas aussi fort que durant la primo-infection e. La grande quantité de virus libérés, dans les sécrétions génitales en particulier, favorise la transmission du VIH plus encore pendant la courte phase de primo-infection que durant la longue phase de latence lors de rapports non protégés par voie anale ou vaginale. Sachant cela, les chercheurs supposaient depuis longtemps que la phase de primo-infection pourrait jouer un rôle clé dans la transmission du VIH r. Des études ont confirmé cette hypothèse t. Des données représentatives ont été tirées d’une étude de grande ampleur réalisée auprès de couples sérodiscordants (un partenaire est séropositif et l’autre séronégatif) à la suite d’observations faites sur le lien entre l’évolution de l’infection et la probabilité de transmission. Le moment et le nombre de transmissions ont été relevés chez le partenaire encore séronégatif u. Le risque de transmission par acte sexuel pour le partenaire de personnes récemment infectées était 10 fois plus élevé que le risque moyen parmi la population sujette à l’étude et presque 3 fois plus élevé que chez les patients malades du sida. Ces données ont uniquement trait à des relations exclusivement stables et (jusqu’alors) hétérosexuelles. Le principal défi dans ce genre d’études consistant à trouver une quantité représentative d’infections récentes, y compris leur voie de transmission, peut être relevé grâce à l’épidémiologie moléculaire. Proliférant rapidement, le VIH a pour caractéristique de modifier très vite aussi sa substance génétique (ARN du VIH: acide ribonucléique, la substance génétique du VIH qui contient l’information génétique virale), de sorte que la génération suivante varie par rapport à la précédente. Ce processus évolutif du VIH peut se reconstruire par analyse phylogénétique. Dans un premier temps, l’information génétique des souches virales du VIH est identifiée chez un groupe de personnes. Les séquences spécifiques de segments d’ARN du VIH sont comparées entre elles au moyen de méthodes statistiques. Ces comparaisons mettent finalement en évidence les rapports de parenté entre des virus génétiquement différents. Des arbres phylogénétiques peuvent s’établir. Ceux-ci permettent une interprétation assez précise des événements ayant donné lieu à la transmission au sein d’une population donnée. La parenté proche d’un groupe de séquence du même segment d’ARN viral (cluster) permet donc de conclure, entre autres, que les virus de tel ou tel groupe ont très probablement des ascendants communs ou que les transmissions correspondantes se sont produites dans un certain laps de temps i. Truvada®: désormais pris en charge par les caisses en Suisse aussi Truvada® est une combinaison fixe de Viread® et d’Emtriva® (300/200 mg). Le médicament se prend une fois par jour en association avec d’autres médicaments Pao et al. (2005) ont déterminé les voies de transmission d’infections récentes par la méthode d’analyse phylogénétique pour un groupe de patients d’un centre de traitement de Brighton (103 personnes d’une cohorte de 1235). Les virus de 35 personnes récemment infectées (34%) ont pu se classer dans 15 clusters (de 2 à 5 personnes chacun), dont les voies de transmission devaient être liées. Cela signifie que 34% des infections récentes analysées étaient elles-mêmes dues à une infection récente o. Une étude analogue, de Brenner et al. (2007), a donné des résultats plus frappants. La parenté génétique de 593 virus individuels y a été déterminée. L’analyse a permis de grouper 293 séquences de clusters de dimensions différentes (2 à 17 individus), de sorte que 49% des infections récentes à VIH analysées se devaient inéluctablement à d’autres infections récentes p. Les résultats de cette étude mettent clairement en évidence le taux de transmission élevé pendant la primo-infection. Les auteurs en concluent que les ressources de la prévention doivent se consacrer plus à l’identification des infections à VIH récentes. Il faudrait alors, d’un côté, intervenir plus tôt en déterminant les sources d’infection (contact tracing), en facilitant les conseils à même de réduire le nombre de comportements à risque, et en favorisant le traitement d’autres maladies sexuellement transmissibles. En second lieu, ils sont d’avis qu’il faut encourager les personnes récemment infectées à contrôler leur infectiosité au moyen d’un traitement antirétroviral. Il conviendrait à cet égard de faire concorder l’intérêt public d’un côté (taux de transmission moindre) avec le bien du patient d’un autre côté a. Ces conclusions sont analysées et commentées à partir de la page 6 dans l’optique de l’Aide Suisse contre le Sida. rk contre l’infection à VIH. Alors que les substances individuelles Viread® (ténofovir-DF, inhibiteur nucléotidique de la transcriptase inverse, NtRTI) et Emtriva® (emtricitabine, inhibiteur nucléosidique, NRTI) étaient jusqu’à présent prises en charge par les caisses, ce n’était malheureusement pas le cas de Truvada®. Désormais, Truvada® aussi est pris en charge par les caisses en Suisse depuis le 1er mai. Le médicament se prend une fois par jour. Il produit les mêmes effets secondaires que les deux substances combinées. o Pao D, Fisher M, Hue S et al., «Transmission of HIV-1 during primary infection: relationship to sexual risk and sexually transmitted infections», dans AIDS, janv. 2005, 19 (1), pp. 85-90. p Brenner BG, Roger M, Routy JP et al., «High Rates of Forward Transmission Events after Acute/Early HIV-1 Infection», dans Journal of Infectious Diseases, avril 2007, 195 (7), pp. 951-959. a Brenner et al. (2007), pp. 957-958.; Pillay D, Fisher M, «Primary HIV Infection, Phylogenetics, and Antiretroviral Prevention», dans Journal of Infectious Diseases, avril 2007, 195 (7), p. 925. Swiss Aids News 3 | juin 2007 5 MÉDECINE | PRÉVENTION Contribution à la discussion: thérapie précoce comme stratégie de prévention? Bibliographie e Brenner BG, Roger M, Routy JP et al., «High Rates of Forward Transmission Events after Acute/Early HIV-1 Infection», dans Journal of Infectious Diseases, avril 2007, 195 (7), pp. 951-959. r Pillay D, Fisher M, «Primary HIV Infection, Phylogenetics, and Antiretroviral Prevention», dans Journal of Infectious Diseases, avril 2007, 195 (7), p. 925. t Office fédéral de la santé publique OFSP, Section Sida, «Dépistage du VIH et conseil initiés par les médecins», dans Bulletin 21/07, 21 mai 2007, pp. 371-373. u Branson BM, Handsfield HH, Lampe MA et al., «Revised Recommendations for HIV Testing of Adults, Adolescents, and Pregnant Women in Health-Care Settings», dans Morbidity and Mortality Weekly Report, 22 sept. 2006, 55, No RR-14 (www.cdc.gov/hiv/ topics/testing/guideline.htm). i Procédé opt-out: le test est effectué automatiquement, à moins que le client n’objecte. Le procédé opt-in est en vigueur en Suisse, c.-à-d. que le test n’est effectué qu’après le consentement éclairé du patient, c.-à-d. son souhait exprès. 