Combattre la défécation à l`air libre par son fondement
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Combattre la défécation à l`air libre par son fondement
Combattre la défécation à l’air libre par son fondement socioculturel Témoignage Une femme influente de l’association des femmes et épouse d’un sage village de Pouswaka dans le Boulgou « Il n’y a pas davantage à déféquer dans la nature. Regardez, moi je suis une femme, j’ai plus de la cinquantaine et vous savez comment nous les femmes de ma génération s’habillent. Nous, nous avons reçu une éducation rigoureuse pour être des femmes dignes. J’ai un sous-vêtement, un jupon, un petit pagne, un autre pagne, une camisole plus mon grand boubou. Pour aller m’accroupir et déféquer je dois dégager tout ça. Imaginez qu’un autre homme qui ne peut même pas s’approcher de mon mari me voit, nue. C’est parce que je défèque à l’air libre qu’il m’a vue. Il sera gêné et moi aussi. Partout où on se rencontrera, j’aurai envie de pleurer mais je ne pourrais pas expliquer mon problème à quelqu’un. Ça fait très mal parce qu’il aurait vue mes fesses que seul mon mari doit voir. Je me sentirais violée dans mon intimité. Tous ces problèmes ne seraient pas arrivés si je n’étais pas allée faire mes besoins en plein air? Où se trouvent les avantages de cette pratique? Je n’en vois pas » Introduction La pratique de la défécation en plein air n’est pas toujours liée à la présence ou à l’absence d’eau ou de latrine. Même si un peu partout, la pauvreté (le manque de moyens financiers en partie, le manque d’eau…) est la principale raison avancée pour expliquer le recours à la nature pour faire ses besoins, elle n’explique pas toujours la survivance de la pratique. Comment expliquer alors que même quand elles disposent de latrines, certaines populations continuent d’observer les pratiques de défécation en plein air? C’est souvent le manque d’habitude d’utiliser les latrines. La défécation en plein air a des déterminants socioculturels souvent mal identifiés. Elle perdure parce que les conditions qui sont à l’origine n’avaient pas été suffisamment analysées ou prises en compte par les programmes qui tentent de l’éradiquer. Dans certaines zones rurales, la pratique de la défécation en plein air est faite sur des espaces dédiés. Le comportement et les attitudes des groupes ethniques étudiés sont liés à certaines croyances traditionnelles et aux valeurs culturelles qui, dans certaines circonstances, les amènent à rejeter l’utilisation des latrines. En quoi cette pratique est-elle considérée comme « normale »? Quels peuvent être les facteurs bloquants et les forces de changement sociales sur lesquelles il serait pertinent de s’appuyer pour changer la tendance ? Une étude a été menée dans 21 villages impliquant sept groupes ethnolinguistiques, dans cinq régions administratives, huit provinces et 18 communes du Burkina Faso pour comprendre les fondements socioculturels qui sous tendent la pratique de la défécation dans la nature. Que comprendre par « facteurs socioculturels » ? Edward Burnett Tylor, définit la culture comme « un ensemble complexe qui comprend les connaissances, les croyances, l’art, le droit, la morale, les coutumes et toutes les autres aptitudes et habitudes qu’acquiert l’homme en tant que membre d’une société ». Au-delà de leurs différences individuelles, les membres d’un groupe ou d’une société ont des façons de penser, des manières de se comporter, des types de réactions qui présentent des similitudes. La culture est aussi un instrument, un outil, par lequel nous attribuons du sens à la réalité qui nous entoure, aux événements qui nous arrivent. Cette construction permanente de significations est à la fois : • Répétition, car elle procède par la reproduction des manières d’agir et d’être qui ont été apprises ; • Renouvellement, car elle intègre sans cesse de nouveaux éléments Global : La culture englobe tous les éléments qui caractérisent la vie d’une société. qui s’ajoutent ou remplacent les acquisitions ; Ces caractéristiques témoignent fort heureusement que les attitudes sociétales ne sont pas immuables et certaines communautés peuvent belle et bien choisir de renoncer à certaines pratiques néfastes. Ainsi, pour ce qui est de la défécation en plein air, rechercher les facteurs socioculturels reviendra à rechercher les traces de cette pratique dans la structure sociale du point de vue de leur dimension culturelle. En clair, les membres d’un groupe ethnolinguistique donné ou d’une même aire culturelle défèquent en plein air pour respecter des règles que leur impose la société et qu’ils ont fini par épouser à travers