enseignant_primaire_.. - Mémorial de l`abolition de l`esclavage

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Fiche enseignant primaire
DéCOUVRIR LE MéMORIAL
DE L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE
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Public concerné
Premier degré cycle 3
Domaine d’enseignement
tt Compétence 5 : La culture humaniste
tt Compétence 6 : Les compétences sociales et civiques
Compétences
C5
tt Identifier les principales périodes de l’histoire étudiées, mémoriser quelques repères chronologiques pour les
situer les uns par rapport aux autres en connaissant une ou deux de leurs caractéristiques majeures.
C6
tt Exprimer ses émotions et préférences face à une œuvre d’art, en utilisant ses connaissances.
tt Avoir conscience de la dignité de la personne humaine et en tirer les conséquences au quotidien.
Bulletin officiel n°15 du 14 avril 2011 - Actions éducatives
Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions
Dès l’école élémentaire et le collège, les enseignements, en particulier d’histoire-géographie, permettent à tous les élèves
d’acquérir des connaissances sur la question de l’esclavage. Ces connaissances doivent leur permettre de développer
une réflexion civique sur le respect de la dignité humaine et la notion de crime contre l’humanité.
Programmes 2008 extraits
Histoire
Les temps modernes
Le temps des découvertes et des premiers empires coloniaux, la traite des noirs et l’esclavage.
La révolution française et le XIXème siècle
1.L’installation de la démocratie et de la République
1848 : Abolition de l’esclavage
Pratiques Artistiques
La sensibilité artistique et les capacités d’expression des élèves sont développées par la rencontre et l’étude d’œuvres
relevant des différentes composantes esthétiques, temporelles et géographiques de l’histoire des arts ; ici les arts de
l’espace de notre époque (ouvrage d’art).
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Le Mémorial
éléments de réflexion pour l’enseignant préalables à la visite du Mémorial avec une classe.
Le Mémorial de l’abolition de l’esclavage entend marquer de manière solennelle et durable le rapport de la Ville de
Nantes à son passé de premier port négrier de France mais surtout le Mémorial est un hommage à tous ceux qui ont
lutté, luttent et lutteront contre toute forme d’esclavage dans le monde.
Le Mémorial dépasse l’histoire nantaise ; il est porteur d’un message universel d’interpellation, de solidarité et de
fraternité à l’intention des générations futures.
Sa vocation n’est pas d’expliquer l’histoire mais de se souvenir et d’alerter, pour servir de point de repère dans la
construction d’une conscience collective refusant toute forme d’asservissement et affirmant la richesse et la diversité
humaine (Dossier de presse Nantes métropole, Mai 2011, introduction).
« Mémorial » désigne ce qui aide à se souvenir, ce qui est destiné à conserver et perpétuer le souvenir. Il s’érige contre
les troubles de la mémoire, contre le refoulement, l’occultation et l’oubli.
ATTENTION, un mémorial n’est ni un lieu d’histoire, ni un centre de documentation historique, même si ces deux fonctions
sont parfois associées au monument qui symbolise la mémoire historique dans l’espace public (Marie Hélène Jouzeau,
à la découverte du Mémorial Place Publique, n° 29, Sept. Oct. 2011, p. 35).
La création du Mémorial est indissociable du passé négrier de la ville. Nantes fut la capitale de la traite française aux
18ème et 19ème siècle. Erigé le long de la Loire, qui symbolise bien la vocation portuaire de Nantes, il s’étend à l’est de
la passerelle Victor Schoelcher (ayant œuvré pour l’abolition de l’esclavage), qui relie le palais de justice au centre ville,
jusqu’au pont Anne de Bretagne. Il longe à sa gauche La Loire et à sa droite, l’ancienne capitainerie.
à noter que les points de départ et d’arrivée des navires négriers sont souvent Mindin, Paimboeuf et Couëron et non
le quai de la Fosse.
Une œuvre conçue par Krystof Wodiczko et Julian Bonder
Il a été conçu par ces deux artistes, avec la volonté d’évoquer la lutte pour l’abolition de l’esclavage. D’un point de vue
historique, pour garder la mémoire des évènements passés mais aussi pour mettre en garde et servir d’alerte pour les
générations futures.
