dossier - Handirect
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Bien-être p. 52 Pratiquer un sport malgré le handicap Santé p. 53 L’huile d’olive, un allié contre le cancer Vie quotidienne p. 10 Cette mode si (f)utile Gros plan La médiation animale p.42-46 Dossier p.12 à 41 Tourisme et loisirs, de la montagne à la mer ! d’horizon de l’accessibilité touristique en France • TLeourtourisme adapté vu depuis la Belgique • 50 idées de sorties dans les régions françaises • Découverte : Entrezaccessibles dans le monde du caviar • Voyage à Montréal avec le Petit Futé • Mai / Juin 2015 • BIMESTRIEL NATIONAL • 6,00 € • NUMÉRO 155 • HANDIRECT • 5, rue de la Claire - 69009 LYON • TÉL. : 04 37 64 16 52 • SITE INTERNET : www.handirect.fr édito C Tourisme adapté, chaque année un peu mieux haque année à cette période beaucoup se posent encore la question du meilleur choix qu’ils pourraient faire pour leurs vacances d’été. Entres les différentes régions de France, les pays du sud et les paysages lointains au look de carte postale, ce n’est pas simple. Se pose aussi la question du budget et au final de ce que votre handicap vous permettra véritablement de faire. Même si de plus en plus d’offres de tourisme adapté arrivent sur le marché, chacun peut tester les limites d’une économie touristique nationale et mondiale qui ne tient presque jamais compte de la mobilité réduite. Je ne parle même pas du patrimoine antique et des plages de sable blanc qui s’étendent à perte de vue. La plupart des sites touristiques et des grandes capitales de ce monde ne proposent pas le minium requis pour une simple visite en surface. Je vis cela comme un déni de la diversité humaine. Heureusement, la France est certainement dans ce domaine l’un des pays les pus avancés au monde. Les personnes handicapées étrangères qui visitent la France sont unanimes et admiratives des prestations dont nous pouvons bénéficier. C’est pourquoi nous avons choisi de ne vous parler que des territoires Français qui font des efforts significatifs pour accueillir des touristes handicapés. Que ce soit en montagne, dans de grandes villes ou sur les bords de mer, vous trouverez certainement une réponse à vos attentes. J’attire toutefois votre attention sur le fait que vous rencontrez toujours de nombreuses carences et donc des frustrations car les initiatives sont assez atomisées. Pour information, le lobby hôtelier est l’un de ceux qui a le plus agi pour détricoter la loi sur l’accessibilité de 2005. Et il y est parvenu ! Alors prenons plutôt la vie du bon coté avec ce qu’elle nous offre, car les bonnes volontés ne sont pas légion, et faisons honneur aux personnes qui s’impliquent. Mon conseil, profitez de tous les instants de plénitude que les vacances d’été peuvent vous offrir, en famille, entre amis, en couple, au bord de la piscine, à la terrasse d’un café ou en pratiquant une activité sportive ou culturelle, c’est plus du partage que du voyage que naîtrons les émotions de bonheur. Jean-Marc Maillet-Contoz sommaire 4 News 6 Actus info 10 Mode 12 Dossier 4 2Médiation animale 4 8Hélène Morisseau 5 0Chroniques britanniques 52 Bien-être 53 Santé 5 4Mélanie 5 6 Antoine M. 57 Bibliothèque 5 8 Petites annonces 5 9 Horoscope 1,1 milliard d’adolescents et jeunes adultes sont aujourd’hui exposés à un risque de déficience auditive selon le dernier rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Elle estime également que plus de 43 millions de personnes âgées de 12 à 35 souffrent d’ores et déjà d’une perte auditive invalidante. Pour expliquer ce constat inquiétant, elle met en cause deux grands facteurs : l’utilisation dangereuse et abusive de dispositifs audio personnels par les jeunes (smartphone, lecteur Mp3…) ; l’exposition fréquent à des niveaux sonores trop élevés lors des activités de loisirs (concertes, bars, boîte de nuit, événements sportifs…). Des mauvaises habitudes qui peuvent entraîner des dégâts irréversibles, sans que les personnes concernées en aient réellement conscience : « De plus en plus de jeunes risquent de subir des dommages auditifs, ils doivent être conscients que l’ouïe, quand elle est perdue, ne revient pas », commente en ce sens le Dr Shelley Chahda, membre de l’OMS. Elle ajoute que pour éviter les risques, notre exposition quotidienne au bruit ne doit pas dépasser 85 décibels. Si elle excède 100 décibels, l’exposition doit être strictement limitée à 15 minutes. Mieux vaut prévenir que guérir, c’est pourquoi l’OMS délivre quelques conseils préventifs : Éviter de passer plus d’une heure par jour avec des écouteurs dans les oreilles, limiter le volume et faire de courtes pauses régulièrement. Ne pas hésiter à mettre des bouchons d’oreille dans les lieux bruyants. Faire contrôler son ouïe régulièrement surtout si des douleurs ou sifflements apparaissent. • • • • • Top Flop Le mannequinat n’est pas uniquement réservé aux profils stéréotypés, à l’image des tops modèles que l’on peut voir à la une de tous les magazines de mode. Takafumi Tsurata, créateur de mode japonais représentant la marque Tenbo, l’a compris et souhaite le démontrer à la terre entière, en dépit de tous les préjugés. Ainsi, à l’occasion de la Tokyo Fashion week (semaine de la mode), il a présenté au public, en mars dernier, un défilé intégrant au même titre des mannequins en situation de handicap et des mannequins valides. Parmi les vedettes de la soirée : Ami Sano, 24 ans, en fauteuil roulant à cause d’une maladie rare, Rina Akiyama, 27 ans, aveugle, et athlète médaillée d’or en natation aux Jeux paralympiques de Londres 2012, ou encore Saka Murakami, 31 ans, qui se prépare à concourir aux épreuves d’athlétisme des Jeux paralympiques de Rio 2016. «Ces vêtements sont destinés à n’importe qui dans le monde, a déclaré Takafumi Tsurata. Je pense que c’est de notre responsabilité d’imaginer des habits tendance mais faciles à porter ». À noter que la collection automne-hiver de la marque Tenbo propose des gammes de vêtements adaptés avec notamment des boutons magnétiques et pulls réversibles. D’après une enquête menée par l’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement entre 2008 et 2015, auprès de 15 000 écoles maternelles et élémentaires françaises, au moins une école neuve sur quatre ne respecte pas aujourd’hui les normes d’accessibilité. L’enquête révèle ainsi que : 25 % des écoles primaires construites après 2008 ne sont pas accessibles ; 18 % des écoles neuves (parmi les 15 000 auditées) ne disposent pas de sanitaires accessibles ; 27 % ne disposent pas d’un réfectoire de cantine adapté. L’Observatoire clôt son étude en remettant en question les conditions de procédure d’instruction des permis de construire et le contrôle des règles d’accessibilité à réception de l’ouvrage. Il conclut : « Dix ans après l’entrée en application de la loi handicap, force est de constater, comme pour les collèges et les lycées, que les écoles n’ont pas encore fait de l’accessibilité une priorité ». Défilé Cas d’école • • • Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 3 news Innovation Lancement de la première cabine téléphonique pour les sourds Parce que la population sourde et malentendante peut encore difficilement accéder au téléphone aujourd’hui – un outil dont il est pourtant difficile de se passer dans la vie quotidienne – SCOP Signe, agence d’interprétation LSF implantée à Bordeaux, a décidé d’agir pour améliorer l’inclusion sociétale de ces personnes et faciliter leur accès à la citoyenneté. C’est ainsi qu’elle vient de lancer dans ses locaux la première cabine téléphonique pour sourds et malentendants. Le fonctionnement est simple : les sourds, en se rendant au 57 rue Mouneyra à Bordeaux, pourront passer leurs appels via un interprète en LSF. Ce dernier traduit l’échange téléphonique Livre illustré Le Petit Prince en version tactile Afin de rendre accessible au plus grand nombre la célèbre histoire du Petit Prince, la Fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la jeunesse et l’association Arrimage ont lancé officiellement la première édition en relief et en Braille des dessins du livre « Le Petit Prince » (éditions Claude Garrandes), le 9 décembre 2014, à Paris. Atteint de cécité à l’âge de 12 ans, Claude Garrandes se bat depuis des années pour que l’art soit accessible à tous, et surtout aux malvoyants et non-voyants, expliquent les membres de la Fondation. Cette édition tactile innovante du Petit Prince est destinée à partager et transmettre, pour la première fois, aux enfants et aux grandes personnes déficientes visuelles toute la poésie, la magie et le rêve de ce cette œuvre littéraire la plus lue et la plus traduite au monde, à égalité de tous, à travers ce livre d’art exceptionnel à découvrir par le toucher. Cet ouvrage singulier a également vocation à devenir un outil de partage et de transmission entre voyant et non-voyant – relations humaines chères à l’écrivain-aviateur en résonnance avec sa célèbre citation : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux ». Plus d’infos : www.antoinedesaintexupery.com entre la personne sourde, qui s’exprime en face de lui, et l’interlocuteur entendant qui est au téléphone. Cette nouvelle prestation innovante est appelée « Coup de fil ». Au-delà de cette initiative, Signe souhaite démontrer aux collectivités la nécessité d’étendre ce service et de reprendre à leur compte l’initiative afin de le déployer sur le territoire aquitain. Plus d’infos : www.signelsf.fr Pratique Hopways : Le Bla Bla car des enfants Accompagner les enfants jusqu’aux lieux de leurs différentes activités est parfois un vrai casse-tête pour les parents, parfois par manque de temps libre ou parce que plusieurs enfants souhaitent pratiquer leurs activités au même moment, parfois en raison d’un handicap … et nombreuses sont les familles confrontées à ce problème. C’est la raison d’être d’Hopways, service en ligne qui propose aux parents d’un même secteur de s’organiser pour partager les trajets de leurs enfants ou les accompagner pendant une activité. Après inscription, les parents indiquent les trajets qu’ils souhaitent partager (foot, danse, musique, école…) afin de trouver les parents ayant les mêmes besoins. Ils sont alors mis en relation et peuvent convenir d’un rendez-vous pour se rencontrer et organiser les futurs déplacements et/ou accompagnements de leurs enfants. Hopways garantit une mise en relation sécurisée et aucune information concernant les enfants n’est demandée sur le site. Plus d’infos : www.hopways.com Série Blog Handuo valorise les liens entre Game Lover : Les jeux auxiliaires de vie et personnes vidéo vus autrement accompagnées Lancée par l’association Handéo, HanDUO est une mini-série qui mettra en scène la complicité hors du commun, drôle ou émouvante, qui s’est nouée entre une personne handicapée et l’auxiliaire de vie qui lui apporte une aide professionnelle et cruciale au quotidien. Cette série sera diffusée prochainement sur France 3 Paris Île-de-France. Les personnes qui souhaiteraient participer en apportant leur témoignage peuvent participer à la sélection en s’inscrivant sur le site : http://handuo.handeo.fr. Créée en 2007, l’association Handéo œuvre pour une meilleure connaissance des besoins en aides humaines pour les personnes en situation de handicap vivant à domicile, une meilleure prise en compte de leurs attentes se traduisant par l’adaptation des prestations, et une lisibilité accrue de l’offre pour les utilisateurs de services à la personne. 4 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 Comme tous les autres domaines, les jeux vidéo ne sont pas épargnés par le manque d’accessibilité. C’est ce qui a inspiré la création du blog « Game Lover » à PSI Boy, Kiki, Cop, Jukebox, Kitoo, Nono, Ixion et Cad, sept gamers invétérés, tous résidents ou encadrants dans l’un de foyers d’hébergement de l’association des « Papillons Blancs de RoubaixTourcoing et environs », qui accompagne des personnes en situation de handicap. Leur objectif : aider les personnes en situation de handicap – quel qu’il soit – à faire leur choix en testant pour eux les jeux vidéo ; et expliquer les points qui posent problèmes aux personnes qui conçoivent les jeux. « Qui sait, certainement qu’ils n’en n’ont pas conscience et qu’ils le prendront un jour en compte si on le leur dit, commente l’équipe de testeurs. Nous avons les mêmes envies et passions, et bien souvent les vidéos déclenchent dans le foyer les mêmes discussions que sur n’importe quel forum de jeu, mais au final, notre joueur doit souvent battre en retraite devant une interface trop complexe. Plus d’infos sur : www.game-lover.org Découvrez les offres autonomie et notre réseau de distribution dédié ! Orange se mobilise pour l’accessibilité à la communication de tous, notamment des personnes handicapées et âgées. Conçues pour vous permettre de communiquer plus librement et plus simplement, les offres autonomie vous accompagnent au quotidien : des produits et services innovants (fixe, mobile, TV, Internet, objets connectés). un réseau de distribution dédié avec des conseillers à votre écoute pour vous orienter vers la solution adaptée à vos besoins. Ces offres sont disponibles : - dans 285 boutiques labellisées autonomie - par téléphone également accessible le mardi et le jeudi en langue des signes française et/ou dialogue écrit en temps réel sur www.orange.fr rubrique autonomie les offres autonomie à chacun sa solution - par internet orange.fr > nos pages d’accueil > rubrique autonomie AFA4AUTOCAT0115 - par fax catalogue hiver/printemps 2015 * Appel gratuit depuis une ligne fixe Orange. Depuis une ligne d'un autre opérateur, consultez ses tarifs. Venez découvrir les offres autonomie sur le stand Orange au salon Handica Lyon (les 3, 4 et 5 juin 2015), au salon Autonomic Grand Ouest à Rennes (les 1 et 2 octobre 2015), et au salon Autonomic Lille Europe (les 3 et 4 décembre 2015). Orange SA au capital de 10 595 541 532€ - 380 129 866 RCS Paris actu infos Un nouveau système de guidage pour les aveugles et malvoyants Les bandes de guidage au sol et les feux sonorisés sont de plus en plus répandus pour aider les personnes aveugles ou malvoyantes à se repérer dans les espaces publics comme les zones piétonnes, les routes, les gares, les arrêts de bus... Toutefois, de nombreuses zones clefs ne sont pas encore équipées, parfois du fait de leur caractère complexe. C’est devant ce constat que la société Birco, groupe familial spécialisé dans la fabrication de systèmes de drainage, a imaginé un nouveau concept : l’utilisation de grilles de caniveaux comme méthode de guidage complémentaire. « Puisque les systèmes de drainages sont obligatoires dans les espaces publics, autant en profiter pour les rendre utiles au déplacement des personnes déficientes visuelles », commente le groupe. Dans les zones ne répondant pas à des schémas classiques de déplacement et dangereuses, comme les espaces vastes ou irréguliers, il est indispensable d’être guidé. Une rangée de caniveaux peut être le moyen idéal pour se repérer tout en étant utile au drainage de l’eau ». Ainsi Birco a développé une grille de caniveau en fonte spécialement conçue pour l’orientation des personnes malvoyantes et aveugles, large de 30 cm et se divisant en quatre rainures à la forme d’un trapèze dans lesquelles la canne se place idéalement. Des dessins et reliefs de 5 mm se trouvant sur la grille indiquent à la personne s’aidant d’une canne blanche le chemin à suivre, sa fin, ses ruptures et les embranchements de caniveaux. Pour les personnes malvoyantes, Birco a également conçu des grilles anti-réflexion, pour permettre à ceux qui peuvent percevoir des éléments de couleurs de distinguer le contraste entre les pavés ou les asphaltes et le caniveau. Selon la luminosité de l’environnement, la grille peut être entièrement laquée en noir ou de couleur zinc. Enfin, la sonorité de la fonte permet de différencier le caniveau du pavé. Plus d’infos : www.birco.fr Découvrez le cécifoot à l’occasion du FFF Tour Du 16 mai 2015 au 15 mai 2016, la Fédération Française de Football organise une grande tournée à travers toute la France : le FFF Tour. Objectif : mobiliser, divertir et fédérer, mais aussi sensibiliser. Ainsi, sur chacune des étapes du FFF Tour, un village de loisirs éphémère sera mis en place et proposera de nombreuses animations, parmi lesquelles : une initiation à la pratique du cécifoot. L’occasion pour les personnes déficientes visuelles de venir tester ce sport et échanger avec les entraîneurs de cette discipline. Cette sensibilisation s’adressera aussi à l’ensemble du public, dans l’optique de faire mieux connaître le handisport, de lever les tabous, préjugés et appréhensions liés à la problématique du handicap et de démocratiser le sport pour tous. En parallèle auront lieu des mini-matchs de football et de tennis-ballon, des initiations et démonstrations freestyle, un concours jeune footballeur, une visite des vestiaires de l’Equipe de France de football, une exhibition football féminin, et d’autres animations ludiques autour du football. La tournée sera lancée le 16 mai prochain à Joeuf (Meurthe-et-Moselle) et circulera dans toutes les grandes villes de France : Reims, Amiens, Rennes, Nantes, Caen, Toulouse, Clermont-Ferrand, Dijon, Paris, Tours, Strasbourg, Le Havre, Bastia… Pour connaître les dates et lieux de passage de la tournée : www.fff.fr Parc national de la Ouverture de la première Vanoise : Des sorties résidence pour les jeunes adaptées toute l’année malades d’Alzheimer Un homme de valeur disparu Tout au long de l’année, le Parc National de la Vanoise, situé en Savoie, propose de nombreuses animations, visites, balades et sorties, adaptées aux personnes en situation de handicap quel qu’il soit, ainsi qu’aux personnes âgées ou aux familles avec des jeunes enfants ou des poussettes. Parmi les sorties proposées : des balades autour du Lac du Bourget, un parcours ludique sur les sentiers d’Aix-les-Bains pour mieux connaître la faune et la flore de Savoie, une promenade sur le Chemin de Lacustre, et de nombreux parcours thématiques : « Au fil de l’eau » (Lac du Bourget), « Jeu de piste au Fort Victor Emmanuel » (Maurienne), « Réserve naturelle du plan Tuéda » (Tarentaise), « Les coteaux viticoles » (Cœur de Savoie)… Pour en savoir plus : http://pro.savoie-mont-blanc.com. Les structures (associations et établissements) qui souhaitant bénéficier de l’appui technique et pédagogique du Parc peuvent contacter le référent associé à chaque sortie. Le 24 mars dernier nous avons appris avec une grande tristesse la disparition de Dominique Trabucco, des suites de sa maladie invalidante. Malgré un handicap lourd, Dominique était un homme d’engagement particulièrement dynamique. Il occupait depuis de nombreuses années un poste de chargé de mission pour la défense des personnes handicapées à la ville de Metz. Son action et sa personnalité chaleureuse laissent une trace indélébile dans la mémoire de ceux qui l’ont connu comme pour les personnes handicapées qui bénéficient du fruit de son travail. Nous nous associons à la peine de ses proches pour lui rendre hommage à la hauteur de ses mérites et de l’amitié dont il nous a toujours gratifiés. Contrairement aux idées reçues, la maladie d’Alzheimer ne concerne pas uniquement les personnes âgées. Actuellement, le plus jeune malade est âgé d’à peine 20 ans, et plus de 30 000 personnes de moins de 60 ans sont touchées par cette maladie en France. Rarement pris en charge par le secteur médico-social – comme le révèle une étude de la Fondation Médéric Alzheimer menée en Nord-Pas-de-Calais et Rhône-Alpes – ces malades et leurs familles n’ont généralement que deux possibilités : rester à domicile, où leur entourage familial est souvent désemparé face à la situation; ou intégrer une structure pour personnes âgées ou handicapées, souvent inadaptée à leurs difficultés spécifiques. C’est face à ce constat que l’association nationale Espoir Alzheimer a ouvert début 2015 la première résidence pour les jeunes malades d’Alzheimer (moins de 60 ans) en France. Située à Cesson en Seine-et-Marne (près de Melun, elle a une capacité de 50 places d’accueil permanent ou temporaire et de 5 places d’accueil de jour. Elle a vocation à être à la fois un lieu de vie et de soin. Ses prestations sont prises en charge par les mécanismes de l’aide sociale. Plus d’infos : www.espoir-alzheimer.com actu infos « Le voyage de Kimlân » : le 1er e-book audio C’est en hommage à « ceux qui ne peuvent pas lire » que Thiloan Kenzourée, passionnée de littérature, dessins et illustrations, a décidé de concevoir un roman qui se présente sous la forme d’une application audio-livre, à l’image d’un ebook, mais en version audio. Thiloan Kenzourée a créé cette application pour les enfants hospitalisés « qui ne peuvent voyager ou s’évader » mais aussi pour toutes les personnes qui ont des problèmes de vue ou des difficultés à lire. « J’ai perdu mon père en 2005. Il souffrait d’une dégénérescence de la macula, ce qui le privait de son plaisir quotidien qu’était la lecture. Je suis donc devenue sa lectrice attitrée durant les dernières années... Les allers-retours à l’hôpital m’ont laissé beaucoup de souvenirs, je m’étais alors promis de contribuer à la facilité de la lecture pour toutes les personnes ayant des problèmes de vue », raconte-t-elle. Egalement illustré en aquarelle pour les personnes voyantes, « Le voyage de Kimlân, entre ciel et terre » raconte l’histoire d’une petite fille nommée Kimlân (Licorne d’Or en viêtnamien) qui rêve de devenir ornithologue et voyage à travers le Viêtnam. Elle décrit ce qu’elle voit et ce qu’elle découvre dans son carnet de voyage. Des chants d’oiseaux et musiques du monde viennent s’ajouter à la narration. Plus d’infos : www.kenzou-editions.com Des dessins animés traduits en LSF Tous les enfants aiment regarder des dessins animés, qu’ils aient ou non un handicap. Or, il est encore très difficile de trouver des dessins animés accessibles à des enfants sourds ou malentendants. C’est pour remédier à ce problème que Tatontoon, société qui conçoit des dessins animés personnalisés pour chaque enfant (photo, prénom…), vient de lancer un nouveau concept : des dessins animés, toujours personnalisés, mais traduits en langue des signes grâce à un comédien LSF présent à l’écran sur chacun des dessins animés proposés. Les dessins animés Tatontoon sont élaborés en version fille et garçon et abordent sept grands thèmes : le cirque, Noël, les supers héros, le voyage, les doudous, les princesses et les pirates. Une manière de faire tomber les barrières qui peuvent séparer les enfants sourds et entendants. Les dessins animés sont proposés sous forme de dvd et via téléchargement. Plus d’infos : www.tatontoon.com 8 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 Vie affective : L’association pour la promotion de l’accompagnement sexuel dévoile ses nouveaux objectifs À l’issue de sa première assemblée générale, organisée le 11 avril dernier à Strasbourg, l’association pour la promotion de l’accompagnement sexuel (APPAS) a établi sa feuille de route pour la deuxième moitié de l’année 2015. Après avoir mis au point et organisé en début d’année la première « Formation de l’accompagnement sexuel et sensuel des personnes en situation de dépendance » en France, l’APPAS continue à mûrir de nombreux objectifs et projets originaux dont voici un aperçu. « Que de chemin parcouru depuis la création de l’APPAS, en septembre 2013 ! Aujourd’hui, nous sommes plus que jamais déterminés à continuer de mener des actions concrètes en faveur de l’accompagnement à la vie affective, sensuelle et/ou sexuelle des personnes en situation de dépendance, souffrant d’isolement et de misère affectifs et sexuels. C’est le sens de mon engagement dans cette association que je souhaite continuer à voir se développer, grâce à tous les acteurs qu’elle mobilise, partout en France ». C’est ainsi que Marcel Nuss, président de l’APPAS, Depuis sa création, en septembre 2013, l’association milite en faveur d’actions à destination de ses publics, notamment par la réalisation de formations en faveur de professionnels du médico-social, la mise en place de programmes éducatifs, d’information et de sensibilisation en direction des professionnels du secteur médicosocial, des personnes en situation de dépendance, de leurs proches ; l’organisation de groupes de parole ; et la mise en place de partenariats avec des associations européennes. 2015 marquera le prolongement de ces engagements et valeurs à travers l’organisation de nouveaux événements et la conduite de projets partout en France. L’APPAS prévoit ainsi : • L’organisation de deux nouvelles sessions de formation à l’accompagnement à la vie affective, sensuelle et/ou sexuelle des personnes en situation de dépendance : Du 25 au 28 juin 2015 à Merkwiller-Peschelbronn, suivie d’un module d’approfondissement du 17 au 18 octobre 2015, à Erstein. Du 17 au 20 mars 2016 dans un lieu qui reste à définir. • L’organisation de colloques, d’actions de formation et de travaux de recherche Au quatrième trimestre 2015, l’APPAS organisera un colloque dédié à la vie affective et sexuelle en milieu institutionnel. Courant 2015, l’APPAS prévoit la mise en œuvre d’un programme éducatif en direction des parents, des personnes handicapées et des personnes du médico-social. En partenariat avec les professionnels de terrain et dans le cadre de la Fondation de France, l’APPAS souhaite mener une étude portant sur l’accompagnement à la vie affective dans les Maisons d’Accueil Spécialisé (MAS) d’Alsace et de Franche-Comté. A l’issue de celle-ci, l’APPAS réalisera un guide de « bonnes pratiques » à destination des professionnels de santé du social et du médico-social. Plus d’infos : www.appas-asso.fr Santé mentale : « Tous concernés » selon la dernière étude MGEN/Opinion Way « En France, 1 personne sur 5 confie être ou avoir été suivie pour un problème psychologique ». C’est ce que révèle l’enquête : « Les Français et la santé mentale » réalisée en 2014 par la MGEN et Opinion Way auprès de 1000 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus. • La santé mentale inquiète et concerne l’ensemble de la population 36 % des français ont déjà consommé ou consomment actuellement des médicaments pour les angoisses et le stress, 33 % pour s’endormir, 28 % pour lutter contre la dépression et 15 % pour améliorer leur humeur. À noter que 3 patients sur 10 ont ressenti des effets secondaires, alors que près de 40 % déclarent ne pas avoir été informés des éventuelles conséquences et méfaits de leur traitement. • Le type de prise en charge varie d’un patient à l’autre Un tiers des personnes interrogées, seulement, pensent que leur médecin généraliste a une formation adéquate pour répondre aux questions de santé mentale et 3/4 estiment qu’il ne réalise pas systématiquement une évaluation de l’état de santé mentale de ses patients (par manque de temps de consultation pour 88 %). Le médecin généraliste reste le référent sur les problématiques de sommeil (83 %) et de stress (72 %). Pour les troubles les plus importants (dépressions, idées sombres et suicidaires et maladies mentales en général), le psychiatre devient l’interlocuteur privilégié. Consulter un psychiatre reste une démarche complexe aux yeux des français Selon l’enquête c’est lié à : L’image négative que l’on peut avoir de l’accès aux professionnels (37 %). Un manque d’informations sur l’accès aux professionnels (25 %). Au coût de la consultation restant à la charge du patient (27 %). Au manque de professionnels (11 %). • La psychothérapie reste une solution privilégiée 8 personnes sur 10 (soit 80 %) considèrent que la meilleure réponse aux souffrances psychiques est la psychothérapie. Viennent ensuite le soutien de l’entourage à 66 %, un traitement par médicaments à 58 % et enfin l’hospitalisation à 47 %. • Les Français estiment qu’ils sont sous-informés en matière de santé mentale 82 % des répondants déclarent être insuffisamment informés ou pas du tout informés sur l’organisation de l’offre de soins (médecins, hôpitaux, autres professionnels). 82 % sur les médicaments utilisés pour les problèmes psychiques (leur efficacité, leurs effets indésirables, leur utilisation) ; 79 % sur les maladies mentales en elles-mêmes, sur la souffrance psychique, et la santé mentale en milieu professionnel ; 76 % sur la souffrance psychique chez les adolescents ; Pour plus d’1 Français sur 2, leur mutuelle pourrait jouer ce rôle d’informateur quant à la maladie mentale et à sa prise en charge. © Pierre Marey - Fotolia • Retrouvez tous les bons plans ➡ chez votre libraire ➡ sur internet ➡ sur votre mobile ➡ sur votre tablette plus d’informations sur www.petitfute.com Bulletin à retourner : Petit Fute VPC 18, rue des Volontaires - 75015 Paris - Tél. 01 53 69 70 00 Oui , je souhaite recevoir le guide Handitourisme au prix de 16,95 € (frais de port inclus) p Je joins mon règlement par chèque bancaire ou postal à l’ordre du Petit Futé p Je préfère régler par carte bancaire : CB n° Expire fin : Clé : (3 derniers chiffres figurant au dos de la carte) Mes coordonnées : p Mme p Mlle p M. Nom ............................................................................................................... Prénom .......................................................................................................... Adresse ......................................................................................................... Code postal ............................ Ville ............................................................... Tél. .............................................................. E-mail ........................................................ Offre réservée France métropolitaine, dans la limite des stocks disponibles. Date et signature obligatoires : mode-beauté Véronique Barreau. Responsable du labo Wicci for the world, laboratoire d’idées et d’innovations mode, beauté et handicap. Journaliste spécialiste de la diversité. Cette mode si (f)utile « Je ne comprends pas qu’on accorde autant d’importance à la mode, c’est tellement futile… », me confiait dernièrement une éducatrice spécialisée. La futilité de la mode est un concept assez courant ; vue comme une petite chose légère, parfois décalée, arbitraire, folle ou stupide. À en croire certains, être à la mode renverrait à un choix presque décérébré. Perçue comme le champ du fluide et du superflu, n’apporte-t-elle pas aussi, si on prend le temps de l’observer, des indications précieuses sur ses hôtes en matière de modernité, d’appartenance, d’apparence, et même d’identité ? L e vêtement nous protège certes du climat, des intempéries, des écorchures aussi, mais cette fonction unique du Les tenues que l’on porte ont un langage bien défini, et envoient des messages au monde extérieur. © Colorlife vêtement nous ferait presque passer pour des mammifères un peu douillets et dépourvus de foncun langage bien défini, et envoient des l’habit du business man, ou de celui du tion sociale. Le fait est que nos dressings messages au monde extérieur. C’est ce parfait petit golfeur, de s’offrir le dernier regorgent d’articles en tous genres, que qu’on appelle « le langage vestimentaire ». look randonneur ou de jouer le typique les soldes sont toujours victimes de leur Il nous permet de nous distinguer les campeur des flots bleus. Ressembler succès, et que nous pouvons passer un uns des autres, parfois même en un « aux autres » de temps en temps est bon temps phénoménal à choisir la bonne teclin d’œil. Ainsi, à quoi pensez-vous si je pour la santé. C’est un apaisant pour nue pour la bonne occasion. La mode est- vous parle de la femme bimbo, du look l’âme et un tonifiant de l’estime de soi. rappeur? Du Le vêtement permet aussi cela : faire baba cool? Du l’expérience de ce qu’on pourrait être et satanique ou recevoir de nouveaux regards sur soi. du gothique? Être et paraître, telle est peut être Quelles sont véritablement la question. Notre propre elle alors si futile ou au contraire pleine les images qui vous viennent à l’esprit ? Il mode, qui signe une partie de notre idende sens ? Chaque jour au travail, dans y a fort à parier que nos esprits rassemtité, parle de nous, de nos convictions et la rue, dans les transports en commun, blent les mêmes images car ces looks de la part d’image que l’on souhaite offrir nous sommes spectateurs de looks et de font partie de notre culture visuelle à l’autre. Mais le vêtement interroge en modes aussi divers que variés; la multiinconsciente. Les lignes, les coupes, les réalité tellement notre intime que bon plicité des expériences nous amène peu textiles, les breloques et autres artifices nombre d’entre nous ont une certaine à peu à associer apparences et caractéforment un paysage qui nous donne réticence (ou même un mépris) à l’inristiques propres des individus. Ainsi se une première impression, comme un vestir, le vivre pleinement et en assumer forme tout naturellement le stéréotype, univers sensoriel qui nous est familier. ses attraits… Tourner le dos aux vitrines, le vêtement devenant progressivement Un sensoriel confortable et sécurisant c’est peut être finalement dévoiler sa un indicateur de notre image et de celle parfois, vivifiant et régénérant d’autres crainte en matière d’image et éviter aussi des autres. Les tenues que l’on porte ont fois ; comme il est bon de se jouer dans le risque d’être regardé différemment. Être et paraître, telle est peut être véritablement la question 10 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 dossier © PHB.cz – Fotolia.com Tourisme et loisirs H andirect vous invite à découvrir dans ce dossier un état des lieux du tourisme accessible en France vu à travers l’œil de différents experts du secteur. Vous y trouverez également une large sélection de sorties, loisirs, activités et séjours adaptés à chaque grande famille de handicap. Nous avons aussi souhaité mettre en avant les initiatives qui sortent de l’ordinaire, font avancer les choses et sont les bienvenues à une époque où l’accessibilité reste encore un obstacle dans beaucoup de situations. À la suite de ce dossier, vous découvrirez également un gros plan consacré à la médiation animale et aux activités qui y sont associées – une idée supplémentaire pour passer d’agréables vacances. 12 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 • Etat des lieux du tourisme adapté p.14 • Le tourisme adapté vu depuis la Belgique p.16 • Le tourisme accessible en régions p.18 • Sélection de sorties accessibles à tous p.24 • Initiatives p.32 dossier actus tourisme De nombreuses sorties adaptées au Parc naturel du Vexin Le Parc Naturel Régional du Vexin propose d’avril à octobre 2015 des balades Nature guidées ouvertes à tous. Différents dispositifs sont mis en place pour adapter ces sorties aux personnes en situation de handicap. Les véhicules Modul’évasion permettent ainsi aux personnes à mobilité réduite de se promener sur des chemins de randonnée. De nombreuses balades se déroulent avec un interprète en langue des signes française pour les personnes sourdes ou malentendantes. Deux sorties présentent une approche sensorielle basées sur l’ouïe et le toucher pour les personnes aveugles ou malvoyantes. Les thématiques sont variées et accompagnées lors de certaines balades par un âne. Celles-ci sont gratuites ou au tarif de 5 euros par personne. Les réservations s’effectuent selon les dates sur www.sortiesnature.valdoise. fr ou auprès des guides cités dans le programme. ITwim lance les menus accessibles à tous Rendre les cartes de restaurants accessibles à tous les touristes et aux personnes en situation de handicap : Tel est l’objectif d’ITwim, jeune société qui vient de lancer une application smartphone au concept novateur. Le principe : Chaque restaurateur inscrit transmet ses cartes de menus à ITwim, avec ou sans visuels complémentaires. Il aura ensuite la possibilité de mettre ces données à jour en temps réel (plat du jour, menu spécial…). Dès lors, l’utilisateur qui arrive au restaurant n’a qu’à s’installer et le QR code du menu à l’aide d’un smartphone. En quelques instants, il a accès à toutes les informations du menu, qu’il peut traduire dans de nombreuses langues ou en lecture vocale, et consulter les visuels associés. Une fois le choix réalisé, le serveur du restaurant ou bar peut retrouver en un clic la liste des plats commandés. Un gain de temps considérable pour le restaurateur, qui ouvre également une meilleure visibilité puisque tous les restaurants adhérents d’ITwim seront bientôt répertoriés sur l’application. Un restaurant parisien est d’ores et déjà équipé de ce système : Le Lucernaire, dans le 6e arrondissement de Paris. Hanima : Des séjours pour tous été comme hiver Née du souhait d’attirer les personnes en situation de handicap vers les espaces naturels (mer, montagne et activités associées), l’association Hanima organise des séjours individuels ou en groupe accessibles à tous, avec ou sans handicap, à tout âge et dans une ambiance chaleureuse et conviviale. Elle propose ainsi des séjours tous compris avec un hébergement entièrement accessible en pension complète et la possibilité de pratiquer de nombreuses activités de plein air qui varient selon la saison : tandem ski, uniski, chiens de traîneaux, rafting, calèche, parapente, voile… Pour ceux qui préfèrent passer des vacances en toute indépendance, Hanima prévoit également des séjours à la carte. Plus d’infos : www.hanima.fr Le Tiralo rend la baignade de plus en plus accessible Inventé en 1999, le Tiralo connaît un net développement des dernières années. Ce fauteuil est tracté et dirigé par une tierce personne au moyen d’un timon muni d’une poignée. Ses roues à basse pression facilitent les déplacements sur le sable et les cailloux. Le tiralo dispose également d’un flotteuraccoudoir monobloc qui permet de flotter et de se baigner confortablement en position assise. L’accoudoir à poignée assure la stabilité du véhicule, avec un système de verrouillage qui utilise la pression de l’eau pour bloquer automatiquement le flotteur lors de la baignade. Le tiralo permet aussi de profiter du soleil car il se transforme facilement en fauteuil amphibie sur le sable. Grâce à une conception ergonomique, l’usager peut passer facilement de son fauteuil roulant au tiralo, puis au fauteuil de sable. Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 13 dossier État des lieux Luc Thulliez : « Le tourisme adapté est Luc Thulliez est chargé de mission accessibilité-sécurité à la sous-direction du tourisme P ouvez-vous nous présenter votre parcours et votre mission actuelle ? Agent de l’Etat, de catégorie A, je suis, depuis un an, chargé de mission accessibilité-sécurité à la sous-direction du tourisme au sein de la Direction générale des entreprises (DGE) qui est un service rattaché au Ministère chargé de l’économie, également mis à disposition du Ministère des affaires étrangères et du développement international. Dans ce cadre, je suis plus particulièrement en charge du suivi et du développement de la marque Tourisme & Handicap et du label Destination pour tous. Précédemment, j’ai travaillé notamment dans le domaine de l’action sociale interministérielle au ministère en charge de la fonction publique. Quel état des lieux faîtes-vous aujourd’hui du tourisme adapté en France ? L’état des lieux du tourisme adapté en France doit être regardé à la lumière du rapport remis en 2013 par la sénatrice Claire-Lise Campion, à la demande du Premier Ministre, sur l’application de la loi du 11 février 2005. Cette loi prévoyait de rendre accessibles aux personnes handicapées les transports et tous les ger « les lignes » et beaucoup d’acteurs de ce domaine d’activité se mobilisent notamment dans le cadre de la création de l’Agenda d’accessibilité Programmée (Ad’AP) qui ouvre la possibilité de poursuivre la mise en accessibilité mais dans un calendrier précis. Enfin, de plus en plus de touristes revendiquent « un tourisme adapté ». Quel bilan peut-on faire pour les deux labels français ? La Direction générale des entreprises et ses services en région que sont les DIRECCTE, favorisent la prise en compte de l’accessibilité dans le secteur du tourisme avec la marque Tourisme & Handicap, qui est attribuée à un établissement ou à une prestation, et Destination pour tous qui est attribué à un territoire. • Tourisme et handicap Tourisme & Handicap (T&H) est une marque nationale, garante de la sécurité et de la qualité de l’offre touristique qui résulte de la collaboration entre la DGE, l’association Tourisme et Handicaps (ATH), les professionnels du secteur du tourisme, les collectivités territoriales et les associations représentant les personnes handicapées. T&H a pour objectif de développer une offre touristique (musées, hôtels, restaurants, offices de tourisme, pontons de pêche, parcours de promenade, etc.) adaptée, réellement ouverte à tous en donnant le choix à la personne en situation de handicap (handicap auditif, mental, moteur ou visuel) de partir en autonomie, seule ou en famille. Les établissements labellisés peuvent être consultés et sélectionnés sur notre site des marques (http://www.entreprises.gouv.fr/ marques-nationales-tourisme/presentation-tourisme-et-handicap). T&H est attribuée pour une durée de 5 ans aux professionnels et gestionnaires de sites qui ont rendu leurs établissements et leurs activités accessibles à au moins 2 des 4 familles de handicap. Il fonde la reconnaissance d’une réponse « volontaire » apportée Une démarche citoyenne qui profite aussi à tous les habitants du territoire bâtiments recevant du public (ERP) au 1er janvier 2015. Aux termes d’importants travaux, Madame Campion a ainsi fait le constat que la France ne serait « pas au rendez-vous en 2015 ». Or les ERP, ce sont des palais de justice, des gares…mais aussi des hôtels, restaurants, musées…. C’est-à-dire des lieux où vont, ou plutôt, où voudraient aller les touristes en situation de handicap. Pour autant, des gestionnaires de sites ont rendu leurs établissements accessibles aux personnes en situation de handicap (auditif, mental, moteur et visuel). Par ailleurs, les débats qui ont accompagné l’élaboration du nouveau cadre réglementaire ont contribué à faire bou- 14 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 à la demande des personnes handicapées en passant du « pouvoir accueillir » que valide la loi au « vouloir accueillir » que sous-tend la marque et contribue ainsi à rendre la société plus inclusive. T&H est un outil de promotion du tourisme tant sur le marché français que sur les marchés étrangers en développement (T&H est reconnue au niveau international). La marque connaît un réel succès. Au 31 décembre 2014, T&H comptait près de 5 200 sites dont près de 35 % accessibles aux quatre familles de handicaps. Pour sa part, la DGE a engagé, en liaison avec ATH, le réseau national des destinations touristiques et 6 DIRECCTE (Centre, Haute Normandie, Poitou Charente, Languedoc Roussillon, Midi Pyrénées et Rhône Alpes) une démarche de déconcentration de l’attribution de la marque et de dématérialisation du processus afin de rapprocher « le demandeur du décideur » et de simplifier le processus. Depuis le 1er janvier 2015, l’attribution déconcentrée est expérimentée dans les 6 régions précitées. L’objectif est d’engager la dématérialisation au 1er janvier 2016. • Destination pour tous En septembre 2013, à la suite du Comité interministériel du handicap (CIH), les ministères chargés des personnes handicapées et du tourisme ont créé le label Destination pour tous (DPT) afin de valoriser des territoires proposant une offre touristique cohérente et globale accessible pour les personnes handicapées (quatre familles de handicap) intégrant à la fois l’accessibilité des sites et des activités touristiques, mais aussi l’accessibilité des autres aspects de la vie quotidienne et facilitant les déplacements sur le territoire concerné (accessibilité de l’ensemble de la chaîne de déplacement). DPT, 1er label d’État valorisant une destination touristique garantissant l’accessibilité de la vie quotidienne, ambitionne de développer et de promouvoir le tourisme inclusif, c’està-dire des destinations incluant les personnes handicapées, les personnes à mobilité réduite, en situation de handicap temporaire (personnes accidentées…) ou ponctuellement gênées à la fois un challenge et un atout » au sein de la Direction générale des entreprises. dans leurs déplacements (familles avec poussettes, personnes âgées…). DPT est attribué pour 3 ans dans le cadre d’une démarche de progrès à des territoires garantissant une offre touristique accessible au minimum pour 2 des 4 familles de handicap. Sur la durée de la labellisation, ces territoires s’engagent à mener des actions pour renforcer l’offre existante et permettre ainsi de se rapprocher des objectifs fixés par la loi en matière d’accessibilité En 2014, la ville de Bordeaux a été labellisée Destination pour tous pour une offre touristique accessible pour les familles de handicap mental et moteur. Le gouvernement porte le développement de la politique Destination pour tous. Pourquoi n’y a-t-il actuellement qu’une seule ville détentrice de ce label ? Tout d’abord, il faut rappeler que le label Destination pour tous est récent (fin 2013). Ensuite, son développement s’inscrit dans un contexte marqué par la difficile mise en accessibilité de la société française. S’agissant du label lui-même, le dispositif appelle un travail important de la part du territoire en ce qui concerne la délimitation du périmètre, qui ne doit être ni trop petit (constituer une destination de vacances) ni trop grand (pouvoir garantir le déplacement du touriste sur ce territoire). Le pilotage doit être politique et technique et fédérer tous les acteurs publics et privés, et la définition de l’offre accessible doit intégrer l’accessibilité de l’offre touristique, de la vie quotidienne et des déplacements. C’est un véritable challenge pour le territoire !!! La DGE, forte de ce constat, a décidé en 2015 d’aller vers les territoires intéressés par le dispositif en élaborant un guide méthodologique qui a vocation à aider les territoires à mieux comprendre ce qui est attendu et, ce faisant, à les aider dans la constitution de leur dossier. Le guide sera mis en ligne sur le site de la DGE au printemps et diffusé aux territoires qui en auront fait la demande. Simultanément, la DGE utilise tous les vecteurs dont notamment les salons (salon des maires, salon Urbaccess…) pour communiquer et informer sur le label. Nous espérons que cet appui concret pourra De plus en plus de touristes revendiquent un tourisme adapté. déboucher rapidement sur une relance des appels à candidatures ! Cette action de la DGE est coordonnée, en région avec les DIRECCTE, et avec les autres services ministériels (Délégation ministérielle à l’accessibilité et Direction générale des affaires sociales) et ATH (gestionnaire du label). D’autres villes ou zones géographiques sont-elles également en bonne voie pour l’obtenir aujourd’hui ? Plusieurs territoires sont inscrits dans la démarche et préparent leur dossier de candidature. On peut citer notamment les territoires de Balaruc-les bains et Canal du Midi en Languedoc-Roussillon. La démarche engagée par la DGE s’inscrit dans la perspective du prochain appel à candidature. Globalement, constatez-vous une évolution positive du tourisme adapté en France ? Si oui sur quels plans ? Le tourisme adapté c’est accueillir les personnes en situation de handicap et à mobilité réduite mais aussi les personnes en situation de handicap temporaire, les personnes ponctuellement gênées dans leurs déplacements (familles avec poussettes, personnes âgées…) À cet égard, le tourisme adapté est une revendication croissante des « séniors ». C’est aussi une démarche citoyenne en développant l’accessibilité des services de la vie quotidienne (commerces de proximité, services de soin, d’aide et d’accompagnement, services ouverts au public) profitant aussi aux habitants du territoire. Enfin, c’est aussi de fortes opportunités économiques. Beaucoup de professionnels et de gestionnaires de sites, engagés dans une démarche volontaire en faveur du tourisme inclusif, ont compris que cela constitue un véritable outil de promotion du tourisme sur le marché français mais aussi sur le marché étranger en développement (plus de 1 milliard de personnes selon l’Organisation Mondiale du Tourisme. Quels sont selon vous les freins au développement du tourisme adapté aujourd’hui ? Le 1er frein a été évoqué ci-dessus, il s’agit du retard pris dans la mise en accessibilité des établissements recevant du public, des transports… Ensuite la crise économique qui pèse, mécaniquement, sur les investissements nécessaires à la mise en accessibilité des établissements. Quelles sont les pistes actuelles pour faire avancer les choses ? Les touristes, qu’ils soient en situation de handicap ou séniors, revendiquent de plus en plus le droit à un tourisme adapté : c’est à la fois un challenge et un atout. Il reste donc à sensibiliser les acteurs du secteur du tourisme, tout comme les autres acteurs économiques concernés, à l’opportunité que représente le tourisme inclusif dans la promotion de la destination France. La DGE souhaite contribuer pleinement à ces actions de sensibilisation. C’est un objectif que nous nous sommes assignés pour les deux ans à venir. Dans le domaine du tourisme adapté, comment situez-vous la France parmi les autres pays ? Dans ce domaine, chaque pays développe une stratégie notamment en fonction de son degré d’accessibilité, de son offre touristique… Pour autant, la politique française de développement de labels « touristiques » intéresse beaucoup les autres pays. Au sommet mondial Destinations pour tous, en 2014 à Montréal, le label Destination pour tous a reçu un écho très favorable des autres pays et des participants. Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 15 dossier International Access-i : Le tourisme adapté vu Alors que la France a adopté, à travers l’association Tourisme et handicap, les la Belgique dispose quant à elle d’un outil spécifique baptisé Access-i. Éclairage personnes en situation de handicap ou à mobilité réduite : le Collectif Accessibilité Wallonie- Bruxelles (CAWaB). Après avoir créé un référentiel d’accessibilité, c’est ce collectif qui a mis sur pied « Access-i » en 2010, à travers un groupe de travail composé à la fois de professionnels de l’accessibilité et de représentants associatifs. Cet outil est ainsi basé sur le référentiel CAWaB et sur le résultat du consensus obtenu. Access-i a commencé à évaluer dès 2011 les festivals qui s’engageaient en faveur de l’accessibilité pour tous et a octroyé les premières certifications en 2012. La méthodologie développée pour l’évaluation des bâtiments a été testée à partir de 2013, pour devenir effective en avril 2014, où 20 premiers bâtiments ont reçu un Access-i. Émilie Goffin, responsable de projet Access-i, et Vincent Snoeck, président d’Access-i. A ccess-i : Qu’est-ce que c’est ? Access-i est le baromètre de l’accessibilité en Belgique francophone. C’est à la fois une méthode d’évaluation et un outil de promotion de l’information sur l’accessibilité des biens et services aux personnes en situation de handicap. Évaluation : Les gestionnaires – de bâtiments ou d’événements – qui le souhaitent, peuvent faire une demande d’évaluation de leur installation auprès d’auditeurs agréés, qui effectuent alors un état des lieux complet en termes d’accessibilité. Le niveau d’accessibilité de l’endroit est ainsi mesuré, puis résumé et traduit visuellement. Promotion – information : Les visuels obtenus permettent ensuite aux personnes en situation de handicap d’identifier facilement le niveau d’accessibilité des infrastructures auditées, avec pour chacune une fiche rédigée, et une mise en avant des atouts et faiblesses de chaque lieu, fiche publiée sur le site www.access-i.be. • • Comment est né ce dispositif ? Access-i est issu de la réflexion d’un collectif accessibilité créé en Belgique francophone en 2006 à l’initiative de plusieurs associations actives dans le domaine de l’accessibilité pour les 16 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 Comment se traduit Access-i concrètement ? Le champ d’action d’Access-i couvre toutes les installations ouvertes au public, y compris pour des événements ponctuels. À chaque fois qu’une nouvelle installation est évaluée, des visuels et des couleurs lui sont attribués afin d’indiquer clairement le niveau d’accessibilité atteint pour chaque type de handicap. Des logos : Access-i distingue 7 grandes familles de personnes en situation de handicap, chacune étant associée à un logo : les personnes en fauteuil roulant ( y compris personnes de petite taille, enfants, parents avec poussette, livreurs avec un diable… car les besoins sont similaires); les personnes marchant difficilement (englobant les futures mamans, les personnes se déplaçant avec une aide technique et celles souffrant de problèmes cardiaques ou respiratoires); les personnes aveugles; les personnes malvoyantes; les personnes sourdes; les personnes malentendantes; les personnes avec difficulté de compréhension (personnes déficientes intellectuelles, enfants, personnes ne maîtrisant pas la langue du pays). Des couleurs : Le niveau d’accessibilité correspondant à chaque catégorie de handicap est précisé grâce à une couleur : Si la case est verte, le lieu est accessible en autonomie. La PMR peut • • profiter sans aucune aide de tous les services et aménagements. Si la case est orange, le site est accessible avec un coup de main ponctuel. La PMR rencontrera quelques difficultés localisées, qui seront aisément effacées via l’aide d’une tierce personne. Si la case est grise, l’accessibilité n’est pas satisfaisante ou rien de spécifique n’est prévu. Même accompagnée, la PMR risque de ne pas pouvoir se déplacer dans toute l’infrastructure et/ou certains services seront inadaptés. Cela ne signifie toutefois pas que l’accès lui est proscrit. Ainsi, lorsqu’une personne se renseigne sur une installation évaluée, il lui suffit de regarder la couleur associée aux logos des handicaps la concernant. La demande d’Access-i est une démarche volontaire de la part des structures. À noter qu’il s’agit d’une certification et non d’un label. Un label, on l’obtient ou on ne l’obtient pas… alors qu’un Access-i peut être délivré même si la structure est adaptée à un seul type de handicap, l’essentiel étant que les bonnes informations soient données au public. Quels sont les différents critères évalués lors du processus de certification Access-i? Les critères varient selon la nature de ce qui est évalué. Bâtiments/sites : Cela concerne toutes les installations ouvertes au public telles que des hébergements, des infrastructures touristiques, des espaces culturels, des commerces, et des lieux de plein air (parcs, promenades…). L’auditeur réalise une photographie de l’installation, mettant en scène uniquement l’accessibilité. Il ne s’agit donc pas d’un rapport de recommandations dans lequel des propositions d’améliorations seraient proposées. 4 aspects sont analysés : le stationnement (places de parking adaptées, cheminement du parking jusqu’à l’entrée) ; l’entrée (facilement repérable, porte maniable, différence de niveau compensée) ; la circulation dans le bâtiment ou sur le site (accès aisé à tous les espaces publics, signalétique claire • depuis la Belgique labels « Tourisme et handicap » et « Destination pour tous », avec Émilie Goffin, responsable de projet Access-i. et continue) ; l’utilisation des différents services (accès possible à tous les services, aménagements adéquats). Un Access-i « Bâtiment/Site » est valable pour une durée de 3 ans. Le gestionnaire doit toutefois assurer l’entretien de son infrastructure tout en garantissant que rien ne vienne entraver l’accessibilité. Si Access-i est informé de manquements, le visuel octroyé pourra être retiré, même si le délai des 3 années n’est pas encore atteint. Événements : Festivals, matchs sportifs, concerts, marchés, brocantes… L’anticipation est primordiale. Tout doit être prévu à l’avance pour que lors du montage, tout le matériel nécessaire soit disponible et que les monteurs sachent où et comment installer les podiums, câbles, stands, sanitaires etc. Pour cela, un accompagnement est prévu. Il démarre au minimum 3 mois avant le début de l’événement. Une 1ère réunion est organisée entre un auditeur agréé et l’organisateur. L’auditeur et l’organisateur fixent alors des objectifs à atteindre et les aménagements à prévoir sont détaillés. S’ensuivent une série d’allers-retours (e-mail, téléphone ou face-à-face) pour répondre aux questions pratiques que se pose l’organisateur. Ce travail collaboratif permet à Access-i d’attribuer un « pré-visuel » avant l’ouverture de la manifestation. L’organisateur peut ainsi mettre en avant les niveaux d’accessibilité de son événement, avant son ouverture. Le 1er jour de l’événement, l’auditeur réalise une dernière visite sur le terrain et vérifie si les engagements annoncés sont respectés. Il confirme alors – ou modifie – l’Access-i octroyé. Vu le caractère éphémère des événements, l’Access-i n’est attribué que pour l’édition en cours. En fonction du type de manifestation, différents aspects sont débattus et pris en compte dans l’attribution du visuel : la présence de podiums réservés, l’aménagement des toilettes, l’interprétation en langue des signes, la possibilité de se garer aisément, la signalétique, la prati- • cabilité des cheminements, l’accueil proposé, la présence de volontaires disponibles… Activités adaptées : Vu la multitude et la disparité des activités, Access-i a simplifié la procédure et propose aux organisateurs d’inscrire eux-mêmes leurs activités sur le site Internet d’Access-i. S’il y a bien un contact avec l’organisateur, aucun expert ne se rend sur place pour réaliser un audit. C’est pourquoi aucun visuel n’est attribué à ces activités. Les PMR intéressées sont donc conviées à vérifier la fiabilité des informations. Le type d’activités recensées est très varié : Sorties culturelles : visites de musée interprétées en langue des signes, séances de cinéma/théâtre audiodécrites… Ateliers artistiques : arts plastiques, musique, théâtre… Activités sportives : cours de plongée, randonnées en joëlette, cécifoot… Vacances : séjours de ski pour personnes déficientes visuelles, voyages adaptés… Autour de : Access-i a également souhaité privilégier le concept de destination accessible. Partir quelques jours en vacances ne signifie pas rester cloîtré dans sa chambre et chaque touriste a envie de visiter les environs. Pour obtenir une offre globale, il fallait croiser les différentes facettes. C’est le principe adopté sur le site Internet dans l’onglet intitulé « Autour de ». Le visiteur mentionne la ville autour de laquelle il souhaite connaître le niveau d’accessibilité des installations référencées mais aussi les activités adaptées proposées. Il peut également filtrer les résultats en fonction d’un type de handicap. Actuellement, 22 structures ont reçu un Access-i et environ dix sont en attente. Une dizaine d’événements ont été certifiés depuis 2011, et une centaine d’activités adaptées ont déjà été répertoriées sur notre site internet. • • Quel état des lieux faîtes-vous du tourisme adapté en Belgique aujourd’hui ? Et en matière d’accessibilité ? • En matière de tourisme adapté, le constat est identique à celui des autres pays francophones. Malgré une évolution positive, l’offre reste faible et éparpillée. Il faut chercher un peu partout pour trouver et le public est de fait peu renseigné. Il y a aussi beaucoup d’auto-déclaration, donc des informations peu ou pas contrôlées et parfois fausses. Sur l’accessibilité, on perçoit depuis quelques années en Belgique une réelle prise de conscience et une volonté d’agir sur cette problématique. La loi française de 2005 n’a pas eu d’influence directe mais a joué sur les consciences et la réflexion. Le besoin d’accessibilité a été vraiment inscrit dans nos politiques depuis un an environ. Aujourd’hui, il y a une volonté mais pas encore de vrai plan d’action. • Quel regard portez-vous sur la situation française, en matière de tourisme adapté, puis en matière d’accessibilité ? Concernant le tourisme, on voit qu’il y a vraiment une dynamique en France. L’État semble s’être saisi de la chose. Depuis la Belgique, nous considérons la création du label Destination pour tous comme un vrai plus et une démarche globale très positive avec cette idée de territoire accessible, et non pas uniquement de structures ou de services accessibles. En matière d’accessibilité, nous avons perçu la loi de 2005 comme un séisme, qui a apporté beaucoup d’espoir chez certains et de craintes chez d’autres. Nous y voyons un aspect positif et en même temps nous comprenons aussi que les gens soient déçus que les textes n’aient pas encore été mis en œuvre. Nous en déduisons aussi que la contrainte n’est peut-être pas le meilleur outil pour répondre à cette problématique, et que les délais nécessaires sont difficiles à évaluer. En tout cas c’est stimulant de voir qu’une vraie réflexion a été entamée à nos portes, même si elle a ses forces et faiblesses. Plus d’infos sur : www.access-i.be (site accessible aux personnes déficientes visuelles) et sur la page Facebook d’Access-i. • • Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 17 dossier Stratégie Bordeaux : « Travailler pour obtenir les handicaps visuels et auditifs du label Destination Pour Tous » Rencontre avec Joël Solari, adjoint au maire de Bordeaux pour les politiques en faveur des personnes en situation de handicap. Q uel état des lieux peut-on faire aujourd’hui du tourisme adapté à Bordeaux ? Bordeaux est une ville qui depuis 1995 s’est développée grâce à l’action de son maire, Alain Juppé, la requalification des quais, la rénovation des principales places de la ville et des bâtiments historiques, la mise en service du tramway, bientôt 80 km, l’obtention en 2007 du label UNESCO et le dynamisme de la municipalité en partenariat avec les deux élus handicap et tourisme, en lien avec plus de 40 associations de personnes handicapées. Les créations du Conseil Ville et Handicap en 2000, de la Commission Communale d’Accessibilité en 2008 et de la Charte Ville Handicaps en 2011 (revue en 2013 et 2015), ont permis de développer une accessibilité d’un secteur touristique identifié qui permet de profiter de cette ville, en toute quiétude, de passer un séjour agréable aussi bien par beau temps que par temps de pluie pour les touristes handicapés. Pour mémoire le site : http://tourisme-accessible.bordeaux.fr/ rescence l’ensemble des sites accessibles. Deux grands évènements entièrement accessibles ont également lieu, d’une année sur l’autre : Bordeaux Fête Le Vin et Bordeaux Fête Le Fleuve. L’actualité récente de Bordeaux est plutôt très positive : Label Destination pour tous, European Best Destination 2015… Pouvez-vous nous en dire plus sur ces deux évènements ? • Destination pour tous Le Label Destination Pour Tous a été attribué à la ville de Bordeaux le 31 juillet 2014 pour une durée de trois ans pour les handicaps moteur et mental. Les ministères chargés des personnes handicapées et du tourisme ont créé le label Destination pour tous pour valoriser des territoires proposant une offre touristique cohérente et 18 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 • globale accessible pour les personnes handicapées, qu’il s’agisse de handicap physique, mental, auditif ou visuel, intégrant à la fois l’accessibilité des sites et des activités touristiques, mais aussi l’accessibilité des autres aspects de la vie quotidienne et facilitant les déplacements sur le territoire concerné (accessibilité de l’ensemble de la chaîne de déplacement). La gestion de la marque « Destination pour tous » est confiée par les deux ministères précités à l’Association Tourisme & Handicaps (ATH). Les dossiers de candidature des territoires sollicitant l’attribution du label sont instruits par le Gestionnaire avant d’être soumis à la commission nationale (CN) Destination pour tous co-présidée par les ministères chargés des personnes handicapées et du tourisme. Le label est attribué pour une durée de 3 ans à un territoire développant une offre touristique pour au moins 2 des 4 familles de handicaps (auditif, mental, moteur et visuel). Destination pour tous est le seul label d’État qui valorise une ville, une région, un territoire proposant une offre touristique accessible et qui promeut ainsi le tourisme inclusif. En effet, le label permet à une destination de se démarquer de la concurrence en proposant une offre touristique adaptée. European Best Destination 2015 Bordeaux a remporté le titre de « European Best Destination 2015 » le 13 février dernier, avec un score jamais atteint et après une compétition acharnée face à des géants tels que Londres, Rome, Amsterdam, Bruxelles ou Berlin. Elle devient la destination à découvrir en priorité durant cette année 2015 ! Bordeaux a recueilli 42 396 votes en ligne, soit 17% des votes enregistrés (sur un total de 244 696) et décroche ainsi la première marche du podium devant Lisbonne (37 621 votes) et Athènes. La métropole bordelaise l’emporte ainsi haut la main ! La clé de cette réussite face à la force de frappe de très grandes destinations repose sur une mobilisation phénoménale dès le premier jour et tout au long de ce marathon qui aura duré trois semaines. Maximilien Lejeune, directeur Général de European Best Destination a d’ailleurs analysé ce résultat : « C’est la victoire d’un collectif qui a puisé sa force et son dynamisme dans la très énergique équipe de promotion touristique de la ville et qui a trouvé un écho dans l’engagement des autorités politiques, médias régionaux, clubs sportifs, hôtels, restaurants, institutions, privés et particuliers qui, à travers leur soutien, ont relayé avec force cette candidature ». Alain JUPPE, en-tête, impliqué personnellement sur ses propres réseaux sociaux. Les dix clips promotionnels, réalisés par l’Office de Tourisme de Bordeaux, appelant au vote ont également rencontré un grands succès avec plus de 120 000 vues sur Facebook. Preuve s’il en était besoin de la notoriété mondiale de la destination, la candidature de Bordeaux a été relayée sur l’ensemble du globe, du Japon aux Etats Unis, des Pays Bas à la Chine et Hong Kong et de la Belgique à l’Algérie. Même la star planétaire Serge Le Lama y est allée de son vote très médiatisé. En remportant ce concours européen, la métropole bordelaise conforte son rang de marque internationale et affirme son ambition de figurer parmi les destinations emblématiques du continent, atout majeur quand il s’agit de convaincre des tour-opérateurs américains, chinois, brésiliens ou japonais de placer la ville dans leur programmation. Stephan DELAUX, Président de l’Office de Tourisme de Bordeaux a tenu à souligner que « ce titre est le résultat d’une mobilisation enthousiaste de l’Office de Tourisme sous l’impulsion de Nicolas Martin, Directeur Général, totalement impliqué dans ce projet, avec l’équipe de communication. C’est un encouragement pour accentuer les efforts et renforcer le rayonnement de la « Destination Bordeaux Métropole », en lien étroit avec les territoires environnants, du Bassin d’Arcachon à Saint- Emilion en passant par Blaye, le Médoc et l’Estuaire de la Gironde ». De belles retombées sont attendues en 2015, car grâce à ce titre, Bordeaux bénéficiera d’une puissante médiatisation à l’international et une mise à l’honneur tout au long de l’année sur le site www.europeanbestdestination.org et sur l’ensemble des réseaux sociaux. Un reportage «on-line» complet sur la destination référencera jusqu’à 200 lieux et prestataires touristiques. Elle sera également valorisée auprès des partenaires européens d’EBD (agences de voyages, tour-opérateurs, compagnies aériennes). Enfin, Bordeaux peut maintenant afficher le logo « European Best Destination » sur tous ses supports de communication et étendre cette possibilité à ses partenaires publics et privés. Rappelons que la contrevaleur publicitaire d’une telle campagne a été estimée à 10 millions d’euros pour la ville de Porto couronnée en 2014. De belles retombées touristiques sont également attendues : + 16% de fréquentation touristique en 2014 pour Porto, l’une des meilleures progressions au niveau européen. *European Best Destination (EBD), organisme européen basé à Bruxelles, a pour mission depuis 2009 de promouvoir et développer le tourisme en Europe. Quels sont les éléments clefs de la politique de tourisme adapté de Bordeaux ? Cela commence dès l’arrivée en ville par les transports, aériens, trains, cars ou véhicule personnel. Viennent ensuite l’hébergement, la restauration, les services à la personne, les soins infirmiers, les auxiliaires de vie, les médecins, les pharmacies accessibles, les dentistes, les transports adaptés, le tramway, les bus, les navettes fluviales. Puis l’accessibilité des musées, des cinémas, des théâtres, les piscines, les parcs et jardins, les 3 parcours labellisés tourisme et handicap, et aussi la proximité des vignobles, des châteaux de grands vins, de Saint Emilion, de la citadelle de Blaye, de Sarlat du bassin d’Arcachon et la dune du Pyla, des grands lacs lacustres, de la gastronomie réputée, des stations de sports d’hiver, de l’Espagne. Tous ces éléments permettent de répondre à une demande exponentielle qui se quantifie par la fréquentation des touristes à besoins spécifiques. Nous avons enfin la mise en « Bordeaux permet aux touristes handicapés de passer un séjour agréable aussi bien par beau temps que par temps de pluie ». service cette année du Grand Stade, et de la Maison de l’Economie Créative en Aquitaine, en 2016 de la Cité des Civilisations du Vin qui va attirer au minimum 450 000 visiteurs par an, tous seront entièrement accessibles et labellisés Tourisme et Handicap ! Sans oublier la Ligne à Grande Vitesse, Paris-Bordeaux 2h07 en 2017 avec la nouvelle gare. Sans oublier les deux aéroports avec les lignes nationales et internationales et les lignes Low Cost... Quels sont vos objectifs à présent ? Et que reste-t-il encore à améliorer ? Notre objectif est de labelliser plus de sites tourisme et handicap, nous en avons 45 à l’heure actuelle, et nous prévoyons d’en avoir 15 par an malgré les Ad’AP qui ont ralenti la mise en accessibilité des Établissements Recevant du Public. Et surtout de travailler pour obtenir les handicaps visuels et auditifs, ceci afin d’avoir une offre globale pour le label Destination Pour Tous. Si vous deviez conseiller à nos lecteurs un seul lieu accessible à ne pas manquer à Bordeaux ? Le musée des Beaux-Arts qui jouxte les jardins de l’Hôtel de ville de Bordeaux, sans oublier le Musée d’Aquitaine avec Nicolas Caraty, qui est le seul guide nonvoyant de France ! Pour plus d’infos : http://fr.bordeaux-tourisme.com/ http://tourisme-accessible.bordeaux.fr/ Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 19 dossier Stratégie Rhône-Alpes : 300 structures sont labellisées Tourisme et Handicap en RhôneAlpes, dont 37 % pour les quatre handicaps Le point sur la politique de tourisme adapté de la région Rhône-Alpes avec Hugues Béesau, directeur du pôle Ingénierie, Prospective, Stratégie, Innovation au CRT Rhône-Alpes. C omment s’organise la politique de tourisme adapté de la région Rhône-Alpes aujourd’hui ? Quels sont ses principaux axes ? Dès la fin des années 1990 la Région Rhône-Alpes a, sous l’impulsion de Dominique Rongione, missionné son CRT pour lui faire des propositions afin de rendre accessibles au plus grand nombre les loisirs et le tourisme sur son territoire. Deuxième région touristique saisons grâce à la diversité de ces destinations (montagne, campagne, villes et bords de lacs), et l’excellence de certaines d’entre elles. Les propositions que nous avons faites alors plaidaient, entre autres actions, pour la mise en œuvre d’une démarche de labellisation sérieuse et reconnue afin de « tenir la promesse-client » et celle de contrats de destinations de séjours adaptés afin de qualifier des séjours effectivement accessibles aux quatre « Constituer des binômes tourisme et handicap pour rendre plus rapides et efficientes les réponses aux sollicitations » de France, avec près de 150 millions de nuitées touristiques annuelles et une consommation touristique estimée à 17 milliards d’euros représentant plus de 7 % de son PIB, Rhône-Alpes développe un tourisme qui se décline aux quatre La Ferme de Montépin dans l’Ain, à Bâgé-laVille. 