Le courrier - Les Glénans

Transcription

Le courrier - Les Glénans
Le courrier
des
N°26
BULLETIN D'INFORMATION DES MONITEURS BÉNÉVOLES ÉDITÉ PAR LES GLÉNANS
TÉL.
- QUAI LOUIS BLÉRIOT - 75781 PARIS - CEDEX 16
: 01 45 20 21 18 (À PARTIR DU 1ER DÉCEMBRE : 01 53 92 86 00)- FAX : 01 45 27 61 54 - ADRESSE WEB : www.glenans.asso.fr
NOVEMBRE1997
ÉDITORIAL
L’ assemblée générale des moniteurs approche.
Elle sera l'occasion de faire le bilan sur le déroulement l’année écoulée et sur les actions menées
par le comité des moniteurs :
→ Poursuite de la refonte du courrier des moniteurs.
→ Lancement de l’opération Fréres de Mer
→ Mise en place du livre de bord des Glénans .
→ Analyse des accidents 97.
→ Activités de Haute mer
→ Participation à la reflexion du remplacement
des petits croiseurs (Tonic, Mousquetaires)
→ Reflexion sur la communication du comité des
moniteurs vers les moniteurs.
Cette assemblée générale sera suivie l’aprés
midi d’une réflexion collective afin d’imaginer
ce que sera l’association dans quelques années
(voir le chapitre ci-aprés sur le colloque).
La démarche retenue s’organisera autour de 5
thèmes jugés importants pour l’avenir de l’association qui ne peuvent vous laisser indiffent car
vous êtes la cheville ouvrière de l’association.
A bientôt pour cette grande journée
Yannick Perre,
président du conseil des moniteurs
Sommaire
Edito
L’assemblée des moniteurs?
-1-
Conseil des moniteurs
Ordre du jour
-1-
Election au Conseil des Moniteurs
Colloque sur les Glénans
-2-
Récit :
Encadrer un stage en Buzz
-3-
Cahier Pratique
Pilotage
Quels bateaux lourds pour les Glénans
-5-
Brèves
-6-
Sécurité
-7-
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES MONITEURS
à l’Atria Novotel de Rueil-Malmaison
L’ AG est l’ occasion de faire le bilan annuel des activités du conseil et de
construire ensemble les objectifs de l’ année prochaine.
➜ renouveler les membres élus du conseil des moniteurs par groupes d’activité. Le conseil élit par la suite en son sein un président et un vice président pour un an.
➜ informer les moniteurs sur les activités du service encadrement et formation.
Il est donc important que vous soyez présents le samedi 6 décembre dés
11 heures à l’Atria Novotel de Rueil-Malmaison .
Le Conseil des Moniteurs .
Le conseil des moniteurs est le représentant permanent des chefs de bord
et moniteurs des Glénans auprès des diverses instances de l’ association
(conseil d’administration, bureau, comités de secteur, service encadrement et formation, observatoire des accidents etc......).
Sa mission générale est de veiller à la formation et à la qualification tant
humaine que technique des moniteurs, à terre et en mer, ainsi qu’ à la
coordination pédagogique entre les secteurs. Il peut prendre toute initiative d’innovation ou d’expérimentation pédagogique, dans le cadre des
Glénans, ou avec des organismes ayant passé avec les Glénans des
accords de coopération ; ceci après en avoir référé au Bureau et obtenu son accord. Le comité des moniteurs doit par ses actions promouvoir
l’encadrement bénévole au sein de l’association.
Ordre du jour de l’ AG du 6 décembre :
11h-Dépôt des dernières candidatures au conseil des moniteurs 98.
11h -Ouverture de l’assemblée générale par le président
11h10 -Bilan annuel de l’encadrement et de la formation
11h30 -Bilan des activités 97 du conseil des moniteurs
12h30 -Élections du nouveau conseil des moniteurs
Entièrement rédigé par des moniteurs bénévoles des Glénans - Tirage : 1500 exemplaires- Directrice de la publication : Odile Sendra - Coordination : Alain Malgoyre - PAO : Laurence Zakri
1
Courrier des moniteurs N° 26 -Novembre 97
Pour vous permettre d’assister au colloque qui aura lieu l’après-midi, nous avons organisé un buffet sur place. D’une valeur de 150F par personne, il vous est proposé contre
une participation de 50F. Confirmez votre inscription en renvoyant le bulletin
ad-hoc du Courrier Glénans N° 42 avant le 28 novembre.
