Extrait N°1 L`aveu (extrait d`une nouvelle de Maupassant elle

Transcription

Extrait N°1 L`aveu (extrait d`une nouvelle de Maupassant elle
Extrait N°1
L'aveu (extrait d'une nouvelle de Maupassant elle-même tirée de : Contes du jour et de la nuit /
(1885)
Quels sont les éléments du réalisme dans cette nouvelle ?
– les personnages : leur condition, leurs noms, la façon dont ces femmes parlent (le narrateur
« mime » dans son écriture la façon de parler des paysans normands. Ex : « J'crais ben que
oui. » « Te v'là grosse ».)
–
La scène décrite : c'est une scène de la vie quotidienne : la traite des vaches. Elle est décrite
dans toute sa crudité : violence des rapports avec le bétail (mère et fille donnent des coups
de sabot aux vaches pour les faire lever), violence des rapports entre la mère et la fille (la
mère injurie la fille, la traite de « salope », elle la bat)
–
Le thème : être fille-mère était un véritable drame social au 19ème siècle. Beaucoup
d'écrivains réalistes se sont emparés de ce thème.
Quels sont les éléments qui transcendent ce réalisme, qui nous montrent que Maupassant
organise son récit pour le rendre très percutant, quitte à forcer un peu le trait (et donc à
s'éloigner de l'objectivité de surface) ?
En fait, le récit prépare l'aveu de la fille, et ceci dès la description initiale qui insiste sur l'abondance
(« un grand manteau », « une interminable ligne »), la fécondité de la terre (cf la métaphore « le
ventre de la terre »), des bêtes (les pis des vaches gonflés de lait)
De même la brutalité de la lumière (« une flamme éblouissante » prépare la brutalité de la mère.
Le narrateur ne manque pas une occasion de souligner l'animalité des deux femmes qui parlent
peu,se mettent à genoux, sont alourdies par le lait comme les vaches l'étaient auparavant.
Conclusion
Le réalisme n'est pas la réalité. Pour faire vrai, Maupassant multiplie les « effets de réel » : nom des
personnages, scène de la vie quotidienne, dialogues vraisemblable en « version originale
normande ».
Mais d'un autre côté, les descriptions signifient toujours plus qu'on ne le croit au départ, des réseaux
lexicaux, thématiques tissent la trame du texte.
Les réalistes sont des illusionnistes : ils donnent l'illusion du réel, mais ils construisent une
sorte de 'concentré de réel', plus fort que lui.