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Communiqué
FEDERATION SYNDICALE des activités
postales et de télécommunications
25/27 rue des Envierges 75020 PARIS
Tél 01 44 62 12 00
Fax 01 44 62 12 34
Rapport de la Cour des Comptes sur
la Banque Postale
Banalisation = “Libération” !
La fédération Sud-PTT a pu consulter le rapport sur « La Création de La Banque Postale et ses deux premières années
de fonctionnement » que la Cour des Comptes a transmis au parlement en févier 2008. La lecture de ce document est
tout à fait édifiante et en dit long sur le sort que l'Etat et les dirigeants de La Poste réservent au service public postal.
Tout en constatant la naissance d'une banque, la Cour des Comptes relève cependant de nombreuses faiblesses qui «handicapent » l'établissement dans un marché concurrentiel. Ce n'est une découverte pour personne et sûrement pas pour la
Fédération SUD PTT qui retrouve dans ce rapport les prévisions funestes qu'elle fit dès la présentation du texte de loi
en 2005.
En relativisant les « performances » de La Banque Postale dues principalement à des reprises de provisions massives,
237 millions d'€ en 2006 (soit plus de 60% du résultat net de la banque alors de 374 M€) qui se reproduisent en 2007
pour plus de 130 millions, la Cour des Comptes pointe un à un les éléments de « vulnérabilité » qui caractérisent ce qui
est encore un OBNI ou objet bancaire non identifié.
Sur le Livret A, la cour acte sa banalisation en relevant le poids considérable des « comportements non rentables » à l'origine d'un nombre d'opérations « anormalement élevé » dues à la gratuité de celles-ci. Il est bien connu que les populations défavorisées ont pour loisir principal d'encombrer les files d'attentes des bureaux parce que ça ne coûte rien !
La Cour relève cependant qu'il « est vraisemblable » que ce soient « essentiellement les clients les plus aisés qui confient
à l'avenir leur livret à d'autres établissements ». La Poste dans sa réponse à la Cour ajoute que si elle doit légalement
ouvrir un livret à toute personne qui en fait la demande « rien ne précise le nombre de bureaux de poste devant distribuer le Livret A ».
« Le réseau constitue un handicap pour l'ensemble des activités commerciales de La Banque Postale » La Cour relève
que seuls 5400 bureaux disposent de conseillers financiers de La Banque Postale avec des opérations financières de guichet dans 7000 autres. Selon la Cour, le nombre de 5400 agences bancaires doit encore baisser « suivant les statistiques
de la commission bancaire, des Caisses d'Epargne et du Crédit Agricole ». D’ailleurs, ce chiffre a déjà été réduit à 4 700.
Aujourd'hui, ce sont encore 12 000 bureaux qui offrent plus de 400 opérations aux utilisateurs de La Poste. C'est sur la
résorption de ce réseau que pèse le principal levier de profit de La Banque.
L'élargissement de la gamme est relevé comme une piste susceptible d'abaisser le coefficient d'exploitation de La
Banque Postale de 5 points (il tourne autour de 90% fin 2007 pour une moyenne de 61% chez ses concurrents). Le partenariat retenu avec « un actionnaire stable et de long terme » suivant les mots du directeur de l'Agence des
Participations de l'Etat, serait une «co-entreprise détenue à 60% par La Banque Postale, le partenaire apportant l'essentiel des fonds propres nécessaires ».
La Cour conclut en posant cette question aux parlementaires:
« Certaines évolutions – comme la banalisation du Livret A – pourraient avoir comme effet de libérer juridiquement La
Banque Postale d'une partie de ces obligations. La question, sur laquelle il n'appartient pas à La Cour des Comptes de
se prononcer, est donc de savoir s'il convient de reconnaître le rôle social de La Banque Postale et de traduire légalement le concept de « Banque pas comme les autres » qui ne correspond actuellement qu'à une présentation commerciale. L'alternative serait la banalisation complète de l'établissement, qui début 2008, n'est qu'à moitié achevée ».
SUD PTT pose aussi une question aux parlementaires, en sachant que le législateur n'a inscrit aucune obligation de service public pour la banque dans la loi de 2005 : auront-ils, en connaissance de cause, le courage de s'opposer à la privatisation du livret A dans les prochaines semaines et remettre les services financiers de La Poste sur les rails qu'ils n'auraient jamais du quitter, ceux du service public?