L`élevage au Burkina Faso

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L`élevage au Burkina Faso
L’élevage au
Burkina Faso
12 juillet 2006
© MINEFI – DGTPE
Prestation réalisée sous système de management de la qualité certifié AFAQ ISO 9001
Etat des lieux
Pays sahélien de 274 000 Km2, le Burkina Faso est géographiquement
Ministère
des
ressources enclavé et largement tributaire des aléas climatiques.
Le secteur rural occupe une place prépondérante dans l’économie ; 86% de la
animales
population
totale, soit 12.6 d’habitants en 2004, vit en milieu rural.
01 BP 7026 Ouagadougou
L’élevage
constitue
la deuxième ressource du secteur primaire burkinabé,
Tél : (+226) 50.32 .61 .07
représentant
27.2%
de
sa valeur ajoutée : il s’agit d’un élevage extensif dont
Site : www.mra.gov.bf
les actuels résultats paraissent très éloignés des potentialités réelles du pays.
Bien qu’essentiellement traditionnel, l’élevage présente des opportunités
importantes de développement dans le cadre des échanges sous régionaux.
En 2005, le cheptel était estimé à 7.6 millions de têtes de bovins, 17,7
millions d’ovins et caprins et 32 millions de volailles. Le cheptel bovin
burkinabé se place au second rang des pays de l’UEMOA en importance,
derrière celui du Mali.
Abattoirs frigorifiques de
Ouagadougou
01 BP 615
Tél : (+226) 50.35.82.26
DG : M. Zama BANHORO
La filière bovine
Le pays est doté de trois abattoirs frigorifiques, 45 abattoirs séchoirs de
brousse et des aires d’abattage dans la plupart des chefs lieu de département.
La réhabilitation des installations de Ouagadougou en novembre 2004 a
permis une réorganisation complète ce secteur. Sous la tutelle d’une société
de gestion, SOGEAO, les abattoirs fonctionnement aujourd’hui à plein
régime. La production de viande pour l’année 2005 s’est élevée à 10 846
tonnes pour une capacité de traitement de 11 000 tonnes. La transformation à
des fins de boucherie ou de charcuterie reste peu développée et limitée aux
boucheries spécialisées de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.
Un potentiel à valoriser
La filière bovine compte 7 systèmes d’élevage différents mais les élevages à
grande et petite transhumance, pratiqués principalement par les ethnies peuls,
forment la majorité du cheptel, représentant 60 % des productions de viande.
Les autres systèmes sont les élevages de zébus ou de taurins sédentaires, les
élevages de bovins de traction qui se développent pour la culture du coton, les
systèmes semi-intensifs laitiers de zébus peuls et métis et enfin le système
d’embouche familiale et commercial. Ce dernier joue un rôle de régulation
dans l’approvisionnement des grands centres urbains et des marchés
d’exportation en animaux de bonne qualité.
On retrouve les mêmes systèmes d’élevage pour les ovins et caprins : la
transhumance, la sédentarisation et l’embouche. Ce cheptel est le plus
conséquent de la sous-région.
Le Burkina Faso compte plus de 1400 marchés de bétail répartis selon trois
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types ; marchés de collecte sans aménagement, marchés de regroupement
localisés dans les régions intérieures et les grands carrefours nationaux tels
que Ouagadougou ou Djibo et marchés terminaux de commercialisation
(Bittou, Guelwongo, Kantchari, Seytenga). L’intégration de l’élevage sur les
marchés reste limitée ; faible productivité, faiblesse de l’alphabétisation,
faible circulation monétaire en milieu rural, insuffisance des voies de
communication, manque d’organisation des acteurs et des marchés, en
constituent les causes.
L’exportation se fait à partir d’animaux sur pieds principalement à destination
du Nigéria, du Ghana et de la Côte d’Ivoire. En 2005, le Burkina Faso a
exporté 428 000 têtes de bovins contre 102 000 en 2003, soit une progression
de 46%. Le renversement de tendance observé, suite à la crise ivoirienne en
2001 au profit du bassin nigérian (Nigéria, Niger, Tchad, République
centrafricaine, Cameroun) semble se confirmer car ce dernier est déficitaire
en viande contrairement au bassin ivoirien (Mali, Côte d’Ivoire, Ghana,
Togo).
