Le courrier - Les Glénans
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Le courrier - Les Glénans
Le courrier des N°26 BULLETIN D'INFORMATION DES MONITEURS BÉNÉVOLES ÉDITÉ PAR LES GLÉNANS TÉL. - QUAI LOUIS BLÉRIOT - 75781 PARIS - CEDEX 16 : 01 45 20 21 18 (À PARTIR DU 1ER DÉCEMBRE : 01 53 92 86 00)- FAX : 01 45 27 61 54 - ADRESSE WEB : www.glenans.asso.fr NOVEMBRE1997 ÉDITORIAL L’ assemblée générale des moniteurs approche. Elle sera l'occasion de faire le bilan sur le déroulement l’année écoulée et sur les actions menées par le comité des moniteurs : → Poursuite de la refonte du courrier des moniteurs. → Lancement de l’opération Fréres de Mer → Mise en place du livre de bord des Glénans . → Analyse des accidents 97. → Activités de Haute mer → Participation à la reflexion du remplacement des petits croiseurs (Tonic, Mousquetaires) → Reflexion sur la communication du comité des moniteurs vers les moniteurs. Cette assemblée générale sera suivie l’aprés midi d’une réflexion collective afin d’imaginer ce que sera l’association dans quelques années (voir le chapitre ci-aprés sur le colloque). La démarche retenue s’organisera autour de 5 thèmes jugés importants pour l’avenir de l’association qui ne peuvent vous laisser indiffent car vous êtes la cheville ouvrière de l’association. A bientôt pour cette grande journée Yannick Perre, président du conseil des moniteurs Sommaire Edito L’assemblée des moniteurs? -1- Conseil des moniteurs Ordre du jour -1- Election au Conseil des Moniteurs Colloque sur les Glénans -2- Récit : Encadrer un stage en Buzz -3- Cahier Pratique Pilotage Quels bateaux lourds pour les Glénans -5- Brèves -6- Sécurité -7- ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES MONITEURS à l’Atria Novotel de Rueil-Malmaison L’ AG est l’ occasion de faire le bilan annuel des activités du conseil et de construire ensemble les objectifs de l’ année prochaine. ➜ renouveler les membres élus du conseil des moniteurs par groupes d’activité. Le conseil élit par la suite en son sein un président et un vice président pour un an. ➜ informer les moniteurs sur les activités du service encadrement et formation. Il est donc important que vous soyez présents le samedi 6 décembre dés 11 heures à l’Atria Novotel de Rueil-Malmaison . Le Conseil des Moniteurs . Le conseil des moniteurs est le représentant permanent des chefs de bord et moniteurs des Glénans auprès des diverses instances de l’ association (conseil d’administration, bureau, comités de secteur, service encadrement et formation, observatoire des accidents etc......). Sa mission générale est de veiller à la formation et à la qualification tant humaine que technique des moniteurs, à terre et en mer, ainsi qu’ à la coordination pédagogique entre les secteurs. Il peut prendre toute initiative d’innovation ou d’expérimentation pédagogique, dans le cadre des Glénans, ou avec des organismes ayant passé avec les Glénans des accords de coopération ; ceci après en avoir référé au Bureau et obtenu son accord. Le comité des moniteurs doit par ses actions promouvoir l’encadrement bénévole au sein de l’association. Ordre du jour de l’ AG du 6 décembre : 11h-Dépôt des dernières candidatures au conseil des moniteurs 98. 