la bataille du Web
Transcription
la bataille du Web
Women’s Forum 2011 Et si les femmes prenaient le pouvoir ? Supplément bilingue Jeudi 13 octobre 2011 - 67e année - N˚20754 - 1,50 ¤ - France métropolitaine - www.lemonde.fr --- Fondateur : Hubert Beuve-Méry - Directeur : Erik Izraelewicz Entre Aubry et Hollande, le débat décisif t Pourquoi «Martine» et «François» se détestent, alors que les programmes se ressemblent U n débat télévisé devait opposer, mercredi soir 12 octobre, les deux finalistes de la primaire socialiste, Martine Aubry et François Hollande. France 2, Le Monde et France Inter se sont associés pour cette émission d’une heure trente, organisée autour de quatre thématiques électorales. Ce duel intervient au t Un duel télévisé sur France 2, avec «Le Monde» et France Inter, à suivre en direct sur Lemonde.fr t Entre les deux «impétrants », le cœur des électeurs d’Arnaud Montebourg balance t Nicolas Sarkozy, dans la Creuse avec des airs de candidat, fustige la gauche et la primaire t La bataille du Web : les candidats comptent sur Facebook, Twitter et les bases de données moment où l’écart dans les sondages semble se resserrer entre les deux candidats, avec une progression de Martine Aubry et un fléchissement de François Hollande. La tension entre les deux prétendants s’estaccentuéeces derniers jours.En particulier sur Internet, où les accrochages entre les entourages se sont multipliés par tweets et blogs interposés. Les allusions de Mme Aubry à la « gauche molle » ont provoqué une riposte assez vive des soutiens de M. Hollande critiquant les « compromissions » de leur adversaire avec le centre. Sur le fond de leursprogrammes,toutefois, les deux candidats restent d’accord sur l’essentiel, en particulier sur les réponses à apporter à la crise de la dette et de la zone euro ou sur la réforme des retraites. Les principaux points de divergence se concentrentsur l’éducationetles emploisjeunes. Martine Aubry a aussi fait de la question du cumul des mandats un angle d’attaque contre François Hollande. Dans le même temps, Arnaud Montebourg, arrivé en troisième position, a posé ses conditions avant tout éventuel ralliement. Ses électeurs apparaissent divisés même si Martine Aubry est préférée parce que jugée « plus à gauche ». p Ces deux lycées qui font l’élite a Du jamais-vu : la moitié des élèves reçus à l’Ecole polytechnique sont issus de deux grands lycées parisiens a Pourquoi le recrutement des grandes écoles favorise les classes préparatoires de la capitale a L’opacité des méthodes de sélection et de recrutement des établissements haut de gamme AFP Notre rendez-vous « Universités & grandes écoles » p. 12-13 Lire pages 8 à 11 et notre enquête sur la bataille du Web page 25 Le spectre d’un «credit crunch» a Dans un climat de défiance, la recapitalisation des banques tarde a « La crise a atteint une dimension systémique », alerte JeanClaude Trichet, patron de la BCE a Le Parlement slovaque a rejeté le Fonds européen de stabilité a La Chine soutient ses banques fragilisées. En Belgique, l’affaire Dexia suscite la polémique Iveta Radicova, première ministre slovaque. AP Pages 6, 21 et Débats page 26 On n’est jamais à un jour près, sauf que... Shalit contre mille Palestiniens, les enjeux de l’échange L Proche-Orient Un accord pour la libération du caporal franco-israélien Gilad Shalit, détenu par le Hamas depuis cinq ans, a été signé mardi 11 octobre. P. 3 et 4 UK price £ 1,50 a crise de l’euro est complexe, nul ne l’ignore. Sa solution dépend de consultations puis de décisions prises à dix-sept – dix-sept Etats qui ont chacun leurs problèmes. Elle n’est pas seulement affaire de technique financière, la crise est aussi politique. Elle intervient à un moment où aucun dirigeant européen – pas plus à Berlin qu’à Paris ou à Bruxelles – ne dispose d’un charisme, d’une autorité, d’une aura, d’une capacité de leadership de nature à entraîner les autres. L’homme ou la femme à la mesure de l’événement, le Franklin Roosevelt européen capable de transcender la tourmente de l’heure pour baliser l’avenir, nous l’attendons encore. Cela, tout cela, on ne le sait que trop. Mais, sans espérer de miracle, on pouvait tout de même compter sur les gouvernants de la zone euro pour faire preuve de sens des responsabilités. On était en droit de les imaginer animés du sens de l’urgence. On était fondé à leur demander de traiter cette affaire avec l’exigence requise par l’enjeu: rien de moins que la survie de l’union monétaire. Or tout se passe comme s’ils n’avaient toujours pas pris la mesure de la crise, celle des risques systémiques dont elle était porteuse, l’ampleur des phénomè- Editorial nes de contagion possible. Tout se passe comme si le dossier de la dette souveraine grecque avait été géré comme une vulgaire crise de la politique agricole commune: depuis deux ans, on bricole de sommet en sommet. Le regard de Plantu Comme si on avait le temps, comme si on n’était jamais à deux ou trois jours près, n’est-ce pas ? De cette attitude, presque désinvolte, rien ne témoigne mieux que le dernier épisode de la saga du sauvetage de la Grèce. En juillet dernier, les Dix-Sept décident de muscler leur bras armé financier, le Fonds européen de stabilité financière (FESF). Ce devait être un pas décisif, notamment dans la lutte contre les effets de contagion. Parce que l’affaire implique une contribution budgétaire de tous, elle suppose un vote dans chacun des dix-sept pays membres. Compte tenu de la volatilité des marchés, on pouvait espérer un vote dans les deux semaines – même en août. Mais ce ne fut le cas dans aucun des Parlements des DixSept. Chacun a pris son temps et respecté les procédures habituelles. Il revenait à la Slovaquie de boucler, mardi 11 octobre, cette interminable consultation. De façon aussi pathétique qu’irresponsable, les élus slovaques, pour d’obscures raisons domestiques, ont voté « non », promettant de voter « oui » après-demain peut-être, ou d’ici à la fin de la semaine. A quoi tient l’avenir de la deuxième devise mondiale! Entre-temps, le climat de défiance généré par la tragédie grecque a débouché sur un début de crise de liquidités interbancaires. Potentiellement, c’est un drame majeur qui s’annonce. La situation requiert une mobilisation exceptionnelle de la part des DixSept ; elle leur impose de faire preuve de solidarité. Dans l’urgence, car, contrairement à ce qu’ils semblent croire, chaque jour compte. p Les «pervenches» en flagrant délit de privilèges et d’inaction Police La gestion des agents de surveillance de Paris est dénoncée par la chambre régionale des comptes. P. 15 A nos lecteurs T rois jours de suite, Le Monde n’est pas paru. Une partie despersonnelsde l’imprimerie du journal, à Ivry-sur-Seine, a empêché la publication de votre quotidien. C’est la première fois dans l’histoire du Monde que ce journal n’est pas en état de couvrir par ses éditions imprimées un scrutin national, la primaire socialiste, qui est aussi un moment important de la vie démocratique de notre pays. Ces personnels s’opposent au plande modernisationde l’impression engagé par l’entreprise pour mieux servir ses lecteurs. Nous présentonsnos excusesà nos acheteurs en kiosque, abonnés, diffuseurs et annonceurs pour les désagrémentsoccasionnés par ce mouvement social. Les éditions non parues sont disponibles, gratuitement, sur notre site Lemonde.fr p Women’s Forum Global Meeting 7th Edition 13 14 15 october 2011 Deauville, France What if? Challenge, imagination, commitment 2011 is proving itself a year of the improbable becoming reality. The world we took for granted has been knocked off its axis. Unique to the Women’s Forum, women’s voices and perspectives are featured along with their male counterparts to address scenario-driven major issues and to commit to the balance for a better world. Special report in partnership with: Special Edition with: More information on www.womens-forum.com. Follow us on Facebook, LinkedIn and Twitter! Algérie 150 DA, Allemagne 2,00 ¤, Antilles-Guyane 2,00 ¤, Autriche 2,40 ¤, Belgique 1,50 ¤, Cameroun 1 500 F CFA, Canada 4,25 $, Côte d’Ivoire 1 500 F CFA, Croatie 18,50 Kn, Danemark 25 KRD, Espagne 2,00 ¤, Finlande 2,50 ¤, Gabon 1 500 F CFA, Grande-Bretagne 1,50 £, Grèce 2,20 ¤, Hongrie 700 HUF, Irlande 2,00 ¤, Italie 2,20 ¤, Luxembourg 1,50 ¤, Malte 2,50 ¤, Maroc 10 DH, Norvège 25 KRN, Pays-Bas 2,00 ¤, Portugal cont. 2,00 ¤, Réunion 1,90 ¤, Sénégal 1 500 F CFA, Slovénie 2,20 ¤, Suède 30 KRS, Suisse 3,00 CHF, Tunisie 2,00 DT, Turquie 6,00 TL, USA 3,95 $, Afrique CFA autres 1 500 F CFA, [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 1 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 10:38 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL 0123 page deux Jeudi 13 octobre 2011 SiSteveJobsavaitétéitalien, ilseraitdevenugaragiste… S i Steve Jobs avait été napolitain, Steve Jobs se serait appelé Stefano Lavori (qui veut dire « travaux», traduction de jobs en italien) et son ami Steve Wozniak, Stefano Vozzini (ce qui ne veut rien dire). Ainsi commence l’histoire édifiante, drôle et triste, postée sur Facebook par