Jean-Luc Moulène
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Jean-Luc Moulène
Jean-Luc Moulène Body, 2011 © Marc Domage Structure aluminium, fibre de basalte, résines et peintures - 8,5 x 3,5 m x 2,5 m Production : Renault Fabrication : D3 Présentées par Chantal Crousel, Paris Body est une sculpture de Jean-Luc Moulène dont la conception remonte à une dizaine d’années. C’est une œuvre imposante, de forme indéfinissable, à l’aspect lisse et aux couleurs mouvantes. Elle a été réalisée à partir de matériaux et moyens mis en oeuvre dans l’industrie automobile, plus particulièrement dans les secteurs de la carrosserie : de la fibre de basalte, des résines et de la peinture industrielle. Il s’agit de douze coupes de formes arbitraires, assemblées sur une structure en aluminium autoportante, et qui sont ornées des trois couleurs primaires, brillantes, scandées par des dégradés blancs. L’artiste décrit cette œuvre comme un grand « patatoïde » coloré. Body est le résultat d’une observation de notre environnement urbain. Constatant l’indifférence des gens face à la présence de voitures au cœur de leur quotidien, J.-L. Moulène s’est intéressé à leur caractéristique première : le mouvement. Il fait ainsi écho aux voitures par le matériau utilisé, la carrosserie, « body » en anglais. Mais cet écho résonne ailleurs : Body est plus large que haute, telle une voiture, et d’une longueur proche de celle de deux voitures. Ces dimensions rendent impossible la perception de l’œuvre dans son ensemble à partir d’un seul point. Le spectateur doit donc tourner autour de la structure et prendre peu à peu conscience du mouvement interne à l’œuvre. J.-L. Moulène rend là sa visibilité à la mobilité, s’opposant aux œuvres d’autres artistes travaillant sur la voiture, qui tendent à la brutaliser, voire la détruire. L’œuvre s’inscrit dans un partenariat avec l’usine D3 de Renault. Cet échange n’est pas un hasard : le monde de l’entreprise est familier à l’artiste qui l’a longtemps côtoyé en tant que conseiller artistique. Deux de ses séries les plus célèbres, Objets de grève et Objets de Palestine, pour lesquelles il a travaillé avec des ouvriers, témoignent de son attachement à au monde de l’industrie. Ici la collaboration avec les ingénieurs de l’usine est central dans le mode d’énonciation de l’oeuvre, tout emprunt de technologie. Certains aiment à dire que « J.-L. Moulène sculpte avec l’œil d’un photographe » (Chantal Crousel). Effectivement, la photographie est son médium de prédilection et on la retrouve ici. Il nous empêche d’avoir une vision complète de l’œuvre d’un seul regard, comme la photographie nous empêche d’aller plus loin que la vision en deux dimensions. Et les taches blanches intégrées aux couleurs primaires, sur une surface brillante, peuvent nous évoquer des reflets de flashs transcrits sur du papier glacé. Mais Body est surtout la marque d’un changement. Il est vrai que si J.-L. Moulène nous avait habitué à une pratique artistique diversifiée, c’est la première fois qu’il produit une œuvre aussi monumentale. Body ouvre donc une voie nouvelle dans l’oeuvre de J.-L. Moulène. Méryl Bouffil, Aurélie Caillard, Marion Menardy et Zoé Prieur Elèves de l’Ecole du Louvre Depuis 2010, les étudiants de l’école du Louvre participent à une opération originale de médiation, en lien avec le plus large public. Cet exercice pédagogique de terrain, est également l’opportunité pour l’Ecole de réaffirmer son implication dans l’étude et la diffusion de l’art contemporain. Retrouvez toutes les notices rédigées par les étudiants à cette occasion sur www.fiac.com