Les monuments commémoratifs ont une vocation symbolique et non pédagogique. Ils n’ont pas été conçus pour
expliquer un moment de l’histoire mais en tant qu’acte politique d’appel à la mémoire. Concernant l’esclavage, ils sont
d’une grande variété. En France et dans les Dom-Tom, nombre d’entre eux ont été érigés à l’occasion d’un anniversaire
de l’abolition de l’esclavage. C’est dans cette famille que se situe le Mémorial de l’abolition de l’esclavage de Nantes.
(Pierre Combes, Histoire et mémoire de l’esclavage à travers le monde, Place Publique, n° 29, Sept. Oct. 2011 p. 54)
Le parcours, un espace ouvert de déambulation
Deux accès possibles :
tt le pont Anne de Bretagne (Tram. : Chantiers navals)
tt la passerelle Schoelcher (Tram. : Médiathèque)
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L’espace commémoratif rappelant les liens historiques de Nantes avec la Loire et avec le commerce négrier
Le sol en béton est parsemé de pavés de verres ; sur chacun d’eux, on peut y lire un nom de navire et une date de
départ, le nom d’un comptoir négrier sur les côtes d’Afrique, de ports d’escale et de ports de vente de captifs aux Antilles
françaises fréquentés par les négriers nantais.
L’espace méditatif : un hommage aux luttes passées, présentes et futures contre l’asservissement
à mi parcours, émergeant du sol, de grandes plaques de verre inclinées à 45° sur 90 m de longueur, coupent le niveau
du sol et symbolisent la rupture que représente l’abolition de l’esclavage. à cet endroit, un escalier permet d’accéder à
la partie souterraine. On peut alors sur la droite, voir la totalité des plaques inclinées et sur la gauche la Loire entre les
piliers de soutènement. Ces plaques portent le texte de l’article 4 de la déclaration des droits de l’homme, adoptée par
les Nations Unies le 10 décembre 1848.
« Nul ne sera tenu en esclavage : l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes les formes. »
Derrière cet article, en filigrane, le mot « LIBERTé » traduit dans les 48 langues parlées dans les multiples lieux touchés
par la traite de l’atlantique et l’esclavage (Afrique, Amérique, Antilles, Europe) ; ce mot fort crée une animation graphique
digne d’une portée musicale.
D’autres textes gravés, historiques ou contemporains, sont autant de voix à s’élever contre l’esclavage. Le grossissement
de certains mots permet plusieurs niveaux de perception et de lecture.
à droite du grand escalier, une ouverture offre une vue saisissante sur le palais de justice.
tt Un espace historique* : Quatre dalles de pierre de lave disposées aux principaux accès du site fournissent un
certain nombre d’informations sur l’ensemble des expéditions européennes négrières entre le 16e et le 19e siècle :
données chiffrées, cartographies, repères chronologiques.
tt Un parcours urbain composé de 12 panneaux d’information est prévu pour aider le visiteur à décrypter les traces
de l’activité négrière de Nantes au 18e et 19e siècles.
...
Exploitation pédagogique
Le Mémorial ne peut être le lieu d’une séance d’histoire ; il doit rester un lieu de recueillement, de ressenti. C’est pourquoi
nous vous conseillons de l’aborder par une approche sensible et civique avec votre classe et de ne pas vous appesantir
sur l’espace historique*.
Une rencontre sensible et réfléchie désigne à la fois
tt L’évènement : la rencontre avec l’œuvre.
tt La médiation : l’œuvre est destinée à favoriser « la rencontre sensible et réfléchie » ; encore faut-il que sensibilité
et perception soient éduquées et éclairées. La connaissance des contextes historiques, des fonctions sociales,
religieuses, économiques, morales ou politiques de l’œuvre permet notamment de comprendre comment se noue
un réel dialogue entre son historicité et son actualité.
tt La mémoire de la rencontre est une dimension essentielle du processus d’apprentissage : elle peut prendre
des formes individuelles (écrits, carnets de bords) ou collectives (échanges, expositions, présentations de petites
formes) qui contribuent au suivi et à l’évaluation des élèves.
