Ça s`est passé en Normandie - Chambre régionale d`agriculture de

N°8, décembre 2016
Ça s'est passé en Normandie
Retour sur le colloque Ecophyto « Savoir plus, risquer moins »
120 personnes ont assisté le 8 novembre dernier au 3 e colloque régional Ecophyto organisé par la
Chambre régionale d’agriculture de Normandie, en partenariat avec la DRAAF de Normandie au
lycée agricole du Robillard (14). Cette manifestation avait pour objectif d’améliorer les
connaissances des participants sur les risques liés à la manipulation des produits phytosanitaires
et sur les pratiques économes en phytos.
En effet, même si la population rurale a une meilleure espérance de vie que la population
générale, Pierre Lebailly, chercheur au Centre régional de lutte contre le cancer F. Baclesse, a
montré que les agriculteurs sont sujets à des cas plus fréquents de cancers de la peau et des
lèvres, ainsi qu’à des lymphomes et myélomes multiples. Les facteurs de risque mis en évidence
sont souvent liés à l’absence de protection lors des phases de manipulation des produits de
traitement.
Antoine Chaidron et Denis Leportier, des MSA de Haute-Normandie et des Côtes Normandes, ont
rappelé que le port des Equipements de Protection Individuels (EPI) constitue « un outil de
protection, le dernier, de la santé des utilisateurs. La prévention du risque passe par l’observation
des parcelles, la réflexion autour de solutions préventives ou alternatives en premier lieu ». Lors
des échanges, les agriculteurs ont exprimé la nécessité d’une bonne organisation de l’espace et
des phases de travail comme les bases d’une prévention efficace.
4 agriculteurs ont témoigné sur les pratiques économes en phytos qu’ils testent sur leurs
exploitations.
Gestion des adventices en non labour. Une démarche payante à l’échelle du système !
Dans un contexte de désherbage de plus en plus difficile, Rémi PELTIER,
agriculteur à Guêprei (61), a cherché à améliorer son système pour mieux
maîtriser la pression des adventices sur ses parcelles. « Pour limiter le recours
chimique systématique, j’ai choisi de mettre en place une stratégie de lutte
basée sur l’introduction de cultures de printemps entre les cultures d’hiver, le
développement du déchaumage et du faux semis, et le décalage de la date de
semis des céréales ».
- CONTACTS ECOPHYTO EN NORMANDIE Florence BALKE, cheffe de projet Ecophyto, DRAAF de Normandie : [email protected]
Julie ZANNETTY, Emilie CHERON et Emmanuel GSELL, animateurs Ecophyto
de la Chambre régionale d'agriculture de Normandie : [email protected]
Ça s'est passé en Normandie (suite)
Rotation avec des cultures industrielles : mobiliser des leviers pour réduire les phytos.
Pour reconsidérer ses utilisations de produits phytosanitaires, Frédéric
LECERF, agriculteur à Moult (14), se sert de plusieurs stratégies de gestion
des bio-agresseurs sur ses cultures industrielles. Pour éviter un insecticide de
printemps, l’implantation d’une variété précoce de colza (en bande ou en
mélange) se révèle efficace pour gérer la pression des méligèthes. « Attirés
par la floraison de la variété précoce, ils délaissent la variété d’intérêt »,
rappelant par la même occasion que « passé le stade boutons floraux, les
méligèthes deviennent alors des pollinisateurs intéressants pour la culture ».
« Pour les altises du colza, je relève les cuvettes jaunes présentes dans mes parcelles, me
donnant l’occasion d’observer un peu plus mes cultures. Ça me permet d’affiner les traitements et
parfois de décider de ne pas traiter ».
L’agriculture intégrée, une approche
maintenant sa marge !
système pour réduire les phytos tout en
Eric ODIENNE, agriculteur à Chamblac (27), témoigne sur la façon dont il a mis
en œuvre un système intégré sur son exploitation. En zoomant sur ses
résultats, on remarque qu’il a réussi à réduire de 50 % l’utilisation des
phytosanitaires tout en ayant une marge comparable à celle des agriculteurs de
son secteur.
Pour cela, Eric ODIENNE conclut qu’« il faut bien penser son système, en
particulier la rotation pour ne pas être tenté d’intervenir trop tôt. Il faut aller
dans les parcelles et observer l’évolution des maladies, ce qui permet
d’intervenir ou pas. C’est cette capacité qu’il faut acquérir ».