6 Swiss Aids News 3 | juin 2007 L’article «Un grand nombre de transmissions du VIH se produisent pendant la primo-infection de personnes séropositives» (voir p. 4) résume les résultats de nouvelles études et présente les conclusions tirées par les chercheurs: tout d’abord, les ressources destinées à la prévention doivent se consacrer plus à l’identification des personnes récemment infectées; deuxièmement, il conviendrait de maintenir autant que possible sous contrôle l’infectiosité des personnes présentant une primo-infection. Cela se ferait idéalement au moyen de mesures centrées aussi bien sur le comportement que sur le traitement, pour reprendre les termes de Brenner et al. (2007) e et Pillay/Fisher (2007) r. Il faut tenir, en Suisse aussi, une discussion critique de ce point de vue: l’Office fédéral de la santé publique est d’avis qu’environ 30% des personnes séropositives en Suisse ne le savent pas. Et 30% à 50% des nouvelles infections en Suisse ont pour origine une personne en phase initiale de l’infection. Détection précoce... Le premier pas de cette démarche demande que le plus grand nombre de personnes infectées soit identifié le plus tôt possible. Ce souhait s’est traduit par l’année VCT 2007, au cours de laquelle de nouveaux centres de dépistage spécifiques aux groupes cibles seront créés et la procédure de test sera harmonisée. L’intensification ciblée des tests en Suisse n’a pas pour seul but d’identifier le plus grand nombre de séropositifs récents. Elle est aussi perçue comme une chance de prévention comportementale, par les conseils dispensés avant et après les tests, aux personnes courant des risques d’infection ou aux personnes ayant fait l’objet d’un diagnostic positif récent. Volontariat et consentement éclairé sont les piliers du modèle de test suisse t. Il en va autrement aux Etats-Unis. Le souhait d’identifier un plus grand nombre de personnes séropositives s’est traduit par les recommandations CDC, révisées récemment, publiées sur le test de dépistage u. Le dépistage y est recommandé comme test de routine selon la procédure opt-out i. L’élément du consente- ment volontaire du patient est considérablement restreint: l’accord écrit doit disparaître, des conseils de prévention avant et après le test ne seraient plus nécessaires. Aux Etats-Unis, il est semble-t-il question d’identifier le plus grand nombre de «sources d’infection» le plus tôt possible, même au prix d’une limitation de l’autonomie du patient. En outre, la chance de prévention est manquée. ... et thérapie précoce Comme deuxième pas, Brenner et al. demandent de dispenser un traitement combiné aux personnes récemment diagnostiquées (primoinfection), non pas pour des raisons cliniques, mais pour des raisons préventives, en ayant à l’esprit l’intérêt public. Pour autant que nous sachions, ce n’est un standard dans aucun pays encore. La discussion sur cette mesure doit encore avoir lieu, et elle n’est pas facile. A première vue, la réflexion semble logique. La thérapie permet généralement de réduire durablement la charge virale VIH, principal facteur individuel d’infectiosité. De la sorte diminue aussi la probabilité de transmission en cas de rapports sexuels non protégés. Dans l’ensemble, l’incidence baisse. Mais la réflexion ne doit pas s’arrêter là. Les points suivants doivent être considérés et demandent une réponse: Une thérapie précoce prescrite à titre préventif constitue-t-elle un avantage durable pour la santé du patient? Les informations disponibles ne suffisent pas encore à faire l’unanimité parmi les experts. Les traitements anti-VIH peuvent – malgré les profils optimisés – s’accompagner d’effets secondaires, faibles à forts, susceptibles de nuire à la qualité de vie. Pouvons-nous les imposer aux patients lorsque la thérapie n’est pas indiquée médicalement? Même en l’absence d’effets secondaires, un nombre non négligeable de personnes séropositives ressentent la seule prise quotidienne de médicaments comme une nuisance à la qualité de leur vie. La prise de médicaments demande une discipline personnelle et rappelle tous les jours l’infection. Est-ce supportable et légitime pour de simples raisons préventives? Comment faire en sorte que les personnes séropositives, en phase de primo-infection ou dans un stade précoce, entament un traitement qui ne leur garantit aucun avantage médical, mais véhicule au contraire le risque d’effets secondaires? Comment les convaincre de ne pas renoncer à un traitement plusieurs années en moyenne alors qu’elles ne présentent aucun trouble? Pour l’Aide Suisse contre le Sida, la chose est claire: la thérapie précoce à des fins préventives ne doit pas mettre en question l’autonomie personnelle du patient. Le consentement éclairé est intangible lorsqu’il est question d’un traitement médical aussi lourd de conséquences qu’une HAART. N’oublions pas que toute personne non infectée peut se protéger elle-même efficacement contre une infection à VIH! Le VIH n’est pas contagieux, mais transmissible. Comment dès lors imposer aux seules personnes séropositives d’assumer toute la responsabilité de la protection contre l’infection. Consentement éclairé signifie absence de pression visant à imposer un traitement précoce aux personnes séropositives; l’information sur les avantages et les inconvénients doit être ouverte et franche; et les personnes séropositives doivent avoir suffisamment de temps pour décider librement. Même si nous retenons le principe du consentement éclairé du patient, une seconde question reste posée. Les traitements anti-VIH reviennent à quelque 25 000 francs par an. Les thérapies ne résultant pas d’indications cliniques constituent-elles une mesure financièrement efficiente pour empêcher de nouvelles infections? Il ne faut pas oublier non plus les possibles répercussions de cette stratégie sur le modèle de prévention. La proposition de Brenner et al. tient fortement de l’Old Public Health: identifier le plus rapidement possible toutes les sources d’infection par le dépistage et les tarir le plus rapidement possible aussi au moyen de mesures thérapeutiques appropriées. Cette approche comporte le risque de voir l’entière responsabilité de la protection retomber sur les personnes séropositives, perçues dès lors uniquement comme «sources d’infection». La conséquence serait inacceptable pour une stratégie de New Public Health, qui réussit en partageant la responsabilité pour la protection contre l’infection à VIH, en misant sur des processus sociaux d’apprentissage et en favorisant la solidarité et la non-discrimination comme objectifs égaux à l’évitement de l’infection. A notre sens, la thérapie précoce ne peut se recommander comme mesure préventive avant que n’ait eu lieu une discussion approfondie de tous ces points entre les spécialistes de disciplines diverses. Personalia Le professeur Daniel Gredig a quitté ses fonctions à l’Assemblée générale du 2 juin 2007 après 12 ans au comité et 10 ans à la présidence de l’Aide Suisse contre le Sida. Pendant cette période, il s’est employé à garder le cap associatif au travers des nombreuses transformations organisationnelles et substantielles tout en maintenant la stabilité requise. Nous tenions à l’en remercier. Ruth Genner a repris la présidence. Une interview avec Daniel Gredig, sur ses dix ans à la présidence, paraîtra dans le Swiss Aids News 4 d’août 2007. Daniel Bruttin, directeur du Secrétariat de l’ASS La rédaction de Swiss Aids News aimerait connaître votre avis sur la question. Vous pouvez envoyer vos commentaires à l’adresse e-mail [email protected]. hw/lm TA LO N D E C O M M A N D E Swiss Aids News – la revue suisse spécialisée dans le VIH Je commande abonnement(s) annuel(s) aux «Swiss Aids News» à 40 CHF (27 EUR) abonnement(s) de soutien à 100 CHF (65 EUR) En plus de la «Swiss Aids News», vous apportez par votre don une précieuse contribution au travail de l’ASS. Nom/Organisation* Adresse NPA/Lieu Découpez le talon et envoyez-le à l’adresse suivante: Aide Suisse contre le Sida, CP 1118, CH-8031 Zurich *Les informations sont traitées absolument confidentiellement, et la revue est envoyée dans un emballage neutre. Les personnes en situation financière difficile ont la possibilité d’obtenir un abonnement annuel à prix réduit. Swiss Aids News 3 | juin 2007 7 SOCIÉTÉ | COMPORTEMENT À RISQUE Le serosorting est, pour les personnes séronégatives, une stratégie risquée Le concept existe depuis longtemps parmi les personnes séropositives: la cohabitation s’instaure en raison de valeurs communes partagées – et aussi parce que des rapports non protégés entre partenaires séropositifs comportent relativement moins de risques en comparaison. Or, cette logique ne vaut pas pour les personnes séronégatives. Bibliographie e Smith DM, Richman DD, Little SJ, «HIV Superinfection», dans Journal of Infectious Diseases, août 2005, 192 (3), pp. 438-444. r Strachan ED, Murray Bennett WR, Russo J et al., «Disclosure of HIV Status and Sexual Orientation Independently Predicts Increased Absolute CD4 Cell Counts Over Time for Psychiatric Patients», dans Psychosomatic Medicine, janv.