Antonio Menna au lendemain de la mort du fondateur d’Apple le 5octobre. Comme leurs modèles américains, les deux garçons sont passionnés de technologie et s’enferment toute la journée dans un garage pour mettre au point un modèle d’ordinateur révolutionnaire. « Mais, ils se font traiter de tapettes car ils sont toujours ensemble», note Antonio Menna. A Naples, il n’y a pas Mike Markkula, pour verser sans garantie 250 000 dollars afin de soutenir ce qui n’est encore qu’une idée. Lavori et Vozzini font le tour des banques: « Venez avec vos parents, nous ne faisons pas crédit à qui n’a rien. » Comme Jobs avait vendu son combi Volkswagen, les deux Stefano vendent leur scooter pour acheter les premières pièces afin d’assembler leur invention. Mais voilà qu’un voisin soupçonneux les dénonce aux policiers municipaux. Ceux-ci déboulent dans le garage : « Votre activité est elle en règle ? Vos papiers. » Lavori et Vozzini ont beau expliquer qu’il s’agit d’un laboratoire, rien n’y fait. Pire, le garage n’est pas aux normes. Le lendemain ce sont les carabiniers qui débarquent. Puis les services financiers et, enfin, le comité d’hygiène et de sécurité : « Avec un pot-de-vin, on peut s’arranger. » Dociles, Stefano et Stefano vendent leur second scooter et leurs collections de bandes dessinées. Mais les premières commandes arrivent. Il faut fonder une entreprise. Où trouver les capitaux ? Rendez-vous est pris avec un conseiller fiscal. « Votre idée est formidable, ragazzi ! On peut faire jouer les fonds de la région. Il va falloir aussi un peu d’argent pour “huiler” le système. J’ai un ami qui pourra nous aider en échange d’un petit cadeau. Quoi? Vous n’avez même pas de quoi payer mes honoraires ? Mais vous vous croyez où ? » Un « pizzo » pour la Camorra Ils s’accrochent jusqu’à ce que, un matin, on sonne à la porte. C’est un représentant de la Camorra, la Mafia napolitaine : « On sait que vous êtes en train de faire des sous. Alors il faudrait songer à donner un petit quelque chose. » Tempêtes sous les crânes : s’ils payent le pizzo qu’on leur réclame, ils n’auront plus d’argent pour leur activité. S’ils ne donnent pas, le garage sera plastiqué. S’ils dénoncent la Mafia à la police, ils devront quitter la région pour toujours. Et s’ils ne le font pas, ils risquent la prison. Le découragement les gagne. Les fonds régionaux ne sont jamais arrivés. Les taxes les ont ruinés. Un jour, le père de Stefano Lavori prend son fils à part : « Vide le garage et louons des box pour les voitures, ce sera mieux. » Depuis les deux Stefano sont gardiens de parking. « Le Apple de Naples ne verra jamais le jour, écrit Antonio Menna, car si tu nais dans au mauvais endroit, même en étant “affamé et fou” tu restes avec ta faim et ta folie. Rien de plus. » p Philippe Ridet (Rome, correspondant) Les indégivrables Xavier Gorce Reportage Sous le feu des projecteurs avec la Coupe du monde de rugby, la Nouvelle-Zélande connaît le pire désastre environnemental de son histoire. Sur les plages, le nettoyage a commencé, mais le pire est à redouter La marée noire que le pays des All Blacks n’attendait pas On compte 200 oiseaux mazoutés, comme sur la plage de Papamoa, le 12 octobre. MIKE HUTCHINGS/REUTERS Tauranga (Nouvelle-Zélande) Envoyé spécial L e collège de garçons de Tauranga avait rarement reçu hôtes aussi prestigieux. Pendant que des adolescents maori s’entraînent sur le terrain de rugby sous une pluie battante et le regard des mouettes, le premier ministre néo-zélandais John Key et le ministre des transports Stephen Joyce ont pénétré précipitamment, mercredi 12 octobre, dans le petit théâtre de l’établissement, devenu le lieu de la communication de crise pour le «Ils ont leurs propres équipes etveulent contrôler la situation. Mais il y a énormément de boulot qui n’est pas fait» Sharon, nettoyeuse volontaire Société éditrice du « Monde » SA Président du directoire, directeur de la publication Louis Dreyfus Directeur du « Monde », membre du directoire, directeur des rédactions Erik Izraelewicz Secrétaire générale du groupe Catherine Sueur Directeurs adjoints des rédactions Serge Michel, Didier Pourquery Directeurs éditoriaux Gérard Courtois, Alain Frachon, Sylvie Kauffmann Rédacteurs en chef Eric Béziat, Sandrine Blanchard, Luc Bronner, Alexis Delcambre, Jean-Baptiste Jacquin, Jérôme Fenoglio, Marie-Pierre Lannelongue (« M Le magazine du Monde ») Chef d’édition Françoise Tovo Directeur artistique Aris Papathéodorou Médiateur Pascal Galinier Directeur du développement éditorial Franck Nouchi Conseil de surveillance Pierre Bergé, président. Gilles van Kote, vice-président 0123 est édité par la Société éditrice du «Monde » SA Durée de la société : 99 ans à compter du 15 décembre 2000. Capital social : 149 017 497 ¤. Actionnaire principal: Le Monde SA. Rédaction 80,boulevardAuguste-Blanqui,75707ParisCedex13Tél.:01-57-28-20-00;télécopieur:01-57-28-21-21 Abonnements partéléphone:de France32-89 (0,34¤ TTC/min);de l’étranger:(33)1-76-26-32-89 ouparInternet:www.lemonde.fr/abojournal La reproduction de tout article est interdite sans l’accord de l’administration. Commission paritaire des publications et agences de presse n° 0712 C 81975 ISSN 0395-2037 Président : Louis Dreyfus Directrice générale : Corinne Mrejen PRINTED IN FRANCE 80, bd Auguste-Blanqui, 75707 PARIS CEDEX 13 Tél : 01-57-28-39-00 Fax : 01-57-28-39-26 Imprimerie du Monde 12, rue Maurice-Gunsbourg, 94852 Ivry cedex Rena, avec deux réunions quotidiennes. Le pays connaît en effet « le pire désastre environnemental» de son histoire, selon les mots de Catherine Taylor, directrice de Maritime New Zealand (l’autorité de sécurité en mer), depuis que ce porte-conteneurs battant pavillon libérien s’est échoué sur le récif de l’Astrolabe, à l’est de l’île du Nord, une semaine plus tôt, libérant des nappes de pétrole qui ont atteint la côte de Tauranga. A écouter les experts maritimes, le pire est à redouterdans les jours à venir. Mardi, le cargo s’est en effet subitement incliné à 18 degrés (contre 12 degrés auparavant), ce qui a nécessité l’évacuation immédiate de l’équipage. Il penche désormais si fort (20degrés) qu’il perd sa cargaison. Plus de 70 conteneurs étaient à l’eau dans la matinée, mais aucun ne figurait sur la liste des onze recélant des substances dangereuses. Plus inquiétant, le métal du bateau se déforme sur son flanc ; des ruptures sont apparues et s’élargissent. Le courant, très fort, provoque un « effet de torsion ». L’arrière du bateau se détache de l’avant et est en train de sombrer, l’autre partie restant sur le récif. Pomper le fuel pose d’énormes problèmes parce que, comme l’a expliqué Bruce Anderson, patron de l’unité de sauvetage, « la situation est très dangereuse à bord, les conteneurs bougent, en fait, tout bouge ». Il faut opérer par hélicoptère. John Key n’a pas caché que la situation connaissait une « détérioration continue », mais il a tenu surtout à remercier les volontaires qui se sont mobilisés et à assurer la population locale que les plages de ce haut lieu balnéaire seront « restaurées une à une » et retrouveront« l’état qu’ellesavaient avant la catastrophe». « Nous le ferons coûte que coûte », a-t-il promis. La zone sinistrée s’étend sur près de 30 km, du mont Maunganui, un volcan éteint sacré chez les Maori, aux longues plages de Papamoa, le grand faubourg de Tauranga. Mercredi, 250 volontaires officiels ont ramassé les galettes sur les plages, en travaillant pour la première fois en collaboration avec des militaires, appelés à la rescousse. Le QG de ces bénévoles, en surveste jaune ou orange, est installé en facedu collègede Tauranga,dans un entrepôt en brique, avec un service de restauration à disposition. Les horaires sont précis : 7 heures-19heures. Aux abords du mont, là où un immense « Clean Me » (« Nettoie-moi ») a été dessiné sur le sable, la plage paraît à peu près propre, peu de temps après la marée haute matinale. Le ramassage a été fait la veille, avec deux fois plusde volontaires.Mercredi matin, il y a alors encore peu de monde, seulementtrois équipiersspécialisésdans le sauvetage des oiseaux, dont environ deux cents ont déjà péri. « Ce qui se passe ici est tout de même plus important que la Coupe du monde », peste l’un d’eux. En se dirigeant vers Papamoa, le « Sunshine Paradise » local, la substance noire est plus présente mais déjà éparpillée et disséminée dans le sable. Une vingtaine de personnes s’affairent, Maori et Pakeha, avec des râteaux et des seaux à peinturevides. Des curieux s’arrêtent seulement pour prendre des photos avec leurs portables. L’un d’eux, un brin cynique, observe que « c’est propre, mais il faudra recommencer demain, puis aprèsdemain, etc. » On trouve là beaucoup de petites mains qui ont refusé de se laisser embrigader. Parmi elles, Sharon, une productrice de kiwis, seule à l’ouvrage avec sa pelle de ménagère et ses « gants à 2 dollars » : « Depuis le début, on nous a dit de nous tenir à l’écart, parce que des enfants ont joué avec les galettes. En fait, ils ont leurs propres équipes et veulent contrôler la situation.Maisje constatequ’il y a énormémentde