De l`international, sinon rien!
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De l`international, sinon rien!
COMMUNICATION 6 com.in mars 2005 | « UNE AGENCE, UN JOUR » 180 Amsterdam De l’international, sinon rien! 3 «or» remportés à Cannes l’an dernier, un client phare «Adidas», cette agence au positionnement unique a pour principe de ne jamais faire de publicité locale. Guy Hayward et Richard Bullock Hors-sol? Guy Hayward, CEO et associé de l’agence 180 Amsterdam s’en vanterait presque. «Lorsque nous sommes rentrés à Amsterdam en provenance du Festival Cannes Lions en juin dernier avec trois Lions d’or, un en argent et un en bronze, la presse professionnelle hollandaise s’est posé la question de notre appartenance nationale. Suite à un sondage, les lecteurs ont même majoritairement répondu qu’ils ne nous perce- Campagne Adidas (Laila) vaient pas comme une agence locale. Pourtant, en novembre dernier, le Marketing Tribune a décerné à Chris Mendola, un des quatre autres associés de l’agence, le titre de “Advertising Man of the Year”. C’est dire si la question de notre nationalité n’est pas encore clairement résolue!» Créée voici six ans par deux Britanniques et deux Américains (Alex Melvin, Chris Mendola, Peter Cline et Guy Hayward), 180 Amsterdam a pour positionnement de ne travailler que pour des marques internationales, globales. Issus de grands réseaux, les quatre fondateurs ont voulu ouvrir une brèche dans l’industrie publicitaire et lancer une nouvelle race d’agence. Ou plutôt une niche, que Guy Hayward définit comme une «agence créative internationale». «Au lieu de construire une constellation d’agences, nous avons préféré imaginer un autre mode de fonctionnement plus centripète: ne pas aller vers le monde, mais faire en sorte que le monde vienne à nous!» Mais alors pourquoi avoir choisi la ville d’Amsterdam comme siège de l’agence? «Nous aurions pu nous installer à Genève. Nos équipes auraient adoré pouvoir skier tous les week-ends. Mais, blague mise à part, Amsterdam est une ville qui a d’énormes atouts. Géographiquement, elle est très bien desservie par son aéroport international; linguistiquement, les gens maîtrisent parfaitement l’an- glais; stratégiquement, cet endroit a une connotation neutre. Nous pouvons ainsi intéresser des marques de nationalités différentes.» «Impossible is Nothing» A l’instar d’Adidas International, premier client de l’agence. Premier «pitch» international, première victoire. On en rêverait! Comment estce possible? «Certains d’entre nous avaient travaillé sur les campagnes Nike, nous connaissions bien ce marché.» Une chance, car la marque Adidas en perte de vitesse doit retrouver un nouveau souffle en prévision des Jeux Olympiques de 2004. Commence une réflexion stratégique intense. «Il nous fallait trouver une idée simple, transposable sur tous les médias, qui n’ait pas besoin d’être expliquée, tant elle serait forte et émotionnelle», se rappelle Richard Bullock, Executive Creative Director de l’agence. Cette «Grande Idée», comme aiment à les définir les créatifs, se transformera en un slogan global: «Impossible is Nothing». L’impossible n’est rien, encore fallaitil le montrer! C’est alors que va commencer la conception de spots télévisés très sophistiqués qui, tout en permettant d’exploiter le passé de la marque, positionneront Adidas audelà des limites du possible. A titre d’exemple, rien que la post-production nécessitera une année et demie de travail. «La trame de ces spots, poursuit Richard Bullock, nous est venue en visionnant les compétitions de ski où les parcours de deux skieurs peuvent être superposés. Pourquoi ne ferions-nous de même avec des athlètes ayant porté la marque?» Premier spot : « Laila » (Ali contre Ali ou Mohammed Ali contre sa fille Laila). « Nous avons repris le film d’un de ses combats et avons introduit, à la place du véritable adversaire, Laila, la fille du boxeur ». Second spot : « Long Run ». Disposant du tournage d’une course de préparation de Mohammed