-févr. 2007, 69 (1), pp. 74-80; Derlega VJ, Winstead BA, Greene K et al., «Reasons for HIV Disclosure/Nondisclosure in Close Relationships: Testing a Model of HIV-Disclosure Decision Making», dans Journal of Social and Clinical Psychology, déc. 2004, 23 (6), pp. 747-767. t Par exemple POZ Magazine, Health, Life & HIV, www.poz.com ou POZ4POZ.COM, The Official Serosorting Website, www.poz4poz.com. u Brewer DD, Golden MR, Handsfield HH, «Unsafe Sexual Behavior and Correlates of Risk in a Probability Sample of Men Who Have Sex With Men in the Era of Highly Active Antiretroviral Therapy», dans Sexually Transmitted Diseases, avril 2006, 33 (4), pp. 250-255. i Dodds JP, Johnson AM, Parry JV et al., «A tale of three cities: persisting high hiv prevalence, risk behaviour and undiagnosed infection in community samples of men who have sex with men», dans Sexually Transmitted Infections, Published Online First, 1er mai 2007, http://sti.bmj.com/onlinefirst.dtl. 8 Swiss Aids News 3 | juin 2007 Serosorting signifie que les personnes connaissant leur propre statut sérologique (positif ou négatif) aient uniquement des relations sexuelles avec des personnes de même statut. Au moyen du serosorting, les personnes séropositives peuvent avoir des rapports sexuels non protégés sans grand risque, du moins pour ce qui concerne le risque de transmission du VIH e. Elles courent toutefois le risque de contracter d’autres infections sexuellement transmissibles (IST). De telles infections peuvent avoir des effets indésirables sur l’évolution d’une infection à VIH existante, ou sur l’efficacité d’un traitement. Par contre, la révélation du propre statut sérologique (disclosure ou serodisclosure) peut constituer une influence positive sur le cours de l’inféction. En effet, le serosorting n’est pas seulement appliquée pour avoir des rapports sexuels non protégés, mais aussi parce que les personnes appartenant à ce groupe peuvent en général s’attendre à un plus grand soutien émotionnel et social qu’à l’extérieur du groupe r. Le serosorting s’entend donc aussi comme stratégie d’entraide parmi les personnes séropositives. Elle peut renforcer les relations séroconcordantes stables, et favoriser la création de plates-formes d’exclusivité sexuelle et sociale entre séropositifs t. Strictement respecté, le serosorting entre personnes séropositives peut véritablement contribuer à faire baisser le nombre de transmissions nouvelles du VIH et recèle un potentiel communautaire social. D’un autre côté, le serosorting recèle, dans ce groupe, d’autres risques d’infection que le VIH lors de rapports sexuels non protégés avec des partenaires occasionnels, et, pour finir, il ne faut pas négliger le risque sous-jacent de ghettoïsation. Pour les personnes séronégatives, le serosorting pourrait en principe apporter des avantages analogues pour la prévention d’une infection à VIH – à condition bien sûr que les partenaires soient vraiment toujours séronéga- tifs. Serosorting est équivalent à l’information et à la franchise des partenaires pour éviter la transmission du VIH. Et les deux ne sont pas toujours garanties, en particulier avec de nouveaux partenaires ou lors de rencontres éphémères. Contrairement à l’intérêt que représente pour les séropositifs la révélation de leur statut sérologique aux autres séropositifs, les personnes séropositives pourraient avoir tendance à révéler aux personnes séronégatives uniquement ce qui peut se dire dans le «contexte» surtout lorsqu’elles font la connaissance d’un nouveau partenaire séduisant/ d’une nouvelle partenaire séduisante. Et un nombre non négligeable de ceux qui se croient séronégatifs ne le sont pas en réalité. Un sondage téléphonique s’adressant à des particuliers de Seattle au printemps 2003 portait sur le comportement face au risque et la propagation du serosorting parmi les hommes homosexuels actifs. Sur 311 homosexuels interrogés, 45 (14%) ont indiqué être séropositifs, et 241 (73%) séronégatifs (la forte proportion de séropositifs s’explique par le fait que le sondage a été effectué dans des quartiers urbains à forte prévalence VIH). Parmi les séronégatifs, 73% avaient effectué un test les 12 derniers mois, et, 8%, jamais encore u. Au total, 92 séronégatifs (38%) ont déclaré avoir pratiqué le serosorting, c’est-à-dire n’avoir eu des rapports sexuels non protégés qu’avec des hommes de même statut, tandis que 22 séropositifs (49%) ont déclaré faire de même; 14 séropositifs (31%) ont déclaré avoir eu des rapports non protégés avec des séronégatifs. Dans ce groupe de transmetteurs potentiels du VIH, il faut noter en particulier que 12 d’entre eux faisaient l’objet d’un suivi médical et que 8 suivaient une HAART; 25 séronégatifs (10%) avaient eu des rapports non protégés avec au moins un homme de statut inconnu ou un homme séropositif. Ces personnes séronégatives portées sur le risque avaient en moyenne 4 fois plus de partenaires occasionnels que les séronégatifs se protégeant, quoique les personnes non testées ne se distinguent pas des testées par leur comportement. Julie Dodds et al. i ont interrogé entre 2003 et 2004, 2345 hommes homosexuels dans 50 établissements gais (bars, clubs, saunas) de Londres, de Brighton et de Manchester, et leur ont fait le test de dépistage du VIH (âge moyen de 30 ans passés); 22% des séronégatifs ont indiqué avoir eu des rapports sexuels non protégés avec un partenaire de statut inconnu au cours des 12 derniers mois. Parmi les séropositifs, 30% avaient fait de même. Sur les 2157 hommes testés, 258 (12%) étaient séropositifs et 106 d’entre eux (41%) ne le savaient pas jusque-là. Dans une étude de format similaire, MacKellar et al. o ont interrogé entre 1998 et 2000, 1701 jeunes hommes homosexuels (près de la moitié âgés de 24 à 29 ans) dans des établissements gais choisis au hasard dans 6 villes américaines et canadiennes. Les critères de participation étaient: la propre conviction d’être séronégatif, le fait d’avoir fait au moins un test de dépistage durant sa vie, d’avoir eu un ou plusieurs nouveaux partenaires sexuels les 6 mois antérieurs au sondage. Les participants ont par ailleurs effectué un nouveau test de dépistage dans le cadre du sondage. Les 1701 participants ont indiqué avoir eu des rapports sexuels avec 11 793 nouveaux partenaires les 6 mois précédents (en moyenne 6 ou 7 nouveaux partenaires par participant); 1075 hommes (63%) ont déclaré connaître