11h -Ouverture de l’assemblée générale par le président 11h10 -Bilan annuel de l’encadrement et de la formation 11h30 -Bilan des activités 97 du conseil des moniteurs 12h30 -Élections du nouveau conseil des moniteurs Entièrement rédigé par des moniteurs bénévoles des Glénans - Tirage : 1500 exemplaires- Directrice de la publication : Odile Sendra - Coordination : Alain Malgoyre - PAO : Laurence Zakri 1 Courrier des moniteurs N° 26 -Novembre 97 Pour vous permettre d’assister au colloque qui aura lieu l’après-midi, nous avons organisé un buffet sur place. D’une valeur de 150F par personne, il vous est proposé contre une participation de 50F. Confirmez votre inscription en renvoyant le bulletin ad-hoc du Courrier Glénans N° 42 avant le 28 novembre. Le conseil des moniteurs existe pour vous et grâce à vous Le conseil actuel sera entièrement renouvelé lors de l’A G à l’exception des 4 postes occupés par les représentants des secteurs. Le nombre de postes à pourvoir se décompose ainsi : - Quatre postes pour les activités glisse (catamaran, planche, dériveur ). - Trois postes pour l’ activité croisière. - Deux postes pour l’activité de haute mer. - Deux postes pour le courrier des moniteurs. Tout adhérent des Glénans ayant eu une fonction d’encadrement durant l’un des quatre derniers exercices peut poser sa candidature à l’élection du conseil des moniteurs. La qualité de conseiller au conseil des moniteurs n’est pas compatible avec une fonction rémunérée pendant plus de six mois par an au sein des Glénans. N’attendez pas le dernier moment pour déposer votre candidature ! Un simple petit mot au service formation suffit. Si vous avez besoin de renseignements sur le comité des moniteurs, contactez Alain Malgoyre (responsable formation) au ponton ou Yannick Perre (président des moniteurs ). ✂ ÉLECTIONS AU CONSEIL DES MONITEURS 1998 le 6 Décembre 1997 NOM .............................................PRÉNOM .............................................. N°.................................................................................................................. pose ma candidature au Conseil des Moniteurs comme : CONSEILLER GLISSE CONSEILLER CROISIERE CONSEILLER HAUTE MER CONSEILLER COURRIER ❐ ❐ ❐ ❐ Fait à le Signature Bulletin à retourner aux Glénans : Service encadrement ■ 2 ■ COLLOQUE SUR LES GLÉNANS DANS 10 ANS Réfléchir à l’avenir d’une association du type “loi de 1901” et à d’éventuelles transformations nécessite une explication sur ce qui fonde l’association. Dans le cas des Glénans, cette démarche s’avère particulièrement importante car il existe un projet humaniste original et fort qui a marqué le fonctionnement quotidien de l’association depuis 50 ans ( par exemple l’organisation de la vie collective à terre ) D’une manière générale, un projet s’appuie sur un système de valeurs partagées par les personnes qui décident de se regrouper pour agir ensemble, mais également sur les objectifs prioritaires de l’ association. Un projet associatif comporte donc 2 volets : celui des finalités ( qui donne du sens à l’activité associative ) et celui de la mise en oeuvre concrète ( grands axes retenues pour agir et moyens alloués ). Traduction de l’objet de l’association, le projet est la pierre angulaire des choix de l’association, des modes d’organisation, de la mise en oeuvre des actions et permet la prise en compte de l’environnement (principe de réalité pour garantir la perennité de l’association. La reflexion sur le fonctionnement et le devenir des Glénans envisage donc d’examiner l’articulation existant entre le projet associatif et les activités mises en oeuvres , ceci dans le souci de rechercher ou renforcer une cohérence d’ensemble. Parmi les nombreux thémes qui peuvent être retenus pour mener à bien cette analyse, 5 feront l’objet de tables rondes particulières. - Quelle école de voile ? - Quels sites et quels modes vie ? - Quels bateaux ? - Quelles activités, quels publics ? - Quelle organisation et fonctionnement de l’association ? . Courrier des moniteurs N° 25 -Novembre 97 Encadrer un stage en buzz Voici le premier bilan d’une monitrice qui a eu le privlège d’étrenner les premiers bateaux