boulot,et qu’il n’est pas fait, soupire-t-elle en mesurant l’ampleur de sa tâche. J’ai l’impression qu’il n’y a pas d’autorité. Il y a beaucoup de réunions, de communiqués, et peu d’action. C’est un peu le foutoir. Ils nous ont dit qu’ils passeraient à 13 heures, moi je suis là depuis 8 heures. » Un peu plus loin, un riverain assure avoir vu « de la fumée noire s’échapper du Rena», échoué à 20 km de la côte mais que l’on peut voir par temps clair, « comme quand on force sur un moteur, mardi à 17heures. Comment se fait-il que l’accident n’ait été rapporté que le lendemain à 2 heures du matin ? » Avec le mécontentement de la population, il en faut peu pour que le refrain classique de l’incurie des dirigeants ne rejaillisse. A 2 km de là, l’accès à la plage est barré. L’armée est à pied d’œuvre, en tenue blanche d’urgentiste, avec des sacs-poubelle noirs pleins, « au carré », méthodiquement alignés devant la dune. Pour une superficie de ramassage comparable, on ne trouve que deux volontaires à quelques encablures. L’endroit est pourtant particulièrement sale, avec des traces anthracite insistantes apparues le matin même. « Ce coin est fréquenté par les locaux, pas les touristes ; nous on y vient pour pêcher, juge un des duettistes. Ici, ce n’est pas stratégique, il n’y a pas d’hôtels, seulement un camping en retrait.» John Key a déjà anticipé la vague de mécontentement: « Je peux comprendre la frustration des gens, ils veulent croire que ce pourrait être fait plus rapidement. Mais nous travaillons aussi vite que nous le pouvons.» Stephen Joyce, le ministre des transports, a annoncé qu’« un nettoyage constant des plages pour les semaines à venir» sera nécessaire. p Bruno Lesprit Le commandant du «Rena» a été inculpé Tauranga Envoyé spécial En évoquant « tous ces désastres que la Nouvelle-Zélande affronte ces derniers temps», le premier ministre, John Key, n’a pas manqué d’établir un parallèle entre la marée noire qui touche la côte de Tauranga et le tremblement de terre qui a frappé Christchurch le 22 février. Deux événements qui ont assombri la Coupe du monde de rugby, même si les locaux finissent invariablement par demander au visiteur : « Bon, pour changer de sujet, est-ce que la France va gagner ? » A la différence du séisme, un coupable a pu être identifié s’agissant de l’échouage du Rena. Le commandant du cargo a été arrêté, mercredi 12octobre, et inculpé au titre de la section 65 de la loi du transport maritime pour « avoir manœuvré un navire en provoquant un danger inutile ou un risque». Il encourt une amende maximale de 10 000dollars néo-zélandais (7500euros) et jusqu’à douze mois de prison, mais d’autres charges pourraient être retenues. Son identité n’a pas été révélée, on sait seulement qu’il fêtait ses 44 ans le jour de l’accident avec ses 25 hommes d’équipage. Il devrait comparaître devant un tribunal de Tauranga le 19octobre. Comme ses compatriotes, John Key ne comprend pas comment le Rena a pu heurter « un récif à ce point localisé et connu ». « La réponse doit venir de la justice», a-t-il ajouté. Stephen Joyce, minis- [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 2 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 10:11 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL tre des transports, a estimé le coût de la catastrophe à « plusieurs millions de dollars», une mesure affinée par des experts à 40 millions de dollars néo-zélandais. Long de 23 mètres et contenant 1700 tonnes de fioul – à titre de comparaison le pétrolier Exxon-Valdez en a déversé 38 000 tonnes lors de son naufrage en Alaska en 1989 –, le Rena a heurté à pleine vitesse le récif de l’Astrolabe vers 2 h20 du matin, mercredi 5 octobre. La fuite de fioul émane des canalisations et non de la citerne elle-même. Un tanker de 80 mètres de long, l’Awanuia, a appareillé pour assurer l’opération de pompage, mais celle-ci a été rendue délicate jusqu’ici par les mauvaises conditions climatiques. p B. Lt international 0123 Jeudi 13 octobre 2011 3 Accord Israël-Hamas pour libérer le soldat Shalit Le caporal israélien, détenu à Gaza depuis juin2006, sera échangé contre un millier de prisonniers palestiniens Jérusalem Correspondant E n principe, c’est fait : un accord pour la libération du soldat israélien Gilad Shalit, détenu par le Hamas, à Gaza, depuis le 25 juin 2006, aurait été « signé définitivement », mardi 11 octobre, a assuré le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Peu avant une réunion d’urgence du gouvernement, dans la soirée, M. Nétanyahou a expliqué qu’il présentait à ses ministres un accord « qui ramènera Gilad Shalit sain et sauf à ses parentset à tout le peuple d’Israël». Une grande fébrilité s’est installée en fin d’après-midi à Jérusalem, à la suited’informationsconcordantes attestant qu’une « proposition sérieuse » du Hamas aurait été « paraphée» le 6 octobre. «Une brève fenêtre d’opportunité a été ouverte en vue d’un accord historique », a ajouté M. Nétanyahou. Si cet accord se confirme, il pourrait commencer à prendre effet dans les prochains jours et porterait, comme cela a toujoursété envisagé, sur la libération d’un millier de prisonniers palestiniensdétenus en Israël. Jusqu’ici, les négociations, qui ont notamment été conduites par le gouvernement égyptien – celui de l’ancien président Hosni Moubarak et de l’actuel Conseil supérieur des forces armées (CSFA) – et, dans une moindre mesure, par le médiateurallemand GerhardKonrad, ont achoppé, notamment en mars et en décembre 2009, sur l’identité des détenus qui seraient relâchés et sur l’endroit où ils seraient remis en liberté. Israël a jusqu’à présent refusé que des prisonniers très charismatiques, tels Marouane Barghouti, un haut responsable du Fatah pour la Cisjordanie très actif lors de la seconde Intifada (2000), qui purge depuis 2002 un total de cinq peines de prison à vie, et Ahmed Saadat, secrétaire général du Front populairedelibérationdelaPalestine (FPLP), soient remis en liberté. Cettepositionaétéréaffirméemar- Des manifestants israéliens brandissent des effigies de Gilad Shalit, mercredi 12 octobre, devant la résidence du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, à Jérusalem. R. ZVULUN/REUTERS diparYoramCohen,le chefduShin Beth, le service de renseignement intérieur: les deux hommes resteront en prison, de même qu’Abdullah Barghouti, ancien responsable militaire du Hamas, responsable de plusieurs attentats, et Ibrahim Hamad, autre responsable de la branche militaire du Hamas. Un premier groupe de 450 détenus (dont 280 purgent une peine de prison à vie) sera libéré lorsque le Hamas transférera Gilad Shalit en Egypte. Khaled Mechaal, le chef Plus de cinq ans aux mains des islamistes à Gaza 25 juin 2006 Au lendemain de l’enlèvement par l’armée israélienne de deux membres du Hamas à Gaza (au cours de sa première incursion depuis le retrait de 2005), un commando palestinien attaque une position militaire située en territoire israélien, près de la frontière avec Gaza. Le caporal Gilad Shalit est enlevé. 25 juin 2007 Après qu’une lettre du soldat est parvenue à ses parents en septembre 2006, un message audio de Gilad Shalit est rendu public. 2 octobre 2009 Un enregistrement vidéo est rendu public. Le Hamas et le gouvernement israélien sont proches d’un accord en mars puis en décembre. 12 octobre 2011 Annonce d’un accord pour la libération de Gilad Shalit. politique du Hamas en exil à Damas, a précisé que cela pourrait se faire « dans une semaine». Dans un second temps, un deuxième groupe de 577 prisonniers (soit un total de 1 027 détenus) serait élargi quelques jours après la libération effective du soldat israélien. M. Mechaal a évoqué un délai de « deuxmois », de même que Yoram Cohen. L’autre point d’achoppementconcernelelieu oùlesPalestiniens seraient remis en liberté, l’Etatjuif refusantque les plusdangereux puissent retourner en Cisjordanie. Sur le premier groupe, 300 devront partir, soit à Gaza, soit à l’étranger, a précisé le Shin Beth. « C’est un accord difficile à avaler pour les familles qui ont perdu l’un des leurs, mais nous ne pouvons pas attendre. Si nous attendons, nous pourrions ne plus être capables de ramener Gilad à la maison », a insisté M. Cohen. A Gaza, le Mouvement de la résistance islamique a confirmé la réalité de l’accord, et la branche arméeduHamas,les brigadesEzzedineAl-Kassam,l’un destrois grou- pes islamistesimpliquésdans l’enlèvement de Gilad Shalit, a assuré que l’échange de prisonniers « sera appliqué dans quelques jours ». Des dizaines de milliers de Palestiniens se sont rassemblés dans la soirée de mardi dans le nord de la bande de Gaza pour célébrer « la victoire de la résistance et la conclusion d’un accord d’échange de prisonniers ». Nul doute, en effet, que la libération de plus d’un millierde prisonnierspalestiniens constitueun succès politique pour le Hamas, ce qui renforcera son influence politique par rapport au Fatah, le parti dominant de l’Autorité palestinienne. L’accorda étéfinalisé dans lasoirée de mardi, après cinq heures de discussions, par le gouvernement israélien; vingt-six ministres l’ont