Extrait du document du Rectorat « L’enseignement de l’histoire des arts » dans l’académie de Nantes
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Dans cette même idée, nous vous conseillons de dissocier si possible la visite historique (château) de la visite
commémorative (Mémorial) afin d’éviter toute confusion entre Histoire et Mémoire.
Comment articuler ces deux aspects ? Deux possibilités.
1 - Une approche historique g une approche sensible et civique.
2 - Une approche sensible et civique g vers une approche historique
L’approche historique nous semble plus simple à mener en préambule si l’on veut atteindre l’objectif de la visite
commémorative ; Peut-on se recueillir si l’on ne connaît pas la période historique évoquée par le Mémorial. Pourra-t-on
provoquer un débat civique riche d’enseignement sans avoir un minimum de connaissances sur l’histoire de la traite
négrière ?
Visite historique
Avoir abordé la question de la traite en classe et visiter le Château des Ducs qui lui est un lieu d’histoire. (cf. site du
Château des ducs – documents pédagogiques « Traite négrière »)
Visite commémorative
En Classe, avant la visite
tt Expliciter ce qu’est un mémorial, en attirant l’attention des élèves sur la conduite que vous attendez d’eux. C’est
un lieu de recueillement : on ne court pas, on ne chahute pas dans ce lieu… Ils ne seront peut-être pas seuls sur ce
lieu et ne doivent pas déranger les autres visiteurs.
tt Préparer les élèves à l’observation de l’œuvre en attirant leur attention selon trois axes :
- Analyse plastique :
Artiste, taille, date, rapport à l’espace : c’est à l’enseignant de fournir ces éléments à la classe.
Lignes, couleurs, matériaux, techniques, lumière : « Vous pourrez dessiner sur votre carnet de croquis, en ajoutant des légendes de couleur ; vous pourrez y noter des textes.. »
- Analyse iconographique :
Les couleurs, les techniques et les matériaux utilisés peuvent vous évoquer des choses, des sensations, des sentiments ; vous pourrez les noter sous vos croquis pendant la visite.
- Appréciation personnelle :
« Vous pourrez à la fin de la visite prendre un petit moment pour écrire quelques mots sur ce que vous avez ressenti sur le mémorial. »
« à quoi, à qui avez-vous pensé ? Quels sentiments avez-vous ressentis ?»
tt Préparer le matériel pour la visite
- élève : un carnet de croquis individuel + un crayon de bois
- Enseignant : Pensez à vous munir d’un appareil photo qui permettra de garder pour mémoire certaines images :
pavés, plaques inclinées, ouverture sur le palais de justice, vue de la Loire, passerelle Victor Schoelcher. Munissez-vous
aussi d’un carnet pour mémoriser les échanges in situ.
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Pendant la visite du Mémorial
Procédez comme vous l’auriez fait pour une lecture d’œuvre. Laissez les élèves s’imprégner du Mémorial en les laissant
déambuler librement, en leur laissant le temps de regarder les lignes, les volumes, les couleurs, les matériaux…
1. Déambulation libre
Procédez à un rappel bref sur ce qu’est un mémorial, sur la conduite à tenir.
Déambulation des élèves avec un petit carnet de croquis : « Vous pouvez dessiner les choses qui vous marquent dans ce
lieu, y apporter des légendes de couleur si vous le souhaitez et noter certains mots ou textes que vous avez envie de noter.
à la fin de votre visite vous prendrez le temps de noter ce que vous avez ressenti pendant la visite en quelques mots ».
2. Verbalisation sur l’œuvre
Regrouper la classe in situ.
L’enseignant est alors le secrétaire, gardant mémoire des échanges.
...
En classe, après la visite
échanges oraux
sur ce qui a été dit par les élèves in situ et sur ce qu’ils souhaitent ajouter. Ce tableau d’analyse n’est qu’indicatif.