leur statut sérologique, être séronégatifs, et l’avoir dit à une partie des nouveaux partenaires (4253 au total, 36%, ou presque 4 en moyenne) avant les premiers rapports sexuels; 723 (67%) de ces hommes ont déclaré lors du sondage que leur dernier test de dépistage remontait à moins d’un an – mais 80 (7,4%) se sont tragiquement révélés positifs lors du test qui a suivi le sondage. Dans le groupe des nouveaux partenaires des disclosers, 296 (7%) avaient eu des rapports sexuels avec les séropositifs qui n’étaient pas conscients de leur statut. En d’autres termes, 80 hommes séropositifs (4,7% des participants) se considéraient en bonne santé, et l’ont dit à leurs partenaires, et chacun d’entre eux avait eu des rapports sexuels non protégés avec 3 ou 4 nouveaux partenaires. Les résultats de l’étude publiée montrent clairement que la serodisclosure, tant pour ACTUALITÉ LHIVE, Organisation des personnes séropositives et des malades du sida en Suisse LHIVE s’engage à favoriser l’égalité et la solidarité entre personnes séropositives et séronégatives, à promouvoir l’information et la prévention, à encourager l’entraide et l’intégration généralisée des personnes séropositives et des malades du sida dans tous les domaines de la société. Elle les séropositifs que pour les séronégatifs, ne peut se séparer de la fonctionnalité du serosorting, et que le propre statut sérologique doit seulement être communiqué lorsqu’il est vraiment connu. Ces deux aspects, notamment la nécessité de connaître son propre statut et la révélation d’une infection à VIH font du serosorting une stratégie du management du risque sexuel, très exigeante pour deux partenaires sérodiscordants ou deux partenaires séronégatifs. Dans ces groupes, en dehors de relations stables, les partenaires sexuels doivent non seulement passer régulièrement un test de dépistage (au moins tous les 6 mois, voir tous les 3 mois en cas de grande promiscuité), mais ils doivent aussi attendre la pareille de leurs partenaires pour éviter efficacement la transmission du VIH. Si cela ne fonctionne même pas systématiquement dans l’industrie pornographique américaine, hautement professionnalisée p, c’est peut-être placer la barre trop haut de croire que le serosorting entre partenaires sérodiscordants ou séronégatifs pourrait représenter une mesure préventive efficace a. D’ailleurs, l’aspect sociopolitique selon lequel les recommandations sur le choix des partenaires n’est pas en principe l’affaire de l’Etat ou des centres de consultations antiVIH tendrait à s’inscrire en contre. En plus de préconiser le safer sex, la prévention contre le VIH devrait encourager le dépistage systématique et créer des incitations antidiscriminatoires en faveur de la révélation du statut sérologique (disclosure). Pour le conseil aux personnes séropositives, la situation est autre, mais trop ambivalente pour que le serosorting puisse se recommander officiellement. A lieu de cela, il faut attirer l’attention des personnes séropositives au moins sur les risques spécifiques de transmission d’IST les concernant. rk s’adresse aux personnes séropositives, aux malades du sida, ainsi qu’aux proches des personnes affectées ou décédées. Les particuliers et les organisations régionales de personnes séropositives ou malades du sida peuvent demander leur admission, et les personnes désireuses de soutenir le but de l’association déclarée peuvent obtenir la qualité de membre passif. Le 4 mai s’est tenue à Zurich la conférence des médias, à laquelle ont participé d’éminents représentants du système VIH/ sida en Suisse, ainsi que Roger Staub, chef de la Section Sida à l’OFSP, et le professeur Pietro Vernazza, de l’Hôpital cantonal de Saint-Gall, ainsi que Patrick Rohr (membre du comité de parrainage). L’assemblée constituante s’est tenue à Bâle le 5 mai. LHIVE, 4434 Hölstein, Tél. 061 951 22 88, www.lhive.ch, [email protected]. o MacKellar DA, Valleroy LA, Behel S et al., «Unintentional HIV exposures from young men who have sex with men who disclose being HIV-negative», dans AIDS, août 2006, 20 (12), pp. 1637-1644. p Tannen T, «Sharon Mitchell, head of the Adult Industry Medical Clinic», dans The Lancet, août 2004, 364 (9436), p. 751; New York Times, 17 avril 2004, «H.I.V. Cases Shut Down Pornography Film Industry», de N. Madigan, www.nytimes.com. a HIV-Report.de, N° 3/2006 du 1. 6. 2006; Siconolfi DE, Moeller RW, «Serosorting», dans Bulletin of Experimental Aids Treatments, Winter 2007, 19 (2) pp. 45-49, www. sfaf.org/beta. Swiss Aids News 3 | juin 2007 9 DROIT | SOLIDARITÉ Droit et discrimination L’étude du Fonds national «(Wie) wirkt Recht gegen Diskriminierung», menée sous la conduite de la Haute école spécialisée de la Suisse du nord-ouest, avec la collaboration de l’Aide Suisse contre le Sida en tant que partenaire de la pratique, examine quels sont les moyens juridiques permettant de lutter efficacement contre la discrimination en matière d’emploi et de travail e. Bibliographie e L’étude s’étend sur la période de mai 2005 à janvier 2007. Pour plus d’informations, consulter www.non-discrimination.ch. Publication: Pärli K, Gaplazi A, Suter C (2007), «Recht gegen HIV/Aids-Diskriminierung im Arbeitsverhältnis», Bern: Haupt. www.haupt.ch. r Pärli K, Müller Kucera K, Spycher S (2003), «Aids, Recht und Geld», Zurich: Rüegger, www.rueggerverlag.ch. t http://ec.europa.eu/employment_social/ news/2001/jul/directive78ec_fr.pdf 10 Swiss Aids News 3 | juin 2007 Le service de consultation juridique de l’Aide Suisse contre le Sida enregistre depuis quelques années une forte augmentation des demandes en rapport avec le thème travail et emploi. Cette hausse s’explique: grâce aux thérapies combinées antirétrovirales disponibles depuis la fin des années 1990, qui ont pour effet de stabiliser l’état de santé, les personnes avec le VIH ont pu reprendre la vie active ou alors non pas eu à quitter un emploi pour cause de maladie. L’étude du Fonds national «Aids, Recht und Geld», publiée en 2003, a cherché à savoir, au travers de nombreux sondages, dans quels domaines les personnes avec le VIH/sida étaient discriminées en Suisse. Ses auteurs sont arrivés à la conclusion, eux aussi, que les inégalités les plus nombreuses se concentraient dans le domaine du travail r. Au vu de ces résultats et expériences, une étude de suivi a été lancée sur ce thème précis et notamment sur les questions suivantes: où exactement se situent les inégalités de traitement, comment le législateur suisse y réagit-il, quelles réglementations et mesures antidiscriminatoires d’autres pays connaissent-ils, quels sont les instruments juridiques les plus efficaces pour lutter contre la discrimination de travailleurs avec le VIH/sida? Pour répondre à toutes ces questions, les auteurs ont comparé la situation en Suisse avec celle de l’UE et de quatre Etats qui connaissent déjà une législation antidiscriminatoire spécifique, à savoir l’Allemagne, le Canada, la France et la Grande-Bretagne. Il s’agit en l’occurrence de lois qui protégent les personnes handicapées ou les malades chroniques contre la discrimination. Discrimination au travail Un traitement discriminatoire peut intervenir au moment de la postulation, de la conclusion du contrat de travail, pendant les rapports de service et au terme de ceux-ci. Mentionnons p. ex. la question, injustifiée, de l’employeur au sujet du statut VIH, le refus d’embaucher une personne en raison de son infection VIH ou par crainte de restrictions en lien avec