approuvé, alors que trois d’entre eux s’y sont opposés : Avigdor Lieberman, ministre des affaires étrangèreset chef du parti ultranationaliste Israel Beitenou (Israël, notre maison), Ouzi Landau, ministre des infrastructures, membre du même parti, et Mos- ché Yaalon (Likoud), ministre des affaires stratégiques. Comme nombre de responsables israéliens, les trois hommes ont dans le passé manifesté avec force leur refus de voir libérer des « terroristes » susceptibles de se livrer à de nouveaux attentats en Israël. La libération de Gilad Shalit, qui possède également la nationalité «Une brève fenêtre d’opportunité a été ouverte en vue d’un accord historique» Benyamin Nétanyahou premier ministre israélien française, constituerait une victoire politique pour M. Nétanyahou, à un moment où le premier ministre israélien tente de gérer une grave crise sociale, alors que les négociations de paix avec les Palestinienssont arrêtées depuisseptembre 2010, et que l’Autorité palestinienne joue son va-tout en tentant d’obtenir des Nations unies la reconnaissance d’un Etat palestinien indépendant. Il reste que ce succès fera long feu si la Cisjordanie est le théâtre d’une nouvelle flambée de violences. Le paradoxe de l’annonce d’une possible libération du seul prisonnier israélien aux mains du Hamas est que celle-ci est intervenue alors qu’un mouvement de grève de la faim entamé depuis deux semaines par les prisonniers palestiniens détenus en Israël faisait tache d’huile. Epouses, filles et fils, parents et amis, ils étaient quelque 250 à s’être rassemblés, mardi soir, à la porte de Damas, l’une des principales entrées dans la vieille ville de Jérusalem. Dans la nuit, les visages des femmes et des enfants, qui tous tenaient une bougie allumée, se détachaient nettement. « Libérez nos prisonniers! » : les slogans et les chants étaient repris avec force, les banderoles et les drapeaux palestiniens déployés et des dizaines de photos des prisonniers brandies. p Laurent Zecchini Transformer l’eau de mer en eau potable est une belle entreprise. - Suez environnement · tour CB 21 - 16 place de l’iris, 92040 Paris La Défense Cedex · rCS nanterre 433466 570 SUEZ ENVIRONNEMENT [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 3 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 09:38 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL S’ENGAGER POUR LA PLANèTE EST UNE BELLE ENTREPRISE. w w w. s u e z - e n v i r o n n e m e n t . f r 4 0123 international Jeudi 13 octobre 2011 Le règlement du dossier Shalit replace le Hamas au centre du jeu politique Le retour attendu de centaines de détenus dans leurs foyers est une victoire pour le parti islamiste U n soldat israélien pour 1 027 détenus palestiniens. Dans l’histoire des échanges de prisonniers entre l’Etat juif et ses voisins arabes, le dénouement de l’affaire Shalit fera date. Jamais Israël n’a consenti à élargir autant de militants ennemis pour rendre la liberté à un seul de ses soldats. Nuldouteque le Hamas s’emparera dece ratiorecord pouralimenter sa propagande. Le mouvement islamiste promet d’être le grand vainqueur de la redistribution des cartes auquel l’accord surprise va donner lieu. En retrait de la scène médiatique depuis le déclenchement du soulèvement syrien, qui l’oblige à un grand écart impossible entre le président Bachar Al-Assad, son protecteur numéro un, et les Frères musulmans, qui sont à la fois la maison mère du Hamas et le principal mouvement d’opposition au régime de Damas, Khaled Mechaal, le chef en exil des islamistespalestiniens,est réapparu, mardi 11 octobre au soir, sur les écrans des télévisions arabes. Le regard combatif, il s’est posé en rassembleur du peuple palestinien, insistant sur le fait que l’accord arraché à Israël permettra la libération de détenus d’horizons géographiques très variés (Gaza, Cisjordanie, Jérusalem, Israël, Golan et diaspora), affiliés aussi bien au Hamas qu’à son rival du Fatah et aux petites formations de gauche comme le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). « On ne fait pas de différence entre les partis (…), j’ai voulu créer la joie dansle cœur des mèrespalestiniennes », a déclaré M. Mechaal, magnanime, avant de s’engager à tout faire pour libérer les quelque 5 000 détenus palestiniens qui ne sont pas concernés par l’accord. Tout à son aise dans la posture du libérateur, M. Mechaal a pu passer sous silence les concessions que son mouvement a, semble-t-il, offertes pour sceller l’arrange- Candidat à l’investiture, l’ancien patron des pizzas GodFather, noir, arrive en deuxième place Washington Correspondante I Le 11 octobre, à Gaza, la famille de l’un des 1 027 Palestiniens qui devraient être libérés par Israël en échange du caporal franco-israélien Gilad Shalit. SAID KHATIB/AFP ment avec Israël : le fait que Marouane Barghouti, le trublion du Fatah et héraut de la seconde Intifada, et Ahmed Saadat, le chef du FPLP, ne devraient pas être relachés et le fait qu’un bon nombre de cadres du Hamas seront déportés à Gaza, ou à l’étranger. Au regard des dividendes attendus par le mouvement, ces sacrifices sont cependant mineurs. Isolé dans son fief de Gaza, dont il n’a jamais pu briser l’encerclement et où saféruleest largementimpopulaire, marginalisé par l’offensive de l’Autorité palestinienne devant l’ONUà laquelleil a assisté en spectateur, le Hamas traversait une mauvaise passe. La conclusion de l’interminable feuilleton Gilad Shalit devrait l’aider à se replacer au centre du jeu politique. L’explosion de joie à laquelle le retour dans leurs foyers de centaines de prisonniers va donner lieu, Paris applaudit la libération du soldat franco-israélien Nicolas Sarkozy s’est réjoui, mardi 11 octobre, « de l’annonce d’un accord qui doit conduire à la libération de Gilad Shalit, capturé par le Hamas depuis le 25 juin 2006 ». Il a remercié « tous ceux qui ont contribué à cet accord, notamment l’Egypte, pour le rôle essentiel qu’elle a joué ». Le président français s’est personnellement impliqué dans la libération de Gilad Shalit, français par son père, Noam. Il avait notamment fait passer des messages au Hamas en 2008 par le biais de son homologue syrien, Bachar Al-Assad, et l’émir du Qatar, Hamad Ben Khalifa Al-Thani. Sans succès. Bertrand Delanoë, le maire de Paris, s’est aussi félicité de la prochaine libération de celui qu’il avait fait citoyen d’honneur de la Ville de Paris. A la suite d’une plainte déposée par les parents de Gilad Shalit à Paris pour « enlèvement et séquestration», deux juges d’instruction avaient été désignés en juillet par le tribunal de grande instance de Paris. promet d’éclipser, momentanément au moins, le coup d’éclat de Mahmoud Abbas à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies. Le 23 septembre, sous un tonnerre d’acclamations, le patriarche palestinien avait défié Israël et les Etats-Unis en demandantà l’organisationinternationa- Isolé dans son fief de Gaza, le mouvement islamiste traversait une mauvaise passe le d’octroyer à la Palestine le statut d’Etat membre. Le regain de popularité que le Fatah, son parti, avait immédiatement enregistré risque sinon de tourner court, du moins d’être endigué par le rebond du Hamas. En Cisjordanie, où ils s’étaient habituésà gouvernersans la moindre opposition, le premier ministre Salam Fayyad et le Fatah vont devoir réapprendre à composer avec leur meilleur ennemi. Des dizaines de dirigeants islamistes, incarcérés à répétition depuis 2006, s’apprêtent à faire leur réapparition à Ramallah, Naplouse et Hébron.L’aura dontils seront nimbés devrait dissuader l’Autorité palestinienne, pour un temps au mois, de les mettre sous contrôle. Le retour en Cisjordanie de centaines de militants islamistes, qui furent les petites mains de l’Intifada, augure aussi de possibles tensions avec les services de sécurité palestiniens,qui aurontpour charge de les garder à l’œil. A moyen terme cependant, quand le tintamarre nationaliste se sera tu, l’échange de prisonniers peut aussi aider à remettre la vie politique palestinienne dans le sens de la marche. Le Parlement, qui était paralysé depuis qu’Israël avait emprisonné la plupart des députés islamistes dans la foulée de la capture de Gilad Shalit, pourrait se réunir dans les prochaines semaines. Il n’est pas interdit de penser non plus que la dynamique suscitée par cet événement spectaculaireincitele Hamas et le Fatahà accélérer la mise en application de l’accord de réconciliation signé le 4mai au Caire et resté lettre morte. En conséquence, la tenue d’élections pour renouveler le mandat du président, expiré en janvier 2009, et celui du Parlement, arrivé à échéance un an plus tard, ne paraît plus chimérique. L’organisation de tels scrutins, annoncés à intervalles réguliers par le Fatah, et repoussés à autant de reprises du fait de l’opposition du Hamas, aurait conduit à entériner dans les urnes la partition entre Gaza et la Cisjordanie. La libérationde Gilad Shalit rouvre donc le champ des possibles, côté palestinien. Reste à savoir si les frères ennemis du Fatah et du Hamas et leurs patrons respectifs – Iran-Syrie d’un côté, Etats-Unis et Unioneuropéennede l’autre – sauront saisir cette occasion. p Benjamin Barthe Un conflit israélo-arabe jalonné de libérations massives LE CONFLIT ISRAÉLO-ARABE est jalonné d’échanges de prisonniers. La première opération de libération massive par Israël de militants ou de combattants principalement palestiniens, pour récupérer des agents ou des soldats israéliens, intervient en 1983. De premiers échanges avaient été conclus en mars 1974 et en mars 1979. 