Le conseil des moniteurs existe pour vous et grâce à vous
Le conseil actuel sera entièrement renouvelé lors de l’A G à l’exception des 4
postes occupés par les représentants des
secteurs.
Le nombre de postes à pourvoir se décompose ainsi :
- Quatre postes pour les activités glisse
(catamaran, planche, dériveur ).
- Trois postes pour l’ activité croisière.
- Deux postes pour l’activité de haute
mer.
- Deux postes pour le courrier des moniteurs.
Tout adhérent des Glénans ayant eu
une fonction d’encadrement durant l’un
des quatre derniers exercices peut poser
sa candidature à l’élection du conseil des
moniteurs. La qualité de conseiller au
conseil des moniteurs n’est pas compatible
avec une fonction rémunérée pendant
plus de six mois par an au sein des Glénans.
N’attendez pas le dernier moment pour
déposer votre candidature !
Un simple petit mot au service formation
suffit.
Si vous avez besoin de renseignements sur
le comité des moniteurs, contactez Alain
Malgoyre (responsable formation) au
ponton ou Yannick Perre (président des
moniteurs ).
✂
ÉLECTIONS AU CONSEIL DES MONITEURS 1998
le 6 Décembre 1997
NOM .............................................PRÉNOM ..............................................
N°..................................................................................................................
pose ma candidature au Conseil des Moniteurs comme :
CONSEILLER GLISSE
CONSEILLER CROISIERE
CONSEILLER HAUTE MER
CONSEILLER COURRIER
❐
❐
❐
❐
Fait à
le
Signature
Bulletin à retourner aux Glénans : Service encadrement
■
2 ■
COLLOQUE
SUR LES GLÉNANS
DANS 10 ANS
Réfléchir à l’avenir d’une association du
type “loi de 1901” et à d’éventuelles
transformations nécessite une explication
sur ce qui fonde l’association. Dans le
cas des Glénans, cette démarche s’avère
particulièrement importante car il existe un projet humaniste original et fort
qui a marqué le fonctionnement quotidien de l’association depuis 50 ans ( par
exemple l’organisation de la vie collective à terre )
D’une manière générale, un projet
s’appuie sur un système de valeurs partagées par les personnes qui décident de
se regrouper pour agir ensemble, mais
également sur les objectifs prioritaires
de l’ association.
Un projet associatif comporte donc 2
volets : celui des finalités ( qui donne du
sens à l’activité associative ) et celui de
la mise en oeuvre concrète ( grands
axes retenues pour agir et moyens
alloués ).
Traduction de l’objet de l’association,
le projet est la pierre angulaire des
choix de l’association, des modes d’organisation, de la mise en oeuvre des
actions et permet la prise en compte de
l’environnement (principe de réalité
pour garantir la perennité de l’association.
La reflexion sur le fonctionnement et le
devenir des Glénans envisage donc
d’examiner l’articulation existant entre
le projet associatif et les activités mises
en oeuvres , ceci dans le souci de rechercher ou renforcer une cohérence
d’ensemble.
Parmi les nombreux thémes qui peuvent
être retenus pour mener à bien cette analyse, 5 feront l’objet de tables rondes particulières.
- Quelle école de voile ?
- Quels sites et quels modes vie ?
- Quels bateaux ?
- Quelles activités, quels publics ?
- Quelle organisation et fonctionnement de l’association ? .
Courrier des moniteurs N° 25 -Novembre 97
Encadrer un stage en buzz
Voici le premier bilan d’une monitrice qui a eu le privlège d’étrenner
les premiers bateaux de ce type sur l’île d’Arz
5
Juillet 1997. Ile d'Arz. 10 heures :
Réunion des moniteurs pour la présentation des différents stages. J'encadre
un stage de dériveur, niveau 3 voiles,
durant 3 semaines. Quelles ne sont pas
ma surprise et ma joie de découvrir que
ce sont des Buzz flambants neufs qui
constituent la flottille de ces stages. Mon
enthousiasme initial est cependant tempéré par l'inquiétude de ne pas savoir comment se comportent ces bateaux de location renommés si instables !