de ce type sur l’île d’Arz 5 Juillet 1997. Ile d'Arz. 10 heures : Réunion des moniteurs pour la présentation des différents stages. J'encadre un stage de dériveur, niveau 3 voiles, durant 3 semaines. Quelles ne sont pas ma surprise et ma joie de découvrir que ce sont des Buzz flambants neufs qui constituent la flottille de ces stages. Mon enthousiasme initial est cependant tempéré par l'inquiétude de ne pas savoir comment se comportent ces bateaux de location renommés si instables ! I maginez une coque à la fois très large ( 1 M 92 ) et très plate avec un cockpit ouvert, longue de 4 mètre 20 et pesant approximativement 90 Kg. Au portant, sa surface de voilure est de 26,90 m2 avec la grand voile et le spi asymétrique. Au près, elle ne représente plus que 12, 85 m2 ! De nombreuses recommandations me sont faites à propos des safrans, des dérives pivotantes, des remorques, des dessalages ! I l est 14 heures : les stagiaires, des juniors, arrivent. Après les formalités administratives, je leurs présente nos bateaux : 2 Buzz et un 420. Les premières réactions sont assez mitigées : U excitation pour certains, recul pour ne fois sur l'eau, quelques rappels d'autres qui veulent, avant de se lancer, de base sur la pratique du dériveur se remettre un peu dans le bain sur le 420. ne sont en général pas superflus. Installer Mais rapidement, les Buzz font l'unanides pennons sur les haubans a permis aux mité, malgré les quelques petits" bobos "jujus" de mieux se repérer par rapport "laissés par des antidérapants d'une au vent. En effet, la grand voile lattée ne redoutable efficacité ! Des fasseyant pas les bas de cirés pour protéger déroute beaucoup. en même temps jambes et Les premières réactions Une fois la prise en combinaisons longues sont main du Buzz effecsont mitigées...entre utiles. Avec nos gilets de tuée, nous passons sauvetage, nous ressemaux choses sérieuses ! excitation et recul blons à de vrais bibendums. Tout d'abord, sortir au trapèze. Les réer puis mettre à l'eau un Buzz est débutants dans ce domaine commenrelativement facile et rapide à marée cent par se positionner au niveau des calespieds situés de part et d'autre de la dérihaute (20 minutes). En revanche, quelle galère à marée basse ! Pour des raisons ve, accrochés, bien sur, au trapèze. Aussi de prudence évidentes (antivols), les se retrouvent-ils dans une position intermédiaire entre le rappel et la vraie sorBuzz doivent rester à Keroland. Pour les tie. Ils peuvent donc s'habituer peu à peu connaisseurs du site, je vous laisse imaà leurs sensations et finir par monter giner ! Pendant trois semaines, les bains sans crainte, ce qui n'offre vraiment de vase ont été notre quotidien ! Il ne falaucune difficulté. Et même, c'est plus facilait pas non plus hésiter à se mouiller jusle qu'à bord du 420. A mi-stage, le spi asyqu'au cou afin de descendre le safran métrique, avec son avaleur et son tangon entièrement avant de partir : ne pas le blotélescopique, fait le bonheur de nombreux quer dans cette position le fragilise. stagiaires par sa facilité d'utilisation. Vérifier le bon fonctionnement de la dérive peut aussi se révéler utile après un bain de vase ! G A la moindre hésitation, c’est le déssalage...mais plus il va vite, plus il est stable. L es manœuvres doivent tout de même être rapides et franches. En effet, à la moindre hésitation, un dessalage arrive. Ressaler un Buzz n'est pas si facile pour deux juniors ! Il faut éviter de ne pas se mouiller à cause des risques de "chapottages" ! Le Golfe du Morbihan n'est pas très profond et les mâts sont assez effilés... ! Un équipage de deux juniors ne parvient pas toujours à remonter à bord quand il se trouve sur la dérive, du