dossier - Handirect

Transcription

dossier - Handirect
Bien-être p. 52
Pratiquer un sport malgré le handicap
Santé p. 53
L’huile d’olive, un allié contre le cancer
Vie quotidienne p. 10
Cette mode si (f)utile
Gros plan
La médiation animale p.42-46
Dossier p.12 à 41
Tourisme et loisirs,
de la montagne
à la mer !
d’horizon de l’accessibilité touristique en France
• TLeourtourisme
adapté vu depuis la Belgique
• 50 idées de sorties
dans les régions françaises
• Découverte : Entrezaccessibles
dans le monde du caviar
• Voyage à Montréal avec
le Petit Futé
•
Mai / Juin 2015 • BIMESTRIEL NATIONAL • 6,00 € • NUMÉRO 155 • HANDIRECT • 5, rue de la Claire - 69009 LYON • TÉL. : 04 37 64 16 52 • SITE INTERNET : www.handirect.fr
édito
C Tourisme
adapté,
chaque année
un peu mieux
haque année à cette période beaucoup se posent encore la
question du meilleur choix qu’ils pourraient faire pour leurs
vacances d’été. Entres les différentes régions de France, les
pays du sud et les paysages lointains au look de carte postale, ce n’est pas simple. Se pose aussi la question du budget et au
final de ce que votre handicap vous permettra véritablement de faire.
Même si de plus en plus d’offres de tourisme adapté arrivent sur
le marché, chacun peut tester les limites d’une économie touristique
nationale et mondiale qui ne tient presque jamais compte de la
mobilité réduite. Je ne parle même pas du patrimoine antique et des
plages de sable blanc qui s’étendent à perte de vue. La plupart des
sites touristiques et des grandes capitales de ce monde ne proposent
pas le minium requis pour une simple visite en surface. Je vis cela
comme un déni de la diversité humaine. Heureusement, la France
est certainement dans ce domaine l’un des pays les pus avancés au
monde. Les personnes handicapées étrangères qui visitent la France
sont unanimes et admiratives des prestations dont nous pouvons
bénéficier. C’est pourquoi nous avons choisi de ne vous parler
que des territoires Français qui font des efforts significatifs pour
accueillir des touristes handicapés. Que ce soit en montagne, dans
de grandes villes ou sur les bords de mer, vous trouverez certainement une réponse à vos attentes. J’attire toutefois votre attention
sur le fait que vous rencontrez toujours de nombreuses carences et
donc des frustrations car les initiatives sont assez atomisées. Pour
information, le lobby hôtelier est l’un de ceux qui a le plus agi pour
détricoter la loi sur l’accessibilité de 2005. Et il y est parvenu ! Alors
prenons plutôt la vie du bon coté avec ce qu’elle nous offre, car les
bonnes volontés ne sont pas légion, et faisons honneur aux personnes qui s’impliquent. Mon conseil, profitez de tous les instants
de plénitude que les vacances d’été peuvent vous offrir, en famille,
entre amis, en couple, au bord de la piscine, à la terrasse d’un café
ou en pratiquant une activité sportive ou culturelle, c’est plus du
partage que du voyage que naîtrons les émotions de bonheur.
Jean-Marc Maillet-Contoz
sommaire
4 News
6 Actus info
10 Mode
12 Dossier
4
2Médiation animale
4
8Hélène Morisseau
5 0Chroniques britanniques
52 Bien-être
53 Santé
5 4Mélanie
5 6 Antoine M.
57 Bibliothèque
5 8 Petites annonces
5 9 Horoscope
1,1 milliard
d’adolescents et jeunes adultes
sont aujourd’hui exposés à un risque de déficience auditive selon le
dernier rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Elle
estime également que plus de 43 millions de personnes âgées de 12 à
35 souffrent d’ores et déjà d’une perte auditive invalidante.
Pour expliquer ce constat inquiétant, elle met en cause deux grands
facteurs :
l’utilisation dangereuse et abusive de dispositifs audio personnels
par les jeunes (smartphone, lecteur Mp3…) ;
l’exposition fréquent à des niveaux sonores trop élevés lors des activités de loisirs (concertes, bars, boîte de nuit, événements sportifs…).
Des mauvaises habitudes qui peuvent entraîner des dégâts irréversibles, sans que les personnes concernées en aient réellement
conscience : « De plus en plus de jeunes risquent de subir des dommages auditifs, ils doivent être conscients que l’ouïe, quand elle est perdue, ne revient
pas », commente en ce sens le Dr Shelley Chahda, membre de l’OMS.
Elle ajoute que pour éviter les risques, notre exposition quotidienne
au bruit ne doit pas dépasser 85 décibels. Si elle excède 100 décibels,
l’exposition doit être strictement limitée à 15 minutes.
Mieux vaut prévenir que guérir, c’est pourquoi l’OMS délivre
quelques conseils préventifs :
Éviter de passer plus d’une heure par jour avec des écouteurs dans les
oreilles, limiter le volume et faire de courtes pauses régulièrement.
Ne pas hésiter à mettre des bouchons d’oreille dans les lieux bruyants.
Faire contrôler son ouïe régulièrement surtout si des douleurs ou
sifflements apparaissent.
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Top
Flop
Le mannequinat n’est pas uniquement réservé aux profils stéréotypés,
à l’image des tops modèles que l’on
peut voir à la une de tous les magazines de mode. Takafumi Tsurata,
créateur de mode japonais représentant la marque Tenbo, l’a compris
et souhaite le démontrer à la terre
entière, en dépit de tous les préjugés. Ainsi, à l’occasion de la Tokyo
Fashion week (semaine de la mode),
il a présenté au public, en mars
dernier, un défilé intégrant au même
titre des mannequins en situation de
handicap et des mannequins valides.
Parmi les vedettes de la soirée : Ami
Sano, 24 ans, en fauteuil roulant
à cause d’une maladie rare, Rina
Akiyama, 27 ans, aveugle, et athlète
médaillée d’or en natation aux Jeux
paralympiques de Londres 2012, ou
encore Saka Murakami, 31 ans, qui
se prépare à concourir aux épreuves
d’athlétisme des Jeux paralympiques
de Rio 2016. «Ces vêtements sont
destinés à n’importe qui dans le monde,
a déclaré Takafumi Tsurata. Je pense que
c’est de notre responsabilité d’imaginer des habits tendance mais faciles
à porter ». À noter que la collection
automne-hiver de la marque Tenbo
propose des gammes de vêtements
adaptés avec notamment des boutons magnétiques et pulls réversibles.
D’après une enquête menée
par l’Observatoire national
de la sécurité et de l’accessibilité des établissements
d’enseignement entre 2008 et
2015, auprès de 15 000 écoles
maternelles et élémentaires
françaises, au moins une
école neuve sur quatre ne
respecte pas aujourd’hui les
normes d’accessibilité. L’enquête révèle ainsi que :
25 % des écoles primaires
construites après 2008 ne
sont pas accessibles ;
18 % des écoles neuves
(parmi les 15 000 auditées)
ne disposent pas de sanitaires accessibles ;
27 % ne disposent pas d’un
réfectoire de cantine adapté.
L’Observatoire clôt son
étude en remettant en
question les conditions de
procédure d’instruction des
permis de construire et le
contrôle des règles d’accessibilité à réception de l’ouvrage. Il
conclut : « Dix ans après l’entrée
en application de la loi handicap,
force est de constater, comme
pour les collèges et les lycées, que
les écoles n’ont pas encore fait de
l’accessibilité une priorité ».
Défilé
Cas d’école
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•
•
Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 3 news
Innovation
Lancement de la première cabine
téléphonique pour les sourds
Parce que la
population
sourde et
malentendante
peut encore difficilement accéder au
téléphone aujourd’hui – un outil dont il
est pourtant difficile de se passer dans la
vie quotidienne – SCOP Signe, agence d’interprétation LSF implantée à Bordeaux, a
décidé d’agir pour améliorer l’inclusion
sociétale de ces personnes et faciliter leur
accès à la citoyenneté. C’est ainsi qu’elle
vient de lancer dans ses locaux la première cabine téléphonique pour sourds
et malentendants. Le fonctionnement est
simple : les sourds, en se rendant au 57
rue Mouneyra à Bordeaux, pourront passer leurs appels via un interprète en LSF.
Ce dernier traduit l’échange téléphonique
Livre illustré
Le Petit Prince en
version tactile
Afin de rendre accessible au plus grand nombre la
célèbre histoire du Petit Prince, la Fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la jeunesse et l’association Arrimage ont lancé officiellement la première
édition en relief et en Braille des dessins du livre « Le
Petit Prince » (éditions Claude Garrandes), le 9 décembre 2014, à Paris.
Atteint de cécité à l’âge de 12 ans, Claude Garrandes se bat depuis des
années pour que l’art soit accessible à tous, et surtout aux malvoyants
et non-voyants, expliquent les membres de la Fondation. Cette édition
tactile innovante du Petit Prince est destinée à partager et transmettre, pour la première fois, aux enfants et aux grandes personnes
déficientes visuelles toute la poésie, la magie et le rêve de ce cette
œuvre littéraire la plus lue et la plus traduite au monde, à égalité de
tous, à travers ce livre d’art exceptionnel à découvrir par le toucher. Cet
ouvrage singulier a également vocation à devenir un outil de partage
et de transmission entre voyant et non-voyant – relations humaines
chères à l’écrivain-aviateur en résonnance avec sa célèbre citation : « On
ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux ».
Plus d’infos : www.antoinedesaintexupery.com
entre la personne sourde, qui s’exprime
en face de lui, et l’interlocuteur entendant
qui est au téléphone. Cette nouvelle prestation innovante est appelée « Coup de fil ».
Au-delà de cette initiative, Signe souhaite
démontrer aux collectivités la nécessité
d’étendre ce service et de reprendre à leur
compte l’initiative afin de le déployer sur
le territoire aquitain.
Plus d’infos : www.signelsf.fr
Pratique
Hopways : Le Bla Bla car
des enfants
Accompagner les enfants jusqu’aux
lieux de leurs différentes activités
est parfois un vrai casse-tête pour
les parents, parfois par manque de
temps libre ou parce que plusieurs
enfants souhaitent pratiquer leurs
activités au même moment, parfois
en raison d’un handicap … et nombreuses sont les familles confrontées à ce problème. C’est la raison d’être d’Hopways, service en ligne
qui propose aux parents d’un même secteur de s’organiser pour
partager les trajets de leurs enfants ou les accompagner pendant
une activité. Après inscription, les parents indiquent les trajets qu’ils
souhaitent partager (foot, danse, musique, école…) afin de trouver
les parents ayant les mêmes besoins. Ils sont alors mis en relation et
peuvent convenir d’un rendez-vous pour se rencontrer et organiser
les futurs déplacements et/ou accompagnements de leurs enfants.
Hopways garantit une mise en relation sécurisée et aucune information concernant les enfants n’est demandée sur le site.
Plus d’infos : www.hopways.com
Série Blog
Handuo valorise les liens entre Game Lover : Les jeux
auxiliaires de vie et personnes vidéo vus autrement
accompagnées
Lancée par l’association Handéo, HanDUO est une mini-série qui mettra en
scène la complicité hors du commun,
drôle ou émouvante, qui s’est nouée
entre une personne handicapée et
l’auxiliaire de vie qui lui apporte une aide professionnelle et cruciale
au quotidien. Cette série sera diffusée prochainement sur France 3
Paris Île-de-France. Les personnes qui souhaiteraient participer en
apportant leur témoignage peuvent participer à la sélection en s’inscrivant sur le site : http://handuo.handeo.fr. Créée en 2007, l’association Handéo œuvre pour une meilleure connaissance des besoins
en aides humaines pour les personnes en situation de handicap
vivant à domicile, une meilleure prise en compte de leurs attentes se
traduisant par l’adaptation des prestations, et une lisibilité accrue
de l’offre pour les utilisateurs de services à la personne.
4 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
Comme tous les autres domaines, les jeux vidéo ne sont pas épargnés par le manque d’accessibilité. C’est ce qui a inspiré la création du
blog « Game Lover » à PSI Boy, Kiki, Cop, Jukebox, Kitoo, Nono, Ixion et
Cad, sept gamers invétérés, tous résidents ou encadrants dans l’un de
foyers d’hébergement de l’association des « Papillons Blancs de RoubaixTourcoing et environs », qui accompagne des personnes en situation de
handicap. Leur objectif : aider les personnes en situation de handicap –
quel qu’il soit – à faire leur choix en testant pour eux les jeux vidéo ; et
expliquer les points qui posent problèmes aux personnes qui conçoivent les jeux. « Qui sait, certainement qu’ils n’en n’ont pas conscience
et qu’ils le prendront un jour en compte si on le leur dit, commente
l’équipe de testeurs. Nous avons les mêmes envies et passions, et bien
souvent les vidéos déclenchent dans le foyer les mêmes discussions
que sur n’importe quel forum de jeu, mais au final, notre joueur doit
souvent battre en retraite devant une interface trop complexe.
Plus d’infos sur : www.game-lover.org
Découvrez les offres autonomie et
notre réseau de distribution dédié !
Orange se mobilise pour l’accessibilité à la communication de tous, notamment des
personnes handicapées et âgées.
Conçues pour vous permettre de communiquer plus librement et plus simplement,
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écoute pour vous orienter vers la solution adaptée à vos
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Un nouveau système de guidage pour les
aveugles et malvoyants
Les bandes de guidage au sol et les feux sonorisés sont
de plus en plus répandus pour aider les personnes
aveugles ou malvoyantes à se repérer dans les espaces
publics comme les zones piétonnes, les routes, les gares,
les arrêts de bus... Toutefois, de nombreuses zones clefs
ne sont pas encore équipées, parfois du fait de leur
caractère complexe.
C’est devant ce constat que la société Birco, groupe
familial spécialisé dans la fabrication de systèmes de
drainage, a imaginé un nouveau concept : l’utilisation
de grilles de caniveaux comme méthode de guidage
complémentaire. « Puisque les systèmes de drainages sont
obligatoires dans les espaces publics, autant en profiter pour
les rendre utiles au déplacement des personnes déficientes visuelles », commente le groupe. Dans les zones ne répondant pas à des schémas classiques de déplacement et
dangereuses, comme les espaces vastes ou irréguliers, il
est indispensable d’être guidé. Une rangée de caniveaux
peut être le moyen idéal pour se repérer tout en étant
utile au drainage de l’eau ».
Ainsi Birco a développé une grille de caniveau en fonte
spécialement conçue pour l’orientation des personnes
malvoyantes et aveugles, large de 30 cm et se divisant en
quatre rainures à la forme d’un trapèze dans lesquelles
la canne se place idéalement. Des dessins et reliefs de
5 mm se trouvant sur la grille indiquent à la personne
s’aidant d’une canne blanche le chemin à suivre, sa fin,
ses ruptures et les embranchements de caniveaux.
Pour les personnes malvoyantes, Birco a également
conçu des grilles anti-réflexion, pour permettre à ceux
qui peuvent percevoir des éléments de couleurs de
distinguer le contraste entre les pavés ou les asphaltes
et le caniveau. Selon la luminosité de l’environnement,
la grille peut être entièrement laquée en noir ou de
couleur zinc. Enfin, la sonorité de la fonte permet de
différencier le caniveau du pavé.
Plus d’infos : www.birco.fr
Découvrez le cécifoot à l’occasion
du FFF Tour
Du 16 mai 2015 au 15 mai 2016, la Fédération Française de Football organise
une grande tournée à travers toute la
France : le FFF Tour. Objectif : mobiliser,
divertir et fédérer, mais aussi sensibiliser. Ainsi, sur chacune des étapes du
FFF Tour, un village de loisirs éphémère sera mis en place et proposera
de nombreuses animations, parmi lesquelles : une initiation à la pratique du
cécifoot. L’occasion pour les personnes
déficientes visuelles de venir tester ce
sport et échanger avec les entraîneurs
de cette discipline. Cette sensibilisation s’adressera aussi à l’ensemble du
public, dans l’optique de faire mieux
connaître le handisport, de lever les
tabous, préjugés et appréhensions liés
à la problématique du handicap et de
démocratiser le sport pour tous.
En parallèle auront lieu des mini-matchs de football et de tennis-ballon, des
initiations et démonstrations freestyle, un concours jeune footballeur, une visite
des vestiaires de l’Equipe de France de football, une exhibition football féminin, et
d’autres animations ludiques autour du football. La tournée sera lancée le 16 mai
prochain à Joeuf (Meurthe-et-Moselle) et circulera dans toutes les grandes villes de
France : Reims, Amiens, Rennes, Nantes, Caen, Toulouse, Clermont-Ferrand, Dijon,
Paris, Tours, Strasbourg, Le Havre, Bastia…
Pour connaître les dates et lieux de passage de la tournée : www.fff.fr
Parc national de la
Ouverture de la première
Vanoise : Des sorties résidence pour les jeunes
adaptées toute l’année malades d’Alzheimer
Un homme de
valeur disparu
Tout au long de l’année, le Parc National de la Vanoise, situé en Savoie, propose de nombreuses animations, visites, balades et sorties, adaptées aux
personnes en situation de handicap
quel qu’il soit, ainsi qu’aux personnes
âgées ou aux familles avec des jeunes
enfants ou des poussettes. Parmi les
sorties proposées : des balades autour
du Lac du Bourget, un parcours ludique sur les sentiers d’Aix-les-Bains
pour mieux connaître la faune et la
flore de Savoie, une promenade sur le
Chemin de Lacustre, et de nombreux
parcours thématiques : « Au fil de
l’eau » (Lac du Bourget), « Jeu de piste
au Fort Victor Emmanuel » (Maurienne),
« Réserve naturelle du plan Tuéda » (Tarentaise), « Les coteaux viticoles » (Cœur
de Savoie)… Pour en savoir plus :
http://pro.savoie-mont-blanc.com.
Les structures (associations et établissements) qui souhaitant bénéficier
de l’appui technique et pédagogique
du Parc peuvent contacter le référent
associé à chaque sortie. 
Le 24 mars dernier nous avons
appris avec une
grande tristesse la
disparition de Dominique Trabucco,
des suites de sa
maladie invalidante.
Malgré un
handicap lourd,
Dominique
était un homme
d’engagement
particulièrement
dynamique.
Il occupait depuis de nombreuses années un
poste de chargé de mission pour la défense des
personnes handicapées à la ville de Metz. Son action et sa personnalité chaleureuse laissent une
trace indélébile dans la mémoire de ceux qui l’ont
connu comme pour les personnes handicapées
qui bénéficient du fruit de son travail.
Nous nous associons à la peine de ses proches
pour lui rendre hommage à la hauteur de ses mérites et de l’amitié dont il nous a toujours gratifiés.
Contrairement aux idées reçues, la maladie
d’Alzheimer ne concerne pas uniquement les
personnes âgées. Actuellement, le plus jeune
malade est âgé d’à peine 20 ans, et plus de
30 000 personnes de moins de 60 ans sont
touchées par cette maladie en France. Rarement
pris en charge par le secteur médico-social –
comme le révèle une étude de la Fondation
Médéric Alzheimer menée en Nord-Pas-de-Calais
et Rhône-Alpes – ces malades et leurs familles
n’ont généralement que deux possibilités : rester
à domicile, où leur entourage familial est souvent désemparé face à la situation; ou intégrer
une structure pour personnes âgées ou handicapées, souvent inadaptée à leurs difficultés spécifiques. C’est face à ce constat que l’association
nationale Espoir Alzheimer a ouvert début 2015
la première résidence pour les jeunes malades
d’Alzheimer (moins de 60 ans) en France. Située
à Cesson en Seine-et-Marne (près de Melun, elle
a une capacité de 50 places d’accueil permanent
ou temporaire et de 5 places d’accueil de jour.
Elle a vocation à être à la fois un lieu de vie et de
soin. Ses prestations sont prises en charge par
les mécanismes de l’aide sociale.
Plus d’infos : www.espoir-alzheimer.com
actu infos
« Le voyage de Kimlân » : le 1er
e-book audio
C’est en hommage
à « ceux qui ne peuvent pas lire » que
Thiloan Kenzourée,
passionnée de
littérature, dessins
et illustrations, a
décidé de concevoir un roman qui
se présente sous la
forme d’une application audio-livre,
à l’image d’un ebook, mais en version audio. Thiloan Kenzourée a créé cette application pour
les enfants hospitalisés « qui ne peuvent voyager ou s’évader »
mais aussi pour toutes les personnes qui ont des problèmes
de vue ou des difficultés à lire. « J’ai perdu mon père en 2005.
Il souffrait d’une dégénérescence de la macula, ce qui le privait de
son plaisir quotidien qu’était la lecture. Je suis donc devenue sa
lectrice attitrée durant les dernières années... Les allers-retours
à l’hôpital m’ont laissé beaucoup de souvenirs, je m’étais alors
promis de contribuer à la facilité de la lecture pour toutes les
personnes ayant des problèmes de vue », raconte-t-elle.
Egalement illustré en aquarelle pour les personnes
voyantes, « Le voyage de Kimlân, entre ciel et terre » raconte
l’histoire d’une petite fille nommée Kimlân (Licorne d’Or
en viêtnamien) qui rêve de devenir ornithologue et voyage
à travers le Viêtnam. Elle décrit ce qu’elle voit et ce qu’elle
découvre dans son carnet de voyage. Des chants d’oiseaux
et musiques du monde viennent s’ajouter à la narration.
Plus d’infos : www.kenzou-editions.com
Des dessins animés traduits en LSF
Tous les enfants
aiment regarder
des dessins animés,
qu’ils aient ou non
un handicap. Or,
il est encore très
difficile de trouver
des dessins animés
accessibles à des
enfants sourds ou
malentendants.
C’est pour remédier à ce problème que Tatontoon, société
qui conçoit des dessins animés personnalisés pour chaque
enfant (photo, prénom…), vient de lancer un nouveau
concept : des dessins animés, toujours personnalisés, mais
traduits en langue des signes grâce à un comédien LSF présent à l’écran sur chacun des dessins animés proposés. Les
dessins animés Tatontoon sont élaborés en version fille et
garçon et abordent sept grands thèmes : le cirque, Noël, les
supers héros, le voyage, les doudous, les princesses et les pirates. Une manière de faire tomber les barrières qui peuvent
séparer les enfants sourds et entendants. Les dessins animés
sont proposés sous forme de dvd et via téléchargement.
Plus d’infos : www.tatontoon.com
8 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
Vie affective : L’association
pour la promotion de
l’accompagnement sexuel
dévoile ses nouveaux objectifs
À l’issue de sa première assemblée générale, organisée
le 11 avril dernier à Strasbourg, l’association pour la
promotion de l’accompagnement sexuel (APPAS) a établi sa feuille de route pour la deuxième moitié de l’année 2015. Après avoir mis au point et organisé en début
d’année la première « Formation de l’accompagnement
sexuel et sensuel des personnes en situation de dépendance »
en France, l’APPAS continue à mûrir de nombreux objectifs et projets originaux dont voici un aperçu.
« Que de chemin parcouru depuis la création de l’APPAS,
en septembre 2013 ! Aujourd’hui, nous sommes plus que jamais déterminés à continuer de mener des actions concrètes
en faveur de l’accompagnement à la vie affective, sensuelle
et/ou sexuelle des personnes en situation de dépendance,
souffrant d’isolement et de misère affectifs et sexuels. C’est le
sens de mon engagement dans cette association que je souhaite continuer à voir se développer, grâce à tous les acteurs
qu’elle mobilise, partout en France ». C’est ainsi que Marcel
Nuss, président de l’APPAS,
Depuis sa création, en septembre 2013, l’association
milite en faveur d’actions à destination de ses publics,
notamment par la réalisation de formations en faveur
de professionnels du médico-social, la mise en place de
programmes éducatifs, d’information et de sensibilisation en direction des professionnels du secteur médicosocial, des personnes en situation de dépendance, de
leurs proches ; l’organisation de groupes de parole ; et la
mise en place de partenariats avec des associations européennes. 2015 marquera le prolongement de ces engagements et valeurs à travers l’organisation de nouveaux
événements et la conduite de projets partout en France.
L’APPAS prévoit ainsi :
•
L’organisation de deux nouvelles sessions de formation à l’accompagnement à la vie affective, sensuelle et/ou sexuelle des personnes en situation de
dépendance :
Du 25 au 28 juin 2015 à Merkwiller-Peschelbronn,
suivie d’un module d’approfondissement du 17 au
18 octobre 2015, à Erstein.
Du 17 au 20 mars 2016 dans un lieu qui reste à définir.
•
L’organisation de colloques, d’actions de formation
et de travaux de recherche
Au quatrième trimestre 2015, l’APPAS organisera
un colloque dédié à la vie affective et sexuelle en
milieu institutionnel.
Courant 2015, l’APPAS prévoit la mise en œuvre
d’un programme éducatif en direction des parents,
des personnes handicapées et des personnes du
médico-social.
En partenariat avec les professionnels de terrain
et dans le cadre de la Fondation de France, l’APPAS
souhaite mener une étude portant sur l’accompagnement à la vie affective dans les Maisons d’Accueil Spécialisé (MAS) d’Alsace et de Franche-Comté.
A l’issue de celle-ci, l’APPAS réalisera un guide de
« bonnes pratiques » à destination des professionnels de santé du social et du médico-social.
Plus d’infos : www.appas-asso.fr
Santé mentale : « Tous
concernés » selon la dernière
étude MGEN/Opinion Way
« En France, 1 personne sur 5 confie être ou avoir été suivie pour un
problème psychologique ». C’est ce que révèle l’enquête : « Les Français et la santé mentale » réalisée en 2014 par la MGEN et Opinion
Way auprès de 1000 personnes représentatives de la population
française âgée de 18 ans et plus.
•
La santé mentale inquiète et concerne l’ensemble de la
population
36 % des français ont déjà consommé ou consomment
actuellement des médicaments pour les angoisses et le
stress, 33 % pour s’endormir, 28 % pour lutter contre la
dépression et 15 % pour améliorer leur humeur. À noter
que 3 patients sur 10 ont ressenti des effets secondaires,
alors que près de 40 % déclarent ne pas avoir été informés
des éventuelles conséquences et méfaits de leur traitement.
•
Le type de prise en charge varie d’un patient à l’autre
Un tiers des personnes interrogées, seulement, pensent
que leur médecin généraliste a une formation adéquate
pour répondre aux questions de santé mentale et 3/4 estiment qu’il ne réalise pas systématiquement une évaluation
de l’état de santé mentale de ses patients (par manque de
temps de consultation pour 88 %).
Le médecin généraliste reste le référent sur les problématiques de sommeil (83 %) et de stress (72 %). Pour les
troubles les plus importants (dépressions, idées sombres
et suicidaires et maladies mentales en général), le psychiatre devient l’interlocuteur privilégié.
Consulter un psychiatre reste une démarche complexe aux
yeux des français
Selon l’enquête c’est lié à :
L’image négative que l’on peut avoir de l’accès aux professionnels (37 %).
Un manque d’informations sur l’accès aux professionnels
(25 %).
Au coût de la consultation restant à la charge du patient
(27 %).
Au manque de professionnels (11 %).
•
La psychothérapie reste une solution privilégiée
8 personnes sur 10 (soit 80 %) considèrent que la meilleure
réponse aux souffrances psychiques est la psychothérapie.
Viennent ensuite le soutien de l’entourage à 66 %, un traitement par médicaments à 58 % et enfin l’hospitalisation à
47 %.
•
Les Français estiment qu’ils sont sous-informés en matière
de santé mentale
82 % des répondants déclarent être insuffisamment informés ou pas du tout informés sur l’organisation de l’offre
de soins (médecins, hôpitaux, autres professionnels).
82 % sur les médicaments utilisés pour les problèmes
psychiques (leur efficacité, leurs effets indésirables, leur
utilisation) ;
79 % sur les maladies mentales en elles-mêmes, sur la souffrance psychique, et la santé mentale en milieu professionnel ;
76 % sur la souffrance psychique chez les adolescents ;
Pour plus d’1 Français sur 2, leur mutuelle pourrait jouer ce
rôle d’informateur quant à la maladie mentale et à sa prise
en charge.
© Pierre Marey - Fotolia
•
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CB n°
Expire fin :
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mode-beauté
Véronique Barreau. Responsable du labo Wicci for the world, laboratoire d’idées
et d’innovations mode, beauté et handicap. Journaliste spécialiste de la diversité.
Cette mode si (f)utile
« Je ne comprends pas
qu’on accorde autant
d’importance à la mode,
c’est tellement futile… »,
me confiait dernièrement une éducatrice
spécialisée. La futilité de la mode est un
concept assez courant ;
vue comme une petite
chose légère, parfois
décalée, arbitraire, folle
ou stupide. À en croire
certains, être à la mode
renverrait à un choix
presque décérébré. Perçue comme le champ
du fluide et du superflu,
n’apporte-t-elle pas aussi, si on prend le temps
de l’observer, des indications précieuses sur
ses hôtes en matière de
modernité, d’appartenance, d’apparence, et
même d’identité ?
L
e vêtement nous protège certes du
climat, des intempéries, des écorchures
aussi, mais cette
fonction unique du
Les tenues que l’on porte ont un langage bien défini, et envoient des messages au monde extérieur. © Colorlife
vêtement nous ferait presque
passer pour des mammifères
un peu douillets et dépourvus de foncun langage bien défini, et envoient des
l’habit du business man, ou de celui du
tion sociale. Le fait est que nos dressings
messages au monde extérieur. C’est ce
parfait petit golfeur, de s’offrir le dernier
regorgent d’articles en tous genres, que
qu’on appelle « le langage vestimentaire ».
look randonneur ou de jouer le typique
les soldes sont toujours victimes de leur
Il nous permet de nous distinguer les
campeur des flots bleus. Ressembler
succès, et que nous pouvons passer un
uns des autres, parfois même en un
« aux autres » de temps en temps est bon
temps phénoménal à choisir la bonne teclin d’œil. Ainsi, à quoi pensez-vous si je
pour la santé. C’est un apaisant pour
nue pour la bonne occasion. La mode est- vous parle de la femme bimbo, du look
l’âme et un tonifiant de l’estime de soi.
rappeur? Du
Le vêtement permet aussi cela : faire
baba cool? Du
l’expérience de ce qu’on pourrait être et
satanique ou
recevoir de nouveaux regards sur soi.
du gothique?
Être et paraître, telle est peut être
Quelles sont
véritablement la question. Notre propre
elle alors si futile ou au contraire pleine
les images qui vous viennent à l’esprit ? Il mode, qui signe une partie de notre idende sens ? Chaque jour au travail, dans
y a fort à parier que nos esprits rassemtité, parle de nous, de nos convictions et
la rue, dans les transports en commun,
blent les mêmes images car ces looks
de la part d’image que l’on souhaite offrir
nous sommes spectateurs de looks et de
font partie de notre culture visuelle
à l’autre. Mais le vêtement interroge en
modes aussi divers que variés; la multiinconsciente. Les lignes, les coupes, les
réalité tellement notre intime que bon
plicité des expériences nous amène peu
textiles, les breloques et autres artifices
nombre d’entre nous ont une certaine
à peu à associer apparences et caractéforment un paysage qui nous donne
réticence (ou même un mépris) à l’inristiques propres des individus. Ainsi se
une première impression, comme un
vestir, le vivre pleinement et en assumer
forme tout naturellement le stéréotype,
univers sensoriel qui nous est familier.
ses attraits… Tourner le dos aux vitrines,
le vêtement devenant progressivement
Un sensoriel confortable et sécurisant
c’est peut être finalement dévoiler sa
un indicateur de notre image et de celle
parfois, vivifiant et régénérant d’autres
crainte en matière d’image et éviter aussi
des autres. Les tenues que l’on porte ont
fois ; comme il est bon de se jouer dans
le risque d’être regardé différemment.
Être et paraître, telle est peut
être véritablement la question
10 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
dossier
© PHB.cz – Fotolia.com
Tourisme et loisirs
H
andirect vous invite à découvrir
dans ce dossier un état des lieux du
tourisme accessible en France vu à
travers l’œil de différents experts du
secteur. Vous y trouverez également
une large sélection de sorties, loisirs, activités et
séjours adaptés à chaque grande famille de handicap. Nous avons aussi souhaité mettre en avant les
initiatives qui sortent de l’ordinaire, font avancer
les choses et sont les bienvenues à une époque
où l’accessibilité reste encore un obstacle dans
beaucoup de situations. À la suite de ce dossier,
vous découvrirez également un gros plan consacré
à la médiation animale et aux activités qui y sont
associées – une idée supplémentaire pour passer
d’agréables vacances.
12 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
• Etat des lieux du
tourisme adapté p.14
• Le tourisme adapté vu
depuis la Belgique p.16
• Le tourisme accessible
en régions p.18
• Sélection de sorties
accessibles à tous p.24
• Initiatives p.32
dossier actus tourisme
De nombreuses sorties adaptées
au Parc naturel du Vexin
Le Parc Naturel Régional du Vexin propose d’avril à octobre 2015 des balades Nature guidées ouvertes à tous.
Différents dispositifs sont mis en place pour adapter ces
sorties aux personnes en situation de handicap. Les véhicules Modul’évasion permettent ainsi aux personnes
à mobilité réduite de se promener sur des chemins de
randonnée. De nombreuses balades se déroulent avec
un interprète en langue des signes française pour les
personnes sourdes ou malentendantes. Deux sorties
présentent une approche sensorielle basées sur l’ouïe et
le toucher pour les personnes aveugles ou malvoyantes.
Les thématiques sont variées et accompagnées lors de
certaines balades par un âne. Celles-ci sont gratuites ou
au tarif de 5 euros par personne. Les réservations s’effectuent selon les dates sur www.sortiesnature.valdoise.
fr ou auprès des guides cités dans le programme.
ITwim lance les menus
accessibles à tous
Rendre les cartes de restaurants
accessibles à tous les touristes et aux
personnes en situation de handicap :
Tel est l’objectif d’ITwim, jeune société
qui vient de lancer une application
smartphone au concept novateur. Le
principe : Chaque restaurateur inscrit
transmet ses cartes de menus à ITwim,
avec ou sans visuels complémentaires.
Il aura ensuite la possibilité de mettre
ces données à jour en temps réel (plat
du jour, menu spécial…). Dès lors,
l’utilisateur qui arrive au restaurant
n’a qu’à s’installer et le QR code du
menu à l’aide d’un smartphone. En
quelques instants, il a accès à toutes les informations
du menu, qu’il peut traduire dans de nombreuses
langues ou en lecture vocale, et consulter les visuels
associés. Une fois le choix réalisé, le serveur du restaurant ou bar peut retrouver en un clic la liste des plats
commandés. Un gain de temps considérable pour le restaurateur, qui ouvre également une meilleure visibilité
puisque tous les restaurants adhérents d’ITwim seront
bientôt répertoriés sur l’application. Un restaurant
parisien est d’ores et déjà équipé de ce système : Le
Lucernaire, dans le 6e arrondissement de Paris.
Hanima : Des séjours pour
tous été comme hiver
Née du souhait d’attirer les personnes en situation de
handicap vers les espaces naturels (mer, montagne et
activités associées), l’association Hanima organise des
séjours individuels ou en groupe accessibles à tous,
avec ou sans handicap, à tout âge et dans une ambiance
chaleureuse et conviviale. Elle propose ainsi des séjours
tous compris avec un hébergement entièrement accessible en pension complète et la possibilité de pratiquer
de nombreuses activités de plein air qui varient selon la
saison : tandem ski, uniski, chiens de traîneaux, rafting,
calèche, parapente, voile… Pour ceux qui préfèrent
passer des vacances en toute indépendance, Hanima
prévoit également des séjours à la carte.
Plus d’infos : www.hanima.fr
Le Tiralo rend la baignade de
plus en plus accessible
Inventé en 1999,
le Tiralo connaît
un net développement des dernières années. Ce
fauteuil est tracté
et dirigé par une
tierce personne
au moyen d’un
timon muni
d’une poignée.
Ses roues à basse
pression facilitent
les déplacements
sur le sable et
les cailloux. Le tiralo dispose également d’un flotteuraccoudoir monobloc qui permet de flotter et de se
baigner confortablement en position assise. L’accoudoir à poignée assure la stabilité du véhicule, avec un
système de verrouillage qui utilise la pression de l’eau
pour bloquer automatiquement le flotteur lors de la
baignade. Le tiralo permet aussi de profiter du soleil car
il se transforme facilement en fauteuil amphibie sur le
sable. Grâce à une conception ergonomique, l’usager
peut passer facilement de son fauteuil roulant au tiralo,
puis au fauteuil de sable.
Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 13 dossier
État des lieux
Luc Thulliez : « Le tourisme adapté est Luc Thulliez est chargé de mission accessibilité-sécurité à la sous-direction du tourisme P
ouvez-vous nous présenter
votre parcours et votre mission actuelle ?