20 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 grandes familles de handicaps, séjours touristiques en autonomie, composés de prestations qualifiées et accessibles. Ces préconisations, validées à l’unanimité par les élus régionaux ont exactement coïncidé avec la décision de mettre en place le label national Tourisme et Handicap. La Région Rhône-Alpes a alors confié au CRT, moyennant un financement spécifique intégré à son budget, de gérer, d’animer et de développer l’accessibilité des loisirs et du tourisme sur le territoire régional en animant les label Tourisme et Handicap, ce que nous assumons depuis lors. En outre, la Région a élaboré le contenu des Contrats de Territoire de Tourisme et de Loisirs Adaptés, qui ont été expérimentés sur une douzaine de territoires volontaires et ont servi de modèles au Contrat de Destination pour Tous, actuellement mis en œuvre par la DGE et gérés par l’Association National Tourisme et Handicap. Aujourd’hui la politique régionale de développement touristique s’attache à favoriser l’accessibilité d’une part en intégrant systématiquement ces préoccupations dans les projets qui lui sont soumis pour un financement, d’autre part en poursuivant son soutien à Rhône-Alpes tourisme pour le développement du label Tourisme et Handicap, aujourd’hui en pleine croissance, en lien notamment avec la mise en œuvre effective des dispositifs de la loi de 2005 pour les ERP de catégories 1 à 4 (Ad’AP). En outre, nous disposons d’un centre ressources en ligne, assurons l’animation et la formation des auditeurs des sites candidats au label ainsi que, via Trajectoires tourisme, la formation des professionnels et des institutionnels du tourisme très demandeurs. De plus, nous assurons une promotion ciblée des offres, principalement en ligne, via SITRA et nos supports médias, mais aussi par la publication d’un guide annuel des sites labellisés et la participation aux salons grand public spécialisés. Enfin nous sommes administrateurs d’ATH et participons activement aux travaux de l’association nationale, notamment « Nous avons souhaité privilégier le « Vouloir accueillir » au « Pouvoir accueillir ». cette année à la démarche de dématérialisation et de délocalisation en cours, pilotée par la DGE. Quel bilan peut-on faire de la situation actuelle et de l’évolution du tourisme adapté en Rhône-Alpes ces dix dernières années ? La dynamique des vacances pour tous et de l’accessibilité des loisirs et du tourisme s’inscrit dans une évolution globalement favorable de l’activité touristique. Tout en ayant échappé aux artefacts de la crise, le tourisme n’en reste pas moins un secteur en pleine mutation structurelle, caractérisé depuis une vingtaine d’année par une offre croissante, supérieure à la demande, et un vieillissement accéléré des équipements et des aménagements. Ce qui nécessite de revisiter, réinventer et ré enchanter le tourisme en Rhône-Alpes afin de lui conserver toute sa performance. Aujourd’hui 300 structures sont labellisées Tourisme et Handicap en RhôneAlpes, dont 37 % le sont pour les quatre handicaps et de nombreuses demandes sont en cours de traitement. Quels sont vos objectifs et projets pour les mois et années à venir ? La déconcentration des décisions d’attribution du label à la commission régionale, qu’accompagne la dématérialisation des supports d’audits et la multiplication des demandes en lien avec l’application de la loi de 2005, vont renforcer la démarche régionale et obliger à modifier notre organisation. Nous allons proposer aux associations de personnes handicapées de s’associer à cette action en désignant des volontaires pour lesquels nous prendrons à notre charge les formations, et ce, afin d’assurer une partie des audits des sites. Nous souhaitons en effet constituer des binômes tourisme et handicap, par département, afin de rendre plus rapides et efficientes les réponses aux sollicitations. De même, l’animation de la Commission régionale de labellisation se fera désormais en lien plus étroit avec la DIRECCTE, officiellement chargée de la coprésider. Est-ce qu’une nouvelle politique va être mise en place suite au départ de Sylvie Lassaigne ? Sylvie Lassaigne va en effet nous quitter en milieu d’année pour une retraite (très active semble-t-il), bien méritée. Un recrutement, si possible en interne, va permettre d’assurer une continuité de cette politique. L’organisation de réseaux départementaux d’auditeurs, la régionalisation de l’attribution du label et la poursuite des actions conduites en matière de formations, d’informations, de ressources accessibles en ligne, de promotions et de communications, viendront compléter le contenu de la mission. Si vous deviez recommander un lieu accessible à ne pas manquer en RhôneAlpes, quel serait-il ? De multiples lieux accessibles sont recommandables en Rhône-Alpes car nous avons souhaité privilégier le « Vouloir accueillir » au « Pouvoir accueillir ». C’est la grande différence qui existe entre l’application de la loi qui normalement s’impose à tous et le choix de s’inscrire dans une démarche de labellisation, exigeante, sérieuse et contrôlée. Les sites adaptés pour les quatre handicaps sont particulièrement orientés vers ce « Vouloir bien accueillir ». Parmi ceux-ci, je vous citerai trois hébergements de charme : La Ferme de Montépin dans l’Ain, Gîtes de France 3 épis ; Le Soleil Levant dans la Loire, à Saint Georges de Baroille, Clévacances 3 clés ; Les Soldanelles en Savoie à Curienne, Gîte de France 3 épis. Pour connaître l’ensemble des offres labellisées en Rhône-Alpes : www.rhonealpes-tourisme.com Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 21 dossier Savoie Le tourisme en montagne : une évasion sans égal ! Le tourisme d’été en montagne attire beaucoup de monde et de plus en plus de personnes handicapées. Pour en savoir plus sur la situation actuelle et sur les développements, nous avons interviewé Gérard Thiévenaz, « Chargé de développement - Confort d’usage et Tourisme et handicap » pour le département de la Savoie. Pourriez-vous nous dresser un bilan rapide de la situation du tourisme adapté en Savoie ? Je précise tout d’abord que pour des raisons de clarté, nous n’utilisons plus le vocable de tourisme adapté mais uniquement de tourisme et handicap. Globalement, la Savoie génère proportionnellement une grosse activité dans le domaine tourisme et handicap et ceci été comme hiver. L’été, notre offre est soumise à rude concurrence avec le tourisme du bord de mer, alors que nous avons de belles prestations. Notre structure accompagne un certain nombre de partenaires dans le cadre d’une politique globale qui regroupe des offres cohérentes de prestations touristiques. Notre plus bel exemple est le parc de la Vanoise, qui propose un vaste ensemble de prestations pour les quatre familles de handicap. Il y a particulièrement deux sites remarquables, le lac de Sassière et le vallon de l’Orgère qui propose des balades accessibles pour les différentes formes de handicap de manière autonome ou accompagnée. Pour les groupes, nous avons aussi la capacité de proposer des animations personnalisées, sur demande. Pour en savoir plus je vous invite à entrer en contact avec Patrick Rouland, qui est joignable via le site web du parc. Nous animons aussi un réseau actif de référents tourisme et handicap, répartis dans les offices de tourisme, les communes, les associations de personnes handicapées, les collectivités locales et les institutions telles que Jeunesse et Sport ou l’école de ski Française, et des acteurs privés tel que Osmose avec Céline Choulet ou Emilie Szyja qui, toutes deux, travaillent ardemment sur l’accessibilité. Quelles sont vos particularités ? Nous avons mis en place le concept de « promenade confort » dont le principe est de proposer sur tout le territoire des promenades praticables en autonomie ou accompagné. Sur chacune des ces promenades, des prestataires impliqués proposent des prestations adaptées dans différents domaines. Ça marche vraiment bien. Nous avons aussi mis en place la charte « pour une montagne de confort » qui est destinée à responsabiliser et impliquer les élus et les professionnels sur l’accueil touristique des personnes handicapées. Elle fait doucement son chemin mais les personnes qui l’on signée sont vraiment actives. Quels conseils apporter aux personnes qui souhaitent venir dans le département ? Il faut bien choisir son secteur et anticiper ses activités car la montagne n’est pas simple. Mais elle vous procurera des émotions inégalables. Plus d’infos sur www.savoie-mont-blanc.com/ Preparer-son-sejour onglet handitourisme. Savoie Le tourisme accessible en montagne c’est possible ! Le tourisme adapté de montagne revêt des particularités qui ne sont pas évidentes à traiter et dont on se doute bien des raisons. Pourtant, des professionnels sont convaincus que tout est possible, y compris dans ce contexte difficile. C’est le cas de Céline Choulet qui a créé il y a 3 ans sa structure de conseils en accessibilité, « Osmose ». Comment en êtes-vous arrivée à travailler sur l’accessibilité ? Cela remonte au temps de mes études où j’enseignais la voile durant les vacances scolaires (tous les sports de voile) et au cours desquelles j’ai été amenée à encadrer des personnes handicapées, ce fut un déclic. Ensuite j’ai renouvelé cette expérience à plusieurs reprises et ça n’a fait que renforcer mon désir de travailler sur les domaines du tourisme et de l’accessibilité. Parallèlement, je suis aussi entraîneur Rhône-Alpes handivoile et l’hiver je suis pilote de fauteuil ski. Quelle place représente le tourisme dans 22 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 l’activité de votre structure ? Je dirais 50% car je travaille aussi sur l’offre marché plus traditionnelle de l’accessibilité sur tous les types de d’ERP. Mais je suis principalement en zone de montagne. À quel type de situation êtesvous le plus fréquemment confrontée ? C’est la notion de chaîne de déplacement, rendue difficile à cause du fort dénivelé qui existe en zone de montagne. Je travaille sur cet aspect autant avec des communes que des ERP privés. Aujourd’hui, la réforme de la loi fait que malheureusement beaucoup de situations ne sont plus soumises à l’obligation d’accessibilité. Pour convaincre du bien fondé de notre démarche nous parlons aujourd’hui de confort pour tous et utilisons des exemples concrets qui les touchent personnellement. Nous devons aussi pratiquer des tarifs attractifs pour faire pencher la balance car ces professionnels sont soumis à trop de contraintes normatives prioritaires sur l’accessibilité. Pouvez-vous toujours trouver une solution d’accessibilité ? La plupart du temps oui, grâce au dialogue que j’instaure et à notre ouverture aux contraintes de nos clients. Nous approfondissons bien nos dossiers et si ce n’est dans la stricte application de la norme, au moins dans l’usage nous trouvons des solutions. Les professionnels du tourisme sont-ils volontaristes quand il s’agit d’accessibilité ? Ils sont assez souvent volontaires mais ne savent pas sous quel angle prendre les choses car chaque situation est complexe. Mais au final ils restent plutôt collés aux normes, sans véritable vision de ce que l’accessibilité peut leur apporter comme clientèle et relai de croissance. Ils nous demandent des chiffres qui prouveraient l’intérêt de ces investissements, or ces chiffres n’existent pas ! Contact : Céline CHOULET 06-35-50-37-49 ou [email protected] dossier Sorties accessibles Île-de-France : Explorez la capitale sous tous ses angles Plus de 150 sites sont labellisés Tourisme et Handicap au sein de la région Île-de-France et plus de 8000 établissements, activités et événements sont recensés sur le site de référence : www.accessible.net. En voici une petite sélection réalisée en partenariat avec le Comité Régional du Tourisme Paris Île-de-France. Le petit train Another Paris propose cinq circuits différents. © Another Paris. L e Comité Régional du Tourisme (CRT) Paris Île-de-France plébiscite et envisage l’accessibilité comme l’opportunité d’assurer un accueil de qualité dans les lieux touristiques, sous l’angle de la conception universelle qui offre un confort d’usage adapté à tous les publics. Il met en place les ressources, les outils, l’accompagnement et le réseau permettant aux professionnels du tourisme francilien de développer et de distribuer une offre qualitative, innovante et adaptée. De nombreux outils sont présents sur son portail professionnel (notices et cahiers pratiques, annuaire de fournisseurs, agenda des événements accessibles, formations…) : http://pro. visitparisregion.com/Optimisation-devos-prestations/Accessibilite Le CRT est partenaire du site internet accessible.net qui référence les lieux accessibles aux personnes à besoins spécifiques (personnes en situation de handicap, familles, seniors...). Celui-ci est ouvert à tous les types de lieux (hôtels, chambres d’hôtes, gîtes, offices de tourisme, musées, monuments, restaurants, théâtres, îles de loisirs, ...). Ce portail est 24 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 totalement gratuit, pour les sites qui s’inscrivent comme pour les utilisateurs. Il constitue un lieu d’information riche entre un public concerné et des établissements équipés ! Pour les établissements touristiques franciliens, l’équipe accessibilité du CRT vérifie l’information en faisant des visites terrain. gnade, escalade, voile, pédalo et cycles ont été adaptées pour pouvoir accueillir un public en situation de handicap, quel qu’il soit. Le site est équipé du système Audioplage. Rue des Etangs, 95000, Cergy-pontoise www.basedeloisirs95.com 01 30 30 21 55 Sport Musées L’île de loisirs de Buthiers (77) Le Musée Picasso (75) propose de nombreuses activités adaptées aux adeptes de loisirs culturels et sportifs : Simulateur de glisse en intérieur avec surf sur siège handisport adapté sur un wakeboard, prêt de fauteuil roulant, parcours aventure (accrobranche) adapté avec 12 ateliers et une nacelle pour fauteuil, piscine extérieure accessible, biathlon, tir à l’arc, sarbacane, disc golf… 73 rue des roches, 77760, Buthiers www.base-de-buthiers.com 01 64 24 12 87 abrite la plus grande collection publique au monde d’œuvres de Pablo Picasso, au cœur de l’un des plus beaux hôtels particuliers du Marais, l’Hôtel Salé. Tous ses espaces sont accessibles aux visiteurs en fauteuil roulant, à l’exception d’une petite salle historique non aménageable – l’ancienne chapelle de l’hôtel particulier. Possibilité de prêt de fauteuil et de sièges cannes, visioguides en LSF, tours de cou à induction magnétique peuvent être prêtés pour les visioguides et les audiophones, visites LSF et lecture labiale pour les groupes. 5 rue de Thorigny, 75003, Paris www.museepicassoparis.fr 01 85 56 00 36 L’Île de Loisirs de Cergy-Pontoise (95) ravira les amateurs d’activité en plein grâce à ses 250 hectares de domaine. Les principales activités proposées : bai- Le Musée MacVal (94) est dédié à la scène artistique en France depuis les années 1950. Il rassemble 2000 œuvres d’artistes incontournables tels que Christian Boltanski, Bruno Perrament, Claude Closky, Gina Pane, Annette Messager, Pierre Huyghe… mais aussi des œuvres d’artistes émergents. Tous les espaces sont accessibles en fauteuil. Prêt de fauteuil et de sièges cannes, visites en « langage gestuel naturel », collier magnétique à disposition, « parcours Braille » avec fiches descriptives et informatives, visites orales et tactiles. Carrefour de la Libération, 94400, Vitry-surseine www.macval.fr 01 43 91 64 20 Enfants La Galerie des enfants (75) a pour but de faire mieux comprendre la biodiversité tout en sensibilisant les enfants et leurs familles aux enjeux du développement durable. Elle permet de découvrir le fonctionnement de trois milieux de vie : la rivière, la ville et la forêt tropicale d’Amérique, et la Planète. Audiovisuels et dispositifs multimédia « parlés » traduits en LSF et sous-titrés, parcours tactile, repères visuels avec association d’images explicites aux textes des cartels « milieu » , nombreuses associations texte/image et dispositifs ludiques et polysensoriels. 36 rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 75005, Paris www.galeriedesenfants.fr 01 40 79 54 79 Le Musée en Herbe (75) a pour objectif de rendre l’art et la culture accessibles à tous. Il propose des expositions variées et des ateliers créatifs (peinture, modelage, collage…) ouverts à tous les publics « de 3 à 103 ans et plus ». Ascenseur pour accéder aux différents espaces, boucle magnétique (position T) à l’accueil, casques amplificateurs pour suivre les visites animées, loupe binoculaire, documents de visite en caractères agrandis «Facile à lire ». 21, rue Hérold 75001, Paris www.musee-en-herbe.com 01 40 67 97 66 L’Exploradôme (94) est un musée interactif où « il est interdit de ne pas toucher ». Consacré à la découvertes des sciences, du numérique et du développement durable, il s’adresse à tous les publics à partir de 4 ans et propose un espace permanent composé d’une soixante d’expériences scientifiques. La visite du musée peut être réalisée en toute autonomie grâce aux panneaux d’explication et aux bornes interactives qui jalonnent le parcours. Ils indiquent tout ce qu’il y a à savoir sur les expériences, des instructions aux explications. Nombreuses manipulations tactiles, animateurs présents en bas de besoin. 18 avenue Henri-Barbusse 94400, Vitry-sur-seine www.exploradome.fr 01 43 91 16 20 Atypique Le Petit train Another Paris (75) vous propose de découvrir Paris autrement avec cinq circuits à thèmes d’une durée de 1h15 à 2h30 : circuit royal, savant, artiste, élégant ou encore bohème. Marchepieds permettant de monter à bord plus facilement, rampe d’accès, écouteurs individuels remis à tous les visiteurs. Les consignes d’utilisation sont simples et expliquées par des pictogrammes à l’intérieur du train (plusieurs langues). Casques HiFi Sennheiser Isol Bruit. Écrans vidéos avec textes. Version audio dédiée aux enfants. Les plans des circuits agrandis en format A3 sont disponibles sur demande. Le petit train bleu circule toute l’année. Réservations par téléphone au 06.31.99.29.38 ou par mail : [email protected]. www.another-paris.com Le Parc zoologique de Paris (75) est totalement accessible. Il rassemble plus de 1000 animaux de toutes sortes et propose des visites guidées, ainsi que des ateliers anniversaires destinés aux enfants. Bandes de guidage. Cartels, panneaux de présentation conçus pour garantir une lecture aisée, boucle magnétique à l’accueil et la billetterie, nombreux pictogrammes. Le CRT accompagne le PZP dans le développement de son accessibilité et notamment de ses outils pédagogiques. Le parc a réouvert il y a peu de temps après de longs travaux. Route de la Ceinture du Lac, 75012 Paris www.parczoologiquedeparis.fr 0 811 22 41 22 Nature Le Parc naturel régional du Vexin français (95) propose des balades en module évasion en partenariat avec l’association Escapade Liberté Mobilité, ainsi que des balades nature avec un interprète en LSF (langue des signes française). Possibilité sur demande de mise à disposition de boucles magnétiques portatives pour les personnes malentendantes. Approche sensorielle basée sur l’ouïe et le toucher. Maison du Parc, 95450 Théméricourt 01 34 48 66 10 www.pnr-vexin-francais.fr Exploradôme, le musée où « il est interdit de ne pas toucher ». Plongez dans la nature au Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse. © Parc naturel Chevreuse. Rivière, ville, forêts et planète sont décryptés à la Galerie des enfants. © MNHN Le Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse (78) vous invite à découvrir la nature dans toute sa splendeur à travers ses champs, prairies, plans d’eau et espaces boisés. Il dispose d’un sentier accessible en fauteuil roulant : Sentier de Maincourt. Des balades avec interprètes LSF sont régulièrement organisées. Chemin Jean Racine, 78460 Chevreuse 01 30 52 09 09 www.parc-naturel-chevreuse.fr Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 25 dossier Sorties accessibles Aquitaine : Cinq départements plein de ressources Lorsqu’on évoque le tourisme en Aquitaine, on pense bien sûr à Bordeaux, première ville française à avoir obtenu le label Destination pour tous, et récemment élue « European best destination 2015 ». Mais l’Aquitaine c’est aussi un immense territoire qui rassemble cinq départements dynamiques et de nombreuses ressources naturelles, culturelles et gastronomiques. Nous vous proposons une petite sélection de sorties accessibles labellisées Tourisme et Handicap pour tout type de handicap (moteur, visuel, auditif, intellectuel). Le Musée d’Aquitaine expose plus de 700 000 pièces. © Musée d’Aquitaine L.Gauthier Dordogne (24) Rencontrez vos ancêtres au Musée de Préhistoire Sauveterre. La Maison de la Pomme d’Or © Handiplus Aquitaine Le Pôle muséographique des Salines de Salies-de-Béarn vous dévoile ses secrets de fabrication. 26 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 © Handiplus Aquitaine est à la fois un musée et un espace de jeux surprenants et ludiques. Entièrement consacré à la pomme, il propose de la découvrir ou de la redécouvrir sous tous ses angles : sa production, ses variétés, son goût, mais aussi tout ce qui concerne son histoire, ses mythes, ses anecdotes et tous les personnages célèbres qui y sont associés : Guillaume Tell, Blanche-Neige, Isaac Newton… Une sortie originale et instructive. 24270 La Nouaille 05 53 52 60 21; www.lanouaille.fr Le site départemental du grand étang de Saint-Estèphe propose de se détendre au bord de l’eau ou dans l’eau, tout en découvrant les nombreuses ressources de cet espace naturel aux multiples richesses. La baignade est accessible à tous grâce à une plage spécialement aménagée avec une surveillance pendant l’été. Le site comprend également une base de loisirs et plusieurs pontons de pêche. 24 360 Saint-Estèphe 05 53 06 82 70 www.cg24.fr Gironde (33) Landes (40) Le Musée d’Aquitaine Le club de voile de Soustons Marensin dévoile à travers plus de 700 000 pièces exposées l’histoire de la région et de tous les personnages qui participer à sa construction, de la préhistoire au XXe siècle, en passant par l’Âge de fer, l’Antiquité et l’époque médiévale. L’exposition permanente est organisée autour de trois grands thèmes : archéologie, histoire et ethnologie. Des animations sont régulièrement proposées : visites commentées, ateliers thématiques, conférences, projections… 20 cours Pasteur, 33000 Bordeaux 05 56 01 51 00; www.musee-aquitaine-bordeaux.fr est un club handivoile affilié par la Fédération Française de Voile (FFV). Ouvert toute l’année, il est accessible à tous et propose, dès l’âge de 7 ans des stages, cours particuliers et initiations à la voile et au Canoë Kayak. Le club organise également des balades familiales, avec ou sans skipper, sur différents types de bateaux. Base de Laurens, 40140 Soustons 05 58 41 11 95; www.cvsm.org Wine more time C’est bien connu, Bordeaux est la capitale française de l’œnologie. Wine more time est le lieu idéal pour s’initier à l’art de la dégustation dans un cadre chaleureux, convivial et accessible à tous. Vous pourrez y découvrir les vins d’Aquitaine, mais aussi ceux de toute la France (à consommer avec modération) et les apprécier avec des assiettes de charcuterie et de fromage. Des soirées à thèmes et dégustations animées sont proposées. 8 rue Saint James, 33000 Bordeaux 05 56 52 85 61 http://winemoretime.blogspot.fr Lot et Garonne (47) Gens de Garonne est un spectacle particulièrement original qui propose de découvrir en grandeur nature la véritable vie des habitants de la Garonne au gré des intempéries. Les spectateurs se retrouvent ainsi plongés dans un autre univers mis en scène grâce à des techniques empruntées aussi bien au cinéma qu’au théâtre, et des effets spéciaux impressionnants : gradins hydrauliques, montées des eaux sur la scène, maquette d’interprétation, documentaire 3D… Rue de la cave, 47180 Couthures-sur-Garonne 05 53 20 67 76 www.gensdegaronne.com Le Musée de Préhistoire Sauveterre vous invite à stimuler tous vos sens pour plonger dans l’histoire et le quotidien de nos ancêtres. Quel que soit votre âge, vous apprécierez de faire de petites et grandes découvertes grâce aux maquettes, écrans tactiles et vidéos mis en place. Le musée intérieur est richement complété à l’extérieur avec le Sentier préhistorique de la Lémance et son site archéologique. Des ateliers à réaliser en famille ou en groupe sont proposés. 47500 Sauveterre-la-Lémance 05 53 40 73 03 www.sauveterre-prehistoire.fr Le Ponton Handipêche d’Aire-surl’Adour © Handiplus Aquitaine Le site de Saint-Estèphe propose détente et découverte. est équipé d’un cheminement adapté pour en faciliter l’accès avec un handicap moteur. Il dispose également d’une banquette pour s’asseoir et répond à toutes les exigences prévues par le label Tourisme et Handicap pour les handicaps moteur, visuel, auditif et intellectuel. De nombreux autres pontons accessibles ont été installés dans le département : à Cazaux, Nasseys, Parentis Biscarosse, Aureilhan et Mimizan notamment. Rue des graviers, 40800 Aire-sur-l’Adour 05 58 71 64 70 Pyrénées Atlantiques (64) La Roseraie de Barbary Découvrez la vie des Gens de Garonne en grandeur nature. La Maison de la Pomme d’Or vous propose une plongée au cœur de ce fruit. éveillera tous vos sens avec ses 800 variétés de rosiers disposés dans un cadre digne des plus contes de fées. Entièrement élaborée en rocaille, elle propose des collections de roses anciennes, anglaises et hybrides. Quatre kiosques ludiques et interactifs animent également la visite des petits et grands. Le site comprend un lieu de restauration et un salon de thé situés face aux Pyrénées. 19 Chemin Henri IV, 64800 Saint-Vincent 05 59 53 53 93 www.roseraiedesaintvincent.com Le Pôle muséographique des Salines de Salies-de-Béarn La Roseraie de Barbary éveillera tous vos sens. © Roseraie de Saint-Vincent a pour objectif d’expliquer de manière ludique le fonctionnement de la production de sel à travers l’histoire de la création des Salines de Salies-de-Béarn, qui produisent aujourd’hui environ 2000 tonnes de sel par an ; et pas n’importe quel sel : il s’agit du sel utilisé dans le cadre de l’IGP du jambon de Bayonne. Vous pourrez évoluer facilement dans le musée grâce à un parcours audio-guidé, des bornes interactives, des vidéos et des vitrines d’exposition. L’esplanade et le belvédère situés à l’extérieur valent également le détour. Avenue Jacques Dufourcq, 64270 Salies-deBéarn; 05 59 38 96 90 www.sel-salies-de-bearn.com De nombreux postes de pêches ont été rendus accessibles. Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 27 dossier Sorties accessibles Découvrez les lieux insolites de la région Rhône-Alpes La région Rhône-Alpes compte 267 sites labellisés Tourisme et Handicap. Voici quelques idées accessibles pour apprécier les richesses de cette région. Ferdinand Cheval a consacré 33 ans de sa vie à bâtir, seul, un palais de rêve dans son potager. © Facteur Cheval Faîtes la connaissance des lamas à la Ferme pédagogique Ballalama. Le Musée départemental de la Bresse est un site culturel emblématique de l’Ain. © Musée départemental de la Bresse Le Palais idéal du Facteur Cheval (26) La Biscuiterie Louvat (38) Venez découvrir l’histoire de ce monument tout aussi extraordinaire que son créateur, Ferdinand Cheval, qui l’a construit seul, de ses mains, en 33 ans. « Avril 1879. Ferdinand Cheval, facteur rural âgé alors de 43 ans, butte sur une pierre si bizarre lors de sa tournée qu’elle réveille un rêve. Véritable autodidacte, il va consacrer 33 ans de sa vie à bâtir seul, un palais de rêve dans son potager, inspiré par la nature, les cartes postales et les premiers magazines illustrés qu’il distribue. Parcourant chaque jour une trentaine de kilomètres pour ses tournées en pleine campagne, il va ramasser des pierres, aidé de sa fidèle brouette. En solitaire, incompris, il inscrit sur son monument « travail d’un seul homme ». Son palais de rêve est achevé en 1912 ». Pour connaître la suite, il suffit de vous rendre dans ce lieu insolite de la Drôme. Possibilité de visites commentées. Ce site est labellisé Tourisme et Handicap pour les handicaps moteur, auditif et mental. 8 rue du Palais 26390 HAUTESRIVES www.facteurcheval.com Entrez dans les coulisses de la Biscuiterie Louvat, dont la tradition perdure depuis 60 ans au cœur du pays dauphinois. Vous pourrez y déguster des biscuits encore tout chauds, mais aussi découvrir en grandeur nature les techniques et le savoir-faire traditionnel de leur fabrication. Ce site est labellisé Tourisme et Handicap pour les handicaps moteur et mental. ZA Le Bigallet 38620 SAINT GEOIRE EN VALDAINE 04 76 07 51 16 www.biscuiterie-louvat.com 28 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 Musée départemental de la Bresse – Domaine des Planons (01) Installé sur l’ancien domaine agricole des Planons, à Saint-Cyr-sur-Menthon, le Musée départemental de la Bresse est un site culturel emblématique de l’Ain. Il propose de découvrir, à travers ses 3000 mètres carrés d’exposition, le patrimoine de ce département, du XVe siècle à nos jours : paysages, environnement, construction, habitat, cultures, élevages, traditions, costumes et parures, gastronomie, art de vivre… Ce site est labellisé Tourisme et Handicap pour les handicaps auditif et mental. 987 Chemin des Seiglières 01380 SAINT CYR SUR MENTHON 03 85 36 31 22 www.musees.ain.fr La Ferme pédagogique Ballalama (38) Site original et vivant, la Ferme pédagogique Ballalama a la particularité d’élever des lamas. Elle propose au public de tout âge de venir découvrir ses animaux et de mieux les connaître. Il est possible de les côtoyer au sein de la Ferme, mais aussi de partir en balade avec eux dans les bois ou sur les sentiers le temps d’une demi-journée, d’une journée, ou de plusieurs jours. Le cadre naturel et convivial de ce site en fait un lieu propice à la détente. Ce site est labellisé Tourisme et Handicap pour les handicaps moteur, auditif, visuel et mental. 80 chemin de l’Orme 38140 RÉAUMONT 04 76 91 03 34 www.ballalama.com nous = vous Parce que rendre la ville plus agréable aux personnes en situation de handicap, c’est permettre à chacun-e de mener une vie autonome et de participer pleinement à la vie de la Cité. Concertation sur les projets urbains et visites de terrain, travail avec la Commission communale pour l’accessibilité, gratuité des musées municipaux pour les personnes handicapées et leur accompagnateur, transports en commun largement accessibles, équipements culturels adaptés avec notamment des boucles magnétiques, adaptation du mobilier urbain, parcours et installations adaptés sur les grands événements (Nuits Sonores, Biennale de la danse, Fête des Lumières…), ordinateurs adaptés, livres en braille et audio dans les bibliothèques, accueil des enfants en situation de handicap en crèches, écoles et équipements sportifs, politique d’emploi des personnes handicapées, mise en œuvre de l’accessibilité des bâtiments communaux… La ville comme on l’aime, plus juste dossier Sorties accessibles Rhône : Entre nature, sport, gastronomie et culture De la nature à la culture il n’y a qu’un pas. Le département du Rhône le démontre en proposant des sorties accessibles au musée, en plein air, derrière les fourneaux ou encore à la ferme aux petits et grands, qu’ils soient seuls, en famille ou en couple. Le Rhône compte plus de trente sites labellisés Tourisme et handicap ou en cours de labellisation. Découvrez ici la sélection du Comité du tourisme du Rhône. Pour d’autres idées rendez-vous sur rhonetourisme.com. Calme et douceur vous attendent à la Ferme aux Pieds des Séchères. En famille ou en groupe venez prendre un bol d’air et de sensations au Plateau d’Yzeron © Ferme le plat La Maison du Terroir en Beaujolais Déficiences : mentale, visuelle Mme Brigitte Bouteille Basson – 69590 LARAJASSE 04 78 48 48 45 [email protected] www.bienvenue-a-la-ferme.com/rhonealpes/ferme-pedagogique/ferme-ferme-aupied-des-secheres-2671-51951 Au cœur historique de Beaujeu, poussez les portes de la Maison du Terroir en Beaujolais tout récemment rénovée. Une boutique de produits régionaux encore plus grande, une nouvelle muséographie consacrée à la gourmandise en Beaujolais mais aussi une salle d’expositions artistiques vous y attendent. Vous pourrez aussi admirer la cour intérieure datant de la Renaissance. Le site est entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite. Déficience : motrice Place de l’Hôtel de Ville – 69430 BEAUJEU 04 74 69 20 56 [email protected] www.beaujolaisvignoble.com/la-maisondu-terroir-beaujolais.html La Ferme aux Pieds des Séchères Envie d’une pause dans le calme et la verdure ? Envie de douceur, d’écoute, d’échange par le regard et les caresses avec les animaux de la ferme, sur les hauteurs du Monts du Lyonnais ? Envie de comprendre l’évolution du milieu agricole ? Alors, venez découvrir cette petite exploitation familiale des Monts du Lyonnais. Productions de la ferme : 25 vaches laitières, basse-cour, porcherie, chèvrerie, clapiers. Madame Bouteille, propriétaire des lieux, adapte son discours aux personnes déficientes mentales (explications, jeux et histoires). La visite basée sur le toucher des animaux est aussi accessible aux déficients visuels (avec accompagnement). 30 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 Le plateau d’Yzeron Le Plateau d’ Yzeron vous propose une multitude d’activités au cœur des Monts du Lyonnais ! A 30 minutes de Lyon, en famille ou en groupe venez prendre un bol d’air et de sensations. Ce parc aventure est accessible à tous, les petits (à partir de 4 ans) et les grands (sans limite d’âge). 