23 novembre 1983 : Pour obtenir la libération de six soldats capturés au Liban par les miliciens du Fatah, le 4 septembre 1982, près de Bhamdoun, au cours de l’opération « Paix en Galilée », nom de code de l’invasion du Liban par Israël, le gouvernement israélien relâche 4 600prisonniers, des Palestiniens et des Libanais, et rétrocède une partie des archives de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) saisies à Beyrouth par Tsahal. Une partie des prisonniers palestiniens (plus de 1100) est transfé- HermanCain,letype simpleetjovial desrépublicains rée à Alger. La majorité de ces détenus étaient internés dans des camps au Liban, notamment celui d’Ansar, près de Nabatyeh. 20 mai 1985 : Israël libère 1 150 détenus palestiniens en échange de trois soldats capturés au Liban en 1982 par le Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), un groupe dissident de l’OLP dirigé par Ahmed Jibril, situé dans l’orbite syrienne. Parmi les Palestiniens figurent les principaux cadres de l’OLP en Cisjordanie ainsi que le cheikh Ahmed Yassine, futur chef spirituel du Mouvement de la résistance islamique (Hamas). Condamné à perpétuité en 1989 par un tribunal militaire israélien, Ahmed Yassine est libéré à nouveau le 1er octobre 1997 en échange de deux agents du Mossad capturés en Jordanie au cours d’une opération manquée contre un haut responsable du Hamas. 29 janvier 2004 : Le gouvernement israélien dirigé par Ariel Sharon échange 431 prisonniers, dont 23 Libanais, contre un ressortissant israélien, Elhanan Tannenbaum, un homme d’affaires controversé enlevé en dehors d’Israël, et les restes de trois soldats tués au début de la seconde intifada, en octobre2000, près de la frontière avec le Liban. 16 juillet 2008 : Israël échange cinq prisonniers libanais et les restes de plus de 200combattants contre les corps de deux soldats victimes d’une attaque près de la frontière avec le Liban. Cette opération, conduite par le Hezbollah libanais, avait déclenché la guerre de juillet-août opposant la milice chiite à l’armée israélienne. 2 octobre 2009 : En échange d’un enregistrement vidéo du soldat Gilad Shalit enlevé le 25 juin 2006, le gouvernement israélien libère 20 prisonnières palestiniennes. En dehors de ces échanges de prisonniers, les accords d’Oslo entre l’OLP et Israël ont ouvert la voie à une série de libération de détenus palestiniens, des gestes conçus pour instaurer un climat de confiance entre les deux parties dans la perspective de négociations pour un accord de paix. Ces libérations inclues dans les accords du Caire (4 mai 1994) et d’Oslo II (28 septembre 1995) ont été gelés par le déclenchement de la seconde intifada en septembre2000. Ils ont été relancés le 21 février 2005 avec la libération de 500 prisonniers après l’élection de Mahmoud Abbas à la tête de l’Autorité palestinienne, un mois plus tôt. D’autres libérations sont intervenues en juin 2005 puis en juillet et en décembre 2007. En août 2008, Israël libère pour la première fois des Palestiniens impliqués dans des attaques meurtrières. p Gilles Paris nterrogé sur ce qu’il apporterait à la Maison Blanche s’il étaitéluennovembre2012,Herman Cain, la nouvelle coqueluche du camp républicain, a répondu : « Le sens de l’humour. L’Amérique est tellementcrispée ! » Peut-êtrene faut-ilpaschercherplusloinles raisons dela percéede l’ancien patron de la chaîne de pizzas GodFather dans l’électorat républicain: Herman Cain est un type simple et jovial. Un homme d’affaires plutôt qu’un politicien. Et il est noir. Pour le débat de mardi soir 11octobre, dans le New Hampshire, les organisateurs avait placé M.Cain à la droite du favori des primaires, Mitt Romney, alors qu’il s’était plaint il y a quelques semaines de ne jamais avoir la parole. Les sondages le donnent désormais deuxième,à quelquespointsseulement de l’ancien gouverneur du Massachusetts, et même en tête en CarolineduSud.Et70%desrépublicains disent que plus ils le voient, plus ils l’apprécient. « Il est heureux,drôle,intelligent,lancelechroniqueur David Brooks. Quand les débats tournent vers lui, vous vous dites “Tiens, je vais l’écouter!” » Herman Cain a sa formule magique pour redresser l’économie: le plan9-9-9.Untauxde9%pourl’impôt sur le revenu, 9 % pour l’impôt sur les sociétés et 9 % pour la taxe sur les ventes. Excellent communiquant(il se fait payer 25000dollars le discours, soit plus de 18000euros), il en a fait un message quasi publicitaire et les audiencesreprennentenchœur:«9-9-9! » Mardi,les «petits» candidatsont essayé de casser la dynamique. Michele Bachmann a fait remarquer que 999 à l’envers donne 666. « Le diable est dans les détails », a-t-elle soufflé. Jon Hunstmann, le modéré, s’est moqué: «C’est le prix d’une pizza.» L’ultraconservateur Rick Santorum lui reproche de vou- loir augmenter l’impôt sur le revenu que nombre d’Etats ne taxent pas:«0-0-0,c’estmieuxque9-9-9!» A 65 ans, Herman Cain ne fait même pas campagne. Plutôt que d’arpenter les estrades, il fait la promotion de son livre dans les librairies: Ici Herman Cain. Mon voyage vers la Maison Blanche. Il y vend sa vie et son exemple : né dans une famille pauvre de l’Etat de Géorgie, il a grimpé les échelons jusqu’à devenir PDG de GodFather. Puis président de la Réserve fédérale à Kansas City et animateur d’un talkshow radio. Il a survécu à un cancer du colon et continue de prêcher dans une église baptiste d’Atlanta. « Penseurs intelligents » Sa seule expérience électorale a échoué: il a brigué en 1994 un siège de sénateur local en Géorgie. Il a fondé le « mouvement Hermanator des penseurs intelligents ». Interrogé par le Wall Street Journal sur le phénomène d’occupation des villes («Occupy Wall Street»), il a répondu que celui qui n’a pas d’emploi et n’est pas riche « n’a qu’à s’en prendre qu’à lui-même». Le fait que M. Cain soit noir joue pour lui dans les rangs républicains. Le professeur William Jelani Cobb,de l’universitéRutgers, parle de « police d’assurance raciale » : sa candidature permet de dépasser les accusations de racisme qui pèsent sur le Tea Party. « Lorsqu’il dit qu’iln’accepteraitpas de musulmans dans son cabinet, comment pourrait-ce être du racisme puisque c’est un Noir qui le dit ? », argue-t-il dans le Washington Post. William Bennett, l’ancien secrétaire à l’éducation de Ronald Reagan, analyse ce phénomène : les républicains, qui ont voté en 2008 pour BarackObama « pour prouver qu’ils ne sont pas racistes », doivent cette fois voter contre lui « pour montrer qu’ils ne sont pas idiots ». Et Herman Cain est le candidat qui leur permet de « faire les deux ». p Corine Lesnes LesEtats-Unisaccusent l’Irand’un projetd’attentat Deux Iraniens auraient préparé l’assassinat de l’ambassadeur saoudien à Washington L e projet d’attentat iranien visant l’ambassadeur d’ArabiesaouditequelesEtats-unis ont affirmé avoir déjoué, mardi 11octobre, est digne d’un «scénario d’Hollywood», selon l’expression de RobertMueller, directeurdu FBI. Mardi, le ministre américain de la justice, Eric Holder, a annoncé l’inculpationde deuxIraniens qui projetaient un attentat à la bombe visant l’ambassadeur Abdel Al-Jubeir, proche du roi Abdallah. Les ambassades d’Israël et d’ArgentineàWashingtonauraientaussi été visées.« Les Etats-Unis s’engagent à tenir l’Iran responsable de ses actions », a précisé M. Holder. Barack Obama a immédiatement appelé l’ambassadeur saoudien pour lui exprimer sa « solidarité». L’Iran, par la voix de son ambassadeur à l’ONU Mohammad Khazaee, a qualifié de « conspiration diabolique» ces accusations. Manssor Arbabsiar, 56 ans, qui dispose des nationalités iranienne et américaine, et Gholam Shakuri, un Iranien membre de l’unité Qods, les forces spéciales des Gardiens de la révolution, sont poursuivisnotammentpour«conspiration en vue de tuer un responsable étranger » et « utilisation d’une [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 4 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 10:37 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL arme de destruction massive [des explosifs] ». Alors que ce dernier est toujours en liberté, le premier homme a été interpellé le 29 septembre à l’aéroport Kennedy de New York et incarcéré. Cette arrestation a été rendue possible grâce aux renseignements fournis par un indicateur américain, qui se faisait passer pour un membre d’un cartel de la drogue mexicain et que ManssorArbabsiaravait rencontré à plusieurs reprises au Mexique. Lors de ces rendez-vous, l’Iranien lui aurait proposé 1,5 million de dollars (1 million d’euros) pour organiser l’opération. Lorsque l’indicateur lui a fait remarquer que l’attentat, prévu dans un restaurant, pouvait