CONSACRES POUR REVEILLER LE MONDE AFRICAIN Allocution

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CONSACRES POUR REVEILLER LE MONDE AFRICAIN Allocution
CONSACRES POUR REVEILLER LE MONDE AFRICAIN
Allocution de l’USG à la COSMAM
(Kinshasa janvier 2015)
Richard K. Baawobr, M.Afr.
Je suis heureux de participer, au nom de l’Union des Supérieurs Généraux, à cette
Assemblée plénière de la COSMAM. Merci pour votre invitation. Je vous porte les salutations
de mes frères et surtout du Comité exécutif de cette Union. Nous souhaitons longue vie à la
COSMAM et surtout qu’elle puisse remplir le rôle pour lequel elle a été conçue, justement
avec l’aide de l’USG/UISG. Nous vivons un moment de grâce dans l’Eglise actuelle et surtout
en cette année de la Vie Consacrée durant le pontificat du Pape François. C’est à partir de ce
contexte que je vous adresse le message de notre Union.
1. L’USG aux origines de la COSMAM
«Si on ne sait pas d’où on vient, on ne peut pas savoir où on va », nous dit le proverbe. Je fais
un bref rappel des origines de COSMAM / COMSAM pour souligner que cette Confédération
est un don de Dieu pour l’Eglise Famille de Dieu en Afrique qui a une mission prophétique, et
qui a aussi une bonne nouvelle pour les filles et fils de ce continent.
Les archives montrent que c’est dès 1969 que les évêques du Symposium des Conférences
Episcopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM/SECAM) avaient invité quelques Supérieurs
généraux à être avec eux lors de leur première Assemblée plénière en Uganda lors de la
visite du Pape Paul VI. Cette visite est présente dans les esprits de beaucoup car le Pape Paul
VI y avait lancé un défi à l’Eglise d’Afrique, défi que nous sommes encore en train de relever.
Ce 31 juillet 1969 à Kampala, Ouganda, Il disait:
“Le langage et la façon de manifester cette unique foi peuvent être multiples … Un
certain pluralisme est non seulement légitime, mais désirable. Vous pouvez et vous
devez avoir un Christianisme Africain. En effet, vous avez des valeurs humaines et
des caractéristiques culturelles spécifiques qui peuvent atteindre la perfection, dans le
but de trouver dans et pour le Christianisme une vraie plénitude supérieure, et en
arriver à exprimer la richesse de son expression unique à l'Afrique”1
Une suite à cette première rencontre a eu lieu en 1973/1974 quand les évêques d’Afrique,
après avoir pris contact avec l’USG et l’USISG, ont créé le Meeting for African Collaboration
(MAC) / Rencontre de Collaboration Africaine (RCA) avec des objectifs clairs :
-
Echange d’informations ;
Etudes à faire sur des points importants ;
Examen de plans d’action commune (priorités…) ;
Echange de suggestions pour une meilleure collaboration ;
1
Acta Apostolicae Sedis LXI, 1969, pp. 576-578, cité par Chidi Denis Isizoh, The Attitude of the
Catholic Church towards African Traditional Religion and Culture. 100 Excerpts from the Magisterial
and Other Important Church Documents, Roma, Tipografica Leberit, 1998, pp. 28-29.
1
-
Influence à exercer par les généralats envers leurs Instituts, et par le SCEAM envers les
évêques pour arriver à concrétiser cette collaboration ou à favoriser l’exécution de
certaines options prises par le MAC/RCA.
Avec l'encouragement moral et l’appui financier de l’USG/l’UISG, la Conférence Constitutive
pour l’Afrique (CCA) est née à Nairobi lors de la réunion du 7 au 11 juillet 2003 laquelle
deviendra COMSAM/COSMAM le 3 mai 2005 à Cotonou (Benin).
Le désir de la CCA exprimé dans la résolution de Nairobi était :
-
Un dialogue direct et continuel avec nos évêques, avec les conférences Episcopales et
entre nos conférences ;
Un témoignage plus fort d’unité dans l’Eglise-Famille, et
Une collaboration plus efficace avec ceux qui luttent pour atténuer les souffrances de
notre continent.