un processus de socialisation. Partagée : Adhésion des individus d’un groupe social à un ensemble de valeurs et de normes en réponse aux problèmes que lui pose son environnement. Evolutive La culture n’est pas statique, afin de préserver son adaptation au monde qui l’entoure ; elle peut ajouter, modifier ou éliminer des éléments qui la composent. Transmissive : Eléments acquis transmissibles d’une génération à l’autre permettant d’assurer la continuité d’une culture dans le temps. Schéma 1 : l’individu dans son milieu I- Le champ de l’étude 1-les sites de l’étude Village Commune Province Région Groupe ethno linguistique Googo Komtoèga Boulgou Centre-Est Bissa Ibogo Niagho Boulgou " " Kiniouaga Yargatenga Koulpelogo " " Laro Fara Balé Bwaba Haho Bagassi " Boucle du Mouhoun Kahin Bagassi " " " Partenair e de WaterAid DAKUPA VARENAASSO " " Kokoi Pompoi Balé Wona Bana " Fobiri Yaho " Boucle du Mouhoun " Dafing " VARENAASSO " " Sarba Dano Ioba Sud-ouest Dagara Tambikpéré Dano " " " Bagané Dissin " " " Dydir VARENAASSO Bouldié Dydir Sanguié Centre-ouest Lyélé Barla Dassa " " " " " " Doh AMB Pazanni Sig-Noghin Kadiogo Centre Mossi SOSSI BF Rana Imasgo Boulkiemdé Centre-ouest " AMUS Pouswaka Tenkodogo Boulgou Centre-Est " DAKUPA Taremnoaga Sanga Koulpelogo Centre-Est Yana DAKUPA Kamssieogin Yondé " " " Yarcé Comi-Yanga " " " 2- Démographie, habitat et signes particuliers des groupes ethniques concernés par l’étude Signes particuliers Nom du Taille Principales zones sous influence groupe approx. linguistique Bwaba et BoboDioula1 93 945 Provinces des Balés, Banwa, de la Kossi, du Tuy, villes et alentours de Fara, Bagassi, Boni et Pâ Franc parler, courage, grandes fêtes de masques et funérailles, esprit indépendant, autosuffisant sur le plan alimentaire. Bissa 350 000 Provinces du Boulgou et du Zoundwéogo, Habitat fortement modernisé par villes et alentours de Garango, Zabré, Gomboussougou, Tenkodogo les nombreux émigrés en Italie. 1 Le terme bobo‐dioula s’applique à un sous‐groupe Bobo (y compris les Bwaba) devenu musulman. Le même phénomène concerne les dagari‐dioula que l’on rencontre à Pa et Boromo. Dagari 409 000 Lyéle 130 000 Marka 200 000 Provinces du Poni, Bougouriba, Sissili, Mouhoun, villes et alentours de Diébougou, Dano, Dissin et Wessa Forte influence du Christianisme et du culte des ancêtres à la fois. Province du Sanguié, villes et alentours de Réo, Ténado, Dassa, Didyr, Godyr et Kordié Fierté notoire sur les plans hygiénique et vestimentaire. Provinces de la Kossi et du Mouhoun, villes et alentours de Nouna et Dédougou Peuple organisé autour de l’Islam ou de sociétés de masques. Mossi Plus de 5 000 000 Yana 15 700 Partie centrale du pays et un peu partout dans le pays Des habitudes ancestrales affectent négativement les perceptions de l’hygiène et l’assainissement. Province du Koulpélogo, villes et alentours Très assimilables aux mossi de Ouargaye, Lalgaye et Dourtenga sur bien des plans. II -les facteurs de la défécation à l’air libre Voici 10 ans que les murs de cette latrine sont tombés, les propriétaires préfèrent recourir à la nature au lieu d’en reconstruire les murs. 1-Les facteurs économiques L’absence de moyens financiers est une des raisons qui expliquent la propagation du phénomène de défécation en plein air. A priori, les concepteurs des projets/ programmes et les acteurs sur le terrain présument que le coût de construction d’une latrine est élevé pour les populations pauvres. Ils optent de ce fait systématiquement pour les subventions afin de garantir l’accès des populations à un système d’assainissement adéquat. De même, de manière générale, au cours de l’enquête les personnes interviewées avancent systématiquement le manque de moyens financiers pour justifier l’absence de latrine dans leur concession, avec la présomption qu’elle n’est pas à leur portée. Cependant, après un échange au cours duquel les enquêteurs présentent quelques types de latrines simples (comme la Sanplat améliorée) et après avoir amené les interviewés à estimer eux-mêmes le coût de réalisation de l’ouvrage, les populations changeaient d’avis : « nous ne savions pas que nous pouvions avoir une latrine à ce coût. Nous pouvons la réaliser. » Un interviewé a même estimé après cet échange que réaliser une latrine était « une affaire que je peux régler avec la vente d’une de mes chèvre dès le prochain jour de marché du village » Pour d’autres, les latrines sont destinées à certaines catégories de personnes aisées et donc pensent qu’ils ne sont pas dans la classe sociale des personnes pouvant se permettre de se construire une latrine chez elles. Cependant, comme un peu partout dans les différentes zones de l’étude, ce n’est pas par manque de moyens financiers qu’il n’y a pas de latrines dans des maisons, (maisons modernes ou dans les concessions). C’est tout d’abord le manque d’informations claires sur les technologies disponibles, leurs coûts réels, et l’existence de compétences au niveau local. C’est aussi l’absence de l’habitude d’utiliser les latrines et encore une fois la perception que seules les personnes aisées peuvent se permettre d’avoir une latrine. 