Les autres
productions
L’élevage porcin
L’élevage porcin villageois est une activité traditionnelle pratiquée par les
femmes dans certaines provinces du centre et de l’Ouest. La divagation des
animaux est de règle en saison sèche tandis que l’attache au piquet ou la
claustration dans des porcheries en banco se pratique généralement en saison
de pluies. Il s’agit le plus souvent d’un véritable élevage de cueillette avec
des coûts de production symboliques procurant une très faible productivité.
Il existe cependant des élevages intensifs ou en voie d’intensification, dans
les zones périurbaines de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, qui utilisent des
animaux métissés ou sélectionnés (Large White, Porcs de Korhogo,
Landrace). Dans tous les cas, les marges bénéficiaires sont modestes. Le prix
élevé des intrants ne permet pas de rentabiliser pleinement les élevages
intensifs. Le principal mode de consommation du porc au Burkina Faso est le
« porc au four » proposé par les grilleurs de rue.
Il existe d’intéressantes potentialités à l’exportation à destination de la sousrégion, mais celles-ci sont souvent limitées du fait des difficultés des
éleveurs à satisfaire les exigences de qualités des transformateurs (poids
carcasse, épaisseur de lard).
Maison des Eleveurs de Porcs
03 BP 4046
Bobo-Dioulasso
Tél : (+226) 20.98.18.00
Contact :
Monsieur Jean-Bosco
OUEDRAOGO
Le secteur se structure avec la mise en place d’organisations régionales dans
les principales zones de production. La « Maison des Eleveurs de Porcs » a
vu le jour dans la région de Bobo-Dioulasso en février 2001. Elle compte
aujourd’hui plus de 40 membres et a réalisé un certain nombre d’activités :
achat de matériel d’insémination artificielle en semence fraîche, négociation
sur les prix de vente des porcs améliorés, négociation en vue de la
sécurisation d’une zone d’élevage pour ses membres, création d’un kiosque
de vente directe au secteur 14 de la ville de Bobo-Dioulasso.
La création de cette organisation a eu un effet d’entraînement sur d’autres
associations similaires dans le Kadiogo et dans la région de Koudougou ;
l’objectif étant par la suite une union au niveau national.
La filière laitière
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Association des promoteurs du
lait local (APLL)
01 BP 1400 Ouagadougou
Tél : (+226) 50 37.03.14
Président: M. Ambroise t. DOLI
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L’économie laitière au Burkina Faso reste encore peu structurée, avec des
statistiques fortement basées sur des estimations. La production, dont 72%
provient de l’élevage extensif à petite et grande transhumance, est estimée à
170 000 tonnes par an. Pour faire face aux besoins, le pays procède à de
conséquentes importations de produits laitiers, 3.5 Mds de FCFA valeur FOB
en 2005.
Au niveau de la transformation, on dénombre une soixantaine de minilaiteries fonctionnelles : les mini-laiteries artisanales de statut privé d’une
capacité journalière de 5 à 100 litres qui forment la grande majorité des
acteurs du secteur ; trois mini-laiteries semi-industrielles ou industrielles
réalisées dans le cadre de projets dont les financements sont arrivés à
échéance, d’une capacité de 500 à 3000 litres par jour. Les principales
contraintes du secteur sont la faible maitrise de la qualité des produits dans la
transformation artisanale, le manque de régularité des approvisionnements en
lait pour les plus grandes structures.
L’aviculture
L’élevage traditionnel villageois est très répandu dans toutes les régions du
pays. Il est surtout orienté vers la production de viande mais la productivité
est faible ; 5 poulets commercialisables par poule présente et par an. Chez les
pintades, qui sont élevées pour la production d’œufs (85 à 105 par volaille et
par an), les performances sont également réduites en raison d’une forte
mortalité des pintadeaux.
Le programme de développement des animaux, qui est chargé d’appuyer cette
production, met l’accent sur la prophylaxie.
Maison de l’aviculture
L’aviculture moderne qui se caractérise par l’utilisation de souches de
volailles sélectionnées (hybride de ponte et hybride de chair) compte environ
400 000 têtes. Ces volailles très performantes, exigent en contrepartie des
conditions d’élevage très strictes.
La Maison de l’Aviculture, association de loi 1901 mise en place en 1998
compte plus de 200 membres, regroupant ainsi plus de 90% des aviculteurs
modernes en son sein. La production concerne essentiellement les œufs de
consommation ; les poulets de chair restent, de par leur coût de production
élevé, uniquement accessibles aux classes aisées de la population.