son état de santé, l’exclusion de l’assurance indemnités journalières (versement du salaire en cas de maladie), des réserves dans la prévoyance professionnelle surobligatoire, des violations de la protection des données, le mobbing, les licenciements abusifs, le licenciement pendant une absence pour maladie ou la mention du statut VIH dans le certificat de travail. Les lacunes dans le droit suisse Depuis le 1er janvier, la Suisse a une loi sur l’égalité pour les handicapés (LHand). Cette loi ne s’applique toutefois qu’aux services publics. Jusqu’à aujourd’hui, notre pays ne connaît pas de législation antidiscriminatoire dans le domaine du travail, relevant du droit privé, qui protégerait les travailleurs handicapés ou ceux dont l’aptitude au travail est restreinte pour des raisons de santé. Les dispositions de protection se trouvent disséminées dans différents articles de loi. Pour les violations de la protection des données, par exemple, l’article 27ss du code civil, ainsi que les lois fédérale et cantonales sur la protection des données s’appliquent. Pour le mobbing, ce sont l’article 328 CO (obligations de l’employeur) et pour un licenciement abusif, l’article 336 CO (protection contre les congés), qui peuvent être invoqués. Par contre, la protection contre la discrimination pendant les rapports de travail et les voies de droit pour se protéger contre un traitement discriminatoire sont lacunaires. Si elle intente action en justice pour discrimination, la personne qui n’a pas obtenu un poste ou qui a été licenciée en raison de son statut VIH-positif doit, en tant que partie demanderesse, porter la charge de la preuve. Une preuve évidemment difficile à fournir. Quant à la sanction pouvant frapper l’employeur en cause, son effet dissuasif est faible; il sera condamné tout au plus à payer six mois de salaire. Autre lacune dans le droit suisse: l’absence de protection contre le licenciement en cas d’incapacité de travailler pour cause de maladie pendant la période d’essai. Mentionnons encore le fait que l’assurance indemnités journalières, qui couvre le versement du salaire pendant la maladie, n’est pas obligatoire en Suisse. Il en découle que les assureurs peuvent exclure certains risques, et donc refuser d’assurer les personnes avec le VIH. L’analyse comparative montre que la Suisse n’atteint de loin pas le niveau de protection contre la discrimination de l’UE et des quatre pays considérés. Les réglementations dans l’UE et les Etats de comparaison Dans sa Directive 2000/78/CE, l’UE met en devoir ses Etats membres d’ancrer dans leur législation nationale une protection de large portée contre la discrimination, au moment de l’embauche, de l’engagement, pendant les rapports de travail et au moment du licenciement t. Cette directive améliore la situation en matière de charge de la preuve, sanctionne plus durement les employeurs qui se rendent coupables de discrimination, considère aussi bien la discrimination directe que la discrimination indirecte, désigne le harcèlement comme une forme de discrimination et oblige l’employeur à prendre des mesures appropriées. Cette dernière disposition signifie que l’employeur est tenu, dans le cas concret, de prendre les mesures utiles pour que les personnes handicapées soient traitées à pied d’égalité avec les autres en ce qui concerne l’accès à l’emploi, la formation et la promotion professionnelles, ainsi que les conditions de travail, la seule réserve étant que ces mesures ne donnent pas lieu à une charge disproportionnée. Les trois pays de comparaison de l’UE (Grande-Bretagne, France et Allemagne) ont intégré cette directive dans une large mesure dans leur droit national. Ils vont même plus loin dans certains domaines. Ainsi, en Grande-Bretagne, le VIH est considéré comme un handicap au sens de la Disability Discrimination Act; la personne VIH-positive est protégée par cette loi dès le moment où le diagnostic VIH-positif est établi. Toujours en Grande-Bretagne, l’inégalité de traitement de personnes avec le VIH ou atteints d’autres maladies est bannie dans le cadre des assurances collectives. C’est le cas en France également. Ce pays connaît en outre la protection contre la discrimination au sens du droit pénal et pas seulement au sens du droit du travail. Hormis la nouvelle Allgemeines Gleichbehandlungsgesetz (AGG), le dispositif antidiscriminatoire allemand comprend encore une loi sur la protection contre les licenciements et une loi sur la protection des personnes gravement handicapées. Le Canada a fait œuvre de pionnier en la matière; sa législation antidiscriminatoire a une longue tradition et a montré la voie au droit européen pour de nombreux domaines. Conclusions Le droit international met en devoir les gouvernements nationaux de prendre des mesures utiles pour éliminer les causes sociétales de la discrimination de personnes avec le VIH/sida. Le dispositif correspondant de la Suisse s’écarte en plusieurs points des dispositifs des pays de comparaison. Ces déficiences pourraient être corrigées par une nouvelle loi sur l’égalité ou par la modification des dispositions actuelles. Les auteurs de l’étude proposent une «Loi sur l’égalité des travailleurs ayant un handicap et/ou des restrictions de santé», qui s’inspire de la loi fédérale sur l’égalité entre femmes et hommes, la loi sur l’égalité des personnes handicapées et la Directive 2000/78/CE de l’UE. L’autre variante proposée est de «rapiécer» les lois individuelles en y ajoutant des dispositions ad hoc. Un catalogue de mesures, qui s’adresse aux administrations, aux assureurs, aux organisations de patients et aux partenaires sociaux, complète ces propositions sur les changements à faire au niveau du droit. cs ACTUALITÉ HIV Europe à Zurich Du 4 au 6 mai 2007, Aide Suisse contre le Sida a organisé une rencontre de HIV Europe, le réseau européen des organisations de personnes vivant avec le VIH et le sida. 24 représentants de 15 pays d’Europe y ont participé, de l’Islande à la Grèce, du Portugal à la Lituanie. La discussion a porté sur la pénalisation de la transmission du VIH, sur les restrictions d’entrée appliquées par certains pays, ainsi que la déclaration de Bremen sur le thème partenariat et responsabilité. Pour plus d’informations sur HIV Europe, consulter www.hiveurope.org. Swiss Aids News 3 | juin 2007 11 FORUM | DROIT Nous répondons à vos questions Question de Mme P. Z. La prévoyance privée pour les séropositifs J’entends régulièrement qu’il vaut la peine de se constituer un 3e pilier parce que l’AVS/AI et la caisse de pension permettront toujours moins de maintenir son niveau de vie. Pourriez-vous me donner quelques informations à ce sujet et m’indiquer les points auxquels je dois faire particulièrement attention en tant que personne VIH-positive? Réponse de Caroline Suter, docteur en droit A côté de la prévoyance publique (AVS/ AI, prestations complémentaires) et professionnelle (caisse de pension), le 3e pilier est une forme de prévoyance privée. On distingue entre le pilier 3a ou prévoyance liée et le pilier 3b ou prévoyance libre. Le pilier 3a est réservé uniquement aux personnes qui réalisent un revenu provenant d’une activité lucrative. En sont donc exclues les personnes au chômage à 100% ou qui touchent une rente AI complète. Le montant maximal pouvant être versé chaque année au titre du pilier 3a est fixé par la loi: depuis le 1. 1. 