blesser 150 personnes, M. Arbabsiaraurait estimé que ce n’était « pas bien grave », a rapporté le procureur de New York. Interpellé, Manssor Arbabsiar a admis sa participation au projet d’attentat, selon le procureur. Il a alors accepté d’appeler au téléphone Gholam Shakuri, en Iran. Lors de cette conversation enregistrée parla police,cedernierluiademandé de faire avancer l’attentat « aussi rapidement que possible». p Philippe Bernard (avec Bloomberg) 0123 international Jeudi 13 octobre 2011 5 En Ukraine, Ioulia Timochenko crie au «lynchage politique» L’ex-première ministre a été condamnée à sept ans de prison pour «abus de pouvoir » à l’issue d’un procès critiqué par l’Union européenne Moscou Correspondante L ’ex-première ministre ukrainienne Ioulia Timochenko, 50ans, a étécondamnée,mardi 11 octobre, à sept ans de prison par un tribunal de Kiev en raison des accords sur le gaz conclus avec son homologue russe, Vladimir Poutine, en janvier 2009. En ordonnant à la compagnie ukrainienne Naftogaz de signer un contrat sur dix ans avec Gazprom, seule issue pour mettre fin à la bataille du gaz qui faisait rage à l’époque, l’ex-égérie de la « révolution orange» se serait rendue coupable d’« abus de pouvoir ». La signature des accords, désormais décrite comme « contraire aux intérêts de l’Etat ukrainien », vaut à Mme Timochenko sept ans de prison, trois ans d’inéligibilité et 140 millions d’euros d’amende, soitles dommagessubis par Naftogaz. Ainsi s’est achevé, après trois moisd’audience,le procèsqui divise l’Ukraine et exacerbe les tensions entre l’Union européenne (UE) et la Russie. Toujours aussi combative, Mme Timochenko a coupé la parole au juge Rodion Korneev pendant quecelui-ci lisaitle verdict.Se tournant vers les caméras de télévision, elle a dénoncé le « régime autoritaire » du président Viktor Ianoukovitch, comparé à Staline et à ses purges. « C’est le retour de l’année 1937 », a-t-elle lâché, sûre d’elle, face à un juge qui tentait tant bien que mal de poursuivre sa lecture du verdict. Décrivant son procèscommeun «lynchagepolitique » tramé par son rival, le président Ianoukovitch, elle a annoncé son intentionde faire appel. En termes d’image,la « Marianne» ukrainienne a incontestablement marqué des points face au juge en sueur, le nez dans ses papiers. L’UE et l’administration américaine se sont dit déçues par le verdict. « L’Union européenne va réfléchir à sa politique à l’égard de l’Ukraine », a prévenu Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne. Bruxelles pourrait revoir la signature d’un accord d’association avec Kiev, prévue avant la fin de l’année 2011. Washington a de son côté qualifié la condamnation de Mme Timochenko de « politique ». A sa façon, la Russie a joint sa voix aux condamnations. L’affaire a un « caractère manifestement Elle a dénoncé le «régime autoritaire» du président Viktor Ianoukovitch, comparé à Staline et à ses purges anti-russe», a soulignéle ministère des affaires étrangères. Moscou, en perpétuelle bisbille avec Kiev sur les prix du gaz, ne veut surtout pas que le jugement serve de base juri- dique à l’annulation du contrat gazier conclu avec l’Ukraine et toujours en vigueur à ce jour. « Jeter le doute sur cet ensemble d’accords est dangereux et contre-productif », a mis en garde M. Poutine, en visite à Pékin. Sans comprendre pourquoi Ioulia Timochenko « a pris sept ans», le premier ministre russe s’est bien gardé de la défendre,car«elleestunepersonneorientée politiquement vers l’Occident». La messe était dite. Il faut savoir que M. Poutine s’est entendu avec M. Ianoukovitch pour une révision du contrat honni. Moscou veut bien baisser le prix du gaz, comme le souhaite Kiev. L’accord a été trouvé le 24 septembreà Moscou, le jour même où était annoncé le retour du « tsar » Poutine au «Le président Ianoukovitch agit en violation des normes européennes» Entretien Plus proche conseiller de Ioulia Timochenko, Hrihori Nemyria estime que le sort de l’ex-première ministre est entre les mains du président Viktor Ianoukovitch. Comment réagissez-vous à cette condamnation ? On s’y attendait, mais cela reste scandaleux. En dix-huit mois de présidence Ianoukovitch, l’Ukraine est devenue une autocratie où le régime fixe lui-même les limites de la compétition politique. S’il n’est pas arrêté, le pays se transformera en autocratie complète. Ce jugement est-il définitif ? On a le droit de faire appel dans les quinze jours, mais cette justice aux ordres nous rend sceptiques. Nous attendons à présent le test crucial auquel sera confronté Viktor Ianoukovitch la semaine prochaine, alors qu’il doit se rendre à Bruxelles le 20octobre pour voir José Manuel Barroso. Le Parlement fera une nouvelle tentative pour amender le code pénal, qui date de l’époque soviétique et qui criminalise l’action politique [en vertu duquel Mme Timochenko a été condamnée]. Le président ukrainien a déjà promis cela à plusieurs reprises à ses interlocuteurs européens. Il y a eu un premier échec la semaine dernière, car le Parti des régions a rejeté les amendements en ce sens déposés par l’opposition. Avez-vous le sentiment que M. Ianoukovitch a déjà tranché dans un sens ou dans l’autre ? Il veut créer une zone grise d’incertitude, en faisant un pas en avant, deux en arrière. Si ce jugement était maintenu, cela rendrait impossible la reconnaissance des élections législatives de 2012 comme étant libres et équitables, en l’absence de Ioulia Timochenko. Catherine Ashton, la haute représentante de l’UE pour la politique étrangère, a condamné sévèrement ce jugement… Le temps des messages est révolu. Ils ont tous été déjà envoyés, avec une envergure sans précédent. Si Ianoukovitch n’agit pas dans les jours qui viennent, il ne restera que les sanctions, du type de celles prises contre le régime Loukachenko en Biélorussie. Elles pourraient frapper les enquêteurs, les officiers des services de sécurité, les juges… Sinon, Ianoukovitch continuera d’exercer un chantage. Quant à l’accord d’association [que l’Ukraine doit signer avec l’UE en décembre], ce n’est pas un simple morceau de papier. L’UE a rejeté toute idée de compromis sur l’Etat de droit et les droits de l’homme. Or, on ne peut espérer que Ianoukovitch devienne un partenaire de confiance s’il agit en violation des normes européennes. Ce jugement va-t-il aggraver les relations entre Kiev et Moscou ? té énergétique européenne risque de se rouvrir, car le régime tente d’utiliser le procès dans ses négociations avec la Russie. Ianoukovitch essaie de jouer le jeu de Koutchma [président entre1994 et 2005] : traire deux vaches à la fois tout en les faisant chanter! L’UE y est habituée, mais pour la Russie, c’est nouveau. Je doute que le président soit assez doué pour ce jeu dangereux. Il n’y a plus de parapluie européen ou russe au-dessus de sa tête. Il se retrouve seul et cherche désespérément une solution. Mais toute sa culture politique s’oppose à un compromis. p La boîte de Pandore de la sécuri- Propos recueillis par Piotr Smolar Kremlin. Difficile de savoir ce que les autorités de Kiev ont promis en contrepartie. M.Ianoukovitch disait jusqu’ici privilégier l’intégration économique de son pays à l’UE. Il semblait peu enclin à rejoindre l’Union douanière Russie-BiélorussieKazakhstan malgré l’insistance de Moscou. L’économie ukrainienne, grande exportatrice d’acier et de produits chimiques, n’est pas encore remise de la crise de 2009 (chute de 15 % du produit intérieur brut). Elle est dépendante d’un crédit de 15,6 millions de dollars (11,4 millions d’euros) accordé par le Fonds monétaire international. Une fois de plus, l’Ukraine est tiraillée entre l’Europe et la Russie. Prêt à tout pour obtenir une réductionsurles prix dugaz,M.Ianoukovitch et ses alliés du Parti des régions, les oligarques du charbon et de l’acier au sud-est de l’Ukraine, vont-ils céder aux sirènes russes ? Récemment, M. Poutine, en campagne pour son troisième mandat, a dévoilé le projet grandiose de la création d’une Union eurasienne entre son pays, le Kazakhstan et la Biélorussie. « Il faudrait plutôt dire une Union des présidents à vie », s’est gaussé un expert à la radio russe Kommersant FM. Avecses46 millionsd’habitants, ses industries, ses gazoducs vers l’Europe, l’Ukraine pourrait former le noyau de cette nouvelle URSS. En écartantMme Timochenko,sonprincipal rival politique pour l’élection législative de 2012, M. Ianoukovitcha fait un premier pasdanscette direction. p Marie Jégo Le commandant et son équipage seront heureux de vous entourer d’attentions tout au long de votre vol : service personnalisé et prévenant, boissons à volonté, journaux et magazines, menus gourmands variés. faire du ciel le plus bel endroit de la terre [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 5 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 10:20 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL 6 europe 0123 Jeudi 13 octobre 2011 L’Europe cherche à éviter une catastrophe bancaire Le superviseur européen des banques conseille aux Etats de garantir les transactions interbancaires L e sauvetage interminable de la Grèce