Agent de l’Etat, de catégorie A,
je suis, depuis un an, chargé
de mission accessibilité-sécurité à la sous-direction du tourisme
au sein de la Direction générale des
entreprises (DGE) qui est un service
rattaché au Ministère chargé de l’économie, également mis à disposition du
Ministère des affaires étrangères et du
développement international. Dans ce
cadre, je suis plus particulièrement en
charge du suivi et du développement de
la marque Tourisme & Handicap et du
label Destination pour tous.
Précédemment, j’ai travaillé notamment dans le domaine de l’action sociale
interministérielle au ministère en charge
de la fonction publique.
Quel état des lieux faîtes-vous aujourd’hui du tourisme adapté en
France ?
L’état des lieux du tourisme adapté en
France doit être regardé à la lumière du
rapport remis en 2013 par la sénatrice
Claire-Lise Campion, à la demande du
Premier Ministre, sur l’application de la
loi du 11 février 2005. Cette loi prévoyait
de rendre accessibles aux personnes
handicapées les transports et tous les
ger « les lignes » et beaucoup d’acteurs
de ce domaine d’activité se mobilisent
notamment dans le cadre de la création
de l’Agenda d’accessibilité Programmée
(Ad’AP) qui ouvre la possibilité de poursuivre la mise en accessibilité mais dans
un calendrier précis.
Enfin, de plus en plus de touristes
revendiquent « un tourisme adapté ».
Quel bilan peut-on faire pour les deux
labels français ?
La Direction générale des entreprises
et ses services en région que sont les
DIRECCTE, favorisent la prise en compte
de l’accessibilité dans le secteur du tourisme avec la marque Tourisme & Handicap, qui est attribuée à un établissement
ou à une prestation, et Destination pour
tous qui est attribué à un territoire.
•
Tourisme et handicap
Tourisme & Handicap (T&H) est
une marque nationale, garante de la
sécurité et de la qualité de l’offre touristique qui résulte de la collaboration
entre la DGE, l’association Tourisme et
Handicaps (ATH), les professionnels du
secteur du tourisme, les collectivités
territoriales et les associations représentant les personnes handicapées.
T&H a pour objectif de développer
une offre touristique (musées, hôtels,
restaurants, offices
de tourisme, pontons
de pêche, parcours
de promenade, etc.)
adaptée, réellement
ouverte à tous en
donnant le choix à la
personne en situation de handicap
(handicap auditif, mental, moteur ou
visuel) de partir en autonomie, seule
ou en famille.
Les établissements labellisés
peuvent être consultés et sélectionnés sur notre site des marques
(http://www.entreprises.gouv.fr/
marques-nationales-tourisme/presentation-tourisme-et-handicap).
T&H est attribuée pour une durée
de 5 ans aux professionnels et gestionnaires de sites qui ont rendu leurs
établissements et leurs activités accessibles à au moins 2 des 4 familles de
handicap. Il fonde la reconnaissance
d’une réponse « volontaire » apportée
Une démarche citoyenne
qui profite aussi à tous les
habitants du territoire
bâtiments recevant du public (ERP) au 1er
janvier 2015. Aux termes d’importants
travaux, Madame Campion a ainsi fait le
constat que la France ne serait « pas au
rendez-vous en 2015 ».
Or les ERP, ce sont des palais de justice,
des gares…mais aussi des hôtels, restaurants, musées…. C’est-à-dire des lieux où
vont, ou plutôt, où voudraient aller les
touristes en situation de handicap. Pour
autant, des gestionnaires de sites ont
rendu leurs établissements accessibles
aux personnes en situation de handicap
(auditif, mental, moteur et visuel).
Par ailleurs, les débats qui ont accompagné l’élaboration du nouveau cadre
réglementaire ont contribué à faire bou-
14 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
à la demande des personnes handicapées en passant du « pouvoir accueillir »
que valide la loi au « vouloir accueillir »
que sous-tend la marque et contribue
ainsi à rendre la société plus inclusive.
T&H est un outil de promotion du
tourisme tant sur le marché français
que sur les marchés étrangers en
développement (T&H est reconnue
au niveau international). La marque
connaît un réel succès. Au 31 décembre
2014, T&H comptait près de 5 200
sites dont près de 35 % accessibles aux
quatre familles de handicaps.
Pour sa part, la DGE a engagé, en
liaison avec ATH, le réseau national des
destinations touristiques et 6 DIRECCTE
(Centre, Haute Normandie, Poitou Charente, Languedoc Roussillon, Midi Pyrénées et Rhône Alpes) une démarche
de déconcentration de l’attribution
de la marque et de dématérialisation
du processus afin de rapprocher « le
demandeur du décideur » et de simplifier
le processus. Depuis le 1er janvier 2015,
l’attribution déconcentrée est expérimentée dans les 6 régions précitées.
L’objectif est d’engager la dématérialisation au 1er janvier 2016.
•
Destination pour tous
En septembre 2013, à la suite du Comité interministériel du handicap (CIH),
les ministères chargés des personnes
handicapées et du tourisme ont créé le
label Destination pour tous (DPT) afin
de valoriser des territoires proposant
une offre touristique cohérente et
globale accessible pour les personnes
handicapées (quatre familles de handicap) intégrant à la fois l’accessibilité
des sites et des activités touristiques,
mais aussi l’accessibilité des autres
aspects de la vie quotidienne et facilitant les déplacements sur le territoire
concerné (accessibilité de l’ensemble
de la chaîne de déplacement).
DPT, 1er label d’État valorisant une
destination touristique garantissant
l’accessibilité de la vie quotidienne,
ambitionne de développer et de
promouvoir le tourisme inclusif, c’està-dire des destinations incluant les
personnes handicapées, les personnes
à mobilité réduite, en situation de
handicap temporaire (personnes accidentées…) ou ponctuellement gênées
à la fois un challenge et un atout »
au sein de la Direction générale des entreprises.
dans leurs déplacements (familles
avec poussettes, personnes âgées…).
DPT est attribué pour 3 ans dans le
cadre d’une démarche de progrès à
des territoires garantissant une offre
touristique accessible au minimum
pour 2 des 4 familles de handicap.
Sur la durée de la labellisation, ces
territoires s’engagent à mener des
actions pour renforcer l’offre existante
et permettre ainsi de se rapprocher
des objectifs fixés par la loi en matière
d’accessibilité
En 2014, la ville de Bordeaux a été labellisée Destination pour tous pour une
offre touristique accessible pour les
familles de handicap mental et moteur.
Le gouvernement porte le développement de la politique Destination pour
tous. Pourquoi n’y a-t-il actuellement
qu’une seule ville détentrice de ce
label ?
Tout d’abord, il faut rappeler que le
label Destination pour tous est récent
(fin 2013). Ensuite, son développement
s’inscrit dans un contexte marqué par la
difficile mise en accessibilité de la société
française. S’agissant du label lui-même,
le dispositif appelle un travail important
de la part du territoire en ce qui concerne
la délimitation du périmètre, qui ne doit
être ni trop petit (constituer une destination de vacances) ni trop grand (pouvoir
garantir le déplacement du touriste
sur ce territoire). Le pilotage doit être
politique et technique et fédérer tous les
acteurs publics et privés, et la définition
de l’offre accessible doit intégrer l’accessibilité de l’offre touristique, de la vie quotidienne et des déplacements. C’est un
véritable challenge pour le territoire !!!
La DGE, forte de ce constat, a décidé en
2015 d’aller vers les territoires intéressés
par le dispositif en élaborant un guide
méthodologique qui a vocation à aider
les territoires à mieux comprendre ce qui
est attendu et, ce faisant, à les aider dans
la constitution de leur dossier. Le guide
sera mis en ligne sur le site de la DGE
au printemps et diffusé aux territoires
qui en auront fait la demande. Simultanément, la DGE utilise tous les vecteurs
dont notamment les salons (salon des
maires, salon Urbaccess…) pour communiquer et informer sur le label. Nous
espérons que cet appui concret pourra
De plus en plus
de touristes
revendiquent
un tourisme
adapté.
déboucher rapidement sur une relance
des appels à candidatures !
Cette action de la DGE est coordonnée,
en région avec les DIRECCTE, et avec les
autres services ministériels (Délégation
ministérielle à l’accessibilité et Direction
générale des affaires sociales) et ATH
(gestionnaire du label).
D’autres villes ou zones géographiques
sont-elles également en bonne voie
pour l’obtenir aujourd’hui ?
Plusieurs territoires sont inscrits dans
la démarche et préparent leur dossier de
candidature. On peut citer notamment
les territoires de Balaruc-les bains et
Canal du Midi en Languedoc-Roussillon.
La démarche engagée par la DGE
s’inscrit dans la perspective du prochain
appel à candidature.
Globalement, constatez-vous une évolution positive du tourisme adapté en
France ? Si oui sur quels plans ?
Le tourisme adapté c’est accueillir les
personnes en situation de handicap et à
mobilité réduite mais aussi les personnes
en situation de handicap temporaire, les
personnes ponctuellement gênées dans
leurs déplacements (familles avec poussettes, personnes âgées…) À cet égard, le
tourisme adapté est une revendication
croissante des « séniors ». C’est aussi
une démarche citoyenne en développant l’accessibilité des services de la vie
quotidienne (commerces de proximité,
services de soin, d’aide et d’accompagnement, services ouverts au public) profitant aussi aux habitants du territoire.
Enfin, c’est aussi de fortes opportunités économiques. Beaucoup de professionnels et de gestionnaires de sites,
engagés dans une démarche volontaire
en faveur du tourisme inclusif, ont compris que cela constitue un véritable outil
de promotion du tourisme sur le marché
français mais aussi sur le marché étranger en développement (plus de 1 milliard
de personnes selon l’Organisation Mondiale du Tourisme.
Quels sont selon vous les freins au
développement du tourisme adapté
aujourd’hui ?
Le 1er frein a été évoqué ci-dessus, il s’agit
du retard pris dans la mise en accessibilité des établissements recevant du
public, des transports… Ensuite la crise
économique qui pèse, mécaniquement,
sur les investissements nécessaires à la
mise en accessibilité des établissements.
Quelles sont les pistes actuelles pour
faire avancer les choses ?
Les touristes, qu’ils soient en situation
de handicap ou séniors, revendiquent
de plus en plus le droit à un tourisme
adapté : c’est à la fois un challenge et
un atout. Il reste donc à sensibiliser
les acteurs du secteur du tourisme,
tout comme les autres acteurs économiques concernés, à l’opportunité que
représente le tourisme inclusif dans la
promotion de la destination France. La
DGE souhaite contribuer pleinement à
ces actions de sensibilisation. C’est un
objectif que nous nous sommes assignés
pour les deux ans à venir.
Dans le domaine du tourisme adapté,
comment situez-vous la France parmi
les autres pays ?
Dans ce domaine, chaque pays développe
une stratégie notamment en fonction
de son degré d’accessibilité, de son offre
touristique…
Pour autant, la politique française de
développement de labels « touristiques »
intéresse beaucoup les autres pays. Au
sommet mondial Destinations pour tous,
en 2014 à Montréal, le label Destination
pour tous a reçu un écho très favorable
des autres pays et des participants.
Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 15 dossier
International
Access-i : Le tourisme adapté vu Alors que la France a adopté, à travers l’association Tourisme et handicap, les la Belgique dispose quant à elle d’un outil spécifique baptisé Access-i. Éclairage personnes en situation de handicap ou à
mobilité réduite : le Collectif Accessibilité
Wallonie- Bruxelles (CAWaB).
Après avoir créé un référentiel d’accessibilité, c’est ce collectif qui a mis
sur pied « Access-i » en 2010, à travers
un groupe de travail composé à la fois
de professionnels de l’accessibilité et de
représentants associatifs. Cet outil est
ainsi basé sur le référentiel CAWaB et sur
le résultat du consensus obtenu.
Access-i a commencé à évaluer dès 2011
les festivals qui s’engageaient en faveur
de l’accessibilité pour tous et a octroyé les
premières certifications en 2012. La méthodologie développée pour l’évaluation
des bâtiments a été testée à partir de 2013,
pour devenir effective en avril 2014, où 20
premiers bâtiments ont reçu un Access-i.
Émilie Goffin,
responsable de
projet Access-i,
et Vincent
Snoeck, président d’Access-i.
A
ccess-i : Qu’est-ce que c’est ?
Access-i est le baromètre de
l’accessibilité en Belgique
francophone. C’est à la fois
une méthode d’évaluation
et un outil de promotion de
l’information sur l’accessibilité des biens
et services aux personnes en situation
de handicap.
Évaluation : Les gestionnaires – de bâtiments ou d’événements – qui le souhaitent, peuvent faire une demande
d’évaluation de leur installation auprès
d’auditeurs agréés, qui effectuent alors
un état des lieux complet en termes
d’accessibilité. Le niveau d’accessibilité de l’endroit est ainsi mesuré, puis
résumé et traduit visuellement.
Promotion – information : Les visuels
obtenus permettent ensuite aux
personnes en situation de handicap
d’identifier facilement le niveau d’accessibilité des infrastructures auditées,
avec pour chacune une fiche rédigée,
et une mise en avant des atouts et
faiblesses de chaque lieu, fiche publiée
sur le site www.access-i.be.
•
•
Comment est né ce dispositif ?
Access-i est issu de la réflexion d’un
collectif accessibilité créé en Belgique
francophone en 2006 à l’initiative de
plusieurs associations actives dans
le domaine de l’accessibilité pour les
16 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
Comment se traduit Access-i concrètement ?
Le champ d’action d’Access-i couvre
toutes les installations ouvertes au
public, y compris pour des événements
ponctuels. À chaque fois qu’une nouvelle
installation est évaluée, des visuels et
des couleurs lui sont attribués afin d’indiquer clairement le niveau d’accessibilité atteint pour chaque type de handicap.
Des logos : Access-i distingue 7
grandes familles de personnes en
situation de handicap, chacune étant
associée à un logo : les personnes en
fauteuil roulant ( y compris personnes
de petite taille, enfants, parents avec
poussette, livreurs avec un diable…
car les besoins sont similaires); les
personnes marchant difficilement
(englobant les futures mamans, les
personnes se déplaçant avec une aide
technique et celles souffrant de problèmes cardiaques ou respiratoires);
les personnes aveugles; les personnes
malvoyantes; les personnes sourdes;
les personnes malentendantes; les
personnes avec difficulté de compréhension (personnes déficientes
intellectuelles, enfants, personnes ne
maîtrisant pas la langue du pays).
Des couleurs : Le niveau d’accessibilité
correspondant à chaque catégorie
de handicap est précisé grâce à une
couleur : Si la case est verte, le lieu est
accessible en autonomie. La PMR peut
•
•
profiter sans aucune aide de tous les
services et aménagements. Si la case
est orange, le site est accessible avec
un coup de main ponctuel. La PMR rencontrera quelques difficultés localisées,
qui seront aisément effacées via l’aide
d’une tierce personne. Si la case est
grise, l’accessibilité n’est pas satisfaisante ou rien de spécifique n’est prévu.
Même accompagnée, la PMR risque de
ne pas pouvoir se déplacer dans toute
l’infrastructure et/ou certains services
seront inadaptés. Cela ne signifie toutefois pas que l’accès lui est proscrit.
Ainsi, lorsqu’une personne se renseigne
sur une installation évaluée, il lui suffit
de regarder la couleur associée aux
logos des handicaps la concernant. La
demande d’Access-i est une démarche
volontaire de la part des structures. À
noter qu’il s’agit d’une certification et
non d’un label. Un label, on l’obtient ou
on ne l’obtient pas… alors qu’un Access-i
peut être délivré même si la structure
est adaptée à un seul type de handicap,
l’essentiel étant que les bonnes informations soient données au public.
Quels sont les différents critères évalués lors du processus de certification
Access-i?
Les critères varient selon la nature de ce
qui est évalué.
Bâtiments/sites : Cela concerne toutes
les installations ouvertes au public
telles que des hébergements, des infrastructures touristiques, des espaces
culturels, des commerces, et des lieux
de plein air (parcs, promenades…).
L’auditeur réalise une photographie
de l’installation, mettant en scène
uniquement l’accessibilité. Il ne s’agit
donc pas d’un rapport de recommandations dans lequel des propositions
d’améliorations seraient proposées.
4 aspects sont analysés :
le stationnement (places de parking
adaptées, cheminement du parking
jusqu’à l’entrée) ;
l’entrée (facilement repérable, porte
maniable, différence de niveau
compensée) ;
la circulation dans le bâtiment ou
sur le site (accès aisé à tous les
espaces publics, signalétique claire
•
depuis la Belgique
labels « Tourisme et handicap » et « Destination pour tous »,
avec Émilie Goffin, responsable de projet Access-i.
et continue) ;
l’utilisation des différents services
(accès possible à tous les services,
aménagements adéquats).
Un Access-i « Bâtiment/Site » est valable
pour une durée de 3 ans. Le gestionnaire doit toutefois assurer l’entretien
de son infrastructure tout en garantissant que rien ne vienne entraver
l’accessibilité. Si Access-i est informé
de manquements, le visuel octroyé
pourra être retiré, même si le délai des
3 années n’est pas encore atteint.
Événements : Festivals, matchs sportifs, concerts, marchés, brocantes…
L’anticipation est primordiale. Tout
doit être prévu à l’avance pour que
lors du montage, tout le matériel
nécessaire soit disponible et que les
monteurs sachent où et comment
installer les podiums, câbles, stands,
sanitaires etc.
Pour cela, un accompagnement
est prévu. Il démarre au minimum 3
mois avant le début de l’événement.
Une 1ère réunion est organisée entre
un auditeur agréé et l’organisateur.
L’auditeur et l’organisateur fixent
alors des objectifs à atteindre et
les aménagements à prévoir sont
détaillés. S’ensuivent une série
d’allers-retours (e-mail, téléphone ou
face-à-face) pour répondre aux questions pratiques que se pose l’organisateur. Ce travail collaboratif permet
à Access-i d’attribuer un « pré-visuel »
avant l’ouverture de la manifestation.
L’organisateur peut ainsi mettre en
avant les niveaux d’accessibilité de son
événement, avant son ouverture. Le 1er
jour de l’événement, l’auditeur réalise
une dernière visite sur le terrain et
vérifie si les engagements annoncés
sont respectés. Il confirme alors – ou
modifie – l’Access-i octroyé. Vu le
caractère éphémère des événements,
l’Access-i n’est attribué que pour
l’édition en cours. En fonction du type
de manifestation, différents aspects
sont débattus et pris en compte dans
l’attribution du visuel : la présence de
podiums réservés, l’aménagement des
toilettes, l’interprétation en langue
des signes, la possibilité de se garer
aisément, la signalétique, la prati-
•
cabilité des cheminements, l’accueil
proposé, la présence de volontaires
disponibles…
Activités adaptées : Vu la multitude
et la disparité des activités, Access-i a
simplifié la procédure et propose aux
organisateurs d’inscrire eux-mêmes
leurs activités sur le site Internet d’Access-i. S’il y a bien un contact avec l’organisateur, aucun expert ne se rend
sur place pour réaliser un audit. C’est
pourquoi aucun visuel n’est attribué à
ces activités. Les PMR intéressées sont
donc conviées à vérifier la fiabilité
des informations. Le type d’activités
recensées est très varié :
Sorties culturelles : visites de musée
interprétées en langue des signes,
séances de cinéma/théâtre audiodécrites…
Ateliers artistiques : arts plastiques,
musique, théâtre…
Activités sportives : cours de
plongée, randonnées en joëlette,
cécifoot…
Vacances : séjours de ski pour
personnes déficientes visuelles,
voyages adaptés…
Autour de : Access-i a également
souhaité privilégier le concept de
destination accessible. Partir quelques
jours en vacances ne signifie pas rester
cloîtré dans sa chambre et chaque
touriste a envie de visiter les environs.
Pour obtenir une offre globale, il fallait
croiser les différentes facettes. C’est
le principe adopté sur le site Internet
dans l’onglet intitulé « Autour de ». Le
visiteur mentionne la ville autour
de laquelle il souhaite connaître le
niveau d’accessibilité des installations
référencées mais aussi les activités
adaptées proposées. Il peut également
filtrer les résultats en fonction d’un
type de handicap.
Actuellement, 22 structures ont
reçu un Access-i et environ dix sont
en attente. Une dizaine d’événements
ont été certifiés depuis 2011, et une
centaine d’activités adaptées ont déjà
été répertoriées sur notre site internet.
•
•
Quel état des lieux faîtes-vous du tourisme adapté en Belgique aujourd’hui ?
Et en matière d’accessibilité ?
•
En matière de tourisme adapté, le
constat est identique à celui des
autres pays francophones. Malgré
une évolution positive, l’offre reste
faible et éparpillée. Il faut chercher un
peu partout pour trouver et le public
est de fait peu renseigné. Il y a aussi
beaucoup d’auto-déclaration, donc des
informations peu ou pas contrôlées et
parfois fausses.
Sur l’accessibilité, on perçoit depuis
quelques années en Belgique une
réelle prise de conscience et une
volonté d’agir sur cette problématique.
La loi française de 2005 n’a pas eu
d’influence directe mais a joué sur les
consciences et la réflexion. Le besoin
d’accessibilité a été vraiment inscrit
dans nos politiques depuis un an environ. Aujourd’hui, il y a une volonté
mais pas encore de vrai plan d’action.
•
Quel regard portez-vous sur la situation française, en matière de tourisme
adapté, puis en matière d’accessibilité ?
Concernant le tourisme, on voit qu’il y
a vraiment une dynamique en France.
L’État semble s’être saisi de la chose.
Depuis la Belgique, nous considérons
la création du label Destination pour
tous comme un vrai plus et une démarche globale très positive avec cette
idée de territoire accessible, et non
pas uniquement de structures ou de
services accessibles.
En matière d’accessibilité, nous avons
perçu la loi de 2005 comme un séisme,
qui a apporté beaucoup d’espoir chez
certains et de craintes chez d’autres.
Nous y voyons un aspect positif et
en même temps nous comprenons
aussi que les gens soient déçus que
les textes n’aient pas encore été mis
en œuvre. Nous en déduisons aussi
que la contrainte n’est peut-être pas
le meilleur outil pour répondre à
cette problématique, et que les délais
nécessaires sont difficiles à évaluer. En
tout cas c’est stimulant de voir qu’une
vraie réflexion a été entamée à nos
portes, même si elle a ses forces et
faiblesses.
Plus d’infos sur : www.access-i.be (site accessible aux personnes déficientes visuelles) et
sur la page Facebook d’Access-i.
•
•
Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 17 dossier
Stratégie
Bordeaux : « Travailler pour obtenir les
handicaps visuels et auditifs du label
Destination Pour Tous »
Rencontre avec Joël Solari, adjoint au maire de Bordeaux pour les politiques
en faveur des personnes en situation de handicap.
Q uel état des lieux peut-on
faire aujourd’hui du tourisme
adapté à Bordeaux ?
Bordeaux est une ville qui
depuis 1995 s’est développée
grâce à l’action de son maire,
Alain Juppé, la requalification des quais,
la rénovation des principales places de
la ville et des bâtiments historiques, la
mise en service du tramway, bientôt 80
km, l’obtention en 2007 du label UNESCO
et le dynamisme de la municipalité en
partenariat avec les deux élus handicap
et tourisme, en lien avec plus de 40 associations de personnes handicapées. Les
créations du Conseil Ville et Handicap
en 2000, de la Commission Communale
d’Accessibilité en 2008 et de la Charte
Ville Handicaps en 2011 (revue en 2013
et 2015), ont permis de développer une
accessibilité d’un secteur touristique
identifié qui permet de profiter de cette
ville, en toute quiétude, de passer un séjour agréable aussi bien par beau temps
que par temps de pluie pour les touristes handicapés. Pour mémoire le site :
http://tourisme-accessible.bordeaux.fr/
rescence l’ensemble des sites accessibles.
Deux grands évènements entièrement
accessibles ont également lieu, d’une
année sur l’autre : Bordeaux Fête Le Vin
et Bordeaux Fête Le Fleuve.
L’actualité récente de Bordeaux est plutôt très positive : Label Destination pour
tous, European Best Destination 2015…
Pouvez-vous nous en dire plus sur ces
deux évènements ?
•
Destination pour tous
Le Label Destination Pour Tous a été
attribué à la ville de Bordeaux le 31
juillet 2014 pour une durée de trois
ans pour les handicaps moteur et
mental. Les ministères chargés des
personnes handicapées et du tourisme
ont créé le label Destination pour tous
pour valoriser des territoires proposant une offre touristique cohérente et
18 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
•
globale accessible pour les personnes
handicapées, qu’il s’agisse de handicap
physique, mental, auditif ou visuel,
intégrant à la fois l’accessibilité des
sites et des activités touristiques, mais
aussi l’accessibilité des autres aspects
de la vie quotidienne et facilitant les
déplacements sur le territoire concerné (accessibilité de l’ensemble de la
chaîne de déplacement). La gestion de
la marque « Destination pour tous » est
confiée par les deux ministères précités à l’Association Tourisme & Handicaps (ATH). Les dossiers de candidature
des territoires sollicitant l’attribution
du label sont instruits par le Gestionnaire avant d’être soumis à la commission nationale (CN) Destination pour
tous co-présidée par les ministères
chargés des personnes handicapées
et du tourisme. Le label est attribué
pour une durée de 3 ans à un territoire
développant une offre touristique pour
au moins 2 des 4 familles de handicaps (auditif, mental, moteur et visuel).
Destination pour tous est le seul label
d’État qui valorise une ville, une région,
un territoire proposant une offre touristique accessible et qui promeut ainsi
le tourisme inclusif. En effet, le label
permet à une destination de se démarquer de la concurrence en proposant
une offre touristique adaptée.
European Best Destination 2015
Bordeaux a remporté le titre de « European Best Destination 2015 » le 13 février
dernier, avec un score jamais atteint et
après une compétition acharnée face
à des géants tels que Londres, Rome,
Amsterdam, Bruxelles ou Berlin. Elle
devient la destination à découvrir en
priorité durant cette année 2015 !
Bordeaux a recueilli 42 396 votes
en ligne, soit 17% des votes enregistrés
(sur un total de 244 696) et décroche
ainsi la première marche du podium
devant Lisbonne (37 621 votes) et
Athènes. La métropole bordelaise
l’emporte ainsi haut la main !
La clé de cette réussite face à la force
de frappe de très grandes destinations
repose sur une mobilisation phénoménale dès le premier jour et tout au
long de ce marathon qui aura duré
trois semaines. Maximilien Lejeune,
directeur Général de European Best
Destination a d’ailleurs analysé ce résultat : « C’est la victoire d’un collectif qui
a puisé sa force et son dynamisme dans
la très énergique équipe de promotion
touristique de la ville et qui a trouvé un
écho dans l’engagement des autorités politiques, médias régionaux, clubs sportifs,
hôtels, restaurants, institutions, privés
et particuliers qui, à travers leur soutien,
ont relayé avec force cette candidature ».
Alain JUPPE, en-tête, impliqué personnellement sur ses propres réseaux
sociaux.
Les dix clips promotionnels, réalisés
par l’Office de Tourisme de Bordeaux,
appelant au vote ont également rencontré un grands succès avec plus de
120 000 vues sur Facebook.
Preuve s’il en était besoin de la notoriété mondiale de la destination, la
candidature de Bordeaux a été relayée
sur l’ensemble du globe, du Japon aux
Etats Unis, des Pays Bas à la Chine et
Hong Kong et de la Belgique à l’Algérie.
Même la star planétaire Serge Le Lama
y est allée de son vote très médiatisé.
En remportant ce concours européen, la
métropole bordelaise conforte son rang
de marque internationale et affirme son
ambition de figurer parmi les destinations emblématiques du continent, atout
majeur quand il s’agit de convaincre
des tour-opérateurs américains, chinois,
brésiliens ou japonais de placer la ville
dans leur programmation.
Stephan DELAUX, Président de l’Office
de Tourisme de Bordeaux a tenu à souligner que « ce titre est le résultat d’une mobilisation enthousiaste de l’Office de Tourisme
sous l’impulsion de Nicolas Martin, Directeur
Général, totalement impliqué dans ce projet,
avec l’équipe de communication. C’est un
encouragement pour accentuer les efforts et
renforcer le rayonnement de la « Destination
Bordeaux Métropole », en lien étroit avec les
territoires environnants, du Bassin d’Arcachon à Saint- Emilion en passant par Blaye,
le Médoc et l’Estuaire de la Gironde ».
De belles retombées sont attendues
en 2015, car grâce à ce titre, Bordeaux
bénéficiera d’une puissante médiatisation à l’international et une mise à
l’honneur tout au long de l’année sur le
site www.europeanbestdestination.org
et sur l’ensemble des réseaux sociaux.
Un reportage «on-line» complet sur la
destination référencera jusqu’à 200 lieux
et prestataires touristiques. Elle sera également valorisée auprès des partenaires
européens d’EBD (agences de voyages,
tour-opérateurs, compagnies aériennes).
Enfin, Bordeaux peut maintenant afficher le logo « European Best Destination »
sur tous ses supports de communication
et étendre cette possibilité à ses partenaires publics et privés.
Rappelons que la contrevaleur publicitaire d’une telle campagne a été estimée
à 10 millions d’euros pour la ville de
Porto couronnée en 2014. De belles
retombées touristiques sont également
attendues : + 16% de fréquentation
touristique en 2014 pour Porto, l’une
des meilleures progressions au niveau
européen.
*European Best Destination (EBD), organisme
européen basé à Bruxelles, a pour mission
depuis 2009 de promouvoir et développer le
tourisme en Europe.
Quels sont les éléments clefs de la politique de tourisme adapté de Bordeaux ?
Cela commence dès l’arrivée en ville par
les transports, aériens, trains, cars ou
véhicule personnel. Viennent ensuite
l’hébergement, la restauration, les services à la personne, les soins infirmiers,
les auxiliaires de vie, les médecins, les
pharmacies accessibles, les dentistes, les
transports adaptés, le tramway, les bus,
les navettes fluviales. Puis l’accessibilité
des musées, des cinémas, des théâtres,
les piscines, les parcs et jardins, les 3
parcours labellisés tourisme et handicap, et aussi la proximité des vignobles,
des châteaux de grands vins, de Saint
Emilion, de la citadelle de Blaye, de Sarlat
du bassin d’Arcachon et la dune du Pyla,
des grands lacs lacustres, de la gastronomie réputée, des stations de sports
d’hiver, de l’Espagne. Tous ces éléments
permettent de répondre à une demande
exponentielle qui se quantifie par la
fréquentation des touristes à besoins
spécifiques. Nous avons enfin la mise en
« Bordeaux
permet aux
touristes
handicapés
de passer un
séjour agréable
aussi bien par
beau temps
que par temps
de pluie ».
service cette année du Grand Stade, et
de la Maison de l’Economie Créative en
Aquitaine, en 2016 de la Cité des Civilisations du Vin qui va attirer au minimum
450 000 visiteurs par an, tous seront
entièrement accessibles et labellisés
Tourisme et Handicap ! Sans oublier la
Ligne à Grande Vitesse, Paris-Bordeaux
2h07 en 2017 avec la nouvelle gare. Sans
oublier les deux aéroports avec les lignes
nationales et internationales et les
lignes Low Cost...
Quels sont vos objectifs à présent ? Et
que reste-t-il encore à améliorer ?
Notre objectif est de labelliser plus de
sites tourisme et handicap, nous en
avons 45 à l’heure actuelle, et nous
prévoyons d’en avoir 15 par an malgré
les Ad’AP qui ont ralenti la mise en
accessibilité des Établissements Recevant
du Public. Et surtout de travailler pour
obtenir les handicaps visuels et auditifs,
ceci afin d’avoir une offre globale pour le
label Destination Pour Tous.
Si vous deviez conseiller à nos lecteurs
un seul lieu accessible à ne pas manquer à Bordeaux ?
Le musée des Beaux-Arts qui jouxte les
jardins de l’Hôtel de ville de Bordeaux,
sans oublier le Musée d’Aquitaine avec
Nicolas Caraty, qui est le seul guide nonvoyant de France !
Pour plus d’infos :
http://fr.bordeaux-tourisme.com/
http://tourisme-accessible.bordeaux.fr/
Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 19 dossier
Stratégie
Rhône-Alpes : 300 structures sont
labellisées Tourisme et Handicap en RhôneAlpes, dont 37 % pour les quatre handicaps
Le point sur la politique de tourisme adapté de la région Rhône-Alpes avec Hugues Béesau, directeur du pôle Ingénierie, Prospective, Stratégie, Innovation au CRT Rhône-Alpes.
C omment s’organise la politique de tourisme adapté
de la région Rhône-Alpes
aujourd’hui ? Quels sont ses
principaux axes ?
Dès la fin des années 1990 la
Région Rhône-Alpes a, sous l’impulsion
de Dominique Rongione, missionné
son CRT pour lui faire des propositions
afin de rendre accessibles au plus grand
nombre les loisirs et le tourisme sur son
territoire. Deuxième région touristique
saisons grâce à la diversité de ces destinations (montagne, campagne, villes et
bords de lacs), et l’excellence de certaines
d’entre elles.
Les propositions que nous avons faites
alors plaidaient, entre autres actions,
pour la mise en œuvre d’une démarche
de labellisation sérieuse et reconnue
afin de « tenir la promesse-client » et celle
de contrats de destinations de séjours
adaptés afin de qualifier des séjours
effectivement accessibles aux quatre
« Constituer des binômes tourisme et
handicap pour rendre plus rapides et
efficientes les réponses aux sollicitations »
de France, avec près de 150 millions de
nuitées touristiques annuelles et une
consommation touristique estimée à 17
milliards d’euros représentant plus de
7 % de son PIB, Rhône-Alpes développe
un tourisme qui se décline aux quatre
La Ferme de
Montépin dans
l’Ain, à Bâgé-laVille.
20 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
grandes familles de handicaps, séjours
touristiques en autonomie, composés de
prestations qualifiées et accessibles.
Ces préconisations, validées à l’unanimité par les élus régionaux ont exactement coïncidé avec la décision de mettre
en place le label national Tourisme et
Handicap.
La Région Rhône-Alpes a alors confié
au CRT, moyennant un financement
spécifique intégré à son budget, de gérer,
d’animer et de développer l’accessibilité
des loisirs et du tourisme sur le territoire
régional en animant les label Tourisme
et Handicap, ce que nous assumons
depuis lors.
En outre, la Région a élaboré le
contenu des Contrats de Territoire de
Tourisme et de Loisirs Adaptés, qui ont
été expérimentés sur une douzaine de
territoires volontaires et ont servi de
modèles au Contrat de Destination pour
Tous, actuellement mis en œuvre par la
DGE et gérés par l’Association National
Tourisme et Handicap.
Aujourd’hui la politique régionale de
développement touristique s’attache
à favoriser l’accessibilité d’une part
en intégrant systématiquement ces
préoccupations dans les projets qui
lui sont soumis pour un financement,
d’autre part en poursuivant son soutien
à Rhône-Alpes tourisme pour le développement du label Tourisme et Handicap,
aujourd’hui en pleine croissance, en lien
notamment avec la mise en œuvre effective des dispositifs de la loi de 2005 pour
les ERP de catégories 1 à 4 (Ad’AP).
En outre, nous disposons d’un centre
ressources en ligne, assurons l’animation et la formation des auditeurs des
sites candidats au label ainsi que, via
Trajectoires tourisme, la formation des
professionnels et des institutionnels
du tourisme très demandeurs. De plus,
nous assurons une promotion ciblée
des offres, principalement en ligne, via
SITRA et nos supports médias, mais aussi
par la publication d’un guide annuel des
sites labellisés et la participation aux
salons grand public spécialisés. Enfin
nous sommes administrateurs d’ATH
et participons activement aux travaux
de l’association nationale, notamment
« Nous avons
souhaité privilégier le « Vouloir
accueillir » au
« Pouvoir accueillir ».
cette année à la démarche de dématérialisation et de délocalisation en cours,
pilotée par la DGE.
Quel bilan peut-on faire de la situation
actuelle et de l’évolution du tourisme
adapté en Rhône-Alpes ces dix dernières années ?
La dynamique des vacances pour tous
et de l’accessibilité des loisirs et du tourisme s’inscrit dans une évolution globalement favorable de l’activité touristique.
Tout en ayant échappé aux artefacts de
la crise, le tourisme n’en reste pas moins
un secteur en pleine mutation structurelle, caractérisé depuis une vingtaine
d’année par une offre croissante, supérieure à la demande, et un vieillissement
accéléré des équipements et des aménagements. Ce qui nécessite de revisiter,
réinventer et ré enchanter le tourisme en
Rhône-Alpes afin de lui conserver toute
sa performance.
Aujourd’hui 300 structures sont labellisées Tourisme et Handicap en RhôneAlpes, dont 37 % le sont pour les quatre
handicaps et de nombreuses demandes
sont en cours de traitement.
Quels sont vos objectifs et projets pour
les mois et années à venir ?
