Le besoin fondamental de l`homme de respirer

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Le besoin fondamental de l`homme de respirer
Lycée Technique pour Professions de Santé
Année scolaire 2009-2010
N°1
Le besoin fondamental de
l’homme de respirer
Rédaction: DOURSON Anne-Marie, HAMEN Brigitte 2007-2008
Adaptation: HAMEN Brigitte, KLEIN Nicole 2008-2009
KLEIN Nicole 2009-2010
COSPI 12e SI 2009-2010 – BF respirer
1
Table des matières
1.1.
Définition du besoin
1.2.
Importance du besoin
1.3.
Prérequis
1.4.
La respiration
Signes de satisfaction/insatisfaction
Surveillance de la respiration
1.5.
Le pouls
Signes de satisfaction/insatisfaction
Surveillance du pouls
1.6.
La tension artérielle
Signes de satisfaction/insatisfaction
Surveillance de la tension artérielle
1.7.
Satisfaction/insatisfaction du besoin/facteurs favorisant:
document de synthèse
1.8.
Recueil d’informations : questionnaire/exemples
1.9.
Vocabulaire : A/F/L
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1.1. DEFINITION
C’est la nécessité pour chaque individu d’approvisionner ses cellules suffisamment
d’oxygène grâce à la fonction respiratoire (apport gazeux, ventilation, diffusion) et à la
fonction cardiocirculatoire (circulation sanguine).
Ce besoin traite donc les paramètres suivants :
- la respiration
- les pulsations
- la tension artérielle
1.2. IMPORTANCE DE CE BESOIN
La respiration et la circulation sanguine sont des fonctions vitales pour l’organisme humain.
La respiration, les pulsations et la tension artérielle font partie de ce qu’on appelle les signes
vitaux. Les valeurs normales peuvent varier suite à un effort physique, des émotions ou elles
peuvent être liées à une pathologie. Cette surveillance constitue donc un aspect important
de la surveillance d’un malade.
La surveillance de ces paramètres ne requiert pas de prescription médicale. Par
conséquent, il revient à l’infirmière de savoir quand prendre les paramètres et à quelle
fréquence. Elle doit savoir juger les valeurs obtenues et prendre les mesures nécessaires
dans le contexte de son champ de responsabilité.
Des perturbations graves de ces fonctions, p.ex une forte dyspnée, un pouls rapide, une
tension artérielle élevée, provoquent chez le malade de l’angoisse, car il sent sa vie en
danger. La personne soignante doit donc faire preuve de sensibilité et de soutien.
1.3. PREREQUIS
Anatomie-physiologie de l’appareil respiratoire, de l’appareil circulatoire = coeur et vaisseaux
sanguins (voir BIOHU)
Appareil respiratoire : anatomie de voies respiratoires inférieures, mécanique de la
Respiration, échanges gazeux, régulation de la respiration.
Coeur :
anatomie du coeur, voies sanguines, cycle cardiaque (systole/diastole)
Appareil circulatoire : grande et petite circulation, débit cardiaque - la pression sanguine et
résistance, régulation
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1.4. LA RESPIRATION
Signes de satisfaction/insatisfaction
 La respiration normale, appelée eupnée, est régulière, à intensité égale; elle se fait
sans bruits et sans odeurs.
Des perturbations respiratoires accompagnent les maladies respiratoires, cardiaques et
circulatoires, ainsi que métaboliques.
Une observation de la respiration est nécessaire:
•
•
•
•
•
•
•
•
lors d’une nouvelle admission
en cas de troubles respiratoires
en cas de troubles cardiaques
lors de l’administration d’oxygène
en cours d’anesthésie et après
lors de l’administration de médicaments ayant un effet dépressif au niveau de la
respiration (opioïdes)
auprès de bénéficiaire de soins inconscients
en cas de ventilation mécanique, ainsi qu’après extubation.