2. Les facteurs socioculturels de la défécation à l’aire libre « Au commencement était la parole… » Je / sors / à côté / La langue est le meilleur moyen d’accès à la culture. L’analyse du langage utilisé pour parler de la défécation dans les zones de l’étude donne une idée de la profondeur des perceptions locales de cette pratique. Dans plusieurs langues, déféquer se traduit par « Aller en brousse». Traduction de l’expression déféquer dans les différentes langues maison Dafing Dagara : / bin kun / tama / bo Je / pars / selles / Bwamu : / kinkri / ho / renter/ / brousse i / tchen / ti / dibe / nye pour / déposer a / la / b’in Je / pars / selles Mossi : mu / sra Je / vais Je / pars / / da faire / ndon / selles Lyélé : Bissa : n / wa / to / déposer m / dabda / wekienga Je / pars / brousse à côté Yana : mane / tchen / ti Je / pars / nye / pour/ déposer selles On remarque que les verbes partir ou sortir sont utilisés quand on veut exprimer l’action de déféquer, ce qui traduit l’idée de s’éloigner. Autrement, s’il s’agissait d’un endroit clos comme les latrines on aurait certainement eu dans les mêmes expressions, l’idée d’aller s’enfermer pour faire ses selles. On aurait alors des expressions comme : « je rentre aux toilettes », par opposition à « je m’éloigne dehors ». .Une pratique ancienne La défécation à l’air libre a plusieurs explications. Cette pratique est tellement ancienne et naturelle qu’il paraissait inutile sur le terrain de chercher ses motivations. Néanmoins, la honte d’être vu en train d’aller dans une latrine par conséquent en train d’aller pour faire ses selles est une des explications récurrentes. Lors des entretiens, plusieurs enquêtés expliquent leur honte d’aller dans les toilettes. Pour ces derniers, c’est un acte intime. La gêne éprouvée lorsque ses proches savent que l’on part pour déféquer fait que certaines personnes évitent d’emprunter la direction des toilettes et préfèrent ne pas en disposer. Pour d’autres encore les excréta sont si sals qu’elles doivent être jetés très loin de la maison, loin des lieux que les gens fréquentent. Par conséquent, la brousse est un endroit idéal. Pour certains groupes spécifiques comme les Bissas, déféquer dans une latrine réduirait l’espérance de vie. En revanche chez les Bwaba, déféquer dans le champ de quelqu’un est une forme de gratitude ; cela permet de fertiliser son champ. « Si quelqu’un vous donne à manger, il est de bon d’aller déféquer dans son champ ». La défécation en plein air est donc une pratique largement partagée et qui est socialement admise comme normale. 3-Autres raisons Dans bien de localités, la pratique de la défécation en plein air subsiste car beaucoup de gens ressentent du plaisir réel à déféquer dans la nature. Des ressortissants de certaines localités, hauts cadres et résidents en ville affirment que le fait de déféquer en plein air une fois au village faisait grandement plaisir. Cela leur rappelait « La vie au village ». Même pour certains intellectuels la défécation dans la nature fait partie des choses normales de la vie au village. Comme l’ont affirmé certains: « c’est tellement bon de faire ça dans la nature car le vent frais vous fouette partout, chose que l’on n’a pas en ville! » Le manque d’information est aussi un blocage à la construction et l’usage des latrines. Certaines personnes ignorent les conséquences liées à la Défécation en Plein Air. Elle serait selon eux, plus hygiénique que l’usage des latrines. Enfin, certaine expériences malheureuses ont découragé les populations dans la construction et l’utilisation des latrines. Il s’agit des odeurs désagréables de certaines latrines mal-entretenues qu’elles voient dans leur entourage. Aussi les cas d’accidents avec des ouvrages mal construits font craindre pour la sécurité. 