I
maginez une coque à la fois très large
( 1 M 92 ) et très plate avec un cockpit ouvert, longue de 4 mètre 20 et pesant
approximativement 90 Kg. Au portant,
sa surface de voilure est de 26,90 m2
avec la grand voile et le spi asymétrique.
Au près, elle ne représente plus que 12,
85 m2 ! De nombreuses recommandations
me sont faites à propos des safrans, des
dérives pivotantes, des remorques, des dessalages !
I
l est 14 heures : les stagiaires, des
juniors, arrivent. Après les formalités
administratives, je leurs présente nos
bateaux : 2 Buzz et un 420. Les premières réactions sont assez mitigées :
U
excitation pour certains, recul pour
ne fois sur l'eau, quelques rappels
d'autres qui veulent, avant de se lancer,
de base sur la pratique du dériveur
se remettre un peu dans le bain sur le 420.
ne sont en général pas superflus. Installer
Mais rapidement, les Buzz font l'unanides pennons sur les haubans a permis aux
mité, malgré les quelques petits" bobos
"jujus" de mieux se repérer par rapport
"laissés par des antidérapants d'une
au vent. En effet, la grand voile lattée ne
redoutable efficacité ! Des
fasseyant pas les
bas de cirés pour protéger
déroute beaucoup.
en même temps jambes et Les premières réactions
Une fois la prise en
combinaisons longues sont
main du Buzz effecsont mitigées...entre
utiles. Avec nos gilets de
tuée, nous passons
sauvetage, nous ressemaux choses sérieuses !
excitation et recul
blons à de vrais bibendums.
Tout d'abord, sortir
au trapèze. Les
réer puis mettre à l'eau un Buzz est
débutants dans ce domaine commenrelativement facile et rapide à marée
cent par se positionner au niveau des calespieds situés de part et d'autre de la dérihaute (20 minutes). En revanche, quelle galère à marée basse ! Pour des raisons
ve, accrochés, bien sur, au trapèze. Aussi
de prudence évidentes (antivols), les
se retrouvent-ils dans une position intermédiaire entre le rappel et la vraie sorBuzz doivent rester à Keroland. Pour les
tie. Ils peuvent donc s'habituer peu à peu
connaisseurs du site, je vous laisse imaà leurs sensations et finir par monter
giner ! Pendant trois semaines, les bains
sans crainte, ce qui n'offre vraiment
de vase ont été notre quotidien ! Il ne falaucune difficulté. Et même, c'est plus facilait pas non plus hésiter à se mouiller jusle qu'à bord du 420. A mi-stage, le spi asyqu'au cou afin de descendre le safran
métrique, avec son avaleur et son tangon
entièrement avant de partir : ne pas le blotélescopique, fait le bonheur de nombreux
quer dans cette position le fragilise.
stagiaires par sa facilité d'utilisation.
Vérifier le bon fonctionnement de la
dérive peut aussi se révéler utile après un
bain de vase !
G
A la moindre hésitation, c’est
le déssalage...mais plus il va
vite, plus il est stable.
L
es manœuvres doivent tout de même
être rapides et franches. En effet, à
la moindre hésitation, un dessalage arrive. Ressaler un Buzz n'est pas si facile pour
deux juniors ! Il faut éviter de ne pas se
mouiller à cause des risques de "chapottages" ! Le Golfe du Morbihan n'est
pas très profond et les mâts sont assez effilés... ! Un équipage de deux juniors ne parvient pas toujours à remonter à bord
quand il se trouve sur la dérive, du fait
de la largeur du bateau. Or, un Buzz
reste rarement de lui-même face au vent.