Aujourd’hui cette plate-forme existe. C’est pour cela que nous sommes tous ici ! A nous de la
faire fonctionner.
2. La Vie Consacrée: une chance pour l’Afrique !
Cette Assemblée Générale de la COSMAM nous interpelle, et nous invite tout d’abord à nous
réveiller et, comme le dit le Saint Père François, à réveiller le monde comme personnes
consacrées. Le besoin d’un engagement prophétique pour la réconciliation, la justice et la
paix a toujours été là, mais il se fait sentir avec une certaine urgence aujourd’hui. Mais, pour
réveiller les autres, nous devons d’abord nous réveiller nous-mêmes et rester
éveillés/vigilants !
Notre vocation prend sa source en Dieu et si nous nous engageons comme prophètes, au
nom de Dieu, c’est pour une triple mission :
-
Pour annoncer les termes de l’Alliance de Dieu avec son peuple ;
Pour dénoncer les contre-valeurs de ce que Dieu souhaite pour le bonheur de ses
enfants ;
Pour nous engager aux côtés d’autres personnes, et surtout aux côtés des pauvres,
en vue d'éliminer les causes des souffrances et des divisions.
Aujourd'hui en Afrique, la Vie consacrée n’est plus une importation étrangère ni une
survivance de néocolonialisme. A Rome seulement, sans compter ceux qui travaillent au
sein de la Curie romaine, les Africains et les Malgaches qui sont aux Service des Généralats
(AMSG) des Instituts internationaux sont plus d’une centaine! La présence de nombreux fils
et filles du continent dans le leadership à différents niveaux dans les Instituts locaux et
internationaux en témoigne.
La Vie Consacrée fait partie de notre paysage religieux et culturel, et nous sommes invités à
en vivre pleinement en tant qu’africains et africaines. La théologie africaine nous invite à une
contextualisation de la foi en Afrique et surtout à une véritable « unification » entre notre
être africain et notre être chrétien. Une théologienne kenyane, Eunice Karanja Kamaara,
affirme ceci :
2
ce qui définit l'Africanité authentique n'est pas tant la couleur de la peau, la langue ou
la culture en général, mais plutôt son caractère”2.
Ce caractère est ce qui donne l'identité à l'Africain et est le fondement de la foi chrétienne,
et j'ajouterais: et de la Vie Consacrée. Pour Kamaara:
Dans la société africaine indigène, être vraiment Africain, cela signifie: se laisser
guider par la philosophie utu, apprécier la dignité de la personne humaine, la vie
communautaire l'éthique de la vie, et la valeur centrale des relations3.
Ceci veut dire qu’il ne devrait pas exister une dichotomie entre les valeurs qui nous sont les
plus chères et ce que l’Evangile nous invite à vivre. Pour les personnes consacrées, ce sera de
vivre ces valeurs d’une manière radicale, - en lien avec la racine qu’est l’Evangile même !
Quelle est l’identité qui se dessine de la Vie Consacrée en Afrique et au Madagascar?
Comment pouvons-nous en être des acteurs / actrices ?
Notre témoignage prophétique de vie est la première prédication que les gens écouteront,
d’où l’importance du thème de cette Assemblée. Une vie donnée à Dieu et aux autres sans
rechercher des intérêts personnels. Malheureusement, certains de nos actes font que nous
faisons parfois nous-mêmes partie des problèmes de divisions et de cause des souffrances
des gens. Notre manière d’exercer notre autorité, un certain cléricalisme (pour les prêtres),
les choix des lieux de nos engagements apostoliques, notre style de vie, etc. disent quel est
notre Evangile. Dans une société où les aînés et toute personne en autorité sont respectés et
rarement ouvertement contestés, il y a un danger que nous succombions aussi et que nous
devenions autoritaires, au lieu d’utiliser notre ministère pour promouvoir la croissance et le
discernement de ce qui est bien pour tous.
Les témoignages courageux de certains de nos martyres comme la bienheureuse Anuarite,
l’Archevêque Christophe Munzihirwa, etc. montrent qu’il y a un prix à payer. Nous sommes
invités à donner notre vie, jusqu'au martyre4.