10 kg d’ortie pour 100 litres de purin
« La clef du système, c’est l’activité organique des sols ». C’est par ces propos
qu’Antoine CHEDRU, agriculteur en Seine-Maritime, nous décrit sa vision de
l’agriculture de conservation qu’il développe depuis une vingtaine d’années
sur son exploitation céréalière de 170 ha.
Depuis deux ans, il s’attèle à réduire l’usage des fongicides grâce à la
pulvérisation d’Extrait Fermenté d’Ortie (EFO) sur plus de 80 ha de blé, de lin
et de féverole. « Cette technique doit être associée à des méthodes
préventives de lutte comme le choix des variétés implantées, la date et la
densité de semis entre autres », précise-t-il.
Les résultats techniques et économiques ainsi obtenus satisfont d’autant plus l’agriculteur qu’ils
restent proches des systèmes conventionnels sans perturber le fonctionnement de la vie du sol.
Forte de ces éléments, la majorité des participants est repartie globalement satisfaite et près de
9 personnes sur 10 pensent réutiliser les connaissances qu’elles ont acquises lors du colloque.
Retrouvez
l’ensemble
des
présentations :
http://www.chambre-agriculturenormandie.fr/colloque-ecophyto2016
…
et
les
témoignages
des
agriculteurs :
http://www.chambre-agriculturenormandie.fr/ecophytotemoignage
JEVI (Jardins, espaces végétalisés et infrastructures)
Signalement du Charançon Rouge du Palmier en Normandie
Le Charançon Rouge du Palmier (CRP) – Rhynchophorus ferrugineus – est un coléoptère originaire
d’Asie méridionale, connu pour les graves dommages qu’il cause aux palmiers, notamment dans
le Sud de la France. Il est à ce titre inscrit sur la liste des dangers sanitaires de première
catégorie pour les espèces végétales, et la lutte contre celui-ci est obligatoire. Il représente
une menace très importante pour la filière ornementale et le patrimoine touristique.
Son signalement dans la région d’Elbeuf a été porté à la connaissance de la DRAAF Normandie au
cours de l’été 2016. Conformément aux arrêtés préfectoraux des 24 août 2016 (Eure) et 26 août
2016 (Seine-Maritime) listant les communes ciblées, une zone de surveillance approfondie de
10 km de rayon a été mise en place autour de la commune de Saint-Pierre-les-Elbeuf où le foyer
s’est déclaré.
Les symptômes caractéristiques de l’apparition du CRP sont :
- un vide dans la frondaison du palmier,
- une dissymétrie du port des palmes (la palme contaminée est comme déséquilibrée),
- le creusement de galeries à l’intérieur des palmes et dans les blessures de l’arbre,
- des perforations des feuilles en forme d’arc de cercle,
- la présence de sciure mêlée à des déjections,
- des exuvies à la base de l’arbre ou des palmes.
Un document d’aide au diagnostic ainsi que les arrêtés préfectoraux correspondants figurent sur
le site internet de la DRAAF à la page suivante :
http://draaf.normandie.agriculture.gouv.fr/Charancon-Rouge-du-Palmier
En cas de suspicion de symptômes, toute personne est tenue d’en avertir les services de la
protection des végétaux, et en l’occurrence la FREDON Haute-Normandie, aux coordonnées
suivantes :
FREDON Haute-Normandie
313, Rue des Champs, 76230 BOIS-GUILLAUME
Tél : 02 77 64 50 31 – Fax : 02 77 64 50 32
[email protected]
Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt de Normandie
Service Régional de l’Alimentation
Site de Rouen – Cité administrative Saint-Sever
2, Rue Saint-Sever – BP 36006 – 76032 ROUEN Cedex
Tél : 02 32 18 95 50 – Fax : 02 32 18 95 58
[email protected]
Zoom sur
FERME DEPHY en Normandie : suites de l’appel à candidature de 2016
Lancé en 2010 et constitué de 187 groupes d’une dizaine d’agriculteurs
(soit 1900 exploitations engagées en France), le dispositif FERME
DEPHY est l’une des actions majeures de la 1 ère version du plan
Ecophyto.
Le plan Ecophyto 2, paru en fin d’année 2015, a renforcé cette action avec l’élargissement du
dispositif à 3000 Fermes DEPHY, pouvant être articulées avec les Groupements d'intérêt
économique et environnemental (GIEE) et l’agriculture biologique.