2007, il est de 6365 francs pour les personnes salariées assurées dans le cadre du 2e pilier et de 31 824 francs pour les personnes sans prévoyance professionnelle, mais au maximum 20% du revenu de l’activité lucrative. L’avoir du pilier 3a sert exclusivement à la prévoyance vieillesse. Le cotisant ne paie pas d’impôt sur cet avoir et les versements qu’il fait peuvent être déduits du revenu imposable. Par contre, une fois arrivé à échéance, l’avoir du pilier 3a est imposé comme un revenu. Le désavantage de la prévoyance liée est que le cotisant ne peut prélever cet argent que cinq ans au plus tôt avant la retraite, à quelques exceptions près (p. ex. en cas d’invalidité totale au sens de la loi fédérale sur l’assurance invalidité lorsque le risque d’invalidité n’est pas couvert, en cas de dé- 12 Swiss Aids News 3 | juin 2007 part définitif à l’étranger ou pour financer la construction d’un propre logement). Il existe deux sortes de pilier 3a: le compte de prévoyance (solution bancaire) et la police de prévoyance (solution assurance). La police de prévoyance: l’assureur posera des questions sur la santé et pourra refuser de conclure une police en cas de maladie préexistante ou de disposition à la maladie (le VIH constituant un tel cas). Le compte de prévoyance: la banque ne pose pas de questions sur la santé. Cette solution a encore l’avantage que l’on peut suspendre ou réduire ses contributions en cas de difficulté financière, contrairement à la police de prévoyance qui exige le versement annuel d’un montant fixe. D’un autre côté, la police de prévoyance couvre également des risques de sinistre et inclut généralement une assurance pour cas de décès. Le pilier 3b couvre toutes les autres formes de prévoyance privée, du carnet d’épargne à l’assurance vie liée à des fonds. Cette prévoyance est indépendante du statut d’activité et l’argent qui y est versé peut être retiré en tout temps. Toujours est-il que le pilier 3b ne présente pas d’avantages fiscaux. Ici encore: en cas de maladies préexistantes, une solution assurance n’est en principe pas possible. Nous vous recommandons dans tous les cas de lire soigneusement les conditions générales d’assurance. Les bases légales relatives au 3e pilier sont fixées dans la loi fédérale du 17 décembre 1993 sur le libre passage dans la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (LFLP, www.admin.ch/ ch/f/rs/c831_42.html) et dans l’ordonnance du 13 novembre 1985 sur les déductions admises fiscalement pour les cotisations versées à des formes reconnues de prévoyance (OPP 3, www.admin.ch/ch/f/rs/c831_ 461_3.html). Vue d’ensemble sur les formes de prévoyance du 3e pilier Pilier 3a (solution bancaire) Salariés et indépendants assujettis à l’impôt en Suisse, prévoyance vieillesse, avantages fiscaux, sans réserve en cas de VIH ou d’autres maladies préexistantes, contributions limitées à Fr. 6365.– au max. par année, versement du capital en règle générale au plus tôt 5 ans avant la retraite. Pilier 3a (solution assurance) Salariés et indépendants assujettis à l’impôt en Suisse, prévoyance (vieillesse, invalidité, décès), avantages fiscaux, avec réserve en cas des maladies préexistantes, exclusion en cas de VIH, contributions limitées à Fr. 6365.– au max. par année, versement du capital en règle générale au plus tôt 5 ans avant la retraite. Pilier 3b Tous, sans questionnaire de santé/sans réserves pour solution bancaire, avec questionnaire de santé/exclusion en cas de VIH pour solution assurance, montant des contributions libre, capital librement disponible. Question de Monsieur S. H. Prestations d’assistance pour Suisses de l’étranger Je vis en Amérique du Sud depuis quelques années déjà. Je me trouve actuellement dans le besoin et ne suis plus en mesure de subvenir à mes besoins. Que puis-je faire? Existe-t-il un moyen d’obtenir une assistance financière de Suisse? Réponse de Caroline Suter, docteur en droit Les ressortissants suisses qui tombent dans le besoin à l’étranger ne sont pas entièrement abandonnés à leur sort: ils peuvent, à certaines conditions, bénéficier d’une aide financière en vertu de la loi fédérale du 21 mars 1973 sur l’assistance des Suisses de l’étranger (LASE). Sont considérés comme Suisses de l’étranger les ressortissants suisses qui séjournent depuis trois mois au moins à l’étranger, ou qui y ont élu domicile même si la durée de leur séjour est inférieure à trois mois. Une réglementation spéciale s’applique aux doubles nationaux: la Confédération ne leur accorde une aide que s’il est vérifié qu’ils entretiennent nettement moins de rapports avec l’Etat de résidence qu’avec la Suisse. A défaut de quoi, c’est l’Etat de résidence qui est compétent. La Confédération prête assistance au Suisse de l’étranger qui ne peut plus subvenir dans une mesure suffisante à son entretien par ses propres moyens, par une aide de source privée (p. ex. soutien de parents) ou par des prestations de l’Etat de résidence. Cette assistance peut se traduire par une aide sur place ou par la prise en charge des frais du retour en Suisse. C’est l’Office fédéral de la justice qui décide de la nature et du montant de l’aide sur la base du dossier du requérant. Par contre, il n’est pas possible de demander des prestations d’assistance en vertu de la LASE pour se refaire une vie à l’étranger. Selon un arrêt du Tribunal fédéral de 2002, une aide financière n’entre en ligne de compte que si la personne est intégrée dans sa nouvelle patrie et y a construit une existence avant de tomber dans l’indigence. Pour motiver son jugement, le TF a retenu qu’il était inconciliable avec l’esprit de l’aide sociale de faire bénéficier de prestations d’assistance une personne dont l’existence semble assurée en Suisse et qui tombe dans l’indigence, dans un horizon-temps imprévisible, du seul fait de son départ à l’étranger. Dans un tel cas, la personne sera invitée à rentrer en Suisse et les frais du retour pris en charge. Au cas où un retour aurait pour effet de rompre des liens familiaux noués dans la nouvelle patrie, la décision sera reconsidérée. Conférence nationale sur les infections sexuellement transmissibles (IST) Le 30 août, l’Aide Suisse contre le Sida organise à Berne une Conférence nationale sur les IST Le bénéficiaire est tenu de rembourser l’aide reçue dès qu’il est en mesure de le faire. avec le concours de PLANeS, l’association faîtière des centres de consultation en planning familial, grossesse, sexualité et éducation sexuelle, et avec le soutien de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). La demande d’aide doit être soumise à la représentation compétente de la Suisse dans l’Etat de résidence (ambassade ou consulat) à l’attention de l’Aide sociale pour les Suisses de l’étranger (ASE). Le requérant devra fournir des renseignements complets et corrects, notamment sur sa situation en matière de revenus et de fortune. En règle générale, le traitement de la demande ne prend que quelques jours. Dans les cas urgents, la représentation à l’étranger peut accorder une avance immédiate. Le bénéficiaire est tenu de rembourser l’aide reçue dès qu’il est en mesure de le faire. Toutefois, lorsque des circonstances le justifient, l’Office fédéral de la justice peut renoncer à la totalité ou à une partie du remboursement. La journée s’adresse aux conseillères et aux conseillers en matière d’infection à VIH et d’IST travaillant dans les antennes régionales de l’ASS, dans les centres de consultation PLANeS ou comme sexopédagogues. La rencontre a deux buts: informer sur les aspects que doivent connaître les conseillers dans