La déconcentration des décisions
d’attribution du label à la commission
régionale, qu’accompagne la dématérialisation des supports d’audits et la
multiplication des demandes en lien
avec l’application de la loi de 2005, vont
renforcer la démarche régionale et obliger à modifier notre organisation. Nous
allons proposer aux associations de personnes handicapées de s’associer à cette
action en désignant des volontaires pour
lesquels nous prendrons à notre charge
les formations, et ce, afin d’assurer une
partie des audits des sites. Nous souhaitons en effet constituer des binômes
tourisme et handicap, par département,
afin de rendre plus rapides et efficientes
les réponses aux sollicitations. De même,
l’animation de la Commission régionale
de labellisation se fera désormais en lien
plus étroit avec la DIRECCTE, officiellement chargée de la coprésider.
Est-ce qu’une nouvelle politique va être
mise en place suite au départ de Sylvie
Lassaigne ?
Sylvie Lassaigne va en effet nous quitter
en milieu d’année pour une retraite
(très active semble-t-il), bien méritée.
Un recrutement, si possible en interne,
va permettre d’assurer une continuité
de cette politique. L’organisation de
réseaux départementaux d’auditeurs, la
régionalisation de l’attribution du label
et la poursuite des actions conduites en
matière de formations, d’informations,
de ressources accessibles en ligne, de
promotions et de communications, viendront compléter le contenu de la mission.
Si vous deviez recommander un lieu
accessible à ne pas manquer en RhôneAlpes, quel serait-il ?
De multiples lieux accessibles sont recommandables en Rhône-Alpes car nous
avons souhaité privilégier le « Vouloir
accueillir » au « Pouvoir accueillir ». C’est
la grande différence qui existe entre
l’application de la loi qui normalement
s’impose à tous et le choix de s’inscrire
dans une démarche de labellisation,
exigeante, sérieuse et contrôlée. Les sites
adaptés pour les quatre handicaps sont
particulièrement orientés vers ce « Vouloir bien accueillir ». Parmi ceux-ci, je vous
citerai trois hébergements de charme :
La Ferme de Montépin dans l’Ain, Gîtes
de France 3 épis ; Le Soleil Levant dans la
Loire, à Saint Georges de Baroille, Clévacances 3 clés ; Les Soldanelles en Savoie à
Curienne, Gîte de France 3 épis.
Pour connaître l’ensemble des
offres labellisées en Rhône-Alpes :
www.rhonealpes-tourisme.com
Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 21 dossier
Savoie
Le tourisme en montagne : une évasion sans égal !
Le tourisme d’été en montagne
attire beaucoup de monde et de
plus en plus de personnes handicapées. Pour en savoir plus sur la
situation actuelle et sur les développements, nous avons interviewé Gérard Thiévenaz, « Chargé
de développement - Confort d’usage
et Tourisme et handicap » pour le
département de la Savoie.
Pourriez-vous nous dresser un bilan rapide
de la situation du tourisme adapté en Savoie ?
Je précise tout d’abord que pour des raisons
de clarté, nous n’utilisons plus le vocable
de tourisme adapté mais uniquement de
tourisme et handicap. Globalement, la Savoie
génère proportionnellement une grosse activité dans le domaine tourisme et handicap
et ceci été comme hiver. L’été, notre offre est
soumise à rude concurrence avec le tourisme
du bord de mer, alors que nous avons de
belles prestations.
Notre structure accompagne un certain
nombre de partenaires dans le cadre d’une
politique globale qui regroupe des offres
cohérentes de prestations touristiques.
Notre plus bel exemple est le parc de la
Vanoise, qui propose un vaste ensemble
de prestations pour les quatre familles de
handicap. Il y a particulièrement deux sites
remarquables, le lac de Sassière et le vallon de
l’Orgère qui propose des balades accessibles
pour les différentes formes de handicap de
manière autonome ou accompagnée.
Pour les groupes, nous avons aussi la capacité de proposer des animations personnalisées, sur demande. Pour en savoir plus je vous
invite à entrer en contact avec Patrick Rouland,
qui est joignable via le site web du parc.
Nous animons aussi un réseau actif de
référents tourisme et handicap, répartis dans
les offices de tourisme, les communes, les associations de personnes handicapées, les collectivités locales et les institutions telles que
Jeunesse et Sport ou l’école de ski Française,
et des acteurs privés tel que Osmose avec Céline Choulet ou Emilie Szyja qui, toutes deux,
travaillent ardemment sur l’accessibilité.
Quelles sont vos particularités ?
Nous avons mis en place le concept de « promenade confort » dont le principe est de proposer sur tout le territoire des promenades praticables en autonomie ou accompagné. Sur
chacune des ces promenades, des prestataires
impliqués proposent des prestations adaptées dans différents domaines. Ça marche
vraiment bien. Nous avons aussi mis en place
la charte « pour une montagne de confort » qui
est destinée à responsabiliser et impliquer
les élus et les professionnels sur l’accueil touristique des personnes handicapées. Elle fait
doucement son chemin mais les personnes
qui l’on signée sont vraiment actives.
Quels conseils apporter aux personnes qui
souhaitent venir dans le département ?
Il faut bien choisir son secteur et anticiper
ses activités car la montagne n’est pas simple.
Mais elle vous procurera des émotions
inégalables.
Plus d’infos sur www.savoie-mont-blanc.com/
Preparer-son-sejour onglet handitourisme.
Savoie
Le tourisme accessible en montagne c’est possible !
Le tourisme adapté de montagne
revêt des particularités qui ne
sont pas évidentes à traiter et
dont on se doute bien des raisons.
Pourtant, des professionnels sont
convaincus que tout est possible, y
compris dans ce contexte difficile.
C’est le cas de Céline Choulet qui
a créé il y a 3 ans sa structure de
conseils en accessibilité, « Osmose ».
Comment en êtes-vous arrivée à travailler
sur l’accessibilité ?
Cela remonte au temps de mes études où
j’enseignais la voile durant les vacances
scolaires (tous les sports de voile) et au cours
desquelles j’ai été amenée à encadrer des personnes handicapées, ce fut un déclic. Ensuite
j’ai renouvelé cette expérience à plusieurs
reprises et ça n’a fait que renforcer mon désir
de travailler sur les domaines du tourisme et
de l’accessibilité. Parallèlement, je suis aussi
entraîneur Rhône-Alpes handivoile et l’hiver
je suis pilote de fauteuil ski.
Quelle place représente le tourisme dans
22 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
l’activité de votre structure ?
Je dirais 50% car je travaille aussi
sur l’offre marché plus traditionnelle de l’accessibilité sur tous les
types de d’ERP. Mais je suis principalement en zone de montagne.
À quel type de situation êtesvous le plus fréquemment
confrontée ?
C’est la notion de chaîne de
déplacement, rendue difficile à
cause du fort dénivelé qui existe en zone de
montagne. Je travaille sur cet aspect autant
avec des communes que des ERP privés. Aujourd’hui, la réforme de la loi fait que malheureusement beaucoup de situations ne sont
plus soumises à l’obligation d’accessibilité.
Pour convaincre du bien fondé de notre démarche nous parlons aujourd’hui de confort
pour tous et utilisons des exemples concrets
qui les touchent personnellement. Nous
devons aussi pratiquer des tarifs attractifs
pour faire pencher la balance car ces professionnels sont soumis à trop de contraintes
normatives prioritaires sur l’accessibilité.
Pouvez-vous toujours trouver
une solution d’accessibilité ?
La plupart du temps oui, grâce au
dialogue que j’instaure et à notre
ouverture aux contraintes de nos
clients. Nous approfondissons
bien nos dossiers et si ce n’est
dans la stricte application de la
norme, au moins dans l’usage
nous trouvons des solutions.
Les professionnels du tourisme
sont-ils volontaristes quand il s’agit d’accessibilité ?
Ils sont assez souvent volontaires mais ne
savent pas sous quel angle prendre les choses
car chaque situation est complexe. Mais au
final ils restent plutôt collés aux normes, sans
véritable vision de ce que l’accessibilité peut
leur apporter comme clientèle et relai de
croissance. Ils nous demandent des chiffres
qui prouveraient l’intérêt de ces investissements, or ces chiffres n’existent pas !
Contact : Céline CHOULET
06-35-50-37-49 ou [email protected]
dossier
Sorties accessibles
Île-de-France : Explorez la capitale sous tous ses angles
Plus de 150 sites sont labellisés Tourisme et Handicap au sein de la région Île-de-France et plus de 8000
établissements, activités et événements sont recensés sur le site de référence : www.accessible.net. En
voici une petite sélection réalisée en partenariat avec le Comité Régional du Tourisme Paris Île-de-France.
Le petit train
Another Paris
propose cinq
circuits
différents. © Another Paris.
L e Comité Régional du Tourisme (CRT) Paris Île-de-France plébiscite et envisage l’accessibilité
comme l’opportunité d’assurer
un accueil de qualité dans les
lieux touristiques, sous l’angle
de la conception universelle qui offre un
confort d’usage adapté à tous les publics.
Il met en place les ressources, les
outils, l’accompagnement et le réseau
permettant aux professionnels du tourisme francilien de développer et de distribuer une offre qualitative, innovante
et adaptée. De nombreux outils sont
présents sur son portail professionnel
(notices et cahiers pratiques, annuaire
de fournisseurs, agenda des événements
accessibles, formations…) : http://pro.
visitparisregion.com/Optimisation-devos-prestations/Accessibilite
Le CRT est partenaire du site internet
accessible.net qui référence les lieux
accessibles aux personnes à besoins
spécifiques (personnes en situation de
handicap, familles, seniors...). Celui-ci est
ouvert à tous les types de lieux (hôtels,
chambres d’hôtes, gîtes, offices de tourisme, musées, monuments, restaurants,
théâtres, îles de loisirs, ...). Ce portail est
24 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
totalement gratuit, pour les sites qui
s’inscrivent comme pour les utilisateurs.
Il constitue un lieu d’information riche
entre un public concerné et des établissements équipés ! Pour les établissements touristiques franciliens, l’équipe
accessibilité du CRT vérifie l’information
en faisant des visites terrain.
gnade, escalade, voile, pédalo et cycles
ont été adaptées pour pouvoir accueillir
un public en situation de handicap, quel
qu’il soit. Le site est équipé du système
Audioplage.
Rue des Etangs, 95000, Cergy-pontoise
www.basedeloisirs95.com
01 30 30 21 55
Sport
Musées
L’île de loisirs de Buthiers (77)
Le Musée Picasso (75)
propose de nombreuses activités adaptées aux adeptes de loisirs culturels et
sportifs : Simulateur de glisse en intérieur
avec surf sur siège handisport adapté sur
un wakeboard, prêt de fauteuil roulant,
parcours aventure (accrobranche) adapté
avec 12 ateliers et une nacelle pour
fauteuil, piscine extérieure accessible,
biathlon, tir à l’arc, sarbacane, disc golf…
73 rue des roches, 77760, Buthiers
www.base-de-buthiers.com
01 64 24 12 87
abrite la plus grande collection publique
au monde d’œuvres de Pablo Picasso, au
cœur de l’un des plus beaux hôtels particuliers du Marais, l’Hôtel Salé. Tous ses
espaces sont accessibles aux visiteurs en
fauteuil roulant, à l’exception d’une petite salle historique non aménageable –
l’ancienne chapelle de l’hôtel particulier.
Possibilité de prêt de fauteuil et de sièges
cannes, visioguides en LSF, tours de cou
à induction magnétique peuvent être
prêtés pour les visioguides et les audiophones, visites LSF et lecture labiale pour
les groupes.
5 rue de Thorigny, 75003, Paris
www.museepicassoparis.fr
01 85 56 00 36
L’Île de Loisirs de Cergy-Pontoise (95)
ravira les amateurs d’activité en plein
grâce à ses 250 hectares de domaine. Les
principales activités proposées : bai-
Le Musée MacVal (94)
est dédié à la scène artistique en France
depuis les années 1950. Il rassemble
2000 œuvres d’artistes incontournables
tels que Christian Boltanski, Bruno
Perrament, Claude Closky, Gina Pane,
Annette Messager, Pierre Huyghe… mais
aussi des œuvres d’artistes émergents.
Tous les espaces sont accessibles en
fauteuil. Prêt de fauteuil et de sièges
cannes, visites en « langage gestuel naturel », collier magnétique à disposition,
« parcours Braille » avec fiches descriptives
et informatives, visites orales et tactiles.
Carrefour de la Libération, 94400, Vitry-surseine
www.macval.fr
01 43 91 64 20
Enfants
La Galerie des enfants (75)
a pour but de faire mieux comprendre
la biodiversité tout en sensibilisant les
enfants et leurs familles aux enjeux du
développement durable. Elle permet de
découvrir le fonctionnement de trois
milieux de vie : la rivière, la ville et la
forêt tropicale d’Amérique, et la Planète.
Audiovisuels et dispositifs multimédia
« parlés » traduits en LSF et sous-titrés,
parcours tactile, repères visuels avec
association d’images explicites aux
textes des cartels « milieu » , nombreuses
associations texte/image et dispositifs
ludiques et polysensoriels.
36 rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 75005, Paris
www.galeriedesenfants.fr
01 40 79 54 79
Le Musée en Herbe (75)
a pour objectif de rendre l’art et la
culture accessibles à tous. Il propose
des expositions variées et des ateliers
créatifs (peinture, modelage, collage…)
ouverts à tous les publics « de 3 à 103 ans
et plus ». Ascenseur pour accéder aux
différents espaces, boucle magnétique
(position T) à l’accueil, casques amplificateurs pour suivre les visites animées,
loupe binoculaire, documents de visite
en caractères agrandis «Facile à lire ».
21, rue Hérold
75001, Paris
www.musee-en-herbe.com
01 40 67 97 66
L’Exploradôme (94)
est un musée interactif où « il est interdit
de ne pas toucher ». Consacré à la découvertes des sciences, du numérique et
du développement durable, il s’adresse
à tous les publics à partir de 4 ans et
propose un espace permanent composé
d’une soixante d’expériences scientifiques. La visite du musée peut être
réalisée en toute autonomie grâce aux
panneaux d’explication et aux bornes
interactives qui jalonnent le parcours. Ils
indiquent tout ce qu’il y a à savoir sur les
expériences, des instructions aux explications. Nombreuses manipulations tactiles,
animateurs présents en bas de besoin.
18 avenue Henri-Barbusse
94400, Vitry-sur-seine
www.exploradome.fr
01 43 91 16 20
Atypique
Le Petit train Another Paris (75)
vous propose de découvrir Paris autrement avec cinq circuits à thèmes d’une
durée de 1h15 à 2h30 : circuit royal, savant, artiste, élégant ou encore bohème.
Marchepieds permettant de monter
à bord plus facilement, rampe d’accès,
écouteurs individuels remis à tous les
visiteurs. Les consignes d’utilisation sont
simples et expliquées par des pictogrammes à l’intérieur du train (plusieurs
langues). Casques HiFi Sennheiser Isol
Bruit. Écrans vidéos avec textes. Version
audio dédiée aux enfants. Les plans des
circuits agrandis en format A3 sont disponibles sur demande. Le petit train bleu
circule toute l’année.
Réservations par téléphone au
06.31.99.29.38 ou par mail : [email protected].
www.another-paris.com
Le Parc zoologique de Paris (75)
est totalement accessible. Il rassemble
plus de 1000 animaux de toutes sortes et
propose des visites guidées, ainsi que des
ateliers anniversaires destinés aux enfants.
Bandes de guidage. Cartels, panneaux
de présentation conçus pour garantir
une lecture aisée, boucle magnétique
à l’accueil et la billetterie, nombreux
pictogrammes. Le CRT accompagne le PZP
dans le développement de son accessibilité et notamment de ses outils pédagogiques. Le parc a réouvert il y a peu de
temps après de longs travaux.
Route de la Ceinture du Lac, 75012 Paris
www.parczoologiquedeparis.fr
0 811 22 41 22
Nature
Le Parc naturel régional du Vexin
français (95)
propose des balades en module évasion en partenariat avec l’association
Escapade Liberté Mobilité, ainsi que des
balades nature avec un interprète en LSF
(langue des signes française). Possibilité
sur demande de mise à disposition de
boucles magnétiques portatives pour les
personnes malentendantes. Approche
sensorielle basée sur l’ouïe et le toucher.
Maison du Parc, 95450 Théméricourt
01 34 48 66 10
www.pnr-vexin-francais.fr
Exploradôme, le musée où « il est interdit de ne pas toucher ».
Plongez dans la nature au Parc naturel régional de la Haute Vallée de
Chevreuse. © Parc naturel Chevreuse.
Rivière, ville, forêts et planète sont décryptés à la Galerie des
enfants. © MNHN
Le Parc naturel régional de la Haute
Vallée de Chevreuse (78)
vous invite à découvrir la nature dans
toute sa splendeur à travers ses champs,
prairies, plans d’eau et espaces boisés.
Il dispose d’un sentier accessible en
fauteuil roulant : Sentier de Maincourt.
Des balades avec interprètes LSF sont
régulièrement organisées.
Chemin Jean Racine, 78460 Chevreuse
01 30 52 09 09
www.parc-naturel-chevreuse.fr
Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 25 dossier
Sorties accessibles
Aquitaine : Cinq départements plein de ressources
Lorsqu’on évoque le tourisme en Aquitaine, on pense bien sûr à Bordeaux, première ville française à avoir obtenu le
label Destination pour tous, et récemment élue « European best destination 2015 ». Mais l’Aquitaine c’est aussi un
immense territoire qui rassemble cinq départements dynamiques et de nombreuses ressources naturelles, culturelles
et gastronomiques. Nous vous proposons une petite sélection de sorties accessibles labellisées Tourisme et Handicap
pour tout type de handicap (moteur, visuel, auditif, intellectuel).
Le Musée d’Aquitaine expose
plus de 700 000 pièces. © Musée d’Aquitaine L.Gauthier
Dordogne (24)
Rencontrez
vos ancêtres
au Musée de
Préhistoire
Sauveterre. La Maison de la Pomme d’Or
© Handiplus
Aquitaine
Le Pôle muséographique
des Salines de
Salies-de-Béarn
vous dévoile
ses secrets de
fabrication. 26 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
© Handiplus Aquitaine
est à la fois un musée et un espace de
jeux surprenants et ludiques. Entièrement consacré à la pomme, il propose
de la découvrir ou de la redécouvrir
sous tous ses angles : sa production, ses
variétés, son goût, mais aussi tout ce
qui concerne son histoire, ses mythes,
ses anecdotes et tous les personnages
célèbres qui y sont associés : Guillaume
Tell, Blanche-Neige, Isaac Newton… Une
sortie originale et instructive.
24270 La Nouaille
05 53 52 60 21; www.lanouaille.fr
Le site départemental du grand étang
de Saint-Estèphe
propose de se détendre au bord de l’eau
ou dans l’eau, tout en découvrant les
nombreuses ressources de cet espace
naturel aux multiples richesses. La
baignade est accessible à tous grâce à
une plage spécialement aménagée avec
une surveillance pendant l’été. Le site
comprend également une base de loisirs
et plusieurs pontons de pêche.
24 360 Saint-Estèphe
05 53 06 82 70
www.cg24.fr
Gironde (33)
Landes (40)
Le Musée d’Aquitaine
Le club de voile de Soustons Marensin
dévoile à travers plus de 700 000 pièces
exposées l’histoire de la région et de
tous les personnages qui participer à sa
construction, de la préhistoire au XXe
siècle, en passant par l’Âge de fer, l’Antiquité et l’époque médiévale. L’exposition
permanente est organisée autour de trois
grands thèmes : archéologie, histoire et
ethnologie. Des animations sont régulièrement proposées : visites commentées, ateliers thématiques, conférences,
projections…
20 cours Pasteur, 33000 Bordeaux
05 56 01 51 00; www.musee-aquitaine-bordeaux.fr
est un club handivoile affilié par la Fédération Française de Voile (FFV). Ouvert
toute l’année, il est accessible à tous et
propose, dès l’âge de 7 ans des stages,
cours particuliers et initiations à la voile
et au Canoë Kayak. Le club organise
également des balades familiales, avec
ou sans skipper, sur différents types de
bateaux.
Base de Laurens, 40140 Soustons
05 58 41 11 95; www.cvsm.org
Wine more time
C’est bien connu, Bordeaux est la capitale
française de l’œnologie. Wine more time
est le lieu idéal pour s’initier à l’art de la
dégustation dans un cadre chaleureux,
convivial et accessible à tous. Vous pourrez y découvrir les vins d’Aquitaine, mais
aussi ceux de toute la France (à consommer avec modération) et les apprécier
avec des assiettes de charcuterie et de
fromage. Des soirées à thèmes et dégustations animées sont proposées.
8 rue Saint James, 33000 Bordeaux
05 56 52 85 61
http://winemoretime.blogspot.fr
Lot et Garonne (47)
Gens de Garonne
est un spectacle particulièrement original
qui propose de découvrir en grandeur
nature la véritable vie des habitants de la
Garonne au gré des intempéries. Les spectateurs se retrouvent ainsi plongés dans
un autre univers mis en scène grâce à des
techniques empruntées aussi bien au cinéma qu’au théâtre, et des effets spéciaux
impressionnants : gradins hydrauliques,
montées des eaux sur la scène, maquette
d’interprétation, documentaire 3D…
Rue de la cave, 47180 Couthures-sur-Garonne
05 53 20 67 76
www.gensdegaronne.com
Le Musée de Préhistoire Sauveterre
vous invite à stimuler tous vos sens pour
plonger dans l’histoire et le quotidien
de nos ancêtres. Quel que soit votre âge,
vous apprécierez de faire de petites et
grandes découvertes grâce aux maquettes,
écrans tactiles et vidéos mis en place. Le
musée intérieur est richement complété
à l’extérieur avec le Sentier préhistorique
de la Lémance et son site archéologique.
Des ateliers à réaliser en famille ou en
groupe sont proposés.
47500 Sauveterre-la-Lémance
05 53 40 73 03
www.sauveterre-prehistoire.fr
Le Ponton Handipêche d’Aire-surl’Adour
© Handiplus Aquitaine
Le site de Saint-Estèphe propose détente et découverte.
est équipé d’un cheminement adapté
pour en faciliter l’accès avec un handicap moteur. Il dispose également d’une
banquette pour s’asseoir et répond à
toutes les exigences prévues par le label
Tourisme et Handicap pour les handicaps moteur, visuel, auditif et intellectuel. De nombreux autres pontons
accessibles ont été installés dans le
département : à Cazaux, Nasseys, Parentis Biscarosse, Aureilhan et Mimizan
notamment.
Rue des graviers, 40800 Aire-sur-l’Adour
05 58 71 64 70
Pyrénées Atlantiques (64)
La Roseraie de Barbary
Découvrez la vie des Gens de
Garonne en grandeur nature.
La Maison de la Pomme d’Or
vous propose une plongée au
cœur de ce fruit.
éveillera tous vos sens avec ses 800 variétés de rosiers disposés dans un cadre
digne des plus contes de fées. Entièrement élaborée en rocaille, elle propose
des collections de roses anciennes,
anglaises et hybrides. Quatre kiosques
ludiques et interactifs animent également la visite des petits et grands. Le
site comprend un lieu de restauration et
un salon de thé situés face aux Pyrénées.
19 Chemin Henri IV, 64800 Saint-Vincent
05 59 53 53 93
www.roseraiedesaintvincent.com
Le Pôle muséographique des Salines
de Salies-de-Béarn
La Roseraie de Barbary éveillera tous vos sens. © Roseraie de Saint-Vincent
a pour objectif d’expliquer de manière
ludique le fonctionnement de la production de sel à travers l’histoire de la création des Salines de Salies-de-Béarn, qui
produisent aujourd’hui environ 2000
tonnes de sel par an ; et pas n’importe
quel sel : il s’agit du sel utilisé dans le
cadre de l’IGP du jambon de Bayonne.
Vous pourrez évoluer facilement dans le
musée grâce à un parcours audio-guidé,
des bornes interactives, des vidéos et
des vitrines d’exposition. L’esplanade et
le belvédère situés à l’extérieur valent
également le détour.
Avenue Jacques Dufourcq, 64270 Salies-deBéarn; 05 59 38 96 90
www.sel-salies-de-bearn.com
De nombreux postes de pêches
ont été rendus accessibles.
Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 27 dossier
Sorties accessibles
Découvrez les lieux insolites de la région Rhône-Alpes
La région Rhône-Alpes compte 267 sites labellisés Tourisme et Handicap. Voici quelques idées accessibles pour
apprécier les richesses de cette région.
Ferdinand Cheval a consacré 33 ans de sa vie à bâtir, seul, un palais de
rêve dans son potager. © Facteur Cheval
Faîtes la connaissance des lamas à la Ferme pédagogique Ballalama.
Le Musée départemental de la Bresse est un site culturel emblématique de l’Ain. © Musée départemental de la Bresse
Le Palais idéal du Facteur Cheval (26)
La Biscuiterie Louvat (38)
Venez découvrir l’histoire de ce monument tout aussi extraordinaire que
son créateur, Ferdinand Cheval, qui l’a
construit seul, de ses mains, en 33 ans.
« Avril 1879. Ferdinand Cheval, facteur rural
âgé alors de 43 ans, butte sur une pierre si
bizarre lors de sa tournée qu’elle réveille un
rêve. Véritable autodidacte, il va consacrer
33 ans de sa vie à bâtir seul, un palais de
rêve dans son potager, inspiré par la nature,
les cartes postales et les premiers magazines
illustrés qu’il distribue. Parcourant chaque
jour une trentaine de kilomètres pour ses
tournées en pleine campagne, il va ramasser
des pierres, aidé de sa fidèle brouette. En
solitaire, incompris, il inscrit sur son monument « travail d’un seul homme ». Son palais
de rêve est achevé en 1912 ». Pour connaître
la suite, il suffit de vous rendre dans ce
lieu insolite de la Drôme. Possibilité de
visites commentées. Ce site est labellisé
Tourisme et Handicap pour les handicaps moteur, auditif et mental.
8 rue du Palais
26390 HAUTESRIVES
www.facteurcheval.com
Entrez dans les coulisses de la Biscuiterie
Louvat, dont la tradition perdure depuis
60 ans au cœur du pays dauphinois.
Vous pourrez y déguster des biscuits encore tout chauds, mais aussi découvrir en
grandeur nature les techniques et le savoir-faire traditionnel de leur fabrication.
Ce site est labellisé Tourisme et Handicap
pour les handicaps moteur et mental.
ZA Le Bigallet
38620 SAINT GEOIRE EN VALDAINE
04 76 07 51 16
www.biscuiterie-louvat.com
28 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
Musée départemental de la Bresse –
Domaine des Planons (01)
Installé sur l’ancien domaine agricole
des Planons, à Saint-Cyr-sur-Menthon,
le Musée départemental de la Bresse
est un site culturel emblématique de
l’Ain. Il propose de découvrir, à travers
ses 3000 mètres carrés d’exposition, le
patrimoine de ce département, du XVe
siècle à nos jours : paysages, environnement, construction, habitat, cultures,
élevages, traditions, costumes et parures,
gastronomie, art de vivre… Ce site est
labellisé Tourisme et Handicap pour les
handicaps auditif et mental.
987 Chemin des Seiglières
01380 SAINT CYR SUR MENTHON
03 85 36 31 22
www.musees.ain.fr
La Ferme pédagogique Ballalama (38)
Site original et vivant, la Ferme pédagogique Ballalama a la particularité d’élever
des lamas. Elle propose au public de tout
âge de venir découvrir ses animaux et de
mieux les connaître. Il est possible de les
côtoyer au sein de la Ferme, mais aussi
de partir en balade avec eux dans les
bois ou sur les sentiers le temps d’une
demi-journée, d’une journée, ou de plusieurs jours. Le cadre naturel et convivial
de ce site en fait un lieu propice à la
détente. Ce site est labellisé Tourisme
et Handicap pour les handicaps moteur,
auditif, visuel et mental.
80 chemin de l’Orme
38140 RÉAUMONT
04 76 91 03 34
www.ballalama.com
nous = vous
Parce que rendre la ville plus agréable aux personnes en
situation de handicap, c’est permettre à chacun-e de mener
une vie autonome et de participer pleinement à la vie de
la Cité.
Concertation sur les projets urbains et visites de terrain, travail avec la
Commission communale pour l’accessibilité, gratuité des musées municipaux
pour les personnes handicapées et leur accompagnateur, transports en commun largement accessibles, équipements culturels adaptés avec notamment
des boucles magnétiques, adaptation du mobilier urbain, parcours et
installations adaptés sur les grands événements (Nuits Sonores, Biennale de
la danse, Fête des Lumières…), ordinateurs adaptés, livres en braille et audio
dans les bibliothèques, accueil des enfants en situation de handicap en
crèches, écoles et équipements sportifs, politique d’emploi des personnes
handicapées, mise en œuvre de l’accessibilité des bâtiments communaux…
La ville comme on l’aime, plus juste
dossier
Sorties accessibles
Rhône : Entre nature, sport, gastronomie et culture
De la nature à la culture il n’y a qu’un pas. Le département du Rhône le démontre en proposant des sorties accessibles
au musée, en plein air, derrière les fourneaux ou encore à la ferme aux petits et grands, qu’ils soient seuls, en famille
ou en couple. Le Rhône compte plus de trente sites labellisés Tourisme et handicap ou en cours de labellisation. Découvrez ici la sélection du Comité du tourisme du Rhône. Pour d’autres idées rendez-vous sur rhonetourisme.com.
Calme et douceur vous attendent à la Ferme aux
Pieds des Séchères.
En famille ou en groupe venez prendre un bol d’air et
de sensations au Plateau d’Yzeron © Ferme le plat
La Maison du Terroir en Beaujolais
Déficiences : mentale, visuelle
Mme Brigitte Bouteille
Basson – 69590 LARAJASSE
04 78 48 48 45
[email protected]
www.bienvenue-a-la-ferme.com/rhonealpes/ferme-pedagogique/ferme-ferme-aupied-des-secheres-2671-51951
Au cœur historique de Beaujeu, poussez
les portes de la Maison du Terroir en
Beaujolais tout récemment rénovée. Une
boutique de produits régionaux encore
plus grande, une nouvelle muséographie
consacrée à la gourmandise en Beaujolais
mais aussi une salle d’expositions artistiques vous y attendent. Vous pourrez
aussi admirer la cour intérieure datant de
la Renaissance. Le site est entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite.
Déficience : motrice
Place de l’Hôtel de Ville – 69430 BEAUJEU
04 74 69 20 56
[email protected]
www.beaujolaisvignoble.com/la-maisondu-terroir-beaujolais.html
La Ferme aux Pieds des Séchères
Envie d’une pause dans le calme et la
verdure ? Envie de douceur, d’écoute,
d’échange par le regard et les caresses
avec les animaux de la ferme, sur les
hauteurs du Monts du Lyonnais ? Envie
de comprendre l’évolution du milieu
agricole ? Alors, venez découvrir cette
petite exploitation familiale des Monts
du Lyonnais. Productions de la ferme :
25 vaches laitières, basse-cour, porcherie,
chèvrerie, clapiers. Madame Bouteille,
propriétaire des lieux, adapte son discours aux personnes déficientes mentales (explications, jeux et histoires). La
visite basée sur le toucher des animaux
est aussi accessible aux déficients visuels
(avec accompagnement).
30 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
Le plateau d’Yzeron
Le Plateau d’ Yzeron vous propose une
multitude d’activités au cœur des Monts
du Lyonnais ! A 30 minutes de Lyon, en famille ou en groupe venez prendre un bol
d’air et de sensations. Ce parc aventure
est accessible à tous, les petits (à partir
de 4 ans) et les grands (sans limite d’âge).
7 parcours acrobatiques en hauteur de
différents niveaux de difficulté sont proposés et permettent ainsi à chacun d’évoluer en sécurité en fonction de ses envies.
Le parc est ouvert de Pâques à Toussaint,
les week-ends et jours fériés, vacances
scolaires tous les jours. L’accrobranche
(avec cartels explicatifs), les activités
balades avec ânes et poneys (fiche parcours) et les parcours jeux d’orientation
peuvent être adaptés selon le handicap.
Les sanitaires, la salle de restauration et
la terrasse sont aussi accessibles.
Déficience : mentale, visuelle, auditive,
motrice
Gaëtane Thieffry
Le Plat – 69510 YZERON
04 78 81 03 02
[email protected]
http://www.fermeleplat.com/yzeron.htm
Apprenez les techniques des pâtissiers à la
Maison de Karen de chocolat © Karen en chocolat
La Maison de Karen de Chocolat
Initiez-vous au métier de chocolatier ! Apprenez les techniques des pâtissiers pour
des entremets parfaits, concoctez des
confiseries maison à partir d’ingrédients
naturels… tout un programme, dans
une superbe maison en pleine nature,
au cœur des Monts d’Or, à seulement
10 minutes de Lyon. Karen propose une
formule intégrale « 100% CACAO » pour
appréhender tous les aspects de la fabrication des chocolats mais vous pouvez
aussi choisir la formule adaptée à vos envies et disponibilités ! Les ateliers durent
de 2h à 4h30 selon la thématique. En parallèle, Karen propose aussi une chambre
d’hôte située en rez-de-chaussée. Cette
élégante chambre de 21m² est éclairée
par une grande baie vitrée donnant sur
la terrasse. Et comme Karen adore faire
plaisir, elle propose des soins et massages dans son hammam accessible !
Déficience : mentale, motrice
La Maison Karen Chocolat
95 sentier du Puy d’Or – 69760 LIMONEST
04 78 33 42 74
[email protected]
Parc d’attractions Pass-Partoo
Animations à gogo pour les enfants de 1
à 12 ans chez Pass-Partoo, sur 1 400 m²
de jeux en intérieur et extérieur : piste
de glisse sur bouées, trampolines, tour
infernale, toboggan géant, parcours
aventure, chasse au trésor ! Un espace
baby est réservé au plus petits et les
parents accompagnants ont la possibilité
de jouer avec les enfants. Pass-Partou
dispose aussi d’un espace restauration
qui ravira vos enfants : tartines, hamburgers, salades, crêpes… Le site est ouvert
tous les jours quand l’école est fermée !
Pour répondre à des demandes spécifiques possibilité de modifier les horaires
d’ouverture. L’accès est de plain-pied, les
sanitaires sont accessibles.
Déficiences : mentale, motrice
16C rue Yves Farge – Plaine Robinson –
69700 GIVORS
04 78 50 58 06
www.pass-partoo.fr
scènes riches et variées : Gargantua,
Mozart, le Bossu de Notre-Dame, Guignol,
les vendanges… et bien d’autres encore !
La durée de la visite est d’environ 1h et
est adaptée pour les déficients mentaux,
grâce notamment à la mise à disposition
d’un livret d’animation permettant une
visite plus ludique !
Déficience : mentale
100 rue Saint-Georges – 69005 LYON
04 72 77 75 20
[email protected]
www.museeautomates.com
Musée de la Blanchisserie
Le Centre Pilote d’Escalade et d’Alpinisme de Vaulx-en-Velin propose un mur
d’escalade à géométrie variable. Très
sensibilisé à l’accueil des personnes handicapées, plusieurs formules de cours
d’escalade sont proposées. Les activités
encadrées par des moniteurs titulaires
du Certificat de Qualification Handisport
durent de 1h à 2h. Le CPEA propose aussi
des sorties en milieu naturel sur des
falaises adaptées, la location de joëlette
(randonnée) et de GMS (ski assis).
Déficiences : motrice, mentale, visuelle, auditive
Tour Patrick-Berhault – 1 rue des vergers –
69120 VAULX-EN-VELIN
04.72.04.37.01
[email protected]
www.cpeavv.com
Le Musée de la Blanchisserie a pour vocation de valoriser le travail des blanchisseurs qui ont fait vivre la commune de
Craponne pendant près de 150 ans et de
faire découvrir aux plus jeunes, la vie de
leurs grands-parents. Venez visiter le musée pour tout apprendre de manière vivante sur la façon de laver, rincer, essorer,
sécher et repasser d’autrefois. Découvrez
aussi la collection d’environ 200 objets
tels que des battoirs, savons, lessives,
fers… Toutes les visites sont guidées. En
plus ici on peut tout toucher ! Le Musée
est accessible aux personnes à mobilité
réduite et a développer des outils d’aide
à la médiation au profit des déficients
mentaux et auditifs. Il a obtenu le Label
Tourisme et Handicap pour la 7e année
consécutive.