7 parcours acrobatiques en hauteur de différents niveaux de difficulté sont proposés et permettent ainsi à chacun d’évoluer en sécurité en fonction de ses envies. Le parc est ouvert de Pâques à Toussaint, les week-ends et jours fériés, vacances scolaires tous les jours. L’accrobranche (avec cartels explicatifs), les activités balades avec ânes et poneys (fiche parcours) et les parcours jeux d’orientation peuvent être adaptés selon le handicap. Les sanitaires, la salle de restauration et la terrasse sont aussi accessibles. Déficience : mentale, visuelle, auditive, motrice Gaëtane Thieffry Le Plat – 69510 YZERON 04 78 81 03 02 [email protected] http://www.fermeleplat.com/yzeron.htm Apprenez les techniques des pâtissiers à la Maison de Karen de chocolat © Karen en chocolat La Maison de Karen de Chocolat Initiez-vous au métier de chocolatier ! Apprenez les techniques des pâtissiers pour des entremets parfaits, concoctez des confiseries maison à partir d’ingrédients naturels… tout un programme, dans une superbe maison en pleine nature, au cœur des Monts d’Or, à seulement 10 minutes de Lyon. Karen propose une formule intégrale « 100% CACAO » pour appréhender tous les aspects de la fabrication des chocolats mais vous pouvez aussi choisir la formule adaptée à vos envies et disponibilités ! Les ateliers durent de 2h à 4h30 selon la thématique. En parallèle, Karen propose aussi une chambre d’hôte située en rez-de-chaussée. Cette élégante chambre de 21m² est éclairée par une grande baie vitrée donnant sur la terrasse. Et comme Karen adore faire plaisir, elle propose des soins et massages dans son hammam accessible ! Déficience : mentale, motrice La Maison Karen Chocolat 95 sentier du Puy d’Or – 69760 LIMONEST 04 78 33 42 74 [email protected] Parc d’attractions Pass-Partoo Animations à gogo pour les enfants de 1 à 12 ans chez Pass-Partoo, sur 1 400 m² de jeux en intérieur et extérieur : piste de glisse sur bouées, trampolines, tour infernale, toboggan géant, parcours aventure, chasse au trésor ! Un espace baby est réservé au plus petits et les parents accompagnants ont la possibilité de jouer avec les enfants. Pass-Partou dispose aussi d’un espace restauration qui ravira vos enfants : tartines, hamburgers, salades, crêpes… Le site est ouvert tous les jours quand l’école est fermée ! Pour répondre à des demandes spécifiques possibilité de modifier les horaires d’ouverture. L’accès est de plain-pied, les sanitaires sont accessibles. Déficiences : mentale, motrice 16C rue Yves Farge – Plaine Robinson – 69700 GIVORS 04 78 50 58 06 www.pass-partoo.fr scènes riches et variées : Gargantua, Mozart, le Bossu de Notre-Dame, Guignol, les vendanges… et bien d’autres encore ! La durée de la visite est d’environ 1h et est adaptée pour les déficients mentaux, grâce notamment à la mise à disposition d’un livret d’animation permettant une visite plus ludique ! Déficience : mentale 100 rue Saint-Georges – 69005 LYON 04 72 77 75 20 [email protected] www.museeautomates.com Musée de la Blanchisserie Le Centre Pilote d’Escalade et d’Alpinisme de Vaulx-en-Velin propose un mur d’escalade à géométrie variable. Très sensibilisé à l’accueil des personnes handicapées, plusieurs formules de cours d’escalade sont proposées. Les activités encadrées par des moniteurs titulaires du Certificat de Qualification Handisport durent de 1h à 2h. Le CPEA propose aussi des sorties en milieu naturel sur des falaises adaptées, la location de joëlette (randonnée) et de GMS (ski assis). Déficiences : motrice, mentale, visuelle, auditive Tour Patrick-Berhault – 1 rue des vergers – 69120 VAULX-EN-VELIN 04.72.04.37.01 [email protected] www.cpeavv.com Le Musée de la Blanchisserie a pour vocation de valoriser le travail des blanchisseurs qui ont fait vivre la commune de Craponne pendant près de 150 ans et de faire découvrir aux plus jeunes, la vie de leurs grands-parents. Venez visiter le musée pour tout apprendre de manière vivante sur la façon de laver, rincer, essorer, sécher et repasser d’autrefois. Découvrez aussi la collection d’environ 200 objets tels que des battoirs, savons, lessives, fers… Toutes les visites sont guidées. En plus ici on peut tout toucher ! Le Musée est accessible aux personnes à mobilité réduite et a développer des outils d’aide à la médiation au profit des déficients mentaux et auditifs. Il a obtenu le Label Tourisme et Handicap pour la 7e année consécutive. Déficiences : motrice, mentale, auditive 104 avenue Joachim Gladel – 69290 CRAPONNE 04 78 57 23 37 [email protected] www.grehc.fr Musée des Automates – Fondation ASG-EMA Le Musée des Automates propose une visite ludique avec ses 7 salles d’exposition présentant près de 250 automates ! Vous découvrirez certains secrets de fabrication d’un automate et vous entrerez dans l’univers de grands auteurs, peintres, musiciens, inventeurs… à travers des Entrez dans l’univers de grands auteurs, musiciens et inventeurs au Musée des automates © Musée des automates de Lyon Centre Pilote d’Escalade et d’Alpinisme Musée Gallo-Romain de Saint-Romainen-Gal / Vienne Le Centre Pilote d’Escalade et d’Alpinisme de Vaulx-en-Velin propose un mur d’escalade à géométrie variable ©CPEAVV A 30 km au sud de Lyon, le site archéologique de Saint-Romain-en-Gal - Vienne offre sur plus de trois hectares les vestiges d’un quartier de la ville romaine de Vienne. Aujourd’hui, le site archéologique et le musée de Saint-Romain-en-Gal transportent le visiteur il y a 2000 ans, dans l’une des plus riches cités de la Gaule romaine. De nombreux aménagements sont mis en place pour permettre l’accueil du plus grand nombre. Des visites en LSF, des audio-guides munis de colliers boucles magnétiques et des casques à conduction osseuse ou classique sont proposés aux déficients auditifs. La partie intérieur, les sanitaires et ascenseurs sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. Pour les groupes, le musée a mis en place des parcours guidés sur-mesure avec des temps en atelier à destination des déficients mentaux mais aussi des visites sensorielles des vestiges avec l’association « Musée du bout des Doigts » pour les déficients visuels. Déficiences : motrice, mentale, visuelle, auditive RD 502 – 69560 SAINT-ROMAIN-EN-GAL 04 74 53 74 00 [email protected] www.musees-gallo-romains.com Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 31 dossier Handiplage « Nous souhaitons voir ouvrir un maximum de nouveaux lieux de baignade accessibles » Ramón Espi, président de l’association Handiplage, nous présente cette structure et dresse un état des lieux de l’accessibilité des plages et de leurs activités de loisirs en France. P ouvez-vous vous présenter ? Je suis dessinateur industriel, président de l’association Handiplage et également évaluateur Accessibilité, en partenariat avec le Comité Départemental du Tourisme Béarn Pays-Basque, dans le cadre du Label National « Tourisme & Handicap ». Handicapé à la suite d’un accident de moto, je vis en fauteuil roulant depuis 20 ans et essaye de conserver les mêmes activités qu’auparavant. Pouvez-vous nous raconter l’histoire de l’association Handiplage ? Tout a commencé en 1995, lorsque Brigitte Berckmans, vice-présidente d’Handiplage et moi-même avons appris qu’un hôpital voisin, l’hôpital Marin partie technique et pour l’adaptation des tiralos. Nous avons établi un cahier des charges répertoriant tous les aspects nécessaires à la mise en accessibilité d’une plage et de ses loisirs : cheminement, personnel mobilisé… Nous avons été particulièrement attentifs à ce dernier point car lors de nos essais, nous avions beaucoup apprécié le fait qu’il y ait des personnes pour nous accompagner jusqu’au lieu de baignade. Nous avons donc repris cette idée et demandé à la mairie d’Hendaye de déléguer cette fonction à des saisonniers – pour lesquels nous avons mis en place des formations par la suite. C’est ainsi qu’est née en 1997 la première « handiplage » et son association éponyme Handiplage. Dès lors, plusieurs responsables de municipalités côtières ont commencé à nous contacter afin d’obtenir des conseils pour créer à leur tour des plages accessibles, d’abord sur la côte basque puis du côté de la Méditerranée, et même dans des secteurs éloignés de la mer (plans d’eau). Aujourd’hui, le concept d’Handiplage s’est largement développé dans toute la France et nous recevons toujours des demandes de renseignements et de labellisation – car nous avons créé un peu plus tard un label Handiplage. « 290 plages sont aujourd’hui recensées sur le site d’Handiplage » d’Hendaye basé sur la côte Basque (64), proposait des activités aquatiques en mer à ses résidents, avec un accompagnement du personnel et des tiralos. Nous nous sommes rendus sur place et avons demandé à tester l’activité de baignade. Nous avons été très bien accueillis et avons beaucoup apprécié cet essai, que nous avons renouvelé avec des amis. Ce dispositif étant réservé aux patients de l’hôpital, nous sommes allés à la rencontre de M.Lassallette, maire d’Hendaye de l’époque, qui nous a alors suggéré de créer une association dédiée à la baignade accessible sous l’angle des loisirs, tout en nous inspirant des aménagements mis en place par l’hôpital. Nous avons alors commencé à monter un projet en partenariat avec un ESAT et des ergonomes, notamment pour la 32 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 Quelles actions mettez-vous en œuvre ? Notre première mission consiste à informer le public sur les plages, les activités et les équipements accessibles en bord de mer ou à proximité. Notre site internet www.handiplage.fr rescence 290 plages dont plus de 60 sont labellisées. Il propose notamment une carte des plages françaises accessibles, un top des plages, et de nombreux liens vers tout ce qui concerne les • loisirs et vacances accessibles (hébergement, culture, services…). Nous avons également un rôle de sensibilisation générale et de conseil auprès des municipalités qui souhaite créer une handiplage. Selon les demandes reçues, nous nous déplaçons ou nous transmettons les documents utiles. Depuis 2006, nous développons un dispositif de formation à destination des personnes qui travaillent dans le secteur des loisirs et veulent apprendre à mieux appréhender les personnes en situation de handicap. À ce jour, nous avons formé environ 90 handiplagistes, le plus souvent des employés de mairie qui sont amenés à travailler sur les plages (maîtresnageurs, travailleurs saisonniers…) mais aussi des personnes qui travaillent auprès de plan d’eau ou dans des piscines. La formation dure deux jours et évoque des thèmes tels que: les grandes familles de handicap, la réglementation ( y compris celle des contrats de travail), les techniques de transferts du tiralo au fauteuil, la sécurité, le fonctionnement du système audio-plage (bracelet qui permet à ses utilisateurs d’être guidés par le biais de balises sonores ou de donner l’alerte en cas de difficulté)… La formation est animée par des professionnels du secteur médical et médico-social, comprend des mises en situation et permet l’obtention d’un certificat. À terme, nous aimerions que cette formation soit reconnue officiellement et que toutes les mairies qui ouvrent des sites handiplage puissent former leur personnel, notamment via le dispositif de formation continue. La reconnaissance d’une telle formation ou du statut d’ « handiplagiste » serait d’ailleurs tout à fait cohérent avec les exigences de la loi du 11 février 2005. • • Nous avons fait une demande d’accréditation mais nous n’avons pas encore obtenu de réponse. Parlez-nous du label Handiplage que vous avez mis en place. Le label Handiplage existe depuis 2000. Il a pour objectif de mieux promouvoir les lieux de baignade accessibles auprès du public et prend en compte tous les types de handicap. Pour l’obtenir, il faut remplir un cahier des charges correspondant à différents degrés d’accessibilité et de confort, en fonction du niveau visé. Le cahier des charges et un questionnaire d’évaluation sont en ligne sur notre site. Voici quelques uns de ses principaux critères : Niveau 1 : Accès à la plage par rampe d’accès ou plain pied avec caillebottis ou tapis rigide ; engins pour entrer dans l’eau (tiralos) sanitaires et stationnements accessibles ; proximité d’un poste de secours… Niveau 2 : Présence d’une tierce-personne (handiplagiste) pour faciliter l’accès à la baignade ; signalisation claire et visible, notamment routière, du site accessible avec le logo Handiplage… Niveau 3 : Confort supplémentaire apporté de différentes manières. Vestiaire accessible et douche avec flexible. Présence d’un lieu pour se détendre et s’abriter du soleil (pergola ou autre) ; informations sur les horaires d’ouverture ; informations présentes sur les brochures touristiques. Niveau 4 (label 4 roues) : Présence d’un système Audioplage en plus de la validation de tous les critères précédents. Le label Handiplage doit bien être distingué du label Tourisme et Handicap. Souvent les mairies demandent le label Handiplage dans un premier temps, et souhaitent ensuite le compléter par le label Tourisme et Handicap, géré par l’association du même nom. Le label T et H fonctionne selon les familles de handicap et non par des niveaux gradués. Pour espérer l’obtenir, il faut avoir atteint au minimum le niveau 2 du label Handiplage. • • • • Que pensez-vous de l’accessibilité des plages françaises aujourd’hui ? Globalement, il y a plutôt une bonne accessibilité lorsque l’on se penche sur la carte des plages accessibles. Nous avons labellisé des plages dans toute la France, certaines municipalités proposant également des activités de loisirs en parallèle. À nuancer toutefois. Avec la loi de 2005, toutes les municipalités vont normalement devoir rendre leurs plages accessibles. Pour les accès en bord de mer, il y a encore des villes où ce n’est pas le cas. Certaines peuvent être gênées par des contraintes naturelles : dunes, besoin de mettre du matériel discret pour respecter le milieu naturel… D’autres ont refaits les sites à neuf sans prendre en compte l’accessibilité, parfois par crainte de coûts supplémentaires… Dans ce contexte il nous semble donc très important de continuer à sensibiliser les élus ainsi que toutes les personnes concernées par la gestion de sites touristiques. On est là s’ils ont besoin d’informations et de conseils, et on peut réaliser des études avec eux si cela peut les aider. Et plus largement que pensez-vous de l’accessibilité des activités touristiques au bord de la mer en France ? Il y a encore assez peu d’activités de loisirs accessibles en bord de mer. Cependant on voit des choses se construire. Par exemple, de plus en plus de clubs sportifs s’ouvrent au handicap : le surf sur la côte basque, la voile sur la Méditer- Handiplage se tient à la disposition des municipalités souhaitant rendre leurs plages accessibles. ranée, la pêche… Il y a aussi des plages labellisées qui proposent en parallèle des bases de loisirs accessibles. Souhaitez-vous ajouter quelque chose ? Pour tout renseignement sur les plages et lieux de baignade accessibles en France, rendez-vous sur le site www. handiplage.fr. L’association Handiplage gère également le site www.handiplusaquitaine.fr qui rescence tous les sites touristiques accessibles de cette région. Le public est d’ailleurs invité à venir proposer sur le site ses propres idées d’activités et sorties accessibles, en fonction de ses expériences. À noter que ce site internet est accessible aux personnes déficientes visuelles. Par ailleurs, nous travaillons en partenariat avec de nombreuses associations et proposons une rubrique dédié à leur actualité. Propos recueillis par Caroline Madeuf Quels sont vos projets et objectifs pour les mois et années à venir ? Nous souhaitons continuer à labelliser des sites mais surtout voir ouvrir un maximum de nouveaux lieux de baignade accessibles, avec ou sans notre et aide, et même s’il s’agit de lieux qui ne sont pas tous labellisés. C’est déjà très positif que des municipalités soient sensibles au sujet de l’accessibilité des plages. L’idéal serait d’avoir deux lieux de baignade accessibles sur chaque municipalité côtière, au moins sur la côte basque. Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 33 handisport Les activités touristiques et de loisirs à destination des personnes en situation de handicap Article réalisé par notre partenaire Par Frédéric Reichhart, Maître de conférences en sociologie, INS HEA, et Michaël Attali, Professeur des Universités, Université de Rennes 2, Membre du Comité Scientifique du think tank Sport et Citoyenneté. Michaël Attali et Frédéric Reichhart L ’ accès aux activités physiques des personnes en situation de handicap constitue une question récente et évolutive. Alors que la société française se saisit de la pratique sportive à partir du milieu du XIXe siècle, il faut attendre près d’un siècle pour identifier des tentatives permettant de les rendre accessibles à un plus large public. Toutefois, les possibilités d’exercices restent cantonnées à des activités traditionnelles telles que l’athlétisme, la natation ou la gymnastique pendant que certaines catégories sociales ont la possibilité d’accéder à d’autres formes de pratiques dépassant la sphère sportive souvent dominée par la compétition. Elles se pratiquent la plupart du temps dans des espaces naturels en mettent en valeur la liberté, l’émancipation et l’aventure (planche à voile, surf, escalade, etc.). En ne se situant pas dans des espaces normalisés, elles répondent à de nouveaux besoins contemporains tout en se définissant dans la différence avec les pratiques plus 34 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 classiques en limitant les possibilités d’accès de celles et ceux qui veulent s’y exercer. Le domaine des loisirs va ainsi être marqué par un fort développement tout en excluant plusieurs catégories de pratiquants au moment même où les activités anciennes se démocratisent. Il faut attendre les années 1980-1990, pour voir ces activités de loisirs symboles de modernité offrir des opportunités à destination de nouveaux publics. Le défi est donc de diversifier l’offre pour tous les publics en ne restreignant pas les possibilités à quelques pratiques classiques et en ne les cloisonnant pas par l’adoption de démarche par catégorie de public. Cette question met en évidence la mise en œuvre de l’égalité et de l’accessibilité dont les pratiques touristiques et de loisirs témoignent de la complexité. La démocratisation et diversification de l’offre touristique et de loisir à destination des personnes en situation de handicap font communément et historiquement référence à des activités spécifiquement organisées et structurées pour ce public. Mais en complément de ces activités catégorielles, des activités proposées à un public mixte, c’est à dire regroupant des personnes handicapées et non handicapées, se développent. Ces activités appelées partagées, intégrées, mixtes ou parfois encore inclusives dépassent et remettent en question les frontières symboliques et réelles entre le secteur spécialisé et le milieu ordinaire invitant à des pratiques collaboratives et partenariales. En référence à l’esprit de la loi du 11 février 2005, elles convoquent l’idée d’inclusion et d’accessibilité ; à présent, c’est à la société de s’adapter, de se transformer et de devenir accessible pour inclure les personnes en situation de handicap. Dans cette optique, une multitude d’activités et de prestations, mais aussi d’équipements, est réajustée en fonction des caractéristiques et des difficultés bio fonctionnelles des personnes handicapées. À l’aide de la combinaison de facilitateurs architecturaux, technologiques et matériels mais aussi humains, l’accessibilité aux loisirs et au tourisme se concrétise : ainsi par exemple, une personne en fauteuil roulant peut aisément accéder à la plage à l’aide d’un revêtement adapté posé sur le sable, elle peut prendre un bain de mer grâce à un fauteuil de baignade, équipé de grosses roues et de flotteurs, tracté par une tierce personne. Une personne avec une déficience visuelle peut profiter d’un film au cinéma grâce à l’audio description, d’un spectacle vivant par le dispositif de « souffleur d’image » ou encore accéder aux œuvres d’un musée via une visite tactile. En fait, le développement de ces activités inclusives découle fortement d’une dynamique impulsée sur le terrain par les différents acteurs locaux : ce sont les opérateurs touristiques, culturels et de loisirs tels que les musées, les cinémas, les plages, les restaurants, les hôtels, les parcs d’attractions qui sont à l’avantgarde de l’accessibilité. Au niveau étatique, l’accessibilité est posée comme une obligation affirmée dans un vaste canevas législatif depuis 1975, réaffirmée par la loi du 11 février 2005 ; mais elle est aussi impulsée dès 2001 par une politique nationale de labellisation des équipements accessibles, confiée à l’Association Tourisme et Handicap (ATH). Il s’agit pour un prestataire touristique de rendre visible son accessibilité à un ou plusieurs types de déficience à l’aide d’un pictogramme labellisé. En 2015, plus de 5000 équipements affichent ce label dans l’hexagone. Pour finir, il faut aussi noter que l’accessibilité touristique, sportive et culturelle pour être concrète et opérationnelle nécessite d’être abordée de manière systémique, en insistant sur l’interconnexion des ressources accessibles sur un territoire : un vacancier en situation de handicap séjournant dans l’hôtel d’une station balnéaire va déjeuner au restaurant, profitera de la plage, se rendra au parc d’attraction ou au musée. Il se rendra au marché hebdomadaire et prendra sûrement un verre dans un bar de la place. En somme, il faut concevoir l’accessibilité comme une chaine, sans rupture dans le déplacement qui garantit la possibilité d’accéder à différents espaces et de bénéficier des prestations qui sont proposées. Pour plus d’infos sur le sport et le handicap : www.sportetcitoyennete.com En visite à Paris Île-de-France ? Découvrez les établissements culturels et touristiques accessibles sur accessible.net : musées, châteaux, hôtels, restaurants, offices de tourisme, théâtres… l’offre est riche, variée et de qualité ! Familles avec jeunes enfants, visiteurs en situation de handicap… chacun peut s’informer sur les lieux qui lui sont le plus adaptés. En partenariat avec le Comité Régional du Tourisme Paris Île-de-France www.visitparisregion.com dossier Montréal, cité aux multiples Riche du mélange des vagues d’immigrations qui en ont fait l’une des villes multiculturelles les plus courues, Montréal n’en et son quartier historique, c’est une cité plébiscitée pour sa qualité de vie, son ouverture et son bilinguisme. Surtout, elle se Le centre-ville de Montréal vu du ciel © Alphtran D ans le monde entier, et particulièrement auprès de leurs cousins français, les Québécois sont considérés comme l’un des peuples les plus accueillants de la planète. Cette réputation est loin d’être usurpée, et partout dans la province vous vous sentirez les bienvenus. Montréal, bien qu’étant une grande métropole vivante et agitée, n’échappe pas à la règle. Dans les restaurants, dans les hôtels et les magasins, ou même simplement dans la rue, vous ressentirez cette bienveillance propre à ces gens chaleureux. Et, pour ne rien gâcher, l’offre de services pour les visiteurs est étoffée et les établissements hôteliers sont confortables, souvent très abordables et parfaitement accessibles pour la plupart. Pour organiser son voyage, il convient de signaler la présence de l’indispensable association Kéroul au Québec, qui a obtenu un Ulysse de la part de l’Organisation mondiale du tourisme. Kéroul est évidemment destinée d’abord aux Canadiens mais la fréquentation de ce site 36 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 peut vous donner un certains nombre d’informations utiles sur la partie orientale de votre voyage. Entre autres, le formidable travail accompli dans « La Route accessible », qui recense treize régions touristiques du Québec à visiter ; plus de 170 établissements culturels et touristiques qui ont adapté leurs lieux afin qu’ils soient sécuritaires et universellement accessibles : hôtels, parcs d’attractions, sites patrimoniaux, musées, centre de diffusion artistique, lieux d’information touristique, des jardins et des parcs ; plus de 1 200 personnes certifiées Service Complice de Kéroul pour vous garantir un accueil chaleureux. Une fois ces renseignements pris, direction le Vieux-Montréal, lieu de fondation de Ville-Marie en 1642 par Paul de Chomedey. Malgré les nombreux incendies ayant fait disparaître les plus anciens bâtiments, plusieurs travaux de restauration et d’aménagement ont donné un nouveau souffle à la Vieille ville et au Vieux-Port qui accueillent dorénavant des milliers de touristes charmés par ce style européen et historique. Boutiques, restaurants, musées et galeries d’art, places et promenades, bref, amplement de quoi remplir une journée. Vous y trouverez également l’office de tourisme. À noter que ce dernier dispose d’un onglet Tourisme et Handicaps sur son site internet. Bien pratique ! Culture, détente et shopping Pour faire chauffer la carte bleue, on se dirige vers le centre-ville ! Enserré par la montagne et le fleuve, c’est le lieu par excellence des affaires et du « shopping ». La rue Sainte-Catherine, qui le traverse d’est en ouest, est l’artère principale du centre où se concentrent les grands noms de la mode, les restaurants et bars ainsi que les boutiques en tous genres. L’architecture y est aussi bien diversifiée : les gratteciel imposants côtoient les bâtiments d’époque. Mais dans le centre-ville, on trouve également le Centre des affaires, le Quartier du Musée où l’on trouve aussi de nombreuses galeries d’art, le Quartier International et Chinatown et le Quartier des spectacles qui englobe de nombreuses salles autour de la place des Arts. Ce complexe culturel d’enver- facettes en isé ec le l a é r v cle t a A r t i te n a r i a par e guidme u d eur uris éditanditoFrance H en finit plus d’étonner et de se réinventer. Entre ses parcs et ses clochers, ses gratte-ciel présente comme une ville plutôt accessible pour ses visiteurs souffrant d’un handicap. © Stéphane Savignard Infos futées Y aller AIR FRANCE Tél. 36 54 www.airfrance.fr AIR CANADA Tél. 0 825 880 881 www.aircanada.com Utile OFFICE DE TOURISME DE MONTREAL Tél. +1 514 873 2015 www.bonjourquebec.com www.tourisme-montreal.org ASSOCIATION KEROUL Tél. + 1 514 252 3104. www.keroul.qc.ca La poutine – frites et fromage en grains – et le sandwich à la viande fumé, gastronomie typique de Montréal gure internationale met à disposition 12 fauteuils roulants et propose ses services aux personnes présentant une déficience auditive. Parfaitement accessibles, vous pourrez également vous régaler au restaurant et au bar du complexe. Puis, on se rendra au village gai pour son ouverture d’esprit et sa joie de vivre. La station de métro Beaudry affiche fièrement les couleurs du quartier. D’ailleurs pale artère du Village et transformée en rue piétonne l’été, réunit de nombreux cafés, bars, restaurants et boîtes de nuit. Un quartier haut en couleur, où la liberté d’être prime avant tout. À côté, le Plateau Mont-Royal est sans conteste l’enfant chéri des Européens et hipsters de ce monde. Y règne une atmosphère sympa de grand village où se côtoient universitaires, écolos, artistes, jeunes professionnels et bohêmes dans l’âme. C’est ici que se trouve l’oratoire Saint-Joseph qui accueille plus de 2 millions de pèlerins chaque année. 26 fauteuils seront à votre disposition et tout est pensé pour les personnes handicapés : places de stationnement, toilettes, accès à la boutique ou encore visites guidées. Une visite incontournable dans un quartier où il fait décidemment bon vivre, comme dans la Quartier latin attenant. Enfin, direction le boulevard « Les Québécois sont considérés comme l’un des peuples les plus accueillants de la planète » dans le métro, dont huit stations sont accessibles par ascenseur, les premières voitures disposent d’une rampe d’accès et d’un espace pour le fauteuil. En bus, à l’exception de la ligne 212, tous les véhicules disposent d’une rampe à l’avant. Cela vous sera confirmé sur le panneau indiquant les heures de passage du véhicule. Une fois sur place, la rue Sainte-Catherine (encore !), princi- Saint-Laurent, baptisé familièrement La Main (pour Main Street) et l’une des vieilles rues de Montréal. Elle reste l’artère la plus cosmopolite de Montréal, avec ses boîtes de nuit, bars, restaurants et commerces ethniques, et la rue PrinceArthur, transformée en zone piétonne, est bordée de terrasses de restaurants. Des espaces naturels incomparables Mais, grande ville s’il en est, Montréal n’en est pas moins au cœur d’un pays aux grands espaces naturels incomparables. Dans la ville déjà, vous ressentirez cet attachement des Québécois envers la nature grâce à la largeur des rues bordées d’arbres, et aux nombreux parcs et espaces verts. Les Îles Sainte-Hélène et Notre-Dame (le Parc Jean-Drapeau), toutes deux situées en face du Vieux-Port, sont aujourd’hui un important lieu de villégiature pour les Montréalais. La Ronde et ses parcs d’attractions, les grands parcs, la Biosphère, la plage de l’île Notre-Dame, le Casino et le circuit de Formule 1 sont très populaires. Et tous ces sites ne devraient poser aucun problème d’accessibilité. Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 37 dossier Le monde du caviar ! En visite sur un salon dédié à la restauration, j’ai fait la connaissance d’Olivier Veillet, directeur commercial au Comptoir du Caviar. Il m’a fait découvrir un produit d’exception. J’ai donc eu envie de vous dévoiler tous les aspects du caviar grâce à son expertise. Il nous donne ici tous les conseils utiles pour aller à la conquête de ce symbole du capitalisme et du raffinement. Le caviar peut véritablement vous enchanter et contrairement aux idées reçues on peut s’offrir une petite dégustation même avec un budget modique. Q u’est-ce que le caviar exactement ? Le caviar est une préparation d’œufs d’esturgeons préalablement sélectionnés en fonction de l’espèce, des variétés, des souches génétiques. La famille des esturgeons compte de nombreuses variétés, mais toutes n’ont pas la capacité de produire le si prestigieux caviar. Le caviar résulte de l’osmose entre les œufs d’esturgeons prélevés à bonne maturité et le sel. Plusieurs étapes sont nécessaires pour atteindre le goût unique d’un bon caviar. De l’abattage de l’esturgeon à la mise en boîte d’origine, ces opérations prennent environ trente minutes, dans des conditions sanitaires très contrôlées. Le temps fait le reste car un caviar n’est réellement consommable qu’une fois l’osmose faite entre l’œuf et le sel, ce qui peut prendre plus d’un mois pour obtenir le goût escompté. L’osmose parfaite arrive après 4 à 6 mois passés en boîte d’origine. « Happez, faîtes rouler, laissez éclater les grains sous le palais, et laissez se répartir les saveurs de mer, d’iode, de beurre, de fruits secs... ». 38 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 Olivier Veillet, Comptoir du Caviar D’où vient le nom de caviar ? Le mot caviar apparaît dans des textes du 15e siècle, on le retrouve sous les termes « caviale », mais aussi Khaviar ou kavyar selon les régions. Il signifie Œufs ou Porteur d’œufs. On retrouve également ce terme pour les œufs de saumon consommés par les Russes dits «Caviar Rouge». Quels sont les différentes filières du caviar ? Actuellement, les filières de production, d’approvisionnement et de commercialisation sont clairement définies, car nous sommes sur un produit d’élevage depuis que l’esturgeon est une espèce protégée. Alors que du temps du caviar « sauvage » les circuits étaient plus opaques et autorisaient des pratiques impossibles aujourd’hui. Du caviar est donc produit un peu partout dans le monde, essentiellement dans l’hémisphère nord : pour l’esturgeon de Sibérie : Finlande, Italie, France, Chine… ; pour l’osciètre : Italie, Chine, Bulgarie… Dans l’hémisphère sud, seul un élevage d’exception d’Osciètre en Uruguay existe dans l’hémisphère sud. Celui-ci bénéficie d’un environnement très favorable : qualité de l’eau, alimentation spécifique produite par la ferme elle-même, climat propice au bon développement des esturgeons, période de production permettant l’excellence de la maturité du goût lorsqu’arrive les périodes festives de fin d’année. Autres espèces : pour le Béluga : Bulgarie, Iran, chine ; pour le Dauricus-Schrenckii : Chine ; les autres espèces Sterlet ou Transmontanus : USA, Italie… Qu’est-ce qui en fait un produit si unique et si cher ? Le caviar est un produit de luxe unique. Il est rare et cher. Il a connu son âge d’or dans les années trente en arrivant à Paris, puis il y a eu la période mythique du shah d’Iran, l’épuisement de la ressource sauvage de la mer Caspienne, puis aujourd’hui l’élevage. Pour rappel, l’esturgeon nous vient de la préhistoire. Il s’élève lentement et atteint sa maturité sexuelle tardivement pour produire des œufs suffisamment matures prêts à être prélevés pour faire le caviar. Pour les espèces déjà citées, Esturgeon de Sibérie (6-7 ans), Osciètre (9-10 ans), Béluga (15-20 ans). De plus, il faut élever aussi bien des mâles et des femelles au départ car il n’est possible de déterminer le sexe du poisson qu’à partir de 3 ans pour la plupart des éleveurs, et au bout d’un an pour les meilleurs élevages comme en Uruguay. C’est un produit unique par son goût si caractéristique iodé et végétal à la fois, par sa texture fine et sa longueur en bouche… je parle de l’osciètre, car les autres espèces ne vous laisseront jamais le souvenir gustatif aussi impérissable. Y a-t-il plusieurs sortes de caviar (y compris selon la couleur et la taille des œufs) ? Il y plusieurs variétés : Esturgeon de Sibérie (premier prix) Dauricus Schrenckii, Osciètre, Béluga, mais également Sterlet ou Transmontanus (de moindre intérêt gustatif). La couleur et la taille sont des critères uniquement visuels qui n’influent pas sur le goût du caviar. On note juste la belle taille du béluga et sa couleur grise anthracite si caractéristique. Également pour le Dauricus Schrenckii, une taille généreuse et un grain d’une couleur très dorée. Qu’est-ce qui fait leur spécificité et comment choisir un caviar ? Pour choisir un caviar il faut se fier à un véritable professionnel donc quelqu’un qui conditionne lui-même à partir de boîtes d’origine (boîtes bleues). Le marketing étant très présent dans le domaine du luxe, ne vous laissez pas berner par des appellations sans fondement : « impérial, prestige, royal et autre cristal ». Il faut se fier aux appellations des espèces que l’on retrouve sur les étiquettes de traçabilité obligatoire au dos des boîtes : esturgeon de Sibérie = acipenser baerii osciètre = acipenser gueldenstaedtii • • • • dauricus-Schrenckii = dauricus-schrenkii béluga = huso-huso Ensuite c’est selon son goût et ses moyens. Quel budget faut-il prévoir pour une dégustation ? Une dégustation de caviar a un prix pouvant commencer à environ 35 € pour une boite de 30 g de caviar d’esturgeon de Sibérie (soit 1000 €/ kg), pour de l’Osciètre comptez environ 115 € les 50 g (soit 2200 €/ kg), et pour un Béluga en boîte d’origine d’1.8 kg (la grosse boîte bleue) il vous en coûtera environ 8 000 € (soit 4 500 €/kg). Peut-on acheter du caviar sur internet ? Oui, Comptoir du Caviar est d’ailleurs présent sur internet, mais suivez bien les conseils et assurez-vous que ce que vous choisissez n’est pas que du marketing. Comme tout achat sur internet vérifiez que vous avez bien à faire à quelqu’un qui manipule la marchandise. Car sur internet certains sites n’ont jamais vu, ni goûté un grain de caviar puisqu’ils ont fait conditionner leur caviar par un autre. Je vous invite à vous inscrire sur www.comptoirducaviar.com pour profiter des nombreuses offres exclusives sur internet tout au long de l’année, expédiées chez vous en colis isotherme en 24h partout en France (hors Corse). À quoi faut-il vraiment faire attention avant d’acheter du caviar ? Il faut faire attention aux noms des variétés pour savoir exactement ce que vous achetez. Il faut se fier aux appellations des espèces que l’on retrouve sur les étiquettes de traçabilité obligatoire au dos des boîtes : esturgeon de Sibérie = acipenser baerii osciètre = acipenser gueldenstaedtii dauricus-schrenkii = dauricus-schrenkii béluga = huso-huso. • • • • Quel est votre conseil pour une personne qui souhaite goûter pour la première fois ? Mon meilleur conseil est celui des anciens qui ont connu les grandes heures du caviar de la Mer Caspienne et qui disait unanimement « Le CAVIAR, c’est l’Osciètre ». Après vous aurez le temps de goûter les autres espèces. Un petit coup de pouce pour votre 1re dégustation Avec Handirect et Comptoir du Caviar, bénéficiez d’une offre exclusive de 30 % de réduction en utilisant le code : HANDIRECT. Profitez en sur le site www.comptoirducaviar.com, au comptoir de notre usine de conditionnement (17 rue de civry-78790 Mulcent) et dans notre showroom parisien (23 boulevard Malesherbes - Paris 8e) Offre valable jusqu’au 31/12/2015. Les conseils d’Olivier Veillet pour une bonne dégustation Dans quelles conditions et comment le déguster au mieux ? En cuisine Sublimez vos assiettes. En décoration ou en touche savoureuse La dégustation est différente si le sur des coquillages, crustacés, caviar est l’élément principal ou poissons blancs, œufs, viande s’il vient sublimer un plat. Pour de bœuf, velouté de légumes et une dégustation seule préférez d’herbes… Conservation entre 2 l’Osciètre qui se suffit à luiet 4°C. même pour ses saveurs subtiles. Ce met délicat s’accompagne Alors que pour une préparation traditionnellement dans l’inculinaire vous pouvez utiliser de conscient collectif de Vodka. Le l’esturgeon de Sibérie pour sa caviar se marie également très couleur sombre et son goût fubien avec un champagne Blanc gace. Et si vous cherchez le visuel, de Blanc. J’ai une préférence parle Dauricus Schrenckii sera parfait ticulière pour celui de la maison avec son grain généreux et doré. Billecart Salmon qui laisse entièrement sa place au caviar OsLa préparation ciètre, par ses notes cristallines. Servir à 10/12c° sur glace pilée Faîtes également l’expérience avec une cuillère en nacre. avec un véritable saké japonais, La dégustation puriste se fait j’ai choisi pour cela le Saké en déposant délicatement à « ruissèlement clair » de la maison l’aide d’une cuillère en nacre ancestrale japonaise Tatenokawa une dose de caviar sur le (à boire avec modération). revers de la main. Happez, faîtes rouler, laissez éclater les grains sous le palais, et laissez se répartir les saveurs de mer, d’iode, de beurre, de fruits secs... Selon le moment de dégustation, comptez : 10 g à 15 g pour des toasts apéritifs, 20 g à 30 g pour une mise en bouche, 30 g à 50 g/personne pour une entrée. Et sans compter lorsque l’on aime … • • Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 39 dossier Vous êtes tentés par une carrière artistique ? Nous vous proposons un focus sur une association exceptionnelle, tant par son dynamisme que par son originalité : Regard’en France Cie – Centre Recherche Théâtre Handicap (CRTH). L e Centre de Recherche Théâtre Handicap est un lieu culturel pilote, fondé et piloté par Pascal Parsat. Il est installé dans le 12ème arrondissement de Paris, et référencé par l’Observatoire de l’accessibilité et de la conception universelle. C’est un Établissement Recevant du Public de rayonnement national et international possédant la double expertise culture et handicap, accessible à tous. Il s’articule • Une prestation de sa "Brigade d’accessibilité" qui réalise le diagnostic des lieux ouverts au public. L’accompagnement des professionnels de la culture à la prise en compte des handicaps et pathologies pour un meilleur accueil et pour une meilleur intégration et enfin un site Internet accessible pour héberger les informations de ses partenaires et expliquer l’ensemble des services proposés par l’association. Dans sa démarche en faveur de l’emploi dans le domaine de la culture, l’association s’est donné une mission d’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées dans le monde artistique et culturel. Pour cela elle propose différents outils : Une formation continue : pour les artistes, les techniciens, les enseignants, les professionnels de l’animation culturelle et sociale, les responsables des lieux, les chargés de publics. Une expertise pour les Fonds de Professionnalisation et de Solidarité des artistes et techniciens du spectacle. Un accompagnement des politiques de ressources humaines et une aide au recrutement et au maintien dans l’emploi des personnes handicapées. • L’une des plus belles originalités du CRTH est sans aucun doute la création de l’école de théâtre « Acte 21 » autour de quatre grands domaines d’activités liés à la culture et aux handicaps : La création. L’accompagnement des usagers et professionnels de la culture touchés par un handicap. Une démarche en faveur de l’emploi dans le domaine de la culture. Une école de théâtre baptisée « Acte 21 ». Sur la partie création, l’association propose des prestations et services, tels que la recherche et création pour l’innovation en matière d’accessibilité culturelle, des spectacles et performances dans le noir et en lumière, et des outils de sensibilisation (conférences, publications, expositions, guides...). • • • • Des services et des outils pour l’accessibilité Dans son rôle d’accompagnement des