■
3 ■
Courrier des moniteurs N° 26 - Novembre 97
Il a même tendance à abattre et ainsi peut
laisser son équipage derrière lui ! En
revanche, 3 juniors ensembles parviennent à ressaler le Buzz avec une facilité déconcertante. Il suffit qu'un équipier fasse du " water start" de l'autre côté
de la coque pour se retrouver sans effort
dans le cockpit lorsque le bateau se
redresse. Il peut ainsi garder le Buzz vent
debout et éventuellement aider ses
équipiers à remonter, ce qui est très facile grâce au tableau arrière ouvert.
P
lus le Buzz va vite et plus il est
stable. Les dessalages ne surviennent que par manque d'attention à la
contre-gîte, ou quand une écoute de
grand voile est bloquée dans le taquet
coinceur...En revanche, les interventions
telles que prise de mât, manœuvres
d'homme à la mer ou même une simple
mise à la cape deviennent assez
périlleuses dès lors que le clapot et le vent
se lèvent. Les sorties sont alors sportives,
mouvementées, riches en sensations
fortes,...,et fatigantes !Les retours de "
nav" se font dans un état d'exaltation faisant plaisir à voir :chacun raconte son
aventure ( ski nautique à l'arrière accroché au trapèze, vol plané devant l'étai...).
La vitesse des Buzz avec ses perpétuels
départs au planning par force 4 ou 5 (par
force 3 sous spi) en a surpris et grisé plus
d'un !
Buzz contre Laser Fun
LES MONITEURS
&
L
ors de ma dernière semaine de
stage, avec l'aide d'un moniteur,
nous avons encadré sur Buzz et Laser
Fun. Nos nombreux stagiaires ont
beaucoup apprécié de pouvoir comparer ces 2 types de dériveur et pour certains d'entre eux, de pouvoir envoyer un
spi symétrique. Autant le Buzz est un
bateau de largue et peut partir rapidement au planning, autant le Laser Fun
marche bien au vent arrière avec son spi
asymétrique : il peut planer lui aussi
mais plus difficilement que le Buzz.
Au près, le Laser Fun vaut bien le
Buzz.
N
ous sommes tous repartis très satisfaits de nos vacances, et pour
beaucoup prêts à revenir à l'Ile d'Arz.
Le Buzz est un très bon compromis
entre, d'une part, la sensibilité de barre
et les réglages d'un dériveur et, d'autre
part, la vitesse et les sensations ressenties
à bord d'un catamaran. Ah, si j'avais
pu me perfectionner au trapèze et au spi
asymétrique lors de ma formation de
monitrice !
LA FORMATION
AUX GLÉNANS
Dans le prolongement de l’analyse
stratégique réalisée en 1996, les Glénans
réaffirment la volonté de promouvoir l’encadrement bénévole, et sa
spécificité de formation humaine.
Dans cette optique, une mission est
confiée à Jean Rochaix, au sein du service formation, en lien étroit avec la
démarche de réflexion du colloque
Glénans 2000.
Cette mission vise deux objectifs :
- Valoriser l’encadrement bénévole:
La formation et le fonctionnement
sont-ils adaptés aux attentes et aux
besoins des moniteurs bénévoles?
Quels sont les freins à l’engagement
bénévole?
- Clarifier le rôle de l’encadrant:
Qu’est-ce que les Glénans attendent
de leurs encadrants?
Quelle école, quelle pédagogie pour
les Glénans?
Dans un premier temps, nous tenterons
d’identifier les problèmes et les décalages soulevés par ces différentes questions, afin de faire des propositions
d’amélioration.
Ces propositions seront ensuite expérimentées à petite échelle au cours
de l’été 1998, pour affiner en fin de saison les axes de progrès à mettre en
oeuvre.
Parallèlement à la méthode d’investigation qui sera mise en oeuvre dans
la phase d’identification des problèmes, n’hésitez pas à nous faire part
spontanément de vos réflexions sur le
sujet en nous écrivant au service formation à Paris ou directement à Jean
Rochaix ; Les Glénans ; quai Pierre
Loti, 22500 Paimpol.
■
4 ■
Courrier des moniteurs N° 26 -Novembre 97
QUELS BATEAUX LOURDS POUR LES GLÉNANS ?