l’exercice de leur fonction et instituer un modèle de consultation unitaire par groupe cible. De brefs exposés sont prévus, tout comme des ateliers à l’intention de certains groupes cibles, et un podium avec la participation de spécialistes du terrain. Des spécialistes renommés tels que le docteur Beat Helbling, médecin chef au Stadtspital Waid de Zurich (hépatite), le docteur Severin Läuchli, chef de la clinique dermatologique du CHU de Zurich (IST dans une optique médicale), le docteur Nicola Low, chargé de cours à l’Institut bernois de médecine préventive et sociale (épidémiologie), ainsi Pour de plus amples informations sur les prestations d’assistance accordées aux Suisses de l’étranger, vous pouvez consulter le site de l’Office fédéral de la justice, www.bj.admin.ch/bj/fr/home/themen/migration/sas.html. que le professeur Pietro Vernazza, spécialiste en infectiologie et médecin chef à l’Hôpital cantonal de Saint-Gall (primo-infections à VIH et notification aux partenaires) ont déjà confirmé leur participation. Les ateliers seront dirigés par des praticiens confirmés. Le podium sera animé par Roger Staub, chef de la Section Sida à l’OFSP. Les prospectus et les formulaires d’inscription seront envoyés dans le courant de juillet. Les inscriptions seront alors ouvertes. Vous pouvez toutefois noter aujourd’hui déjà le 30 août 2007, 10 à 17 h, dans vos agendas. Swiss Aids News 3 | juin 2007 13 INTERVIEW «Primauté de l’être humain dans sa globalité» Depuis 10 ans, Andrea Klausberger et Maya Kappeler mettent en contact dans toute la Suisse des couples de même sexe et des personnes séropositives à la recherche de partenaires. d’accord, la personne en question reçoit en même temps des informations vous concernant et votre lettre. souvent l’expérience, et j’apporte l’aide nécessaire à mes client(e)s pour que tout finisse bien en fin de compte SAN: Dois-je déjà donner un numéro de téléphone et une adresse? SAN: La recherche de partenaires pour des personnes séropositives constitue-t-elle un défi particulier? SAN: Madame Klausberger, comment fonctionne l’aide à la recherche de partenaires, lorsqu’une personne séropositive s’adresse à vous? AK: Non, ce premier pas reste anonyme. Les deux personnes reçoivent uniquement les coordonnées de l’autre lorsqu’elles souhaitent toutes deux un contact personnel. Vous pouvez alors prendre rendez-vous ensemble. Andrea Klausberger: Exactement de la même manière que pour les autres personnes qui viennent nous voir à la recherche de partenaires. J’accorde la plus haute importance à l’entretien personnel. Je désire tout d’abord connaître votre personnalité et vos souhaits. Je vous invite ensuite à écrire une lettre à votre futur(e) partenaire, dans laquelle vous pouvez vous présenter et expliquer ce que vous attendez d’un(e) partenaire. Nous choisissons ensemble quelques photos de vous, qui feront partie de votre dossier de recherche. SAN: Posez-vous aussi des questions sur l’état de santé des personnes séropositives et sur les circonstances dans lesquelles elles ont contracté l’infection? AK: Pour ce qui nous concerne, ainsi que nos clientes et nos clients, il est uniquement important de savoir si la personne a contracté l’infection à VIH par le partage de seringues. Il faut absolument que je sache si une personne a été ou bien est encore dépendante de drogues dures. SAN: Et comment vais-je faire la connaissance d’une personne qui me convient? AK: Une fois que le dossier est complet, je vous fais une proposition à partir de mon fichier clientèle. Si vous êtes 14 Swiss Aids News 3 | juin 2007 «Il faut généralement plusieurs tentatives pour réussir.» SAN: Tout marche et nous nous trouvons sympathiques? AK: La plupart du temps, la première fois ne donne rien. C’est comme dans la vie de tous les jours: nous voyons beaucoup de monde; certaines personnes nous plaisent, mais au moment d’engager la conversation et de mieux se connaître, ce n’est pas toujours le coup de foudre. SAN: Mais si une personne me plaît sur dossier, je la trouverai certainement sympathique, non? AK: Parfois, tout dépend de vos attentes. Les hommes en particulier s’intéressent presque toujours au physique d’abord. Ils cherchent des partenaires séduisant(e)s, aussi jeunes que possible. Et vous comprenez que cela ne peut pas marcher pour tout le monde. Pour les femmes, ce n’est pas très différent: elles regardent d’abord la profession, la taille ou le prestige possible qu’apporte un partenaire potentiel. Chacun doit souvent revenir sur terre. Il faut alors une seconde tentative, et une troisième. Il faut s’y attendre. Par contre, vous apprenez ainsi à adapter vos attentes à la réalité. J’en fais AK: Pas vraiment. Mais le problème est tout de même quantitatif: comme seul un faible pourcentage de la population est séropositive, je n’ai qu’un nombre limité de personnes intéressées dans mon fichier. Les délais d’attente peuvent donc être plus longs avant que je ne puisse faire une bonne proposition. Mais le travail de médiation est en soi le même que pour tout le monde. Dans ce cas aussi, il faut voir l’être humain dans sa globalité et assister les partenaires potentiels durant le processus évolutif que représente l’expression de leurs souhaits. SAN: Madame Klausberger, merci de ce très intéressant entretien. Unions et partenaires du cœur pour personnes séropositives 9402 Mörschwil Tél. 071 866 33 30 www.unions-partenaires.ch OPINION | ROMANDIE Séropositive, Elisa pourrait être privée de l’assurance invalidité En 1989, Elisa*, étudiante, vit chez ses parents. A 23 ans, on lui apprend qu’elle va mourir du sida. «Les médecins étaient maladroits, pas préparés pour annoncer ça.» Son ami, hospitalisé, ne lui a rien dit. «On pense qu’il savait.» On n’en est pas sûr. Elisa se sent condamnée. Ses parents sont sous le choc. Le sens de sa vie s’effrite. Entre quarante heures de cours hebdomadaires, neuf heures d’«appoint» comme caissière de supermarché et les sorties fréquentes pour oublier le virus et vivre sa jeunesse avec des amis à qui elle n’ose confier son fardeau, la dépression s’immisce. En 1992 pourtant, elle décroche son diplôme et entame une activité professionnelle à plein temps. Elle tiendra un an. Avant de passer, vidée, par la case chômage. «J’avais perdu toute ambition professionnelle», lâche la jeune femme. «On me disait que j’allais propager la mort.» A cette époque, Elisa ne suit pas de traitement pour contenir l’action du virus: ses bilans sanguins sont suffisamment bons. Mais au niveau psychologique, c’est une autre histoire. «Avant chaque contrôle, j’étais face à un dilemme: mon taux de virémie avait-il augmenté? Je savais que les médicaments provoquaient des dégâts, et qu’on mourait quand même du sida. Allais-je en prendre le moment venu?» Deux ans plus tard, enceinte, Elisa est traitée à l’antirétroviral AZT. Son désir de garder l’enfant est traqué par la stigmatisation sociale. «On me disait que j’allais propager la mort.» Tandis que les pressions pour qu’elle avorte se multiplient, Elisa tient bon. Le soulagement arrive six mois après la naissance du bébé: «Séronégatif. Ce fut comme si, elle et moi, on renaissait en même temps.» Encore faut-il qu’un employeur ferme les yeux sur le trou de dix ans creusé dans son CV. Après son congé maternité, la jeune mère se retrouve en arrêt maladie. Son médecin lui propose alors de recourir à l’assurance invalidité (AI). Elle s’y oppose, en comptant sur des petits boulots. «Parce qu’être à l’AI, c’est