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Racines252_fev2014_Mise en page 1 22/01/14 16:09 Page40 RACINES. Vivre entre Sèvre et Loire | | LOISIRS DÉCOUVERTE Les Cafés Albert au pays de l’or noir Cinq kilos de café sont consommés par an et par habitant en France. L’équivalent de deux tasses par jour. Visite au cœur de la fabrication du café chez le mythique torréfacteur vendéen. L e bâtiment rose et vert se voit de loin, sur la 2 x 2 voies de La Roche-sur-Yon, direction La Chaizele-Vicomte. “C’était le but recherché en venant nous installer ici”, sourit Matthieu Tougeron, le dynamique directeur de l’usine de torréfaction des Cafés Albert. Des locaux lumineux avec baies vitrées ouvertes sur les machines de production, des douces effluves de café pour chatouiller les narines des visiteurs… L’usine est accueillante et chaleureuse. Là encore, une volonté affichée. “S’ouvrir aux particuliers, c’était aussi l’un de nos objectifs en changeant de locaux. Chaque semaine, le vendredi à 11 h, nous accueillons le public pour une visite guidée d’une heure.” Des panneaux pédagogiques, sept au total, retracent la légende du café, les méthodes de récolte ou les propriétés gustatives de la petite graine. On peut toucher, goûter, sentir. Après cela, vous serez incollable sur l’or noir… ou plutôt vert ! On ne s’imagine pas en voyant notre café moulu du matin que la graine d’origine est verte, et pourtant ! Les grands sacs de toile de jute ouverts dans l’usine en témoignent. “Allez-y, touchez et sentez”, exhorte Matthieu. “Bah… Ça ne sent rien là, non ?”, ose-t-on timidement. “Exact, le café est un produit agricole sans odeur particulière.” Qu’il vienne du Guatemala, de Côte d'Ivoire, du Mexique, de Colombie ou des onze autres destinations le produisant, le café vert n’a pas d’odeur. Il faut attendre la torréfaction pour sentir le café et le voir s’assombrir. Un processus assez impressionnant qui brûle le grain à 200° C, avant de tomber dans un bac de refroidissement équipé de pales, de brosses et d'un puissant ventilateur. Arabica ou robusta ? On apprendra également lors de la visite qu’il existe 75 variétés de caféiers. Voilà donc la raison pour laquelle, devant l’étal de notre petite épicerie ou dans le rayon du supermarché, nous sommes parfois perdus. Arabica ou robusta, autant d’arômes proposés et qui nous laissent dubitatifs. “Pour simplifier, pensez que le robusta, c’est le corps du café, donc c’est lui qui apporte l’amertume. L’arabica, le plus utilisé (environ 70 % dans le monde), est aromatique et plus subtil. Il va apporter de la douceur et de la volupté”. Les cafés Albert reçoivent deux containers de grains calibrés par mois. C’est parti ensuite pour le savant mélange, comme une potion magique dont la recette serait secrètement gardée. Le “druide” Matthieu explique qu’à l’inverse du vin, “plus la récolte est jeune, meilleur sera le breuvage !” Un élixir goûté tous les six mois. “Aujourd’hui, c’est exceptionnel, vous allez rencontrer Geneviève qui vient de New-York et qui est une spécialiste. D’habitude, nous allons à Bordeaux chez notre courtier pour les dégustations.” À l’instar des œnologues, ça goûte, ça hume, ça crache : “Là, ce sont les grains du Vietnam qui prennent le dessus… Il faudrait rendre l’arôme plus floral.” “Oui mais attention à ne pas dérouter nos acheteurs.” L’équipe parlemente, se met d’accord sur les doses, le temps en chambre de combustion… Le but ? “Se recaler dans nos dosages par rapport aux nouvelles récoltes et, surtout, magnifier nos produits.” Ce café qui, depuis quelques années, est devenu tendance. Un certain Georges n’y est probablement pas pour rien. Les cafés Albert viennent d’ailleurs de lancer leurs capsules expresso. Sans acteur célèbre pour la promo mais avec des pin-up vintage sur l’emballage, nommées Marylin, Grace et Élisabeth. À retrouver dans les boulangeries, les supermarchés ou les bureaux de tabac. Une capsule 100 % française et qui se recycle. What else ? comme dirait l’autre ! Si la France n’est que le 17e pays consommateur de café, loin derrière les pays nordiques (Finlande, Norvège, Islande), les Cafés Albert, eux, sont leader sur le marché de la torréfaction. L’enseigne compte même ouvrir bientôt ses premières boutiques dans l’Ouest et lancer, tous les six mois, de nouvelles capsules, en série limitée. L’avenir, nul besoin donc de le lire dans le marc de café, il semble bien engagé. Delphine Blanchard La reproduction ou l'utilisation sous quelque forme que ce soit de nos articles informations et photos est interdite sans l'accord du magazine | 40 | RACINES | Février 2014 | Racines252_fev2014_Mise en page 1 22/01/14 16:09 Page41 RACINES. Vivre entre Sèvre et Loire | LOISIRS Une enseigne historique Les Cafés Albert sont une institution yonnaise ! Depuis 1948, à l’époque où Marcel Albert tenait la petite épicerie d’alimentation générale, place de la Vendée. Il ouvre ensuite une usine de torréfaction en plein centre-ville. En 1970, l’enseigne devient incontournable. Le petit poucet grandit en 1999 avec le rachat par le groupe Tougeron. EN QUELQUES CHIFFRES. Superficie de la nouvelle usine, ouverte en juillet 2013 : 1 200 m2. Production : 200 tonnes de café par an. Répartition de la clientèle : 1 000 bars, restaurants et hôtels (soit 10 000 expressos servis par jour) ; 600 distributeurs automatiques ; 300 grandes surfaces (1 000 paquets vendus par jour). POUR VISITER L’USINE. 1 000 visiteurs sont venus depuis cet été. Visite guidée gratuite chaque vendredi à 11 h. Inscription auprès de l’office du tourisme de La Roche-sur-Yon au 02 51 36 00 85 ou sur place : 39, impasse Paul-Renaud, Parc Eco 85. Contact au 02 51 37 06 16. Tous les six mois : dégustation des nouvelles récoltes. La boutique des Cafés Albert pour repartir avec sa capsule ! Reportage photos sur www.magazine-racines.fr Le café vert des Indes, non torréfié. Matthieu Tougeron, directeur de l’usine : “Nous torréfions 200 tonnes par an.” Du café torréfié robusta : un café plus amer que l’arabica. La reproduction ou l'utilisation sous quelque forme que ce soit de nos articles informations et photos est interdite sans l'accord du magazine | 41 | RACINES | Février 2014 | |