fait de la largeur du bateau. Or, un Buzz reste rarement de lui-même face au vent. ■ 3 ■ Courrier des moniteurs N° 26 - Novembre 97 Il a même tendance à abattre et ainsi peut laisser son équipage derrière lui ! En revanche, 3 juniors ensembles parviennent à ressaler le Buzz avec une facilité déconcertante. Il suffit qu'un équipier fasse du " water start" de l'autre côté de la coque pour se retrouver sans effort dans le cockpit lorsque le bateau se redresse. Il peut ainsi garder le Buzz vent debout et éventuellement aider ses équipiers à remonter, ce qui est très facile grâce au tableau arrière ouvert. P lus le Buzz va vite et plus il est stable. Les dessalages ne surviennent que par manque d'attention à la contre-gîte, ou quand une écoute de grand voile est bloquée dans le taquet coinceur...En revanche, les interventions telles que prise de mât, manœuvres d'homme à la mer ou même une simple mise à la cape deviennent assez périlleuses dès lors que le clapot et le vent se lèvent. Les sorties sont alors sportives, mouvementées, riches en sensations fortes,...,et fatigantes !Les retours de " nav" se font dans un état d'exaltation faisant plaisir à voir :chacun raconte son aventure ( ski nautique à l'arrière accroché au trapèze, vol plané devant l'étai...). La vitesse des Buzz avec ses perpétuels départs au planning par force 4 ou 5 (par force 3 sous spi) en a surpris et grisé plus d'un ! Buzz contre Laser Fun LES MONITEURS & L ors de ma dernière semaine de stage, avec l'aide d'un moniteur, nous avons encadré sur Buzz et Laser Fun. Nos nombreux stagiaires ont beaucoup apprécié de pouvoir comparer ces 2 types de dériveur et pour certains d'entre eux, de pouvoir envoyer un spi symétrique. Autant le Buzz est un bateau de largue et peut partir rapidement au planning, autant le Laser Fun marche bien au vent arrière avec son spi asymétrique : il peut planer lui aussi mais plus difficilement que le Buzz. Au près, le Laser Fun vaut bien le Buzz. N ous sommes tous repartis très satisfaits de nos vacances, et pour beaucoup prêts à revenir à l'Ile d'Arz. Le Buzz est un très bon compromis entre, d'une part, la sensibilité de barre et les réglages d'un dériveur et, d'autre part, la vitesse et les sensations ressenties à bord d'un catamaran. Ah, si j'avais pu me perfectionner au trapèze et au spi asymétrique lors de ma formation de monitrice ! LA FORMATION AUX GLÉNANS Dans le prolongement de l’analyse stratégique réalisée en 1996, les Glénans réaffirment la volonté de promouvoir l’encadrement bénévole, et sa spécificité de formation humaine. Dans cette optique, une mission est confiée à Jean Rochaix, au sein du service formation, en lien étroit avec la démarche de réflexion du colloque Glénans 2000. Cette mission vise deux objectifs : - Valoriser l’encadrement bénévole: La formation et le fonctionnement sont-ils adaptés aux attentes et aux besoins des moniteurs bénévoles? Quels sont les freins à l’engagement bénévole? - Clarifier le rôle de l’encadrant: Qu’est-ce que les Glénans attendent de leurs encadrants? Quelle école, quelle pédagogie pour les Glénans? Dans un premier temps, nous tenterons d’identifier les problèmes et les décalages soulevés par ces différentes questions, afin de faire des propositions d’amélioration. Ces propositions seront ensuite expérimentées à petite échelle au cours de l’été 1998, pour affiner en fin de saison les axes de progrès à mettre en oeuvre. Parallèlement à la méthode d’investigation qui sera mise en oeuvre dans la phase d’identification des problèmes, n’hésitez pas à nous faire part spontanément de vos réflexions sur le sujet en nous écrivant au service formation à Paris ou directement à Jean Rochaix ; Les Glénans ; quai Pierre Loti, 22500 Paimpol. ■ 4 ■ Courrier des moniteurs N° 26 -Novembre 97 QUELS BATEAUX LOURDS POUR LES GLÉNANS ? A l’heure de la mise à la retraite de Katsou, je constate avec amertume que le nombre de nos bateaux de haute mer ne cesse de diminuer. La liste est longue de ceux qui, comme le dit André Linard dans un article du Chasse-Marée, sont “victime(s) d’une certaine désaffectation”. Pourtant, ce n’est pas sans un brin d’émotion que je me souviens du spi à tuyères de Palynodie, de la statue de Sainte-Anne ou des bords de près sur Glénan. Quant à ceux qui restent, Sereine et Iroise, c’est un peu sur une voie de garage. Il y a longtemps que ce n’est plus à leur bord qu’on forme les futurs encadrants de haute mer. Un bateau pour quel programme ? La question à se poser c’est d’ailleurs : “formons-nous encore des chefs de bord pour la haute mer ?”. C’est malheureux, mais nous avons tous de moins en moins de temps. Moins de temps pour partir loin et longtemps ; moins de temps pour apprendre la manoeuvre d’un bateau un peu complexe. Impossible de se former à la haute mer avec un forfait de trois semaines. Et puis notre formation s’adresse au plus grand nombre, quelques stages suffisent pour être à même de louer un bateau et d’aller visiter confortablement les ports de Bretagne Sud alors que la haute mer est loin. Notre projet est de faire découvrir la mer au plus grand nombre ? Dans ce cas nous n’avons guère besoin de bateaux lourds ! c’est Sereine !”. Par contre, il y a quelques années, alors que je rentrais à Perros avec un Sun Rise, j’ai entendu un pêcheur maugréer : “Il peut pas la garer ailleurs sa caravane !”. Que l’on navigue sur un bidet en plastique de 8 mètres gréé en sloop avec un enrouleur ou sur le même bidet en 14 mètres, à part la taille, il n’y a pas grand chose qui change. Heureusement que nous avons à notre disposition un périmètre de croisière fantastique, sinon on finirait par s’ennuyer. L’embarras du choix Entre la location, l’occasion et le neuf, nous n’avons que l’embarras du choix. Si concevoir et construire nous-mêmes ne semble pas faire l’unanimité au sein de l’association et n’est pas forcément rentable, on ne peut nier les résultats obtenus. Un moyen terme est peut-être de partir d’un bateau existant, neuf pour la série ou d’occasion pour un prototype, et de l’adapter à nos besoins. Prenez un ULDB de 15 mètres ou un grand monocoque de course au large, accastillez-le de manière simple et solide, concoctez un intérieur à la fois fonctionnel et confortable, et vous n’êtes peut-être pas loin de la solution... En location ou à l’achat, rien ne vous empêche de tâter d’un grand multicoque. Un tel bateau ne serait-il pas la concrétisation de notre filière glisse ? A l’inverse, si au carbone et au kevlar vous préférez le chanvre et le chêne centenaire, un Dundee thonier comme ceux sur lesquels embarquaient les premiers stagiaires.... Etrangement, à l’heure où des centaines de milliers de badauds se déplacent pour des rassemblements de vieux gréements, nous n’en avons quasiment plus un seul. Un bateau pour le cinquantenaire Cinquante ans d’expérience, ça n’est pas rien. Cette expérience, nous l’avons acquise un peu en marge de la plaisance traditionnelle en empruntant à la pêche et aux gens de mer en général, en course à l’époque où celle-ci n’était pas largement au-dessus de nos moyens, en inventant la mer pour tous avec le Vaurien et le Mousquetaire... Aujourd’hui, il est d’autres savoirs à acquérir. Ceux qui font le tour du monde en deux mois et demi y ont sans doute appris bien des choses. Ceux qui, sur les bateaux d’autrefois, perpétuent des gestes centenaires aussi. Nous avons sans doute à apprendre