Les paramètres suivants font partie de l’observation de la respiration:
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
le type respiratoire
la fréquence respiratoire
l’intensité respiratoire
le rythme respiratoire
les bruits respiratoires
l’odeur respiratoire
la toux et les expectorations
la dyspnée
la cyanose
la saturation du sang en oxygène (SaO2)
les mouvements respiratoires
l’état général du bénéficiaire de soins
la consommation de tabac
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LE TYPE RESPIRATOIRE
On distingue entre la respiration abdominale (le diaphragme prend en charge le travail
respiratoire) et la respiration thoracique (les muscles intercostaux assument l’inspiration). Il
existe aussi une respiration mixte (travail partagé entre le diaphragme et les muscles
intercostaux) et une respiration auxiliaire (mobilisation des muscles accessoires de la
respiration).
Apparition
Respiration
abdominale
ou
respiration
diaphragmatique
physiologique
pathologique
hommes
bébés
enfants en bas âge
Respiration antalgique après des
traumatismes ou opérations de la
cage thoracique
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Respiration
thoracique
Femmes
ou
respiration costale
Respiratoire antalgique après des
traumatismes
ou
opérations
abdominales
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respiration
mixte
respiration
auxiliaire
Effort physique
Détresse respiratoire importante
(dyspnée)
en
utilisant
la
musculature
auxiliaire
de la
ceinture scapulaire
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FREQUENCE RESPIRATOIRE
 La fréquence respiratoire est le nombre de cycles respiratoires par unité de temps
= minute. Un cycle respiratoire = une inspiration complète suivie d’une expiration.
La valeur normale de la fréquence respiratoire est chez l’adulte de 12 à 20 cycles
respiratoires par minute.
Afin de contrôler correctement la fréquence respiratoire, il est important de respecter les
consignes suivantes:
• L’observation de la respiration se fait sans que le bénéficiaire de soins s’en rende
compte. Car toute prise de conscience de la respiration entraîne une modification de
celle-ci. On peut par exemple compter la fréquence respiratoire dans le cadre du
contrôle du pouls, en gardant les doigts au poignet de la main par exemple.
• Le contrôle de la fréquence respiratoire se fait sur une minute.
Ecarts de la norme de la fréquence respiratoire
Définition
Tachypnée
physiologiques
Augmentation
Effort physique
de la fréquence surcharge psychique
respiratoire (>20
Chaleur
resp/min)
Séjour en altitude
Causes
pathologiques
Douleur
Fièvre
Pathologie cardiaque
Pathologie pulmonaire
Anémie
Bradypnée
Apnée
Diminution de la Sommeil
fréquence
Relaxation profonde
respiratoire (<12
resp/min)
Arrêt
respiratoire
Traumatisme du système
nerveux central
Intoxication
Maladie du métabolisme
Traumatisme
respiratoires
des
voies
! Une apnée non prise en charge conduit à la mort au bout de 3 - 5 minutes !
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INTENSITE RESPIRATOIRE
Chez la personne saine, l’intensité respiratoire correspond au besoin réel en O2 et dépend
de la concentration en CO2 du sang. Dans le cas où les besoins en O2 augmentent ou la
teneur sanguine en CO2 est trop importante, la fréquence respiratoire est augmentée et les
mouvements sont plus profonds.
Ecarts :
 hyperventilation:augmentation de l’activité respiratoire
l’activité respiratoire est supérieur au besoin réel
 hypoventilation : diminution de l’activité respiratoire (le besoin en O2 de
l’organisme n’est pas couvert et l’évacuation du CO2 du
sang n’est pas suffisant)
 Une ventilation insuffisante est une ventilation inefficace de certaines zones
pulmonaires ce qui va souvent de pair avec une perfusion sanguine insuffisante.
Les causes sont multiples (immobilité, position antalgique, ...)
Attention ! Des alvéoles insuffisamment ventilées constituent un milieu de culture
idéal pour les bactéries. Ceci favorise l’apparition de pneumonies.
RYTHME RESPIRATOIRE
 Le rythme respiratoire normal (physiologique) est un rythme respiratoire régulier: les
mouvements respirations ont la même profondeur, le temps d’une respiration à la
suivante est identique, le volume respiratoire est constant. La respiration de la
personne en bonne santé est donc régulière et garde la même profondeur à chaque
respiration.
La relation de temps entre inspiration et expiration équivaut à 1:2, l’expiration
nécessite le double du temps de l’inspiration.