Mémorial - Krystof Wodiczko et Julian Bonder – 2011
Lieux
Promenade
Passage souterrain
Analyse plastique
Analyse iconographique
Grand espace, Loire, béton
Liberté, mer, terre
2 000 pavés
Grand nombre d’expéditions
Pavés de verre vert d’eau « floutés »
Vagues d’eau, reflets de l’eau
Souterrain/taille/grille métallique
L’enfermement
Passerelle de bois
Sensation de flottement, bois des bateaux
Loire : apparition-disparition entre les piliers
Ouvertures d’un bateau, contraste liberté/
enfermement
Ouverture massive sur le palais de justice
Lieu de loi - rappel de l’abolition
Plaques de verres inclinées
Rupture enfermement/liberté, rupture avec
l’abolition
Mots gravés en surbrillance ressortant
Partition lexicale
Ambiance sonore
élaboration d’une trace personnelle de la visite
Demander aux élèves de retracer un croquis du mémorial, auquel ils joindront les croquis réalisés in situ sur lesquels ils
peuvent rajouter de la couleur. Leur demander d’écrire un texte court : il s’agira ici pour l’élève d’expliciter sa perception
du mémorial, d’expliciter en quoi l’œuvre le touche ou ne le touche pas.
Cette fois-ci, sous forme rédigée à partir des quelques mots qui auront été notés à la fin de la visite du mémorial.
Amorcer de façon ludique un débat civique
qui fera l’objet d’une trace collective et pourra compléter la trace personnelle :
tt Demander aux élèves d’expliciter dans leurs propres mots ce qu’est un mémorial.
tt Les amener par le questionnement à réfléchir sur des formes actuelles d’esclavage.
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A – Jeu « Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen »
Tiré de 50 activités pour enseigner l’instruction civique et morale aux cycle 2 et 3 de F.Braud, O.Brenifier, S.Especier et
NO.Moreau aux Editions Sceren, mars 2011.
Matériel : Affiche collective, sans titre et comportant 17 puces verticales
2 jeux de 17 cartes (un article par carte)
Nb : pour des CE2, le texte de lancement peut être « La convention des droits de l’enfant » dans sa version simplifiée.
étape 1 : 20 minutes
Dévoiler une affiche collective
Distribuer les cartes à raison de 2 ou 3 cartes par élève (faire en sorte que chaque élève ait des cartes relevant de droits
différents).
Laisser un temps de lecture silencieuse.
S’assurer que toutes les cartes sont comprises, expliciter certains mots ou notions si nécessaire.
Demander à chaque joueur de venir afficher à côté la carte qu’il pense la plus importante de son jeu et d’en faire la
lecture à voix haute.
Demander ensuite s’il y a un joueur en possession d’une carte de même sens. Lui demander de venir l’afficher et d’en
faire la lecture à voix haute.
Poursuivre ainsi jusqu’à ce que toutes les cartes soient affichées.
étape 2 : 20 minutes
Mettre en commun les étiquettes qui n’ont pas été choisies par défaut de compréhension, les expliciter et les apparier.
Valider ou invalider les appariements avec la classe.
étape 3 : 10 minutes
Demander aux élèves d’émettre des hypothèses sur l’origine des textes et ce qu’ils représentent.
Distribuer ensuite une Déclaration des droits de l’homme et du citoyen à chacun.
Valider les hypothèses et comparer l’ordre d’apparition des articles.
Faire remarquer que le respect d’autrui est inscrit dans l’article 4 de la DDHC.
Demander aux élèves de proposer un titre pour l’affiche collective. ex : Les droits de l’homme.
B - Discuter des droits de l’homme
S’interroger sur leur respect dans le monde ; Distinguer les notions de droit et de devoir ; Réfléchir aux lois les plus
importantes.
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C – Elaboration d’une Synthèse
Mémorial
« Mémorial » désigne ce qui aide à se souvenir, ce qui est destiné à conserver et perpétuer le souvenir
Chronologie
1789 : Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
1848 : Abolition de l’esclavage
1948 : Déclaration universelle des droits de l’homme
1972 : Loi Pleven relative à la lutte contre le racisme
1989 : Convention internationale des droits de l’enfant
Synthèse (à construire avec les élèves ; celle-ci n’est qu’indicative)
Nous sommes tous différents (couleur de peau, nationalité, sexe…) mais tous égaux. C’est cette diversité qui est
intéressante. Les lois sont là pour nous le rappeler et le faire respecter. Mais il existe encore des discriminations dans
le monde : handicap... (exemples qui auront été cités par les élèves) C’est à nous en tant que citoyen de défendre cette
égalité de droits.