de nouvelles manières de naviguer pour en retenir le meilleur, à bord de quel navire-amiral allons-nous embarquer pour le prochain demi-siècle et quelles richesses va-t-il nous apporter ?... Pascal Guislain La Sereine, un des derniers bateaux lourds des Glénans Pourquoi un bateau lourd ? Pourtant, outre notre envie de partager notre passion de la haute mer, entretenir une flotte de bateaux lourds et qui plus est de bateaux de caractère, me parait une nécessité. Le nom de certains bateaux suffit à nous faire rêver : Velsheda, Solweig, Maria Asumpta, Pen Duick VI, Fujicolor.... Glénan ! Quand on navigue avec Sereine, on a le plaisir d’entendre les équipages des bateaux voisins s’exclamer à son sujet : “Regarde, ■ 5 ■ Courrier des moniteurs N° 26 -Novembre 97 ! s e v Brè ENCADREMENT - FORMATION N’ accrochez pas votre ciré, les bases ne sont pas fermées en hiver, venez donc passer les fêtes de fin d’année aux Glénans!. Voici quelques stages pour lesquels nous avons encore des places disponibles en encadrement ou en stagiaires . ARZ : Places disponibles sur des stages de formation : Morgane : stage à terre de niveau 2 en filière mer ; du 20 au 27 décembre. Bafa : stage de base pour devenir animateur en centre de vacances : du 14 au 21 février Gascogne : stage sur Glénans 33 de niveau 3 en filière mer ; du 20 au 27 décembre Equinoxe + : stage A2C en filière mer à l’ Ile d’Arz ; du 20 décembre au 2 janvier Equinoxe : stage sur Feeling 8,50 de niveau 4 en filière mer ; du 20 au 27 décembre. Glénans + : stage A2C en filière mer à l’ Ile d’Arz ; du 20 décembre au 2 janvier. Cote sauvage intensif : stage de 9 jours de niveau 3 en filière mer; du 27 décembre au 4 janvier B2 Glisse : stage à Concarneau pour devenir formateur B1 dans sa spécialité : du 2 au 6 mars MARSEILLAN B2 Croisière : stage à Concarneau pour devenir formateur B1 initiation mer : du 9 au 13 mars Sirocco : stage à terre de niveau 1 en filière mer ; du 27 décembre au 2 janvier. Itinérant : stage sur Sun Way 27 de niveau 2 en filière mer; du 20 au 27 décembre. Calypso Intensif : stage sur Coco de 9 jours de niveau 3 en filière mer; du 27 décembre au 4 janvier. Belouga : stage sur Sun Way 27 de niveau 3 en filière mer ; du 27 décembre au 2 janvier. Moniteur conseil : week-end de formation pédagogique pour devenir tuteur de moniteurs en stage D1`: les 7 et 8 mars à Concarneau, les 25 et 26 avril à Marseillan et les 6 et 7 juin à Paimpol. Renseignements et inscriptions auprès du service encadrement au Ponton. Racing perf : stage à terre de niveau 3 en filière mer ; du 27 décembre au 2 janvier. Programme 98 : De nouvelles destinations lointaines surtout en haute mer ! Afrique et Amérique du Sud Claude Plee, repart cette année avec les Glénans pour une série de stages en deux temps: une croisière en 2 étapes jusqu’a Dakar , puis une croisière en 6 stages du Brésil jusqu’au détroit de Magellan. Sans oublier nos destinations classiques : Les croisières vers Malte au départ de Bonifacio, le tour des Iles de Méditerranée au départ de Marseillan et les croisières aux Scilly au départ de Paimpol ou de Concarneau. Tunisie Des croisières au départ de Sidi Boussaid en 3 voiles vers l’ile de Pantellaria et en quatre voiles vers la Sicile. Le bateau mis à disposition pour les Glénans est un First 33.7 neuf armé aux normes Glénans. FRERES DE MER , C’EST PARTI Vous avez peut-être vu l’affiche dans les bases ou lu la lettre jointe au dernier courrier des moniteurs ? Peut-être avez-vous croisé un des membres de l’équipe dans une base cet été ? Peut-être êtes vous participant ? Qui que vous soyez, cet article vous concerne. Le 15 septembre, 25 moniteurs avaient contacté l’équipe organisatrice