Le rythme respiratoire normal
Pflege Heute, 4. Auflage, Urban&Fischer S. 330
Ecarts du rythme respiratoire normal
•
physiologique
Des activités physiques et une influence consciente peuvent modifier le rythme
respiratoire.
•
pathologique
Dans la plupart des cas, les écarts pathologiques concernent aussi bien le rythme
respiratoire que la fréquence et l’intensité respiratoire. On parle de schémas
respiratoires pathologiques.
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 Respiration normale: des cycles respiratoires réguliers et égaux en profondeur
www.pflegewiki.de
 Respiration de protection: superficielle, peu profonde
Cause: douleurs thoraciques et abdominales
www.pflegewiki.de
 Respiration de Kussmaul: respiration très profonde, régulière
Cause : Acidose métabolique (coma diabétique, urémique)
www.pflegewiki.de
 Respiration de Cheyne-Stokes: suite de cycles respiratoires superficiels, puis
profonds, puis de nouveau superficiels, interrompue par des pauses (apnées) et avec
changement de la fréquence
Causes: Traumatisme grave du centre respiratoire, maladie cardiaque
(év pdt sommeil)
www.pflegewiki.de
 Respiration de Biot: suite de cycles respiratoires très profonds, interrompue par
des pauses (apnées)
Causes: Augmentation de la pression intracrânienne, traumatismes crâniens
nouveau-nés, prématurés
www.pflegewiki.de
 „Schnappatmung“ (respiration agonique): inspirations isolées avec de longues
pauses (apnées) effectuées avec la bouche ouverte
à observer avant la mort (souvent suite à une respiration de Cheyne-Stokes)
www.pflegewiki.de
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BRUITS RESPIRATOIRES
La respiration se fait normalement sans bruits.
Les bruits respiratoires suivants s’écartent de la norme:
 ronflement: bruit respiratoire typique lors du sommeil, du à un relâchement de la
musculature du pharynx ou une gêne de la respiration nasale.
 Stridor (chuintement, sifflement): bruit à fréquence élevée, le plus souvent lors de
l’inspiration (stridor inspiratoire), parfois lors de l’expiration (stridor expiratoire), suite
à un rétrécissement ou un blocage des voies respiratoires supérieures
 toute sorte de râles: bruits respiratoires pathologiques qui prennent leur origine dans
les bronches. On différencie des râles secs et humides.
 Giemen“ (allem): bruit de l’air qui passe par les bronches à diamètre réduit
 Singlets: hoquet suite à une stimulation du nerf phrénique
ODEUR RESPIRATOIRE
La respiration normale est presque inodore. Une odeur respiratoire désagréable
systématique (foetor) est un signe de maladie.
On distingue :
•
odeur d’acétone (p.ex. en cas de coma diabétique, jeûne prolongé: la mobilisation
des réserves graisseuses entraîne une augmentation de la production de corps
cétonique)
•
odeur d’ammoniaque (p.ex. en cas de perturbation importante de la fonction
hépatique; le foie n’est plus en mesure de filtrer l’ammoniaque)
•
foetor hépatique (en cas de défaillance totale du foie, odeur de foie frais)
•
odeur de putréfaction (processus de décomposition dans les voies respiratoires)
•
odeur purulente (infection bactérielle)
•
foetor urémique (stade final d’une insuffisance rénale, odeur d’urines)
TOUX et EXPECTORATIONS
 Une toux désigne une éjection soudaine d’air, afin de libérer les voies respiratoires
de secrétions bronchiques (expectorations), corps étrangers, gaz nocifs ou
particules.
L’inspiration d’air sec (chauffage) peut provoquer également de la toux.
Le réflexe de tousser est donc un réflexe protecteur.
Dans la plupart des cas, la toux est un symptôme anodin, qui se manifeste surtout en cas de
refroidissements.