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
Convention internationale des droits de l’enfant
- Présenter les artistes : Krystof Wodiczko et Julian Bonder
Recherche sur Internet effectuée par les élèves ou éléments apportés par l’enseignant.
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Documents pour l’enseignant
Naissance 22 juillet 1804 Paris (France)
Décès 25 décembre 1893 (à 89 ans) Houilles (France)
Enterré au Panthéon de Paris
NationalitéFrançaise
Profession Homme politique
Victor Schœlcher est un homme d’État français (1804-1893). Il est connu pour avoir poussé à l’abolition définitive de
l’esclavage en France, via le décret d’abolition de l’esclavage du 27 avril 1848, signé par le gouvernement provisoire de
la deuxième République le 27 avril 1848.
Biographie
Victor Schœlcher naît le 22 juillet 1804 à Paris, dans une famille catholique bourgeoise.
Son père, Marc Schœlcher est propriétaire d’une usine de fabrication de porcelaine, sa
mère, Victoire Jacob est marchande lingère à Paris au moment de son mariage. Il fait de
courtes études au lycée Condorcet, côtoyant les milieux littéraires et artistiques parisiens
(George Sand, Hector Berlioz et Franz Liszt). Son père l’envoie au Mexique, aux États-Unis
et à Cuba en 1828-1830 en tant que représentant commercial de l’entreprise familiale.
Lorsqu’il est à Cuba, il y est révolté par l’esclavage. De retour en France, il devient journaliste
et critique artistique. En 1847 il rédige, la Pétition pour l’abolition complète et immédiate de
l’esclavage adressée à la Chambre des députés. Il revend rapidement la manufacture dont il
hérite en 1832 à la mort de son père, pour se consacrer à sa carrière politique. Le discours
La place Victor Schœlcher abolitionniste de Schœlcher évolue au cours de sa vie. En effet, au début de son engagement,
il s’oppose à l’abolition immédiate de l’esclavage. En 1830, dans un article de la Revue de
à Cayenne en Guyane.
Paris, « Des Noirs », il demande ouvertement de laisser du temps aux choses. Pour lui, il serait
dangereux de rendre instantanément la liberté aux noirs, parce que les esclaves ne sont pas préparés à la recevoir. Il
faut attendre un nouveau voyage dans les colonies pour qu’il se tourne vers une abolition immédiate. Il est l’initiateur du
décret du 27 avril 1848 abolissant définitivement l’esclavage en France. Enterré à Paris au cimetière du Père-Lachaise,
ses cendres furent transportées au Panthéon le 20 mai 1949 en même temps que celles du Guyanais Félix Éboué
(premier noir à y être inhumé).
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Krzysztof Wodiczko est un artiste multimédia, né en 1943 à Varsovie en Pologne. Il est surtout
reconnu pour ses projections extérieures à grande échelle, il en a réalisé plus d’une quarantaine,
présentées dans plus d’une douzaine de pays.
Il étudie à l’École des Beaux-Arts de Varsovie en design industriel de 1962 à 1968. Il enseigne
à l’École polytechnique de Varsovie jusqu’en 1977. Il immigre au Canada puis aux États-Unis. Il
partage aujourd’hui son temps entre New York et Cambridge au Massachusetts, où il enseigne au
Massachusetts Institute of Technology.
Ses œuvres témoignent d’un engagement social profond. Il est reconnu pour être un activiste culturel. « Il intervient
surtout dans l’espace public pour détourner, modifier et manipuler le message initial établit par les « vainqueurs ». De
cette façon, il choque, dénonce et transforme l’opinion publique ». Il prône une création didactique et critique qui instruit
le public. À travers ses projections publiques, véhicules et dispositifs technologiques, il s’intéresse aux droits humains,
remet en question la classe dirigeante et tente de donner une voix aux marginaux et aux victimes d’abus. Son propos
est chaque fois d’interpeller sur ce qui déchire l’humanité : l’Holocauste, la bombe atomique, la guerre, la privation de
liberté, l’asservissement de populations….