Les deux synodes africains nous interpellent à prendre au sérieux notre vocation
prophétique. Comment promouvoir le vivre en tant que Famille de Dieu en Afrique si nous
ne vivons pas comme une famille au sein de nos communautés religieuses ? Comment
promouvoir la justice et la paix dans nos pays si nous ne nous réconcilions pas entre nous et
si les distinctions selon les lieux d’origines (tribu ou nation) sont plus importantes que la
vocation commune qui nous a réunis ensemble ? La vie consacrée est un témoignage
prophétique, mais elle a besoin d’être soutenue. C’est pourquoi il est important que nous
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Eunice Karanja Kamaara, “No Longer Truly African, but Not Fully Christian: In Search of a New African
Spirituality and Religious Synthesis”, in Agbonkhiangemeghe E. Orobator, (editor), Theological Reimagination.
Conversations on Church, Religion, and Society in Africa (Nairobi, Paulines Publications, Africa, 2014). 86.
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4
Eunice Karanja Kamaara, “No Longer Truly African, but Not Fully Christian”, p. 87.
Parlant aux mères et rappelant l’exemple de l’Archevêque Oscar Romero, le Pape François disait ce 7 janvier
2015. 'Tutti dobbiamo essere disposti a morire per la nostra fede, anche se il Signore non ci concede questo
onore... Dare la vita non significa solo essere uccisi; dare la vita, avere spirito di martirio, è dare nel dovere, nel
silenzio, nella preghiera, nel compimento onesto del dovere; in quel silenzio della vita quotidiana; dare la vita a
poco a poco? Sì, come la da' una madre, che senza timore, con la semplicità del martirio materno, concepisce
nel suo seno un figlio, lo da' alla luce, lo allatta, lo fa crescere e accudisce con affetto. E' dare la vita. E'
martirio'".
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promouvions la spiritualité de la communion dont parlent les papes Jean Paul II, Benoît XVI
et maintenant François.
Rappelons-nous que Benoît XVI en avait parlé en des termes identiques dans Africae munus
(n° 35), citant aussi Saint Jean Paul II. La spiritualité de la communion nous demande d':
« Être capable de percevoir la lumière du mystère de la Trinité sur le visage des
frères qui sont à nos côtés ; se montrer attentif, «dans l’unité profonde du Corps
mystique, à son frère dans la foi, le considérant donc comme “l’un des nôtres”, pour
partager ses joies et ses souffrances, pour deviner ses désirs et répondre à ses
besoins, pour lui offrir une amitié vraie et profonde » ; être capable en outre de
reconnaître ce qu’il y a de positif dans l’autre pour l’accueillir et le valoriser comme un
don que Dieu me fait à travers celui qui l’a reçu, bien au-delà de sa personne qui
devient alors un intendant des grâces divines ; enfin « savoir “donner une place” à son
frère, en portant “les fardeaux les uns des autres” (Ga 6, 2) et en repoussant les
tentations égoïstes qui continuellement nous tendent des pièges et qui provoquent
compétition, carriérisme, défiance, jalousies ».
Le Pape François dit que comme personnes consacrées, nous sommes des experts de la
communion et de la fraternité. A l’intérieur de nos communautés, le pape insiste que :
les critiques, les bavardages, les envies, les jalousies, les antagonismes, sont des
attitudes qui n’ont pas le droit d’habiter dans nos maisons. Mais, ceci étant dit, le
chemin de la charité qui s’ouvre devant nous est presque infini, parce qu’il s’agit de
poursuivre l’accueil et l’attention réciproque, de pratiquer la communion des biens
matériels et spirituels, la correction fraternelle, le respect des personnes les plus
faibles… C’est « la ‘mystique’ du vivre ensemble », qui fait de notre vie un « saint
pèlerinage » (II,3).
Où en sommes-nous ?
3. Le message de l’USG/l’UISG
Les membres de l’USG / UISG voient le moment que nous vivons actuellement comme un
kairos pour l’Eglise entière et pour les personnes consacrées en particulier. A travers le
ministère du Pape François, nous nous sentons invités à vivre la vocation religieuse d’une
manière authentique :
-
En accueillant l’appel à revenir résolument à l’Evangile vécu et témoigné sine glossa ;
A accueillir l’appel à une conversion / transformation profonde de l’Eglise ;
A accueillir cette énergie qui nous propulse en mission comme disciples aux
frontières existentielles ;
A vivre un style de leadership marqué par la simplicité et le discernement ;
A vivre avec joie au milieu du peuple de Dieu, surtout au milieu des plus pauvres ;
A être partie prenante des changements que l’Esprit est en train d’opérer dans le
monde.