On peut observer différents types de toux. En fonction de la fréquence, de la durée et des
expectorations, on distingue :
• toux aiguë : p.ex. en cas de bronchite aiguë ou de pneumonie
• toux chronique : p.ex. en cas de tabagisme de longue durée, cancer bronchique ou
tuberculose
• toux récidivante : p.ex. en cas d’asthme bronchique
• toux productive: des sécrétions provenant de la muqueuse bronchique sont
expectorées
• toux non productive (toux sèche) : toux sans sécrétions, se produit en cas d’irritation
des voies respiratoires, mais aussi dans le cadre de pathologies sévères telles que
cancer bronchique ou coqueluche. Elle est particulièrement incommodante et
fatigante.
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 Le terme d’expectorations ou crachats désigne les sécrétions bronchiques
expectorées. Des expectorations occasionnelles claires et transparentes sont
normales.
Dans le cadre d’un bon nombre de pathologies, mais aussi en cas de tabagisme, la
production de sécrétions bronchiques augmente. La composition n’est souvent pas normale
(couleur ou odeur).
L’examen des expectorations se fait
• macroscopiquement: couleur, quantité, odeur, composition, éléments additifs
inhabituels (p.ex. pus, sang, restes de nourriture, morceaux de tissus)
•
microscopiquement: p.ex. bactéries, champignons ou cellules tumorales
Anomalie
Mucus épais, clair, filant
Mucus blanchâtre, éliminé
surtout au matin
Purulent, vert-jaune, à odeur
légèrement sucrée
Odeur de putréfaction
Coloration rouge-brunâtre
Liquide, mousseux, év.
légèrement saignant
Cause possible
Asthme bronchique
Bronchite chronique « toux du fumeur »
Infection bactérielle des voies respiratoires (p.ex.
bronchite avec pus, pneumonie, abcès pulmonaire)
Décomposition du poumon en cas de cancer bronchique
Petites quantités de sang en cas de pneumonie, cancer
bronchique, tuberculose, embolie pulmonaire
Œdème pulmonaire aigu
 En cas de toux avec expectoration de sang, l’on distingue hémoptysie minime et
l’hémoptysie massive. Il s’agit d’expectoration de sang provenant des voies
respiratoires.
L’hémoptysie minime est l’élimination d’expectorations sanguinolentes ou de petites
quantités de sang en toussant.
L’hémoptysie massive est l’expectoration d’importantes quantités de sang. Chaque
hémoptysie massive est une urgence vitale !
Remarque : L’hémoptysie est à distinguer de l’hématémèse qui est un vomissement de
sang. Dans le doute, l’utilisation de tigettes à pH amène de la clarté : le sang en provenance
des voies digestives donne une réaction acide, alors que le sang en provenance des
poumons donne une réaction basique.
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LA DYSPNEE
 La dyspnée (détresse respiratoire/essoufflement) est une respiration difficile,
accompagnée de l’impression (subjective) de manquer d’aire.
Signes d’une dyspnée :
- souvent le travail respiratoire est visiblement plus important : tachypnée et profondeur
respiratoire insuffisante, respiration auxiliaire
- le malade se plaint d’une sensation d’oppression
- il est agité, angoissé.
 Orthopnée (détresse respiratoire aigue): forme la plus grave de la dyspnée. Le
bénéficiaire de soins est assis en position droite et utilise les muscles accessoires de
la respiration. Il a peur d’étouffer.
Une dyspnée peut avoir des causes multiples:
1. Causes pulmonaires
- augmentation de la résistance des voies respiratoires, voir rétrécissement des voies
respiratoires en cas d’asthme ou aspiration de corps étrangers p. ex.
- diminution de la surface servant aux échanges gazeux et/ou diminution de l’élasticité
pulmonaire p. ex. en cas d’atélectasies pulmonaires ou d’emphysème pulmonaire
- diminution de la perfusion des alvéoles p. ex. en cas d’embolie pulmonaire
2. causes cardiaques p. ex. décompensation cardiaque aiguë avec œdème pulmonaire
3. Causes extrathoraciques
- hyperventilation en cas d’acidose métabolique p. ex coma diabétique
- perturbations du centre respiratoire
- anémie
- obésité
- facteurs émotionnels
- physiologique en cas d’effort physique
Surtout dans le cadre de pathologies pulmonaires et cardiaques, il est important de noter
quels efforts physiques ont conduit à la dyspnée et s’il s’agit d’activités légères ou
importantes. Il s’en suit la classification de la dyspnée :
Stade I
Stade II
Stade
III
Stade
IV
Dyspnée seulement lors d’efforts physiques importants tels que
marche rapide sur route droite, faire une montée, ou monter les
escaliers
Dyspnée lors d’efforts physiques moyens tels que marcher
lentement sur une route droite
Dyspnée lors d’efforts légers tels que se vêtir ou se dévêtir ou
petits travaux ménagers
Dyspnée au repos
dyspnée
d’effort
dyspnée de
repos
orthopnée
Les battements des ailes du nez peuvent être un signe accessoire de la dyspnée (p.ex. en
cas de pneumonie importante).