A l’heure de la mise à la retraite de Katsou,
je constate avec amertume que le nombre
de nos bateaux de haute mer ne cesse de
diminuer. La liste est longue de ceux qui,
comme le dit André Linard dans un article
du Chasse-Marée, sont “victime(s) d’une
certaine désaffectation”.
Pourtant, ce n’est pas sans un brin d’émotion que je me souviens du spi à tuyères de
Palynodie, de la statue de Sainte-Anne
ou des bords de près sur Glénan.
Quant à ceux qui restent, Sereine et Iroise,
c’est un peu sur une voie de garage. Il y a
longtemps que ce n’est plus à leur bord qu’on
forme les futurs encadrants de haute mer.
Un bateau
pour quel programme ?
La question à se poser c’est d’ailleurs :
“formons-nous encore des chefs de bord
pour la haute mer ?”.
C’est malheureux, mais nous avons tous
de moins en moins de temps. Moins de
temps pour partir loin et longtemps ;
moins de temps pour apprendre la
manoeuvre d’un bateau un peu complexe. Impossible de se former à la haute
mer avec un forfait de trois semaines.
Et puis notre formation s’adresse au plus
grand nombre, quelques stages suffisent
pour être à même de louer un bateau et
d’aller visiter confortablement les ports
de Bretagne Sud alors que la haute mer
est loin.
Notre projet est de faire découvrir la mer
au plus grand nombre ? Dans ce cas nous
n’avons guère besoin de bateaux lourds !
c’est Sereine !”. Par contre, il y a quelques
années, alors que je rentrais à Perros avec
un Sun Rise, j’ai entendu un pêcheur maugréer : “Il peut pas la garer ailleurs sa caravane !”.
Que l’on navigue sur un bidet en plastique de 8 mètres gréé en sloop avec un
enrouleur ou sur le même bidet en 14
mètres, à part la taille, il n’y a pas grand chose
qui change. Heureusement que nous avons
à notre disposition un périmètre de croisière
fantastique, sinon on finirait par s’ennuyer.
L’embarras du choix
Entre la location, l’occasion et le neuf,
nous n’avons que l’embarras du choix.
Si concevoir et construire nous-mêmes ne
semble pas faire l’unanimité au sein de
l’association et n’est pas forcément rentable,
on ne peut nier les résultats obtenus. Un
moyen terme est peut-être de partir d’un
bateau existant, neuf pour la série ou
d’occasion pour un prototype, et de l’adapter à nos besoins.
Prenez un ULDB de 15 mètres ou un
grand monocoque de course au large,
accastillez-le de manière simple et solide,
concoctez un intérieur à la fois fonctionnel
et confortable, et vous n’êtes peut-être
pas loin de la solution...
En location ou à l’achat, rien ne vous
empêche de tâter d’un grand multicoque.
Un tel bateau ne serait-il pas la concrétisation
de notre filière glisse ?
A l’inverse, si au carbone et au kevlar
vous préférez le chanvre et le chêne centenaire, un Dundee thonier comme ceux sur
lesquels embarquaient les premiers stagiaires....
Etrangement, à l’heure où des centaines de
milliers de badauds se déplacent pour des
rassemblements de vieux gréements, nous
n’en avons quasiment plus un seul.
Un bateau pour
le cinquantenaire
Cinquante ans d’expérience, ça n’est pas rien.
Cette expérience, nous l’avons acquise un
peu en marge de la plaisance traditionnelle en empruntant à la pêche et aux gens
de mer en général, en course à l’époque où
celle-ci n’était pas largement au-dessus de
nos moyens, en inventant la mer pour tous
avec le Vaurien et le Mousquetaire...
Aujourd’hui, il est d’autres savoirs à acquérir. Ceux qui font le tour du monde en
deux mois et demi y ont sans doute appris
bien des choses. Ceux qui, sur les bateaux
d’autrefois, perpétuent des gestes centenaires
aussi.
Nous avons sans doute à apprendre de
nouvelles manières de naviguer pour en retenir le meilleur, à bord de quel navire-amiral allons-nous embarquer pour le prochain demi-siècle et quelles richesses va-t-il
nous apporter ?...