Ce que nous sentons comme interpellations au niveau de l’USG je vous le partage comme
notre souhait et notre message aussi pour la COSMAM.
4
3.1. La conversion pastorale et missionnaire
Dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium (2013), le Pape dit ceci :
« … je souligne que ce que je veux exprimer ici a une signification programmatique
et des conséquences importantes. J’espère que toutes les communautés feront en
sorte de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour avancer sur le chemin d’une
conversion pastorale et missionnaire, qui ne peut laisser les choses comme elles
sont. Ce n’est pas d’une « simple administration » (EG 21) dont nous avons besoin.
Constituons-nous dans toutes les régions de la terre en un « état permanent de
mission » (EG , 25).
Nous accueillons cette exhortation comme un programme pour nos instituts de vie
consacrés et nous souhaitons, à cause de cela nous poser les questions suivantes :
-
-
-
Quelle sera la transformation missionnaire pour nos instituts ? Qu’allons-nous
changer dans notre manière d’exercer le leadership, de décider et d’agir ? Comment
nos Instituts vont-ils changer ?
Comment pouvons-nous discerner, décider, programmer et agir davantage
ensemble pour donner un témoignage plus éloquent et pour être plus efficace
comme agents d’évangélisation ?
En particulier, que souhaitons-nous encourager en vue de promouvoir et de créer
une culture de communion parmi nos membres à la base afin qu'il puissent
s’entraider à apprécier les vrais défis contemporains de la mission et les relever
ensemble ?
Vous sentez bien, que le questionnement n’est pas pour que nous nous organisions mieux,
mais pour que nous sortions de nos communauté pour la mission. L’USG n’offrira pas les
solutions, mais à travers ses membres (les Supérieurs généraux) elle peut nous offrir de
partager nos expériences et ainsi de nous enrichir mutuellement en vue de la Mission de
Dieu à laquelle nous sommes appelés.
3.2. L’année de la Vie Consacré comme un kairos
Le deuxième appel nous vient de la Lettre apostolique du Pape François à tous les consacrés
à l’occasion de l’année de la vie consacrée (2014). Les 3 objectifs de cette année, nous dit le
Pape, sont :
- regarder le passé avec reconnaissance ;
- vivre le présent avec passion ;
- embrasser l’avenir avec espérance.
Les principales attentes de cette année sont :
- Que nous nous rayonnions la joie de l’Evangile de Jésus ;
- Que nous réveillions le monde comme des prophètes ;
- Que nous vivions la spiritualité de la communion et de la fraternité en partant de la
communauté, mais en s’ouvrant vers d’autres communautés, l’Eglise et le monde;
- Que nous sortions de nous-mêmes pour aller aux périphéries existentielles ;
- Que nous nous interrogions sur ce que Dieu et l’humanité d’aujourd’hui demandent.
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Comme il le disait aux Supérieurs généraux lors de la rencontre avec eux en novembre 2013,
le défi est de ne pas avoir peur d’actualiser et d’inculturer le charisme de nos fondateurs et
de nos fondatrices. Il nous le disait en ces termes :
Le charisme n'est pas une bouteille d'eau distillée. Il faut le vivre avec énergie et le
réinterpréter dans nos cultures. Dans ce processus il y a bien sûr le danger de
commettre des erreurs. C'est risqué, cela est certain! Nous ferons toujours des
erreurs. Il n'y a pas de doute. Mais cela ne doit pas nous arrêter car il y aussi le risque
de faire des erreurs plus graves. En fait, nous devrions toujours demander pardon et
éprouver de la honte à cause des échecs apostoliques découlant de nos manques
d'audace5.