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Soins en cas de dyspnée aiguë importante
Les bénéficiaires de soins souffrant de dyspnée importante se sentent en danger de mort.
La panique qui s’en suit aggrave la dyspnée, ce qui mène à un cercle vicieux difficile à
arrêter. Voila pourquoi il est primordial de soulager la peur du bénéficiaire de soins :
• garder son calme et agir de manière ciblée, sans agitation
• si nécessaire, demander gentiment, mais fermement aux visiteurs et voisin de
chambre excité de quitter la chambre
• rester auprès du bénéficiaire de soins
• faciliter la respiration : enlever des vêtements serrants, position assise, ouvrir la
fenêtre, ...
•
faciliter la respiration en réduisant le poids des bras et de la ceinture scapulaire en
donnant au bénéficiaire de soins la possibilité d’appuyer les bras soit en position
assise soit en position debout (voir chapitre risque de pneumonie)
•
optimiser la respiration moyennant l’expiration par les lèvres pincées
• administrer de l’O2 (si installé)
• évt aspirer les sécrétions bronchiques (si appareil installée)
En cas de situation d’urgence vitale, il faut agir de suite:
• sonner l’alarme : appeler de l’aide, informer le médecin
• commencer les mesures citées ci-dessus....
• contrôles rapprochés de l’état de conscience, couleur de la peau, respiration, tension
artérielle et pouls
Après la phase aiguë, il est important de documenter ce qui s’est passé.
TAUX DE SATURATION DU SANG EN O2 (SaO2)
 Par saturation du sang en oxygène, on comprend le taux d’oxyhémoglobine par
rapport à l’hémoglobine totale.
valeur normale dans le sang artériel > 95%
Causes d’une SaO2 basse : voir cyanose
Méthode: mesure transcutanée de la saturation artérielle sur un doigt à l’aide d’un
saturomètre = méthode non sanglante (méthode par ponction de sang voir 13e)
CYANOSE
 C’est la coloration bleuâtre de la peau et des acres (extrémités du corps : mains,
pieds, tête), signe d’une saturation insuffisante du sang en oxygène.
cyanose périphérique : bout des oreilles, bout du nez, ongles (acres)
ou
cyanose centrale : lèvres et tronc
Causes physiologiques : le froid
Causes pathologiques : insuffisance respiratoire
insuffisance cardiaque
anomalies congénitales du coeur
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MOUVEMENTS RESPIRATOIRES
Habituellement, la respiration est symétrique: les deux poumons sont ventilés par la même
quantité d’air.
Il est nécessaire d’observer aussi l’apparition d’une respiration de protection et/ou l’utilisation
des muscles accessoires de la respiration.
ETAT GÉNÉRAL DU BÉNÉFICIAIRE DE SOINS
Qu’exprime le bénéficiaire de soins au sujet de sa respiration ? A-t-il des douleurs
influencées par la respiration ? Y a-t-il des facteurs psychiques influençant sa respiration ?
TABAGISME
Est-ce que le bénéficiaire de soins fume? Depuis quand ? Combien ? Ou depuis quand a-t-il
arrêté de fumer ?
Signes d’indépendance, de satisfaction
La respiration est à considérer comme suffisante, correcte, aussi longtemps qu’elle permet
la satisfaction de ses fonctions, sans demander un excès d’effort ou aboutir à l’épuisement.
Les différents signes d’indépendance observables ont été élucidés ci-dessus (état normal,
observation de la respiration)
Signes de dépendance, de non-satisfaction
A partir du moment où la respiration ne satisfait plus ses fonctions dans un cadre approprié,
il s’agit d’un état de dépendance. Les signes objectifs témoignant de cette dépendance ont
été élucidés ci-dessus.