02 BP 5058 Ouagadougou 02
Tél: (+226) 50.37.25.76
En 2005, la production d’œufs avoisinait les 150 000 œufs par jour sur
l’ensemble du pays, production à 40% réalisées par les fermes périurbaines
de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Les taux de ponte moyens varient entre
60 à 70% selon les élevages.
Les poussins, ponte ou chair, proviennent essentiellement de France et du
Ghana. Le Burkina Faso a importé 108 731 volailles en 2005 (poussins,
reproducteurs).
L’aliment pour volaille est produit par deux unités industrielles (une publique
et une privée) basées à Bobo-Dioulasso ; des producteurs qui produisent leur
propre aliment et en revendent une partie ; certaines fermes, notamment dans
la région de Bobo-Dioulasso, où les matières premières sont moins coûteuses.
Le prix au kilo est très fluctuant, dépendant des coûts des intrants tels que le
maïs (un maximum de 180 FCFA/kg en 2005 contre 110 FCFA en 2004)
La filière est actuellement touchée par l’apparition de la grippe aviaire dans le
pays. Un arrêté interministériel interdit les importations de volailles de toute
provenance depuis le 15 mars 2006, et quatre cas d’épizootie ont été déclarés
dans le centre du pays. Passés les premiers temps de psychose et d’abattages
de volailles, il semble que le calme soit revenu et que la grande majorité de la
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population consomme de nouveau du poulet. Compte tenu des faibles moyens
de surveillance et de prévention dont dispose le pays, il est difficile de se
prononcer sur une éventuelle extension du virus ; les services vétérinaires
restent toujours en alerte en ce début de saison des pluies.
Politique et
perspectives
Bien que constituant, avec l’agriculture, un des fondements de l’économie
burkinabé, l’élevage a relativement peu bénéficié d’investissements par le
passé (1,5% des ressources publiques consacrées au développement).
C’est notamment pour remédier à cette situation que le Ministère délégué
chargé de l ‘élevage a été érigé en Ministère de plein exercice en 1997,
Ministère des Ressources Animales (MRA), et qu’une nouvelle politique
d’élevage a vu le jour.
Laboratoire national d’élevage
Tél : (+226) 50 31 74 68
DG : M. Godefroy PODA
Un plan d’Action et de Programme d’Investissement du secteur Elevage
(PAPISE) a été adopté en novembre 2000. Il visait à préserver l’élevage
traditionnel comme facteur d’équilibre en matière de gestion des ressources
naturelles et à accroître sa productivité pour contribuer à l’amélioration des
revenus des éleveurs. Le PAPISE révisé en 2005 prévoit l’amélioration de la
productivité des animaux par la maitrise de l’alimentation animale, de la
génétique et de la santé ; l’amélioration de la compétitivité des produits
animaux ; un renforcement de la capacité des acteurs et une meilleure
prévention et gestion des effets néfastes de crise.
Des opportunités économiques sont à prévoir notamment dans le domaine de
l’amélioration de la génétique. Quatre projets portés par des financements
extérieurs sont en cours dans la filière bovine : importation de reproducteurs
brésiliens dans le Soum, soutien à la diffusion du zébu Azawak dans le nord,
Centre national d’élevage et projet d’amélioration génétique sous couvert du Liptakogourma basé à Dori,
projet de développement du Zébu Peul. La stratégie nationale dans ce
d’amélioration génétique
domaine est mise en œuvre au travers du centre national d’élevage et
Tél : (+226) 50 30 34 25
d’amélioration.
DG : M. Aimé PARE
Les autres perspectives de développement reposent essentiellement sur la
filière laitière fortement demandeuse d’équipements adaptés et de partenariats
techniques et financiers.
Copyright
Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation
expresse de la Mission Economique de OUAGADOUGOU
(adresser
les
demandes
à
[email protected]).
Mission Économique
Adresse : 01 B.P. 4382
OUAGADOUGOU
BURKINA FASO
Rédigée par : Valérie TRAORE
Revue par : Pierre BERGER
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qui lui seront signalées. Toutefois, elle ne peut en aucun
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publication qui ne vise pas à délivrer des conseils
personnalisés qui supposent l’étude et l’analyse de cas
particuliers.
Version originelle du 04/2002
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