et, plus encore, le sort de l’Italie pèsent comme jamais sur le secteur bancaire. « La crise a atteint une dimension systémique », a mis en garde JeanClaude Trichet, mardi 11 octobre, lors de sa dernière audition au Parlement européen. Le président de la Banque centrale européenne (BCE) a répété qu’une « décision claire et rapide était nécessaire » au sujet de la recapitalisation des banques les plus exposées : tout retard « ne fait que contribuer à l’aggravation de la situation». L’avertissement est resté sans effet sur la Slovaquie,dont le Parlement a refusé un peu plus tard de ratifier la refonte du Fonds européen de stabilité financière (FESF), tout en promettant un second vote dans les prochains jours. Il s’adresse avant tout aux dirigeants européens alors que les tractations en vue d’éviter une catastrophe bancaire s’intensifient, après la réunion infructueuse à Berlin entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, dimanche. « Plusieurs questions vont devoir être tranchées au niveau politique lors du sommet de la zone euro le 23 octobre», reconnaît un expert. Effort de recapitalisation José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, devait recommander, mercredi, de renforcer le ratio de fonds propres des banques pour le porter à 9 % d’ici à juillet 2012. Un seuil préconisé par l’Autorité bancaire européenne (ABE), afin de protégerles banquescontre une restructuration plus lourde de la dette grecque, mais aussi contre une éventuelle défaillance de l’Italie. « On y parviendra en mobilisant les revenus des banques ellesmêmes, qui gagnent de l’argent, le Lundi, les banques européennes ont déposé 269 milliards d’euros auprès de la banque de Francfort. Au tournant de l’année 2009, elles y avaient placé jusqu’à 350 milliards d’euros. Ce montant avait progressivement diminué pour atteindre entre 20 et 25 milliards d’euros au début de l’année. L’ABE souhaiterait donc mettre un terme, grâce aux promesses de garanties, à la paralysie des échanges interbancaires et en finir avec ce que la BCE considère comme une forme d’« addiction douce » du secteur bancaire. De gauche à droite et de haut en bas : la première ministre slovaque, Iveta Radicova, le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. PHOTOS : AFP ET REUTERS capital privé et, si c’est nécessaire, en dernier ressort, le capital public », a annoncé le ministre français des affaires étrangères, Alain Juppé, mardi, devant l’Assemblée nationale. Jusqu’ici, la France n’avait jamais évoqué officiellement la possibilité d’injecter des fonds publics dans ses banques. A Paris, on estime que les banques françaises auront besoin de 10 milliards d’euros pour atteindre le seuil de 9 % de fonds propres, et 20 milliards pour le porter à 10 %. Au total en Europe, l’effort de recapitalisation pourrait se monter à une petite centaine de milliards d’euros, dit-on à Bruxelles. Morgan Stanley, pour sa part, calcule qu’un tel effort représenterait 275 milliards d’euros pour une douzaine de banques. Le Fonds monétaire international (FMI), lui, appelait à injecter entre 100 milliards et 200 milliards d’euros dans quarante banques européennes. L’ABE veut aller plus loin pour enrayer la contagion de la crise des dettes au secteur bancaire. Depuis quelques jours, elle recommande aux Etats de garantir une partie des échanges interbancaires afin derétablir la confianceet la circulation de liquidités entre les établissements financiers. Une mesure qui s’inspire du dispositif d’urgence mis en place en octobre 2008, après la faillite de Lehman Brothers. Comme lors du naufrage de l’enseigne américaine, les banques n’osent plus se prêter d’argent et se ruent sur les liquidités mises à leur disposition par la BCE. Le Parlement slovaque rejette le renforcement du Fonds européen de stabilité financière Prague Correspondant L’ultralibéral Richard Sulik, président du Parlement slovaque et chef du parti Liberté et Solidarité (SaS) de la coalition gouvernementale quadripartite de centre-droit, l’avait promis : le renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF) ne passera pas avec l’aide de son parti. Son opiniâtre opposition a été couronnée de succès, mardi 11 octobre, au Conseil national (Parlement), qui a bloqué la mise en œuvre de la seconde étape du FESF et plongé encore un peu plus la zone euro et les marchés dans la tourmente. Forçant la première ministre, Iveta Radicova, à engager la responsabilité du gouvernement slovaque sur le renforcement du FESF, Richard Sulik a obtenu le rejet – provisoire – du principal outil de sauvetage de la zone euro et la chute du gouvernement en place depuis juillet 2010. Seuls 55 députés sur les 79 qui soutiennent la coalition (sur un total de 150) ont voté la confiance au gouvernement. «Qu’a-t-il gagné avec cela? », s’est interrogée, après le vote, 50 fiches pour comprendre l’hôpital 5e ÉDITION mise à jour Ouvrage disponible en librairie ou auprès des Presses de l’EHESP PRESSES DE L’ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES EN SANTÉ PUBLIQUE Tél. 02 99 54 90 98 ! Fax 02 99 54 22 84 [email protected] ! www.presses.ehesp.fr Mme Radicova, les traits fatigués après deux semaines d’intenses négociations avec son partenaire rebelle pour le ramener à la raison d’Etat. La première ministre remettra sa démission au président Ivan Gasparovic à son retour, avancé, d’un voyage officiel en Asie. Une nouvelle tentative de vote sur le renforcement du FESF sera organisée dans les prochains jours après consultation avec le principal parti d’opposition, dirigé par l’ancien premier ministre social-démocrate Robert Fico. Celui-ci a d’ores et déjà réclamé, en contrepartie de son soutien, la tenue d’élections anticipées. « Je ne peux pas accepter un isolement de la Slovaquie», a expliqué pour sa part Mme Radicova, confiante dans l’issue positive de ce « malheureux contretemps». Elle sera très probablement chargée d’expédier les affaires courantes avant la formation d’un nouveau gouvernement. A ce titre, elle devrait participer, le 23 octobre, au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne (UE) sur la crise de l’euro. Richard Sulik, qui estime que les «Slovaques sont trop pauvres pour payer les erreurs des autres», surtout «des Grecs qui vivent au-dessus de leurs moyens» et des «banques françaises», a ferraillé contre le nouveau FESF depuis la décision des dirigeants de la zone euro, le 21juillet, d’élargir le rôle du Fonds. Le chef du SaS n’était prêt à l’accepter que si la Slovaquie était dispensée de payer sa contribution de 7,7 milliards d’euros au FESF (1 %), une éventualité exclue par Bruxelles. Son mouvement libéral et eurosceptique a également exigé que Bratislava obtien- Mardi,les banques ontemprunté 205 milliards d’euros pour une semaine auprès de la Banque centrale, à comparer aux 199 milliards de la semaine précédente et aux 54 milliards qu’elles empruntaient début 2010. Et quand elles ont de l’argent à placer, elles préfèrent le mettre en dépôt auprès de l’institut monétaire, qu’elles jugent plus sûr que leurs consœurs. Quitte à perdre de l’argent : les dépôts à la BCE sont rémunérés à 0,75 %, bien en deçà du marché. Eviter que l’Italie ne bascule Pour éviter le pire, le règlement du cas grec est également une condition sine qua non. La « troïka » des bailleurs de fonds de la Grèce – FMI, Commission européenne et BCE – a quitté Athènes, mardi : le déblocage de la prochaine tranche d’aide est en bonne voie. Mais l’ampleur de la restructuration de la dette grecque, négociée avec ses créanciers privés, fait toujours débat. Les Allemands exigent une décote de 50 %, contre 21 % selon le plan de sauvetage d’Athènes entériné le 21 juillet. Les Français dénoncent le risque de contagion qu’entraîneraitune restructuration lourde de la dette grecque et ne veulent pas aller au-delà de 35 %. Ils exigent par ailleurs de muscler encore la force de frappe du FESF en le transformant en banque, ce à quoi les Allemands se refusent. Pour la France, il s’agit avant tout d’éviter que l’Italie ne bascule à son tour, en cas de nouvel accès de panique sur les marchés. « L’Italie est notre pare-feu », dit un responsable français. p Arnaud Leparmentier, Cécile Prudhomme et Philippe Ricard (à Bruxelles) La «troïka» donne son feu vert pour l’aide à la Grèce ne un droit de veto sur les futurs décaissements du Fonds et puisse se désengager du mécanisme européen de stabilité permanente censé remplacer le FESF en 2013. « Même si ses anciens partenaires de la coalition l’ont accusé de populisme, c’est surtout son dogmatisme idéologique qui est responsable de l’entêtement de « Les Slovaques sont trop pauvres pour payer les erreurs des autres » Richard Sulik président du parti Liberté et Solidarité (SaS) M. Sulik », estime le politologue Grigorij Meseznikov. « Ce n’est pas sûr que sa défense des pauvres Slovaques et des intérêts nationaux lui permette de reconquérir l’électorat qui s’est détourné de lui depuis les élections de juin 2010 », doute M. Meseznikov, inquiet de l’affaiblissement de la Slovaquie dans l’Union européenne. «Les dirigeants européens, obnubilés