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1.5 LE POULS
Signes de satisfaction/insatisfaction
La contraction cardiaque (systole et diastole) induit le mouvement de l’onde sanguine dans
les artères. La pression de cette onde sanguine sur la paroi des vaisseaux sanguins peut
être sentie au niveau des artères superficielles.

 Le pouls est la transmission de l’onde pulsative artérielle engendrée par chaque
contraction cardiaque.
La surveillance du pouls fait partie des signes vitaux et est un critère important de
l’évaluation de la fonction cardiaque et circulatoire.
Critères de surveillance :
- fréquence cardiaque
- rythme cardiaque
- qualité du pouls
FREQUENCE CARDIAQUE
 La fréquence cardiaque est le nombre de pulsations palpables par unité de temps
= par minute
Pour l’adulte sain la fréquence cardiaque est de +/- 60 - 80 pulsations/minute
donc en moyenne d’environ 70 battements par minute.
Chaque contraction cardiaque propulse environ 70 ml dans la circulation sanguine = volume
systolique, ce qui fait environ 5 litres de sang par minute = volume sanguin par minute.
Le travail du coeur s’adapte aux besoins, peut donc être diminué ou augmenté.
Variations de la fréquence cardiaque
 Une tachycardie est une accélération des pulsations au-dessus de
100pulsations/min.
Tachycardie physiologique : en cas d’effort physique et d’émotions fortes
Tachycardie pathologique : en cas de fièvre, d’hémorragie, de pertes de liquides par des
diarrhées massives p.ex., des troubles du métabolisme p. ex. hyperthyréose, certaines
intoxications, forte douleur, troubles du rythme, comme effets secondaires de certains
médicaments p. ex. administration d’adrénaline
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 Une Bradycardie est le ralentissement des pulsations en dessous de
60pulsations/min
Bradycardie physiologique: lors du sommeil, lors de la relaxation physique, chez les sportifs.
Pour ces derniers, le débit cardiaque, en dépit d’une bradycardie, reste suffisant pour
assurer une irrigation corporelle correcte.
Bradycardie pathologique : des troubles de la conduction cardiaque (bloc auriculoventriculaire), un surdosage médicamenteux (traitement à la digitaline ou β-bloquant), des
troubles métaboliques (hypothyroïdie) ou hypertension intracrânienne peuvent ralentir la
fréquence cardiaque.
L’aspiration de sécrétions bronchiques ou la présence de particules suite à une fausse-route
peuvent aussi provoquer une bradycardie liée à l’irritation de nerf vague.
Remarque
Chez les sujets fébriles, le pouls augmente de 8 à 12 pulsations/min. par degré de t°
augmenté. Si cela n’est pas le cas, on parle d’une bradycardie relative.
 L’asystolie est l’absence de contractions cardiaques, c'est-à-dire qu’il n’y a ni pouls
périphérique ou central.
LE RYTHME CARDIAQUE
L’homme sain a un pouls régulier, c'est-à-dire la succession des pulsations est à intervalles
égaux.
 L’arythmie est un rythme cardiaque avec des intervalles irréguliers entre les
contractions du coeur. Ces troubles du rythme peuvent être accompagnés d’une
fréquence cardiaque rapide (tachyarythmie) ou ou une fréquence cardiaque lente
(bradyarythmie).
Exemples de troubles du rythme en comparaison avec un rythme normal, régulier :
- pouls normal
. . . . . . . . . . . . . .
- tachycardie
.....................
- bradycardie
. . . . . . . . . . .
- extrasystoles
. . .. . . . .. . . . . . .. .
- bigéminisme
.. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
- arythmie absolue
. .. ..... . . ... . .. . ..... . .
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 L’extrasystole est une forme d’arythmie et consiste en une contraction cardiaque
supplémentaire, naissant en dehors des contractions normales.
Il est physiologique de constater un raccourcissement minime entre deux pulsations lors de
l’inspiration. En cas d’extrasystole, les intervalles sont plus courts.
