Assurance responsabilité civile des dirigeants (Directors
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Assurance responsabilité civile des dirigeants (Directors
Assurance responsabilité civile des dirigeants (Directors’ & Officers’ Liability/D&O) L’assurance responsabilité civile des dirigeants est également d’origine anglo-saxonne; elle est bien acceptée en Suisse de nos jours. Elle protège d’une part les actionnaires contre la perte de valeur de leur placement en capital et, d’autre part, les cadres contre les prétentions des propriétaires de l’entreprise. Ce second point est aujourd’hui un motif fréquent de conclusion d’une telle couverture. Ce faisant, ces personnes protègent leur patrimoine privé contre des prétentions éventuelles à leur égard. L’assurance responsabilité civile des dirigeants accorde une couverture pour le cas où une personne assurée est attaquée – sur la base de dispositions de responsabilité civile légale – pour un dommage pécuniaire issu d’une violation d’obligation dans l’exercice d’une activité assurée. Les personnes assurées sont des membres du conseil d’administration, de la direction et des organes de fait. Les exclusions les plus importantes Font partie des exclusions les plus importantes l’exclusion des prétentions de gros actionnaires et des prétentions internes. L’exclusion des prétentions de gros actionnaires («major shareholder exclusion») peut fréquemment être éliminée – avant tout dans les plus petites entreprises – ou être confinée à des opérations dans lesquelles le gros actionnaire codétermine, dont il avait connaissance ou qu’il a approuvées ultérieurement. L’exclusion de prétentions internes («insured versus insured exclusion») ne s’applique aujourd’hui, normalement, qu’aux prétentions invoquées dans les pays de droit commun (common law; avant tous les pays anglophones). Dans le cas normal, les prétentions issues de l’administration de caisses de pension sont également exclues. Cette exclusion peut et doit souvent être éliminée, puisque des collaborateurs ou des membres de la direction doivent très souvent endosser la fonction d’administrateurs dans des institutions de prévoyance. Dans les caisses de pension plus importantes, organisées sous forme de fondations, une assurance responsabilité civile de conseil de fondation est fréquemment conclue séparément. Assurance responsabilité civile des dirigeants (Directors' & Officers' Liability/D&O) Mars 2012 Dans l’assurance responsabilité civile des dirigeants également, les amendes, charges sociales et impôts sont exclus de la couverture. Il est aujourd’hui d’usage de n’exclure de la couverture que la détérioration volontaire. En d’autres termes, les dommages occasionnés par négligence grave sont couverts. Il est également courant d’exclure des prétentions déjà connues par une personne assurée lors de la conclusion de l’assurance, ou qui étaient en suspens («prior and pending litigations exclusion»). De même, des prétentions invoquées en liaison avec la faillite d’une entreprise sont fréquemment exclues. Cette exclusion peut le plus souvent être éliminée. A ce sujet, la question de la revendication temporelle est plus importante, puisque la couverture s’éteint automatiquement lorsqu’une faillite est déclarée. Il est important qu’il existe une couverture ultérieure pour les prétentions invoquées avant la déclaration de faillite. Extensions de couverture Les extensions de couverture pouvant être incluses dans l’assurance responsabilité civile des dirigeants ont un caractère intéressant. L’extension la plus importante nous vient également des Etats-Unis et concerne les droits des collaborateurs découlant des rapports de travail («employment practices liability») pour: • • • • • • • • • Dissolution infondée des rapports de travail Renseignements personnels erronés Discrimination ou harcèlement dans l’occupation et la profession Omission d’engagement ou de promotion Discipline Empêchement dans la carrière professionnelle Appréciation erronée Violation de la sphère privée (harcèlement sexuel) Stress psychique Les collaborateurs sont également considérés comme des personnes assurées dans le cadre de cette extension de couverture. Elle est également importante en Suisse, car des prétentions dans ces domaines sont de plus en plus fréquemment invoquées et jugées devant les tribunaux. Lorsqu’une personne assurée endosse une fonction dirigeante dans une autre société, ces mandats dans des sociétés tierces doivent être coassurés expressis verbis. Cette extension de couverture est Assurance responsabilité civile des dirigeants (Directors' & Officers' Liability/D&O) Mars 2012 appelée «outside directorship» (ODL) et les mandats doivent être énumérés individuellement. L’activité en tant que trustee, protector, membre d’un conseil de fondation ou d’administration, ou mandataire général de sociétés (contrôle et direction suprême de sociétés) est particulièrement importante pour les gérants de fortune. L’accomplissement de tâches actives de direction dans les sociétés opérationnelles (gestion d’entreprise commerciale) est exclu. Lorsque des mandats soumis à déclaration entraînent un risque accru, cela se reflète normalement dans la conception des primes. D’autre part, la protection juridique pénale, les frais de défense dans une procédure d’instruction et les frais de rétablissement de la réputation peuvent être assurés. Il est possible d’assurer également la protection juridique dans des procédures fiscales et des procédures relatives aux cotisations d’assurances sociales. Les extensions de couverture jouent un rôle très important en rapport avec la couverture temporelle, qu’il s’agisse de risques antérieurs ou de couverture ultérieure lors de l’extinction de la couverture ou du départ de cadres dirigeants. Assurance responsabilité civile des dirigeants (Directors' & Officers' Liability/D&O) Mars 2012