Pascal Guislain
La Sereine, un des derniers bateaux lourds des Glénans
Pourquoi
un bateau lourd ?
Pourtant, outre notre envie de partager notre
passion de la haute mer, entretenir une
flotte de bateaux lourds et qui plus est de
bateaux de caractère, me parait une nécessité.
Le nom de certains bateaux suffit à nous faire
rêver : Velsheda, Solweig, Maria Asumpta,
Pen Duick VI, Fujicolor.... Glénan !
Quand on navigue avec Sereine, on a le plaisir d’entendre les équipages des bateaux voisins s’exclamer à son sujet : “Regarde,
■
5 ■
Courrier des moniteurs N° 26 -Novembre 97
!
s
e
v
Brè
ENCADREMENT - FORMATION
N’ accrochez pas votre ciré, les bases ne sont pas fermées en hiver, venez donc passer les fêtes
de fin d’année aux Glénans!.
Voici quelques stages pour lesquels nous avons encore des places disponibles en encadrement
ou en stagiaires .
ARZ :
Places disponibles sur des stages de formation :
Morgane : stage à terre de niveau 2 en filière mer ; du 20 au 27 décembre.
Bafa : stage de base pour devenir animateur
en centre de vacances : du 14 au 21 février
Gascogne : stage sur Glénans 33 de niveau 3
en filière mer ; du 20 au 27 décembre
Equinoxe + : stage A2C en filière mer à l’ Ile
d’Arz ; du 20 décembre au 2 janvier
Equinoxe : stage sur Feeling 8,50 de niveau 4
en filière mer ; du 20 au 27 décembre.
Glénans + : stage A2C en filière mer à l’ Ile
d’Arz ; du 20 décembre au 2 janvier.
Cote sauvage intensif : stage de 9 jours de niveau
3 en filière mer; du 27 décembre au 4 janvier
B2 Glisse : stage à Concarneau pour devenir
formateur B1 dans sa spécialité : du 2 au 6 mars
MARSEILLAN
B2 Croisière : stage à Concarneau pour devenir formateur B1 initiation mer : du 9 au 13 mars
Sirocco : stage à terre de niveau 1 en filière mer ;
du 27 décembre au 2 janvier.
Itinérant : stage sur Sun Way 27 de niveau 2
en filière mer; du 20 au 27 décembre.
Calypso Intensif : stage sur Coco de 9 jours de
niveau 3 en filière mer; du 27 décembre au 4
janvier.
Belouga : stage sur Sun Way 27 de niveau 3
en filière mer ; du 27 décembre au 2 janvier.
Moniteur conseil : week-end de formation pédagogique pour devenir tuteur de moniteurs en
stage D1`:
les 7 et 8 mars à Concarneau, les 25 et 26 avril
à Marseillan et les 6 et 7 juin à Paimpol.
Renseignements et inscriptions auprès du
service encadrement au Ponton.
Racing perf : stage à terre de niveau 3 en filière mer ; du 27 décembre au 2 janvier.
Programme 98 :
De nouvelles destinations lointaines
surtout en haute mer !
Afrique et Amérique du Sud
Claude Plee, repart cette année avec
les Glénans pour une série de stages
en deux temps: une croisière en 2 étapes
jusqu’a Dakar , puis une croisière en 6
stages du Brésil jusqu’au détroit de
Magellan.
Sans oublier nos destinations
classiques :
Les croisières vers Malte au départ de
Bonifacio, le tour des Iles de Méditerranée
au départ de Marseillan et les croisières
aux Scilly au départ de Paimpol ou de
Concarneau.
Tunisie
Des croisières au départ de Sidi Boussaid
en 3 voiles vers l’ile de Pantellaria et en
quatre voiles vers la Sicile. Le bateau mis
à disposition pour les Glénans est un First
33.7 neuf armé aux normes Glénans.
FRERES DE MER , C’EST PARTI
Vous avez peut-être vu l’affiche
dans les bases ou lu la lettre jointe
au dernier courrier des moniteurs ?