du projet. Certains étaient intéressés par la construction du prototype, d’autres pour faire partie de l’organisation et tous motivés pour faire partie d’une équipe ville. La construction du premier bateau, le prototype, a débuté le 29 septembre et s’est achevée 14 jours plus tard. Le chantier Henaff, au Guilvinec, abritait les apprentis charpentiers : membres de l’équipe Frères de Mer ou moniteurs participant au projet. Il a mis à disposition son local, ses outils ainsi que les précieux conseils d’un professionnel. Le 15 septembre toujours, Poitiers et Rouen étaient définitivement inscrites, Nîmes, Créteil, Brest et CorbeilEssonne étaient en cours d’inscription, enfin six autres restaient très intéressées par Frères de Mer. Rappelons que le projet est limité à dix équipes. Côté organisation, avec le mois de septembre, l’équipe FDM a repris son rythme normal de réunions, bien que certains membres aient opéré une migration vers les régions de l’ouest... Si le projet vous intéresse, il n’est jamais trop tard pour vous manifester, il suffit de contacter directement Nolwenn Dervieux au 01 43 45 18 57 en soirée ou Gérald au Ponton. Portugal Une croisière sur Chihuahua au départ de Paimpol vers le Portugal au moment de l’exposition universelle. ■ 6 ■ Courrier des moniteurs N° 26 -Novembre 97 SÉCURITÉ Les leçons d'un démâtage Résumé : Une croisière familiale en Méditerranée aurait pu tourner au drame. Le confortable catamaran de 43 pieds démâte en remontant la côte espagnole. Récit des évènements et enseignements tirés par le chef de bord. H abitué des catamarans pour en avoir loué depuis cinq ans à Hyères et en Corse, notre équipage familial décide de changer de site et d'aller découvrir l'Espagne. Nous nous tournons alors vers une location à Argelès sur Mer. Partant à onze personnes, un grand bateau s'impose et nous retenons pour une semaine un Edel Cat 43. L'équipage, semblable aux autres années est composé de la famille et de quelques amis, habitués à la croisière en catamaran. Ainsi, on compte au minimum trois bons équipiers en plus du chef de bord, moi même, moniteur croisière aux Glénans. Le programme est simple : Aller retour vers la Costa Brava, en longeant la côte, en profitant au passage des nombreuses et magnifiques criques offertes par les Pyrénées. Conscients de la fréquence de la tramontane en cette région, nous veillerons à prévoir suffisamment de temps pour le trajet retour qui risque d'être au louvoyage. Les premiers jours se déroulent au mieux. Les dauphins, à défaut du soleil, nous rendent visite dès la première sortie. Les quelques orages rencontrés, fréquents en cette saison, ne nous posent pas de problème particulier. Le quatrième jour, nous reprenons le chemin du retour. Arrivés à Ampuria Brava, près de Rosas, Météo France annonce pour le large et près du cap Creux une tra- montane atteignant 7 à 8 Beaufort. Qu'à cela ne tienne, nous partons, forts de notre expérience de ce genre de situation sur ce type de bateau, et des paroles du loueur : "sur ce bateau, on peut remonter au vent jusqu'à 45 nœuds". Nous commençons notre route au moteur, protégés du vent par les reliefs hauts de deux cents mètres (la tramontane est un vent de terre). L'irrégularité de l'horizon indique qu'au large le vent est bien présent. Au fur et à mesure que le vent apparait sur notre zone, nous hissons la grand voile pour prendre ensuite un premier ris. Le vent est turbulent, à cause des reliefs, et oscille entre 5 et 15 nœuds, tout en se renforçant, en moyenne. ■ 7 ■ Après avoir roulé un demi génois, nous prenons le deuxième ris en passant la cala de Monjoy. Prêts à faire de la route, l'équipage retourne dans le cockpit. Et soudain ... C'est