Hôtellerie: Beachcomber s`installe au Maroc

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Hôtellerie: Beachcomber s`installe au Maroc
L’Economiste
Édition N° 4223 du 28/02/2014
Hôtellerie: Beachcomber s’installe au Maroc
‐ Le groupe a réussi contre vents et marées à lancer son Domaine à Marrakech
‐ 200 millions d’euros pour reproduire un complexe identique à celui des îles
‐ Un palace, un 18 trous et des résidences immobilières, les composantes
NOUS sommes en 1998. Dans l’intimité d’un échange avec feu
SM le Roi Hassan II, et en marge d’un sommet de la
francophonie, le patron de
Beachcomber, groupe hôtelier
mauricien de référence, est
encouragé à investir au
Maroc. Traverser les océans
et investir pour la première
fois en dehors de ses bases
paraissait à l’époque un doux
rêve.
16 ans après, l’idée se concrétise et donne naissance au Royal
Palm Marrakech, le premier hôtel du groupe en dehors des
frontières de l’océan Indien. "C’est une véritable émotion, audelà de la vocation d’investissement, que nous ressentons
aujourd’hui en allant jusqu’au bout d’une promesse donnée il y a
16 ans de cela", indique Xavier Jolivet, directeur de l’hôtel Royal
Palm. "Tous les projecteurs du groupe sont braqués aujourd’hui
sur ce projet de Marrakech", ajoute-t-il. C’est que pour un si petit
pays, exporter une de ses entreprises en Afrique du Nord et à
Marrakech reste un challenge et une fierté.
Chez lui, New Mauritius Hotels Ltd, plus connu par
Beachcomber, est leader dans son domaine. Il a su tirer profit des
plus beaux sites de l’océan Indien avec 9 établissements luxueux.
A Marrakech, l’aventure fut assez mouvementée. L’hôtelier
mauricien avait conclu sa convention de partenariat avec le
gouvernement marocain en septembre 2006 dans le cadre de la
vision 2010. La convention comprenait la mise en œuvre d’un
projet touristique golfique haut de gamme à Tamesloht pour 200
millions d’euros d’investissement et une ouverture commerciale
programmée pour 2009 avec un palace de luxe, un 18 trous et
une première tranche de 151 villas. En cours de route, le
mauricien a connu quelques soucis. D’abord, la crise
économique qui avait affecté un grand nombre d’investisseurs.
Ensuite, le désistement de son partenaire local, Robert Azoulay,
qui n’avait plus les fonds pour suivre. Malgré ces difficultés, le
groupe mauricien a continué à y croire et a su reprendre à son
compte et en fonds propres le projet en entier, "les banques
marocaines ne voulant pas entendre parler de financement de
projets touristiques en 2011", se rappelle Jolivet. C’est ainsi
qu’un nouveau calendrier fut fixé avec une livraison de villas en
2013 en même temps que le reste des composantes du
programme. L’hôtel, fer de lance du projet, devant donner plus
de visibilité et rassurer les clients sur la partie immobilière. Bâti
sur le même concept que l’établissement mauricien, le Royal
Palm Marrakech se veut avant tout un lieu de villégiature de
grand luxe. Tout comme pour le Royal Palm à l’île Maurice dont
l’ensemble des suites sont tournées vers l’océan, son frère à
Marrakech est tourné vers les sommets de l’Atlas. La plus petite
suite est érigée sur 78 m2 et sa piscine occupe 1.000 m2.
Le summum de luxe du palace, c’est la suite présidentielle sur
300 m2 et son jacuzzi installé sur la terrasse. 10 villas de princes
sont en cours de construction et comprendront deux chambres à
coucher et piscines privées. En plus de ces volumes généreux,
l’hôtel a opté pour un maximum d’attractivités (un Spa by
Clarins ; un Kids club de 500 m2, 4 restaurants orchestrés par
Philippe Jourdin, meilleur ouvrier de France en 1993) qui en fait
presque "une destination dans la destination". Et la stratégie paye
visiblement puisque l’hôtel (encore en soft-opening) a réussi à
garder ses touristes 5 jours au lieu des 3,5 jours de rigueur à
Marrakech, se réjouit Amine Bouhalba, directeur commercial du
Royal Palm Marrakech. Et grâce à son concept de suites et de
villas, l’établissement adossé à un green cible tout aussi bien la
clientèle golfique que le tourisme de famille. "On n’exclut pas les
clients mice non plus", précise Bouhalba. Le mauricien dont la
principale clientèle est française et anglaise a voulu créer une
adresse à Marrakech pour diversifier la clientèle de son groupe.
Par nouveau marché, il entend les USA et l’Amérique latine et
tout autre nouveau marché émetteur que le groupe compte
conquérir à partir de Marrakech. L’autre clientèle ciblée par
l’établissement est le touriste marocain. La clientèle de luxe
locale très exigeante pourrait trouver son bonheur dans le
concept, espère Bouhalba.
Une légende de l’architecture golfique
OUTRE l’hôtel de 135 clés réparties entre suites et villas, le Domaine Royal Palm inclut un parcours de golf de 72 ha.
Dessiné par l’Américain Cabell B. Robinson, le green est une légende de l’architecture golfique, dominé par les
sommets enneigés de l’Atlas. Il a été conçu dans le respect de la faune et la flore locales en faisant appel à l’expertise et
au savoir-faire de paysagistes spécialisés dans la flore marocaine. Pour rappel, tout comme d’autres investisseurs
touristiques de Marrakech, le Domaine Royal Palm a cofinancé la construction d’une station de traitement et
réutilisation des eaux usées portée par la Radeema et ce, pour alimenter leur green.
B. B.

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