Déficiences : motrice, mentale, auditive
104 avenue Joachim Gladel – 69290 CRAPONNE
04 78 57 23 37
[email protected]
www.grehc.fr
Musée des Automates – Fondation
ASG-EMA
Le Musée des Automates propose une visite ludique avec ses 7 salles d’exposition
présentant près de 250 automates ! Vous
découvrirez certains secrets de fabrication d’un automate et vous entrerez dans
l’univers de grands auteurs, peintres,
musiciens, inventeurs… à travers des
Entrez dans l’univers de grands auteurs, musiciens et inventeurs au Musée des automates ©
Musée des automates de Lyon
Centre Pilote d’Escalade et d’Alpinisme
Musée Gallo-Romain de Saint-Romainen-Gal / Vienne
Le Centre Pilote d’Escalade et d’Alpinisme de
Vaulx-en-Velin propose un mur d’escalade à
géométrie variable ©CPEAVV
A 30 km au sud de Lyon, le site archéologique de Saint-Romain-en-Gal - Vienne
offre sur plus de trois hectares les vestiges d’un quartier de la ville romaine de
Vienne. Aujourd’hui, le site archéologique
et le musée de Saint-Romain-en-Gal transportent le visiteur il y a 2000 ans, dans
l’une des plus riches cités de la Gaule
romaine. De nombreux aménagements
sont mis en place pour permettre l’accueil du plus grand nombre. Des visites
en LSF, des audio-guides munis de colliers
boucles magnétiques et des casques à
conduction osseuse ou classique sont
proposés aux déficients auditifs. La
partie intérieur, les sanitaires et ascenseurs sont accessibles aux personnes
à mobilité réduite. Pour les groupes, le
musée a mis en place des parcours guidés
sur-mesure avec des temps en atelier à
destination des déficients mentaux mais
aussi des visites sensorielles des vestiges
avec l’association « Musée du bout des
Doigts » pour les déficients visuels.
Déficiences : motrice, mentale, visuelle, auditive
RD 502 – 69560 SAINT-ROMAIN-EN-GAL
04 74 53 74 00
[email protected]
www.musees-gallo-romains.com
Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 31 dossier
Handiplage
« Nous souhaitons voir ouvrir un
maximum de nouveaux lieux de
baignade accessibles »
Ramón Espi, président de l’association Handiplage, nous présente cette
structure et dresse un état des lieux de l’accessibilité des plages et de leurs
activités de loisirs en France.
P ouvez-vous vous présenter ?
Je suis dessinateur industriel,
président de l’association
Handiplage et également
évaluateur Accessibilité, en partenariat avec le Comité Départemental du Tourisme Béarn Pays-Basque,
dans le cadre du Label National « Tourisme
& Handicap ». Handicapé à la suite d’un
accident de moto, je vis en fauteuil roulant depuis 20 ans et essaye de conserver
les mêmes activités qu’auparavant.
Pouvez-vous nous raconter l’histoire de
l’association Handiplage ?
Tout a commencé en 1995, lorsque
Brigitte Berckmans, vice-présidente
d’Handiplage et moi-même avons appris
qu’un hôpital voisin, l’hôpital Marin
partie technique et pour l’adaptation des
tiralos. Nous avons établi un cahier des
charges répertoriant tous les aspects nécessaires à la mise en accessibilité d’une
plage et de ses loisirs : cheminement,
personnel mobilisé… Nous avons été particulièrement attentifs à ce dernier point
car lors de nos essais, nous avions beaucoup apprécié le fait qu’il y ait des personnes pour nous accompagner jusqu’au
lieu de baignade. Nous avons donc repris
cette idée et demandé à la mairie d’Hendaye de déléguer cette fonction à des
saisonniers – pour lesquels nous avons
mis en place des formations par la suite.
C’est ainsi qu’est née en 1997 la première « handiplage » et son association
éponyme Handiplage. Dès lors, plusieurs
responsables de municipalités côtières
ont commencé à nous
contacter afin d’obtenir
des conseils pour créer
à leur tour des plages
accessibles, d’abord sur
la côte basque puis du
côté de la Méditerranée,
et même dans des secteurs éloignés
de la mer (plans d’eau). Aujourd’hui, le
concept d’Handiplage s’est largement
développé dans toute la France et nous
recevons toujours des demandes de
renseignements et de labellisation – car
nous avons créé un peu plus tard un
label Handiplage.
« 290 plages sont aujourd’hui recensées sur
le site d’Handiplage »
d’Hendaye basé sur la côte Basque (64),
proposait des activités aquatiques en
mer à ses résidents, avec un accompagnement du personnel et des tiralos.
Nous nous sommes rendus sur place
et avons demandé à tester l’activité
de baignade. Nous avons été très bien
accueillis et avons beaucoup apprécié
cet essai, que nous avons renouvelé avec
des amis. Ce dispositif étant réservé aux
patients de l’hôpital, nous sommes allés
à la rencontre de M.Lassallette, maire
d’Hendaye de l’époque, qui nous a alors
suggéré de créer une association dédiée
à la baignade accessible sous l’angle des
loisirs, tout en nous inspirant des aménagements mis en place par l’hôpital.
Nous avons alors commencé à monter
un projet en partenariat avec un ESAT
et des ergonomes, notamment pour la
32 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
Quelles actions mettez-vous en œuvre ?
Notre première mission consiste à informer le public sur les plages, les activités et les équipements accessibles
en bord de mer ou à proximité. Notre
site internet www.handiplage.fr rescence 290 plages dont plus de 60 sont
labellisées. Il propose notamment une
carte des plages françaises accessibles,
un top des plages, et de nombreux
liens vers tout ce qui concerne les
•
loisirs et vacances accessibles (hébergement, culture, services…).
Nous avons également un rôle de sensibilisation générale et de conseil auprès
des municipalités qui souhaite créer
une handiplage. Selon les demandes
reçues, nous nous déplaçons ou nous
transmettons les documents utiles.
Depuis 2006, nous développons un
dispositif de formation à destination des personnes qui travaillent
dans le secteur des loisirs et veulent
apprendre à mieux appréhender les
personnes en situation de handicap.
À ce jour, nous avons formé environ
90 handiplagistes, le plus souvent des
employés de mairie qui sont amenés
à travailler sur les plages (maîtresnageurs, travailleurs saisonniers…)
mais aussi des personnes qui travaillent auprès de plan d’eau ou dans
des piscines. La formation dure deux
jours et évoque des thèmes tels que:
les grandes familles de handicap, la
réglementation ( y compris celle des
contrats de travail), les techniques
de transferts du tiralo au fauteuil, la
sécurité, le fonctionnement du système audio-plage (bracelet qui permet
à ses utilisateurs d’être guidés par le
biais de balises sonores ou de donner
l’alerte en cas de difficulté)… La formation est animée par des professionnels
du secteur médical et médico-social,
comprend des mises en situation et
permet l’obtention d’un certificat. À
terme, nous aimerions que cette formation soit reconnue officiellement
et que toutes les mairies qui ouvrent
des sites handiplage puissent former
leur personnel, notamment via le
dispositif de formation continue. La
reconnaissance d’une telle formation
ou du statut d’ « handiplagiste » serait
d’ailleurs tout à fait cohérent avec les
exigences de la loi du 11 février 2005.
•
•
Nous avons fait une demande d’accréditation mais nous n’avons pas encore
obtenu de réponse.
Parlez-nous du label Handiplage que
vous avez mis en place.
Le label Handiplage existe depuis 2000.
Il a pour objectif de mieux promouvoir
les lieux de baignade accessibles auprès
du public et prend en compte tous les
types de handicap. Pour l’obtenir, il faut
remplir un cahier des charges correspondant à différents degrés d’accessibilité et
de confort, en fonction du niveau visé. Le
cahier des charges et un questionnaire
d’évaluation sont en ligne sur notre site.
Voici quelques uns de ses principaux
critères :
Niveau 1 : Accès à la plage par rampe
d’accès ou plain pied avec caillebottis
ou tapis rigide ; engins pour entrer
dans l’eau (tiralos) sanitaires et stationnements accessibles ; proximité
d’un poste de secours…
Niveau 2 : Présence d’une tierce-personne (handiplagiste) pour faciliter l’accès à la baignade ; signalisation claire
et visible, notamment routière, du site
accessible avec le logo Handiplage…
Niveau 3 : Confort supplémentaire
apporté de différentes manières. Vestiaire accessible et douche avec flexible.
Présence d’un lieu pour se détendre et
s’abriter du soleil (pergola ou autre) ;
informations sur les horaires d’ouverture ; informations présentes sur les
brochures touristiques.
Niveau 4 (label 4 roues) : Présence d’un
système Audioplage en plus de la validation de tous les critères précédents.
Le label Handiplage doit bien être
distingué du label Tourisme et Handicap.
Souvent les mairies demandent le label
Handiplage dans un premier temps, et
souhaitent ensuite le compléter par le
label Tourisme et Handicap, géré par
l’association du même nom. Le label
T et H fonctionne selon les familles de
handicap et non par des niveaux gradués. Pour espérer l’obtenir, il faut avoir
atteint au minimum le niveau 2 du label
Handiplage.
•
•
•
•
Que pensez-vous de
l’accessibilité des plages
françaises aujourd’hui ?
Globalement, il y a
plutôt une bonne
accessibilité lorsque l’on
se penche sur la carte
des plages accessibles.
Nous avons labellisé
des plages dans toute
la France, certaines
municipalités proposant
également des activités
de loisirs en parallèle.
À nuancer toutefois.
Avec la loi de 2005,
toutes les municipalités vont normalement
devoir rendre leurs
plages accessibles. Pour
les accès en bord de mer,
il y a encore des villes où
ce n’est pas le cas. Certaines peuvent être
gênées par des contraintes naturelles :
dunes, besoin de mettre du matériel
discret pour respecter le milieu naturel…
D’autres ont refaits les sites à neuf sans
prendre en compte l’accessibilité, parfois
par crainte de coûts supplémentaires…
Dans ce contexte il nous semble donc
très important de continuer à sensibiliser
les élus ainsi que toutes les personnes
concernées par la gestion de sites touristiques. On est là s’ils ont besoin d’informations et de conseils, et on peut réaliser
des études avec eux si cela peut les aider.
Et plus largement que pensez-vous de
l’accessibilité des activités touristiques
au bord de la mer en France ?
Il y a encore assez peu d’activités de
loisirs accessibles en bord de mer. Cependant on voit des choses se construire.
Par exemple, de plus en plus de clubs
sportifs s’ouvrent au handicap : le surf
sur la côte basque, la voile sur la Méditer-
Handiplage
se tient à la
disposition des
municipalités
souhaitant
rendre leurs
plages accessibles.
ranée, la pêche… Il y a aussi des plages
labellisées qui proposent en parallèle des
bases de loisirs accessibles.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
Pour tout renseignement sur les
plages et lieux de baignade accessibles
en France, rendez-vous sur le site www.
handiplage.fr. L’association Handiplage
gère également le site www.handiplusaquitaine.fr qui rescence tous les sites
touristiques accessibles de cette région.
Le public est d’ailleurs invité à venir proposer sur le site ses propres idées d’activités et sorties accessibles, en fonction
de ses expériences. À noter que ce site
internet est accessible aux personnes
déficientes visuelles.
Par ailleurs, nous travaillons en partenariat avec de nombreuses associations
et proposons une rubrique dédié à leur
actualité.
 Propos recueillis par Caroline Madeuf
Quels sont vos projets et objectifs pour
les mois et années à venir ?
Nous souhaitons continuer à labelliser des sites mais surtout voir ouvrir
un maximum de nouveaux lieux de
baignade accessibles, avec ou sans notre
et aide, et même s’il s’agit de lieux qui
ne sont pas tous labellisés. C’est déjà
très positif que des municipalités soient
sensibles au sujet de l’accessibilité des
plages. L’idéal serait d’avoir deux lieux
de baignade accessibles sur chaque
municipalité côtière, au moins sur la
côte basque.
Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 33 handisport
Les activités touristiques et de loisirs à
destination des personnes en situation de handicap
Article réalisé par notre partenaire
Par Frédéric Reichhart, Maître de conférences en sociologie, INS HEA, et Michaël Attali, Professeur des Universités,
Université de Rennes 2, Membre du Comité Scientifique du think tank Sport et Citoyenneté.
Michaël Attali
et Frédéric
Reichhart
L ’
accès aux activités physiques des personnes en situation de
handicap constitue une question
récente et évolutive. Alors que
la société française se saisit de
la pratique sportive à partir du milieu
du XIXe siècle, il faut attendre près d’un
siècle pour identifier des tentatives
permettant de les rendre accessibles à
un plus large public. Toutefois, les possibilités d’exercices restent cantonnées
à des activités traditionnelles telles que
l’athlétisme, la natation ou la gymnastique pendant que certaines catégories
sociales ont la possibilité d’accéder à
d’autres formes de pratiques dépassant
la sphère sportive souvent dominée
par la compétition. Elles se pratiquent
la plupart du temps dans des espaces
naturels en mettent en valeur la liberté,
l’émancipation et l’aventure (planche
à voile, surf, escalade, etc.). En ne se
situant pas dans des espaces normalisés,
elles répondent à de nouveaux besoins
contemporains tout en se définissant
dans la différence avec les pratiques plus
34 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
classiques en limitant les possibilités
d’accès de celles et ceux qui veulent s’y
exercer. Le domaine des loisirs va ainsi
être marqué par un fort développement
tout en excluant plusieurs catégories de
pratiquants au moment même où les
activités anciennes se démocratisent. Il
faut attendre les années 1980-1990, pour
voir ces activités de loisirs symboles de
modernité offrir des opportunités à destination de nouveaux publics. Le défi est
donc de diversifier l’offre pour tous les
publics en ne restreignant pas les possibilités à quelques pratiques classiques et
en ne les cloisonnant pas par l’adoption
de démarche par catégorie de public.
Cette question met en évidence la mise
en œuvre de l’égalité et de l’accessibilité
dont les pratiques touristiques et de
loisirs témoignent de la complexité.
La démocratisation et diversification de l’offre touristique et de loisir à
destination des personnes en situation
de handicap font communément et
historiquement référence à des activités
spécifiquement organisées et structurées
pour ce public. Mais en complément de
ces activités catégorielles, des activités
proposées à un public mixte, c’est à dire
regroupant des personnes handicapées
et non handicapées, se développent. Ces
activités appelées partagées, intégrées,
mixtes ou parfois encore inclusives
dépassent et remettent en question les
frontières symboliques et réelles entre le
secteur spécialisé et le milieu ordinaire
invitant à des pratiques collaboratives et
partenariales. En référence à l’esprit de
la loi du 11 février 2005, elles convoquent
l’idée d’inclusion et d’accessibilité ; à présent, c’est à la société de s’adapter, de se
transformer et de devenir accessible pour
inclure les personnes en situation de
handicap. Dans cette optique, une multitude d’activités et de prestations, mais
aussi d’équipements, est réajustée en
fonction des caractéristiques et des difficultés bio fonctionnelles des personnes
handicapées. À l’aide de la combinaison
de facilitateurs architecturaux, technologiques et matériels mais aussi humains,
l’accessibilité aux loisirs et au tourisme
se concrétise : ainsi par exemple, une
personne en fauteuil roulant peut
aisément accéder à la plage à l’aide d’un
revêtement adapté posé sur le sable, elle
peut prendre un bain de mer grâce à un
fauteuil de baignade, équipé de grosses
roues et de flotteurs, tracté par une
tierce personne. Une personne avec une
déficience visuelle peut profiter d’un film
au cinéma grâce à l’audio description,
d’un spectacle vivant par le dispositif de
« souffleur d’image » ou encore accéder aux
œuvres d’un musée via une visite tactile.
En fait, le développement de ces activités inclusives découle fortement d’une
dynamique impulsée sur le terrain par
les différents acteurs locaux : ce sont les
opérateurs touristiques, culturels et de
loisirs tels que les musées, les cinémas,
les plages, les restaurants, les hôtels, les
parcs d’attractions qui sont à l’avantgarde de l’accessibilité. Au niveau étatique,
l’accessibilité est posée comme une
obligation affirmée dans un vaste canevas
législatif depuis 1975, réaffirmée par la
loi du 11 février 2005 ; mais elle est aussi
impulsée dès 2001 par une politique nationale de labellisation des équipements
accessibles, confiée à l’Association Tourisme et Handicap (ATH). Il s’agit pour un
prestataire touristique de rendre visible
son accessibilité à un ou plusieurs types
de déficience à l’aide d’un pictogramme
labellisé. En 2015, plus de 5000 équipements affichent ce label dans l’hexagone.
Pour finir, il faut aussi noter que l’accessibilité touristique, sportive et culturelle pour être concrète et opérationnelle
nécessite d’être abordée de manière
systémique, en insistant sur l’interconnexion des ressources accessibles sur
un territoire : un vacancier en situation
de handicap séjournant dans l’hôtel
d’une station balnéaire va déjeuner
au restaurant, profitera de la plage, se
rendra au parc d’attraction ou au musée.
Il se rendra au marché hebdomadaire et
prendra sûrement un verre dans un bar
de la place. En somme, il faut concevoir
l’accessibilité comme une chaine, sans
rupture dans le déplacement qui garantit
la possibilité d’accéder à différents espaces et de bénéficier des prestations qui
sont proposées.
Pour plus d’infos sur le sport et le handicap :
www.sportetcitoyennete.com
En visite à Paris Île-de-France ?
Découvrez les établissements culturels et touristiques
accessibles sur accessible.net : musées, châteaux, hôtels, restaurants,
offices de tourisme, théâtres… l’offre est riche, variée et de qualité !
Familles avec jeunes enfants, visiteurs en situation de handicap…
chacun peut s’informer sur les lieux qui lui sont le plus adaptés.
En partenariat avec le Comité Régional du Tourisme Paris Île-de-France
www.visitparisregion.com
dossier
Montréal, cité aux multiples Riche du mélange des vagues d’immigrations qui en ont fait l’une des villes multiculturelles les plus courues, Montréal n’en et son quartier historique, c’est une cité plébiscitée pour sa qualité de vie, son ouverture et son bilinguisme. Surtout, elle se Le centre-ville de Montréal vu du ciel © Alphtran
D
ans le monde entier, et
particulièrement auprès de
leurs cousins français, les
Québécois sont considérés
comme l’un des peuples
les plus accueillants de la
planète. Cette réputation est
loin d’être usurpée, et partout dans la
province vous vous sentirez les bienvenus. Montréal, bien qu’étant une grande
métropole vivante et agitée, n’échappe
pas à la règle. Dans les restaurants, dans
les hôtels et les magasins, ou même
simplement dans la rue, vous ressentirez
cette bienveillance propre à ces gens chaleureux. Et, pour ne rien gâcher, l’offre
de services pour les visiteurs est étoffée
et les établissements hôteliers sont
confortables, souvent très abordables et
parfaitement accessibles pour la plupart.
Pour organiser son voyage, il convient
de signaler la présence de l’indispensable
association Kéroul au Québec, qui a
obtenu un Ulysse de la part de l’Organisation mondiale du tourisme. Kéroul est
évidemment destinée d’abord aux Canadiens mais la fréquentation de ce site
36 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
peut vous donner un certains nombre
d’informations utiles sur la partie
orientale de votre voyage. Entre autres,
le formidable travail accompli dans
« La Route accessible », qui recense treize
régions touristiques du Québec à visiter ;
plus de 170 établissements culturels et
touristiques qui ont adapté leurs lieux
afin qu’ils soient sécuritaires et universellement accessibles : hôtels, parcs d’attractions, sites patrimoniaux, musées,
centre de diffusion artistique, lieux d’information touristique, des jardins et des
parcs ; plus de 1 200 personnes certifiées
Service Complice de Kéroul pour vous
garantir un accueil chaleureux.
Une fois ces renseignements pris, direction le Vieux-Montréal, lieu de fondation
de Ville-Marie en 1642 par Paul de Chomedey. Malgré les nombreux incendies ayant
fait disparaître les plus anciens bâtiments,
plusieurs travaux de restauration et
d’aménagement ont donné un nouveau
souffle à la Vieille ville et au Vieux-Port
qui accueillent dorénavant des milliers de
touristes charmés par ce style européen
et historique. Boutiques, restaurants,
musées et galeries d’art, places et promenades, bref, amplement de quoi remplir
une journée. Vous y trouverez également
l’office de tourisme. À noter que ce dernier
dispose d’un onglet Tourisme et Handicaps sur son site internet. Bien pratique !
Culture, détente et shopping
Pour faire chauffer la carte bleue, on se
dirige vers le centre-ville ! Enserré par la
montagne et le fleuve, c’est le lieu par excellence des affaires et du « shopping ». La
rue Sainte-Catherine, qui le traverse d’est
en ouest, est l’artère principale du centre
où se concentrent les grands noms de la
mode, les restaurants et bars ainsi que
les boutiques en tous genres. L’architecture y est aussi bien diversifiée : les gratteciel imposants côtoient les bâtiments
d’époque. Mais dans le centre-ville, on
trouve également le Centre des affaires,
le Quartier du Musée où l’on trouve
aussi de nombreuses galeries d’art, le
Quartier International et Chinatown et
le Quartier des spectacles qui englobe
de nombreuses salles autour de la place
des Arts. Ce complexe culturel d’enver-
facettes
en
isé ec le
l
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cle t a
A r t i te n a r i a
par
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guidme
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d
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éditanditoFrance
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finit plus d’étonner et de se réinventer. Entre ses parcs et ses clochers, ses gratte-ciel
présente comme une ville plutôt accessible pour ses visiteurs souffrant d’un handicap.
© Stéphane Savignard
Infos futées
Y aller
AIR FRANCE
Tél. 36 54
www.airfrance.fr
AIR CANADA
Tél. 0 825 880 881
www.aircanada.com
Utile
OFFICE DE TOURISME DE
MONTREAL
Tél. +1 514 873 2015
www.bonjourquebec.com
www.tourisme-montreal.org
ASSOCIATION KEROUL
Tél. + 1 514 252 3104.
www.keroul.qc.ca
La poutine – frites et fromage en grains – et le sandwich à la viande fumé, gastronomie typique de Montréal
gure internationale met à disposition 12
fauteuils roulants et propose ses services
aux personnes présentant une déficience
auditive. Parfaitement accessibles, vous
pourrez également vous régaler au restaurant et au bar du complexe.
Puis, on se rendra au village gai pour
son ouverture d’esprit et sa joie de vivre.
La station de métro Beaudry affiche fièrement les couleurs du quartier. D’ailleurs
pale artère du Village et transformée en
rue piétonne l’été, réunit de nombreux
cafés, bars, restaurants et boîtes de nuit.
Un quartier haut en couleur, où la liberté
d’être prime avant tout. À côté, le Plateau
Mont-Royal est sans conteste l’enfant
chéri des Européens et hipsters de ce
monde. Y règne une atmosphère sympa
de grand village où se côtoient universitaires, écolos, artistes, jeunes professionnels et bohêmes
dans l’âme.
C’est ici
que se
trouve
l’oratoire
Saint-Joseph qui accueille plus de 2
millions de pèlerins chaque année. 26
fauteuils seront à votre disposition et
tout est pensé pour les personnes handicapés : places de stationnement, toilettes,
accès à la boutique ou encore visites
guidées. Une visite incontournable dans
un quartier où il fait décidemment bon
vivre, comme dans la Quartier latin
attenant. Enfin, direction le boulevard
« Les
Québécois sont considérés
comme l’un des peuples les
plus accueillants de la planète »
dans le métro, dont huit stations sont
accessibles par ascenseur, les premières
voitures disposent d’une rampe d’accès et d’un espace pour le fauteuil. En
bus, à l’exception de la ligne 212, tous
les véhicules disposent d’une rampe à
l’avant. Cela vous sera confirmé sur le
panneau indiquant les heures de passage du véhicule. Une fois sur place, la
rue Sainte-Catherine (encore !), princi-
Saint-Laurent, baptisé familièrement
La Main (pour Main Street) et l’une
des vieilles rues de Montréal. Elle reste
l’artère la plus cosmopolite de Montréal,
avec ses boîtes de nuit, bars, restaurants
et commerces ethniques, et la rue PrinceArthur, transformée en zone piétonne,
est bordée de terrasses de restaurants.
Des espaces naturels incomparables
Mais, grande ville s’il en est, Montréal
n’en est pas moins au cœur d’un pays
aux grands espaces naturels incomparables. Dans la ville déjà, vous ressentirez
cet attachement des Québécois envers
la nature grâce à la largeur des rues
bordées d’arbres, et aux nombreux parcs
et espaces verts. Les Îles Sainte-Hélène et
Notre-Dame (le Parc Jean-Drapeau), toutes
deux situées en face du Vieux-Port, sont
aujourd’hui un important lieu de villégiature pour les Montréalais. La Ronde et ses
parcs d’attractions, les grands parcs, la
Biosphère, la plage de l’île Notre-Dame, le
Casino et le circuit de Formule 1 sont très
populaires. Et tous ces sites ne devraient
poser aucun problème d’accessibilité.
Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 37 dossier
Le monde du caviar !
En visite sur un salon dédié
à la restauration, j’ai fait la
connaissance d’Olivier Veillet,
directeur commercial au
Comptoir du Caviar. Il m’a fait
découvrir un produit d’exception. J’ai donc eu envie de vous
dévoiler tous les aspects du
caviar grâce à son expertise. Il
nous donne ici tous les conseils
utiles pour aller à la conquête
de ce symbole du capitalisme
et du raffinement. Le caviar
peut véritablement vous enchanter et contrairement aux
idées reçues on peut s’offrir
une petite dégustation même
avec un budget modique.
Q
u’est-ce que le caviar exactement ?
Le caviar est une préparation d’œufs d’esturgeons
préalablement sélectionnés
en fonction de l’espèce, des
variétés, des souches génétiques. La
famille des esturgeons compte de nombreuses variétés, mais toutes n’ont pas
la capacité de produire le si prestigieux
caviar. Le caviar résulte de l’osmose entre
les œufs d’esturgeons prélevés à bonne
maturité et le sel. Plusieurs étapes
sont nécessaires pour atteindre le goût
unique d’un bon caviar. De l’abattage de
l’esturgeon à la mise en boîte d’origine,
ces opérations prennent environ trente
minutes, dans des conditions sanitaires
très contrôlées. Le temps fait le reste car
un caviar n’est réellement consommable
qu’une fois l’osmose faite entre l’œuf et
le sel, ce qui peut prendre plus d’un mois
pour obtenir le goût escompté. L’osmose
parfaite arrive après 4 à 6 mois passés en
boîte d’origine.
« Happez, faîtes
rouler, laissez
éclater les
grains sous le
palais, et laissez se répartir
les saveurs
de mer, d’iode,
de beurre, de
fruits secs... ».
38 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
Olivier Veillet, Comptoir du Caviar
D’où vient le nom de caviar ?
Le mot caviar apparaît dans des textes du
15e siècle, on le retrouve sous les termes
« caviale », mais aussi Khaviar ou kavyar
selon les régions. Il signifie Œufs ou Porteur d’œufs. On retrouve également ce
terme pour les œufs de saumon consommés par les Russes dits «Caviar Rouge».
Quels sont les différentes filières du
caviar ?
Actuellement, les filières de production,
d’approvisionnement et de commercialisation sont clairement définies, car nous
sommes sur un produit d’élevage depuis
que l’esturgeon est une espèce protégée.
Alors que du temps du caviar « sauvage » les circuits étaient plus opaques et
autorisaient des pratiques impossibles
aujourd’hui. Du caviar est donc produit
un peu partout dans le monde, essentiellement dans l’hémisphère nord : pour
l’esturgeon de Sibérie : Finlande, Italie,
France, Chine… ; pour l’osciètre : Italie,
Chine, Bulgarie… Dans l’hémisphère sud,
seul un élevage d’exception d’Osciètre en
Uruguay existe dans l’hémisphère sud.
Celui-ci bénéficie d’un environnement
très favorable : qualité de
l’eau, alimentation spécifique produite par la ferme
elle-même, climat propice
au bon développement des
esturgeons, période de production permettant l’excellence de la maturité du goût
lorsqu’arrive les périodes
festives de fin d’année.
Autres espèces : pour le Béluga : Bulgarie, Iran, chine ;
pour le Dauricus-Schrenckii :
Chine ; les autres espèces
Sterlet ou Transmontanus :
USA, Italie…
Qu’est-ce qui en fait un produit si
unique et si cher ?
Le caviar est un produit de luxe unique.
Il est rare et cher. Il a connu son âge d’or
dans les années trente en arrivant à Paris, puis il y a eu la période mythique du
shah d’Iran, l’épuisement de la ressource
sauvage de la mer Caspienne, puis aujourd’hui l’élevage.
Pour rappel, l’esturgeon nous vient
de la préhistoire. Il s’élève lentement et
atteint sa maturité sexuelle tardivement
pour produire des œufs suffisamment
matures prêts à être prélevés pour faire
le caviar. Pour les espèces déjà citées,
Esturgeon de Sibérie (6-7 ans), Osciètre
(9-10 ans), Béluga (15-20 ans). De plus, il
faut élever aussi bien des mâles et des
femelles au départ car il n’est possible
de déterminer le sexe du poisson qu’à
partir de 3 ans pour la plupart des
éleveurs, et au bout d’un an pour les
meilleurs élevages comme en Uruguay.
C’est un produit unique par son goût si
caractéristique iodé et végétal à la fois,
par sa texture fine et sa longueur en
bouche… je parle de l’osciètre, car les
autres espèces ne vous laisseront jamais
le souvenir gustatif aussi impérissable.
Y a-t-il plusieurs sortes de caviar (y compris selon la couleur et la taille des œufs) ?
Il y plusieurs variétés : Esturgeon de Sibérie
(premier prix) Dauricus Schrenckii, Osciètre, Béluga, mais également Sterlet ou
Transmontanus (de moindre intérêt gustatif). La couleur et la taille sont des critères
uniquement visuels qui n’influent pas
sur le goût du caviar. On note juste la belle
taille du béluga et sa couleur grise anthracite si caractéristique. Également pour le
Dauricus Schrenckii, une taille généreuse
et un grain d’une couleur très dorée.
Qu’est-ce qui fait leur spécificité et comment choisir un caviar ?
Pour choisir un caviar il faut se fier à un
véritable professionnel donc quelqu’un
qui conditionne lui-même à partir de
boîtes d’origine (boîtes bleues). Le
marketing étant très présent dans le
domaine du luxe, ne vous laissez pas
berner par des appellations sans fondement : « impérial, prestige, royal et autre
cristal ». Il faut se fier aux appellations
des espèces que l’on retrouve sur les
étiquettes de traçabilité obligatoire au
dos des boîtes :
esturgeon de Sibérie = acipenser baerii
osciètre = acipenser gueldenstaedtii
•
•
•
•
dauricus-Schrenckii =
dauricus-schrenkii
béluga = huso-huso
Ensuite c’est selon son
goût et ses moyens.
Quel budget faut-il prévoir
pour une dégustation ?
Une dégustation de
caviar a un prix pouvant
commencer à environ 35
€ pour une boite de 30
g de caviar d’esturgeon
de Sibérie (soit 1000 €/
kg), pour de l’Osciètre
comptez environ 115 €
les 50 g (soit 2200 €/
kg), et pour un Béluga en
boîte d’origine d’1.8 kg (la
grosse boîte bleue) il vous
en coûtera environ 8 000
€ (soit 4 500 €/kg).
Peut-on acheter du caviar sur internet ?
Oui, Comptoir du Caviar est d’ailleurs présent sur
internet, mais suivez bien les conseils et assurez-vous
que ce que vous choisissez n’est pas que du marketing.
Comme tout achat sur internet vérifiez que vous avez
bien à faire à quelqu’un qui manipule la marchandise.
Car sur internet certains sites n’ont jamais vu, ni goûté
un grain de caviar puisqu’ils ont fait conditionner leur
caviar par un autre.
Je vous invite à vous inscrire sur www.comptoirducaviar.com pour profiter des nombreuses offres exclusives
sur internet tout au long de l’année, expédiées chez vous
en colis isotherme en 24h partout en France (hors Corse).
À quoi faut-il vraiment faire attention avant d’acheter
du caviar ?
Il faut faire attention aux noms des variétés pour savoir
exactement ce que vous achetez.
Il faut se fier aux appellations des espèces que l’on
retrouve sur les étiquettes de traçabilité obligatoire au
dos des boîtes :
esturgeon de Sibérie = acipenser baerii
osciètre = acipenser gueldenstaedtii
dauricus-schrenkii = dauricus-schrenkii
béluga = huso-huso.
•
•
•
•
Quel est votre conseil pour une personne qui souhaite
goûter pour la première fois ?
Mon meilleur conseil est celui des anciens qui ont connu
les grandes heures du caviar de la Mer Caspienne et qui
disait unanimement « Le CAVIAR, c’est l’Osciètre ». Après
vous aurez le temps de goûter les autres espèces. 
Un petit coup de pouce pour votre 1re dégustation
Avec Handirect et Comptoir du Caviar, bénéficiez
d’une offre exclusive de 30 % de réduction en utilisant le code : HANDIRECT. Profitez en sur le site
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de conditionnement (17 rue de civry-78790 Mulcent) et
dans notre showroom parisien (23 boulevard Malesherbes - Paris 8e) Offre valable jusqu’au 31/12/2015.
Les conseils d’Olivier Veillet pour une
bonne dégustation
Dans quelles conditions et
comment le déguster au
mieux ?
En cuisine
Sublimez vos assiettes. En décoration ou en touche savoureuse
La dégustation est différente si le sur des coquillages, crustacés,
caviar est l’élément principal ou
poissons blancs, œufs, viande
s’il vient sublimer un plat. Pour
de bœuf, velouté de légumes et
une dégustation seule préférez
d’herbes… Conservation entre 2
l’Osciètre qui se suffit à luiet 4°C.
même pour ses saveurs subtiles.
Ce met délicat s’accompagne
Alors que pour une préparation
traditionnellement dans l’inculinaire vous pouvez utiliser de
conscient collectif de Vodka. Le
l’esturgeon de Sibérie pour sa
caviar se marie également très
couleur sombre et son goût fubien avec un champagne Blanc
gace. Et si vous cherchez le visuel, de Blanc. J’ai une préférence parle Dauricus Schrenckii sera parfait ticulière pour celui de la maison
avec son grain généreux et doré.
Billecart Salmon qui laisse entièrement sa place au caviar OsLa préparation
ciètre, par ses notes cristallines.
Servir à 10/12c° sur glace pilée Faîtes également l’expérience
avec une cuillère en nacre.
avec un véritable saké japonais,
La dégustation puriste se fait
j’ai choisi pour cela le Saké
en déposant délicatement à
« ruissèlement clair » de la maison
l’aide d’une cuillère en nacre
ancestrale japonaise Tatenokawa
une dose de caviar sur le
(à boire avec modération).
revers de la main.
Happez, faîtes rouler, laissez
éclater les grains sous le palais,
et laissez se répartir les saveurs
de mer, d’iode, de beurre, de
fruits secs... Selon le moment
de dégustation, comptez :
10 g à 15 g pour des toasts
apéritifs, 20 g à 30 g pour
une mise en bouche, 30 g
à 50 g/personne pour une
entrée.
Et sans compter lorsque
l’on aime …
•
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Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 39 dossier
Vous êtes tentés par une carrière artistique ?
Nous vous proposons un focus sur une association exceptionnelle, tant par son dynamisme que par son
originalité : Regard’en France Cie – Centre Recherche Théâtre Handicap (CRTH).
L e Centre de Recherche Théâtre Handicap est un lieu culturel
pilote, fondé et piloté par Pascal
Parsat. Il est installé dans le 12ème
arrondissement de Paris, et référencé par l’Observatoire de l’accessibilité
et de la conception universelle. C’est un
Établissement Recevant du Public de
rayonnement national et international
possédant la double expertise culture et
handicap, accessible à tous. Il s’articule
•
Une prestation de sa "Brigade d’accessibilité" qui réalise le diagnostic des
lieux ouverts au public.
L’accompagnement des professionnels
de la culture à la prise en compte des
handicaps et pathologies pour un
meilleur accueil et pour une meilleur
intégration et enfin un site Internet
accessible pour héberger les informations de ses partenaires et expliquer
l’ensemble des services proposés par
l’association.
Dans sa démarche en faveur
de l’emploi dans le domaine
de la culture, l’association
s’est donné une mission
d’insertion sociale et professionnelle des personnes
handicapées dans le monde
artistique et culturel. Pour
cela elle propose différents outils :
Une formation continue : pour les artistes, les techniciens, les enseignants,
les professionnels de l’animation
culturelle et sociale, les responsables
des lieux, les chargés de publics.
Une expertise pour les Fonds de Professionnalisation et de Solidarité des
artistes et techniciens du spectacle.
Un accompagnement des politiques
de ressources humaines et une aide
au recrutement et au maintien dans
l’emploi des personnes handicapées.
•
L’une des plus belles originalités du CRTH est sans aucun
doute la création de l’école
de théâtre « Acte 21 »
autour de quatre grands domaines d’activités liés à la culture et aux handicaps :
La création.
L’accompagnement des usagers et
professionnels de la culture touchés
par un handicap.
Une démarche en faveur de l’emploi
dans le domaine de la culture.
Une école de théâtre baptisée « Acte 21 ».