Ali au Zaïre, l’équipe décide de métamorphoser les COMMUNICATION En 2005, com.in sort des frontières helvétiques. Principe de cette nouvelle rubrique: un voyage éclair dans une capitale grâce à la complicité d’Easyjet, et une rencontre avec les meilleurs créatifs d’Europe. « UNE AGENCE, UN JOUR » | mars 2005 com.in avec Campagne Adidas (Beckham–Wilkinson) accompagnateurs du champion. Désormais, ce sont Zinedine Zidane, David Beckham ou Laila Ali qui participent à ce footing matinal. Suivront notamment : « Haile », où le coureur Haile Gebreselaissie se bat contre lui-même, et « Naida », où Nastia Liukin, jeune gym- naste russe, se mesure à Nadia Comaneci. A chaque fois, la couverture presse de même que l’impact sont énormes. Mais comment une agence qui dispose de quatre planneurs stratégiques (bientôt six), d’une quinzaine Campagne Adidas (Long Run) Comme les moyens financiers mis en œuvre. «Cela n’a pas toujours été le cas. Pour le spot, destiné au marché britannique, où le footballeur David Beckham apprend les rudiments du rugby et où le joueur portements de consommation obligent les publicitaires à se redéfinir. Dans le cas d’Adidas, le plan média démarrait sur l’Internet, puis au cinéma, l’affichage et enfin la télévision. Si tout est possible, alors il faut tout essayer.» In fine, parlons «new business». Comment prospecter lorsque l’on n’est concrètement basé sur aucun marché? « Dans 70 à 80% des cas, ce sont les cabinets d’évaluation d’agences qui nous contactent pour participer à des pitches. Ces consultants sont à même de comprendre parfaitement notre positionnement. En fait, nos clients, comme les leurs, sont partout en Europe.» de rugby Jonny Wilkinson tire au but, aucune prouesse technique n’a été nécessaire. Pourtant, la force émotionnelle y est énorme. Je ne crois pas que la publicité ne doive être qu’une affaire d’argent. Sans une bonne idée, rien ne fonctionne. Peut-être qu’en ne nous focalisant que sur des campagnes globales, nous sommes contraints de mettre en avant des sentiments, des moments communs à tous. Une fois trouvées, ces idées sont tellement puissantes qu’elles peuvent être récupérées par tous les consommateurs. « Tous pour un ou un pour tous? de créatifs originaires d’une dizaine de pays différents, de douze accounts, de huit personnes au département broadcast, de cinq projects managers et de deux films producteurs peut-elle gérer la conception, la 180 Amsterdam au cœur de la ville En se baladant le long des canaux d’Amsterdam, on découvre ces magnifiques bâtisses aux grandes fenêtres. L’agence ne fait pas exception. Non loin du Stadthuis et Muziektheater, les deux immeubles de l’agence n’ont d’anciens que leur façade. A l’intérieur, la décoration intérieure est résolument tendance tout en restant sobre. Mais les Lions trônent sur une des tables de la réception. Tout est fait pour vous mettre à l’aise. On vous reçoit comme si on vous connaissait depuis toujours. Et l’on se quitte en se disant «on se reverra à Cannes.» 7 Victoria Marchand réalisation et l’adaptation de telles campagnes? Sans compter qu’Adidas International n’est pas le seul client de l’agence (également Dockers Europe, Dr Pepper Europe, Dunlop Tyres Europe, UEFA, Versatel). «Notre positionnement ne nous empêche nullement de travailler avec des réseaux pour les adaptations locales, rassure Guy Hayward. Dans le cas d’Adidas, nous avons collaboré avec TBWA. En tant que centre créatif, nous nous adaptons parfaitement aux réseaux de compétences de nos clients. Nous n’avons pas pour vocation de tout faire.» Bien que le spot soit l’instrument de communication le plus visible pour la marque, Guy Hayward n’est pas dupe. «Désormais, le point de vente est en passe de devenir aussi important que le média. A partir de mars prochain, nous allons accueillir dans notre équipe un designer. L’image d’une marque doit être cohérente de la pub au paquet. L’explosion de l’offre médiatique et les nouveaux com- » www.180amsterdam.com Campagne Adidas (marathon)