usagers et des professionnels, l’association offres des services et des outils pour l’accessibilité. C’est tout d’abord un lieu témoin de bonnes pratiques accessible à tous, une "Régie mobile" : Mise en accessibilité ponctuelle de lieux et d’événements culturels (Festival d’Avignon, Contre-Courant, Visions Sociales, Nuit Blanche, Culture aux quais...). Une prestation intitulée "Les Souffleurs d’Images" : c’est un dispositif d’accompagnement personnalisé pour les déficients visuels (théâtres, musées et patrimoine, cirque). Un service documentaire intitulé "Les Fonds Théâtral Sonore" : qui référence des ouvrages audio sur le théâtre. • • • 40 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 • • • Acte 21, l’école de théâtre du 21e siècle Unique en Europe, cette école de théâtre du Centre Recherche Théâtre Handicap, répond à tous les besoins de théâtre, et à tous les publics en milieu ordinaire. Que ce soit pour apprendre dès 8 ans, se former dès 18 ans, se perfectionner tout au long de sa carrière, et le tout sans limite d’âge. Acte 21 répond à chacun de ces besoins que ce soit pour une pratique de loisirs ou une formation tant initiale que continue. Elle bénéficie de locaux sur 500 m² où tous les besoins ont été identifiés et satisfaits. Elle offre une pédagogie sur-mesure, à la carte ou dans un cursus : Théâtre, écriture, chant, danse, masque, techniques de comédien, improvisation, Feldenkrais, poésie, alexandrins, lecture à voix haute... Elle propose des cours dans des salles adaptées, mises à la disposition des élèves pour qu’ils puissent s’investir dans leurs recherches ou répéter. Les ateliers de faible nombre (15 maximum) permettent un travail sur mesure, où chacun a le temps, et son temps. Les rythmes sont adaptés aux réalités extérieures de chacun. Et pour les plus motivés il est possible d’évoluer de la pratique de loisirs à la formation initiale. L’équipe pédagogique est constituée de professionnels en activité dans chacune des expressions artistiques qu’ils enseignent. Tous ont suivi une formation, certains sont diplômés, récompensés, distingués, membres de regroupements professionnels, intervenants ou responsables de compagnies professionnelles. Et tous font carrière ! Les parcours proposés métissent présentations publiques des travaux de l’année en cours, sorties pédagogiques, rencontres avec les professionnels, insertions professionnelles. Acte 21 propose un réel travail de fond où chacun éprouve ses outils, les explore, les perfectionne, les affirme, se les approprie, en lien direct avec les réalités et attentes des professionnels. Les élèves ayant achevés leur formation sont embauchés prioritairement dans les productions du CRTH. Depuis 2004, ce sont ainsi 77 d’entre eux qui ont été insérés professionnellement. Acte 21 est aussi agréée organisme de formation, jeunesse et sport, ce qui est une garantie supplémentaire de sérieux. Depuis 20 ans le CRTH a construit un projet unique, durable, et reproductible. Reconnu d’intérêt général pour sa partie création, le Centre Recherche Théâtre Handicap a su affirmer sa qualité d’observateur, de créateur et d’acteur de l’égalité. Pour plus d’informations [email protected] Tel. : 01 42 74 17 87 http://www.crth.org dossier actus tourisme Anae : Des résidences touristiques innovantes, pensées pour le plaisir et le bien être de tous ! Vous recherchez une destination pour vos prochaines vacances où le confort d’usage à été véritablement pensé pour tous ? L’ANAE est là pour vous ! Motivé par l’accueil de familles, d’associations et d’individuels concernés ou non par un handicap, l’ANAE accueille chaque © UCPA année près de 1000 personnes ayant une déficience sur ses trois structures situées à Pralognan la Vanoise, SaintSorlin d’Arves et Hyères dans le Var. « La montagne et la mer accessible à tous, nous en avons fait notre métier depuis plus de 50 ans. Notre pertinence est de proposer une Cap’ Loisirs Sportifs : un dispositif dédié aux jeunes en situation de handicap En 2012, l’UCPA a mis en place, en partenariat avec la Fédération Française Handisport (FFH) et la Fédération Française du Sport Adapté (FFSA), des espaces sportifs mobiles accessibles et adaptés aux jeunes ayant un handicap moteur, sensoriel, mental ou psychique. Ces espaces sont directement recréés sur leurs lieux de vie, notamment au sein de structures médico-sociales, et leur permettent de pratiquer des activités sportives variées comme l’escalade, le roller, le vélo, le cirque, le poney, l’escrime etc. Après une expérimentation en Île-de-France auprès de 200 jeunes en 2012, CAP’ Loisirs Sportifs a été déployé dans les régions Nord-Pas-de-Calais, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Aquitaine et Bretagne. En 2014, il a concerné 914 jeunes en situation de handicap pour un total de 2 474 séances sportives. En 2015, l’objectif est d’arriver à 1 000 bénéficiaires sur l’ensemble du territoire français. Le dispositif CAP’ Loisirs Sportifs est mis en œuvre avec le soutien du ministère des Sports, de l’Agence nationale pour les Chèques Vacances (ANCV) et des conseils régionaux partenaires. Pour bénéficier du dispositif, les structures médico-sociales peuvent contacter directement l’UCPA au niveau national, qui les réorientera vers leur interlocuteur dédié en région. Contact : [email protected] - 01 45 87 47 62 offre touristique où nous avons réuni sur un même lieu des activités et un hébergement adaptés à toutes les capacités, un encadrement qualifié et de nombreux services personnalisés comme le transport des PMR ou la mise à disposition d’un lève-personne ». Pour Noël 2015, l’association inaugure un chalet de 23 chambres entièrement adaptées aux personnes à mobilité réduite à Pralognan la Vanoise. Cette Station-Village naturellement préservée est un endroit unique où la détente et le sport plaisir sont accessibles à tous, hiver comme été : ski debout ou assis avec moniteurs, curling adapté, chiens de traineaux, randonnées, ballades sur neige, via ferrata, initiation escalade, sorties raquettes, tandem-flex, Cimgo, FTT, dual-barre piloté .... La location de tout le matériel sportif est possible chaque jour de l’année. Pralognan propose également son lot d’activités : piscine, centre équestre, espace bien être-massage, farniente sur les terrasses ensoleillées au sommet du téléphérique où au bord du torrent dans la vallée des Prioux… En bref, un lieu qui ne vous laissera pas le temps de vous ennuyer. Contacts : 06.07.19.88.24 ou 04.79.08.71.51 – Mail :[email protected]. Site internet : anae.asso.fr 2e édition de la Biennale Nucleus à Marseille Du 4 au 6 juin prochains, Nucleus, association qui a pour but de soutenir l’inclusion des personnes ne situation de handicap dans l’ensemble de la société, organisera à Marseille la deuxième édition de la « Biennale Nucleus ». Labellisée en 2013 par MarseilleProvence, Capitale européenne de la culture, cette biennale a un double objectif : Mettre en lumière des artistes professionnels, français et étrangers, en situation de handicap moteur, sensoriel, mental ou psychosocial. Sensibiliser le public (grand public, groupes scolaires, salariés d’entreprises…) à l’inclusion sociale, culturelle et professionnelle de tous. Découvrez le programme détaillé sur : www.nucleus-asso.fr Photo : Priscille Vincent, artiste qui a fait une performance en dessin lors de la biennale en 2013 © Carolinedechamps.com. • • Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 41 gros plan : la médiation animale Éclairage Médiation animale : « Pour qu’une action fonctionne, elle doit être bien préparée » Boris Albrecht, directeur de la Fondation Adrienne et Pierre Sommer nous propose un tour d’horizon des actions de médiation animale menées en France. enfants ou adultes fragilisés par la maladie ou le handicap, jeunes en errance, détenus en réinsertion…. Organisé chaque année, il permet à la structure lauréate de recevoir un financement. Nous avons accompagné pendant longtemps des actions en maisons de retraite et arrêté en 2011, car nous avons constaté – par le biais de deux études nationales que nous avons initié (la présence animale en maison de retraite en 2005 et 2010) – que le mouvement était déjà bien lancé et que les acteurs se débrouillaient suffisamment bien pour être autonomes (pour organiser la venue des animaux, la construction de projets, et leur financement). Une nouvelle enquête sera réalisée courant 2015 pour vérifier les données des précédentes études. Médiation canine à l’IME Daudignon à Grenoble – Une orthophoniste et un jeune atteint de troubles du développement © David Renaud P ouvez-nous présenter la Fondation A et P Sommer? Abritée par la Fondation de France, la Fondation A et P Sommer est aujourd’hui en France la seule organisation indépendante et privée, à but non lucratif, qui soutient financièrement les actions de médiation animale. Son objectif est ainsi d’œuvrer par le biais de la médiation animale pour le mieuxêtre et l’intégration des publics les plus vulnérables : enfants ou adultes fragilisés par la maladie ou le handicap, jeunes en errance, détenus en réinsertion, personnes âgées dépendantes… La Fondation A et P Sommer a été créée en 1974 par Pierre Sommer (1909-2002) – issu d’une famille d’industriels ardennais – et son épouse Adrienne (19022003) qui partageaient la même passion pour l’environnement, les animaux et leurs relations avec les êtres humains. Quelles sont ses principales missions ? La fondation a trois grandes missions : 42 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 • Favoriser l’éducation à la citoyenneté, aux émotions, aux souvenirs, aux échanges, et évoquer la place des animaux familiers à travers la création de kits pédagogiques qui sont actuellement diffusés gratuitement dans 6000 écoles et centres de loisirs. Encourager et soutenir la recherche, en particulier avec l’attribution de bourses et via le portail documentaire du centre de ressources de la Fondation A et P Sommer qui rassemble de nombreux documents concernant les relations homme-animal et tous les aspects de la médiation animale : http://documentation.fondation-apsommer.org/. Soutenir et valoriser les actions en lien avec la médiation animale au sein de structures sociales et médico-sociales. Cela passe par un accompagnement des projets, et des actions de mécénat, notamment via notre appel à projets annuel destiné à valoriser les pratiques de médiation animale au profit des personnes les plus vulnérables : • • Quelles actions mettez-vous en œuvre ? Nous avons essentiellement un rôle de mécène et de financeur. Celui-ci se décline sur deux grands volets : Études et recherches Nous avons accompagné et/ou nous accompagnons des travaux de recherche sur de nombreuses thématiques, parmi lesquelles par exemple : le rôle bénéfique d’un chien auprès de personnes sans domicile fixe dans le cadre de leur réinsertion ; les effets de la présence animale dans un foyer ou un établissement scolaire auprès d’enfants autistes ; la présence d’animaux en milieu carcéral ; l’éducation de chiens en institut pédagogique et médicalisé… Terrain Aujourd’hui, nous avons soutenu et encouragé un peu plus de 500 initiatives (à travers notre appel à projets annuel) associant des chevaux, des chiens, des ânes et des animaux de ferme… sur un éventail très large d’actions (rééducation physique, sociale…). Nous valorisons et accompagnons en priorité des actions menées par des professionnels dans les établissements des secteurs du milieu sanitaire, social, médico-social, carcéral ou éducatif. • • Quels sont vos projets et objectifs pour les mois et années à venir ? La Fondation A et P Sommer travaille en lien étroit avec des organismes internationaux et notamment l’IAHAIO (international association of humananimal interaction organizations), qui regroupe une cinquantaine de pays autour de la médiation animale. Tous les 3 ans, cet organisme met en place une grande conférence sur trois jours. Nous avons apporté assez d’éléments pour démontrer que la France est en avance dans le domaine de la médiation animale (avec l’Italie) et notre candidature a été retenue – face à l’Australie et la Corée du Sud – pour organiser l’édition 2016, qui aura lieu à la Cité des Sciences (du 11 au 13 juillet 2016). Nous en sommes ravis et nous allons donc nous concentrer sur cet événement qui proposera des débats, conférences et présentations de travaux de recherche ou d’actions de terrain. La Fondation A et P Sommer est également le mécène principal d’une exposition qui est présentée à la Cité des Sciences et de l’Industrie (Paris) du 7 avril 2015 au 2 février 2016 : « Chiens et Chats : Vous en ressortirez moins bête ». L’objectif est de sensibiliser le public à la proximité animale. Les études de la FACCO-SOFRES ont montré que près d’un français sur deux possède un chien ou un chat domestique. C’est à partir de ce constat, qu’un groupe de scientifiques s’est créé et a constitué une exposition pour essayer de comprendre pourquoi il y a un intérêt tel pour ces animaux, leurs modes de fonctionnement, et leurs interactions avec l’humain. Un focus sera également consacré à la médiation animale. • • Pouvez-vous nous parler de votre appel à projets ? Nous lançons chaque année un appel à projets ouverts aux établissements des secteurs sanitaires social, médico-social, carcéral ou éducatif portant des initiatives liées à la médiation animale. Nous sommes sensibles à ce que ces projets soient portés par des professionnels dans les établissements. Il peut s’agir d’aides-soignants, de psychomotriciens, éducateurs… qui participent aux actions directement et dans une optique durable. Ainsi nous recevons plus de 150 candidatures par an et nous constatons que les professionnels sont effectivement très engagés sur le thème de la médiation animale et proposent des idées de plus en plus concrètes et réfléchies. La médiation animale en France Quand on parle de « médiation animale », de quoi parle-t-on exactement ? Pour la Fondation A et P Sommer, la médiation animale est la « Recherche des interactions positives issues de la mise en relation intentionnelle humain-animal dans les domaines éducatifs, sociaux ou thérapeutiques ». De nombreux termes voisins existent (Activités associant l’animal, zoothérapie, equithérapie…) mais médiation animale nous semble être la définition la plus inclusive, car elle permet de prendre en compte tous les animaux et tous types d’intervenants. Aujourd’hui le débat porte se le fait de savoir si la médiation animale est une profession ou la spécialisation d’une pratique. Quels sont les différents types d’activités de médiation animale qui existent ? Parmi les grandes tendances, on trouve comme animaux associés les chiens, les chevaux et les ânes pour travailler sur animale est la plus développée, et plus particulièrement en France et en Italie. La médiation animale est bien installée en France et existe depuis les années 1970 (bien que la relation animal-humain soit millénaire). Maintenant nous sommes dans une phase où le secteur essaye de se fédérer. Nous voyons de très nombreux projets se construire et aboutir chaque année, notamment à travers notre appel à projets qui ne désemplit pas en termes de candidatures. Par ailleurs on constate que les projets sont de plus en plus réfléchis et innovants. Concernant l’Italie, elle dispose d’un département du ministère de la Santé consacré à la thérapie animale. Souhaitez-vous ajouter quelque chose ? Nous sommes aujourd’hui à un tournant où nous ne pouvons que nous féliciter du professionnalisme des acteurs au ni- « La médiation animale peut apporter des effets bénéfiques aux bénéficiaires, mais aussi aux encadrants » la psychomotricité, la relation physique et psychique, et la revalorisation de la personne, par exemple. Prendre en charge un animal peut redonner confiance. C’est également intéressant sur le plan relationnel car un animal ne réagit pas de la même manière qu’un humain et s’adapte à chaque personne. La médiation animale peut également se conduire avec des animaux de ferme, ou de petits animaux (lapins, cochons d’Inde…). Nous recevons régulièrement des questions sur la delphinothérapie, mais à ce jour, rares sont les études qui ont réellement montré son rapport investissement-bénéfice, et surtout cette pratique est assez complexe à mettre en œuvre si l’on veut respecter le bien-être des dauphins et leur besoin de vivre en milieu naturel. Quelle que soit sa forme, la médiation animale peut apporter des effets positifs aux bénéficiaires, mais aussi aux encadrants, qui voient parfois leur travail simplifié par la présence de l’animal, qui peut faire diversion, détendre l’atmosphère ou encore jouer un rôle d’intermédiaire. Dans tous les cas, pour qu’une action fonctionne, le plus important est qu’elle ait été bien préparée en amont et bien réfléchie, tout en gardant à l’esprit que la médiation animale peut apporter des bénéfices mais qu’elle n’a pas vocation à résoudre tous les problèmes. Dans quelle mesure la médiation animale est-elle développée en France ? Et par rapport aux autres pays ? C’est en Europe que la médiation veau national, que ce soit sur les actions de terrains menées, sur le plan de la recherche ou de la fédération (association Licorne et Phénix par exemple www. licorne-et-phenix.org). Propos recueillis par Caroline Madeuf Pour plus d’infos : www.fondation-apsommer.org Avec le soutien de En partenariat avec Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 43 gros plan : la médiation animale Câlinsoins : Apporter les bienfaits de la médiation animale à tous ceux qui en ressentent le besoin Située près de Toulouse, Câlinsoins est une association de médiation animale qui propose des prestations ouvertes à tous les publics, et notamment aux personnes en situation de handicap. C ’est à Fonsorbes, près de Toulouse, dans la région Midi-Pyrénées, que se trouve le siège de l’association Câlinsoins, structure dédiée à la thérapie de soin par le biais de la médiation animale. Câlinsoins a été créée en 2011. Elle compte à présent cinq intervenants ainsi que des membres bénévoles. Myriam, infirmière zoothérapeute de l’association, revient sur la naissance du projet : « J’ai trois beaux enfants. Deux sont atteints d’un handicap, dont un avec une TDHA (Trouble déficitaire de l’attention/Hyperactivité) associée à une dyslexie et une dysorthographie sévère, explique-t-elle. J’ai remarqué que la présence d’un ou plusieurs animaux lui permettait d’être plus calme et même de se concentrer. Après 25 ans de services en temps qu’infirmière de nuit en hôpital ou en clinique, j’avais besoin de recentrer ma carrière et j’avais quelques idées. Mais un dimanche de 2010, un simple reportage sur Direct 8 est venu bouleverser le projet que j’avais commencé depuis un an, « la Zoothérapie » ! Mais qu’est-ce que cela pouvait bien être ? De nombreuses recherches sur le sujet, plusieurs formations à l’Institut Français de Zoothérapie, j’avais enfin trouvé comment me réconcilier avec mon métier. La concrétisation du projet fut en juillet 2011 la création de l’association « Câlinsoins », en septembre de la même année, nous avons commencé les premières séances dans plusieurs EHPAD ». Des actions tournées vers tous ceux qui ont besoin de retrouver le bien-être Ainsi, Câlinsoins poursuit aujourd’hui plusieurs grands objectifs : Apporter les bienfaits de la thérapie par la médiation animale auprès de toutes les personnes ressentant le besoin de retrouver un bien-être physique, psychologique, social, cognitif et affectif. Aider à la découverte des animaux et de leur milieu par une approche éducative et par le biais d’activités ludiques assistées par l’animal. Stimuler la motricité, le sensoriel, la mémoire, le visuel, et l’observation de ces personnes et travailler sur les apprentissages. Apporter aux enfants qui en ont besoin un complément de soutien • • • • 44 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 scolaire pour dédramatiser l’école, notamment s’ils ont des difficultés ou besoin de gagner confiance en eux. Des ateliers correspondant aux difficultés de chacun Pour parvenir à ces objectifs, Câlinsoins propose différents types d’actions centrées sur la médiation animale : rencontres, ateliers, moments de détente. Elle travaille avec plusieurs petits animaux : des lapins, des cochons d’Inde, deux chiens et un furet. Elle peut recevoir sur place ses bénéficiaires, mais ses membres se rendent aussi régulièrement dans des instituts ou chez les particuliers. Elle organise différents types d’ateliers, parmi lesquels : Le trouble des apprentissages « On utilise l’animal pour rassurer l’enfant lors de ces séances (il n’est pas jugé par l’animal s’il se trompe). Il lui permet de faire une pause, de se ressourcer auprès de lui. Le travail se fait de façon ludique (à l’aide de jeux) puis on met ce travail en application pour écrire, lire, compter, parler, … ». Travailler sur l’isolement, le comportement « Grâce à l’animal, petit à petit, la personne acceptera de mettre le collier, puis ajoutera la laisse, puis fera un pas vers la porte, puis deux et un jour, elle sortira le chien (il en a besoin). Elle fera un pas hors de chez elle, puis trois et un jour : une balade lui permettra de faire des rencontres • • en chemin. Pour le comportement, on compare avec le comportement de l’animal (nous sommes agités, il s’agite ; nous sommes calmes, il se calme) ». Travailler la mémoire « Qui n’a pas eu un animal durant sa vie ? La présence de l’animal va faire ressurgir des souvenirs, donc faire travailler la mémoire ancienne. Nous allons, grâce à l’animal, donner à la personne de nouvelles informations (le nom de l’animal, la race, la couleur, …) et lors d’une balade, il faudra se souvenir de ces données pour répondre aux questions, donc faire travailler la mémoire récente et petit à petit appliquer ce travail à la vie quotidienne ». Travailler en rééducation « La médiation animale peut permettre de travailler sur le langage (donner des ordres à haute voix et bien articulés) et l’élocution ; la motricité fine, la motricité suite à des fractures, en accord avec le kiné (brosser l’animal, accrocher une laisse dans l’anneau du collier, …) ». Association à visée thérapeutique, Câlinsoins travaille la plupart du temps en lien avec des encadrants professionnels des milieux socio-éducatif, médico-social et paramédical. Toutefois ses actions sont également ouvertes aux particuliers. Chaque cas est étudié individuellement, l’idée étant que chaque action menée s’inscrive dans le cadre d’un projet thérapeutique accompagné d’un suivi avec évaluation des progrès. Pour plus d’informations : www.calinsoins.com • • L’équipe de Câlinsoins. Les Minis du Nobel « L’animal peut faire oublier le mal-être ou les difficultés rencontrées dans la vie quotidienne » Laurence Lebon, agricultrice-éleveur, gérante de l’élevage « Les Minis du Nobel » et organisatrice de séances de médiation animale. « L es Minis du Nobel », qu’est-ce c’est ? « Les Minis du Nobel », c’est d’abord un élevage de chevaux miniatures américains (AMHA), qui ressemblent beaucoup aux chevaux européens sur le plan du caractère et de l’apparence, mais en taille réduite. Ce sont de petits chevaux qui ne dépassent pas 85centimètres au garrot et ont un caractère très doux. Ils sont éduqués dès leur plus jeune âge et ne sont sevrés qu’à partir de six mois. Ces chevaux sont très appropriés pour la médiation animale du fait de leur petite taille, qui permet une approche relativement facile, mais aussi de leur caractère : ils sont disciplinés, à l’écoute, attentionnés, et savent s’adapter spontanément à chaque personne et à sa fragilité. L’élevage « Les Minis du Nobel » est situé à Pujaudran, dans le Gers (32). Quelles sont vos différentes activités au sein de cet élevage ? L’élevage « Les Minis du Nobel » est d’abord un élevage classique avec ses activités habituelles. J’élève donc des chevaux et je participe à des concours d’élevage et de valorisation : dressage, concours d’attelage… J’ai également des clients qui m’achètent des chevaux pour réaliser des spectacles. En parallèle, je développe depuis quelques années des actions de médiation animale, à l’aide de trois petites juments. Dans ce cadre, j’ai suivi une formation auprès de l’Institut Français de Zoothérapie situé à Vélanne dans l’Isère. Comment s’organisent les séances de médiation animale des « Minis du Nobel » ? Toutes les actions de médiation animale commencent par une première séancevisite de découverte et d’évaluation des objectifs. Le déroulement et la nature des séances suivantes correspondent ensuite aux deux approches différentes de la médiation animale. La « Thérapie par Médiation Animale » implique de déterminer clairement plusieurs objectifs spécifiques au patient et de procéder à des évaluations détaillées sur les progrès du patient. Si nous choisissons cette approche, • Laurence Lebon, gérante de l’élevage « Les Minis du Nobel » et Roseline, sa stagiaire. j’évalue avec la famille ou les éducateurs les objectifs à mettre en place lors de la première visite (améliorer la motricité, la confiance en soi, le relationnel…). Soit ils viennent me voir, soit c’est moi qui vais les voir (institut, maison de retraite...). Le travail se fait alors avec Vénus, notre petite jument noire, très calme, qui sait mettre les patients en confiance et permet de développer la stimulation, la motivation et le contact affectif. Cela peut aussi quotidien. Le contact entre le patient et l’animal ne se fait pas toujours dès la première rencontre, mais dès que le déclic a eu lieu des portes s’ouvrent. L’ « Activité par Médiation Animale » repose davantage sur des activités d’animation, récréatives et ludiques. Cette approche laisse plus d’espace libre aux parents ou proches et va viser avant tout une optique de détente, de loisirs ou de réconfort. Dans ce cas, mais toujours en fonction du déroule- • « La médiation animale peut prendre la forme d’une thérapie ou de séances récréatives » permettre d’améliorer le fonctionnement physique, psychique, social ou émotionnel du patient. Nous ne faisons que des séances individuelles, afin de privilégier la relation avec l’animal. Concernant le déroulement type d’une séance, nous commençons par donner des consignes au patient, puis il est ensuite responsabilisé et focalisé sur une mission, réaliser un parcours par exemple. L’animal peut faire oublier le mal-être ou les difficultés rencontrées dans la vie au ment de la séance de découverte et du caractère du patient, nous allons plutôt travailler avec les jeunes chevaux, qui vont volontiers se transformer en compagnons de jeux. En résumé, nous proposons aussi bien des séances de médiation animale sous forme de thérapie – avec objectifs de développement personnel – que des séances axées sur la détente et le plaisir de côtoyer des animaux. Plus d’informations sur : www.lesminisdunobel.com Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 45 gros plan : la médiation animale La Ferme de Nat « Les animaux sont un remède à notre monde compliqué » Rencontre avec Micheline Gandon, co-fondatrice de la Ferme de Nat. personne ayant un handicap sent parfois des regards pesants sur elle ou a le sentiment de ne pas être bien accueillie… Les animaux ne renvoient jamais cette impression car ils prennent chaque personne telle qu’elle est. D’ailleurs, le contact entre ces deux publics, les animaux et les personnes en situation de handicap, passent souvent très bien. En compagnie des ânes, Rodolphe, salarié à l’année au sein de la ferme, et Pascaline saisonnière depuis 5 ans pour l’été. P ouvez-vous nous présenter la Ferme de Nat ? Nous avons construit cette ferme pour Nat, qui était ma fille. Nat était polyhandicapée de naissance et hypertendue. À l’époque on faisait de nombreuses thérapies avec elle, non remboursées par la Sécurité sociale et qui avaient des effets à très court terme, et devaient donc être répétées très souvent. Un jour, nous avons loué un âne. Nous avons mis Nat sur son dos et avons constaté avec surprise qu’elle s’était détendue en quelques instants, alors qu’il lui fallait habituellement des heures de massages pour parvenir à un tel résultat. Nous avons réessayé un peu plus tard et l’effet a été le même : une détente quasi instantanée. J’ai donc fini par me dire qu’il faudrait un âne chez nous. Nat ne pouvait pas s’exprimer normalement, mais nous avons découvert un jour la communication facilitée qui nous a permis d’échanger davantage avec elle, notamment via une orthophoniste. Nous avons demandé à Nat si elle voulait avoir un âne… Elle nous a répondu : « Oui, mais ce serait mieux d’avoir beaucoup d’animaux et que mes frères et sœurs puissent en profiter aussi ». Nous avons alors recherché une ferme en ruines. Nous l’avons trouvée un petit peu plus tard et avons mené notre projet. Notre fille n’a pas vécu assez longtemps pour le voir mais nous avons continué pour lui rendre hommage et faire vivre son idée. La ferme compte à présent six ânes, cinq chèvres, trois brebis, ainsi que des lapins et des volailles. Que proposez-vous au public aujourd’hui à travers la Ferme de Nat ? Nous accueillons des petits groupes d’enfants (souvent d’IME) qui viennent en moyenne une demi-journée tous les quinze jours. Soit ils vont voir tous les animaux, les prennent dans leurs bras, les caressent, participent à leur nour- • 46 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 rissage ; soit ils prennent un temps spécifique avec les ânes : brossage, papouilles, temps de détente allongé sur le dos d’un âne, ou encore promenade. Le fait de mener un âne est important aussi car c’est prendre une responsabilité. Les enfants sont alors fiers, se redressent… c’est une façon de restaurer leur confiance en eux. Nous réalisons un travail évolutif avec ces jeunes qui viennent environ vingt fois dans l’année. Nous travaillons en partenariat avec des éducateurs, psychomotriciens et encadrants d’instituts médico-éducatifs afin d’évaluer les progrès de chacun et de voir ce qui fonctionne. Certains groupes ne viennent qu’une seule fois, dans une démarche de découverte, à plus court terme. Dans le même temps, nous proposons des chambres (12) pouvant accueillir des groupes d’adultes et/ou d’enfants pour des périodes allant de un à sept jours. Ces chambres ne sont pas exclusivement réservées à des personnes en situation de handicap, ce qui fait que personnes handicapées et valides se rencontrent facilement, y compris les enfants, qui, un peu comme les animaux, n’ont pas d’a priori sur la différence. • Au vu de cette expérience, quel est selon vous l’intérêt de la médiation animale ? Et quels bénéfices peut-elle apporter ? La médiation animale peut restaurer la confiance en soi et dans les autres. Elle apprend aussi à avoir beaucoup de patience car il faut souvent du temps, de la douceur et du respect pour pouvoir créer un vrai contact avec un animal. Si toutes ces règles sont respectées, en général les personnes accueillies se sentent rapidement bien. Ce qui me semble également important dans la médiation animale, c’est le fait que les animaux ne portent pas de jugement. Dans la vie de tous les jours, une Vous avez obtenu en 2014 le Prix des Fermes de la Différence de la Fondation A et P Sommer, pouvez-vous nous en dire plus ? Nous avions décidé de participer à ce concours pour obtenir une aide au paiement de nos charges salariales. Gagner a été pour nous une véritable reconnaissance par rapport à la médiation animale. Cela nous a permis de nous faire connaître davantage et nous a donné de l’assurance pour continuer à proposer des choses. La Fondation Sommer a choisi de récompenser la Ferme de Nat pour le fait que les animaux y sont bien traités et bien soignés, que la ferme est propre, et que notre structure est celle qui a accueilli le plus de personnes handicapées en 2014. Quels sont vos projets et objectifs pour les mois et années à venir ? Actuellement, nous embauchons deux personnes en contrat aidé à 80 %, et une saisonnière d’avril à septembre. L’un de nos objectifs est de pouvoir embaucher deux personnes à temps complet toute l’année afin de réaliser tout l’entretien nécessaire. Je pense que c’est réalisable. D’autant plus que j’ai 62 ans et que je pense à transmettre bientôt mon travail très physique à la ferme. Nous pensons également à revendre la ferme mais en transmettant l’activité car nous tenons vraiment à ce que ce projet se poursuive dans la durée et même sans nous. Souhaitez-vous ajouter quelque chose ? Je pense qu’il faudrait beaucoup de lieux comme celui-ci. Cela répond à des besoins. Les animaux apportent du bienêtre, du réconfort et de l’apaisement. Ils sont comme un remède à notre monde compliqué. Pour moi, la médiation animale est vraiment une solution. Si tous les gens pouvaient avoir accès à des petits moments de bonheur auprès des animaux, la vie de chacun semblerait peut-être un peu plus simple. Plus d’infos : http://lafermedenat.jimdo.com reha team, partenaire de TENA, vous présente : La gamme de protections TENA, du confort et du bien-être au quotidien. Avec plus de 40 ans d’expérience, TENA accompagne quotidiennement les personnes sujettes aux fuites urinaires. De nombreuses solutions adaptées à chacun existent. En sélectionnant une protection pour fuites urinaires adaptée, vous améliorez nettement l’autonomie au quotidien, le confort et le bien-être. Profitez pleinement des moments précieux avec vos proches. La gamme de protections TENA est à découvrir dans tous les points de vente reha team. Les plus grandes marques sont chez reha team ... www.reha-team.fr Hélène Morisseau Hélène Morisseau a rencontré pour vous Vincent De Lepeleire, aventurier hors norme qui enchaîne les défis sportifs en plein air du parapente au handbike en passant par le handiski. D’un cap à l’autre Depuis 2011, Vincent De Lepeleire n’est plus tout à fait le même homme. Paraplégique suite à un accident de bûcheronnage, cela ne l’empêche pourtant ni de pratiquer le parapente ni de se lancer dans de grandes aventures : le Canal du Midi en handbike, l’Arc Alpin en parapente et en handbike, et bientôt le Cercle Polaire en handiski. L’aventure appartient bel et bien à ceux et à celles qui se décident un jour. «C e n’est pas la fin du monde ! », s’exclame Vincent, très souriant, dans une vidéo pour décrire son handicap. Vincent, qui fêtera bientôt ses vingtcinq ans, se laisse bercer par les évènements de la vie, parfois avec une légère insouciance. Il ne se pose pas trop de questions et avance. Ce savoyard passionné de sports de pleine nature et de montagne ne conçoit pas que son handicap le freine dans sa vie. Il a eu le déclic pendant sa rééducation en visionnant une vidéo sur Nathanaël Schaeffer, qui est devenu paraplégique après un accident de montagne et qui pratique le ski de randonnée avec du matériel adapté. Le Canal du Midi en handbike Un mois seulement après sa sortie de centre de rééducation, en juillet 2012, il se déleste de tous les conseils de précaution et part avec un copain, Julien, remonter le canal du Midi en handbike. Il s’envole loin de ce «cocon fermé» où il a 48 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 passé une année. Ce premier périple lui permet de se réconcilier avec lui-même, avec ce corps qui ne lui appartient plus complètement. Première expérience concluante. Vincent n’entend pas s’arrêter là. «Pas de limites tant que tu te fais plaisir !» : voilà ce que répond Vincent lorsqu’on lui demande jusqu’où il va aller. Cela donne le ton. Sa vie sera assurément remplie de voyages, de défis sportifs, de rencontres, de partages. Vincent, as-tu une mission à accomplir sur terre ? «Peut-être…Si je ne suis pas mort… je vais chercher». Il reprend très vite le parapente en solo qui est son sport de prédilection. Dans les airs, son handicap s’efface. La confiance en soi revient et des projets se dessinent autour du parapente. Mission Handi Cap au large Vincent créée fin 2013 avec ses copains d’enfance, l’association « in cloud » et en assure la présidence. La philosophie de l’association est le partage du sport (centré sur le parapente) entre personnes valides et handicapées. Très vite, un projet sportif permet à Vincent et ses amis de donner tout son sens à cette création : Handi Cap au large. Il s’agit de traverser entièrement l’arc alpin de l’Autriche à Monaco, en parapente et en handbike lorsque la météo ne permet pas de voler. Vincent reconnait volontiers que la préparation du projet a été minime et que l’organisation s’est faite une semaine avant de partir. L’envie collective et la solidarité pendant la traversée vont permettre la réussite du projet. Et pourtant les mauvaises conditions météo du mois de juillet 2014 ont compliqué l’avancée, obligeant le groupe à souvent délaisser le parapente au profit du handbike, qui est un sport très physique. Ce périple a duré plus de vingt jours, marquant les organismes mais renforçant les liens d’amitié. Vincent sort de cette aventure avec des projets plein la tête mais il n’entend pas les accomplir