Sur la partie création, l’association propose des prestations et services, tels que
la recherche et création pour l’innovation en matière d’accessibilité culturelle,
des spectacles et performances dans le
noir et en lumière, et des outils de sensibilisation (conférences, publications,
expositions, guides...).
•
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Des services et des outils pour
l’accessibilité
Dans son rôle d’accompagnement des
usagers et des professionnels, l’association offres des services et des outils pour
l’accessibilité. C’est tout d’abord un lieu
témoin de bonnes pratiques accessible à
tous, une "Régie mobile" :
Mise en accessibilité ponctuelle de lieux
et d’événements culturels (Festival d’Avignon, Contre-Courant, Visions Sociales,
Nuit Blanche, Culture aux quais...).
Une prestation intitulée "Les Souffleurs d’Images" : c’est un dispositif
d’accompagnement personnalisé pour
les déficients visuels (théâtres, musées
et patrimoine, cirque).
Un service documentaire intitulé "Les
Fonds Théâtral Sonore" : qui référence
des ouvrages audio sur le théâtre.
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40 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
•
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Acte 21, l’école de théâtre du 21e siècle
Unique en Europe, cette école de théâtre
du Centre Recherche Théâtre Handicap,
répond à tous les besoins de théâtre, et à
tous les publics en milieu ordinaire.
Que ce soit pour apprendre dès 8 ans,
se former dès 18 ans, se perfectionner
tout au long de sa carrière, et le tout
sans limite d’âge.
Acte 21 répond à chacun de ces besoins
que ce soit pour une pratique de loisirs
ou une formation tant initiale que continue. Elle bénéficie de locaux sur 500
m² où tous les besoins ont été identifiés
et satisfaits. Elle offre une pédagogie
sur-mesure, à la carte ou dans un cursus :
Théâtre, écriture, chant, danse, masque,
techniques de comédien, improvisation,
Feldenkrais, poésie, alexandrins, lecture
à voix haute...
Elle propose des cours dans des salles
adaptées, mises à la disposition des
élèves pour qu’ils puissent s’investir
dans leurs recherches ou répéter.
Les ateliers de faible nombre (15 maximum) permettent un travail sur mesure,
où chacun a le temps, et son temps. Les
rythmes sont adaptés aux réalités extérieures de chacun.
Et pour les plus motivés il est possible
d’évoluer de la pratique de loisirs à la
formation initiale.
L’équipe pédagogique est constituée
de professionnels en activité dans chacune des expressions artistiques qu’ils
enseignent. Tous ont suivi une formation, certains sont diplômés, récompensés, distingués, membres de regroupements professionnels, intervenants ou
responsables de compagnies professionnelles. Et tous font carrière !
Les parcours proposés métissent
présentations publiques des travaux de
l’année en cours, sorties pédagogiques,
rencontres avec les professionnels, insertions professionnelles.
Acte 21 propose un réel travail de fond
où chacun éprouve ses outils, les explore,
les perfectionne, les affirme, se les approprie, en lien direct avec les réalités et
attentes des professionnels.
Les élèves ayant achevés leur formation sont embauchés prioritairement
dans les productions du CRTH. Depuis
2004, ce sont ainsi 77 d’entre eux qui ont
été insérés professionnellement.
Acte 21 est aussi agréée organisme de
formation, jeunesse et sport, ce qui est
une garantie supplémentaire de sérieux.
Depuis 20 ans le CRTH a construit un
projet unique, durable, et reproductible.
Reconnu d’intérêt général pour sa partie
création, le Centre Recherche Théâtre Handicap a su affirmer sa qualité d’observateur, de créateur et d’acteur de l’égalité.
Pour plus d’informations
[email protected]
Tel. : 01 42 74 17 87
http://www.crth.org
dossier actus tourisme
Anae : Des résidences touristiques innovantes, pensées
pour le plaisir et le bien être de tous !
Vous recherchez une destination pour
vos prochaines vacances où le confort
d’usage à été véritablement pensé pour
tous ? L’ANAE est là pour vous ! Motivé
par l’accueil de familles, d’associations
et d’individuels concernés ou non par
un handicap, l’ANAE accueille chaque
© UCPA
année près de 1000 personnes ayant
une déficience sur ses trois structures
situées à Pralognan la Vanoise, SaintSorlin d’Arves et Hyères dans le Var. « La
montagne et la mer accessible à tous, nous
en avons fait notre métier depuis plus de 50
ans. Notre pertinence est de proposer une
Cap’ Loisirs Sportifs :
un dispositif dédié aux jeunes
en situation de handicap
En 2012, l’UCPA a mis en place, en partenariat avec
la Fédération Française Handisport (FFH) et la
Fédération Française du Sport Adapté (FFSA), des
espaces sportifs mobiles accessibles et adaptés
aux jeunes ayant un handicap moteur, sensoriel,
mental ou psychique. Ces espaces sont directement
recréés sur leurs lieux de vie, notamment au sein
de structures médico-sociales, et leur permettent
de pratiquer des activités sportives variées comme
l’escalade, le roller, le vélo, le cirque, le poney,
l’escrime etc. Après une expérimentation en Île-de-France auprès de
200 jeunes en 2012, CAP’ Loisirs Sportifs a été déployé dans les régions
Nord-Pas-de-Calais, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Aquitaine et Bretagne.
En 2014, il a concerné 914 jeunes en situation de handicap pour un
total de 2 474 séances sportives. En 2015, l’objectif est d’arriver à 1
000 bénéficiaires sur l’ensemble du territoire français. Le dispositif
CAP’ Loisirs Sportifs est mis en œuvre avec le soutien du ministère des
Sports, de l’Agence nationale pour les Chèques Vacances (ANCV) et des
conseils régionaux partenaires. Pour bénéficier du dispositif, les structures médico-sociales peuvent contacter directement l’UCPA au niveau
national, qui les réorientera vers leur interlocuteur dédié en région.
Contact : [email protected] - 01 45 87 47 62
offre touristique où nous avons réuni sur un
même lieu des activités et un hébergement
adaptés à toutes les capacités, un encadrement qualifié et de nombreux services
personnalisés comme le transport des PMR
ou la mise à disposition d’un lève-personne ».
Pour Noël 2015, l’association inaugure
un chalet de 23 chambres entièrement
adaptées aux personnes à mobilité
réduite à Pralognan la Vanoise. Cette
Station-Village naturellement préservée
est un endroit unique où la détente et
le sport plaisir sont accessibles à tous,
hiver comme été : ski debout ou assis
avec moniteurs, curling adapté, chiens
de traineaux, randonnées, ballades sur
neige, via ferrata, initiation escalade, sorties raquettes, tandem-flex, Cimgo, FTT,
dual-barre piloté .... La location de tout
le matériel sportif est possible chaque
jour de l’année. Pralognan propose également son lot d’activités : piscine, centre
équestre, espace bien être-massage,
farniente sur les terrasses ensoleillées
au sommet du téléphérique où au bord
du torrent dans la vallée des Prioux… En
bref, un lieu qui ne vous laissera pas le
temps de vous ennuyer.
Contacts : 06.07.19.88.24 ou 04.79.08.71.51 –
Mail :[email protected]. Site internet : anae.asso.fr
2e édition de la Biennale
Nucleus à Marseille
Du 4 au 6 juin
prochains, Nucleus,
association qui a
pour but de soutenir
l’inclusion des personnes ne situation
de handicap dans
l’ensemble de la
société, organisera à
Marseille la deuxième édition de la
« Biennale Nucleus ». Labellisée en 2013 par MarseilleProvence, Capitale européenne de la culture, cette
biennale a un double objectif :
Mettre en lumière des artistes professionnels,
français et étrangers, en situation de handicap
moteur, sensoriel, mental ou psychosocial.
Sensibiliser le public (grand public, groupes scolaires, salariés d’entreprises…) à l’inclusion sociale,
culturelle et professionnelle de tous. Découvrez le
programme détaillé sur : www.nucleus-asso.fr 
Photo : Priscille Vincent, artiste qui a fait une performance en dessin lors de la biennale en 2013 © Carolinedechamps.com.
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Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 41 gros plan : la médiation animale
Éclairage
Médiation animale : « Pour qu’une action
fonctionne, elle doit être bien préparée »
Boris Albrecht, directeur de la Fondation Adrienne et Pierre Sommer nous propose un
tour d’horizon des actions de médiation animale menées en France.
enfants ou adultes fragilisés par la maladie ou le handicap, jeunes en errance,
détenus en réinsertion…. Organisé
chaque année, il permet à la structure
lauréate de recevoir un financement.
Nous avons accompagné pendant
longtemps des actions en maisons
de retraite et arrêté en 2011, car nous
avons constaté – par le biais de deux
études nationales que nous avons
initié (la présence animale en maison
de retraite en 2005 et 2010) – que le
mouvement était déjà bien lancé et
que les acteurs se débrouillaient suffisamment bien pour être autonomes
(pour organiser la venue des animaux,
la construction de projets, et leur
financement). Une nouvelle enquête
sera réalisée courant 2015 pour vérifier
les données des précédentes études.
Médiation canine à l’IME Daudignon à Grenoble – Une orthophoniste et un jeune atteint de troubles du développement © David Renaud
P
ouvez-nous présenter la Fondation A et P Sommer?
Abritée par la Fondation de
France, la Fondation A et P
Sommer est aujourd’hui en
France la seule organisation
indépendante et privée, à but non
lucratif, qui soutient financièrement
les actions de médiation animale. Son
objectif est ainsi d’œuvrer par le biais de
la médiation animale pour le mieuxêtre et l’intégration des publics les plus
vulnérables : enfants ou adultes fragilisés
par la maladie ou le handicap, jeunes en
errance, détenus en réinsertion, personnes âgées dépendantes…
La Fondation A et P Sommer a été créée
en 1974 par Pierre Sommer (1909-2002) –
issu d’une famille d’industriels ardennais – et son épouse Adrienne (19022003) qui partageaient la même passion
pour l’environnement, les animaux et
leurs relations avec les êtres humains.
Quelles sont ses principales missions ?
La fondation a trois grandes missions :
42 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
•
Favoriser l’éducation à la citoyenneté,
aux émotions, aux souvenirs, aux
échanges, et évoquer la place des animaux familiers à travers la création de
kits pédagogiques qui sont actuellement diffusés gratuitement dans
6000 écoles et centres de loisirs.
Encourager et soutenir la recherche,
en particulier avec l’attribution de
bourses et via le portail documentaire
du centre de ressources de la Fondation A et P Sommer qui rassemble de
nombreux documents concernant
les relations homme-animal et tous
les aspects de la médiation animale :
http://documentation.fondation-apsommer.org/.
Soutenir et valoriser les actions en lien
avec la médiation animale au sein de
structures sociales et médico-sociales.
Cela passe par un accompagnement
des projets, et des actions de mécénat,
notamment via notre appel à projets
annuel destiné à valoriser les pratiques de médiation animale au profit
des personnes les plus vulnérables :
•
•
Quelles actions mettez-vous en œuvre ?
Nous avons essentiellement un rôle
de mécène et de financeur. Celui-ci se
décline sur deux grands volets :
Études et recherches
Nous avons accompagné et/ou nous
accompagnons des travaux de recherche sur de nombreuses thématiques, parmi lesquelles par exemple :
le rôle bénéfique d’un chien auprès
de personnes sans domicile fixe dans
le cadre de leur réinsertion ; les effets
de la présence animale dans un foyer
ou un établissement scolaire auprès
d’enfants autistes ; la présence d’animaux en milieu carcéral ; l’éducation
de chiens en institut pédagogique et
médicalisé…
Terrain
Aujourd’hui, nous avons soutenu et
encouragé un peu plus de 500 initiatives (à travers notre appel à projets
annuel) associant des chevaux, des
chiens, des ânes et des animaux de
ferme… sur un éventail très large d’actions (rééducation physique, sociale…).
Nous valorisons et accompagnons en
priorité des actions menées par des
professionnels dans les établissements
des secteurs du milieu sanitaire, social,
médico-social, carcéral ou éducatif.
•
•
Quels sont vos projets et objectifs pour
les mois et années à venir ?
La Fondation A et P Sommer travaille
en lien étroit avec des organismes internationaux et notamment l’IAHAIO
(international association of humananimal interaction organizations), qui
regroupe une cinquantaine de pays
autour de la médiation animale. Tous
les 3 ans, cet organisme met en place
une grande conférence sur trois jours.
Nous avons apporté assez d’éléments
pour démontrer que la France est en
avance dans le domaine de la médiation animale (avec l’Italie) et notre
candidature a été retenue – face à
l’Australie et la Corée du Sud – pour
organiser l’édition 2016, qui aura
lieu à la Cité des Sciences (du 11 au 13
juillet 2016). Nous en sommes ravis
et nous allons donc nous concentrer
sur cet événement qui proposera des
débats, conférences et présentations
de travaux de recherche ou d’actions
de terrain.
La Fondation A et P Sommer est
également le mécène principal d’une
exposition qui est présentée à la Cité
des Sciences et de l’Industrie (Paris) du
7 avril 2015 au 2 février 2016 : « Chiens
et Chats : Vous en ressortirez moins bête ».
L’objectif est de sensibiliser le public
à la proximité animale. Les études de
la FACCO-SOFRES ont montré que près
d’un français sur deux possède un
chien ou un chat domestique. C’est à
partir de ce constat, qu’un groupe de
scientifiques s’est créé et a constitué une exposition pour essayer de
comprendre pourquoi il y a un intérêt
tel pour ces animaux, leurs modes de
fonctionnement, et leurs interactions
avec l’humain. Un focus sera également consacré à la médiation animale.
•
•
Pouvez-vous nous parler de votre appel
à projets ?
Nous lançons chaque année un appel à
projets ouverts aux établissements des
secteurs sanitaires social, médico-social,
carcéral ou éducatif portant des initiatives liées à la médiation animale. Nous
sommes sensibles à ce que ces projets
soient portés par des professionnels
dans les établissements. Il peut s’agir
d’aides-soignants, de psychomotriciens,
éducateurs… qui participent aux actions
directement et dans une optique durable.
Ainsi nous recevons plus de 150 candidatures par an et nous constatons que les
professionnels sont effectivement très
engagés sur le thème de la médiation
animale et proposent des idées de plus
en plus concrètes et réfléchies.
La médiation animale en France
Quand on parle de « médiation animale »,
de quoi parle-t-on exactement ?
Pour la Fondation A et P Sommer, la
médiation animale est la « Recherche des
interactions positives issues de la mise en
relation intentionnelle humain-animal dans
les domaines éducatifs, sociaux ou thérapeutiques ».
De nombreux termes voisins existent
(Activités associant l’animal, zoothérapie,
equithérapie…) mais médiation animale
nous semble être la définition la plus
inclusive, car elle permet de prendre en
compte tous les animaux et tous types
d’intervenants. Aujourd’hui le débat
porte se le fait de savoir si la médiation
animale est une profession ou la spécialisation d’une pratique.
Quels sont les différents types d’activités de médiation animale qui existent ?
Parmi les grandes tendances, on trouve
comme animaux associés les chiens, les
chevaux et les ânes pour travailler sur
animale est la plus développée, et plus
particulièrement en France et en Italie.
La médiation animale est bien installée
en France et existe depuis les années
1970 (bien que la relation animal-humain soit millénaire). Maintenant nous
sommes dans une phase où le secteur
essaye de se fédérer. Nous voyons de très
nombreux projets se construire et aboutir chaque année, notamment à travers
notre appel à projets qui ne désemplit
pas en termes de candidatures. Par
ailleurs on constate que les projets sont
de plus en plus réfléchis et innovants.
Concernant l’Italie, elle dispose d’un
département du ministère de la Santé
consacré à la thérapie animale.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
Nous sommes aujourd’hui à un tournant
où nous ne pouvons que nous féliciter
du professionnalisme des acteurs au ni-
« La médiation animale peut apporter
des effets bénéfiques aux bénéficiaires,
mais aussi aux encadrants »
la psychomotricité, la relation physique et psychique, et la revalorisation
de la personne, par exemple. Prendre
en charge un animal peut redonner
confiance. C’est également intéressant
sur le plan relationnel car un animal ne
réagit pas de la même manière qu’un
humain et s’adapte à chaque personne.
La médiation animale peut également
se conduire avec des animaux de ferme,
ou de petits animaux (lapins, cochons
d’Inde…). Nous recevons régulièrement
des questions sur la delphinothérapie,
mais à ce jour, rares sont les études
qui ont réellement montré son rapport
investissement-bénéfice, et surtout cette
pratique est assez complexe à mettre en
œuvre si l’on veut respecter le bien-être
des dauphins et leur besoin de vivre en
milieu naturel.
Quelle que soit sa forme, la médiation
animale peut apporter des effets positifs
aux bénéficiaires, mais aussi aux encadrants, qui voient parfois leur travail simplifié par la présence de l’animal, qui peut
faire diversion, détendre l’atmosphère ou
encore jouer un rôle d’intermédiaire.
Dans tous les cas, pour qu’une action
fonctionne, le plus important est qu’elle
ait été bien préparée en amont et bien
réfléchie, tout en gardant à l’esprit que
la médiation animale peut apporter des
bénéfices mais qu’elle n’a pas vocation à
résoudre tous les problèmes.
Dans quelle mesure la médiation animale est-elle développée en France ? Et
par rapport aux autres pays ?
C’est en Europe que la médiation
veau national, que ce soit sur les actions
de terrains menées, sur le plan de la
recherche ou de la fédération (association Licorne et Phénix par exemple www.
licorne-et-phenix.org).
 Propos recueillis par Caroline Madeuf
Pour plus d’infos :
www.fondation-apsommer.org
Avec le soutien de
En partenariat avec
Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 43 gros plan : la médiation animale
Câlinsoins : Apporter les bienfaits de la médiation
animale à tous ceux qui en ressentent le besoin
Située près de Toulouse, Câlinsoins est une association de médiation animale qui propose des prestations
ouvertes à tous les publics, et notamment aux personnes en situation de handicap.
C ’est à Fonsorbes, près de Toulouse, dans la région Midi-Pyrénées, que se trouve le siège de
l’association Câlinsoins, structure dédiée à la thérapie de soin
par le biais de la médiation animale. Câlinsoins a été créée en 2011. Elle compte
à présent cinq intervenants ainsi que des
membres bénévoles. Myriam, infirmière
zoothérapeute de l’association, revient
sur la naissance du projet :
« J’ai trois beaux enfants. Deux sont atteints d’un handicap, dont un avec une TDHA
(Trouble déficitaire de l’attention/Hyperactivité) associée à une dyslexie et une dysorthographie sévère, explique-t-elle. J’ai remarqué
que la présence d’un ou plusieurs animaux
lui permettait d’être plus calme et même de
se concentrer. Après 25 ans de services en
temps qu’infirmière de nuit en hôpital ou
en clinique, j’avais besoin de recentrer ma
carrière et j’avais quelques idées. Mais un
dimanche de 2010, un simple reportage sur
Direct 8 est venu bouleverser le projet que
j’avais commencé depuis un an, « la Zoothérapie » ! Mais qu’est-ce que cela pouvait bien
être ? De nombreuses recherches sur le sujet,
plusieurs formations à l’Institut Français de
Zoothérapie, j’avais enfin trouvé comment
me réconcilier avec mon métier. La concrétisation du projet fut en juillet 2011 la création
de l’association « Câlinsoins », en septembre
de la même année, nous avons commencé les
premières séances dans plusieurs EHPAD ».
Des actions tournées vers tous ceux
qui ont besoin de retrouver le bien-être
Ainsi, Câlinsoins poursuit aujourd’hui
plusieurs grands objectifs :
Apporter les bienfaits de la thérapie
par la médiation animale auprès de
toutes les personnes ressentant le
besoin de retrouver un bien-être physique, psychologique, social, cognitif
et affectif.
Aider à la découverte des animaux
et de leur milieu par une approche
éducative et par le biais d’activités
ludiques assistées par l’animal.
Stimuler la motricité, le sensoriel, la
mémoire, le visuel, et l’observation
de ces personnes et travailler sur les
apprentissages.
Apporter aux enfants qui en ont
besoin un complément de soutien
•
•
•
•
44 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
scolaire pour dédramatiser l’école,
notamment s’ils ont des difficultés ou
besoin de gagner confiance en eux.
Des ateliers correspondant aux difficultés de chacun
Pour parvenir à ces objectifs, Câlinsoins
propose différents types d’actions
centrées sur la médiation animale :
rencontres, ateliers, moments de détente. Elle travaille avec plusieurs petits
animaux : des lapins, des cochons d’Inde,
deux chiens et un furet. Elle peut recevoir sur place ses bénéficiaires, mais ses
membres se rendent aussi régulièrement
dans des instituts ou chez les particuliers. Elle organise différents types
d’ateliers, parmi lesquels :
Le trouble des apprentissages
« On utilise l’animal pour rassurer l’enfant
lors de ces séances (il n’est pas jugé par
l’animal s’il se trompe). Il lui permet de
faire une pause, de se ressourcer auprès
de lui. Le travail se fait de façon ludique
(à l’aide de jeux) puis on met ce travail
en application pour écrire, lire, compter,
parler, … ».
Travailler sur l’isolement, le comportement
« Grâce à l’animal, petit à petit, la personne acceptera de mettre le collier, puis
ajoutera la laisse, puis fera un pas vers la
porte, puis deux et un jour, elle sortira le
chien (il en a besoin). Elle fera un pas hors
de chez elle, puis trois et un jour : une balade lui permettra de faire des rencontres
•
•
en chemin. Pour le comportement, on
compare avec le comportement de l’animal (nous sommes agités, il s’agite ; nous
sommes calmes, il se calme) ».
Travailler la mémoire
« Qui n’a pas eu un animal durant sa vie ?
La présence de l’animal va faire ressurgir
des souvenirs, donc faire travailler la
mémoire ancienne. Nous allons, grâce à
l’animal, donner à la personne de nouvelles informations (le nom de l’animal, la
race, la couleur, …) et lors d’une balade, il
faudra se souvenir de ces données pour
répondre aux questions, donc faire travailler la mémoire récente et petit à petit
appliquer ce travail à la vie quotidienne ».
Travailler en rééducation
« La médiation animale peut permettre
de travailler sur le langage (donner des
ordres à haute voix et bien articulés) et
l’élocution ; la motricité fine, la motricité
suite à des fractures, en accord avec le
kiné (brosser l’animal, accrocher une
laisse dans l’anneau du collier, …) ».
Association à visée thérapeutique, Câlinsoins travaille la plupart du temps en
lien avec des encadrants professionnels
des milieux socio-éducatif, médico-social
et paramédical. Toutefois ses actions
sont également ouvertes aux particuliers. Chaque cas est étudié individuellement, l’idée étant que chaque action
menée s’inscrive dans le cadre d’un
projet thérapeutique accompagné d’un
suivi avec évaluation des progrès.
Pour plus d’informations : www.calinsoins.com
•
•
L’équipe de
Câlinsoins.
Les Minis du Nobel
« L’animal peut faire oublier le mal-être ou les difficultés rencontrées dans la vie quotidienne »
Laurence Lebon, agricultrice-éleveur, gérante de l’élevage « Les Minis du Nobel » et organisatrice de
séances de médiation animale.
« L
es Minis du Nobel », qu’est-ce c’est ?
« Les Minis du Nobel », c’est d’abord
un élevage de chevaux miniatures
américains (AMHA), qui ressemblent beaucoup aux chevaux
européens sur le plan du caractère et de
l’apparence, mais en taille réduite. Ce
sont de petits chevaux qui ne dépassent
pas 85centimètres au garrot et ont un
caractère très doux. Ils sont éduqués
dès leur plus jeune âge et ne sont sevrés
qu’à partir de six mois. Ces chevaux
sont très appropriés pour la médiation
animale du fait de leur petite taille, qui
permet une approche relativement facile,
mais aussi de leur caractère : ils sont
disciplinés, à l’écoute, attentionnés, et
savent s’adapter spontanément à chaque
personne et à sa fragilité. L’élevage « Les
Minis du Nobel » est situé à Pujaudran,
dans le Gers (32).
Quelles sont vos différentes activités au
sein de cet élevage ?
L’élevage « Les Minis du Nobel » est d’abord
un élevage classique avec ses activités
habituelles. J’élève donc des chevaux
et je participe à des concours d’élevage
et de valorisation : dressage, concours
d’attelage… J’ai également des clients qui
m’achètent des chevaux pour réaliser
des spectacles.
En parallèle, je développe depuis
quelques années des actions de médiation animale, à l’aide de trois petites
juments. Dans ce cadre, j’ai suivi une formation auprès de l’Institut Français de
Zoothérapie situé à Vélanne dans l’Isère.
Comment s’organisent les séances de médiation animale des « Minis du Nobel » ?
Toutes les actions de médiation animale
commencent par une première séancevisite de découverte et d’évaluation des
objectifs.
Le déroulement et la nature des
séances suivantes correspondent ensuite
aux deux approches différentes de la
médiation animale.
La « Thérapie par Médiation Animale »
implique de déterminer clairement
plusieurs objectifs spécifiques au patient et de procéder à des évaluations
détaillées sur les progrès du patient.
Si nous choisissons cette approche,
•
Laurence Lebon,
gérante de
l’élevage « Les
Minis du Nobel »
et Roseline, sa
stagiaire.
j’évalue avec la famille ou les éducateurs les objectifs à mettre en place
lors de la première visite (améliorer
la motricité, la confiance en soi, le relationnel…). Soit ils viennent me voir,
soit c’est moi qui vais les voir (institut,
maison de retraite...). Le travail se fait
alors avec Vénus, notre petite jument
noire, très calme, qui sait mettre les
patients en confiance et permet de développer la stimulation, la motivation
et le contact affectif. Cela peut aussi
quotidien. Le contact entre le patient
et l’animal ne se fait pas toujours dès
la première rencontre, mais dès que le
déclic a eu lieu des portes s’ouvrent.
L’ « Activité par Médiation Animale »
repose davantage sur des activités
d’animation, récréatives et ludiques.
Cette approche laisse plus d’espace
libre aux parents ou proches et va viser avant tout une optique de détente,
de loisirs ou de réconfort. Dans ce cas,
mais toujours en fonction du déroule-
•
« La médiation animale peut
prendre la forme d’une thérapie
ou de séances récréatives »
permettre d’améliorer le fonctionnement physique, psychique, social ou
émotionnel du patient.
Nous ne faisons que des séances individuelles, afin de privilégier la relation
avec l’animal. Concernant le déroulement type d’une séance, nous commençons par donner des consignes au
patient, puis il est ensuite responsabilisé et focalisé sur une mission, réaliser
un parcours par exemple. L’animal
peut faire oublier le mal-être ou les
difficultés rencontrées dans la vie au
ment de la séance de découverte et du
caractère du patient, nous allons plutôt travailler avec les jeunes chevaux,
qui vont volontiers se transformer en
compagnons de jeux.
En résumé, nous proposons aussi bien
des séances de médiation animale sous
forme de thérapie – avec objectifs de
développement personnel – que des
séances axées sur la détente et le plaisir
de côtoyer des animaux.
Plus d’informations sur :
www.lesminisdunobel.com
Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 45 gros plan : la médiation animale
La Ferme de Nat
« Les animaux sont un remède à notre monde compliqué »
Rencontre avec Micheline Gandon, co-fondatrice de la Ferme de Nat.
personne ayant un handicap sent parfois
des regards pesants sur elle ou a le
sentiment de ne pas être bien accueillie…
Les animaux ne renvoient jamais cette
impression car ils prennent chaque
personne telle qu’elle est. D’ailleurs,
le contact entre ces deux publics, les
animaux et les personnes en situation de
handicap, passent souvent très bien.
En compagnie
des ânes, Rodolphe, salarié
à l’année au
sein de la ferme,
et Pascaline
saisonnière
depuis 5 ans
pour l’été.
P ouvez-vous nous présenter la
Ferme de Nat ?
Nous avons construit cette
ferme pour Nat, qui était ma
fille. Nat était polyhandicapée de
naissance et hypertendue. À l’époque on
faisait de nombreuses thérapies avec elle,
non remboursées par la Sécurité sociale
et qui avaient des effets à très court
terme, et devaient donc être répétées
très souvent. Un jour, nous avons loué
un âne. Nous avons mis Nat sur son dos
et avons constaté avec surprise qu’elle
s’était détendue en quelques instants,
alors qu’il lui fallait habituellement des
heures de massages pour parvenir à un
tel résultat. Nous avons réessayé un peu
plus tard et l’effet a été le même : une détente quasi instantanée. J’ai donc fini par
me dire qu’il faudrait un âne chez nous.
Nat ne pouvait pas s’exprimer normalement, mais nous avons découvert un
jour la communication facilitée qui nous
a permis d’échanger davantage avec elle,
notamment via une orthophoniste. Nous
avons demandé à Nat si elle voulait avoir
un âne… Elle nous a répondu : « Oui, mais
ce serait mieux d’avoir beaucoup d’animaux
et que mes frères et sœurs puissent en profiter aussi ». Nous avons alors recherché
une ferme en ruines. Nous l’avons trouvée un petit peu plus tard et avons mené
notre projet. Notre fille n’a pas vécu assez
longtemps pour le voir mais nous avons
continué pour lui rendre hommage et
faire vivre son idée. La ferme compte à
présent six ânes, cinq chèvres, trois brebis, ainsi que des lapins et des volailles.
Que proposez-vous au public aujourd’hui à travers la Ferme de Nat ?
Nous accueillons des petits groupes
d’enfants (souvent d’IME) qui viennent
en moyenne une demi-journée tous les
quinze jours. Soit ils vont voir tous les
animaux, les prennent dans leurs bras,
les caressent, participent à leur nour-
•
46 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
rissage ; soit ils prennent un temps
spécifique avec les ânes : brossage, papouilles, temps de détente allongé sur
le dos d’un âne, ou encore promenade.
Le fait de mener un âne est important
aussi car c’est prendre une responsabilité. Les enfants sont alors fiers, se redressent… c’est une façon de restaurer
leur confiance en eux. Nous réalisons
un travail évolutif avec ces jeunes qui
viennent environ vingt fois dans l’année. Nous travaillons en partenariat
avec des éducateurs, psychomotriciens
et encadrants d’instituts médico-éducatifs afin d’évaluer les progrès de chacun
et de voir ce qui fonctionne. Certains
groupes ne viennent qu’une seule fois,
dans une démarche de découverte, à
plus court terme.
Dans le même temps, nous proposons
des chambres (12) pouvant accueillir
des groupes d’adultes et/ou d’enfants
pour des périodes allant de un à sept
jours. Ces chambres ne sont pas exclusivement réservées à des personnes en
situation de handicap, ce qui fait que
personnes handicapées et valides se rencontrent facilement, y compris les enfants, qui, un peu comme les animaux,
n’ont pas d’a priori sur la différence.
•
Au vu de cette expérience, quel est selon
vous l’intérêt de la médiation animale ?
Et quels bénéfices peut-elle apporter ?
La médiation animale peut restaurer la
confiance en soi et dans les autres. Elle
apprend aussi à avoir beaucoup de patience car il faut souvent du temps, de la
douceur et du respect pour pouvoir créer
un vrai contact avec un animal. Si toutes
ces règles sont respectées, en général les
personnes accueillies se sentent rapidement bien.
Ce qui me semble également important dans la médiation animale, c’est le
fait que les animaux ne portent pas de jugement. Dans la vie de tous les jours, une
Vous avez obtenu en 2014 le Prix des
Fermes de la Différence de la Fondation
A et P Sommer, pouvez-vous nous en
dire plus ?
Nous avions décidé de participer à ce
concours pour obtenir une aide au
paiement de nos charges salariales.
Gagner a été pour nous une véritable
reconnaissance par rapport à la médiation animale. Cela nous a permis de
nous faire connaître davantage et nous
a donné de l’assurance pour continuer à
proposer des choses. La Fondation Sommer a choisi de récompenser la Ferme de
Nat pour le fait que les animaux y sont
bien traités et bien soignés, que la ferme
est propre, et que notre structure est
celle qui a accueilli le plus de personnes
handicapées en 2014.
Quels sont vos projets et objectifs pour
les mois et années à venir ?
Actuellement, nous embauchons deux
personnes en contrat aidé à 80 %, et une
saisonnière d’avril à septembre. L’un de
nos objectifs est de pouvoir embaucher
deux personnes à temps complet toute
l’année afin de réaliser tout l’entretien
nécessaire. Je pense que c’est réalisable.
D’autant plus que j’ai 62 ans et que je
pense à transmettre bientôt mon travail
très physique à la ferme. Nous pensons
également à revendre la ferme mais en
transmettant l’activité car nous tenons
vraiment à ce que ce projet se poursuive
dans la durée et même sans nous.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
Je pense qu’il faudrait beaucoup de
lieux comme celui-ci. Cela répond à des
besoins. Les animaux apportent du bienêtre, du réconfort et de l’apaisement. Ils
sont comme un remède à notre monde
compliqué. Pour moi, la médiation
animale est vraiment une solution. Si
tous les gens pouvaient avoir accès à des
petits moments de bonheur auprès des
animaux, la vie de chacun semblerait
peut-être un peu plus simple.
Plus d’infos : http://lafermedenat.jimdo.com
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Hélène Morisseau
Hélène Morisseau a rencontré pour vous Vincent De Lepeleire, aventurier hors norme qui enchaîne
les défis sportifs en plein air du parapente au handbike en passant par le handiski.
D’un cap à l’autre
Depuis 2011, Vincent De Lepeleire n’est plus tout à fait le même homme. Paraplégique suite à un accident
de bûcheronnage, cela ne l’empêche pourtant ni de pratiquer le parapente ni de se lancer dans de grandes
aventures : le Canal du Midi en handbike, l’Arc Alpin en parapente et en handbike, et bientôt le Cercle Polaire
en handiski. L’aventure appartient bel et bien à ceux et à celles qui se décident un jour.
«C
e n’est pas la fin du monde ! »,
s’exclame Vincent, très souriant, dans une vidéo pour
décrire son handicap. Vincent,
qui fêtera bientôt ses vingtcinq ans, se laisse bercer par
les évènements de la vie, parfois avec
une légère insouciance. Il ne se pose pas
trop de questions et avance. Ce savoyard
passionné de sports de pleine nature
et de montagne ne conçoit pas que son
handicap le freine dans sa vie. Il a eu le
déclic pendant sa rééducation en visionnant une vidéo sur Nathanaël Schaeffer,
qui est devenu paraplégique après un accident de montagne et qui pratique le ski
de randonnée avec du matériel adapté.
Le Canal du Midi en handbike
Un mois seulement après sa sortie de
centre de rééducation, en juillet 2012,
il se déleste de tous les conseils de
précaution et part avec un copain, Julien,
remonter le canal du Midi en handbike.
Il s’envole loin de ce «cocon fermé» où il a
48 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
passé une année. Ce premier périple lui
permet de se réconcilier avec lui-même,
avec ce corps qui ne lui appartient plus
complètement. Première expérience
concluante. Vincent n’entend pas s’arrêter là. «Pas de limites tant que tu te fais
plaisir !» : voilà ce que répond Vincent
lorsqu’on lui demande jusqu’où il va
aller. Cela donne le ton. Sa vie sera assurément remplie de voyages, de défis sportifs, de rencontres, de partages. Vincent,
as-tu une mission à accomplir sur terre ?
«Peut-être…Si je ne suis pas mort… je vais
chercher». Il reprend très vite le parapente
en solo qui est son sport de prédilection.
Dans les airs, son handicap s’efface. La
confiance en soi revient et des projets se
dessinent autour du parapente.
Mission Handi Cap au large
Vincent créée fin 2013 avec ses copains
d’enfance, l’association « in cloud » et
en assure la présidence. La philosophie
de l’association est le partage du sport
(centré sur le parapente) entre personnes
valides et handicapées. Très vite, un projet sportif permet à Vincent et ses amis
de donner tout son sens à cette création :
Handi Cap au large. Il s’agit de traverser
entièrement l’arc alpin de l’Autriche à
Monaco, en parapente et en handbike
lorsque la météo ne permet pas de voler.
Vincent reconnait volontiers que la préparation du projet a été minime et que
l’organisation s’est faite une semaine
avant de partir. L’envie collective et la
solidarité pendant la traversée vont permettre la réussite du projet. Et pourtant
les mauvaises conditions météo du mois
de juillet 2014 ont compliqué l’avancée,
obligeant le groupe à souvent délaisser
le parapente au profit du handbike, qui
est un sport très physique. Ce périple a
duré plus de vingt jours, marquant les
organismes mais renforçant les liens
d’amitié. Vincent sort de cette aventure
avec des projets plein la tête mais il
n’entend pas les accomplir sans partage.
Les handbikes achetés pour ce projet
seront réutilisés pour d’autres voyages et
mis à la disposition d’autres personnes.