Julian Bonder est né à Buenos-Aires. Il est diplômé d’architecture de l’université de Buenos Aires et
de l’université d’Harvard. Après avoir enseigné à l’université de Buenos-Aires (architecture, design
urbain, théorie du design), il s’est installé aux Etats-Unis depuis 1995.
Tout au long de sa carrière, outre ses réalisations architecturales, Julian Bonder a consacré une part
importante de son travail au lien entre l’architecture et la mémoire.
Il participe ainsi de manière importante à nombre de conférences internationales sur les thèmes de la mémoire, du
traumatisme et de l’espace public, thèmes développés aussi bien dans ses projets, ses réalisations architecturales que
dans ses écrits. Axé au départ sur la mémoire de l’Holocauste, son travail est élargi aujourd’hui à d’autres problématiques
telles que la guerre civile, les droits de l’homme et l’esclavage, ou les attentats du “11 septembre”.
Parmi ses travaux :
- La réalisation du Centre d’études sur l’Holocauste à l’université de Clark de Worcester (en association avec David Honn)
en 1999 qui a été couronné de nombreux prix,
- Le mémorial pour l’AMIA (Association mutuelle israélite argentine) à Buenos-Aires détruit par une attaque terroriste en
1994,
- L’étude d’un musée de l’Holocauste à Buenos-Aires (avec Michael Berenbaum),
- Différents projets pour des concours de mémoriaux : Martin Luther King, la Guerre Civile (Massachussets)…
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La Porte du Non Retour à Ouidah (Bénin) Franck Salin
Ce monument dédié à la mémoire des millions d’esclaves déportés de l’Afrique
vers l’Amérique a été érigé sur une plage d’embarquement face au grand large.
Sources Ecomusée de Saint Nazaire
Mémorial de Saint Nazaire, sculpture de JC Mayo.
L’artiste a utilisé la structure des quais, y a stylisé des éléments d’architecture
navale et intégré trois statues de bronze soulignant les trois étapes de l’esclavage
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DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN DE 1789
Les Représentants du Peuple Français, constitués en Assemblée nationale, considérant que l’ignorance, l’oubli ou le
mépris des droits de l’homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements,
ont résolu d’exposer, dans une Déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l’homme, afin que
cette Déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits
et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif, et ceux du pouvoir exécutif pouvant être à chaque instant
comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens,
fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution, et
au bonheur de tous. En conséquence, l’Assemblée nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de
l’Être Suprême, les droits suivants de l’homme et du citoyen.
Article premier
Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur
l’utilité commune.
Article II
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits
sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.
Article III
Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer
d’autorité qui n’en émane expressément.
Article IV
La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi l’exercice des droits naturels de chaque homme
n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société, la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes
ne peuvent être déterminées que par la Loi.
Article V
La Loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la Société. Tout ce qui n’est pas défendu par la Loi ne peut
être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elle n’ordonne pas.
Article VI
La Loi est l’expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs
Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. Tous les
Citoyens étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur
capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents.
Article VII
Nul homme ne peut être accusé, arrêté, ni détenu que dans les cas déterminés par la Loi, et selon les formes qu’elle
a prescrites. Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font exécuter des ordres arbitraires, doivent être punis ; mais
tout Citoyen appelé ou saisi en vertu de la Loi doit obéir à l’instant : il se rend coupable par la résistance.
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Article VIII
La Loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu’en vertu d’une
Loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée.
Article IX
Tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable, s’il est jugé indispensable de l’arrêter,
toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s’assurer de sa personne, doit être sévèrement réprimée par la Loi.
Article X
Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre
public établi par la Loi.
Article XI
La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut
donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la Loi.
Article XII
La garantie des droits de l’Homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour
l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée.
Article XIII
Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable.
Elle doit être également répartie entre tous les Citoyens, en raison de leurs facultés.
Article XIV
Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs Représentants, la nécessité de la contribution
publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée.
Article XV
La Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration.