4-Perception des conséquences de la défécation en Plein Air Les populations perçoivent clairement les conséquences de la défécation en plein air. o o o o o o les risques de nombreuses maladies. le dégoût à se retrouver accroupi sur les excréments de quelqu’un d’autre dans la pénombre. le fait de se nettoyer lorsqu’il fait sombre, avec le même morceau de bois que quelqu’un d’autre a déjà utilisé. la prolifération et la propagation des mouches les morsures de serpent. la contamination de l’eau de boisson dans les marigots et les marres. o o o la souillure des fruits qui tombent des arbres sous lesquels les gens vont déféquer. L’obligation d’aller de plus en plus loin pour trouver la brousse lorsqu’on la diarrhée par exemple. Les cas de viol pour des femmes qui s’éloignent trop du village pour déféquer. III- Facteurs favorables à l’abandon de la défécation en plein air L’Ecole en tant que lieu de formation et d’éveil des enfants est un facteur important à prendre en compte ; c’est une très bonne base pour un changement des mentalités des hommes de demain qui vont grandir avec de bons comportements. La pression sociale est un élément qui peut jouer positivement sur les changements de comportements durables des membres de la communauté. Le sentiment de honte est aussi un facteur qui peut contribuer à l’abandon de la défécation dans la nature. Cependant le sentiment de honte ne pourra pas susciter automatiquement des changements de comportements dans toutes les communautés. La perte progressive de la végétation (lieu de défécation) oblige les populations à s’éloigner de plus en plus avec tous les risques que cela comporte. Cette situation peut donc contribuer à l’acceptation des latrines à domicile. L’existence d’une législation dans la construction des maisons d’habitation et autres lieux publics est un facteur déterminant qui donne une assise légale aux actions de sensibilisation pour la construction des latrines. Elle est souvent inconnue ou ignorée. La ferme application de cette législation contribuera à une amélioration sensible de la situation d’assainissement surtout en milieu urbain. L’existence d’autorités locales et des leaders communautaires engagés pour la cause de l’assainissement peut être à la base de changements de comportements durables de leurs communautés. IV- Leviers de changement social 1. Parenté a plaisanterie La parenté à plaisanterie peut être une base sur laquelle une stratégie peut s’appuyer pour déclencher une prise de conscience et un changement de comportement dans l’éradication de la défécation en Plein Air. C’est une pratique observable sur l’ensemble du territoire burkinabé. Elle autorise, et parfois même oblige, des membres de certaines ethnies entre elles ou les habitants de villages voisins ou de quartiers, à « se moquer ou s'insulter » et ce, sans conséquence aucune. La parenté à plaisanterie agrémente ainsi la vie quotidienne sans presque jamais donner lieu à des dérapages au sens conflictuel du terme. Il est donc utile de connaître les parents à plaisanterie des groupes ethniques dans les zones d’intervention. Cela pourrait indiquer des pistes pour le développement d’une bonne stratégie de sensibilisation ou d’interactions sociales pour accélérer le changement de Les sept groupes de notre zone d’étude et leurs alliés à plaisanterie Groupe Alliés à plaisanterie - Gourounsi (Kasséna, Lyélé, Nuni) 1 Bissa - Peulh - Yarcé - Mossi - Yadsé (du Yatenga) - Vigué 2 Bwaba - Peulh - Dafing - Gan - Peulh - Bobo-dioula 3 Dafing - Bwaba - Gan - Birifor - Turka 4 Dagari - Gouin - Baraboro comportement. Une telle méthode pourrait pousser chaque quartier, village ou communauté à cacher ses « saletés intimes » pour éviter d’être la risée des autres car ces derniers en parleraient sans gêne en tout lieu et en toute circonstance devant les intéressés et en présence de personnes étrangères. - Sénoufo - Bolons 5 Lyélé Bissa 6 Mossi - Samo ou San (régions de Toma, Tougan) - Samo ou Djun (régions de Samogohiri et Samorogouan, Province du Kénédougou) 7 Yana Zoose, région de Diabo, Province du Gourma 2-Eventuels acteurs de changement -structures villageoises Il existe dans certaines localités des organisations sociales basées sur l’appartenance ethnolinguistique, le genre, la classe d’âge ou le secteur d’activités. Dans les villages, ces organisations sont des réadaptations d’anciennes structures sociales qui gèrent encore leurs terroirs spécifiques en se référant à un monde spirituel. Ainsi, dans toutes les communautés étudiées l’information circule dans des cercles d’associations d’hommes ou de femmes qui rythment la vie au village. Le niveau le plus élevé de la hiérarchie est constitué de notables dont trois personnages sont les plus en vue. Il s’agit du chef de terre, du chef de village et du conseiller. Ce dernier représente l’ensemble de la population du village au sein du bureau de la commune rurale à laquelle le village est rattaché. Les femmes sont les plus préoccupées par le phénomène Un fait