L’association veut aussi faire découvrir
la pratique du parapente en fauteuil. Son
association prévoit ainsi d’organiser au
printemps dans le Parc National du Massif des Bauges une journée pour promener les gens, handis et valides, en calèche
et les amener sur un site de parapente
où ils pourront s’adonner au vol libre.
Un nouveau défi : le Cercle Polaire
Arctique
Un défi juste terminé en amène toujours
un autre. Alors quand on propose à Vincent de faire une expédition polaire en
ski de randonnée sur l’ile de Spitzberg en
Norvège, Vincent, toujours très enthousiaste, accepte sans aucune hésitation.
C’est un défi qui s’annonce pourtant
compliqué. Il va partager cette aventure
avec sept sportifs, des amis différents de
ceux d’Handi Cap au Large et un vidéaste
professionnel. Vincent a dû apprendre
les techniques du handiski (qu’il va
pratiquer dans une coque de ski assis),
ce qui n’a pas été évident. Il va surtout
devoir affronter des conditions extrêmes
à proximité du Cercle Polaire Arctique :
gestion du froid, mobilité sur le camp de
base, gestion de l’ours. Pour donner un
cadre juridique sécurisé à ce projet, une
nouvelle association « Riding Over 73 » a
été créée et son président Benjamin, fera
partie de l’expédition. Ce nouveau projet
« Handi Cap au nord » exige beaucoup plus
de préparation, de logistique et d’investissements (budget très important).
L’expédition se déroulera en mai
prochain et durera deux semaines, sur
place, avec cinq jours en autonomie
après un trajet en motoneige jusqu’au
camp de base situé au centre de l’île.
L’enjeu sera physique car les compagnons de Vincent vont devoir le tracter
sur le plat et dans les montées. « Ce sera
plus dur pour ceux qui m’accompagnent
que pour moi», indique Vincent. Dans
les descentes, seul dans son bob, il va
devoir affronter des pentes assez raides
notamment celles du Mont Newton qui
est le point culminant de l’île. Il s’est
beaucoup entrainé cet hiver avec son
copain Julien, moniteur de ski spécialisé
dans le handiski, et a notamment axé
son travail sur la sécurité. Et puis l’enjeu
d’une telle expédition concernera aussi
la santé de Vincent car il devra affronter
l’altitude et le grand froid. La vigilance
portera surtout sur l’état de ses jambes.
Ce sera probablement l’une des missions
confiées à l’un des membres de l’expédition, Emmanuel, qui est infirmier aux
urgences et guide. Rien n’a été lésiné sur
la qualité de l’équipement pour assurer
une protection maximale : vêtements
techniques de qualité, chaussettes chauffantes...Vincent ne ressent aucune appréhension. De cette aventure naîtra un
film que réalisera le voyageur et cinéaste
Damien Artero, connu dans le milieu de
l’aventure. Ce film risque assurément de
trouver une belle place dans les festivals
de films d’aventure. Il est aussi prévu de
le projeter dans les centres de rééducation, histoire de donner envie, de montrer que l’aventure n’est pas réservée aux
personnes valides.
L’histoire de Vincent prouve qu’avec
de la volonté et en étant bien entouré et
soutenu, tout est possible. Ce jeune aventurier n’écarte pas un jour la possibilité
de voyager en solo. «C’est un bon moyen
d’introspection», reconnaît-il, mais pour
l’instant il aime bien être en groupe. Il
compte aussi s’investir davantage dans
son association « in cloud » et terminer
sa formation de pilote d’avion mais il
se sent un peu débordé par tous ses
projets… 
Plus d’infos sur :
https://fr-fr.facebook.com/ridingover73
Site de Damien Artero : http://www.planeted.eu
Vidéo « Les Rêves de Vincent » réalisée par
Altitude Films et disponible sur le site : www.incloudasso.fr
Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 49 chroniques britanniques
Je m’appelle Jean-Christophe Verro. J’utilise des aides à la marche depuis 2009 et un fauteuil roulant de façon permanente depuis 2013. Pour des raisons
familiales, j’ai déménagé en Grande-Bretagne en juin 2013 et j’habite depuis à Leeds dans le Nord de l’Angleterre. J’ai habité auparavant en région parisienne.
Handicap et tourisme
en Grande Bretagne
Comme déjà évoqué, le regard sur le handicap de nos voisins britanniques est à l’opposé de ce que l’on peut
malheureusement rencontrer quelque fois chez nous.
P as de regard méprisant, de pitié ou de commisération, mais
un grand sourire et une aide
bienveillante (surtout au supermarché quand il faut attraper un
produit sur l’étagère du haut), et même
quelquefois un peu pesante (« Can you
manage ? » demandé cinq fois sur 100
mètres) ce dont j’aurais mauvaise grâce
à me plaindre (je suis décidemment trop
français).
Par ailleurs, partout où il y a des
toilettes publiques, il y a des toilettes
pour handicapés (barres de transfert
et d’appui, lavabo à hauteur et signal
d’alarme). Vous trouverez peut-être porte
close devant certaines d’entre elles pour
une double raison : prévenir du vandalisme et empêcher leur utilisation par
des personnes n’en ayant pas l’usage.
Ces toilettes font partie du National Key
Scheme (NKS), et sont gérées par la Royal
Association for Disability and Rehabilitation (RADAR). Le réseau national en
compte actuellement 7 000 et continue
à s’étendre. Vous pouvez acquérir une
clé pour £ 5.40 (env. 7,60 €). Pour plus
d’informations, consultez le site : https://crm.disabilityrightsuk.org/radarnks-key).
Pour s’y rendre
L’arrivée par avion se fait sans soucis, toutes les compagnies proposant
désormais une assistance (il suffit de
signaler son handicap au moment de la
réservation).
Le passage de la douane et de la sécurité sont même effectués en priorité, pas
de file d’attente !
Pour rappel, le Royaume-Uni ne fait
pas partie de l’espace Schengen. Même
si il n’y a pas besoin de visa, il y a encore
un contrôle aux frontières. L’Eurostar est
quant à lui complètement accessible et
les chiens guides y sont bienvenus.
Les aéroports et gares (en particulier
St Pancras pour l’Eurostar) sont complétement accessibles et proposent toutes
les facilités nécessaires. Personnellement, j’habite en « province » dans le
nord de l’Angleterre et l’aéroport est plus
50 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
qu’accessible (la dernière fois que je suis
arrivé au terminal 1 de Roissy Charles
de Gaulle, en 2013, les seules toilettes
handicapées étaient fermées et inaccessibles, cela a pris près d’une heure pour
trouver un responsable en mesure de me
proposer une solution alternative).
Concernant une arrivée en ferry, il
vaut mieux consulter la compagnie. Elles
proposent souvent une assistance pour
compenser le manque d’accessibilité.
Les transports sur place
Les transferts des aéroports et gares se
font sans aucun problème, quasiment
tous les transports étant accessibles (voir
le site gouvernemental à ce propose :
https://www.gov.uk/transport-disabled).
À noter, maintenant tous les taxis
londoniens (les fameux black cabs) sont
équipés de rampes permettant d’embarquer en fauteuil (pour les autres taxis, il
suffit de le préciser quand vous appelez
pour réserver).
Les hôtels, restaurants et pubs
Même si la majorité des hôtels sont accessibles, il vaut mieux se renseigner au
cas par cas sur les solutions proposées.
Pour les pubs et restaurants, quelquefois
en centre-ville ceux-ci peuvent avoir des
marches à l’entrée. Si l’établissement ne
propose pas de solution (rampe amovible
par exemple ou pas de toilettes adaptées),
la direction se confondra en excuses.
Néanmoins, dans le Yorkshire, où
j’habite, je n’ai pas encore rencontré
cette situation.
Tous les établissements sont adaptés
pour accueillir tout le monde et bien souvent, les toilettes handicapées proposent
également une table à langer repliable.
En Angleterre, on va au pub en famille !
Monuments, sites touristiques
Les monuments et sites touristiques
sont pour la plupart accessibles.
Cela inclut les propriétés, châteaux,
abbayes, jardins, ruines qui sont pour
la plupart accessibles en fauteuil et où
les chiens guides sont bienvenus. Très
souvent l’entrée de l’accompagnateur est
gratuite. Par exemple, de nombreux sites
très connus sont accessibles, comme
Stonehenge, Dover Castle, Madame
Tussaud (musée de cire), le donjon et la
tour de Londres, le château de Windsor,
la propriété où a été tourné Harry Potter,
celle d’Orgueil et Préjugés ou encore the
London Eye : la grande roue de Londres
est accessible aux fauteuils !
Shopping
Enfin, le shopping. Que serait un voyage
en Grande Bretagne sans shopping. Le
pays propose de nombreux centres
commerciaux accueillant de nombreuses
boutiques de mode, etc. en plein centreville. J’ai personnellement l’expérience
du Trinity centre de Leeds et du Arndale
shopping centre de Manchester. Rien
à redire, rampes d’accès, ascenseurs
(ascenseur priorisé à Manchester), toilettes accessibles, boutiques accessibles,
monte-charge si nécessaire, tout y est
absolument accessible très facilement et
très naturellement. Il y est très simple de
faire du shopping seul, en couple ou en
famille. Je suis allé acheter des vêtements chez House of Fraser (l’équivalent
des Galeries Lafayette) à Leeds, magasin
sur plusieurs étages, un peu resserré
mais bouton d’ouverture automatique
entrée/sortie, ascenseur et toilettes
accessibles dans le magasin. Et la cerise
sur le gâteau (ou plutôt sur le cake !),
au moment de l’essayage, le vendeur
m’a dirigé vers une cabine d’essayage
accessible : porte plus large, cabine plus
grande permettant de manœuvrer en
fauteuil, barres, crochets porte-manteau
à hauteur, signal d’alarme.
En conclusion, le tourisme en Grande
Bretagne est très simple d’accès et l’accessibilité y est optimale. De nombreux
guides sont consultables en ligne comme
par exemple les guides de Visit Britain
(guide pour les personnes handicapées
ou voyager avec son chien). Par ailleurs,
l’accessibilité est toujours évoquée et expliquée (la plupart du temps en français)
sur le site internet des monuments, sites
touristiques et autres dans lesquels vous
souhaitez vous rendre. Alors ? Let’s go ! 
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w w w. h a n d i c a . c o m
bien-être
Pratiquer un sport
malgré un handicap
Bien qu’une meilleure médiatisation des champions paralympiques ouvre des horizons
nouveaux aux personnes
handicapées, un trop grand
nombre d’entre elles associent
systématiquement le sport
à la notion de compétition.
Résultat ? Elles en arrivent à se
persuader qu’elles n’en seront jamais capables, pensant
qu’un club ne pourra pas les
accueillir. Ces idées reçues sont
à dépasser : le handicap n’est
pas un obstacle à la pratique
sportive. Bien au contraire.
U n large éventail de disciplines sont accessibles et bénéfiques
en fonction du handicap :
plongée pour les tétraplégiques
mais encore escalade, tennis
de table, équitation. Les possibilités
peuvent surprendre mais, pourtant, le
choix reste large. Des disciplines ont été
spécialement créées par les fédérations
handisport et sport adapté tels que le
foot-fauteuil, le basket-fauteuil. Pour
toutes les découvrir, consultez le site :
www.handisport.org.
Des bienfaits inestimables
Pour une personne en situation de
handicap, pratiquer un sport procure des
avantages précieux, dont la lutte contre
les effets nocifs de la sédentarité mais
aussi de l’isolement. Tout comme pour
un sujet valide, l’estime de soi augmente
tout naturellement.
Des témoignages convaincants
•
Elie, 21 ans et infirme moteur cérébral,
pratique différentes activités sportives
dans le cadre des établissements médicaux sociaux. Sa maman témoigne :
« Le sport est important pour lui car c’est
un moment privilégié
© Dan Race - Fotolia.com
durant lequel son corps
n’est pas seulement
l’objet de soins ».
Gaëlle, 51 ans et malvoyante, pratique le
tandem dans un club
de cyclotourisme : « Je
désirais rencontrer des
personnes valides. Sans
activité professionnelle,
je commençais à déprimer. Le club m’a permis
de me réinscrire dans
une vie socialisante,
de me créer un réseau
d’amis au sein duquel
j’ai trouvé ma place ».
Jean-Michel, 53 ans
et paraplégique, ne
s’est pas arrêté de
pratiquer malgré
son accident : « Jeune,
explique-t-il, je faisais
beaucoup de sport.
Après mon accident, j’ai
toujours été conscient
de l’importance de cultiver mon autonomie afin
de mouvoir les deuxtiers de mon corps mort
avec le tiers qui reste
valide. Dès que je l’ai pu,
Le sport permet de lutter contre les effets nocifs de la sédentarité mais aussi de l’isolement.
je me suis orienté vers
•
•
52 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
Article réalisé en partenariat
avec Signes & Sens Magazine.
la pratique de plusieurs sports comme le
tennis de table, le cyclisme et même le ski.
Cela fait 19 ans que je pratique le sport
avec mon handicap. Pour moi, qu’il soit
pratiqué en loisirs ou en compétition, le
sport me permet d’échanger, de partager
des passions, de repousser mes limites…
Mais pas tout seul, avec les autres ».
Quelques conseils pour débuter
La première démarche consiste à consulter un médecin et suivre ses recommandations en fonction du handicap.
Il s’agira alors de choisir une ou des
activités qui correspondent aux possibilités motrices mais, surtout, qui procurent du plaisir, condition essentielle de
l’assiduité. Il est préférable d’opter pour
des pratiques de groupe de manière à y
inclure un aspect convivial et relationnel.
Privilégiez la régularité, plutôt que la
prouesse physique et des efforts inconsidérés qui ne feraient que vous démotiver.
Les clubs sportifs
Plusieurs possibilités sont offertes pour
se mettre au sport quel que soit son
handicap :
Les associations spécifiques : les personnes souffrant d’un handicap mental ou physique peuvent se rapprocher
d’un club de « Sport adapté ». Une liste
exhaustive est disponible sur le site
www.ffsa.asso.fr. Elles peuvent également contacter le comité départemental de sport adapté par téléphone.
Les associations en milieu valide : il
existe un réseau spécifique de « Clubs
sport handicap ». Il s’agit de clubs organisés pour accueillir les personnes en
situation de handicap. Proposant des
créneaux pour pratiquer avec les licenciés valides, ils mettent également en
place des séances spécifiques d’initiation et de découverte, que ce soit dans
un objectif de loisirs ou pour préparer
à la compétition. Un site informatif :
www.handiguide.gouv.fr.
Les associations classiques : il faut
savoir que certains clubs sportifs dits
« normaux » accueillent des personnes
handicapées à condition d’en faire la
demande. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre mairie et des
clubs existants à proximité de votre
domicile.
 Didier Constant
•
•
•
santé
Le projet de loi de santé adopté à l’Assemblée Nationale
Le projet de loi de modernisation du système de santé français a été adopté par une
très large majorité à l’Assemblée nationale
le 14 avril dernier.
« À travers ce vote massif en faveur du projet
de loi, les députés ont adressé un message
fort aux Français : réformer notre système de
santé est aujourd’hui essentiel, non seulement
pour l’adapter aux défis du vieillissement ou
à l’émergence de nouvelles maladies, mais
surtout pour préserver les idéaux d’égalité et de
justice sur lesquels repose notre modèle de protection sociale. Ce vote est un encouragement
à défendre, puis à mettre en œuvre au plus vite
cette grande réforme de gauche, synonyme de
progrès pour le quotidien de tous les Français »,
a déclaré Marisol TOURAINE, ministre des
Affaires sociales, de la Santé et des Droits
des femmes, à l’issue du vote solennel à
l’Assemblée nationale.
Ce projet de loi a pour objectif de :
•
développer la prévention (mise en place
du paquet neutre de cigarettes, introduction du logo nutritionnel sur les emballages alimentaires, expérimentation
des salles de consommation à moindre
risque...) ;
améliorer l’accès aux soins (généralisation du tiers payant à tous les Français,
•
création d’un numéro d’appel unique
pour joindre un médecin de garde, mise
en place de tarifs sociaux pour les lunettes
et les prothèses dentaires et auditives...) ;
créer de nouveaux droits concrets pour
les patients (création d’un droit à l’oubli
pour les anciens malades du cancer et
d’autres pathologies lourdes, création de
l’action de groupe en santé, suppression
du délai de réflexion pour l’IVG, lutte
contre les refus de soins…).
© Photographee.eu – Fotolia.com
•
Controversée, la généralisation du tiers
payant signifie que d’ici au 30 novembre
2017, tout assuré social qui ira consulter
son médecin généraliste sera dispensé de
l’avance des frais. Objectif : lutter contre le
renoncement aux soins et désengorger les
services d’urgence. Si les usagers y voient
peu d’inconvénients – hormis le fait que la
franchise de un euro devra être prélevée sur
leur compte ou sur les remboursements
d’autres dépenses de santé – les médecins
s’inquiètent quant à eux des modalités et
délais de remboursement supplémentaires
qu’ils devront supporter, et craignent une
déresponsabilisation des patients, qui ne
connaîtront plus le coût d’une consultation
pour le système de santé publique.
Plus d’infos sur : www.loi-sante.gouv.fr
Le thérapeute et le patient
« Que devrait-il se passer entre un patient et son psy ? » :
C’est la question que pose ouvertement l’auteur de
cet ouvrage, le Docteur Théodore Cherbuliez, médecin, pédopsychiatre et psychanalyste d’origine suisse,
praticien qui a toujours exercé simultanément dans
son cabinet privé et comme chef de clinique dans
les établissements hospitaliers américains les plus
prestigieux, où il a longtemps dispensé son enseignement. Avec plus de 50 années de pratique ce roman
témoignage est la quintessence de son expérience. Il
propose de découvrir le cheminement intérieur qui
a permis à cet homme de proposer à des milliers
de patients une méthode pour laquelle il a su allier
les protocoles classiques de l’analyse freudienne et
jungienne à la modernité de l’Approche Systémique :
une technique libérée du carcan de la fameuse distance relationnelle. Depuis le
premier rendez- vous jusqu’à la fin programmée de la thérapie, on découvre grâce à
de nombreux exemples comment il s’efforce de tisser avec ses patients une relation
très particulière d’intimité dont l’un des concepts fondamentaux est totalement
inhabituel : le thérapeute doit la vérité au patient, mais la réciproque n’est pas
obligatoire. Original, atypique, mais d’une efficacité tranquille, il a appris à naviguer
dans les méandres de l’esprit humain avec curiosité, patience, persévérance et respect. Théodore Cherbuliez est un homme habitué à écouter les autres, qui ne parle
que pour aller à l’essentiel, en pesant chacun de ses mots. C’est pour cette raison
qu’il lui a fallu autant de temps pour écrire ce livre. C’est aussi ce qui en fait toute la
valeur. Qu’on soit novice ou spécialiste, en analyse ou en thérapie brève, cet ouvrage
ne laissera personne indifférent.
« Le thérapeute et le patient », Dr Théodore Cherbuliez, éditions Baroch, 200 pages, 17 euros.
L’huile d’olive, un allié
de choix contre le cancer
L’huile d’olive pourrait
permettre de tuer les
cellules cancéreuses. C’est
ce qui ressort d’une étude
réalisée par les Dr. Legendre, Breslin et Foster,
et récemment publiée
dans la revue britannique
« Molecular & Cellular Oncology ». D’après cette étude,
l’effet bénéfique de l’huile
d’olive proviendrait plus
particulièrement de
l’oléocanthal, composé
antioxydant de l’olive, qui a la capacité
d’éliminer les cellules cancéreuses sans
pour autant perturber les cellules saines.
« Nos résultats montrent que l’oléocanthal
tue les 3 types de cellules cancéreuses
différents (pancréas, sein et prostate)
sans impacter les trois sortes de cellules
saines, commentent les chercheurs. Le
mécanisme par lequel l’oléocanthal tue
les cellules cancéreuses est nouveau et très
intéressant ». Alors n’hésitez plus, et
consommez de l’huile d’olive à chaque
fois que vous en aurez l’occasion.
Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 53 Mélanie Paulhe
J’ai 20 ans, je suis étudiante, et je souhaite vous faire partager mes ressentis sur le handicap dans le monde qui nous entoure. Et comme disait
Hugo dans un discours au sujet de Voltaire: « Et quelle était son arme ? Celle qui a la légèreté du vent et la puissance de la foudre. Une plume. ».
« Vivre avec un corps douloureux doublé
d’un corps silencieux »*
Pour ce nouveau numéro, je souhaite vous parler un peu plus en détail du syndrome dont je suis atteinte. Il
s’agit du syndrome d’Ehlers-Danlos (SED).
écoutée du tout. Et c’est
difficile à l’adolescence....
J’ai longtemps dû me
battre, à l’école notamment, pour faire entendre
ma fatigue et mes douleurs alors que rien n’était
encore étiqueté comme
maladie. Je me suis sentie
seule, pourtant je ne me
suis jamais laissée abattre.
Je considère personnellement la maladie comme
une richesse et une
force. C’est ce qui fait ma
personnalité et que je
suis vraiment unique ! Bien sûr, dans les
moments les plus sombres de la maladie
c’est difficile, mais j’essaye de ne jamais
oublier que c’est un don de la vie et qu’il
n’appartient qu’à moi d’en faire quelque
chose qui me plaît et qui me passionne.
Parlons, parlons... Tous,
de tout. © olly- Fotolia.com
C e nom regroupe plusieurs types dont certains ont des manifestations et des symptômes
différents les uns des autres. À
ma connaissance il existe trois
formes. Pour ma part j’ai le type 1 qui est
dit hypermobile. Cette maladie génétique
touche le tissu conjonctif et plus particulièrement le collagène. Elle se transmet
au fil des générations avec environ 1 cas
sur 10 000. Cependant, dans ma famille
personne d’autre n’est atteint (ce qui ne
facilite pas le diagnostic).
Depuis toute petite, je suis très fatiguée, j’ai beaucoup de douleurs dans les
articulations, des problèmes d’entorses,
de peau fragile, etc. On a longtemps
pensé que tout cela était dû à ma croissance très rapide. Mais une fois que j’ai
eu fini de grandir, les symptômes sont
restés. Et il a bien fallu aller chercher un
peu plus loin...
J’ai passé des examens et des analyses qui à l’époque n’ont rien donné de
concret : seulement quelques anticorps
détectés. Comme c’est une maladie qui
ne se voit pas physiquement d’une part,
mais aussi aux examens classiques
médicaux (IRM, radio, scanner, scintigraphie...), je n’ai pas été prise au sérieux
autant par mon entourage que par les
médecins, et ce pendant de trop longues
années. Je savais que je n’étais pas « normale » (et qu’est-ce la normalité?!) en me
comparant aux autres. Pourtant, vers
mes 15 ans, j’ai dû me taire au maximum
car je n’étais vraiment pas prise en considération et j’ai même fini par ne plus être
54 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
10 ans d’errances thérapeutiques
On a diagnostiqué mon syndrome à
l’âge de 17 ans, après plus de 10 ans
d’errances thérapeutiques. Au lycée, lors
d’un rendez-vous banal chez un nouveau rhumatologue pour un problème
de genoux, dans les toutes premières
minutes, il a détecté cette maladie chez
moi. Comment ? Même de grands spécialistes n’avaient jamais rien trouvé... Et
bien il avait connu le cas de deux sœurs
jumelles dans ma région et a donc su
reconnaître les signes typiques de la
maladie. Après un rendez-vous avec une
généticienne qui a confirmé le diagnostic
quelques mois plus tard, j’ai commencé
toutes les démarches administratives
(notamment pour un dossier MDPH et
un tiers-temps pour mes études).
L’annonce de la maladie a été pour
moi un véritable soulagement, j’allais
enfin pouvoir avancer dans la vie et j’en
étais heureuse. Au contraire, pour mes
parents cela a été une période difficile
avec beaucoup de remises en question et
l’impression que le ciel tombait sur eux.
De nombreux symptômes
J’ai des douleurs dans toutes les articulations qui prennent la forme de coups
d’électricité et partent d’une extrémité
de l’os pour aller jusqu’à l’autre bout
(ou bien une sensation d’étaux pour
les hanches). J’ai aussi une grande
hyperlaxité des articulations. Je me fais
donc régulièrement des entorses, des
luxations (subluxation de la mâchoire
notamment). J’ai aussi une peau fragile,
très fine, avec des vergetures et toujours
pleines d’hématomes ! Pour l’anecdote,
mon maître d’école pensait même que
mes parents me battaient alors que j’ai
simplement une peau qui marque au
simple petit coup. J’ai aussi au quotidien des vertiges qui font que parfois
je tombe (et donc que je me fais encore
plus mal). Je vous décris ici seulement
une toute petite liste de symptômes
(les plus handicapants). En apprenant
à connaître la maladie et en faisant
des recherches j’ai découvert que plein
d’autres choses que j’ai en font partie.
Alors même que je ne l’aurais jamais
soupçonné...
Ma scolarité a été difficile mais pour
l’instant j’ai toujours suivi le rythme
bon gré mal gré. Ce qui est le plus délicat
pour moi à gérer (actuellement comme
par le passé), c’est la fatigue, les douleurs quand je reste des heures assise
sur les bancs de la fac et le bruit dans les
amphis à cause de mon hyperacousie.
Ce qui résume pour moi le mieux ce
que je vis est cette phrase trouvée dans
l’article d’un médecin qui connait bien
la maladie : « Le SED et soi : vivre avec un
corps douloureux doublé d’un corps silencieux »*. On ne peut pas prévoir l’évolution de cette maladie. Je vis chaque jour
du mieux que possible, et arrivera ce qui
arrivera ! La prise en charge est encore
bancale. La recherche devra se pencher
à l’avenir sur ce syndrome. Personnellement, je n’hésite pas à parler de cette
maladie, encore mal connue par les
médecins et donc de nous tous. Je pense
notamment aux personnes qui en sont
atteintes sans le savoir et que je pourrais
aider, en leur permettant de mettre un
nom à leur mal simplement en partageant mon expérience. Parlons, parlons...
Tous, de tout.
*Expression empruntée au Professeur Claude
Hamonet. http://claude.hamonet.free.fr/fr/
art_sed.htm
solidarité
Publi-rédactionnel
Les défis Mecenova 2015 IMS entreprendre
Les Défis Mecenova, c’est la semaine nationale de mobilisation des salariés en faveur de la solidarité.
Il s’agit d’un événement à but non lucratif créé et piloté par IMS-Entreprendre pour la Cité depuis 2011.
P endant une semaine, partout en France,
des entreprises
impliquent leurs
collaborateurs pour
soutenir des associations.
L’objectif de ce projet
est double : développer,
via une mobilisation
collective de grande
ampleur, le bénévolat et
le mécénat soutenu par
les employeurs d’un côté ;
et soutenir, via l’implication des entreprises et de
leurs salariés, des projets
solidaires portés partout
en France pour des organismes d’intérêt général.
Plusieurs actions mises
en place durant cette
semaine sont en faveur de
publics touchés par le handicap. En voici quelques
unes pour illustration :
•
En partenariat avec le Musée des Tissus
et le Musée des Beaux-Arts de Lyon.
Des rencontres entre personnes en
situation de handicap et collaborateurs
d’entreprises bénévoles seront organisées lors des Défis Mecenova. Plusieurs
salariés d’entreprises accompagneront
des jeunes en situation de handicap (visuel ou auditif) à l’occasion d’une visite
culturelle assez particulière et originale. Une expérience humaine pour
faire évoluer le regard de chacun et qui
permet aussi à chacun de se cultiver.
Témoignage de participants lors
d’une édition précédente :
« Cette action solidaire a permis de
rendre le musée des tissus accessible à
tous, y compris à ceux qui ont perdu la
vue. C’était une aventure fondée sur le
partage. La culture appartient à tout le
monde et, au cours de cette visite, nous
en avons fait la démonstration. » Une
responsable d’un centre d’accompagnement de personnes handicapées
participant à l’action en 2014.
•
En partenariat avec un CRP, Centre de
rééducation professionnelle, en Ilede-France, nous préparons l’organisation d’un coaching professionnel de
personne en situation de handicap.
•
Ce coaching est une rencontre directe
et informelle entre des salariés et des
personnes en recherche d’emploi ou
de stage. L’idée est de permettre à des
personnes touchées par le handicap
de bénéficier de conseils de professionnels sur leurs candidatures et sur
les attentes de l’entreprise, afin de les
aider à améliorer leurs démarches.
En partenariat avec l’association
Jaccede.com, des salariés de plusieurs
entreprises partiront repérer, par petits
groupes, les lieux et commerces accessibles aux personnes à mobilité réduite
aux alentours de leurs bureaux. Une
fois le recensement terminé, les salariés répertorieront les lieux accessibles
sur le site de l’association afin de diffuser l’information pour les personnes
concernées. Au-delà du recensement,
c’est aussi sensibiliser les directeurs
d’établissement et les salariés à la mobilité des personnes handicapées. Cette
opération se déroulera notamment en
Île-de-France dans les Hauts-de-Seine
avec les salariés du Groupe Shell.
nova par les salariés de la société SQLI,
experte des systèmes d’information
digitale, pour développer une application ou une solution web en faveur de
l’association « Le Rire médecin ». Cette
association œuvre pour les enfants
hospitalisés, en les faisant participer
de manière ludique à un spectacle improvisé de clown, déambulant dans les
établissements de santé. La maladie
et l’hospitalisation, même de courte
durée, constituent une expérience
cruciale pour l’enfant. Ce séjour à l’hôpital peut-être positif ou négatif, léger
ou traumatisant, et peut influencer
significativement la suite de sa vie.
L’association aide enfants et familles à
traverser cette épreuve.
Les salariés de SQLI organiseront
également une grande collecte de
fonds au profit de l’association durant
cette semaine de solidarité.
Handirect est partenaire des Défis
Mecenova.
Pour plus d’informations : http://www.mecenova.org
•
Une mission de mécénat de compétences (mise à disposition de salariés
sur leur temps de travail à un organisme d’intérêt général) sera réalisée
au cours de la semaine des Défis Mece-
Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 55 Antoine M.
Antoine M. Le handicap stimule le délire littéraire. Auteur du blog writtingandliving.com
Imposture ou réalité ?
Mon attitude littéraire n’est pas digne de défendre les intérêts des personnes handicapées. Oui je marche,
oui je conduis, oui je fais la fête, oui je séduis. Mais cette écriture que je revendique comme sulfureuse voire
prétentieuse ne veut pas dire que je ne cache pas au fond de moi-même un certain mal-être.
V ingt-sept ans en arrière dans une clinique
montpelliéraine.
Ma mère vient de
rentrer en maternité
suite à ses premières
contractions. C’est son
premier enfant, un
garçon. Mon père est
à ses cotés, sourire
aux lèvres. Ce jour-là, la gynécologue de
ma mère s’était octroyé une semaine de
repos à Courchevel. Mais rien ne laissait
présager ce qui se définirait comme
un chaos total dans cette chambre 17
le 20 février 1988. Je continue ? Il est
18h16. Ma mère a de plus en plus mal.
Elle sent qu’un évènement terrible est
sur le point de se produire. Elle supplie
l’obstétricien remplaçant de mettre fin
56 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
Vingt-sept ans en arrière dans une clinique
montpelliéraine… © Minerva Studio- Fotolia.com
à cette souffrance insoutenable. Mais le
corps médical continue sur sa lancée de
confiance humaniste naturelle. Après
des heures d’angoisse et les phalanges
ensanglantées de mon père à force de
se défouler sur les murs de la clinique,
l’obstétricien décide enfin de m’extirper
d’un enfer natal. Je ne respire pas et ma
mère s’évanouit de douleur. Mon état est
critique. Les pompiers me transfèrent
vers l’hôpital le plus proche afin que j’aie
une chance de vivre. Mon père est dans
l’ambulance auprès de son fils qui a récupéré un pouls, mais très faible. Finalement j’ai survécu mais des séquelles sont
fortement envisageables et irréversibles.
Ma mère n’a pu me prendre dans ses bras
qu’une semaine après l’accouchement.
Aujourd’hui, je me donne donc le droit
d’écrire des péripéties à la manière d’un
survivant. Mon allure dérangeante et mon
addiction à une vie de débauche alcoolique et sexuelle font-ils de moi un homme
mauvais ? Ce personnage que j’ai crée au
fil des années m’aide à une recherche partielle du bonheur. Je ne suis pas comme
tout le monde et j’en suis fier. Alors, avant
de juger mon comportement certes abusif
mais revanchard, des questions s’imposent. Pourquoi étale t-il sa vie dans des
textes sulfureux ? Est-ce vraiment lui ou
un personnage ? Est-il vraiment heureux ?
C’est mon destin. Je travaille pour
manger. J’écris pour me défouler. Je bois
pour oublier. Je fais des films pour m’exprimer. Je séduis pour baiser. Je baise
pour jouir. Or, mon statut d’handicapé
indépendant m’interdit d’accomplir des
actes qui m’annoncent déjà comme le
prochain romancier déchu.
bibliothèque
Des mots plein les yeux
La peine d’être vécue
Dans ce roman, Priscille Deborah évoque
d’abord sa confrontation avec la maladie
incurable de son petit
frère. Celui-ci perd
la vie à l’âge de neuf
ans, et alors qu’elle
traverse cet épisode
particulièrement
difficile, elle décide
d’en finir et se jette
sous le métro. Contre
toute attente, elle est
sauvée par miracle et
se réveille sur un lit
d’hôpital, amputée
des deux jambes et
d’un bras. Elle raconte
ici le long parcours
qui l’a menée jusqu’à
sa vie d’aujourd’hui,
où elle se sent
heureuse. « Mais où
est donc Ornicar ? Où
est-il passé ce lascar ?
Où est-il passé, c’est bizarre ! Éric pose son
crayon, pousse son cahier et me regarde l’air
amusé et interrogateur,
un demi-sourire sur
les lèvres, scander les
deux dernières phrases.
Et moi de faire le pitre,
d’en rajouter encore et
encore pour le faire rire
[…]. Quelques temps
après, l’école à la mai-
son s’arrête. « Le temps
de récupérer un peu,
Éric reprendre bientôt,
mais en ce moment, il
est trop fatigué pour
les leçons », m’explique
ma mère d’un ton pas
très convaincant, les
yeux baissés. Et lorsque
les hospitalisations se
multiplient et durent, à
chaque fois un peu plus
longtemps, non plus
deux jours mais cinq,
puis une semaine, je me
répète sans faillir que
cela est justement fait
pour le guérir. Pourquoi passer tellement
de temps à se faire
soigner si cela ne doit
servir à rien ? Il y aura
forcément à un moment
donné une amélioration,
c’est évident ».
« La peine d’être vécue »,
Priscille Déborah avec
Julia Pavlowitch-Beck,
éditions Les Arènes, 283
pages, 17 euros.
L’art d’être différent –
Histoires de handicaps
Permettre aux personnes handicapées
de porter un regard
positif sur ellesmêmes, faire mieux
connaître réalité de
la vie des personnes
handicapées et faire
tomber les préjugés
qui empêchent la
rencontre : Tels sont
les objectifs principaux de cet ouvrage
collectif réalisé par
Nicolas Bissardon,
Blandine Bricka, Marie leurs entretiens avec
Decker, Deza NguemBlandine Bricka, des
bock, Lalie Segond
propos approfondis,
et Benoît Walther.
creusés vers l’intime.
L’ouvrage L’art d’être
Ils abordent, toujours
différent : histoires de
sans pathos, leurs
handicaps, un projet
ambitions, leurs rêves,
de l’AREH (association
l’apprivoisement de
pour le rayonnement
leurs corps différents,
d’Esthétique & Handile rôle joué par leur
cap), prolonge le film
entourage dans leur
documentaire Miroir
développement et
de mon âme réalisé par
la relation qu’ils
Deza Nguembock en
entretiennent avec les
2011. On y retrouve les autres, amis conjoints
témoignages de Nicoou enfants. Tous
las Bissardon, Marie
témoignent de leur
Decker, Deza Nguembien-être dans une
bock et Benoît Walther, parole fluide, légère
auxquels s’ajoute
et libérée. Cet ouvrage
celui de Lalie Segond.
est co-financé par la
Complétant l’image ci- Fondation de France et
nématographique, ce
l’agence E&H LAB.K.
« L’art d’être différent –
livre laisse à voir : les
Histoires de handicap »,
cinq protagonistes, vivant avec un handicap éditions Érès, 176 pages,
physique, livrent, dans 20 euros.
Aujourd’hui, l’autisme reste encore pour
beaucoup une question mystérieuse,
à laquelle personne n’a de réponses
exactes. Plutôt de relancer le débat
théorique, cet ouvrage propose de découvrir l’autisme concrètement à travers
plusieurs nouvelles, certaines écrites par
des personnes elles-mêmes autistes.