socialement dévalorisant.» Psychiquement fragilisée, seule avec son enfant, elle revient cependant sur sa décision: «Pour me déculpabiliser face au regard des proches, j’ai pris cela comme une chance de pouvoir me consacrer à l’éducation de ma fille.» Sa demande AI est acceptée en 1996. Au même moment, son état de santé l’oblige à commencer une trithérapie aux effets secondaires très violents. «En un mois, ce fut l’effet d’une bombe atomique: je ne dormais plus, je ne mangeais plus, je ne pouvais plus faire mes courses. Ma fille n’avait pas deux ans et ma situation était catastrophique. J’étais à bout.» Après une hospitalisation d’une semaine en unité psychiatrique, Elisa retourne chez elle munie d’antidépresseurs. Ses nouveaux antirétroviraux provoquent eux aussi des effets désastreux. «Je ne passais pas une demi-heure sans aller aux toilettes. Comment imaginer travailler dans ces conditions?» Des hallucinations Les traitements changent, suivis d’un arrêt thérapeutique de deux ans. Mais la qualité de vie d’Elisa reste précaire. En 2003, elle doit se soumettre, deux mois durant, à une deuxieme hospitalisation pour décompensation psychotique. «J’avais des hallucinations mystiques, suivies d’angoisses monstrueuses.» Aidée par sa famille, la jeune femme a réussi à passer le cap. Aujourd’hui, avec une charge virale quasiment nulle et en l’absence de maladie opportuniste, Elisa est une «rescapée du sida». Elle a retrouvé un équilibre psychique, tout en restant très vulnérable. Elle effectue quatre heures de bénévolat par semaine pour une association. Sa «bouée», dit-elle. Retravailler à mi-temps? «En théorie, c’est possible pendant deux ans, avec une alternative de retour intégral à l’AI.» En pratique, Elisa aurait à choisir entre un travail non qualifié, qui risque d’être peu stimulant et très fatiguant, et une réinsertion professionnelle, autrement dit des cours dans le domaine de sa formation initiale. «Le problème, c’est qu’avec l’arrivée des nouvelles technologies, ma formation de base est complètement dépassée...» Encore faut-il qu’un employeur ferme les yeux sur le trou de dix ans creusé dans son CV. Et c’est surtout sans compter une fatigue chronique, que le repos ne coupe pas, et qui transforme la plus petite tâche en labeur épuisant. «Les gens peinent à comprendre qu’une simple vaisselle m’oblige à faire une pause.» Tous les deux ou trois ans, Elisa et son médecin doivent remplir un questionnaire pour réévaluer son besoin de prise en charge par l’AI. Dernièrement, le praticien l’a avertie des éventuels effets en cas d’acceptation de la prochaine révision législative: «Attendez vous à ce que, d’ici deux ans, on vous déclare apte au travail.» Fatigue invalidante ou pas. «Tant que la virémie est sous contrôle, la santé d’une personne séropositive est considérée comme bonne», explique Elisa. Pause et gorgée de jus d’orange. «Il y a dix-sept ans, quand on m’a dit que ma vie était finie, toute perspective professionnelle et familiale s’est envolée. Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’en me renvoyant <autravail-comme tout-le-monde>, on fait l’impasse sur mon vécu.» Corinne Aublanc, journaliste, «Le Courrier» * Prénom d’emprunt. Swiss Aids News 3 | juin 2007 15 M A N I F E S TAT I O N S Aargau Selbsthilfegruppe von HIV-Betroffenen Jeden 2. Dienstag, 19 Uhr • Aids-Hilfe Aargau Entfelderstrasse 17, 5001 Aarau Tel. 062 824 44 50, Fax 062 824 44 09 www.aidshilfeaargau.ch Basel Happy Hour 1-mal im Monat, 18–20 Uhr Anfragen zu Daten an: [email protected] oder Tel. 061 685 25 03 www.ahbb.ch Massage Nach Voranmeldung • Aids-Hilfe beider Basel Carla Schuler Clarastrasse 4, 4058 Basel Tel. 061 685 25 00, Fax 061 685 25 01 www.ahbb.ch Bern Treffpunkt für HIV-Positive und Nahestehende jeweils 19.30 – 21.30 Uhr Anfragen zu Daten an: [email protected] oder Tel. 031 390 36 36 • Aids-Hilfe Bern, Thomas Bögli Monbijoustrasse 32, 3001 Bern Tel. 031 390 36 36, Fax 031 390 36 37 www.ahbe.ch Genève «portes ouvertes» hebdomadaires Tous les mercredis de 19 à 21 h 30, accueil convivial, entrée libre, sans inscription Femmes vivant avec le VIH/sida Tous les derniers jeudis du mois Accueil, rencontre, discussions entre femmes, de 17 à 20 h Le «Six» Un lieu d’accueil et de soutien réservé aux personnes vivant avec le VIH/sida. • Groupe Sida Genève 17, rue Pierre-Fatio, 1204 Genève Tél. 022 700 15 00, fax 022 700 15 47 www.groupesida.ch +Ensemble Hommes gays séropositifs et couples gays sérodifférents, les 1er et 3e lundis du mois, de 20 h 30 à 22 h 30, entrée libre • Dialogai, 11-13, rue de la Navigation 1211 Genève, tél. 022 906 40 40 www.santegaie.ch 16 PVA Accueil: tous les lundis de 17 à 21 h, tous les mardis et vendredis de 15 à 18 h Peinture thérapeutique avec Laure Vetois Tous les mardis de 14 à 17 h Atelier couture Tous les mercredis de 14 à 17 h Groupe de paroles Une fois par mois selon le programme Atelier santé sexuelle Sur RdV, prendre contact avec le secrétariat • PVA Genève 35, rue des Pâquis, 1201 Genève Tél. 022 906 40 30, fax 022 906 40 33 www.mypage.bluewin/pva Graubünden Perspektiven Plus Begleitete Gesprächsgruppe • Aids-Hilfe Graubünden Fachstelle für Prävention und Beratung Lürlibadstrasse 15, 7000 Chur Tel. 081 252 49 00, www.aidshilfe-gr.ch Luzern «positiv» leben Für alle Menschen mit HIV Am ersten Di des Monats 17.30–19 Uhr Abendessen, 19–20.30 Uhr Fachaustausch, Diskussion, Vortrag etc. Der Abendtisch findet an neutralem Ort statt und ist drogenfrei • Aids Hilfe Luzern Marlies Michel/Christoph Hennig Tel. 041 410 69 60 [email protected], [email protected] St. Gallen HIV aktiv leben Treff für Menschen mit HIV/Aids Immer am 1. Samstag im Monat (wenn möglich) Tel. 071 534 18 67, Conny [email protected] oder • Fachstelle für Aids- und Sexualfragen Tel. 071 223 68 08, Pius Widmer [email protected], www.hivnet.ch/ahsga Thurgau Treff Einmal monatlich Mittwochabend 19 Uhr, Anfragen und Anmeldungen unter: 052 722 30 33 oder [email protected] • Fachstelle Aids und Sexualpädagogik TG Zeughausstrasse 16, 8500 Frauenfeld Tel. 052 722 30 33, Fax 052 720 46 33 www.aidshilfe.ch Zürich HIV-Treff der Zürcher Aids-Hilfe Gemeinsames Abendessen 1-mal monatlich, Leitung: Bruno Meury 6. Juli 2007 Öffnungszeiten: 19–23 Uhr Begegnungszentrum, Universitätstrasse 42 Wegbeschreibung: Tram 9 oder 10, Haldenbach. Das Lokal ist nicht angeschrieben. • Zürcher Aids-Hilfe Birmensdorferstrasse 169, 8003 Zürich Tel. 044 455 59 00, Fax 044 455 59 19 www.zah.ch HIV-Mittagstreff 14-täglich, immer am Dienstag ab 12 Uhr 3. Juli, 17. Juli, 31. Juli, 14. Aug., 28. Aug. Spaziertreff Im Anschluss an den HIV-Mittagstreff, ca. 13.30–16.30 Uhr Begleitete Gesprächsgruppe Für HIV-infizierte und aidskranke Männer Jeden 2. Montag, 11.15 Uhr Frauengruppe Für positive Frauen Daten auf Anfrage. Leitung: Christine Scholer Massage und Körperarbeit Mit Claudia Bisang, für HIV-positive Frauen und Männer, nach Voranmeldung, Tel. 079 659 66 78 [email protected] Elterngruppe für HIV-positive Frauen/Männer Daten auf Anfrage Leitung: Lucia Meier, Tel. 044 255 90 55 Begegnungszentrum, Universitätstr. 42, 8006 ZH • Ökumenisches Aids-Pfarramt Universitätstrasse 46, 8006 Zürich Tel. 044 255 90 55, Fax 044 255 44 10 www.aidspfarramtzh.ch Aide Suisse contre le Sida Conférence nationale sur les infections sexuellement transmissibles (IST) Jeudi, 30 août 2007, de 10 à 17 h Rapport en ce n° de la SAN, p. 13 • Aide Suisse contre le Sida CP 1118, 8031 Zurich Tél. 044 447 11 11 Fax 044 447 11 12 www.aids.ch