Peut-être avez-vous croisé un des
membres de l’équipe dans une base
cet été ? Peut-être êtes vous
participant ? Qui que vous soyez,
cet article vous concerne.
Le 15 septembre, 25 moniteurs avaient
contacté l’équipe organisatrice du
projet. Certains étaient intéressés
par la construction du prototype,
d’autres pour faire partie de l’organisation et tous motivés pour faire partie d’une équipe ville.
La construction du premier bateau,
le prototype, a débuté le 29 septembre et s’est achevée 14 jours plus
tard. Le chantier Henaff, au Guilvinec,
abritait les apprentis charpentiers :
membres de l’équipe Frères de Mer
ou moniteurs participant au projet. Il
a mis à disposition son local, ses outils
ainsi que les précieux conseils d’un professionnel.
Le 15 septembre toujours, Poitiers et
Rouen étaient définitivement inscrites, Nîmes, Créteil, Brest et CorbeilEssonne étaient en cours d’inscription,
enfin six autres restaient très intéressées par Frères de Mer. Rappelons
que le projet est limité à dix équipes.
Côté organisation, avec le mois de septembre, l’équipe FDM a repris son
rythme normal de réunions, bien que
certains membres aient opéré une
migration vers les régions de l’ouest...
Si le projet vous intéresse, il n’est
jamais trop tard pour vous manifester, il suffit de contacter directement
Nolwenn Dervieux au 01 43 45 18 57
en soirée ou Gérald au Ponton.
Portugal
Une croisière sur Chihuahua au départ
de Paimpol vers le Portugal au moment
de l’exposition universelle.
■
6 ■
Courrier des moniteurs N° 26 -Novembre 97
SÉCURITÉ
Les leçons d'un démâtage
Résumé : Une croisière familiale en Méditerranée aurait pu tourner au drame. Le confortable catamaran de 43 pieds démâte en remontant la côte espagnole. Récit des évènements et enseignements
tirés par le chef de bord.
H
abitué des catamarans pour
en avoir loué depuis cinq
ans à Hyères et en Corse,
notre équipage familial décide de
changer de site et d'aller découvrir l'Espagne. Nous nous tournons alors vers une location à
Argelès sur Mer. Partant à onze
personnes, un grand bateau s'impose
et nous retenons pour une semaine un Edel Cat 43. L'équipage,
semblable aux autres années est
composé de la famille et de quelques
amis, habitués à la croisière en
catamaran. Ainsi, on compte au
minimum trois bons équipiers en
plus du chef de bord, moi même,
moniteur croisière aux Glénans.
Le programme est simple : Aller
retour vers la Costa Brava, en longeant la côte, en profitant au passage des nombreuses et magnifiques criques offertes par les
Pyrénées. Conscients de la fréquence de la tramontane en cette
région, nous veillerons à prévoir suffisamment de temps pour le trajet
retour qui risque d'être au louvoyage.
Les premiers jours se déroulent
au mieux. Les dauphins, à défaut du
soleil, nous rendent visite dès la
première sortie. Les quelques orages
rencontrés, fréquents en cette saison, ne nous posent pas de problème particulier.
Le quatrième jour, nous reprenons
le chemin du retour. Arrivés à
Ampuria Brava, près de Rosas,
Météo France annonce pour le
large et près du cap Creux une tra-
montane atteignant 7 à 8 Beaufort.
Qu'à cela ne tienne, nous partons,
forts de notre expérience de ce
genre de situation sur ce type de
bateau, et des paroles du loueur :
"sur ce bateau, on peut remonter au
vent jusqu'à 45 nœuds". Nous commençons notre route au moteur,
protégés du vent par les reliefs
hauts de deux cents mètres (la tramontane est un vent de terre).
L'irrégularité de l'horizon indique
qu'au large le vent est bien présent. Au fur et à mesure que le
vent apparait sur notre zone, nous
hissons la grand voile pour prendre
ensuite un premier ris. Le vent est
turbulent, à cause des reliefs, et
oscille entre 5 et 15 nœuds, tout
en se renforçant, en moyenne.
■
7 ■
Après avoir roulé un demi génois,
nous prenons le deuxième ris en passant la cala de Monjoy. Prêts à faire
de la route, l'équipage retourne
dans le cockpit.