« Familles, médecins, associations :
tout le monde s’exprime sur l’autisme,
souvent avec pertinence et ignorance,
parfois avec compassion. Mais les personnes autistes elles-mêmes, qu’éprouvent-elles ? Que savons-nous de leurs
sentiments, leurs sensations, leurs plaisirs et leurs peurs ? Certes, la recherche
nous en apprend chaque jour davantage,
mais l’autisme reste mystérieux et la personne avec autisme, tout à son monde
intérieur, demeure encore énigmatique
aux yeux des autres.
Oser imaginer l’autisme, le décrire intimement, le mettre en scène de manière
romanesque contribue aussi à mieux
le comprendre. À travers la fiction ou le
récit, des cinéastes et des écrivains, dont
certains ont des syndromes autistiques,
affirment dans ce recueil leur façon de
vivre et de voir le monde. Cet ouvrage a bénéficié du soutien de la Fondation Orange.
L’ensemble des droits d’auteur est reversé
au profit d’associations agissant dans le
domaine de l’autisme ». Nouvelles inédites
de Geneviève Brisac, Fanny Chiarello, Kéthévane Davrichewy, Nathalie Kuperman,
Christian Oster, Emmanuelle Richard,
Alain Sevestre. Textes de Nic Balthazar,
Judy et Sean Barron, Temple Grandin,
Philippe Grimbert, Mark Haddon, Hugo
Horiot, Sylvaine Jaoui, Kochka, Calogero et
Marc Lavoine, Élisabeth Motsch, Kamran
Nazeer, Josef Schovanec, Francisco X. Stork,
Daniel Tammet, Donna Williams.
« Des mots plein les yeux - Regards d’écrivains et de cinéastes sur l’autisme», éditions
Cherche midi, 136 pages, 22 euros.
Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 57 annonces - rencontres
Annonces Femmes
SALIHA 32 ans – ID 21259 : Je
suis une jeune femme sensible à
l’allure agréable. Je suis douce, aimable
et souriante ! J’aime lire, écrire, je fais
de la poterie et la peinture sur soie !
J’ai des rondeurs, brune aux cheveux
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MARIE-ANITA 36 ans – ID 21194 :
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que le sport en général. Après, j’aime
aller au ciné, me promener, des restaurants...en fait je ne suis pas compliqué
niveau loisirs lol, je suis quelqu’un d’ouvert, j’aime aussi découvrir les passions
des autres. Je ne fais pas d’activité encore,
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d’asperger, une forme d’autisme.
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aime les sorties nature, à la campagne,
les sorties ville cinéma, restaurant, les
promenades, la musique, les animaux,
pratique la natation, la marche...peint,
brode....aime son intérieur...Un handicap
neurologique qui lui permet de vivre normalement, ne conduisant pas, Sandrine
espère rencontrer son futur compagnon
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grands espaces qui pratique la natation,
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suis trisomique 21, j’aurai 20
ans en septembre2015,je termine un
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de restauration, j’ai les yeux marrons,
les cheveux châtains et courts, j’aime les
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58 Handirect Mai / Juin 2015 n° 155
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Bon :
Anniversaire
horoscope
Mai-Juin 2015  Par Anne Vilano
Taureau (21 avril – 20 mai)
Profitez de la première quinzaine de mai et de la seconde de juin pour faire de bonnes affaires ou pour signer un contrat. Entre les deux, la
prudence s’impose car rien n’est transparent. Cœur : En couple, mai est tendre et complice, cœurs libres vous êtes sensible à une rencontre.
Pour tous, juin est familial et chaleureux, en famille, vous faites des projets. Vitalité : Plutôt bonne dans l’ensemble. En mai, évitez de trop
grignoter entre les repas. En juin, aérez-vous davantage pour mieux éliminer.
Gémeaux (21 mai- 20 juin)
Mercure rétrograde dans votre signe, ces deux mois imposent une réelle prudence dans vos affaires. Mieux vaut tout vérifier et si possible,
éviter un engagement jusqu’au 25 juin. Au travail, ne vous éloignez pas des sentiers battus. Cœur : Mai invite à la douceur, en couple restez
proche de vos désirs mutuels malgré un petit refroidissement (15/5). En juin, vous retrouvez votre enthousiasme et vos habitudes amoureuses.
En solo, un regard vous surprend. Vitalité : En mai, gare aux courants d’air ou à un petit coup de mou. Juin est meilleur.
Bélier
(21 mars-20 avril)
Cancer
(21 juin-22 juillet)
Lion
(23 juillet-22 août)
Vierge
(23 août-22 septembre)
Balance
(23 septembre - 22 octobre)
Mai renforce vos échanges, vous
nouez de nouveaux contacts
dont certains solides et d’autres,
très superficiels. En juin, faites
un tri sélectif pour partir sur de
bonnes bases. Limitez les déplacements chronophages entre
le 20 mai et le 15 juin. Cœur : La
famille prend de l’importance en
mai, à vous les grands week-ends
chaleureux ! Juin fait la part
belle aux amoureux. En solo,
une rencontre pourrait changer
la donne (6-10/6). Vitalité :
Bonne dans l’ensemble, Mars
(l’énergie) en signe ami jusqu’au
24/6 relance votre forme.
Ensuite, surveillez votre système
digestif, n’abusez de rien.
Restez attentif à ce qui se joue
en mai et en juin, sans rien
précipiter pour autant. Les
délais imposés ou les ralentissements sont sans doute une
chance à saisir pour examiner
un dossier en profondeur. La
patience reste votre alliée.
Cœur : Vénus, la douce traverse
votre signe du 7/5 au 4/6, ouvrant de tendres perspectives
aux amoureux. En solo, la
passion vous guette (22-26/5),
votre petit cœur fait boum !
Pour tous, juin est agréable et
léger. Vitalité : Moyenne car
vous avez besoin de récupérer.
Profitez des longs week-ends
pour recharger vos batteries.
Dans l’ensemble, ces deux
mois favorisent vos démarches
et vos contacts. Petit bémol,
évitez de courir plusieurs
lièvres à la fois, cela pourrait finir par se voir. Du 20/5 au 15/6,
évitez de mélanger les affaires
et l’amitié. Cœur : Mai vous
laisse un peu en attente, en
solo voyez plutôt vos proches.
En juin, Vénus (l’amour)
rejoint votre signe, vous retrouvez votre superbe. En solo,
une rencontre vous bluffe (10
et 28/6-3/7). Vitalité : Bonne
après le 18/5, Mars (l’énergie)
dynamise vos projets, vous
avez envie de bouger, et de
faire davantage de sport.
Ambiance stressante au travail,
Mercure votre planète sème
la pagaille dans votre ordre
soigneusement établi. Ne vous
laissez pas influencer par le
bluffeur de service et exigez
des garanties solides de ce que
l’on vous avance. Sauf urgence,
mieux vaut éviter tout engagement avant la fin juin. Cœur :
En mai, Vénus (l’amour) veille
sur votre vie sentimentale,
et sur une amitié qui se fait
plus tendre. Juin encourage à
cultiver la discrétion. Vitalité :
Mai invite à calmer le jeu, à
vous détendre au maximum.
Juin est meilleur, à condition
de vous aérer plus souvent.
En mai et en juin, Mercure
vous donne la bougeotte ! Votre
curiosité est le fer de lance de
vos bons résultats. Entre le
19/5 et le 15/6, restez attentif,
et ne vous contentez pas des
apparences. Posez les bonnes
questions pour dénicher les
bonnes réponses. Cœur : Vous
avez besoin de changement et
d’ajouter un brin d’exotisme
à la routine amoureuse. Mais
votre partenaire n’est peut-être
pas dans une période réceptive.
Soyez patient. En solo, l’amour
et les voyages s’accordent pour
des pauses éphémères et sensuelles. Vitalité : Bonne, vous
retrouvez votre forme.
Scorpion
(23 octobre-22 novembre)
Sagittaire
(23 novembre-21 décembre)
Capricorne
(22 décembre-20 janvier)
Verseau
(20 janvier-18 février)
Poissons
(19 février- 20 mars)
Mai invite à rester prudent
financièrement, à ne pas
faire de dépense inutile. En
affaires comme au travail, ne
prenez pas de risque, assurez
plutôt vos arrières. Votre ciel
s’éclaircit après le 21 juin, l’arrivée de l’été relance un projet
d’envergure. Cœur : Mai est
agréable, en couple vous profitez de moments complices et
tendres. En solo, acceptez une
invitation, changez d’air et de
tribu ! Fin juin, c’est au travail
que vous pourriez rencontrer
la perle rare. Vitalité : Votre
dynamisme s’affiche naturellement, à entretenir avec une
bonne qualité de sommeil..
Jupiter (la chance) veille sur
vos petites affaires, à condition
de ne pas trop tirer le diable
par la queue. En affaires, ne
soyez pas trop gourmand, ajustez vos prétentions à la réalité.
Une certaine hauteur de vue
s’impose. Cœur : Vous avez
tendance à dire une chose et
à en faire une autre, ce qui ne
passe pas avec votre chéri(e).
Fin juin, on pourrait vous demander des comptes. En solo,
difficile de vous décider ou de
faire un choix en mai. Juin est
plus évident pour prendre une
décision. Vitalité : Moyenne,
surveillez vos bronches et
allégez vos diners.
En mai, une bonne organisation
reste la pièce maitresse de votre
réussite. Evitez de prendre trop
d’options en même temps et
gardez une certaine disponibilité pour traiter l’urgence. La seconde quinzaine de juin relance
votre rythme et vos affaires.
Cœur : Vénus (l’amour) favorise
un mois de mai agréable et
romantique. En couple, l’audace vous va bien. Célibataires,
vous n’êtes pas au bout de
vos surprises, vivez l’instant
présent. Juin est sensuel et léger.
Vitalité : Préservez un peu de
temps pour vous, vous avez
besoin de vous ressourcer, de
vous détendre entre amis.
Mercure favorise votre image
et vos projets pendant ces
deux mois. Avec la seule
réserve de ne pas faire de faux
pas entre le 20 mai et le 15 juin,
période étrange et excessive.
Evitez une gaffe ou un commentaire inadapté. La seconde
quinzaine de juin met vos
idées en valeur, vous êtes très
demandé. Cœur : Mars, le désir,
favorise votre vie amoureuse.
Célibataires, une relation
démarre doucement en mai et
s’accélère en juin. En couple,
échappez-vous aussi souvent
que possible et renouez avec
la spontanéité. Vitalité : Bonne,
vous êtes en forme.
Indépendants, soyez ultra
vigilants jusqu’au 20/6, ne lâchez
pas la proie pour l’ombre. En
mai, dans l’ensemble restez sur
une note sérieuse et travaillez
régulièrement sur vos projets
pour obtenir des résultats en juin.
Cœur : Une question familiale ou
immobilière exige de prendre des
précautions, trop de légèreté se
paie cash après le 20/6. En amour,
les couples sont au diapason en
mai, tandis que les solos sont
courtisés. Juin vous rapproche de
votre petite tribu, on a besoin de
votre présence. Vitalité : Moyenne,
vous frôlez l’overdose de stress
en mai. Vous reprenez des couleurs avec l’arrivée de l’été.
Handirect : 5, rue de la Claire - 69009 LYON • tél. : 04 37 64 16 52 • fax : 04 37 64 16 53 • www.handirect.fr • Email : [email protected] • Bulletin d’abonnement ci-dessous
Directeur de publication : Jean-Marc Maillet-Contoz • Reporter rédactrice : Caroline Madeuf • Avec l’aimable participation de Véronique Barreau, Anne Vilano, Mélanie
Paulhe, Petit Futé, Signes et sens, Talentéo, Antoine M., Sport et citoyenneté, Stéphane Forgeron, Jean-Christophe Verro, Hélène Morisseau, Didier Constant •
Conception graphique et mise en page : Vykintas Characiejus • Crédit photo couverture : © jasckal - Fotolia • Publicité : Jean-Marc Maillet-Contoz • Promotion :
Jean-Marc Maillet-Contoz • N° ISSN : 1285-395X • Edité par Anima Eurl de Presse au capital de 30 489,80 euros • Siège Social : 5, rue de la Claire - 69009 LYON • 69 Lyon
RCS Lyon Siret 413595117 • Email : [email protected] • Dépôt légal à parution • Reproduction d’articles ou photos soumises à autorisation. Impression Rotimpres.
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Handirect Mai / Juin 2015 n° 155 59 Sondage urinaire intermittent
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Le logo Coloplast est une marque enregistrée par Coloplast A/S, DK - 3050 Humlebaek. © Tous droits réservés aux Laboratoires Coloplast 312 328 362 RCS Bobigny - Avril 2015
Handirectemploi
N° 23 • Mai / Juin • Supplément gratuit au N° 155, ne peut être vendu séparément • www.handirect.fr
Pour trouver
un emploi cet été,
persistez et signez
5 Pass pour l’emploi : Retour sur une 7 édition réussie
p.7 Témoignage : Eva Paul, juriste au sein de SNCF
p. 8 Recherche d’emploi : Les 7 erreurs à ne pas commettre
p . 10Fluvia fait rimer insertion et hôtellerie-restauration
p.
e
Édito
Un emploi pour l’été !
Jean-Marc Maillet-Contoz
Directeur de la publication
B eaucoup d’entre vous vivent
une époque difficile, stressés
par l’absence ou la chute de vos
revenus à cause du chômage
ou d’un travail précaire. L’été
arrive à grand pas mais il n’est pas pour
vous synonyme de vacances. Ce sont
deux mois de plus qu’il va falloir traverser avec l’inquiétude et les frustrations
que l’absence d’activité professionnelle
génère. Je crois qu’il ne faut rien lâcher
au cours des mois d’été et continuer tant
bien que mal votre quête d’un emploi.
Comme vous pouvez le constater sur ce
supplément emploi, de nombreuses sociétés recrutent, et elles ne s’arrêtent pas
l’été. Au contraire, ces mois sont souvent
propices aux actions qui demandent un
peu de temps, et à une prise de contact
avec les candidats plus chaleureuse, car
dans beaucoup d’entreprises la pres-
sion diminue. Beaucoup de personnes
travaillent, car, au plus, certaines d’entre
elles prennent deux ou trois semaines
de congés mais pas deux mois. Toute la
société est plus zen, la circulation moins
dense et les esprits plus ouverts. Vous
avez toutes vos chances même en été,
alors faîtes de cette période une opportunité que vous ne serez que quelques
uns à saisir. Handirect à créé un site sur
lequel vous pouvez aussi tenter votre
chance en laissant un CV ou en scrutant
les offres d’emploi qui sont en lignes.
Faîtes-le, mettez toutes les chances de
votre coté, ne laissez pas échapper la
moindre occasion de trouver le travail
qui vous convient même si c’est pénible
et usant. Le jeu en vaut la chandelle et si
vous ne le faîtes pas, personne ne le fera
à votre place. Vous êtes le meilleur atout
de votre réussite, gardez cela à l’esprit.
Sommaire
4
5
8
10
14
18
En Bref
Actualité
Vie d’entreprise
Entreprise adaptée
Tribune emploi
Infos études
Handirect Emploi : 5, rue de la Claire - 69009 LYON •tél. : 04 37 64 16 52
fax : 04 37 64 16 53 • www.handirect.fr • Email : [email protected]
Directeur de Publication : Jean-Marc Maillet-Contoz • Rédactrice reporter : Caroline Madeuf • Photo de la couverture : © Photographee.eu - Fotolia • Conception graphique et
mise en page : Vykintas Characiejus • Publicité : Jean-Marc Maillet-Contoz • Promotion :
Jean-Marc Maillet-Contoz • N° ISSN : 1285-395X • Edité par Anima Sarl de Presse au capital de 30489,80 € • Siège Social : 5, rue de la Claire - 69009 LYON • 69 Lyon RCS Lyon
Siret 413595117 • Email : [email protected] • Dépôt légal à parution • Reproduction d’articles ou photos soumise à autorisation • ISSN : 1969-2226 SUPPLÉMENT GRATUIT
Handirect emploi Mai / Juin 2014 n° 19 III En bref
L’ADAPT lance la saison 2 de
« La Tête de l’emploi »
« L
a Tête de l’emploi », programme court lancé par
L’ADAPT et France 3 pour sensibiliser le public
au thème de l’emploi des personnes handicapées, est de retour sur les écrans. Cette émission
réalisée par L’ADAPT en partenariat avec le Crédit
Agricole, présente des témoignages de personnes en
situation de handicap qui racontent leur travail au quotidien. Objectif : faire changer le regard sur le handicap.
L’aventure, commencée en juillet 2013, se poursuit ainsi
avec la diffusion de la saison 2 de la série chaque samedi
soir à 19h25 sur France 3, juste après le journal régional.
La première saison de « La Tête de l’emploi » avait été
diffusée en septembre et octobre 2014 à 19h25 sur le
réseau régional de France 3. Avec émotion mais jamais
avec pathos, « La Tête de l’emploi » saison 2 propose de
nouveaux portraits de salariés en situation de handicap
en immersion sur leur lieu d’activité. Avec ce rendezvous, L’ADAPT, le Crédit Agricole et France 3 Nord Ouest ont
souhaité aller au-delà des idées reçues et montrer les
compétences des personnes en situation de handicap
dans le milieu professionnel. Réalisateur Gérard Uginet. Coproduction L’ADAPT/France 3 Nord Ouest. 
Vous pouvez retrouver les épisodes de la saison 1 sur Youtube.
Recherche d’emploi : Pôle
emploi lance des formations
vidéo en ligne
A
lors qu’internet
est aujourd’hui
devenu un outil
incontournable
de la recherche d’emploi,
Pôle emploi lance des
modules de formation
vidéo en ligne (MOOC) afin
d’aider les candidats à définir leur projet professionnel et
perfectionner leurs méthodes de recherche. Quatre cours
en ligne sont déjà proposés sur le site www.pole-emploi.
org: « Construire son projet professionnel », « Organiser sa recherche d’emploi, trouver et sélectionner les offres », « Rédiger
son CV et sa lettre de candidature », « Réussir l’entretien d’embauche et relancer l’employeur ». À noter que ces modules
de formation sont gratuits et ouverts à tous. Seule une
inscription rapide est nécessaire.
IV Handirect emploi Mai / Juin 2015 n° 23
L’emploi, j’y crois :
Pôle emploi vu de l’autre côté
L aurence
Boulieu est
conseillère à
Pôle emploi.
Elle a décidé
de postuler
au sein de cet organisme
après avoir alterné des
périodes d’activité et et de
chômage se sent aujourd’hui épanouie dans
son travail. Elle raconte
ici son parcours et son
quotidien. « Ce livre retrace
mon parcours, les étapes qui
m’ont conduite vers le métier
passionnant de conseillère à
l’emploi. Malgré une image de Pôle emploi dégradée dans l’opinion, des relations parfois difficiles avec les demandeurs d’emploi et… un salaire très modeste, je ne regrette pas mon choix.
Dans ce livre, je parle de mon métier, je donne des conseils et
je propose des solutions nouvelles pour essayer de réduire le
chômage, je donne des astuces pour mieux se préparer aux
entretiens d’embauche et mieux élaborer les outils de recherche
d’emploi. Si l’on ne devait retenir qu’une seule idée de ce livre,
ce serait le proverbe « Mieux vaut prévenir que guérir ».
Éditions Michalon, 190 pages, 15 euros.
Open Forum ESSEC-Hanploi.com :
mardi 19 mai 2015
L a 6e édition
du Forum ESSEC-Hanploi.
com, forum
pour l’emploi et la formation
des personnes en
situation de handicap, aura lieu le 19 mai 2015, de 11h à
18h, dans les locaux de l’ESSEC au CNIT à Paris La Défense.
Au programme :
Rencontres et entretiens avec les recruteurs en faveur
de l’intégration de personnes en situation de handicap
sur l’espace « Emploi ».
Échanges avec les professionnels de l’emploi et du
handicap au sein des espaces « Formation et métiers » et
« Conseil Personnalisé et Handicap ».
Table ronde « Recherche d’emploi et Handicap » de 15h à 16h.
Vous avez un niveau Bac à Bac+5 et vous recherchez un
emploi, un stage ou une formation en alternance ? Inscrivez-vous dès maintenant sur www.openforum.fr pour
participer à la 6e édition de l’Open Forum ESSEC-Hanploi.
com et rencontrer les entreprises qui recrutent !
Inscriptions et informations sur www.openforum.fr
Vous avez des questions ? Contactez l’équipe organisatrice de l’Open Forum ESSEC-Hanploi.com :
[email protected] – 01 44 52 40 69.
•
•
•
Actualité
Succès du 7e Forum Pass
FORUM
EMPLOI
& HANDICAP
pour
l’emploi
19 MARS 2015 - PARVIS DE L A DÉFENSE
C’est le 19 mars dernier, qu’a eu
lieu, sur le parvis de La Défense
et pour la 7ème année consécutive, le Forum Pass Pour l'Emploi,
organisé par Société Générale. Au
total, 2200 personnes en situation de handicap sont venues à
la rencontre des représentants
de 42 entreprises qui recrutent.
C’est donc une nouvelle réussite
pour ce forum de recrutement,
qui est également devenu peu
à peu un lieu de dialogue et de
débat sur des thèmes tels que :
« Le handicap et l'emploi », « Les 10
ans de la loi handicap de 2005 » ou
encore « L'entreprise handi-comInscrivez-vous
et postulez sur
pétente ». www.passpourlemploi.fr
Société Générale, employeur
responsable, organise le Pass
Pour l'Emploi (PPE) depuis 2009,
en partenariat avec l'ADAPT (Association pour l'insertion sociale
et professionnelle des personnes
handicapées) dans le but de
favoriser
l'employabilité des
personnes en situation de handicap. Si certaines offres d'emploi
étaient disponibles sur le site de Pass Pour l'Emploi en amont de
l'événement, les personnes en situation de handicap pouvaient
également rencontrer sur place les recruteurs des entreprises parSociété Générale. 552 120 222 RCS Paris – Réf. (A) 700400 – Studio Société Générale – 02/2015 –© GraphicObsession
tenaires de tous les secteurs, telles qu'Accenture, EDF, Generali, LCL,
ou Modis. Les visiteurs ont également pu bénéficier des conseils
de coachs volontaires, collaborateurs de Société Générale, pour
postuler et préparer les entretiens (ateliers d'aide à la rédaction de
CV, de simulation d'entretien…).Et nouveauté de cette édition, un
showroom d'innovations physiques et digitales facilitant le quotidien professionnel et des personnes en situation de handicap dans
un espace « Lab » dédié.
« Cette nouvelle édition a permis une fois de plus de créer une passerelle
entre les entreprises cherchant des collaborateurs compétents, et des
visiteurs désireux de valoriser leurs compétences avant toute chose, a
déclaré Sandrine Dhellemmes, directrice Inclusion et Mission Handicap de
Société Générale. Pass Pour l'Emploi traduit aussi une volonté commune
des participants d'être des acteurs exemplaires et innovants, désireux de
faire bouger les lignes et de changer les regards. »
Tout au long de la journée, les différents acteurs du monde du
handicap, des entreprises, des représentants du monde associatif
et politique mais aussi des entrepreneurs et des collaborateurs
en situation de handicap ont participé aux riches et nombreux
échanges sur la capacité et la responsabilité de l'entreprise à être
inclusive, actrice de sa diversité et capable de capitaliser sur l'ensemble des différences qui la composent.
Créée en 2007, la Mission Handicap a pour objectifs de recruter, former et intégrer des personnes en situation de handicap,
d'accompagner le maintien dans l'emploi des collaborateurs, de
sensibiliser l'ensemble de l'entreprise et de promouvoir le secteur
adapté et protégé.
Découvrez le blog de la Mission Handicap Société Générale : www.tousuniques.fr
Nous voulons
O S O N S L’ E N T R E P R I S E
HANDI-COMPÉTENTE
Agenda
Journée recrutement
handicap de
l’Industrie
pharmaceutique
Mardi 5 mai 2015, l’association
HandiEM (Handicap Entreprises
du Médicament), Job in Live et Missionhandicap.com organisent à
Paris une journée de recrutement
« Stage, alternance et Handicap en
Île-de-France » dédiée aux métiers
de l’Industrie pharmaceutique.
Au programme : entretiens de
recrutements, et coaching collectif
et individuel.
Inscriptions sur : www.missionhandicap.com/handiEM
Association paritaire, HandiEM a
été créée en 2010 comme relai opérationnel de l'accord de branche en
faveur de l'emploi des personnes
en situation de handicap, signé
entre les partenaires sociaux et les
entreprises du médicament. Expérience unique en France dans le
secteur industriel privé, HandiEM
porte cette mobilisation.
En partenariat avec
REUSSIR
avec un
HANDICAP
e_PPE2015_210x297.indd 1
Partenaire media
16/02/15 18:13
De nombreux postes à pourvoir :
[email protected]
faire
la différence, et vous ?
Actualité
146 candidats, 22 entreprises et 660 entretiens au Forum Exéco
©Patrick Avavian
La 18e édition du Forum Exéco, forum
de l’emploi dédié aux personnes en situation de handicap, qui s’est tenue le 31
mars dernier à Grenoble a rencontré un
grand succès. Cet événement a en effet
permis la rencontre, à travers 660 entretiens, de 146 candidats bénéficiaires de
la RQTH (reconnaissance de la qualité de
travailleur handicapé) avec les représen-
tants de 22
grandes
entreprises
nationales,
proposant
au total
près de 8o
postes à
pourvoir.
Pour
garantir
la réussite
du forum,
Exéco avait
comme
lors des
éditions
précédentes, préqualifié les
candidats
participants, en fonction de leur profil et des prérequis des entreprises. Ces dernières ont
ainsi eu la possibilité de rencontrer un
grand nombre de candidats qualifiés et
ayant les compétences recherchées pour
les postes proposés. L’intérêt étant aussi
de rentabiliser le temps des candidats et
entreprises, et leur venue sur le forum.
« Un des freins au recrutement de per-
sonnes en situation de handicap réside dans
les stéréotypes et les préjugés qu’ont les managers à l’égard des candidats en situation
de handicap. Le stéréotype négatif existant
biaise l’évaluation des candidatures et rend
plus difficile la mise en avant des compétences, souligne Laurence Bayle, consultante Exéco. Des études en psychologie et
sociologie, montrent que les stéréotypes ne
sont pas immuables et peuvent devenir positifs, et que c’est notamment grâce à la rencontre avec des personnes handicapées dans
le cadre professionnel que le stéréotype peut
être modifié, permettant ainsi de faciliter
l’objectivité dans l’analyse des candidatures,
pour que celle-ci reste centrée sur les compétences ». Notre forum permet de rendre
plus positifs les stéréotypes existants
vis-à-vis des personnes en situation de
handicap en favorisant la rencontre.
C’est pour cette raison que nous incitons
les chargés de recrutement ou CMH à
venir accompagnés de managers. La sensibilisation et la formation sont également
des éléments essentiels à la réduction des
stéréotypes. Les entreprises ont compris cela
et moblilisent Exéco pour sensibiliser des
publics plus septiques : comités de direction,
partenaires sociaux, managers, collaborateurs… ».
Plus d’infos sur Exéco: http://execo-france.fr
Le Top 10 des questions d’entretien d’embauche les plus
difficiles et inattendues
© Aurelio- Fotolia.com
réseau communautaire pour l’emploi et
la carrière, a réalisé, à partir des témoignages de ses membres, un « Top 10 des
questions d’entretien d’embauche les plus
difficiles et inattendues » (édition France
2015). En résumé : Pour s’y préparer, il
vaut mieux être préparé à tout…
1
« Vous avez 10 minutes pour choisir deux
images (parmi une cinquantaine) pour
vous décrire » - demandée pour un poste de
Digital Marketing Assistant chez L’Oréal.
2
Lors d’un entretien d’embauche, les
recruteurs commencent en général par
poser des questions classiques, de type
« Présentez-vous. », « Quelles sont vos compétences pour le poste visé ? », « Citez deux
de vos qualités et défauts. »… Mais les candidats doivent également s’attendre – et
se préparer – à des questions beaucoup
plus imprévisibles, destinées à tester
leurs aptitudes mais aussi leur sang
froid en toutes circonstances. Glassdoor,
VI Handirect emploi Mai / Juin 2015 n° 23
« Comment construiriez-vous une Tour
Eiffel ? » - demandée pour un poste
de Consultant Junior chez Capgemini
Consulting (Paris).
3
« Combien de temps faudrait-il pour
laver toutes les fenêtres de Paris ? » - demandée pour un poste de Stagiaire chez
Simon-Kucher & Partners (Paris).
4
« Vous avez deux récipients non-gradués, de
contenances respectives de 3 litres et 5 litres.
Comment feriez-vous pour mesurer 4 litres d’un
liquide ? » – demandée pour un poste de
Consultant Junior chez Solucom (Paris).
5
« T’es prêt à changer ta vie ? Tu as un
but dans la vie ? » - demandée pour un
poste d’Indépendant chez ACN (Rennes).
6
« À quel point aimez-vous danser ?
Êtes-vous gêné de danser devant d’autres
personnes ? » - demandée pour un poste
d’Assistant Chef de Produit chez Ubisoft.
7
« Quelle est la chose la plus folle que vous
ayez jamais faite ? » - demandée pour
un poste de Spécialiste Marketing Terrain
chez Red Bull (Paris).
8
« Quel est votre principal regret dans
la vie ? » - demandée pour un poste
de Directeur de programme chez Grand
Circle (Lyon).
9
« Quel est le plus grand dénominateur
commun de 14 et 49 ? » - demandée
pour un poste d’Ingénieur Développement Logiciel chez Amadeus (Nice).
10
« Qu’est-ce que vous ne supportez pas
chez un collègue ? » - demandée pour
un poste de Développeur Logiciel Senior
chez Sagemcom.
Témoignage
SNCF: « J’ai pu parler ouvertement de mon handicap »
Eva Paul, 34 ans, est juriste au sein de SNCF depuis le 1er mars 2014. Elle nous raconte son
parcours et ses impressions.
Michel Mombet, manager de la
délégation juridique territoriale
SNCF Méditerranée (PACA+ Languedoc-Roussillon)
Eva Paul et son
manager Michel
Mombet.
S on parcours professionnel.
Après avoir obtenu un master 2 de
droit médical et pharmaceutique,
j’ai travaillé comme juriste dans
un cabinet d’avocat pendant deux ans.
Puis j’ai été contrainte d’arrêter en raison
d’une complication de varicelle. J’ai fait
une rééducation de deux ans. Lorsque j’ai
commencé à rechercher un nouvel emploi de juriste aux alentours de Marseille,
les choses se sont révélées très difficiles,
encore plus du fait de mon handicap.
J’entendais souvent que j’étais soit « trop
handicapée » soit « trop diplômée ». Ayant
un handicap assez important, j’ai alors ciblé davantage les grandes structures, qui,
me semblait-il, auraient plus de facilités
à mettre en place des aménagements et
seraient plus ouvertes à la diversité. Au
fil de mes recherches, j’ai noté que SNCF
était très active sur ce terrain et qu’elle
pouvait offrir une stabilité de l’emploi
tout en prenant en compte les besoins
d’adaptation liés au handicap.
Son recrutement.
J’ai adressé une candidature spontanée
à la mission handicap SNCF et reçu une
réponse quelques mois plus tard. J’ai
eu deux entretiens avec mon responsable actuel, Michel Mombet, qui m’a
indiqué que mon profil l’intéressait. J’ai
évoqué simplement mon handicap et
nous avons pu en parler sans problème.
On m’a proposé un premier poste au
sein du pôle assurance, qui exigeait de
nombreux déplacements (ce qui restait
possible mais pas idéal), puis un second
poste au pôle juridique, qui me correspondait mieux. J’ai réussi les tests d’embauche et j’occupe ce poste aujourd’hui.
Ma mission consiste à traiter les dossiers
juridiques sur les régions PACA et Languedoc-Roussillon.
Son handicap.
Je suis infirme moteur cérébrale (IMC).
Cela implique que je marche avec des
cannes. J’ai également des problèmes
de dextérité pour taper sur un clavier
d’ordinateur ou manipuler de petits
objets (enlever une agrafe…). Il s’agit
d’un handicap, mais pas d’une maladie,
et celui-ci est stabilisé.
L’accompagnement de SNCF.
Dès mon recrutement, des responsables
de la mission handicap SNCF sont venus
à ma rencontre avec des ergonomes, afin
d’évaluer quels étaient mes besoins en
termes d’aménagements : chaise ergonomique, accès à l’imprimante, cafeteria…
Son intégration.
Le handicap fait peur et il faut le démystifier. J’en ai parlé ouvertement et
tout s’est très bien passé. Au début mes
collègues ne savaient pas trop comment
se positionner, s’ils devaient m’aider ou
non, par exemple pour ouvrir les portes…
Je leur ai dit que si j’avais besoin d’aide
je leur demanderai, et qu’ils devaient
juste me considérer comme une juriste
parmi les autres. Maintenant certains
oublient même parfois mon handicap,
ce que je trouve très positif ! Par ailleurs,
mon responsable m’intègre vraiment
comme tout le monde. Tout en ayant
conscience des difficultés que peut me
causer mon handicap, je ne sens pas de
regard ou traitement différent de sa part,
ce que j’apprécie. Je pense donc qu’on
peut intégrer un poste à responsabilité
même avec un handicap important, du
moment qu’il y a une motivation de la
personne et une vraie volonté de la part
de l’entreprise.
Pour en savoir plus sur les recrutements de
SNCF : www.emploi.sncf.com
Après avoir rencontré Eva Paul à
l’occasion de deux entretiens, et une
fois son recrutement effectif, je l’ai
présentée aux autres membres de
l’équipe juridique, et lui ai trouvé un
espace de travail. Elle s’est très bien
intégrée. Nous avons une grande
confiance en elle et c’est une personne
très importante ici. Pour ma part je
la vois d’abord comme une juriste
compétente et pleine de qualités. Je
vois le handicap vraiment en dernier,
y compris dans les rapports humains
de tous les jours. En plus, elle met
une bonne ambiance et arrive tous
les matins avec le sourire. J’admire sa
force de caractère et je pense qu’elle
permet à toute l’équipe de relativiser
les petits bobos, c’est donc aussi une
expérience enrichissante.
Emmanuel Chevallier, correspondant des travailleurs handicapés
des directions transverses
Mon travail a consisté à accueillir Eva
Paul au sein de l’entreprise SNCF et
à lui présenter la mission handicap
pour l’accompagner au mieux lors
de son arrivée. Un aménagement de
son poste de travail a été nécessaire
afin qu’elle puisse être rapidement
opérationnelle sur son poste, puis par
la suite, nous avons entrepris de faire
des travaux de mise en accessibilité
de la cafétéria du site où elle travaille,
afin qu’elle soit autonome dans ses
déplacements. Dès son arrivée, j’ai
rencontré ses managers ainsi que ses
collègues afin d’expliquer les aménagements que la mission handicap
mettait en place à savoir :
Aménagement du poste de travail :
logiciel de dictée vocale, écran 22’’,
fauteuil ergonomique, fauteuil
roulant manuel, bureau et cloisons
acoustiques, chariots de transport
de documents, repose-pieds, pupitre de bureau, imprimante individuelle, caisson mobile à tiroirs.
Travaux de mise en accessibilité
de la terrasse de la cafétéria : pose
d’une porte automatique et mise en
place d’un élévateur électrique.
•
•
Handirect emploi Mai / Juin 2015 n° 23 VII Conseils pratiques
Recherche d’emploi :
Les 7 erreurs à ne pas commettre
Article réalisé par notre partenaire Talentéo.fr,
premier blog emploi et handicap de France
Pour vous aider à décrocher votre emploi, votre stage ou votre contrat en alternance, notre
partenaire Talentéo vous propose un gros plan sur les faux pas qui doivent absolument être évités.
La recherche d’emploi est loin d’être un long fleuve tranquille et la moindre erreur de navigation peut
vous coûter très cher. Dommage de passer à côté d’un poste à cause d’un détail, non?
A
vant l’entretien, les barrières sont nombreuses et
difficiles à franchir: la moindre
erreur sur le fond ou la forme
peut vous faire passer à côté d’une
opportunité. Prudence est donc plus que
jamais mère de sûreté: soyez pointilleux
et ne laissez rien au hasard.
Le rappel à la loi
Plein de bonnes intentions, vous rappelez gentiment au recruteur vos droits en
tant que stagiaires ou l’économie que
vous pouvez lui faire faire suite à votre
RQTH, etc.
Pourquoi ça coince? Les recruteurs
sont envahis d’informations sur la
législation: réforme de la formation, du
statut stagiaire, obligations d’emploi…
Que le candidat de qui il attend motivation à toute épreuve et dévouement pour
l’entreprise se permette de lui rappeler
ses obligations a de quoi agacer. Il les
connaît déjà et ne vous a pas attendu
pour se conformer à la loi. Faîtes-lui
confiance et n’intervenez que si la
question vous est posée ou si vous vous
retrouvez dans une situation qui vous
interroge réellement.
La faute d’inattention
D’habitude, vous relisez 50 fois vos mails
de candidature avant de les envoyer.