remarquable partout (notamment au Boulgou, dans les Balés) c’est le rôle des femmes. Elles sont mieux organisées et ont des associations plus dynamiques avec des projets propres à elles. C’est le cas des femmes de Pouswaka dans le Boulgou. Elles ont pu monter une petite savonnerie sans soutien particulier. Lorsqu’au cours de nos discussions ces femmes ont compris tous les dangers liés à la défécation en plein air, elles ont déclaré qu’avec un minimum d’outils (pioches, barres à mine, brouettes, pelles), elles pourraient construire des latrines sans attendre leurs maris car elles se sentent plus touchées par ce problème de la défécation en plein air. Selon le type d’information et le groupe social ou l’association concernée au sein de la population, il existe des personnes clés qui peuvent prendre le leadership et créer le consensus. Proposition de stratégie pour l’abandon de la défécation à l’air libre au Burkina Personnes les plus influentes Moyens de communicati on utilisés Stratégies dans la capitalisation des bonnes pratiques Stratégies proposées pour l’abandon de la défécation *Notables (avec trois personnages plus en vue: chef de terre, chef de village, conseillers. *Les autorités religieuses *Les enseignants *Les CVD *Les agents de santé *place et rôle des femmes dans la mobilisation, la conscientisation et la promotion du changement *L’information circule dans des cercles d’associations d’hommes ou de femmes qui rythment la vie du village *Radios *Télévision *Crieurs publics *Affiches en langues nationales *Le théâtre *Les associations locales *Les assemblées villageoises *Les associations de ressortissants *Les lieux de culte (église, mosquées) 1. l’étude du milieu (pour la connaissance des attitudes, des pratiques, les besoins réels des populations *Définir avec la population des actions de nature à promouvoir l’hygiène et l’assainissement ; 2. La formation de bénévoles locaux sur l’hygiène, pour faire la promotion des bonnes pratiques *Sensibilisation de la population sur l'hygiène avec la motivation des hygiénistes dans leur rôle de sensibilisation et d’éducation 3. La réalisation des latrines *Priorité accordé à l’expertise locale dans la construction des latrines, formation et équipement ; *Subvention partielle des latrines ; *Appuie au développement d’activités économiques 4 .évaluation participative, capitalisation et partage 1. Réaliser une étude (diagnostic du milieu) : Identifier les forces vives de la communauté ; Discuter des questions spécifiques à la défécation en plein air, des comportements d’hygiène, de la situation de l’assainissement, Situation économique des ménages, inventaire des acteurs impliqués dans la zone 2. Mise en œuvre des activités Sensibilisation à grande échelle : *Choisir des messages de sensibilisation en s’inspirant des valeurs et habitudes locales. *Sensibiliser les populations, les leaders locaux sur les questions d’hygiène et de l’assainissement, Impliquer les populations : *Impliquant les personnes influentes, pour gagner leur confiance et provoquer un effet d’entraînement. *Impliquer l’école : collaborer avec les maîtres et parents d’élèves : l’école est un puissant pôle d’action et permet d’inculquer des bonnes habitudes d’hygiène et assainissement. *former les enseignants Réalisation d’ouvrages : *Discuter des matériaux (coût, disponibilité…) et le type de latrines adaptées au milieu *Equipement et entretien des latrines dans les écoles 3. Canaux de communication à utiliser *Passer par les responsables coutumiers et communautaires détenteurs d’un pouvoir particulier : Les chefs de terre, les chefs de village, les conseillers. *S’appuyer sur les associations (jeunes, femmes …) *Utiliser la parenté à plaisanterie très développée dans la zone comme moyen de communication et de sensibilisation *S’appuyer sur les moyens de communication identifiés les plus utilisés 4. Synergie des actions avec les acteurs : *Favoriser une meilleure coordination entre les ministères chargés des questions de l’assainissement de la Promotion de la Femme et celui de l’Action Sociale (meilleure prise en compte des besoins spécifiques de femmes et des personnes handicapées) *WaterAid et ses partenaires Nouer un partenariat avec l’UNICEF, l’OMS et le Ministère de l’Enseignement de Base, les écoles, introduire l’approche CLTS dans toutes les zones de WaterAid, Plaidoyer au niveau des communes pour que l’eau et l’assainissement soient perçus comme un droit fondamental du citoyen, réaliser et diffuser un film documentaire sur la défécation en plein air et ses conséquences dans les zones concernées Capacitation des partenaires de WaterAid