sans partage. Les handbikes achetés pour ce projet seront réutilisés pour d’autres voyages et mis à la disposition d’autres personnes. L’association veut aussi faire découvrir la pratique du parapente en fauteuil. Son association prévoit ainsi d’organiser au printemps dans le Parc National du Massif des Bauges une journée pour promener les gens, handis et valides, en calèche et les amener sur un site de parapente où ils pourront s’adonner au vol libre. Un nouveau défi : le Cercle Polaire Arctique Un défi juste terminé en amène toujours un autre. Alors quand on propose à Vincent de faire une expédition polaire en ski de randonnée sur l’ile de Spitzberg en Norvège, Vincent, toujours très enthousiaste, accepte sans aucune hésitation. C’est un défi qui s’annonce pourtant compliqué. Il va partager cette aventure avec sept sportifs, des amis différents de ceux d’Handi Cap au Large et un vidéaste professionnel. Vincent a dû apprendre les techniques du handiski (qu’il va pratiquer dans une coque de ski assis), ce qui n’a pas été évident. Il va surtout devoir affronter des conditions extrêmes à proximité du Cercle Polaire Arctique : gestion du froid, mobilité sur le camp de base, gestion de l’ours. Pour donner un cadre juridique sécurisé à ce projet, une nouvelle association « Riding Over 73 » a été créée et son président Benjamin, fera partie de l’expédition. Ce nouveau projet « Handi Cap au nord » exige beaucoup plus de préparation, de logistique et d’investissements (budget très important). L’expédition se déroulera en mai prochain et durera deux semaines, sur place, avec cinq jours en autonomie après un trajet en motoneige jusqu’au camp de base situé au centre de l’île. L’enjeu sera physique car les compagnons de Vincent vont devoir le tracter sur le plat et dans les montées. « Ce sera plus dur pour ceux qui m’accompagnent que pour moi», indique Vincent. Dans les descentes, seul dans son bob, il va devoir affronter des pentes assez raides notamment celles du Mont Newton qui est le point culminant de l’île. Il s’est beaucoup entrainé cet hiver avec son copain Julien, moniteur de ski spécialisé dans le handiski, et a notamment axé son travail sur la sécurité. Et puis l’enjeu d’une telle expédition concernera aussi la santé de Vincent car il devra affronter l’altitude et le grand froid. La vigilance portera surtout sur l’état de ses jambes. Ce sera probablement l’une des missions confiées à l’un des membres de l’expédition, Emmanuel, qui est infirmier aux urgences et guide. Rien n’a été lésiné sur la qualité de l’équipement pour assurer une protection maximale : vêtements techniques de qualité, chaussettes chauffantes...Vincent ne ressent aucune appréhension. De cette aventure naîtra un film que réalisera le voyageur et cinéaste Damien Artero, connu dans le milieu de l’aventure. Ce film risque assurément de trouver une belle place dans les festivals de films d’aventure. Il est aussi prévu de le projeter dans les centres de rééducation, histoire de donner envie, de montrer que l’aventure n’est pas réservée aux personnes valides. L’histoire de Vincent prouve qu’avec de la volonté et en étant bien entouré et soutenu, tout est possible. Ce jeune aventurier n’écarte pas un jour la possibilité de voyager en solo. «C’est un bon moyen d’introspection», reconnaît-il, mais pour l’instant il aime bien être en groupe. Il compte aussi s’investir davantage dans son association « in cloud » et terminer sa formation de pilote d’avion mais il se sent un peu débordé par tous ses projets… Plus d’infos sur : https://fr-fr.facebook.com/ridingover73 Site de Damien Artero : http://www.planeted.eu Vidéo « Les Rêves de Vincent » réalisée par Altitude Films et disponible sur le site : www.incloudasso.fr Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 49 chroniques britanniques Je m’appelle Jean-Christophe Verro. J’utilise des aides à la marche depuis 2009 et un fauteuil roulant de façon permanente depuis 2013. Pour des raisons familiales, j’ai déménagé en Grande-Bretagne en juin 2013 et j’habite depuis à Leeds dans le Nord de l’Angleterre. J’ai habité auparavant en région parisienne. Handicap et tourisme en Grande Bretagne Comme déjà évoqué, le regard sur le handicap de nos voisins britanniques est à l’opposé de ce que l’on peut malheureusement rencontrer quelque fois chez nous. P as de regard méprisant, de pitié ou de commisération, mais un grand sourire et une aide bienveillante (surtout au supermarché quand il faut attraper un produit sur l’étagère du haut), et même quelquefois un peu pesante (« Can you manage ? » demandé cinq fois sur 100 mètres) ce dont j’aurais mauvaise grâce à me plaindre (je suis décidemment trop français). Par ailleurs, partout où il y a des toilettes publiques, il y a des toilettes pour handicapés (barres de transfert et d’appui, lavabo à hauteur et signal d’alarme). Vous trouverez peut-être porte close devant certaines d’entre elles pour une double raison : prévenir du vandalisme et empêcher leur utilisation par des personnes n’en ayant pas l’usage. Ces toilettes font partie du National Key Scheme (NKS), et sont gérées par la Royal Association for Disability and Rehabilitation (RADAR). Le réseau national en compte actuellement 7 000 et continue à s’étendre. Vous pouvez acquérir une clé pour £ 5.40 (env. 7,60 €). Pour plus d’informations, consultez le site : https://crm.disabilityrightsuk.org/radarnks-key). Pour s’y rendre L’arrivée par avion se fait sans soucis, toutes les compagnies proposant désormais une assistance (il suffit de signaler son handicap au moment de la réservation). Le passage de la douane et de la sécurité sont même effectués en priorité, pas de file d’attente ! Pour rappel, le Royaume-Uni ne fait pas partie de l’espace Schengen. Même si il n’y a pas besoin de visa, il y a encore un contrôle aux frontières. L’Eurostar est quant à lui complètement accessible et les chiens guides y sont bienvenus. Les aéroports et gares (en particulier St Pancras pour l’Eurostar) sont complétement accessibles et proposent toutes les facilités nécessaires. Personnellement, j’habite en « province » dans le nord de l’Angleterre et l’aéroport est plus 50 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 qu’accessible (la dernière fois que je suis arrivé au terminal 1 de Roissy Charles de Gaulle, en 2013, les seules toilettes handicapées étaient fermées et inaccessibles, cela a pris près d’une heure pour trouver un responsable en mesure de me proposer une solution alternative). Concernant une arrivée en ferry, il vaut mieux consulter la compagnie. Elles proposent souvent une assistance pour compenser le manque d’accessibilité. Les transports sur place Les transferts des aéroports et gares se font sans aucun problème, quasiment tous les transports étant accessibles (voir le site gouvernemental à ce propose : https://www.gov.uk/transport-disabled). À noter, maintenant tous les taxis londoniens (les fameux black cabs) sont équipés de rampes permettant d’embarquer en fauteuil (pour les autres taxis, il suffit de le préciser quand vous appelez pour réserver). Les hôtels, restaurants et pubs Même si la majorité des hôtels sont accessibles, il vaut mieux se renseigner au cas par cas sur les solutions proposées. Pour les pubs et restaurants, quelquefois en centre-ville ceux-ci peuvent avoir des marches à l’entrée. Si l’établissement ne propose pas de solution (rampe amovible par exemple ou pas de toilettes adaptées), la direction se confondra en excuses. Néanmoins, dans le Yorkshire, où j’habite, je n’ai pas encore rencontré cette situation. Tous les établissements sont adaptés pour accueillir tout le monde et bien souvent, les toilettes handicapées proposent également une table à langer repliable. En Angleterre, on va au pub en famille ! Monuments, sites touristiques Les monuments et sites touristiques sont pour la plupart accessibles. Cela inclut les propriétés, châteaux, abbayes, jardins, ruines qui sont pour la plupart accessibles en fauteuil et où les chiens guides sont bienvenus. Très souvent l’entrée de l’accompagnateur est gratuite. Par exemple, de nombreux sites très connus sont accessibles, comme Stonehenge, Dover Castle, Madame Tussaud (musée de cire), le donjon et la tour de Londres, le château de Windsor, la propriété où a été tourné Harry Potter, celle d’Orgueil et Préjugés ou encore the London Eye : la grande roue de Londres est accessible aux fauteuils ! Shopping Enfin, le shopping. Que serait un voyage en Grande Bretagne sans shopping. Le pays propose de nombreux centres commerciaux accueillant de nombreuses boutiques de mode, etc. en plein centreville. J’ai personnellement l’expérience du Trinity centre de Leeds et du Arndale shopping centre de Manchester. Rien à redire, rampes d’accès, ascenseurs (ascenseur priorisé à Manchester), toilettes accessibles, boutiques accessibles, monte-charge si nécessaire, tout y est absolument accessible très facilement et très naturellement. Il y est très simple de faire du shopping seul, en couple ou en famille. Je suis allé acheter des vêtements chez House of Fraser (l’équivalent des Galeries Lafayette) à Leeds, magasin sur plusieurs étages, un peu resserré mais bouton d’ouverture automatique entrée/sortie, ascenseur et toilettes accessibles dans le magasin. Et la cerise sur le gâteau (ou plutôt sur le cake !), au moment de l’essayage, le vendeur m’a dirigé vers une cabine d’essayage accessible : porte plus large, cabine plus grande permettant de manœuvrer en fauteuil, barres, crochets porte-manteau à hauteur, signal d’alarme. En conclusion, le tourisme en Grande Bretagne est très simple d’accès et l’accessibilité y est optimale. De nombreux guides sont consultables en ligne comme par exemple les guides de Visit Britain (guide pour les personnes handicapées ou voyager avec son chien). Par ailleurs, l’accessibilité est toujours évoquée et expliquée (la plupart du temps en français) sur le site internet des monuments, sites touristiques et autres dans lesquels vous souhaitez vous rendre. Alors ? Let’s go ! handica Salon Professionnel & Grand Public 15 000 visiteurs | 300 exposants 18 e Editio n Mer Jeu Ven 03 04 05 JUIN 2015 LYON EUREXPO ENTRÉE GRATUITE Toutes les Solutions pour plus d’Autonomie Matériels | Services | Conseils • Parcours Access’Pro • Matériels et aides techniques • Véhicules adaptés et transports collectifs • Accessibilité - Espaces publics - BTP - ERP • Déficits sensoriels • Maison de l’Autonomie • Grand Âge • Services à la personne - Aidants • Santé - Bien-être - Hygiène • Tourisme - Culture • Loisirs - Sport • Economie sociale et solidaire • Associations • Ministères - Collectivités - Institutions • Fédérations professionnelles • Conseils, Experts, Formation • Emploi et Insertion • Presse - TV - Radios - Internet - Guides Votre Badge en 1 Clic ! w w w. h a n d i c a . c o m bien-être Pratiquer un sport malgré un handicap Bien qu’une meilleure médiatisation des champions paralympiques ouvre des horizons nouveaux aux personnes handicapées, un trop grand nombre d’entre elles associent systématiquement le sport à la notion de compétition. Résultat ? Elles en arrivent à se persuader qu’elles n’en seront jamais capables, pensant qu’un club ne pourra pas les accueillir. Ces idées reçues sont à dépasser : le handicap n’est pas un obstacle à la pratique sportive. Bien au contraire. U n large éventail de disciplines sont accessibles et bénéfiques en fonction du handicap : plongée pour les tétraplégiques mais encore escalade, tennis de table, équitation. Les possibilités peuvent surprendre mais, pourtant, le choix reste large. Des disciplines ont été spécialement créées par les fédérations handisport et sport adapté tels que le foot-fauteuil, le basket-fauteuil. Pour toutes les découvrir, consultez le site : www.handisport.org. Des bienfaits inestimables Pour une personne en situation de handicap, pratiquer un sport procure des avantages précieux, dont la lutte contre les effets nocifs de la sédentarité mais aussi de l’isolement. Tout comme pour un sujet valide, l’estime de soi augmente tout naturellement. Des témoignages convaincants • Elie, 21 ans et infirme moteur cérébral, pratique différentes activités sportives dans le cadre des établissements médicaux sociaux. Sa maman témoigne : « Le sport est important pour lui car c’est un moment privilégié © Dan Race - Fotolia.com durant lequel son corps n’est pas seulement l’objet de soins ». Gaëlle, 51 ans et malvoyante, pratique le tandem dans un club de cyclotourisme : « Je désirais rencontrer des personnes valides. Sans activité professionnelle, je commençais à déprimer. Le club m’a permis de me réinscrire dans une vie socialisante, de me créer un réseau d’amis au sein duquel j’ai trouvé ma place ». Jean-Michel, 53 ans et paraplégique, ne s’est pas arrêté de pratiquer malgré son accident : « Jeune, explique-t-il, je faisais beaucoup de sport. Après mon accident, j’ai toujours été conscient de l’importance de cultiver mon autonomie afin de mouvoir les deuxtiers de mon corps mort avec le tiers qui reste valide. Dès que je l’ai pu, Le sport permet de lutter contre les effets nocifs de la sédentarité mais aussi de l’isolement. je me suis orienté vers • • 52 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 Article réalisé en partenariat avec Signes & Sens Magazine. la pratique de plusieurs sports comme le tennis de table, le cyclisme et même le ski. Cela fait 19 ans que je pratique le sport avec mon handicap. Pour moi, qu’il soit pratiqué en loisirs ou en compétition, le sport me permet d’échanger, de partager des passions, de repousser mes limites… Mais pas tout seul, avec les autres ». Quelques conseils pour débuter La première démarche consiste à consulter un médecin et suivre ses recommandations en fonction du handicap. Il s’agira alors de choisir une ou des activités qui correspondent aux possibilités motrices mais, surtout, qui procurent du plaisir, condition essentielle de l’assiduité. Il est préférable d’opter pour des pratiques de groupe de manière à y inclure un aspect convivial et relationnel. Privilégiez la régularité, plutôt que la prouesse physique et des efforts inconsidérés qui ne feraient que vous démotiver. Les clubs sportifs Plusieurs possibilités sont offertes pour se mettre au sport quel que soit son handicap : Les associations spécifiques : les personnes souffrant d’un handicap mental ou physique peuvent se rapprocher d’un club de « Sport adapté ». Une liste exhaustive est disponible sur le site www.ffsa.asso.fr. Elles peuvent également contacter le comité départemental de sport adapté par téléphone. Les associations en milieu valide : il existe un réseau spécifique de « Clubs sport handicap ». Il s’agit de clubs organisés pour accueillir les personnes en situation de handicap. Proposant des créneaux pour pratiquer avec les licenciés valides, ils mettent également en place des séances spécifiques d’initiation et de découverte, que ce soit dans un objectif de loisirs ou pour préparer à la compétition. Un site informatif : www.handiguide.gouv.fr. Les associations classiques : il faut savoir que certains clubs sportifs dits « normaux » accueillent des personnes handicapées à condition d’en faire la demande. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre mairie et des clubs existants à proximité de votre domicile. Didier Constant • • • santé Le projet de loi de santé adopté à l’Assemblée Nationale Le projet de loi de modernisation du système de santé français a été adopté par une très large majorité à l’Assemblée nationale le 14 avril dernier. « À travers ce vote massif en faveur du projet de loi, les députés ont adressé un message fort aux Français : réformer notre système de santé est aujourd’hui essentiel, non seulement pour l’adapter aux défis du vieillissement ou à l’émergence de nouvelles maladies, mais surtout pour préserver les idéaux d’égalité et de justice sur lesquels repose notre modèle de protection sociale. Ce vote est un encouragement à défendre, puis à mettre en œuvre au plus vite cette grande réforme de gauche, synonyme de progrès pour le quotidien de tous les Français », a déclaré Marisol TOURAINE, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, à l’issue du vote solennel à l’Assemblée nationale. Ce projet de loi a pour objectif de : • développer la prévention (mise en place du paquet neutre de cigarettes, introduction du logo nutritionnel sur les emballages alimentaires, expérimentation des salles de consommation à moindre risque...) ; améliorer l’accès aux soins (généralisation du tiers payant à tous les Français, • création d’un numéro d’appel unique pour joindre un médecin de garde, mise en place de tarifs sociaux pour les lunettes et les prothèses dentaires et auditives...) ; créer de nouveaux droits concrets pour les patients (création d’un droit à l’oubli pour les anciens malades du cancer et d’autres pathologies lourdes, création de l’action de groupe en santé, suppression du délai de réflexion pour l’IVG, lutte contre les refus de soins…). © Photographee.eu – Fotolia.com • Controversée, la généralisation du tiers payant signifie que d’ici au 30 novembre 2017, tout assuré social qui ira consulter son médecin généraliste sera dispensé de l’avance des frais. Objectif : lutter contre le renoncement aux soins et désengorger les services d’urgence. Si les usagers y voient peu d’inconvénients – hormis le fait que la franchise de un euro devra être prélevée sur leur compte ou sur les remboursements d’autres dépenses de santé – les médecins s’inquiètent quant à eux des modalités et délais de remboursement supplémentaires qu’ils devront supporter, et craignent une déresponsabilisation des patients, qui ne connaîtront plus le coût d’une consultation pour le système de santé publique. Plus d’infos sur : www.loi-sante.gouv.fr Le thérapeute et le patient « Que devrait-il se passer entre un patient et son psy ? » : C’est la question que pose ouvertement l’auteur de cet ouvrage, le Docteur Théodore Cherbuliez, médecin, pédopsychiatre et psychanalyste d’origine suisse, praticien qui a toujours exercé simultanément dans son cabinet privé et comme chef de clinique dans les établissements hospitaliers américains les plus prestigieux, où il a longtemps dispensé son enseignement. Avec plus de 50 années de pratique ce roman témoignage est la quintessence de son expérience. Il propose de découvrir le cheminement intérieur qui a permis à cet homme de proposer à des milliers de patients une méthode pour laquelle il a su allier les protocoles classiques de l’analyse freudienne et jungienne à la modernité de l’Approche Systémique : une technique libérée du carcan de la fameuse distance relationnelle. Depuis le premier rendez- vous jusqu’à la fin programmée de la thérapie, on découvre grâce à de nombreux exemples comment il s’efforce de tisser avec ses patients une relation très particulière d’intimité dont l’un des concepts fondamentaux est totalement inhabituel : le thérapeute doit la vérité au patient, mais la réciproque n’est pas obligatoire. Original, atypique, mais d’une efficacité tranquille, il a appris à naviguer dans les méandres de l’esprit humain avec curiosité, patience, persévérance et respect. Théodore Cherbuliez est un homme habitué à écouter les autres, qui ne parle que pour aller à l’essentiel, en pesant chacun de ses mots. C’est pour cette raison qu’il lui a fallu autant de temps pour écrire ce livre. C’est aussi ce qui en fait toute la valeur. Qu’on soit novice ou spécialiste, en analyse ou en thérapie brève, cet ouvrage ne laissera personne indifférent. « Le thérapeute et le patient », Dr Théodore Cherbuliez, éditions Baroch, 200 pages, 17 euros. L’huile d’olive, un allié de choix contre le cancer L’huile d’olive pourrait permettre de tuer les cellules cancéreuses. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par les Dr. Legendre, Breslin et Foster, et récemment publiée dans la revue britannique « Molecular & Cellular Oncology ». D’après cette étude, l’effet bénéfique de l’huile d’olive proviendrait plus particulièrement de l’oléocanthal, composé antioxydant de l’olive, qui a la capacité d’éliminer les cellules cancéreuses sans pour autant perturber les cellules saines. « Nos résultats montrent que l’oléocanthal tue les 3 types de cellules cancéreuses différents (pancréas, sein et prostate) sans impacter les trois sortes de cellules saines, commentent les chercheurs. Le mécanisme par lequel l’oléocanthal tue les cellules cancéreuses est nouveau et très intéressant ». Alors n’hésitez plus, et consommez de l’huile d’olive à chaque fois que vous en aurez l’occasion. Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 53 Mélanie Paulhe J’ai 20 ans, je suis étudiante, et je souhaite vous faire partager mes ressentis sur le handicap dans le monde qui nous entoure. Et comme disait Hugo dans un discours au sujet de Voltaire: « Et quelle était son arme ? Celle qui a la légèreté du vent et la puissance de la foudre. Une plume. ». « Vivre avec un corps douloureux doublé d’un corps silencieux »* Pour ce nouveau numéro, je souhaite vous parler un peu plus en détail du syndrome dont je suis atteinte. Il s’agit du syndrome d’Ehlers-Danlos (SED). écoutée du tout. Et c’est difficile à l’adolescence.... J’ai longtemps dû me battre, à l’école notamment, pour faire entendre ma fatigue et mes douleurs alors que rien n’était encore étiqueté comme maladie. Je me suis sentie seule, pourtant je ne me suis jamais laissée abattre. Je considère personnellement la maladie comme une richesse et une force. C’est ce qui fait ma personnalité et que je suis vraiment unique ! Bien sûr, dans les moments les plus sombres de la maladie c’est difficile, mais j’essaye de ne jamais oublier que c’est un don de la vie et qu’il n’appartient qu’à moi d’en faire quelque chose qui me plaît et qui me passionne. Parlons, parlons... Tous, de tout. © olly- Fotolia.com C e nom regroupe plusieurs types dont certains ont des manifestations et des symptômes différents les uns des autres. À ma connaissance il existe trois formes. Pour ma part j’ai le type 1 qui est dit hypermobile. Cette maladie génétique touche le tissu conjonctif et plus particulièrement le collagène. Elle se transmet au fil des générations avec environ 1 cas sur 10 000. Cependant, dans ma famille personne d’autre n’est atteint (ce qui ne facilite pas le diagnostic). Depuis toute petite, je suis très fatiguée, j’ai beaucoup de douleurs dans les articulations, des problèmes d’entorses, de peau fragile, etc. On a longtemps pensé que tout cela était dû à ma croissance très rapide. Mais une fois que j’ai eu fini de grandir, les symptômes sont restés. Et il a bien fallu aller chercher un peu plus loin... J’ai passé des examens et des analyses qui à l’époque n’ont rien donné de concret : seulement quelques anticorps détectés. Comme c’est une maladie qui ne se voit pas physiquement d’une part, mais aussi aux examens classiques médicaux (IRM, radio, scanner, scintigraphie...), je n’ai pas été prise au sérieux autant par mon entourage que par les médecins, et ce pendant de trop longues années. Je savais que je n’étais pas « normale » (et qu’est-ce la normalité?!) en me comparant aux autres. Pourtant, vers mes 15 ans, j’ai dû me taire au maximum car je n’étais vraiment pas prise en considération et j’ai même fini par ne plus être 54 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 10 ans d’errances thérapeutiques On a diagnostiqué mon syndrome à l’âge de 17 ans, après plus de 10 ans d’errances thérapeutiques. Au lycée, lors d’un rendez-vous banal chez un nouveau rhumatologue pour un problème de genoux, dans les toutes premières minutes, il a détecté cette maladie chez moi. Comment ? Même de grands spécialistes n’avaient jamais rien trouvé... Et bien il avait connu le cas de deux sœurs jumelles dans ma région et a donc su reconnaître les signes typiques de la maladie. Après un rendez-vous avec une généticienne qui a confirmé le diagnostic quelques mois plus tard, j’ai commencé toutes les démarches administratives (notamment pour un dossier MDPH et un tiers-temps pour mes études). L’annonce de la maladie a été pour moi un véritable soulagement, j’allais enfin pouvoir avancer dans la vie et j’en étais heureuse. Au contraire, pour mes parents cela a été une période difficile avec beaucoup de remises en question et l’impression que le ciel tombait sur eux. De nombreux symptômes J’ai des douleurs dans toutes les articulations qui prennent la forme de coups d’électricité et partent d’une extrémité de l’os pour aller jusqu’à l’autre bout (ou bien une sensation d’étaux pour les hanches). J’ai aussi une grande hyperlaxité des articulations. Je me fais donc régulièrement des entorses, des luxations (subluxation de la mâchoire notamment). J’ai aussi une peau fragile, très fine, avec des vergetures et toujours pleines d’hématomes ! Pour l’anecdote, mon maître d’école pensait même que mes parents me battaient alors que j’ai simplement une peau qui marque au simple petit coup. J’ai aussi au quotidien des vertiges qui font que parfois je tombe (et donc que je me fais encore plus mal). Je vous décris ici seulement une toute petite liste de symptômes (les plus handicapants). En apprenant à connaître la maladie et en faisant des recherches j’ai découvert que plein d’autres choses que j’ai en font partie. Alors même que je ne l’aurais jamais soupçonné... Ma scolarité a été difficile mais pour l’instant j’ai toujours suivi le rythme bon gré mal gré. Ce qui est le plus délicat pour moi à gérer (actuellement comme par le passé), c’est la fatigue, les douleurs quand je reste des heures assise sur les bancs de la fac et le bruit dans les amphis à cause de mon hyperacousie. Ce qui résume pour moi le mieux ce que je vis est cette phrase trouvée dans l’article d’un médecin qui connait bien la maladie : « Le SED et soi : vivre avec un corps douloureux doublé d’un corps silencieux »*. On ne peut pas prévoir l’évolution de cette maladie. Je vis chaque jour du mieux que possible, et arrivera ce qui arrivera ! La prise en charge est encore bancale. La recherche devra se pencher à l’avenir sur ce syndrome. Personnellement, je n’hésite pas à parler de cette maladie, encore mal connue par les médecins et donc de nous tous. Je pense notamment aux personnes qui en sont atteintes sans le savoir et que je pourrais aider, en leur permettant de mettre un nom à leur mal simplement en partageant mon expérience. Parlons, parlons... Tous, de tout. *Expression empruntée au Professeur Claude Hamonet. http://claude.hamonet.free.fr/fr/ art_sed.htm solidarité Publi-rédactionnel Les défis Mecenova 2015 IMS entreprendre Les Défis Mecenova, c’est la semaine nationale de mobilisation des salariés en faveur de la solidarité. Il s’agit d’un événement à but non lucratif créé et piloté par IMS-Entreprendre pour la Cité depuis 2011. P endant une semaine, partout en France, des entreprises impliquent leurs collaborateurs pour soutenir des associations. L’objectif de ce projet est double : développer, via une mobilisation collective de grande ampleur, le bénévolat et le mécénat soutenu par les employeurs d’un côté ; et soutenir, via l’implication des entreprises et de leurs salariés, des projets solidaires portés partout en France pour des organismes d’intérêt général. Plusieurs actions mises en place durant cette semaine sont en faveur de publics touchés par le handicap. En voici quelques unes pour illustration : • En partenariat avec le Musée des Tissus et le Musée des Beaux-Arts de Lyon. Des rencontres entre personnes en situation de handicap et collaborateurs d’entreprises bénévoles seront organisées lors des Défis Mecenova. Plusieurs salariés d’entreprises accompagneront des jeunes en situation de handicap (visuel ou auditif) à l’occasion d’une visite culturelle assez particulière et originale. Une expérience humaine pour faire évoluer le regard de chacun et qui permet aussi à chacun de se cultiver. Témoignage de participants lors d’une édition précédente : « Cette action solidaire a permis de rendre le musée des tissus accessible à tous, y compris à ceux qui ont perdu la vue. C’était une aventure fondée sur le partage. La culture appartient à tout le monde et, au cours de cette visite, nous en avons fait la démonstration. » Une responsable d’un centre d’accompagnement de personnes handicapées participant à l’action en 2014. • En partenariat avec un CRP, Centre de rééducation professionnelle, en Ilede-France, nous préparons l’organisation d’un coaching professionnel de personne en situation de handicap. • Ce coaching est une rencontre directe et informelle entre des salariés et des personnes en recherche d’emploi ou de stage. L’idée est de permettre à des personnes touchées par le handicap de bénéficier de conseils de professionnels sur leurs candidatures et sur les attentes de l’entreprise, afin de les aider à améliorer leurs démarches. En partenariat avec l’association Jaccede.com, des salariés de plusieurs entreprises partiront repérer, par petits groupes, les lieux et commerces accessibles aux personnes à mobilité réduite aux alentours de leurs bureaux. Une fois le recensement terminé, les salariés répertorieront les lieux accessibles sur le site de l’association afin de diffuser l’information pour les personnes concernées. Au-delà du recensement, c’est aussi sensibiliser les directeurs d’établissement et les salariés à la mobilité des personnes handicapées. Cette opération se déroulera notamment en Île-de-France dans les Hauts-de-Seine avec les salariés du Groupe Shell. nova par les salariés de la société SQLI, experte des systèmes d’information digitale, pour développer une application ou une solution web en faveur de l’association « Le Rire médecin ». Cette association œuvre pour les enfants hospitalisés, en les faisant participer de manière ludique à un spectacle improvisé de clown, déambulant dans les établissements de santé. La maladie et l’hospitalisation, même de courte durée, constituent une expérience cruciale pour l’enfant. Ce séjour à l’hôpital peut-être positif ou négatif, léger ou traumatisant, et peut influencer significativement la suite de sa vie. L’association aide enfants et familles à traverser cette épreuve. Les salariés de SQLI organiseront également une grande collecte de fonds au profit de l’association durant cette semaine de solidarité. Handirect est partenaire des Défis Mecenova. Pour plus d’informations : http://www.mecenova.org • Une mission de mécénat de compétences (mise à disposition de salariés sur leur temps de travail à un organisme d’intérêt général) sera réalisée au cours de la semaine des Défis Mece- Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 55 Antoine M. Antoine M. Le handicap stimule le délire littéraire. Auteur du blog writtingandliving.com Imposture ou réalité ? Mon attitude littéraire n’est pas digne de défendre les intérêts des personnes handicapées. Oui je marche, oui je conduis, oui je fais la fête, oui je séduis. Mais cette écriture que je revendique comme sulfureuse voire prétentieuse ne veut pas dire que je ne cache pas au fond de moi-même un certain mal-être. V ingt-sept ans en arrière dans une clinique montpelliéraine. Ma mère vient de rentrer en maternité suite à ses premières contractions. C’est son premier enfant, un garçon. Mon père est à ses cotés, sourire aux lèvres. Ce jour-là, la gynécologue de ma mère s’était octroyé une semaine de repos à Courchevel. Mais rien ne laissait présager ce qui se définirait comme un chaos total dans cette chambre 17 le 20 février 1988. Je continue ? Il est 18h16. Ma mère a de plus en plus mal. Elle sent qu’un évènement terrible est sur le point de se produire. Elle supplie l’obstétricien remplaçant de mettre fin 56 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 Vingt-sept ans en arrière dans une clinique montpelliéraine… © Minerva Studio- Fotolia.com à cette souffrance insoutenable. Mais le corps médical continue sur sa lancée de confiance humaniste naturelle. Après des heures d’angoisse et les phalanges ensanglantées de mon père à force de se défouler sur les murs de la clinique, l’obstétricien décide enfin de m’extirper d’un enfer natal. Je ne respire pas et ma mère s’évanouit de douleur. Mon état est critique. Les pompiers me transfèrent vers l’hôpital le plus proche afin que j’aie une chance de vivre. Mon père est dans l’ambulance auprès de son fils qui a récupéré un pouls, mais très faible. Finalement j’ai survécu mais des séquelles sont fortement envisageables et irréversibles. Ma mère n’a pu me prendre dans ses bras qu’une semaine après l’accouchement. Aujourd’hui, je me donne donc le droit d’écrire des péripéties à la manière d’un survivant. Mon allure dérangeante et mon addiction à une vie de débauche alcoolique et sexuelle font-ils de moi un homme mauvais ? Ce personnage que j’ai crée au fil des années m’aide à une recherche partielle du bonheur. Je ne suis pas comme tout le monde et j’en suis fier. Alors, avant de juger mon comportement certes abusif mais revanchard, des questions s’imposent. Pourquoi étale t-il sa vie dans des textes sulfureux ? Est-ce vraiment lui ou un personnage ? Est-il vraiment heureux ? C’est mon destin. Je travaille pour manger. J’écris pour me défouler. Je bois pour oublier. Je fais des films pour m’exprimer. Je séduis pour baiser. Je baise pour jouir. Or, mon statut d’handicapé indépendant m’interdit d’accomplir des actes qui m’annoncent déjà comme le prochain romancier déchu. bibliothèque Des mots plein les yeux La peine d’être vécue Dans ce roman, Priscille Deborah évoque d’abord sa confrontation avec la maladie incurable de son petit frère. Celui-ci perd la vie à l’âge de neuf ans, et alors qu’elle traverse cet épisode particulièrement difficile, elle décide d’en finir et se jette sous le métro. Contre toute attente, elle est sauvée par miracle et se réveille sur un lit d’hôpital, amputée des deux jambes et d’un bras. Elle raconte ici le long parcours qui l’a menée jusqu’à sa vie d’aujourd’hui, où elle se sent heureuse. « Mais où est donc Ornicar ? Où est-il passé ce lascar ? Où est-il passé, c’est bizarre ! Éric pose son crayon, pousse son cahier et me regarde l’air amusé et interrogateur, un demi-sourire sur les lèvres, scander les deux dernières phrases. Et moi de faire le pitre, d’en rajouter encore et encore pour le faire rire […]. Quelques temps après, l’école à la mai- son s’arrête. « Le temps de récupérer un peu, Éric reprendre bientôt, mais en ce moment, il est trop fatigué pour les leçons », m’explique ma mère d’un ton pas très convaincant, les yeux baissés. Et lorsque les hospitalisations se multiplient et durent, à chaque fois un peu plus longtemps, non plus deux jours mais cinq, puis une semaine, je me répète sans faillir que cela est justement fait pour le guérir. Pourquoi passer tellement de temps à se faire soigner si cela ne doit servir à rien ? Il y aura forcément à un moment donné une amélioration, c’est évident ». « La peine d’être vécue », Priscille Déborah avec Julia Pavlowitch-Beck, éditions Les Arènes, 283 pages, 17 euros. L’art d’être différent – Histoires de handicaps Permettre aux personnes handicapées de porter un regard positif sur ellesmêmes, faire mieux connaître réalité de la vie des personnes handicapées et faire tomber les préjugés qui empêchent la rencontre : Tels sont les objectifs principaux de cet ouvrage collectif réalisé par Nicolas Bissardon, Blandine Bricka, Marie leurs entretiens avec Decker, Deza NguemBlandine Bricka, des bock, Lalie Segond propos approfondis, et Benoît Walther. creusés vers l’intime. L’ouvrage L’art d’être Ils abordent, toujours différent : histoires de sans pathos, leurs handicaps, un projet ambitions, leurs rêves, de l’AREH (association l’apprivoisement de pour le rayonnement leurs corps différents, d’Esthétique & Handile rôle joué par leur cap), prolonge le film entourage dans leur documentaire Miroir développement et de mon âme réalisé par la relation qu’ils Deza Nguembock en entretiennent avec les 2011. On y retrouve les autres, amis conjoints témoignages de Nicoou enfants. Tous las Bissardon, Marie témoignent de leur Decker, Deza Nguembien-être dans une bock et Benoît Walther, parole fluide, légère auxquels s’ajoute et libérée. Cet ouvrage celui de Lalie Segond. est co-financé par la Complétant l’image ci- Fondation de France et nématographique, ce l’agence E&H LAB.K. « L’art d’être différent – livre laisse à voir : les Histoires de handicap », cinq protagonistes, vivant avec un handicap éditions Érès, 176 pages, physique, livrent, dans 20 euros. Aujourd’hui, l’autisme reste encore pour beaucoup une question mystérieuse, à laquelle personne n’a de réponses exactes. Plutôt de relancer le débat théorique, cet ouvrage propose de découvrir l’autisme concrètement à travers plusieurs nouvelles, certaines écrites par des personnes elles-mêmes autistes. « Familles, médecins, associations : tout le monde s’exprime sur l’autisme, souvent avec pertinence et ignorance, parfois avec compassion. Mais les personnes autistes elles-mêmes, qu’éprouvent-elles ? Que savons-nous de leurs sentiments, leurs sensations, leurs plaisirs et leurs peurs ? Certes, la recherche nous en apprend chaque jour davantage, mais l’autisme reste mystérieux et la personne avec autisme, tout à son monde intérieur, demeure encore énigmatique aux yeux des autres. Oser imaginer l’autisme, le décrire intimement, le mettre en scène de manière romanesque contribue aussi à mieux le comprendre. À travers la fiction ou le récit, des cinéastes et des écrivains, dont certains ont des syndromes autistiques, affirment dans ce recueil leur façon de vivre et de voir le monde. Cet ouvrage a bénéficié du soutien de la Fondation Orange. L’ensemble des droits d’auteur est reversé au profit d’associations agissant dans le domaine de l’autisme ». Nouvelles inédites de Geneviève Brisac, Fanny Chiarello, Kéthévane Davrichewy, Nathalie Kuperman, Christian Oster, Emmanuelle Richard, Alain Sevestre. Textes de Nic Balthazar, Judy et Sean Barron, Temple Grandin, Philippe Grimbert, Mark Haddon, Hugo Horiot, Sylvaine Jaoui, Kochka, Calogero et Marc Lavoine, Élisabeth Motsch, Kamran Nazeer, Josef Schovanec, Francisco X. Stork, Daniel Tammet, Donna Williams. « Des mots plein les yeux - Regards d’écrivains et de cinéastes sur l’autisme», éditions Cherche midi, 136 pages, 22 euros. Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 57 annonces - rencontres Annonces Femmes SALIHA 32 ans – ID 21259 : Je suis une jeune femme sensible à l’allure agréable. Je suis douce, aimable et souriante ! J’aime lire, écrire, je fais de la poterie et la peinture sur soie ! J’ai des rondeurs, brune aux cheveux mi- longs. Je recherche un homme de 35 ans à 44 ans, valide ou ayant un léger handicap, non-fumeur, enfants bienvenus !Je souhaiterai rencontrer un homme qui recherche une relation sérieuse et constructive. Je souhaite rencontrer une personne de Rhône –alpes. MARIE-ANITA 36 ans – ID 21194 : Jolie métisse de 160cm, de corpulence moyenne, Marie-Anita vit à l’ILE MAURICE et c’est par l’intermédiaire de sa famille en France qu’elle s’est inscrite. Employée dans une usine, sa fille de 11ans à charge, elle est à la recherche de son futur compagnon VOUS 30/60ans, gentil, sérieux, franc, honnête, votre situation professionnelle et familiale est sans importance, léger handicap accepté. 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Prenez contact par téléphone ou écrivez lui ! GERARD 52 ans – ID 21217 : Châtain aux yeux verts, 176cm, de corpulence moyenne, Gérard prend autant de plaisir à donner qu’à recevoir ! Agriculteur, c’est un homme de la nature, des grands espaces qui pratique la natation, aime les sorties restaurant et autres... Beaucoup de temps passé à son activité, il apprécie d’autant son temps loisir et espère le partager avec VOUS JF 38/48ans, honnête, fidèle, mince, svelte, aimant la campagne, la nature, votre situation professionnelle et familiale est sans importance, valide ou non valide (sauf fauteuil et handicap mental). Gérard espère rencontrer sa future compagne, ses goûts sont simples, sa démarche sincère et sérieuse et son envie de faire plaisir à l’autre évidente. Alors, découvrez-le par téléphone, par courrier. PREFERENCE REGION NORD-OUEST ou dé localisable. 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Vous pouvez recevoir des emails dès qu’un nouveau membre s’inscrit à HANDICLUB Vous pouvez contacter Anne-Marie ou Rayan pour vous aider lors de votre inscription et par la suite vous accompagner dans votre recherche Handirect Service PA 5, rue de la Claire - 69009 Lyon Nom Pour les annonces commerciales contacter le 04 37 64 16 52 Prix : 3€ la ligne de 30 caractères ou espaces • Chèque à l’ordre de Handirect (Ajouter 5€ en cas de domiciliation au journal) SEUL(e) CET ETE ? Amour – Amitiés – Projet associatif Ecrire à HANDICLUB BP90068 – 84703- SORGUES CEDEX Sur notre site : www.handiclub.org Pour communiquer directement avec Anne-Marie TEL 04 90 39 02 84 lundi au vendredi de 14h à 18h Email : [email protected] Prénom Adresse CP Téléphone /m obile 58 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 www.facebook.com/annemarie. arzalier.1 www.facebook.com/hcb84 https://twitter.com/HANDICLUBAssoc Bon : Anniversaire horoscope Mai-Juin 2015 Par Anne Vilano Taureau (21 avril – 20 mai) Profitez de la première quinzaine de mai et de la seconde de juin pour faire de bonnes affaires ou pour signer un contrat. Entre les deux, la prudence s’impose car rien n’est transparent. Cœur : En couple, mai est tendre et complice, cœurs libres vous êtes sensible à une rencontre. Pour tous, juin est familial et chaleureux, en famille, vous faites des projets. Vitalité : Plutôt bonne dans l’ensemble. En mai, évitez de trop grignoter entre les repas. En juin, aérez-vous davantage pour mieux éliminer. Gémeaux (21 mai- 20 juin) Mercure rétrograde dans votre signe, ces deux mois imposent une réelle prudence dans vos affaires. Mieux vaut tout vérifier et si possible, éviter un engagement jusqu’au 25 juin. Au travail, ne vous éloignez pas des sentiers battus. Cœur : Mai invite à la douceur, en couple restez proche de vos désirs mutuels malgré un petit refroidissement (15/5). En juin, vous retrouvez votre enthousiasme et vos habitudes amoureuses. En solo, un regard vous surprend. Vitalité : En mai, gare aux courants d’air ou à un petit coup de mou. Juin est meilleur. Bélier (21 mars-20 avril) Cancer (21 juin-22 juillet) Lion (23 juillet-22 août) Vierge (23 août-22 septembre) Balance (23 septembre - 22 octobre) Mai renforce vos échanges, vous nouez de nouveaux contacts dont certains solides et d’autres, très superficiels. En juin, faites un tri sélectif pour partir sur de bonnes bases. Limitez les déplacements chronophages entre le 20 mai et le 15 juin. Cœur : La famille prend de l’importance en mai, à vous les grands week-ends chaleureux ! Juin fait la part belle aux amoureux. En solo, une rencontre pourrait changer la donne (6-10/6). Vitalité : Bonne dans l’ensemble, Mars (l’énergie) en signe ami jusqu’au 24/6 relance votre forme. Ensuite, surveillez votre système digestif, n’abusez de rien. Restez attentif à ce qui se joue en mai et en juin, sans rien précipiter pour autant. Les délais imposés ou les ralentissements sont sans doute une chance à saisir pour examiner un dossier en profondeur. La patience reste votre alliée. Cœur : Vénus, la douce traverse votre signe du 7/5 au 4/6, ouvrant de tendres perspectives aux amoureux. En solo, la passion vous guette (22-26/5), votre petit cœur fait boum ! Pour tous, juin est agréable et léger. Vitalité : Moyenne car vous avez besoin de récupérer. Profitez des longs week-ends pour recharger vos batteries. Dans l’ensemble, ces deux mois favorisent vos démarches et vos contacts. Petit bémol, évitez de courir plusieurs lièvres à la fois, cela pourrait finir par se voir. Du 20/5 au 15/6, évitez de mélanger les affaires et l’amitié. Cœur : Mai vous laisse un peu en attente, en solo voyez plutôt vos proches. En juin, Vénus (l’amour) rejoint votre signe, vous retrouvez votre superbe. En solo, une rencontre vous bluffe (10 et 28/6-3/7). Vitalité : Bonne après le 18/5, Mars (l’énergie) dynamise vos projets, vous avez envie de bouger, et de faire davantage de sport. Ambiance stressante au travail, Mercure votre planète sème la pagaille dans votre ordre soigneusement établi. Ne vous laissez pas influencer par le bluffeur de service et exigez des garanties solides de ce que l’on vous avance. Sauf urgence, mieux vaut éviter tout engagement avant la fin juin. Cœur : En mai, Vénus (l’amour) veille sur votre vie sentimentale, et sur une amitié qui se fait plus tendre. Juin encourage à cultiver la discrétion. Vitalité : Mai invite à calmer le jeu, à vous détendre au maximum. Juin est meilleur, à condition de vous aérer plus souvent. En mai et en juin, Mercure vous donne la bougeotte ! Votre curiosité est le fer de lance de vos bons résultats. Entre le 19/5 et le 15/6, restez attentif, et ne vous contentez pas des apparences. Posez les bonnes questions pour dénicher les bonnes réponses. Cœur : Vous avez besoin de changement et d’ajouter un brin d’exotisme à la routine amoureuse. Mais votre partenaire n’est peut-être pas dans une période réceptive. Soyez patient. En solo, l’amour et les voyages s’accordent pour des pauses éphémères et sensuelles. Vitalité : Bonne, vous retrouvez votre forme. Scorpion (23 octobre-22 novembre) Sagittaire (23 novembre-21 décembre) Capricorne (22 décembre-20 janvier) Verseau (20 janvier-18 février) Poissons (19 février- 20 mars) Mai invite à rester prudent financièrement, à ne pas faire de dépense inutile. En affaires comme au travail, ne prenez pas de risque, assurez plutôt vos arrières. Votre ciel s’éclaircit après le 21 juin, l’arrivée de l’été relance un projet d’envergure. Cœur : Mai est agréable, en couple vous profitez de moments complices et tendres. En solo, acceptez une invitation, changez d’air et de tribu ! Fin juin, c’est au travail que vous pourriez rencontrer la perle rare. Vitalité : Votre dynamisme s’affiche naturellement, à entretenir avec une bonne qualité de sommeil.. Jupiter (la chance) veille sur vos petites affaires, à condition de ne pas trop tirer le diable par la queue. En affaires, ne soyez pas trop gourmand, ajustez vos prétentions à la réalité. Une certaine hauteur de vue s’impose. Cœur : Vous avez tendance à dire une chose et à en faire une autre, ce qui ne passe pas avec votre chéri(e). Fin juin, on pourrait vous demander des comptes. En solo, difficile de vous décider ou de faire un choix en mai. Juin est plus évident pour prendre une décision. Vitalité : Moyenne, surveillez vos bronches et allégez vos diners. En mai, une bonne organisation reste la pièce maitresse de votre réussite. Evitez de prendre trop d’options en même temps et gardez une certaine disponibilité pour traiter l’urgence. La seconde quinzaine de juin relance votre rythme et vos affaires. Cœur : Vénus (l’amour) favorise un mois de mai agréable et romantique. En couple, l’audace vous va bien. Célibataires, vous n’êtes pas au bout de vos surprises, vivez l’instant présent. Juin est sensuel et léger. Vitalité : Préservez un peu de temps pour vous, vous avez besoin de vous ressourcer, de vous détendre entre amis. Mercure favorise votre image et vos projets pendant ces deux mois. Avec la seule réserve de ne pas faire de faux pas entre le 20 mai et le 15 juin, période étrange et excessive. Evitez une gaffe ou un commentaire inadapté. La seconde quinzaine de juin met vos idées en valeur, vous êtes très demandé. Cœur : Mars, le désir, favorise votre vie amoureuse. Célibataires, une relation démarre doucement en mai et s’accélère en juin. En couple, échappez-vous aussi souvent que possible et renouez avec la spontanéité. Vitalité : Bonne, vous êtes en forme. Indépendants, soyez ultra vigilants jusqu’au 20/6, ne lâchez pas la proie pour l’ombre. En mai, dans l’ensemble restez sur une note sérieuse et travaillez régulièrement sur vos projets pour obtenir des résultats en juin. Cœur : Une question familiale ou immobilière exige de prendre des précautions, trop de légèreté se paie cash après le 20/6. En amour, les couples sont au diapason en mai, tandis que les solos sont courtisés. Juin vous rapproche de votre petite tribu, on a besoin de votre présence. Vitalité : Moyenne, vous frôlez l’overdose de stress en mai. Vous reprenez des couleurs avec l’arrivée de l’été. Handirect : 5, rue de la Claire - 69009 LYON • tél. : 04 37 64 16 52 • fax : 04 37 64 16 53 • www.handirect.fr • Email : [email protected] • Bulletin d’abonnement ci-dessous Directeur de publication : Jean-Marc Maillet-Contoz • Reporter rédactrice : Caroline Madeuf • Avec l’aimable participation de Véronique Barreau, Anne Vilano, Mélanie Paulhe, Petit Futé, Signes et sens, Talentéo, Antoine M., Sport et citoyenneté, Stéphane Forgeron, Jean-Christophe Verro, Hélène Morisseau, Didier Constant • Conception graphique et mise en page : Vykintas Characiejus • Crédit photo couverture : © jasckal - Fotolia • Publicité : Jean-Marc Maillet-Contoz • Promotion : Jean-Marc Maillet-Contoz • N° ISSN : 1285-395X • Edité par Anima Eurl de Presse au capital de 30 489,80 euros • Siège Social : 5, rue de la Claire - 69009 LYON • 69 Lyon RCS Lyon Siret 413595117 • Email : [email protected] • Dépôt légal à parution • Reproduction d’articles ou photos soumises à autorisation. Impression Rotimpres. Recevez chez vous Bulletin d’abonnement à retourner à Handirect - Service abonnement 5 rue de la Claire - 69009 Lyon • Dossiers et enquêtes • Insertion professionnelle et scolaire • Vos droits au quotidien • Les avancées dans le domaine de la santé • Loisirs et tourisme adapté • L’actualité du handicap physique sensoriel ou mental • Bien-être, culture, femmes et handicap… OUI, je m’abonne à Handirect aux conditions suivantes : 6 numéros (1 an) au prix de 31 € au lieu de 36 € (prix des 6 n°) 12 numéros (2 ans) au prix de 58 € au lieu de 72 € (prix des 12 n°) OUI, je veux un abonnement CD MP3 (réservé aux personnes aveugles) Nom ............................................................... Prénom .......................................................................... Adresse ................................................................................................................................................. C.P. ................................................................. Ville ................................................................................ Téléphone ...................................................... E-mail :............................................................................ Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 59 Sondage urinaire intermittent Echantillons gratuits 1 Découvrez le set de sondage urinaire SpeediCath Compact Set Conçu pour faciliter le sondage au quotidien 2, il est composé d’une sonde compacte et d’une poche directement préconnectée à celle-ci. Ainsi, SpeediCath Compact Set vous propose une solution de sondage complète, et ceci en toute simplicité. 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SpeediCath® Compact Set a reçu, en 2013, le prix international “reddot design award” pour sa conception innovante. 2. Enquête internationale menée auprès d’utilisateurs et de professionnels de santé afin d’évaluer leur satisfaction concernant l’utilisation de SpeediCath Compact Set - Avril 2013. N = 595 hommes pratiquant l’autosondage. 85% trouvent SpeediCath Compact Set facile à utiliser. 3. Sonde et poche préconnectée dans un format compact. www.coloplast.fr/sondes Le logo Coloplast est une marque enregistrée par Coloplast A/S, DK - 3050 Humlebaek. © Tous droits réservés aux Laboratoires Coloplast 312 328 362 RCS Bobigny - Avril 2015 Handirectemploi N° 23 • Mai / Juin • Supplément gratuit au N° 155, ne peut être vendu séparément • www.handirect.fr Pour trouver un emploi cet été, persistez et signez 5 Pass pour l’emploi : Retour sur une 7 édition réussie p.7 Témoignage : Eva Paul, juriste au sein de SNCF p. 8 Recherche d’emploi : Les 7 erreurs à ne pas commettre p . 10Fluvia fait rimer insertion et hôtellerie-restauration p. e Édito Un emploi pour l’été ! Jean-Marc Maillet-Contoz Directeur de la publication B eaucoup d’entre vous vivent une époque difficile, stressés par l’absence ou la chute de vos revenus à cause du chômage ou d’un travail précaire. L’été arrive à grand pas mais il n’est pas pour vous synonyme de vacances. Ce sont deux mois de plus qu’il va falloir traverser avec l’inquiétude et les frustrations que l’absence d’activité professionnelle génère. Je crois qu’il ne faut rien lâcher au cours des mois d’été et continuer tant bien que mal votre quête d’un emploi. Comme vous pouvez le constater sur ce supplément emploi, de nombreuses sociétés recrutent, et elles ne s’arrêtent pas l’été. Au contraire, ces mois sont souvent propices aux actions qui demandent un peu de temps, et à une prise de contact avec les candidats plus chaleureuse, car dans beaucoup d’entreprises la pres- sion diminue. Beaucoup de personnes travaillent, car, au plus, certaines d’entre elles prennent deux ou trois semaines de congés mais pas deux mois. Toute la société est plus zen, la circulation moins dense et les esprits plus ouverts. Vous avez toutes vos chances même en été, alors faîtes de cette période une opportunité que vous ne serez que quelques uns à saisir. Handirect à créé un site sur lequel vous pouvez aussi tenter votre chance en laissant un CV ou en scrutant les offres d’emploi qui sont en lignes. Faîtes-le, mettez toutes les chances de votre coté, ne laissez pas échapper la moindre occasion de trouver le travail qui vous convient même si c’est pénible et usant. Le jeu en vaut la chandelle et si vous ne le faîtes pas, personne ne le fera à votre place. Vous êtes le meilleur atout de votre réussite, gardez cela à l’esprit. Sommaire 4 5 8 10 14 18 En Bref Actualité Vie d’entreprise Entreprise adaptée Tribune emploi Infos études Handirect Emploi : 5, rue de la Claire - 69009 LYON •tél. : 04 37 64 16 52 fax : 04 37 64 16 53 • www.handirect.fr • Email : [email protected] Directeur de Publication : Jean-Marc Maillet-Contoz • Rédactrice reporter : Caroline Madeuf • Photo de la couverture : © Photographee.eu - Fotolia • Conception graphique et mise en page : Vykintas Characiejus • Publicité : Jean-Marc Maillet-Contoz • Promotion : Jean-Marc Maillet-Contoz • N° ISSN : 1285-395X • Edité par Anima Sarl de Presse au capital de 30489,80 € • Siège Social : 5, rue de la Claire - 69009 LYON • 69 Lyon RCS Lyon Siret 413595117 • Email : [email protected] • Dépôt légal à parution • Reproduction d’articles ou photos soumise à autorisation • ISSN : 1969-2226 SUPPLÉMENT GRATUIT Handirect emploi Mai / Juin 2014 n° 19 III En bref L’ADAPT lance la saison 2 de « La Tête de l’emploi » « L a Tête de l’emploi », programme court lancé par L’ADAPT et France 3 pour sensibiliser le public au thème de l’emploi des personnes handicapées, est de retour sur les écrans. Cette émission réalisée par L’ADAPT en partenariat avec le Crédit Agricole, présente des témoignages de personnes en situation de handicap qui racontent leur travail au quotidien. Objectif : faire changer le regard sur le handicap. L’aventure, commencée en juillet 2013, se poursuit ainsi avec la diffusion de la saison 2 de la série chaque samedi soir à 19h25 sur France 3, juste après le journal régional. La première saison de « La Tête de l’emploi » avait été diffusée en septembre et octobre 2014 à 19h25 sur le réseau régional de France 3. Avec émotion mais jamais avec pathos, « La Tête de l’emploi » saison 2 propose de nouveaux portraits de salariés en situation de handicap en immersion sur leur lieu d’activité. Avec ce rendezvous, L’ADAPT, le Crédit Agricole et France 3 Nord Ouest ont souhaité aller au-delà des idées reçues et montrer les compétences des personnes en situation de handicap dans le milieu professionnel. Réalisateur Gérard Uginet. Coproduction L’ADAPT/France 3 Nord Ouest. Vous pouvez retrouver les épisodes de la saison 1 sur Youtube. Recherche d’emploi : Pôle emploi lance des formations vidéo en ligne A lors qu’internet est aujourd’hui devenu un outil incontournable de la recherche d’emploi, Pôle emploi lance des modules de formation vidéo en ligne (MOOC) afin d’aider les candidats à définir leur projet professionnel et perfectionner leurs méthodes de recherche. Quatre cours en ligne sont déjà proposés sur le site www.pole-emploi. org: « Construire son projet professionnel », « Organiser sa recherche d’emploi, trouver et sélectionner les offres », « Rédiger son CV et sa lettre de candidature », « Réussir l’entretien d’embauche et relancer l’employeur ». À noter que ces modules de formation sont gratuits et ouverts à tous. Seule une inscription rapide est nécessaire. IV Handirect emploi Mai / Juin 2015 n° 23 L’emploi, j’y crois : Pôle emploi vu de l’autre côté L aurence Boulieu est conseillère à Pôle emploi. Elle a décidé de postuler au sein de cet organisme après avoir alterné des périodes d’activité et et de chômage se sent aujourd’hui épanouie dans son travail. Elle raconte ici son parcours et son quotidien. « Ce livre retrace mon parcours, les étapes qui m’ont conduite vers le métier passionnant de conseillère à l’emploi. Malgré une image de Pôle emploi dégradée dans l’opinion, des relations parfois difficiles avec les demandeurs d’emploi et… un salaire très modeste, je ne regrette pas mon choix. Dans ce livre, je parle de mon métier, je donne des conseils et je propose des solutions nouvelles pour essayer de réduire le chômage, je donne des astuces pour mieux se préparer aux entretiens d’embauche et mieux élaborer les outils de recherche d’emploi. Si l’on ne devait retenir qu’une seule idée de ce livre, ce serait le proverbe « Mieux vaut prévenir que guérir ». Éditions Michalon, 190 pages, 15 euros. Open Forum ESSEC-Hanploi.com : mardi 19 mai 2015 L a 6e édition du Forum ESSEC-Hanploi. com, forum pour l’emploi et la formation des personnes en situation de handicap, aura lieu le 19 mai 2015, de 11h à 18h, dans les locaux de l’ESSEC au CNIT à Paris La Défense. Au programme : Rencontres et entretiens avec les recruteurs en faveur de l’intégration de personnes en situation de handicap sur l’espace « Emploi ». Échanges avec les professionnels de l’emploi et du handicap au sein des espaces « Formation et métiers » et « Conseil Personnalisé et Handicap ». Table ronde « Recherche d’emploi et Handicap » de 15h à 16h. Vous avez un niveau Bac à Bac+5 et vous recherchez un emploi, un stage ou une formation en alternance ? Inscrivez-vous dès maintenant sur www.openforum.fr pour participer à la 6e édition de l’Open Forum ESSEC-Hanploi. com et rencontrer les entreprises qui recrutent ! Inscriptions et informations sur www.openforum.fr Vous avez des questions ? Contactez l’équipe organisatrice de l’Open Forum ESSEC-Hanploi.com : [email protected] – 01 44 52 40 69. • • • Actualité Succès du 7e Forum Pass FORUM EMPLOI & HANDICAP pour l’emploi 19 MARS 2015 - PARVIS DE L A DÉFENSE C’est le 19 mars dernier, qu’a eu lieu, sur le parvis de La Défense et pour la 7ème année consécutive, le Forum Pass Pour l'Emploi, organisé par Société Générale. Au total, 2200 personnes en situation de handicap sont venues à la rencontre des représentants de 42 entreprises qui recrutent. C’est donc une nouvelle réussite pour ce forum de recrutement, qui est également devenu peu à peu un lieu de dialogue et de débat sur des thèmes tels que : « Le handicap et l'emploi », « Les 10 ans de la loi handicap de 2005 » ou encore « L'entreprise handi-comInscrivez-vous et postulez sur pétente ». www.passpourlemploi.fr Société Générale, employeur responsable, organise le Pass Pour l'Emploi (PPE) depuis 2009, en partenariat avec l'ADAPT (Association pour l'insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées) dans le but de favoriser l'employabilité des personnes en situation de handicap. Si certaines offres d'emploi étaient disponibles sur le site de Pass Pour l'Emploi en amont de l'événement, les personnes en situation de handicap pouvaient également rencontrer sur place les recruteurs des entreprises parSociété Générale. 552 120 222 RCS Paris – Réf. (A) 700400 – Studio Société Générale – 02/2015 –© GraphicObsession tenaires de tous les secteurs, telles qu'Accenture, EDF, Generali, LCL, ou Modis. Les visiteurs ont également pu bénéficier des conseils de coachs volontaires, collaborateurs de Société Générale, pour postuler et préparer les entretiens (ateliers d'aide à la rédaction de CV, de simulation d'entretien…).Et nouveauté de cette édition, un showroom d'innovations physiques et digitales facilitant le quotidien professionnel et des personnes en situation de handicap dans un espace « Lab » dédié. « Cette nouvelle édition a permis une fois de plus de créer une passerelle entre les entreprises cherchant des collaborateurs compétents, et des visiteurs désireux de valoriser leurs compétences avant toute chose, a déclaré Sandrine Dhellemmes, directrice Inclusion et Mission Handicap de Société Générale. Pass Pour l'Emploi traduit aussi une volonté commune des participants d'être des acteurs exemplaires et innovants, désireux de faire bouger les lignes et de changer les regards. » Tout au long de la journée, les différents acteurs du monde du handicap, des entreprises, des représentants du monde associatif et politique mais aussi des entrepreneurs et des collaborateurs en situation de handicap ont participé aux riches et nombreux échanges sur la capacité et la responsabilité de l'entreprise à être inclusive, actrice de sa diversité et capable de capitaliser sur l'ensemble des différences qui la composent. Créée en 2007, la Mission Handicap a pour objectifs de recruter, former et intégrer des personnes en situation de handicap, d'accompagner le maintien dans l'emploi des collaborateurs, de sensibiliser l'ensemble de l'entreprise et de promouvoir le secteur adapté et protégé. Découvrez le blog de la Mission Handicap Société Générale : www.tousuniques.fr Nous voulons O S O N S L’ E N T R E P R I S E HANDI-COMPÉTENTE Agenda Journée recrutement handicap de l’Industrie pharmaceutique Mardi 5 mai 2015, l’association HandiEM (Handicap Entreprises du Médicament), Job in Live et Missionhandicap.com organisent à Paris une journée de recrutement « Stage, alternance et Handicap en Île-de-France » dédiée aux métiers de l’Industrie pharmaceutique. Au programme : entretiens de recrutements, et coaching collectif et individuel. Inscriptions sur : www.missionhandicap.com/handiEM Association paritaire, HandiEM a été créée en 2010 comme relai opérationnel de l'accord de branche en faveur de l'emploi des personnes en situation de handicap, signé entre les partenaires sociaux et les entreprises du médicament. Expérience unique en France dans le secteur industriel privé, HandiEM porte cette mobilisation. En partenariat avec REUSSIR avec un HANDICAP e_PPE2015_210x297.indd 1 Partenaire media 16/02/15 18:13 De nombreux postes à pourvoir : [email protected] faire la différence, et vous ? Actualité 146 candidats, 22 entreprises et 660 entretiens au Forum Exéco ©Patrick Avavian La 18e édition du Forum Exéco, forum de l’emploi dédié aux personnes en situation de handicap, qui s’est tenue le 31 mars dernier à Grenoble a rencontré un grand succès. Cet événement a en effet permis la rencontre, à travers 660 entretiens, de 146 candidats bénéficiaires de la RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) avec les représen- tants de 22 grandes entreprises nationales, proposant au total près de 8o postes à pourvoir. Pour garantir la réussite du forum, Exéco avait comme lors des éditions précédentes, préqualifié les candidats participants, en fonction de leur profil et des prérequis des entreprises. Ces dernières ont ainsi eu la possibilité de rencontrer un grand nombre de candidats qualifiés et ayant les compétences recherchées pour les postes proposés. L’intérêt étant aussi de rentabiliser le temps des candidats et entreprises, et leur venue sur le forum. « Un des freins au recrutement de per- sonnes en situation de handicap réside dans les stéréotypes et les préjugés qu’ont les managers à l’égard des candidats en situation de handicap. Le stéréotype négatif existant biaise l’évaluation des candidatures et rend plus difficile la mise en avant des compétences, souligne Laurence Bayle, consultante Exéco. Des études en psychologie et sociologie, montrent que les stéréotypes ne sont pas immuables et peuvent devenir positifs, et que c’est notamment grâce à la rencontre avec des personnes handicapées dans le cadre professionnel que le stéréotype peut être modifié, permettant ainsi de faciliter l’objectivité dans l’analyse des candidatures, pour que celle-ci reste centrée sur les compétences ». Notre forum permet de rendre plus positifs les stéréotypes existants vis-à-vis des personnes en situation de handicap en favorisant la rencontre. C’est pour cette raison que nous incitons les chargés de recrutement ou CMH à venir accompagnés de managers. La sensibilisation et la formation sont également des éléments essentiels à la réduction des stéréotypes. Les entreprises ont compris cela et moblilisent Exéco pour sensibiliser des publics plus septiques : comités de direction, partenaires sociaux, managers, collaborateurs… ». Plus d’infos sur Exéco: http://execo-france.fr Le Top 10 des questions d’entretien d’embauche les plus difficiles et inattendues © Aurelio- Fotolia.com réseau communautaire pour l’emploi et la carrière, a réalisé, à partir des témoignages de ses membres, un « Top 10 des questions d’entretien d’embauche les plus difficiles et inattendues » (édition France 2015). En résumé : Pour s’y préparer, il vaut mieux être préparé à tout… 1 « Vous avez 10 minutes pour choisir deux images (parmi une cinquantaine) pour vous décrire » - demandée pour un poste de Digital Marketing Assistant chez L’Oréal. 2 Lors d’un entretien d’embauche, les recruteurs commencent en général par poser des questions classiques, de type « Présentez-vous. », « Quelles sont vos compétences pour le poste visé ? », « Citez deux de vos qualités et défauts. »… Mais les candidats doivent également s’attendre – et se préparer – à des questions beaucoup plus imprévisibles, destinées à tester leurs aptitudes mais aussi leur sang froid en toutes circonstances. Glassdoor, VI Handirect emploi Mai / Juin 2015 n° 23 « Comment construiriez-vous une Tour Eiffel ? » - demandée pour un poste de Consultant Junior chez Capgemini Consulting (Paris). 3 « Combien de temps faudrait-il pour laver toutes les fenêtres de Paris ? » - demandée pour un poste de Stagiaire chez Simon-Kucher & Partners (Paris). 4 « Vous avez deux récipients non-gradués, de contenances respectives de 3 litres et 5 litres. Comment feriez-vous pour mesurer 4 litres d’un liquide ? » – demandée pour un poste de Consultant Junior chez Solucom (Paris). 5 « T’es prêt à changer ta vie ? Tu as un but dans la vie ? » - demandée pour un poste d’Indépendant chez ACN (Rennes). 6 « À quel point aimez-vous danser ? Êtes-vous gêné de danser devant d’autres personnes ? » - demandée pour un poste d’Assistant Chef de Produit chez Ubisoft. 7 « Quelle est la chose la plus folle que vous ayez jamais faite ? » - demandée pour un poste de Spécialiste Marketing Terrain chez Red Bull (Paris). 8 « Quel est votre principal regret dans la vie ? » - demandée pour un poste de Directeur de programme chez Grand Circle (Lyon). 9 « Quel est le plus grand dénominateur commun de 14 et 49 ? » - demandée pour un poste d’Ingénieur Développement Logiciel chez Amadeus (Nice). 10 « Qu’est-ce que vous ne supportez pas chez un collègue ? » - demandée pour un poste de Développeur Logiciel Senior chez Sagemcom. Témoignage SNCF: « J’ai pu parler ouvertement de mon handicap » Eva Paul, 34 ans, est juriste au sein de SNCF depuis le 1er mars 2014. Elle nous raconte son parcours et ses impressions. Michel Mombet, manager de la délégation juridique territoriale SNCF Méditerranée (PACA+ Languedoc-Roussillon) Eva Paul et son manager Michel Mombet. S on parcours professionnel. Après avoir obtenu un master 2 de droit médical et pharmaceutique, j’ai travaillé comme juriste dans un cabinet d’avocat pendant deux ans. Puis j’ai été contrainte d’arrêter en raison d’une complication de varicelle. J’ai fait une rééducation de deux ans. Lorsque j’ai commencé à rechercher un nouvel emploi de juriste aux alentours de Marseille, les choses se sont révélées très difficiles, encore plus du fait de mon handicap. J’entendais souvent que j’étais soit « trop handicapée » soit « trop diplômée ». Ayant un handicap assez important, j’ai alors ciblé davantage les grandes structures, qui, me semblait-il, auraient plus de facilités à mettre en place des aménagements et seraient plus ouvertes à la diversité. Au fil de mes recherches, j’ai noté que SNCF était très active sur ce terrain et qu’elle pouvait offrir une stabilité de l’emploi tout en prenant en compte les besoins d’adaptation liés au handicap. Son recrutement. J’ai adressé une candidature spontanée à la mission handicap SNCF et reçu une réponse quelques mois plus tard. J’ai eu deux entretiens avec mon responsable actuel, Michel Mombet, qui m’a indiqué que mon profil l’intéressait. J’ai évoqué simplement mon handicap et nous avons pu en parler sans problème. On m’a proposé un premier poste au sein du pôle assurance, qui exigeait de nombreux déplacements (ce qui restait possible mais pas idéal), puis un second poste au pôle juridique, qui me correspondait mieux. J’ai réussi les tests d’embauche et j’occupe ce poste aujourd’hui. Ma mission consiste à traiter les dossiers juridiques sur les régions PACA et Languedoc-Roussillon. Son handicap. Je suis infirme moteur cérébrale (IMC). Cela implique que je marche avec des cannes. J’ai également des problèmes de dextérité pour taper sur un clavier d’ordinateur ou manipuler de petits objets (enlever une agrafe…). Il s’agit d’un handicap, mais pas d’une maladie, et celui-ci est stabilisé. L’accompagnement de SNCF. Dès mon recrutement, des responsables de la mission handicap SNCF sont venus à ma rencontre avec des ergonomes, afin d’évaluer quels étaient mes besoins en termes d’aménagements : chaise ergonomique, accès à l’imprimante, cafeteria… Son intégration. Le handicap fait peur et il faut le démystifier. J’en ai parlé ouvertement et tout s’est très bien passé. Au début mes collègues ne savaient pas trop comment se positionner, s’ils devaient m’aider ou non, par exemple pour ouvrir les portes… Je leur ai dit que si j’avais besoin d’aide je leur demanderai, et qu’ils devaient juste me considérer comme une juriste parmi les autres. Maintenant certains oublient même parfois mon handicap, ce que je trouve très positif ! Par ailleurs, mon responsable m’intègre vraiment comme tout le monde. Tout en ayant conscience des difficultés que peut me causer mon handicap, je ne sens pas de regard ou traitement différent de sa part, ce que j’apprécie. Je pense donc qu’on peut intégrer un poste à responsabilité même avec un handicap important, du moment qu’il y a une motivation de la personne et une vraie volonté de la part de l’entreprise. Pour en savoir plus sur les recrutements de SNCF : www.emploi.sncf.com Après avoir rencontré Eva Paul à l’occasion de deux entretiens, et une fois son recrutement effectif, je l’ai présentée aux autres membres de l’équipe juridique, et lui ai trouvé un espace de travail. Elle s’est très bien intégrée. Nous avons une grande confiance en elle et c’est une personne très importante ici. Pour ma part je la vois d’abord comme une juriste compétente et pleine de qualités. Je vois le handicap vraiment en dernier, y compris dans les rapports humains de tous les jours. En plus, elle met une bonne ambiance et arrive tous les matins avec le sourire. J’admire sa force de caractère et je pense qu’elle permet à toute l’équipe de relativiser les petits bobos, c’est donc aussi une expérience enrichissante. Emmanuel Chevallier, correspondant des travailleurs handicapés des directions transverses Mon travail a consisté à accueillir Eva Paul au sein de l’entreprise SNCF et à lui présenter la mission handicap pour l’accompagner au mieux lors de son arrivée. Un aménagement de son poste de travail a été nécessaire afin qu’elle puisse être rapidement opérationnelle sur son poste, puis par la suite, nous avons entrepris de faire des travaux de mise en accessibilité de la cafétéria du site où elle travaille, afin qu’elle soit autonome dans ses déplacements. Dès son arrivée, j’ai rencontré ses managers ainsi que ses collègues afin d’expliquer les aménagements que la mission handicap mettait en place à savoir : Aménagement du poste de travail : logiciel de dictée vocale, écran 22’’, fauteuil ergonomique, fauteuil roulant manuel, bureau et cloisons acoustiques, chariots de transport de documents, repose-pieds, pupitre de bureau, imprimante individuelle, caisson mobile à tiroirs. Travaux de mise en accessibilité de la terrasse de la cafétéria : pose d’une porte automatique et mise en place d’un élévateur électrique. • • Handirect emploi Mai / Juin 2015 n° 23 VII Conseils pratiques Recherche d’emploi : Les 7 erreurs à ne pas commettre Article réalisé par notre partenaire Talentéo.fr, premier blog emploi et handicap de France Pour vous aider à décrocher votre emploi, votre stage ou votre contrat en alternance, notre partenaire Talentéo vous propose un gros plan sur les faux pas qui doivent absolument être évités. La recherche d’emploi est loin d’être un long fleuve tranquille et la moindre erreur de navigation peut vous coûter très cher. Dommage de passer à côté d’un poste à cause d’un détail, non? A vant l’entretien, les barrières sont nombreuses et difficiles à franchir: la moindre erreur sur le fond ou la forme peut vous faire passer à côté d’une opportunité. Prudence est donc plus que jamais mère de sûreté: soyez pointilleux et ne laissez rien au hasard. Le rappel à la loi