Une première phase de réengagement et d’élargissement du réseau FERME a été réalisée au
printemps 2016.
Auparavant, le réseau FERME DEPHY normand se composait de 11 groupes pilotés par une
diversité de structures (Chambres d’agriculture, Agrial, CERFRANCE Normandie Maine, FRCIVAM
de Basse-Normandie, Les Défis Ruraux, et le SILEBAN) dont 6 groupes en polyculture-élevage,
4 groupes en grandes cultures et 1 groupe en filière légumes de plein champ.
Parmi ces réseaux déjà déployés en Normandie, 10 d’entre eux ont souhaité poursuivre leurs
travaux auprès des agriculteurs impliqués dans la démarche et se sont positionnés pour se réengager. Deux nouveaux porteurs de projet ont, quant à eux, candidaté. A l’issue des
commissions de sélection, le réseau FERME DEPHY normand se compose aujourd’hui de
11 groupes, dont 10 historiques et un 1 nouveau groupe, répartis sur l’ensemble du territoire
normand (cf. cartes).
Début d’année 2016
Fin d’année 2016
Etat du réseau FERME DEPHY normand avant et après la phase de ré-engagement
et d’élargissement
Pour atteindre l’objectif de 3000 exploitations impliquées en France dans DEPHY, un appel à
candidature complémentaire, actuellement en cours, offre de nouveau la possibilité à des
porteurs de se positionner sur cette action.
La date limite de dépôt des dossiers est fixée au 4 janvier 2017.
Pour plus d’information, retrouvez la notice d’appel à candidature ici !
Zoom sur
Le BSV : un réseau de surveillance de l’état sanitaire de vos cultures
Le Bulletin de Santé du Végétal (BSV) permet de connaître
quasiment en temps réel l’état sanitaire des cultures de la
région et les niveaux de risque vis-à-vis des bio-agresseurs.
Placé sous la responsabilité de la Chambre régionale
d’agriculture de Normandie, les BSV sont rédigés chaque
semaine par des experts des cultures sur la base d’un réseau
d’observations de terrain réalisées par des coopératives et
négoces, des Chambres d’agriculture, des Instituts
techniques, des FREDON et des agriculteurs. Ces notations
hebdomadaires faites dans toute la région, selon des
protocoles harmonisés, sont ainsi réalisées sur plus de 800
parcelles, dans 10 filières différentes : céréales, oléoprotéagineux, fruits et légumes, cultures industrielles,
horticulture et espaces non agricoles.
Plus de 65 partenaires sont ainsi mobilisés sur le terrain et permettent la rédaction de 250
bulletins par an, véritable aide à la décision pour les agriculteurs et professionnels.
Vous y retrouverez stade des cultures, état sanitaire, niveau de risque, conseils et informations
pour vous accompagner dans vos pratiques.
Outil gratuit accessible sur les sites des Chambres d’agriculture, des DRAAF et des partenaires, il
peut également vous être envoyé chaque semaine par mail.
Alors n’hésitez pas, inscrivez-vous dès aujourd’hui en cliquant ici !
Plus d’informations sur www.normandie.chambagri.fr
Agenda
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Le 12 janvier 2017 : Journée d'échanges et de restitution des projets lauréats du Casdar – PARIS (75).
Informations : GIS Relance Agronomique en lien
-
Le 30 janvier 2017 : Colloque de restitution du projet Casdar Alliance (Amélioration des performances
écologiques et économiques par association de plantes de services légumineuses dans des systèmes de
cultures à base de blé et de colza) - PARIS (75).
Informations en lien
-
Le 31 janvier 2017 : Ecophyto & Enseignement agricole : une expérience réussie – PARIS (75).
Contact Bergerie Nationale : [email protected]
-
Le 31 janvier 2017 : Colloque biocontrôle 2017 – PARIS (75).
Information : IBMA France en lien
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Faites nous parvenir à l’adresse : [email protected]
vos manifestations, journées techniques, démonstrations agricoles régionales pour parution et mise en ligne
Lettre d'information éditée par la Chambre régionale
d'agriculture de Normandie.
Directeur de publication : Daniel GENISSEL
Rédacteurs : Jean-Antoine PUPPIN, DRAAF Normandie,
Julie ZANNETTY, Emilie CHERON et
Emmanuel GSELL, CRAN
Crédits photos : CRAN, DRAAF Normandie
Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture, avec l’appui financier de l’Office national
de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions
diffuses attribués au financement du plan Ecophyto
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