Article XVI
Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point
de Constitution.
Article XVII
La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique,
légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité.
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Transposition de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen
Article 1
Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les seules distinctions qui peuvent être
faites entre les hommes reposent sur la formation de ces derniers.
Article 2
L’homme possède des droits que personne ne peut lui retirer. Ces droits sont la liberté, la propriété, la
sûreté et la résistance à la violence.
Article 3
Personne ne peut exercer le pouvoir sans avoir été désigné par les citoyens pour le faire.
Article 4
La liberté de chacun s’arrête là où commence celle de l’autre. Seule la loi définit la limite de la liberté
de chacun.
Article 5
Personne ne peut empêcher quelqu’un de faire ce que la loi n’interdit pas, personne ne peut être
obligé de faire ce que la loi n’oblige pas.
Article 6
La loi est faite par les citoyens pour les citoyens, c’est la même pour tous et tous sont égaux face à
elle. Tout le monde a le droit de faire appel à la justice. Seules les capacités et le talent doivent permettre d’accéder aux fonctions et emplois publics.
Article 7
Personne n’a le droit d’emprisonner quelqu’un injustement. Seule la loi permet de juger. Résister à la
loi, c’est se rendre coupable.
Article 8
Article 9
Article 10
Lorsqu’une personne est jugée, elle doit l’être dans le respect des lois.
On ne peut détenir quelqu’un sans le juger qu’à certaines conditions définies par la loi. Personne ne
peut être reconnu coupable avant d’avoir été jugé.
Chacun peut avoir une religion et la pratiquer librement sauf si cela trouble l’ordre de la société.
Article 11
Chacun peut penser ce qu’il veut et communiquer avec les autres sauf si cela trouble l’ordre de la
société.
Article 12
Les forces de l’ordre permettent le respect des droits de chacun.
Article 13
Article 14
Article 15
Tous les citoyens contribuent en fonction de leurs moyens aux dépenses de la nation.
Les citoyens ont le droit de savoir ce qui est fait de l’argent public payé par tous.
La nation a le droit de demander des comptes à toute personne qu’elle emploie.
Article 16
La constitution garantit les droits des citoyens.
Article 17
Toute personne peut posséder quelque chose sans craindre qu’on lui reprenne injustement ou qu’on
ne lui achète à son juste prix.
Fiche enseignant primaire
DéCOUVRIR LE MéMORIAL
DE L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE
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Prolongement en Musique
Cent ans de plus, chanson de Francis Cabrel :
Cent ans dans la peau de l’esclave
Et juste après cent ans de plus
Chercher des miettes sous les tables
Avant que les blancs ne marchent dessus
Dormir sur des paquets de planches
Chanter seulement le dimanche
Tu vois la femme noire
Dans le rôle de la bonne
Avec tout à côté
Tout tordu son bonhomme
Après ça faut pas que tu t’étonnes
C’est Eux qui ont fait, Eux qui ont fait
Son House et Charlie Patton, Howlin’ Wolf et Blind Lemon
Bien rouge le sang de l’Afrique
Sur la jolie fleur du coton
La toute nouvelle Amérique
La belle démocratie «Welcome»
Bateaux déportant les villages
Au bout de l’immense voyage
Gravé dans la mémoire
Pour des années-lumière
Chaque larme d’ivoire
Chaque collier de fer
Après ça faut pas que tu t’étonnes
C’est Eux qui ont fait, Eux qui ont fait
Son House et Charlie Patton, Howlin’ Wolf et Blind Lemon
Toujours plaire aux marchands de fantômes
Elle qu’on achète et lui que l’on donne
Naître avec la peine maximum
Toujours vivant dans ce que nous sommes
Peuple interdit du reste des hommes
Cherchant le bleu de l’ancien royaume
Eux qui ont fait faut pas que ça t’étonne
Son House et Charlie Patton, Blind Blake et Willie Dixon
Ma Rainey et Robert Johnson,Howlin’ Wolf et Blind Lemon...
Son House et Charlie Patton
Véronique Jullien, enseignante, chargée de mission au Château des ducs de Bretagne, musée d’histoire de Nantes

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