Plein de bonnes intentions, vous rappelez gentiment au recruteur vos droits en tant que stagiaires ou l’économie que vous pouvez lui faire faire suite à votre RQTH, etc. Pourquoi ça coince? Les recruteurs sont envahis d’informations sur la législation: réforme de la formation, du statut stagiaire, obligations d’emploi… Que le candidat de qui il attend motivation à toute épreuve et dévouement pour l’entreprise se permette de lui rappeler ses obligations a de quoi agacer. Il les connaît déjà et ne vous a pas attendu pour se conformer à la loi. Faîtes-lui confiance et n’intervenez que si la question vous est posée ou si vous vous retrouvez dans une situation qui vous interroge réellement. La faute d’inattention D’habitude, vous relisez 50 fois vos mails de candidature avant de les envoyer. Mais là, emballé par l’opportunité, vous êtes allé un peu vite. Après envoi, vous vous rendez-compte d’une énorme faute d’orthographe. Pourquoi ça coince? On ne le répètera jamais assez, les recruteurs ont horreur des fautes d’orthographe. Que vous envisagiez de postuler pour un poste d’électricien ou de rédacteur, la règle connaît très peu de souplesse et coûte souvent cher au candidat. Votre mail ne peut se passer d’une relecture attentive! Pensez également à vérifier que vous avez mis le bon destinataire sur la lettre de motivation. Même s’il se doute que vous envoyez des candidatures à tours de bras, rien de plus désagréable pour un recruteur que de découvrir le nom d’une entreprise concurrente à la place de la sienne! VIII Handirect emploi Mai / Juin 2015 n° 23 La difficulté pour vous joindre Vous avez fait une erreur sur votre numéro de téléphone ou votre adresse mail dans votre CV ou vous avez fourni une adresse mail que vous consultez très peu. Pourquoi ça coince? Le recruteur est un spécimen toujours pressé qui recherche l’optimisation de son temps dans toutes les actions du quotidien – la preuve: il ne prend que 20 secondes pour lire le CV que vous avez mis des heures à réaliser. Avoir un mail d’erreur suite à un envoi, composer un faux numéro ou encore tenir un entretien téléphonique émaillé de coupures sont des choses qui l’agacent et peuvent vous recaler, surtout si la concurrence est rude. Prenez garde d’avoir complété ces informations correctement. Si vous êtes dans une zone où la communication passe mal, proposezlui un rendez-vous ultérieur dans un lieu où vous êtes sûr de pouvoir bien mener votre entretien. Le retard à l’entretien Euphorique suite à la convocation à votre entretien, vous n’avez pas vraiment pensé à réunir toutes les informations nécessaires relatives à l’itinéraire, vous avez bien repéré la route mais n’avez pas anticipé les imprévus ou vous avez eu une panne de réveil. Bref, quelle qu’en soit la raison, vous êtes en retard à votre entretien d’embauche. Pourquoi ça coince? Parce que, comme les fautes d’orthographe dans le CV, on vous l’a tellement répété que c’est impensable aujourd’hui de voir un candidat arriver en retard, sauf cas de force majeure – nombre de cas réduit chez les recruteurs: catastrophe naturelle ou apocalypse imminente. Pour rattraper les pots cassés, vous pouvez prévenir par téléphone ou par mail et vous excuser. Mais il vaut mieux prévenir que guérir: parez à toute éventualité! Double réveil, marge sur le temps de trajet et repérage en règle de l’itinéraire devraient vous éviter une déconvenue. Le dérapage verbal L’entretien se passe bien, le recruteur est ravi et vous vous sentez comme un poisson dans l’eau. Un peu trop d’ailleurs: une grossièreté vous échappe ou vous vous livrez à quelques confidences durant ce que vous croyez être un « off ». Or, le off n’existe pas en entretien d’embauche. Pourquoi ça coince? Soit parce que le recruteur vous a amené lui-même à gaffer et que vous êtes tombé dans le panneau, soit parce que vous avez dérapé tout seul et que cela peut passer pour du manque de professionnalisme. L’entretien démarre dès votre entrée dans les locaux de l’entreprise et s’arrête à votre sortie. Du début à la fin, restez naturel sans pour autant sortir du cadre professionnel et ne tenez pas de propos qui pourraient vous desservir. Les retours tardifs L’entretien s’est bien passé et le recruteur vous demande de lui faire un retour par mail pour expliquer ce que vous avez compris du poste et comment vous vous voyez dans l’entreprise. Mais il ne vous a pas précisé de deadline et vous avez laissé passer quelques jours. Pourquoi ça coince? Le recruteur attend de vous de la réactivité, une notion qui varie d’un individu à l’autre. L’idée est de mesurer votre motivation pour le poste et plus vous laissez filer les jours, plus vous donnez l’impression que ce poste n’est pas votre priorité. Les souvenirs de l’entretien ont aussi tendance à s’éloigner et à rendre l’exercice difficile. Le juste milieu? Avoir du recul tout en étant réactif. Vous pouvez attendre le lendemain, voire le surlendemain mais dépasser ce délai commence à devenir risqué. Bonus: préparez l’avenir! Même si ce poste est un choix secondaire ou par défaut, continuez d’appliquer ces conseils: qui vous dit que cette entreprise n’aura pas mieux à proposer plus tard? Vous avez tout intérêt à lui laisser un bon souvenir! Veillez donc à postuler et à répondre aux attentes du recruteur dans les règles de l’art. Si vous déclinez l’offre, faites-le poliment en expliquant votre choix et en laissant la porte ouverte à une future opportunité. Conception et réalisation : Lucie, assistante de caisses, malentendante de naissance - 12794 - 0155761111 – Crédit photo : Tristan Paviot. À L’ÉCOUTEAU SO Être à l’écoute des besoins de nos clients ne nous empêche pas, depuis 15 ans, de travaillerÊtre aux pe au quotidien pour recruter, former et améliorer les conditions de travail de nos collaborateurs15 ans, de tra de nos collab handicapés. En 2014, Carrefour signe son 6e accord Mission Handicap. Handicap. G Grâce à la collaboration exemplaire de tous : entreprise, pilotes Mission Mission Hand Handicap et CHSCT, collaborateurs handicapés et valides, partenaires sociaux, nou sociaux, nous faisons tout pour permettre à Lucie d’exercer son métier le plus norm le plus normalement possible. Et ça, ça fait toute la différence ! Entreprise adaptée Fluvia fait rimer insertion et hôtellerie-restauration Laurent Carrère, directeur de l’entreprise Fluvia, nous présente cette structure au concept novateur et prometteur. le personnel de CRIC association ont été réquisitionnés par les autorités pour accueillir et soigner les victimes. Des liens d’amitiés se sont alors créés entre les membres de CRIC association et les institutionnels de l’époque, qui ont décidé un peu plus tard d’utiliser les anciens locaux d’AZF pour construire l’Oncopôle de Toulouse, et quelques années après, l’entreprise adaptée Fluvia ouverte en septembre 2011 par CRIC Association. Quels sont les différents métiers exercés dans l’entreprise adaptée Fluvia ? Sont-ils tous accessibles à des travailleurs handicapés ? L’un de nos objectifs étant de valoriser nos salariés en situation de handicap, ils sont susceptibles – en fonction de leurs compétences – d’occuper chacun des postes nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise, à savoir l’ensemble des métiers de l’hôtellerie-restauration : réceptionniste, femme de chambre ou valet, responsable d’étage, gouvernant, maître d’hôtel, agent de maintenance, cuisinier, chef de rang, plongeur, commis de cuisine, serveur, commercial, assistant de direction, comptable… « Nous avons un rôle de tremplin. Chacun de nos salariés en situation de handicap a vocation à s’insérer durablement dans une entreprise dite ordinaire ». P ouvez-vous nous présenter l’entreprise Fluvia ? Fluvia est une entreprise adaptée vouée à l’insertion professionnelle durable des travailleurs handicapés. Elle est basée à Toulouse. C’est aujourd’hui en France la seule entreprise adaptée qui propose un service d’hôtellerie-restauration. Pour rappel, une entreprise adaptée est une entreprise à but social qui emploie, forme et encadre durablement au minimum 80 % de ses salariés en situation de handicap, notifiés par Pôle Emploi / CAP Emploi. Fluvia emploie actuellement 42 salariés, dont 37 en situation de handicap (soit 80 %). Elle enregistre une croissance à deux chiffres et un taux d’occupation constant de ses 160 chambres, 120 couverts et 8 salles de séminaires (en interne et externe). Située au cœur du Cancéropôle de Toulouse, Fluvia a la particularité d’accueillir une clientèle extrêmement diversifiée : des touristes, des hommes d’affaires, et des personnes travaillant dans les entre- X Handirect emploi Mai / Juin 2015 n° 23 prises voisines (nous avons un réseau composé d’une centaine d’entreprises partenaires); mais aussi des patients et leurs accompagnants, ces derniers pouvant ainsi séjourner à proximité des lieux de soins de leurs proches. Nous disposons également de l’Agré- Êtes-vous susceptibles de recruter de nouveaux salariés dans les mois qui viennent ? Nous sommes en permanence en phase de recrutement. Le but premier d’une entreprise adaptée est de permettre à des personnes en situation de handicap de travailler dans des conditions dites plus favorables, pour ensuite les aider à s’insérer dans une entreprise classique, de façon durable et autonome. Nous avons un rôle de tremplin. Chacun de nos salariés en situation de handicap a donc vocation à quitter Fluvia à un moment un autre, pour rejoindre un emploi dit « ordinaire ». Ce qui signifie qu’à chaque nouvelle insertion en entreprise ordinaire, un nouveau poste s’ouvre aux candidats à l’embauche. Les recrutements peuvent aussi être liés à l’évolution des pathologies des salariés ou aux départs en retraites. « Quel que soit le handicap du candidat, le critère le plus important est son envie de travailler » ment Social et Solidaire, et nous commençons à préparer une demande d’obtention du label Tourisme et Handicap. Comment est né ce projet d’entreprise adaptée ? Fluvia a été créée en 2011 en lien avec CRIC association, centre de rééducation professionnelle toulousain. Suite à l’explosion de l’entreprise AZF, les locaux et QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL D E P U I S 1 5 A N S , L’ É V É N E M E N T D E R É F É R E N C E E N F R A N C E “ HANDICAPS INVISIBLES : n'attendez pas qu'ils se déclarent pour savoir les gérer. ” “ MALADIES CHRONIQUES, handicap : des dispositifs pour vous accompagner. ” vKLESIA vCINOV IT “ Qualité de Vie au Travail : prévenir les RPS et favoriser la PERFORMANCE GLOBALE : retours d'expériences. vSOCOTEC ” “ Comment l’avocat peut-il accompagner l’entreprise dans la gestion de son risque AT/MP. ” vMICHEL LEDOUX & ASSOCIES 3 380 120 9 000 JOURS EXPOSER +33 (0)5 57 54 12 65 EXPOSANTS CONFÉRENCES DEVENIR PARTENAIRE +33 (0)5 57 54 38 26 VISITEURS preventica.com Code TYM86N Entreprise adaptée CRIC association Basée à Toulouse, CRIC association, partenaire au quotidien de l’entreprise adaptée Fluvia, accueille les travailleurs reconnus handicapés par les M.D.P.H. en vue d’une insertion ou réinsertion sociale et professionnelle. En fonction des projets établis, elle propose en ce sens des formations qualifiantes aux personnes handicapées et peut les orienter vers les entreprises adaptées de son réseau. Les travailleurs handicapés accueillis sur notification des MDPH bénéficient d’une pédagogie et d’un accompagnement médico-social personnalisé, assuré par une équipe pluridisciplinaire, avec également une possibilité de logement. Plus d'infos: www.cric.asso.fr Quelles sont les compétences et qualités requises pour rejoindre Fluvia? Quel que soit le handicap du candidat, le critère le plus important est son envie de travailler. S’il a de l’expérience et/ou des diplômes, tant mieux, c’est un bonus. Mais même s’il n’a aucun des deux il peut trouver sa place, d’autant plus que nous proposons des dispositifs de formation et des validations d’acquis des expériences. Les salariés qui le souhaitent ont ainsi la possibilité de préparer un contrat de qualification dans le domaine où ils travaillent ou sur la spécialité qui les intéresse. Diplôme qu’ils pourront ensuite faire valoir quelle que soit leur orientation future, y compris hors d’une entre- prise adaptée, ce qui est donc intéressant en termes d’insertion professionnelle. Nos clients et les entreprises partenaires viennent chez nous avec une demande de résultats, et attendent un service aussi performant que dans tout autre hôtel-restaurant de qualité, ce que nous garantissons grâce à ce système de formation en interne. Beaucoup de nos clients ne se posent d’ailleurs même pas la question de savoir si notre personnel est ou non en situation de handicap, puisqu’ils ne voient pas de différences au niveau des prestations, ce qui est très positif pour mettre fin aux préjugés. Pour nous rejoindre, les candidats peuvent nous adresser leurs demandes par mail à cette adresse : [email protected]. Ils peuvent également obtenir plus d’informations sur notre site : www.fluvia.fr. Vous avez reçu récemment un Sésame de l’accessibilité positive. Pouvez-vous nous en dire plus ? Nous avons effectivement reçu en décembre 2014 le Sésame de l’accessibilité de la catégorie emploi. Les membres du jury ont indiqué que plusieurs points avaient retenu leur attention : Le fait que Fluvia soit la toute première entreprise adaptée spécialisée dans l’hôtellerie-restauration. La valorisation des travailleurs en situation de handicap. Sa croissance à deux chiffres très encourageante. Ses valeurs tournées vers l’économie sociale et solidaire C’est également la qualité du dossier • • • • présenté – réalisé par ma collaboratrice Frédérique Fossier, commerciale au sein de l’entreprise Fluvia – qui a permis de faire la différence. Quels sont vos projets et objectifs pour les mois et années à venir ? Notre premier objectif est de continuer sur notre lancée en continuant à insérer des travailleurs handicapés dans le monde du travail – avec l’ambition d’en voir quelques uns quitter le bateau pour rejoindre des entreprises ordinaires et voler de leurs propres ailes. Nous souhaitons également stabiliser les comptes afin de pouvoir offrir un treizième mois à nos salariés. Sur le plan de nos prestations, nous allons poursuivre notre travail en partenariat avec l’Oncopôle pour continuer à accueillir des patients qui y soignés en hôpital de jour ainsi que leurs accompagnants. Nous réfléchissons par ailleurs à un système de mise à disposition de chambres pour les personnes accompagnantes qui n’ont pas les moyens nécessaires pour financer un séjour le temps de l’hospitalisation de leurs proches. Cela s’inscrit dans notre optique d’économie sociale et solidaire. Nous n’avons pas une vocation marchande, mais plutôt une vocation semi-marchande et semi-solidaire. Sur le moyen-terme, nous commençons également à préparer une demande de labellisation Tourisme et Handicap ? Cela prendra un peu de temps car nous souhaitons obtenir le label sur les quatre familles de handicap et pas seulement deux. Plus d'infos sur Fluvia: www.fluvia.fr • • © juniart - Fotolia.com XII Handirect emploi Mai / Juin 2015 n° 23 TOUS DIFFÉRENTS, TOUS UNIQUES ! 750 COLLABORATEURS PLUS DE EN SITUATION DE HANDICAP * Taux d’emploi au 31/12/14 & un taux d’emploi de 6,15%* Pour nous, seuls les compétences, l’envie et l’état d’esprit font la différence ! Depuis plus de 20 ans, la Société ATAC accompagne tous les talents grâce à son Programme Handicap, tant dans les actions de recrutement que dans la sensibilisation ou le maintien dans l’emploi de ses collaborateurs. [email protected] • www.simplymarket-handicap.fr www.simply-market-carrieres.fr tribune emploi L’échec économique et social de la Loi du 11 février 2005 en matière d’emploi des personnes handicapées La Loi 2005-102 du 11 février 2005 a suscité de grands espoirs tant pour les personnes handicapées que pour les associations au moment de son vote par le Parlement français, il y a déjà dix ans. Or, considérée comme une loi thématique, y compris dans le champ de l’emploi, elle constitue avec le recul une avancée théorique, sans lignes budgétaires dédiées pour sa mise en œuvre, les pouvoirs publics s’enfermant dans des discours d’autosatisfaction à propos d’un texte partiellement appliqué. ’ S attaquer au problème du chômage des personnes handicapées ne peut pas se résumer à une loi, à d’éventuelles sanctions, au respect de quotas, à des aides financières pour les entreprises. En effet, les élus de la Nation ont pris l’habitude de se contenter de voter des lois sans faire d’analyses d’impact au préalable, sans se poser les bonnes questions par rapport à un problème de société et sans s’appuyer sur des travaux de recherche, lesquels donnent bien souvent des clés de compréhension. Ce pro- En revanche, pas un mot sur : (1) la médicalisation du handicap en France, modèle rejeté dans la plupart des pays développés ; (2) l’accès à la formation professionnelle des personnes handicapées en milieu ordinaire quasi inexistante ; (3) l’accompagnement des étudiants handicapés pour qu’ils puissent être à égalité des chances avec leurs camarades non handicapés (rien sur les approches pédagogiques universitaires qui sont plus excluantes qu’inclusives) ; (4) les défaillances chroniques des dispositifs d’insertion professionnelle de cette population ne répondant ni aux besoins du public cible ni aux entreprises ; (5) des dispositifs de formations professionnelles pour personnes handicapées obsolètes, jugés ségrégatifs par les pays scandinaves et anglo-saxons, inadaptés en terme de contenu des programmes par rapport aux besoins de l’économie ; (6) la politique d’assistanat promue par l’État ; (7) le manque de confiance des acteurs économiques envers le potentiel productif de cette population, etc. On fait comme si la mise en place de quotas allait résoudre de facto les problèmes que se posent de nombreux DRH pour recruter des salariés handicapés. Bien souvent, contrairement à une première impression, ils ne sont pas forcément fermés à cette problématique dès lors que des solutions pragmatiques et des démarches professionnelles d’accompagnement leur sont proposées pour répondre à leurs attentes. « On fait comme si la mise en place de quotas allait résoudre de facto les problèmes » blème n’est pas propre au handicap, et la tentation est forte de céder à des lobbies qui ne font qu’aggraver la situation des personnes et des finances publiques. Dans le champ de l’emploi des personnes handicapées, deux décisions importantes ont été prises en 2005 : l’augmentation des pénalités pour les entreprises de plus de 20 salariés ne respectant pas le quota de 6% de salariés handicapés dans leurs effectifs – mais aucun avantage pour celles qui atteignent ce quota –, et l’obligation pour les trois fonctions publiques d’État de respecter ce quota sous peine de pénalités, alors que cette obligation remonte à 1987 pour les entreprises privées. XIV Handirect emploi Mai / Juin 2015 n° 23 Un nouveau concept : le job coach En France, des associations ont inventé récemment le concept de « job coach », lequel consiste à accompagner les personnes handicapées dans leur recherche d’emploi par une séance de coaching dispensée par un bénévole pendant une vingtaine de minutes avant un entretien d’embauche. Ce concept, né en fait dans les pays anglo-saxons il y a près de 20 ans, se réfère à des dispositifs pragmatiques de transition vers l’emploi, à savoir ce que les Anglo-Saxons et Scandinaves appellent des programmes nationaux de Supported Employment (ou emploi accompagné), défini comme étant un procédé d’appui pour les personnes handicapées ou tout autre groupe désavantagé en vue de leur permettre d’obtenir et de garder un emploi rémunéré sur le marché libre du travail. Ces programmes reposent sur une méthodologie structurée divisée en cinq phases : l’analyse de l’employabilité, la recherche d’emploi, l’adaptation réciproque du travailleur et du poste, la formation en situation avec l’aide d’un tuteur, et le suivi à long terme. Le soutien est assuré par des « job coaches » professionnels, mis à disposition des personnes handicapées par des services spécialisés au sein des services publics de l’emploi de ces pays, financés par les pouvoirs publics ou des entreprises soucieuses de recruter des talents. Cette méthodologie a fait ses preuves, y compris avec des personnes dont au premier abord des recruteurs pouvaient estimer que la lourdeur du handicap ne leur permettrait pas de travailler dans une entreprise ordinaire. Les structures d’accompagnement à la française se cantonnent à donner des conseils sur les CV des candidats qu’elles reçoivent. Est-ce que cela vaut le coup d’investir sur une personne handicapée hautement qualifiée plutôt que de la laisser (sur)vivre d’allocations ? La transition vers l’emploi suppose une rationa- tribune emploi lisation du nombre de ces structures d’accompagnement, l’identification de structures susceptibles d’accompagner les personnes en fonction de caractéristiques préalablement définies (ex. les cadres handicapés), le développement de synergies, une coordination et un pilotage entre les acteurs de l’insertion – du reste pas forcément spécifiques au handicap –, afin d’éviter que les personnes en recherche d’un emploi errent de dispositif en dispositif, d’association en association d’insertion, sans réponse adaptée à leurs besoins (ex. pour un ingénieur nucléaire aveugle le seul accompagnement proposé est un suivi psychologique), et associer pleinement les cabinets de recrutement dédiés ou non au handicap. Pour ce faire, il serait nécessaire d’inciter les cabinets de recrutement généralistes spécialisés ou pas dans la diversité à davantage s’impliquer dans le recrutement des personnes handicapées. Le souci de cohérence de l’empilement de dispositifs plus ou moins identifiés et d’une meilleure coordination et coopération inter-institutionnelle et inter-associative, visant à assurer une gestion plus rationnelle et plus efficace des ressources et des locaux, est un autre problème crucial constant depuis une quarantaine d’années pour l’action publique en matière de maladie et de handicap. Il s’agit de fournir des prestations suffisantes à ceux qui en ont effectivement besoin sans affaiblir les incitations au travail et les multiples freins pour les personnes capables d’exercer un emploi. Or, un nombre conséquent de personnes qualifiées ayant des problèmes de santé (ex. maladies chroniques) ou un handicap peuvent et veulent travailler en milieu ordinaire. Toute politique présupposant qu’elles en sont incapables – la Loi continuant d’apprécier un travailleur handicapé en fonction d’un taux d’incapacité et non des possibilités de compenser une situation de handicap – est donc une erreur fondamentale, fabrique des assistés sociaux à vie. Les mesures d’accompagnement doivent inclure une assistance pour l’employé, avant, pendant et après l’obtention d’un poste ainsi qu’un accompagnement destiné à l’employeur. Le Code du Travail a défini en 1957 (IVe République) un travailleur handicapé comme « toute personne dont les possibilités d’obtenir ou de conserver un emploi sont effectivement réduites par suite de l’altération d’une ou plusieurs fonctions physique, sensorielle, mentale ou psychique ». Selon cette définition en vigueur, le handicap demeure un problème médical intrinsèque à la personne et c’est uniquement en raison des altérations de ses fonc- XVI Handirect emploi Mai / Juin 2015 n° 23 tions que ses possibilités de travail sont réduites, en dépit de la Loi de 2005. Ainsi, la définition en droit du travail occulte les facteurs environnementaux du handicap dans une situation de travail, à savoir les dimensions sociales, économiques et physiques de l’environnement qui déterminent le contexte et l’organisation du travail. Sortir de la médicalisation des problèmes du marché du travail, transformer l’handicap en capacité, valoriser les potentialités des personnes handicapées auprès du monde économique et des medias, sont des priorités absolues pour inverser la courbe su chômage de cette population. La société continue de se comporter comme si handicap était synonyme d’incapacité. Son inaptitude à se défaire d’idées reçues limite les possibilités de nombreuses personnes ayant des problèmes de santé ou un handicap de pouvoir travailler et de faire carrière. Ceci dit, deux personnes handicapées avec exactement le même handicap peuvent être très différentes : le handicap est multiforme et sa réalité complexe, chaque personne ayant sa personnalité, une expérience de la vie et des aptitudes développées en fonction d’une multitude de paramètres. Contrairement à une idée répandue, le nombre croissant d’étudiants handicapés dans l’enseignement tertiaire en France, ridiculement bas au regard de nos voisins européens, n’a qu’un impact très relatif en termes d’emploi. Idem pour les personnes handicapées hautement qualifiées avec plusieurs années d’expérience, et ce pour au moins trois raisons : (1) le niveau de diplôme influencerait peu la probabilité d’être recrutée pour une personne handicapée; (2) la quasi absence d’un accompagnement personnalisé rend plus difficile, voire impossible, l’accès à l’emploi, entraînant de fait une surexposition au chômage de longue durée, à l’emploi précaire et à temps partiel, à la pauvreté ; (3) le rôle de plus en plus mineur de l’État pour piloter la « politique de l’emploi des personnes handicapées » ainsi que la multiplicité des conventionnements et partenariats, dont la Cour des Comptes relevait en 2012 qu’après sept ans de fonctionnement de ce dispositif, le pilotage était « défaillant et qu’il peine à assurer le respect du principe d’égalité d’accès au service public de l’emploi » . Depuis, rien n’a changé. Stéphane Forgeron, président du Club des cadres handicapés de L’ADAPT Cour des Comptes (2012). Le pilotage par l’État de la politique d’insertion dans l’emploi des personnes handicapées, Référé n° 62937 du 08/02/2012, rendu public au lendemain du second tour des élections législatives, le 22 juin 2012. 1 Securitas Accueil Des métiers de l’accueil valorisants au cœur de l’entreprise Spécialiste de l’accueil en entreprise depuis plus de 25 ans, Securitas Accueil propose aux entreprises des services d’accueil physique et téléphonique, de courrier, de logistique, d’assistance aux services généraux et de conciergerie. Implantée sur l’ensemble du territoire avec 13 agences, elle emploie près de 850 personnes. D ans le cadre d’un second accord d‘entreprise, Securitas Accueil mène une politique de recrutement dynamique visant à recruter, intégrer et accompagner les salariés en situation de handicap. Une démarche éprouvée qui est valorisée en interne comme auprès de tous les clients de Securitas Accueil. Jérôme Bisiaux, directeur d’agences Securitas Accueil est très enthousiaste quand il s’exprime sur le sujet : Le recrutement de travailleurs handicapés est un sujet auquel nous portons une attention toute particulière, eu égard à nos engagements sociétaux. Différentes actions spécifiques de recrutement nous ont permis d’enrichir notre expérience. Nos critères de recrutement sont basés avant tout sur le savoir-être, le dynamisme, le sérieux et l’esprit de service. Au-delà de l’accueil physique et téléphonique, Securitas Accueil propose d’autres services tels que la gestion du courrier, la logistique, l’assistance aux services généraux et la conciergerie d’entreprise, également accessibles à tout travailleur en situation de handicap. Commet définiriez-vous les missions d’une hôte(sse) d’accueil ? Les hôte(sse)s d’accueil ont pour missions principales de recevoir, informer, faire patienter et orienter chaque visiteur, avec sourire et bienveillance. En effet, en apportant à nos clients un accueil soigné et de qualité, nous participons à la valorisation de l’image de marque de leur entreprise. Quelle est la réaction de vos clients lorsque vous leur parlez d’un futur collaborateur handicapé ? Elle est très positive car nous valorisons auprès d’eux notre démarche et nos actions concrètes. Bien évidemment, notre recrutement est toujours réalisé avant tout en fonction des besoins de nos clients. L’adéquation entre le besoin de notre client, le poste à pourvoir et le candidat est un engagement fort de notre part. Aujourd’hui, nous avons un certain nombre de collaborateurs handicapés en poste, pour certains depuis de nombreuses années. Nos clients sont satisfaits du travail fourni pas ces hôte(sse)s d’accueil. Pour ma part, le handicap ne fait pas de différence, c’est la personne qui fait la différence. À profil équivalent, ce que nous privilégions dans les métiers qui nous occupent, c’est le savoir être. Quels sont vos critères de recrutement ? Les candidats doivent avoir à minima un diplôme niveau bac +2, avec une pratique courante d’au moins une langue étrangère, idéalement l’anglais. En septembre dernier, nous avons recruté et affecté chez un client une collaboratrice malvoyante. Son attitude enthousiaste et souriante lui a valu d’être recrutée. Nous lui avons trouvé un poste dans lequel elle s’épanouit. et satisfait pleinement notre client. Grâce à son expérience dans la relation client et sa maîtrise de la langue anglaise, elle satisfait pleinement notre client. Dans quel contexte les recrutements sont-ils effectués ? Ce sont nos agences qui engagent les démarches de recrutement. Nous pensons que la proximité favorise la communication et implique une fidélisation du collaborateur. Après un premier entretien téléphonique, l’agence Securitas Accueil reçoit le candidat et s’assure de sa motivation. A l’issue de son recrutement, nos équipes d’encadrement restent en contact permanent avec les salariés afin de les accompagner dans leurs missions et leurs formations. Témoignage de Jenny Thai-Soui-Tchong, hôtesse d’accueil Jenny a été recrutée en septembre 2014 par Securitas Accueil pour un poste d’hôtesse d’accueil dans une entreprise industrielle. Comment avez-vous été recrutée ? J’ai répondu à une offre de Pôle emploi pour un remplacement de poste en CDD qui s’est finalement transformé en CDI. Comment s’est déroulé le recrutement ? Dans un premier temps, j’ai eu un entretien téléphonique, puis j’ai rencontré mon futur employeur à l’agence. Après les formalités administratives et la visite médicale, j’ai été formée avant de prendre mon poste et commencer ma mission de remplacement. Quel est votre handicap ? Une déficience visuelle. Il m’arrive régulièrement d’avoir une fatigue au niveau des yeux. J’ai alors besoin de me reposer les yeux quelques instants pour pouvoir continuer, ce que mon employeur a très bien compris et accepte. Comment se passent vos relations avec Securitas Accueil ? C’est très facile de communiquer dans un sens comme dans l’autre avec l’encadrement de l’agence et spécialement le responsable de missions, ce qui est très important pour moi. Handirect emploi Mai / Juin 2015 n° 23 XVII Infos études Travelscope : Préparez sereinement votre séjour d’études à l’étranger Partir étudier à l’étranger n’est jamais simple, mais ça l’est encore moins avec un handicap. C’est pourquoi l’Université de Lyon lance Travelscope, un guide en ligne dédié aux étudiants en situation de handicap qui souhaitent préparer un séjour d’études à l’étranger. Conçu pour être simple et fonctionnel, ce guide virtuel propose aux étudiants de choisir une ville de destination située dans les pays suivants : Brésil, Italie, Japon, ÉtatsUnis, Royaume-Unis, Canada, Irlande (liste amenée à s’agrandir). Les entrées à tiroirs conduisent ainsi l’internaute aux pays, aux villes, puis aux établissements d’enseignement. Pour chaque pays, le guide recense des indications générales permettant de trouver des réponses concrètes à des questions pratiques ou administratives : cadre législatif, aides financières, systèmes de soins et d’assurance, logements accessibles, perception du handicap… Les sous-entrées par ville donnent également des informations sur les modes de déplacement adaptés et les associations ayant pour mission d’aider les personnes en situation de handicap. Enfin, pour chaque ville, sont listés les principaux établissements d’enseignement avec les indications sur l’accessibilité, la reconnaissance du handicap, le logement et la restauration. L’offre de Travelscope devrait progressivement s’élargir pour intégrer d’autres pays, ainsi que des rubriques nouvelles, telles que témoignages, bons plans et retours d’expérience des étudiants. De même, si pour l’heure il concerne uniquement la mobilité sortante, il intégrera prochainement la mobilité entrante, offrant ainsi des ressources à ceux des étudiants étrangers en situation de handicap qui souhaitent s’inscrire à l’Université de Lyon. « Seulement une minorité des étudiants en situation de handicap profitent des opportunités permettant de suivre une formation à l’étranger. Le frein est souvent la difficulté d’obtenir suffisamment d’informations pour préparer finement, depuis la France, son séjour à l’étranger, explique Lucie Dumaz, chargée de mission pour la Mission handicap de l’Université de Lyon. Notre initiative se situe pleinement dans l’esprit de la loi de 2005. Le guide donne des outils afin de favoriser l’égalité des droits et des chances, la participation et l’insertion des personnes handicapées ». En 2013/2014, l’Université de Lyon accueillait 1141 étudiants en situation de handicap dans ses 17 établissements (4 universités et 13 grandes écoles), tous potentiellement concernés par la mobilité. Plus d’infos : http://travelscope.universite-lyon.fr Université de Strasbourg : Une convention novatrice pour faciliter l’accessibilité des étudiants handicapés Améliorer l’accès au logement et aux services de la vie quotidienne des étudiants handicapés inscrits à l’université de Strasbourg : Tel est l’objectif de la convention de partenariat signée le 18 mars dernier entre l’Université de Strasbourg, le CROUS, la MGEL (mutuelle qui gère la sécurité sociale étudiante) et la société d’aide à domicile Vitalliance. À travers cette convention aujourd’hui unique en France, les différents partenaires s’engagent à : adapter le logement géré par le CROUS ou la MGEL aux besoins spécifiques de l’étudiant en situation de handicap ; optimiser son accompagnement dans la vie quotidienne ; financer le logement de l’auxiliaire de • • • XVIII Handirect emploi Mai / Juin 2015 n° 23 vie sociale accompagnant l’étudiant ; fluidifier l’information entre les partenaires pour anticiper et coordonner les demandes. « La volonté commune de ces différents acteurs est de conjuguer des actions favorisant le parcours d’études des étudiants handicapés inscrits à l’Université de Strasbourg, en intégrant les besoins spécifiques, les demandes personnalisées et en complétant les dispositifs existants là où ils sont insuffisants pour répondre à des problématiques particulières, commentent les signataires. Certains étudiants lourdement handicapés ont besoin d’une auxiliaire de vie sociale présente jour et nuit. Pour organiser matériellement cette présence indispensable en résidence universitaire, un • logement attenant ou proche du logement de l’étudiant doit être mis à disposition de l’Auxiliaire de Vie Sociale (AVS) qui accompagne l’étudiant dans les actes de la vie quotidienne. Ce logement représente un surcoût pour les familles. L’Université de Strasbourg et la MGEL se proposent de prendre en charge le coût du logement complémentaire. Une mutualisation des moyens humains et matériels pourrait bien sûr être envisagée dans certaines situations (ex. une tierce personne pour deux étudiants dans la même résidence) ». Karim Filali, étudiant en licence 1 à la faculté des arts en musicologie de l’Université de Strasbourg, en situation de handicap, est le 1er bénéficiaire de cette convention quadripartite (en photo). On n’engage pas à la du client. Origine, âge, sexe, handicap... Chez Carrefour Market, nos 30 000 collaborateurs sont tous différents, tous uniques. Ensemble, ils favorisent chaque jour la dynamique et la performance de notre enseigne. Distributeur D’avenirs www.bouygues-es.com Des horaires aménagés pour que Luc suive son traitement Une imprimante près du bureau de Samia pour lui éviter de se déplacer Un fauteuil électrique pour qu’Agnès monte les escaliers Tell Me The Truffe C’est inCroyable Ce qu’on peut faire quand on sait éCouter. Des lunettes adaptées pour que Karim puisse travailler sur le chantier Vous écouter et réfléchir ensemble est le moyen le plus efficace pour favoriser l’intégration des personnes en situation de handicap au sein de Bouygues Energies & Services. 1ère entreprise de son secteur à s’être engagée sur le handicap, nous formons nos managers et mettons en place des mesures d’accompagnement spécifiques. Professionnels des réseaux d’énergies et numériques, du génie électrique, thermique et mécanique, du facility management et des métiers support, postulez ou posez-nous vos questions en toute confidentialité : [email protected] Nos énergies pour une Vie Meilleure