Mais là, emballé par l’opportunité, vous
êtes allé un peu vite. Après envoi, vous
vous rendez-compte d’une énorme faute
d’orthographe.
Pourquoi ça coince? On ne le répètera
jamais assez, les recruteurs ont horreur
des fautes d’orthographe. Que vous
envisagiez de postuler pour un poste
d’électricien ou de rédacteur, la règle
connaît très peu de souplesse et coûte
souvent cher au candidat. Votre mail ne
peut se passer d’une relecture attentive!
Pensez également à vérifier que vous
avez mis le bon destinataire sur la lettre
de motivation. Même s’il se doute que
vous envoyez des candidatures à tours
de bras, rien de plus désagréable pour
un recruteur que de découvrir le nom
d’une entreprise concurrente à la place
de la sienne!
VIII Handirect emploi Mai / Juin 2015 n° 23
La difficulté pour vous joindre
Vous avez fait une erreur sur votre numéro de téléphone ou votre adresse mail
dans votre CV ou vous avez fourni une
adresse mail que vous consultez très peu.
Pourquoi ça coince? Le recruteur
est un spécimen toujours pressé qui
recherche l’optimisation de son temps
dans toutes les actions du quotidien – la
preuve: il ne prend que 20 secondes pour
lire le CV que vous avez mis des heures
à réaliser. Avoir un mail d’erreur suite à
un envoi, composer un faux numéro ou
encore tenir un entretien téléphonique
émaillé de coupures sont des choses qui
l’agacent et peuvent vous recaler, surtout
si la concurrence est rude. Prenez garde
d’avoir complété ces informations correctement. Si vous êtes dans une zone où
la communication passe mal, proposezlui un rendez-vous ultérieur dans un lieu
où vous êtes sûr de pouvoir bien mener
votre entretien.
Le retard à l’entretien
Euphorique suite à la convocation à
votre entretien, vous n’avez pas vraiment
pensé à réunir toutes les informations
nécessaires relatives à l’itinéraire, vous
avez bien repéré la route mais n’avez pas
anticipé les imprévus ou vous avez eu
une panne de réveil. Bref, quelle qu’en
soit la raison, vous êtes en retard à votre
entretien d’embauche.
Pourquoi ça coince? Parce que, comme
les fautes d’orthographe dans le CV,
on vous l’a tellement répété que c’est
impensable aujourd’hui de voir un candidat arriver en retard, sauf cas de force
majeure – nombre de cas réduit chez
les recruteurs: catastrophe naturelle ou
apocalypse imminente. Pour rattraper
les pots cassés, vous pouvez prévenir par
téléphone ou par mail et vous excuser.
Mais il vaut mieux prévenir que guérir:
parez à toute éventualité! Double réveil,
marge sur le temps de trajet et repérage
en règle de l’itinéraire devraient vous
éviter une déconvenue.
Le dérapage verbal
L’entretien se passe bien, le recruteur
est ravi et vous vous sentez comme
un poisson dans l’eau. Un peu trop
d’ailleurs: une grossièreté vous échappe
ou vous vous livrez à quelques confidences durant ce que vous croyez être un
« off ». Or, le off n’existe pas en entretien
d’embauche.
Pourquoi ça coince? Soit parce que
le recruteur vous a amené lui-même
à gaffer et que vous êtes tombé dans
le panneau, soit parce que vous avez
dérapé tout seul et que cela peut passer
pour du manque de professionnalisme.
L’entretien démarre dès votre entrée
dans les locaux de l’entreprise et s’arrête
à votre sortie. Du début à la fin, restez
naturel sans pour autant sortir du cadre
professionnel et ne tenez pas de propos
qui pourraient vous desservir.
Les retours tardifs
L’entretien s’est bien passé et le recruteur vous demande de lui faire un retour
par mail pour expliquer ce que vous avez
compris du poste et comment vous vous
voyez dans l’entreprise. Mais il ne vous
a pas précisé de deadline et vous avez
laissé passer quelques jours.
Pourquoi ça coince? Le recruteur attend
de vous de la réactivité, une notion qui
varie d’un individu à l’autre. L’idée est de
mesurer votre motivation pour le poste
et plus vous laissez filer les jours, plus
vous donnez l’impression que ce poste
n’est pas votre priorité. Les souvenirs de
l’entretien ont aussi tendance à s’éloigner
et à rendre l’exercice difficile. Le juste milieu? Avoir du recul tout en étant réactif.
Vous pouvez attendre le lendemain, voire
le surlendemain mais dépasser ce délai
commence à devenir risqué.
Bonus: préparez l’avenir!
Même si ce poste est un choix secondaire
ou par défaut, continuez d’appliquer ces
conseils: qui vous dit que cette entreprise n’aura pas mieux à proposer plus
tard? Vous avez tout intérêt à lui laisser
un bon souvenir! Veillez donc à postuler
et à répondre aux attentes du recruteur
dans les règles de l’art. Si vous déclinez
l’offre, faites-le poliment en expliquant
votre choix et en laissant la porte ouverte à une future opportunité.
Conception et réalisation :
Lucie, assistante
de caisses,
malentendante
de naissance
- 12794 - 0155761111 – Crédit photo : Tristan Paviot.
À L’ÉCOUTEAU
SO
Être à l’écoute des besoins de nos clients ne nous empêche pas, depuis 15 ans, de travaillerÊtre aux pe
au quotidien pour recruter, former et améliorer les conditions de travail de nos collaborateurs15 ans, de tra
de nos collab
handicapés. En 2014, Carrefour signe son 6e accord Mission Handicap.
Handicap. G
Grâce à la collaboration exemplaire de tous : entreprise, pilotes Mission
Mission Hand
Handicap et CHSCT, collaborateurs handicapés et valides, partenaires
sociaux, nou
sociaux, nous faisons tout pour permettre à Lucie d’exercer son métier
le plus norm
le plus normalement possible. Et ça, ça fait toute la différence !
Entreprise adaptée
Fluvia fait rimer insertion et
hôtellerie-restauration
Laurent Carrère, directeur de l’entreprise Fluvia, nous présente cette structure au concept
novateur et prometteur.
le personnel de CRIC association ont été
réquisitionnés par les autorités pour accueillir et soigner les victimes. Des liens
d’amitiés se sont alors créés entre les
membres de CRIC association et les institutionnels de l’époque, qui ont décidé
un peu plus tard d’utiliser les anciens
locaux d’AZF pour construire l’Oncopôle
de Toulouse, et quelques années après,
l’entreprise adaptée Fluvia ouverte en
septembre 2011 par CRIC Association.
Quels sont les différents métiers
exercés dans l’entreprise adaptée
Fluvia ? Sont-ils tous accessibles à des
travailleurs handicapés ?
L’un de nos objectifs étant de valoriser
nos salariés en situation de handicap, ils
sont susceptibles – en fonction de leurs
compétences – d’occuper chacun des
postes nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise, à savoir l’ensemble
des métiers de l’hôtellerie-restauration :
réceptionniste, femme de chambre ou
valet, responsable d’étage, gouvernant,
maître d’hôtel, agent de maintenance,
cuisinier, chef de rang, plongeur, commis
de cuisine, serveur, commercial, assistant de direction, comptable…
« Nous avons un rôle de tremplin. Chacun de nos salariés en situation de handicap a vocation à s’insérer
durablement dans une entreprise dite ordinaire ».
P
ouvez-vous nous présenter
l’entreprise Fluvia ?
Fluvia est une entreprise
adaptée vouée à l’insertion
professionnelle durable des
travailleurs handicapés. Elle est basée à
Toulouse. C’est aujourd’hui en France la
seule entreprise adaptée qui propose un
service d’hôtellerie-restauration. Pour
rappel, une entreprise adaptée est une entreprise à but social qui emploie, forme et
encadre durablement au minimum 80 %
de ses salariés en situation de handicap,
notifiés par Pôle Emploi / CAP Emploi.
Fluvia emploie actuellement 42 salariés, dont 37 en situation de handicap
(soit 80 %). Elle enregistre une croissance
à deux chiffres et un taux d’occupation
constant de ses 160 chambres, 120
couverts et 8 salles de séminaires (en
interne et externe).
Située au cœur du Cancéropôle de Toulouse, Fluvia a la particularité d’accueillir
une clientèle extrêmement diversifiée :
des touristes, des hommes d’affaires, et
des personnes travaillant dans les entre-
X Handirect emploi Mai / Juin 2015 n° 23
prises voisines (nous avons un réseau
composé d’une centaine d’entreprises
partenaires); mais aussi des patients
et leurs accompagnants, ces derniers
pouvant ainsi séjourner à proximité des
lieux de soins de leurs proches.
Nous disposons également de l’Agré-
Êtes-vous susceptibles de recruter de
nouveaux salariés dans les mois qui
viennent ?
Nous sommes en permanence en phase
de recrutement.
Le but premier d’une entreprise adaptée est de permettre à des personnes en
situation de handicap de travailler dans
des conditions dites plus favorables, pour
ensuite les
aider à s’insérer dans une
entreprise classique, de façon
durable et autonome. Nous
avons un rôle
de tremplin.
Chacun de nos salariés en situation de
handicap a donc vocation à quitter Fluvia
à un moment un autre, pour rejoindre
un emploi dit « ordinaire ». Ce qui signifie
qu’à chaque nouvelle insertion en
entreprise ordinaire, un nouveau poste
s’ouvre aux candidats à l’embauche.
Les recrutements peuvent aussi être
liés à l’évolution des pathologies des
salariés ou aux départs en retraites.
« Quel que soit le handicap
du candidat, le critère le plus
important est son envie de
travailler »
ment Social et Solidaire, et nous commençons à préparer une demande d’obtention du label Tourisme et Handicap.
Comment est né ce projet d’entreprise
adaptée ?
Fluvia a été créée en 2011 en lien avec
CRIC association, centre de rééducation
professionnelle toulousain. Suite à l’explosion de l’entreprise AZF, les locaux et
QUALITÉ
DE
VIE
AU
TRAVAIL
D E P U I S 1 5 A N S , L’ É V É N E M E N T D E R É F É R E N C E E N F R A N C E
“
HANDICAPS INVISIBLES :
n'attendez pas qu'ils se
déclarent pour savoir les
gérer.
”
“
MALADIES CHRONIQUES,
handicap : des dispositifs
pour vous accompagner.
”
vKLESIA
vCINOV IT
“
Qualité de Vie au Travail :
prévenir les RPS et favoriser
la PERFORMANCE
GLOBALE : retours
d'expériences.
vSOCOTEC
”
“
Comment l’avocat peut-il
accompagner l’entreprise
dans la gestion de son risque
AT/MP.
”
vMICHEL LEDOUX
& ASSOCIES
3 380 120 9 000
JOURS
EXPOSER
+33 (0)5 57 54 12 65
EXPOSANTS
CONFÉRENCES
DEVENIR PARTENAIRE
+33 (0)5 57 54 38 26
VISITEURS
preventica.com
Code TYM86N
Entreprise adaptée
CRIC association
Basée à Toulouse, CRIC association,
partenaire au quotidien de l’entreprise adaptée Fluvia, accueille les
travailleurs reconnus handicapés par
les M.D.P.H. en vue d’une insertion ou
réinsertion sociale et professionnelle.
En fonction des projets établis, elle
propose en ce sens des formations
qualifiantes aux personnes handicapées et peut les orienter vers les
entreprises adaptées de son réseau.
Les travailleurs handicapés accueillis
sur notification des MDPH bénéficient
d’une pédagogie et d’un accompagnement médico-social personnalisé,
assuré par une équipe pluridisciplinaire, avec également une possibilité
de logement.
Plus d'infos: www.cric.asso.fr
Quelles sont les compétences et qualités
requises pour rejoindre Fluvia?
Quel que soit le handicap du candidat, le
critère le plus important est son envie
de travailler. S’il a de l’expérience et/ou
des diplômes, tant mieux, c’est un bonus.
Mais même s’il n’a aucun des deux il peut
trouver sa place, d’autant plus que nous
proposons des dispositifs de formation
et des validations d’acquis des expériences. Les salariés qui le souhaitent ont
ainsi la possibilité de préparer un contrat
de qualification dans le domaine où ils
travaillent ou sur la spécialité qui les intéresse. Diplôme qu’ils pourront ensuite
faire valoir quelle que soit leur orientation future, y compris hors d’une entre-
prise adaptée, ce qui est donc intéressant
en termes d’insertion professionnelle.
Nos clients et les entreprises partenaires viennent chez nous avec une
demande de résultats, et attendent un
service aussi performant que dans tout
autre hôtel-restaurant de qualité, ce que
nous garantissons grâce à ce système de
formation en interne. Beaucoup de nos
clients ne se posent d’ailleurs même pas
la question de savoir si notre personnel
est ou non en situation de handicap,
puisqu’ils ne voient pas de différences
au niveau des prestations, ce qui est très
positif pour mettre fin aux préjugés.
Pour nous rejoindre, les candidats peuvent nous adresser leurs demandes par
mail à cette adresse : [email protected].
Ils peuvent également obtenir plus d’informations sur notre site : www.fluvia.fr.
Vous avez reçu récemment un Sésame
de l’accessibilité positive. Pouvez-vous
nous en dire plus ?
Nous avons effectivement reçu en décembre 2014 le Sésame de l’accessibilité
de la catégorie emploi.
Les membres du jury ont indiqué que
plusieurs points avaient retenu leur
attention :
Le fait que Fluvia soit la toute première entreprise adaptée spécialisée
dans l’hôtellerie-restauration.
La valorisation des travailleurs en
situation de handicap.
Sa croissance à deux chiffres très
encourageante.
Ses valeurs tournées vers l’économie
sociale et solidaire
C’est également la qualité du dossier
•
•
•
•
présenté – réalisé par ma collaboratrice
Frédérique Fossier, commerciale au sein
de l’entreprise Fluvia – qui a permis de
faire la différence.
Quels sont vos projets et objectifs pour
les mois et années à venir ?
Notre premier objectif est de continuer sur notre lancée en continuant
à insérer des travailleurs handicapés
dans le monde du travail – avec l’ambition d’en voir quelques uns quitter le
bateau pour rejoindre des entreprises
ordinaires et voler de leurs propres
ailes. Nous souhaitons également
stabiliser les comptes afin de pouvoir
offrir un treizième mois à nos salariés.
Sur le plan de nos prestations, nous allons poursuivre notre travail en partenariat avec l’Oncopôle pour continuer
à accueillir des patients qui y soignés
en hôpital de jour ainsi que leurs
accompagnants. Nous réfléchissons
par ailleurs à un système de mise à
disposition de chambres pour les personnes accompagnantes qui n’ont pas
les moyens nécessaires pour financer
un séjour le temps de l’hospitalisation
de leurs proches. Cela s’inscrit dans
notre optique d’économie sociale et solidaire. Nous n’avons pas une vocation
marchande, mais plutôt une vocation
semi-marchande et semi-solidaire.
Sur le moyen-terme, nous commençons
également à préparer une demande de
labellisation Tourisme et Handicap ? Cela
prendra un peu de temps car nous souhaitons obtenir le label sur les quatre familles
de handicap et pas seulement deux.
Plus d'infos sur Fluvia: www.fluvia.fr
•
•
© juniart - Fotolia.com
XII Handirect emploi Mai / Juin 2015 n° 23
TOUS DIFFÉRENTS,
TOUS UNIQUES !
750
COLLABORATEURS
PLUS DE
EN SITUATION DE HANDICAP
* Taux d’emploi au 31/12/14
&
un taux d’emploi
de 6,15%*
Pour nous, seuls les compétences, l’envie et l’état d’esprit font la différence !
Depuis plus de 20 ans, la Société ATAC accompagne tous les talents grâce à son
Programme Handicap, tant dans les actions de recrutement que dans la sensibilisation
ou le maintien dans l’emploi de ses collaborateurs.
[email protected] • www.simplymarket-handicap.fr
www.simply-market-carrieres.fr
tribune emploi
L’échec économique et social de la
Loi du 11 février 2005 en matière
d’emploi des personnes handicapées
La Loi 2005-102 du 11 février
2005 a suscité de grands espoirs tant pour les personnes
handicapées que pour les associations au moment de son
vote par le Parlement français,
il y a déjà dix ans. Or, considérée comme une loi thématique,
y compris dans le champ de
l’emploi, elle constitue avec le
recul une avancée théorique,
sans lignes budgétaires dédiées pour sa mise en œuvre,
les pouvoirs publics s’enfermant dans des discours d’autosatisfaction à propos d’un
texte partiellement appliqué.
’
S attaquer au problème du chômage des personnes
handicapées ne peut pas se
résumer à une loi, à d’éventuelles sanctions, au respect de
quotas, à des aides financières pour les
entreprises. En effet, les élus de la Nation
ont pris l’habitude de se contenter de voter des lois sans faire d’analyses d’impact
au préalable, sans se poser les bonnes
questions par rapport à un problème de
société et sans s’appuyer sur des travaux
de recherche, lesquels donnent bien souvent des clés de compréhension. Ce pro-
En revanche, pas un mot sur : (1) la
médicalisation du handicap en France,
modèle rejeté dans la plupart des pays
développés ; (2) l’accès à la formation
professionnelle des personnes handicapées en milieu ordinaire quasi
inexistante ; (3) l’accompagnement des
étudiants handicapés pour qu’ils puissent être à égalité des chances avec leurs
camarades non handicapés (rien sur les
approches pédagogiques universitaires
qui sont plus excluantes qu’inclusives) ;
(4) les défaillances chroniques des dispositifs d’insertion professionnelle de cette
population ne répondant ni aux besoins
du public cible ni aux entreprises ; (5)
des dispositifs de formations professionnelles pour personnes handicapées
obsolètes, jugés ségrégatifs par les pays
scandinaves et anglo-saxons, inadaptés
en terme de contenu des programmes
par rapport aux besoins de l’économie ;
(6) la politique d’assistanat promue par
l’État ; (7) le manque de confiance des
acteurs économiques envers le potentiel
productif de cette population, etc.
On fait comme si la mise en place
de quotas allait résoudre de facto les
problèmes que se posent de nombreux
DRH pour recruter des salariés handicapés. Bien souvent, contrairement à une
première impression, ils ne sont pas
forcément
fermés à
cette problématique
dès lors
que des
solutions
pragmatiques et des démarches professionnelles d’accompagnement leur sont
proposées pour répondre à leurs attentes.
« On fait comme si la mise en
place de quotas allait résoudre
de facto les problèmes »
blème n’est pas propre au handicap, et la
tentation est forte de céder à des lobbies
qui ne font qu’aggraver la situation des
personnes et des finances publiques.
Dans le champ de l’emploi des personnes handicapées, deux décisions
importantes ont été prises en 2005 :
l’augmentation des pénalités pour les
entreprises de plus de 20 salariés ne
respectant pas le quota de 6% de salariés
handicapés dans leurs effectifs – mais
aucun avantage pour celles qui atteignent ce quota –, et l’obligation pour les
trois fonctions publiques d’État de respecter ce quota sous peine de pénalités,
alors que cette obligation remonte à 1987
pour les entreprises privées.
XIV Handirect emploi Mai / Juin 2015 n° 23
Un nouveau concept : le job coach
En France, des associations ont inventé récemment le concept de « job
coach », lequel consiste à accompagner
les personnes handicapées dans leur
recherche d’emploi par une séance de
coaching dispensée par un bénévole
pendant une vingtaine de minutes avant
un entretien d’embauche. Ce concept, né
en fait dans les pays anglo-saxons il y a
près de 20 ans, se réfère à des dispositifs
pragmatiques de transition vers l’emploi,
à savoir ce que les Anglo-Saxons et
Scandinaves appellent des programmes
nationaux de Supported Employment
(ou emploi accompagné), défini comme
étant un procédé d’appui pour les
personnes handicapées ou tout autre
groupe désavantagé en vue de leur permettre d’obtenir et de garder un emploi
rémunéré sur le marché libre du travail.
Ces programmes reposent sur une
méthodologie structurée divisée en
cinq phases : l’analyse de l’employabilité, la recherche d’emploi, l’adaptation
réciproque du travailleur et du poste,
la formation en situation avec l’aide
d’un tuteur, et le suivi à long terme. Le
soutien est assuré par des « job coaches »
professionnels, mis à disposition des
personnes handicapées par des services
spécialisés au sein des services publics
de l’emploi de ces pays, financés par
les pouvoirs publics ou des entreprises
soucieuses de recruter des talents. Cette
méthodologie a fait ses preuves, y compris avec des personnes dont au premier
abord des recruteurs pouvaient estimer
que la lourdeur du handicap ne leur
permettrait pas de travailler dans une
entreprise ordinaire.
Les structures d’accompagnement à
la française se cantonnent à donner des
conseils sur les CV des candidats qu’elles
reçoivent. Est-ce que cela vaut le coup
d’investir sur une personne handicapée
hautement qualifiée plutôt que de la
laisser (sur)vivre d’allocations ? La transition vers l’emploi suppose une rationa-
tribune emploi
lisation du nombre de ces structures
d’accompagnement, l’identification de
structures susceptibles d’accompagner
les personnes en fonction de caractéristiques préalablement définies (ex. les
cadres handicapés), le développement
de synergies, une coordination et un
pilotage entre les acteurs de l’insertion –
du reste pas forcément spécifiques au
handicap –, afin d’éviter que les personnes en recherche d’un emploi errent
de dispositif en dispositif, d’association
en association d’insertion, sans réponse
adaptée à leurs besoins (ex. pour un
ingénieur nucléaire aveugle le seul
accompagnement proposé est un suivi
psychologique), et associer pleinement
les cabinets de recrutement dédiés ou
non au handicap.
Pour ce faire, il serait nécessaire
d’inciter les cabinets de recrutement
généralistes spécialisés ou pas dans la
diversité à davantage s’impliquer dans le
recrutement des personnes handicapées.
Le souci de cohérence de l’empilement
de dispositifs plus ou moins identifiés et
d’une meilleure coordination et coopération inter-institutionnelle et inter-associative, visant à assurer une gestion
plus rationnelle et plus efficace des
ressources et des locaux, est un autre
problème crucial constant depuis une
quarantaine d’années pour l’action publique en matière de maladie et de handicap. Il s’agit de fournir des prestations
suffisantes à ceux qui en ont effectivement besoin sans affaiblir les incitations
au travail et les multiples freins pour les
personnes capables d’exercer un emploi.
Or, un nombre conséquent de personnes qualifiées ayant des problèmes
de santé (ex. maladies chroniques) ou un
handicap peuvent et veulent travailler en
milieu ordinaire. Toute politique présupposant qu’elles en sont incapables – la
Loi continuant d’apprécier un travailleur
handicapé en fonction d’un taux d’incapacité et non des possibilités de compenser une situation de handicap – est
donc une erreur fondamentale, fabrique
des assistés sociaux à vie. Les mesures
d’accompagnement doivent inclure
une assistance pour l’employé, avant,
pendant et après l’obtention d’un poste
ainsi qu’un accompagnement destiné à
l’employeur.
Le Code du Travail a défini en 1957 (IVe
République) un travailleur handicapé
comme « toute personne dont les possibilités d’obtenir ou de conserver un emploi sont
effectivement réduites par suite de l’altération d’une ou plusieurs fonctions physique,
sensorielle, mentale ou psychique ». Selon
cette définition en vigueur, le handicap
demeure un problème médical intrinsèque à la personne et c’est uniquement
en raison des altérations de ses fonc-
XVI Handirect emploi Mai / Juin 2015 n° 23
tions que ses possibilités de travail sont
réduites, en dépit de la Loi de 2005. Ainsi,
la définition en droit du travail occulte
les facteurs environnementaux du
handicap dans une situation de travail, à
savoir les dimensions sociales, économiques et physiques de l’environnement
qui déterminent le contexte et l’organisation du travail.
Sortir de la médicalisation des problèmes du marché du travail, transformer l’handicap en capacité, valoriser les
potentialités des personnes handicapées
auprès du monde économique et des
medias, sont des priorités absolues
pour inverser la courbe su chômage de
cette population. La société continue de
se comporter comme si handicap était
synonyme d’incapacité. Son inaptitude à
se défaire d’idées reçues limite les possibilités de nombreuses personnes ayant
des problèmes de santé ou un handicap
de pouvoir travailler et de faire carrière.
Ceci dit, deux personnes handicapées
avec exactement le même handicap
peuvent être très différentes : le handicap
est multiforme et sa réalité complexe,
chaque personne ayant sa personnalité,
une expérience de la vie et des aptitudes
développées en fonction d’une multitude
de paramètres.
Contrairement à une idée répandue, le
nombre croissant d’étudiants handicapés dans l’enseignement tertiaire en
France, ridiculement bas au regard de
nos voisins européens, n’a qu’un impact
très relatif en termes d’emploi. Idem
pour les personnes handicapées hautement qualifiées avec plusieurs années
d’expérience, et ce pour au moins trois
raisons : (1) le niveau de diplôme influencerait peu la probabilité d’être recrutée
pour une personne handicapée; (2) la
quasi absence d’un accompagnement
personnalisé rend plus difficile, voire
impossible, l’accès à l’emploi, entraînant
de fait une surexposition au chômage
de longue durée, à l’emploi précaire et à
temps partiel, à la pauvreté ; (3) le rôle de
plus en plus mineur de l’État pour piloter
la « politique de l’emploi des personnes
handicapées » ainsi que la multiplicité des
conventionnements et partenariats, dont
la Cour des Comptes relevait en 2012
qu’après sept ans de fonctionnement de
ce dispositif, le pilotage était « défaillant
et qu’il peine à assurer le respect du principe
d’égalité d’accès au service public de l’emploi » . Depuis, rien n’a changé.
 Stéphane Forgeron, président du Club
des cadres handicapés de L’ADAPT
Cour des Comptes (2012). Le pilotage
par l’État de la politique d’insertion dans
l’emploi des personnes handicapées, Référé
n° 62937 du 08/02/2012, rendu public au
lendemain du second tour des élections
législatives, le 22 juin 2012.
1
Securitas Accueil
Des métiers de l’accueil valorisants au
cœur de l’entreprise
Spécialiste de l’accueil en entreprise depuis plus de 25 ans, Securitas Accueil propose
aux entreprises des services d’accueil physique et téléphonique, de courrier, de logistique,
d’assistance aux services généraux et de conciergerie. Implantée sur l’ensemble du
territoire avec 13 agences, elle emploie près de 850 personnes.
D
ans le cadre d’un second accord d‘entreprise, Securitas
Accueil mène une politique de
recrutement dynamique visant
à recruter, intégrer et accompagner les
salariés en situation de handicap. Une
démarche éprouvée qui est valorisée en
interne comme auprès de tous les clients
de Securitas Accueil.
Jérôme Bisiaux, directeur d’agences
Securitas Accueil est très enthousiaste quand il s’exprime sur le sujet :
Le recrutement de travailleurs handicapés est un sujet auquel nous portons une
attention toute particulière, eu égard à
nos engagements sociétaux. Différentes
actions spécifiques de recrutement nous
ont permis d’enrichir notre expérience.
Nos critères de recrutement sont basés
avant tout sur le savoir-être, le dynamisme, le sérieux et l’esprit de service.
Au-delà de l’accueil physique et
téléphonique, Securitas Accueil propose
d’autres services tels que la gestion du
courrier, la logistique, l’assistance aux
services généraux et la conciergerie d’entreprise, également accessibles à tout
travailleur en situation de handicap.
Commet définiriez-vous les missions
d’une hôte(sse) d’accueil ?
Les hôte(sse)s d’accueil ont pour missions principales de recevoir, informer,
faire patienter et orienter chaque visiteur,
avec sourire et bienveillance. En effet,
en apportant à nos clients un accueil
soigné et de qualité, nous participons à
la valorisation de l’image de marque de
leur entreprise.
Quelle est la réaction de vos clients
lorsque vous leur parlez d’un futur
collaborateur handicapé ?
Elle est très positive car nous valorisons
auprès d’eux notre démarche et nos
actions concrètes. Bien évidemment,
notre recrutement est toujours réalisé
avant tout en fonction des besoins de
nos clients. L’adéquation entre le besoin
de notre client, le poste à pourvoir et
le candidat est un engagement fort de
notre part.
Aujourd’hui, nous avons un certain
nombre de collaborateurs handicapés en
poste, pour certains depuis de nombreuses années. Nos clients sont satisfaits du travail fourni pas ces hôte(sse)s
d’accueil.
Pour ma part, le handicap ne fait pas
de différence, c’est la personne qui fait
la différence. À profil équivalent, ce que
nous privilégions dans les métiers qui
nous occupent, c’est le savoir être.
Quels sont vos critères de recrutement ?
Les candidats doivent avoir à minima
un diplôme niveau bac +2, avec une pratique courante d’au moins une langue
étrangère, idéalement l’anglais.
En septembre dernier, nous avons
recruté et affecté chez un client une
collaboratrice malvoyante. Son attitude
enthousiaste et souriante lui a valu
d’être recrutée. Nous lui avons trouvé
un poste dans lequel elle s’épanouit. et
satisfait pleinement notre client. Grâce
à son expérience dans la relation client
et sa maîtrise de la langue anglaise, elle
satisfait pleinement notre client.
Dans quel contexte les recrutements
sont-ils effectués ?
Ce sont nos agences qui engagent les démarches de recrutement. Nous pensons
que la proximité favorise la communication et implique une fidélisation du collaborateur. Après un premier entretien
téléphonique, l’agence Securitas Accueil
reçoit le candidat et s’assure de sa
motivation. A l’issue de son recrutement,
nos équipes d’encadrement restent en
contact permanent avec les salariés afin
de les accompagner dans leurs missions
et leurs formations.
Témoignage de Jenny
Thai-Soui-Tchong,
hôtesse d’accueil
Jenny a été recrutée en
septembre 2014 par Securitas Accueil pour un poste
d’hôtesse d’accueil dans une
entreprise industrielle.
Comment avez-vous été recrutée ?
J’ai répondu à une offre de Pôle emploi pour un remplacement de poste
en CDD qui s’est finalement transformé en CDI.
Comment s’est déroulé le recrutement ?
Dans un premier temps, j’ai eu un entretien téléphonique, puis j’ai rencontré mon futur employeur à l’agence.
Après les formalités administratives et
la visite médicale, j’ai été formée avant
de prendre mon poste et commencer
ma mission de remplacement.
Quel est votre handicap ?
Une déficience visuelle. Il m’arrive
régulièrement d’avoir une fatigue au
niveau des yeux. J’ai alors besoin de me
reposer les yeux quelques instants pour
pouvoir continuer, ce que mon employeur a très bien compris et accepte.
Comment se passent vos relations
avec Securitas Accueil ?
C’est très facile de communiquer dans
un sens comme dans l’autre avec l’encadrement de l’agence et spécialement
le responsable de missions, ce qui est
très important pour moi.
Handirect emploi Mai / Juin 2015 n° 23 XVII Infos études
Travelscope : Préparez sereinement votre séjour d’études à l’étranger
Partir étudier à l’étranger
n’est jamais simple,
mais ça l’est encore
moins avec un handicap. C’est pourquoi
l’Université de Lyon
lance Travelscope,
un guide en ligne
dédié aux étudiants en
situation de handicap
qui souhaitent préparer un
séjour d’études à l’étranger.
Conçu pour être simple
et fonctionnel, ce guide
virtuel propose aux étudiants de choisir
une ville de destination située dans les
pays suivants : Brésil, Italie, Japon, ÉtatsUnis, Royaume-Unis, Canada, Irlande
(liste amenée à s’agrandir). Les entrées à
tiroirs conduisent ainsi l’internaute aux
pays, aux villes, puis aux établissements
d’enseignement. Pour chaque pays, le
guide recense des indications générales
permettant de trouver des réponses
concrètes à des questions pratiques ou
administratives : cadre législatif, aides
financières, systèmes de soins et d’assurance, logements accessibles, perception
du handicap… Les sous-entrées par ville
donnent également des informations sur
les modes de déplacement adaptés et les
associations ayant pour mission d’aider
les personnes en situation de handicap.
Enfin, pour chaque ville, sont listés les
principaux établissements d’enseignement avec les indications sur l’accessibilité, la reconnaissance du handicap, le
logement et la restauration.
L’offre de Travelscope devrait progressivement s’élargir pour intégrer d’autres
pays, ainsi que des rubriques nouvelles,
telles que témoignages, bons plans
et retours d’expérience des étudiants.
De même, si pour l’heure il concerne
uniquement la mobilité sortante, il
intégrera prochainement la mobilité
entrante, offrant ainsi des ressources
à ceux des étudiants étrangers en
situation de handicap qui souhaitent
s’inscrire à l’Université de Lyon.
« Seulement une minorité des étudiants
en situation de handicap profitent des opportunités permettant de suivre une formation
à l’étranger. Le frein est souvent la difficulté
d’obtenir suffisamment d’informations pour
préparer finement, depuis la France, son
séjour à l’étranger, explique Lucie Dumaz,
chargée de mission pour la Mission handicap de l’Université de Lyon. Notre initiative
se situe pleinement dans l’esprit de la loi
de 2005. Le guide donne des outils afin de
favoriser l’égalité des droits et des chances,
la participation et l’insertion des personnes
handicapées ».
En 2013/2014, l’Université de Lyon
accueillait 1141 étudiants en situation
de handicap dans ses 17 établissements
(4 universités et 13 grandes écoles),
tous potentiellement concernés par la
mobilité.
Plus d’infos : http://travelscope.universite-lyon.fr
Université de Strasbourg : Une convention novatrice pour faciliter
l’accessibilité des étudiants handicapés
Améliorer l’accès au logement et aux
services de la vie quotidienne des
étudiants handicapés inscrits à l’université de Strasbourg : Tel est l’objectif
de la convention de partenariat signée
le 18 mars dernier entre l’Université de
Strasbourg, le CROUS, la MGEL (mutuelle
qui gère la sécurité sociale étudiante) et
la société d’aide à domicile Vitalliance.
À travers cette convention aujourd’hui
unique en France, les différents partenaires s’engagent à :
adapter le logement géré par le CROUS
ou la MGEL aux besoins spécifiques de
l’étudiant en situation de handicap ;
optimiser son accompagnement dans
la vie quotidienne ;
financer le logement de l’auxiliaire de
•
•
•
XVIII Handirect emploi Mai / Juin 2015 n° 23
vie sociale accompagnant l’étudiant ;
fluidifier l’information entre les partenaires pour anticiper et coordonner
les demandes.
« La volonté commune de ces différents
acteurs est de conjuguer des actions
favorisant le parcours d’études des étudiants handicapés inscrits à l’Université
de Strasbourg, en intégrant les besoins
spécifiques, les demandes personnalisées
et en complétant les dispositifs existants là
où ils sont insuffisants pour répondre à des
problématiques particulières, commentent
les signataires. Certains étudiants lourdement handicapés ont besoin d’une auxiliaire
de vie sociale présente jour et nuit. Pour
organiser matériellement cette présence
indispensable en résidence universitaire, un
•
logement attenant ou proche du logement
de l’étudiant doit être mis à disposition
de l’Auxiliaire de Vie Sociale (AVS) qui
accompagne l’étudiant dans les actes de
la vie quotidienne. Ce logement représente
un surcoût pour les familles. L’Université
de Strasbourg et la MGEL se proposent de
prendre en charge le coût du logement complémentaire. Une mutualisation des moyens
humains et matériels pourrait bien sûr être
envisagée dans certaines situations (ex. une
tierce personne pour deux étudiants dans la
même résidence) ».
Karim Filali, étudiant en licence 1 à la
faculté des arts en musicologie de l’Université de Strasbourg, en situation de
handicap, est le 1er bénéficiaire de cette
convention quadripartite (en photo). 
On
n’engage pas
à la
du
client.
Origine, âge, sexe, handicap...
Chez Carrefour Market, nos 30 000 collaborateurs
sont tous différents, tous uniques.
Ensemble, ils favorisent chaque jour la dynamique
et la performance de notre enseigne.
Distributeur D’avenirs
www.bouygues-es.com
Des horaires
aménagés pour
que Luc suive
son traitement
Une imprimante près
du bureau de Samia
pour lui éviter
de se déplacer
Un fauteuil électrique
pour qu’Agnès
monte les escaliers
Tell Me The Truffe
C’est inCroyable
Ce qu’on peut faire
quand on
sait éCouter.
Des lunettes
adaptées pour que
Karim puisse travailler
sur le chantier
Vous écouter et réfléchir ensemble est le moyen le plus efficace
pour favoriser l’intégration des personnes en situation de handicap
au sein de Bouygues Energies & Services. 1ère entreprise de son
secteur à s’être engagée sur le handicap, nous formons nos managers
et mettons en place des mesures d’accompagnement spécifiques.
Professionnels des réseaux d’énergies et numériques, du génie
électrique, thermique et mécanique, du facility management et des
métiers support, postulez ou posez-nous vos questions en toute
confidentialité : [email protected]
Nos énergies pour une Vie Meilleure

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