alors qu'une solide rafale, plus violente que les autres vient noircir l'eau à l'avant du bateau avant de nous percuter. L'ayant vu arriver nous pouvons choquer l'écoute de grand voile et nous cramponner, en attendant qu'elle passe... Un grand choc nous abasourdit, avant de lever les yeux et de constater que le mât avait disparu! Pas de panique, réfléchissons. Aucun blessé, il reste à constater les dégats matériels. Le mât est entièrement dans l'eau, et ne représente pas de danger pour la coque. La côte n'est qu'à deux cents mètres mais le vent nous en éloigne, très lentement d'ailleurs car la voile constitue une remarquable ancre flottante ! Aucun danger n'étant imminent, nous pouvons prendre le temps d'analyser sereinement la situation. Equipés d'un masque nous constatons les dégats, sous la surface de l'eau : le mat est cassé net sous la deuxième barre de flèche, les voiles sont déchirées, le vît de mulet a cédé. Récupérer ce matériel présenterait des risques supplémentaires que nous ne souhaitons pas courir : bout dans les hélices, heurts contre la coque ... Nous décidons alors d'abandonner le grément par 80 mètres de fond. Heureusement la pince coupe-haubans fonctionne Courrier des moniteurs N° 26 -Novembre 97 efficacement mais le problème principal a été d'atteindre l'étai à travers l'enrouleur de génois. Au bout d'une bonne demi heure d'efforts, nous rentrons au moteur vers le premier abri et prévenons le loueur. La croisière se terminera au moteur. Conclusions : - Nous avons eu beaucoup de chance que personne ne soit situé sur la trajectoire de chute du mât, vu son poids et la vitesse à laquelle il a été balayé. Le drame a été évité de justesse. Notre chance ne s'arrête pas là : la mer était très calme (vent de terre), la côte n'était pas loin et nous avions de l'eau à courir. La manœuvre de largage s'est ensuite bien passée grâce à la force physique et au calme de l'équipage. Nous avons été touchés par l'aide proposée spontanément par les autres bateaux présents. Elle n'a cependant pas été nécessaire. - Les seules difficultés rencontrées concernent le dégagement de l'enrouleur pour atteindre l'étai. D'autres outils auraient été très utiles (scie à métaux, grosses clefs ...) Les enseignements que nous en avons tirés sont de quatre ordres : ◗ tout d'abord, nous avons appris à ne plus offrir une confiance aveugle au matériel, quel qu'il soit (la veille, une écoute de foc avait cassé) ; ◗ deuxièmement, nous ne sous estimerons plus la turbulence du vent sous une côte abrupte. S'il est vrai qu'en moyenne le vent est plus faible qu'au large sous le vent de la côte, les rafales arrivent parfois directement d'altitude et sont par conséquent extrêmement puissantes. La notion d'abri est toujours délicate ; ◗ troisièmement, cette aventure nous a rappelé qu'à bord d'un catamaran, l'absence de gîte ne permet pas à l'équipage de mesurer les efforts subits par le gréement, tandis que le bateau ne peut se soulager de ces efforts en gîtant. D'autre part, le mat étant autohaubanné, deux haubans seulement partent à l'extérieur des coques. La rupture du mât entraî ne donc automatiquement la chute de tout le mât dans l'eau ; ◗ enfin, le quatrième point concerne les démelés "administratifs". Notre responsabilité n'a pas été retenue vu les conditions et nos précautions (ris...). Nous avons pu le prouver grâce au livre de bord qui était impécablement tenu, et aux photographies de l'état de la mer et du mât cassé prises sous l'eau. Le loueur s'est donc retourné contre le constructeur et l'assurance a couvert les quelques 150 000 francs de réparations... Principe de l’autohaubanage Pierre Jean Godard ■ 8 ■ Principe de haubanage d’un catamaran