3.3. Promouvoir des nouvelles formes de relations pour la Mission
Un troisième appel qui nous est adressé est l’invitation à revoir et à réécrire le document
Mutuae Relationes. Le pape est le premier à reconnaître que ce document a été utile en son
temps (1978), mais qu’il est maintenant dépassé. Les charismes, dit-il, doivent être
respectés et promus, car ils sont nécessaires dans les diocèses6. Des rencontres sont déjà en
cours entre la Congrégation pour la Vie Consacrée et les Instituts de Vie Apostolique d'une
part, et le Conseil dit des « 16 » (8 Supérieurs généraux et 8 Supérieures générales) d'autre
part. Mais le travail final sera le fruit de la collaboration entre la Congrégation pour les
Evêques, la Congrégation pour la Vie Consacrée et les Instituts de Vie Apostolique, et
d’autres dicastères romains.
Comme USG / UISG nous souhaitons:
- que nos membres à la base soient consultés ;
- que l’accent soit mis sur la communion au sein de l’Eglise, en impliquant tous les
acteurs d’évangélisation (évêques, consacrés, nouveau mouvements ecclésiaux, laïcs,
etc.);
- que le nouveau document promeuve le caractère missionnaire de l’Eglise.
Lorsque nous serons consultés, il sera important de prendre le temps de répondre. Cela
permettra d'améliorer la qualité du produit final en vue d’un témoignage plus efficace au
milieu nos frères et sœurs.
Conclusion
L’USG est très contente de ce que la COSMAM continue son chemin comme plateforme de
communion entre personnes consacrées œuvrant en Afrique, et de dialogue avec les
Conférences Episcopales nationales, régionales et continentale. Nous sommes invités à
partager les joies et les espérances des diocèses, à reconnaître leurs faiblesses, comme
aussi les nôtres. Nos communautés locales sont invitées à s’insérer dans la vie des Eglises
particulières dans lesquelles elles vivent. La vitalité d’une communauté religieuse sera
appréciée dans la mesure où elle se met au service de la mission de l’Eglise particulière
5
Pope Francis with Antonio Spadaro, My Door is always open. A conversation on Faith, Hope and the Church in
a Time of Change, London, Bloomsbury, 2014,p. 151.
6
Pope Francis, My Door, p. 161.
6
dans une symphonie harmonieuse de communion dans le service. C’est ensemble avec les
autres (components) composants ecclésiaux que nous pouvons relever les différents défis
qui écrasent nos frères sœurs dans un contexte déterminé, tel que la guerre, l’Ebola, la
violence, la migration, les trafics de personnes, le manque de justice et de paix, les divisions,
les exploitations, etc.
Vos Conférences et vos membres ont quelque chose à offrir aux Eglises particulières qui vous
accueillent en Afrique, à Madagascar et ailleurs. Il devrait y avoir toujours une bonne
tension entre l’insertion de la vie consacrée dans une Eglise particulière et sa vocation
universelle. Nous vivons localement mais nous respirons universellement. Ceci aide l’Eglise
particulière à être vraiment « Catholique ». Comment harmoniser le local et l’universel ?
L’autoroute de la communication sociale aujourd’hui met l’accent sur le partage, et
l’interaction, le réseautage ! Il serait bon d’explorer comment promouvoir la collaboration
et l’échange à entre les conférences nationales de la COSMAM, avec d’autres Conférences
continentales des Supérieurs majeurs telles que celles de l’Europe, de l’Asie, des Amériques
et de l’Océanie pour apprendre d’elles et pour partager aussi avec elles ce qui fait la vitalité
de la vie consacrée sur le continent. Que sera, par exemple, notre approche de la rencontre
et du dialogue avec nos frères et sœurs musulmans au moment où il y a une montée d’un
Islam radical dans certains pays. Rappelons que le Pape Benoît XVI a qualifié l’Afrique
comme l’un des poumons spirituels pour l’humanité (Africae munus, n° 13). Comme il nous
disait à Ouidah, au Benin le 29 novembre 2011 :
Puisse l’Église catholique en Afrique être toujours un des poumons spirituels de
l’humanité, et devenir chaque jour davantage une bénédiction pour le noble continent
africain et pour le monde entier (Africae munus, n°, 177).
Regardons notre Mère Marie, disciple missionnaire de Jésus et demandons-lui d’intercéder
pour nous.
Kinshasa, RD Congo
Janvier 2015
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