Et soudain ...
C'est alors qu'une solide rafale,
plus violente que les autres vient
noircir l'eau à l'avant du bateau
avant de nous percuter. L'ayant
vu arriver nous pouvons choquer
l'écoute de grand voile et nous
cramponner, en attendant qu'elle
passe... Un grand choc nous abasourdit, avant de lever les yeux et
de constater que le mât avait disparu! Pas de panique, réfléchissons. Aucun blessé, il reste à constater les dégats matériels. Le mât est
entièrement dans l'eau, et ne représente pas de danger pour la coque.
La côte n'est qu'à deux cents mètres
mais le vent nous en éloigne, très lentement d'ailleurs car la voile constitue une remarquable ancre flottante ! Aucun danger n'étant
imminent, nous pouvons prendre le
temps d'analyser sereinement la
situation. Equipés d'un masque
nous constatons les dégats, sous la
surface de l'eau : le mat est cassé net
sous la deuxième barre de flèche, les
voiles sont déchirées, le vît de mulet
a cédé. Récupérer ce matériel présenterait des risques supplémentaires que nous ne souhaitons pas
courir : bout dans les hélices, heurts
contre la coque ... Nous décidons
alors d'abandonner le grément par
80 mètres de fond. Heureusement
la pince coupe-haubans fonctionne
Courrier des moniteurs N° 26 -Novembre 97
efficacement mais le problème principal a été d'atteindre l'étai à travers
l'enrouleur de génois. Au bout d'une
bonne demi heure d'efforts, nous
rentrons au moteur vers le premier
abri et prévenons le loueur. La croisière se terminera au moteur.
Conclusions :
- Nous avons eu beaucoup de chance que personne ne soit situé sur la
trajectoire de chute du mât, vu son
poids et la vitesse à laquelle il a été
balayé. Le drame a été évité de justesse. Notre chance ne s'arrête pas là :
la mer était très calme (vent de
terre), la côte n'était pas loin et nous
avions de l'eau à courir. La manœuvre
de largage s'est ensuite bien passée
grâce à la force physique et au calme
de l'équipage. Nous avons été touchés par l'aide proposée spontanément par les autres bateaux présents. Elle n'a cependant pas été
nécessaire.
- Les seules difficultés rencontrées
concernent le dégagement de l'enrouleur pour atteindre l'étai. D'autres
outils auraient été très utiles (scie à
métaux, grosses clefs ...)
Les enseignements que nous en
avons tirés sont de quatre ordres :
◗ tout d'abord, nous avons appris à
ne plus offrir une confiance aveugle
au matériel, quel qu'il soit (la veille,
une écoute de foc avait cassé) ;
◗ deuxièmement, nous ne sous estimerons plus la turbulence du vent
sous une côte abrupte. S'il est vrai
qu'en moyenne le vent est plus faible
qu'au large sous le vent de la côte, les
rafales arrivent parfois directement
d'altitude et sont par conséquent
extrêmement puissantes. La notion
d'abri est toujours délicate ;
◗ troisièmement, cette aventure nous
a rappelé qu'à bord d'un catamaran, l'absence de gîte ne permet pas
à l'équipage de mesurer les efforts
subits par le gréement, tandis que le
bateau ne peut se soulager de ces
efforts en gîtant. D'autre part, le
mat étant autohaubanné, deux haubans seulement partent à l'extérieur
des coques. La rupture du mât entraî
ne donc automatiquement la chute
de tout le mât dans l'eau ;
◗ enfin, le quatrième point concerne
les démelés "administratifs". Notre
responsabilité n'a pas été retenue
vu les conditions et nos précautions
(ris...). Nous avons pu le prouver
grâce au livre de bord qui était impécablement tenu, et aux photographies de l'état de la mer et du mât
cassé prises sous l'eau. Le loueur
s'est donc retourné contre le constructeur et l'assurance a couvert les
quelques 150 000 francs de réparations...
Principe de l’autohaubanage
Pierre Jean Godard
■
8 ■
Principe de haubanage d’un catamaran