Les arythmies surviennent lors de :
* pathologies cardiaques
* surdosage de certains médicaments (p.ex. digitaliques)
* déséquilibre électrolytique sanguin
* troubles hormonaux, essentiellement thyroïdiens
Lors de l’inscription du pouls, les arythmies doivent aussi être impérativement documentées
dans le dossier de soins sous la forme de lignes courbes ou pointillées. (s’adapter au
système d’inscription du service).
LA QUALITÉ DU POULS
 La qualité du pouls comprend la tension perçue et le degré de remplissage.
Les pulsations peuvent être dures ou souples, molles ou tendues/dures, fortes ou faibles.
Chez l’homme sain, le pouls est souple avec un certain degré de tension, fort/bien rempli.
Avec un peu de routine, la qualité du pouls peut être évaluée. Elle dépend de :
 la quantité de sang présente dans les artères
 du volume sanguin circulant
 l’intensité de la contraction cardiaque
 de la résistance (dureté) ou l’élasticité des artères
Variations pathologiques de l’amplitude cardiaque :
•
Pouls dur et bondissant : lors de pression artérielle élevée (hypertonie) ou
troubles artériosclérotiques
•
Pouls très moux, de faible amplitude/peu rempli : lors de pression artérielle
basse (hypotonie), d’insuffisance cardiaque ou de fièvre.
•
Pouls filiforme : filant, faible, petit et rapide, imperceptible ou aboli, lors de choc
cardiogénique.
Technique de la prise du pouls artériel (voir chapitre 4 : activités de soins)
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1.6. LA TENSION ARTERIELLE
Signes de satisfaction/insatisfaction
Les artères sont très élastiques : elles peuvent se dilater et se rétracter.
Il existe donc une tension artérielle systolique et diastolique dans les artères, qui peut être
définie comme suit :
 Tension artérielle = pression artérielle exercée par le flux sanguin sur les parois
artérielles. Celle-ci s’exprime en millimètres mercure (mm Hg).
 tension systolique = pression maximale sur les parois vasculaires, pendant la
systole
 tension diastolique = pression minimale sur les parois vasculaires, pendant la
diastole
La tension diastolique illustre la pression continuelle exercée sur les parois des vaisseaux.
La tension artérielle dépend de 3 facteurs :
•
•
•
la résistance des parois des vaisseaux
le débit cardiaque
le volume de la masse totale du sang dans le système vasculaire
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VALEURS NORMALES DE LA TENSION ARTERIELLE
Pour l’adulte: pression systolique:
pression diastolique:
90-140 mmHg
60-90 mmHg
ou 9-14 cmHg
ou 6-9 cmHg
Variations physiopathologiques
 On parle d’hypertension artérielle s’il existe une élévation continue de la tension
artérielle en dehors de tout facteur externe.
> 140 mmHg tension systolique
> 90 mmHg tension diastolique
Causes physiologiques :
Causes pathologiques :
effort physique ou fortes émotions
maladies rénales, vasculaires, les dérèglements endocriniens
 On parle d’hypotension artérielle ou hypotonie si la tension artérielle est en
permanence
< 90 mmHg tension systolique
< 60 mmHg tension diastolique
Causes physiologiques :
la fatigue, le sommeil
Causes pathologiques :
hémorragie, choc, déshydratation extrême ou d’insuffisance
cardiaque.
 Hypotension orthostatique ou posturale : la pression artérielle baisse lorsque le
bénéficiaire de soins passe de la position couchée à assise respectivement à debout.
Le bénéficiaire de soins se plaint de sensation de malaise avec risque de chute et de
perte de connaissance liée à une irrigation cérébrale insuffisante. Avant le lever la
tension artérielle a encore pu être normale ou déjà basse.
LA MESURE DE LA TENSION ARTERIELLE (voir chapitre 4 : activités de soins)
1.7.
SATISFACTION/INSATISFACTION DU BESOIN/FACTEURS FAVORISANT:
document de synthèse
Annexe
1.8.
RECUEIL D’INFORMATIONS : questionnaire/exemples
Annexe
1.9.
VOCABULAIRE : A/F/L
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Notes de cours: Michèle CONTER professeur infirmier LTPS
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