par la ratification du FESF, ont sous-estimé les conséquences de la chute prévisible du gouvernement slovaque, qui ne pourra prendre aucune décision ferme concernant la crise de l’euro, par exemple lors du sommet du 23 octobre», s’étonne encore le politologue. « Les socialistes européens auraient pu ainsi faire davantage pression sur M.Fico pour qu’il ratifie dès mardi le FESF et ne risque pas une vacance du pouvoir en Slovaquie, préjudiciable à toute l’Europe», conclut M.Meseznikov. p Martin Plichta Athènes Correspondance C’est sans véritable surprise que la « troïka » a donné son accord, mardi 11 octobre, au versement d’une nouvelle tranche de 8 milliards d’euros au gouvernement grec. Mais que de tensions et de psychodrames pour en arriver là ! Le représentant du Fonds monétaire international (FMI) à Athènes, le Néerlandais Bob Traa, l’avait expliqué, à la mi-septembre : « Quand il y a moins de drame, le train des réformes ralentit.» Personne ne pensait que le FMI, la Banque centrale européenne et la Commission européenne, réunis sous le nom de « troïka », allait laisser tomber Athènes en rase campagne, précipitant une faillite du pays. Mais tout au long du mois de septembre, les créanciers de la Grèce ont fait monter la pression pour montrer qu’ils n’étaient pas dupes des lenteurs du gouvernement à mettre en place les réformes auxquelles il s’était engagé. Et qu’ils ne pouvaient plus se payer de mots, de promesses et de lois votées sans être appliquées. L’accord doit encore être approuvé par l’Union européenne et par le conseil d’administration du FMI. La Grèce ne devrait pas recevoir l’argent avant début novembre. Depuis le coup de théâtre du départ de la troïka, le 2 septembre, le gouvernement a mis en place de nouvelles mesures d’austérité (augmentations d’impôts, baisses des salaires et des retraites, chômage technique des salariés du secteur public) qui rassurent la troïka et inquiètent la population. Dans son communiqué, la troïka [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 6 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 10:15 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL brosse un portrait plutôt sombre de l’avenir et des efforts du gouvernement, même si le ministre des finances, Evangélos Venizélos, veut le voir « équilibré, pratique et positif». La troïka pointe les «retards dans la mise en œuvre de certaines mesures convenues» pour expliquer l’échec du gouvernement à atteindre ses objectifs budgétaires en 2011, et pas seulement l’aggravation de la récession. Si les mesures de rigueur devraient suffire pour 2012, la troïka demande des actions supplémentaires pour 2013-2014, comme l’avait exigé le président de l’eurogroupe, JeanClaude Juncker, le 3 octobre. Grève générale Mais le « défi prépondérant» porte sur les réformes structurelles, dont la mise en œuvre a été « inégale». La troïka se félicite du gel de deux ans des accords de branche, qui ne s’imposeront plus aux entreprises. Elle y voit une « plus grande flexibilité du travail», les syndicats un risque de diminution des salaires. Les deux grands syndicats ont appelé à une grève générale le 19 octobre. De nombreux mouvements sociaux ont lieu tous les jours, des éboueurs aux agents des musées. Athènes était sans transports publics, lundi. Une nouvelle paralysie est prévue les 13 et 14octobre. La tension monte au Parlement. Aux députés socialistes, qui faisaient part de leurs inquiétudes, mardi, M. Venizélos a brutalement répliqué: « Si vous trouvez que le gouvernement est inefficace, renversez-le! » p Alain Salles planète 0123 Jeudi 13 octobre 2011 Quarante propositions pour «verdir» et réformer le code minier français Missionné par le gouvernement, Arnaud Gossement suggère la tenue d’un «Grenelle du sous-sol» L a tâche était ardue et, jusqu’à maintenant, personne ne s’y était vraiment attelé. Dans un rapportdeprèsde400pages,remis mercredi 12 octobre, à la ministre de l’écologie Nathalie KosciuskoMorizet, l’avocat Arnaud Gossement avance 40 propositions pour réformer le droit minier français, un vieux monsieur dont la loi fondatrice date du 21avril1810. «A l’époque,l’Etatet ses entreprises publiques étaient seuls maîtres à bord. Les collectivités territoriales et leurs habitants n’avaient pas leur mot à dire sur l’exploitation du sous-sol. Rien à voir avec le paysage actuel », rappelle le juriste, ancien porte-paroledeFranceNatureEnvironnement. Au fil des années et de l’apparition de nouveaux défis (géothermie, captage et stockage du CO2, etc.), le Code minier, enrichi de « blocs » de dispositions, est devenu « un mille-feuilles où des strates derèglesviennents’empilerlesunes sur les autres sans réel bénéfice pour personne», analyse-t-il, appelant à un vrai toilettage. L’avocat affiche tout de suite la couleur, précisant que l’un des aspects-clés de cette réforme lui échappe: la question de la propriété du sous-sol (qui revient à l’Etat français) et des rapports entre le titulaire d’un titre minier et le propriétaire de la surface. De tels enjeux économiques relèvent d’une décision politique au plus haut niveau. Pas d’un rapport. Son travail, très intéressant, est néanmoins d’une actualité brûlante puisque, conformément à la lettre de mission de Mme KosciuskoMorizet, il se concentre sur l’articulationdudroitminieret dudroitde l’environnement. Un sujet ô combien sensible, comme vient de le démontrer le feuilleton à rebondissements au sujet de l’exploration possible de gaz et huiles de schiste sur le territoire national. La mobilisation citoyenne des habitants du SudEst et du Bassin parisien a conduit Nouveau rebondissement dans le feuilleton gaz de schiste C’est une nouvelle pierre dans le jardin du gouvernement. Le Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET) a rendu, mardi 11 octobre, son avis sur l’abrogation de trois permis de recherche de gaz de schiste qui avaient été accordés en mars 2010 à deux industriels : l’américain Schuepbach Energy et le français Total. L’avis, pas encore publié par le gouvernement, serait « mitigé », « ni favorable, ni défavorable », commente un haut fonctionnaire. La confirmation de l’abrogation ayant été faite par le président de la République lui-même, le 4 octobre, l’avis (ex post) du CGIET ne changera rien. Mais pourrait servir de base juridique aux industriels en cas de contentieux. à l’abrogation de trois permis de recherche. « Ce dossier a révélé les carences du droit minier, explique Me Gossement. Et les leçons qu’il convient d’en tirer ont inspiré mon travail de propositions.» Sa philosophie?Définir un nouvel équilibre entre « l’exigence de protection de l’environnement par le droit minier et l’application du principe de sécurité juridique dont doivent bénéficier les exploitants ». Dialogue à cinq Premièreidée:qualifierles substances de mine de « patrimoine commun» dèsle premierarticle du Code, conformément aux dispositions de la Charte de l’environnement. L’objectif est, en réalité, de structurer le dialogue environnemental entre habitants, autorités administrativesettitulairesde permis. Ne plus mettre devant le fait accompli les populations locales comme avec les gaz de schiste. Au lieu donc de consultations ponctuelles prévues lors de forages, l’auteur du rapport propose, entre autres, la création de commissions départementales des mines qui pourraient se saisir des projets en amont ; et d’associer le public lors de l’instruction de la demande de permis de recherche, ou pour sa prolongation. Il avance l’idée, de la création d’un « Haut Conseil des ressources minières » afin d’assurer, dans l’esprit du Grenelle de l’environnement de 2007, un dialogue à cinq : Etat, collectivitéslocales,syndicats,ONG et entre- prises. Un peu sur le modèle du Haut Conseil des biotechnologies dédiéà la question des organismes génétiquement modifiés (OGM). Pour « verdir » le Code minier, il faut aussi renforcer l’évaluation environnementale des projets de forage.Etneplussecontenter,comme la loi le prévoit aujourd’hui, d’une simple « notice » d’impact quiprésenteles enjeux,mais d’une véritable « étude d’impact», « plus richeetpluspoussée»,insistelerapporteur. De même, il s’agit de revenir sur la loi du 15 juillet 1994 qui a dispensé d’enquête publique l’instruction de la demande de permis exclusif de recherche. Quel accueil sera réservé à ces propositions? Un projet de loi portant modification du Code minier et réclamé depuis longtemps par les élus de l’opposition est dans les tuyaux du Parlement. Il vise à mieux organiser la consultation dupublic. Il pourraitdonc êtreélargi aux propositions d’Arnaud Gossement. La ministre de l’écologie serait surtout sensible à une idée : celle du dialogue à cinq, et pourrait annoncer dans les semaines qui viennent le lancement d’une sorte de « Grenelle du sous-sol ». Sous quelle forme ? On évoque la création d’un « Comité de modernisationdu Code minier». Une piste qui permettrait, à quelques mois de la présidentielle, de montrer que le gouvernement est à l’écoute des préoccupations de ses citoyens. p Marie-Béatrice Baudet 7 Soleilcalme,hiverrigoureux dansl’hémisphèreNord D ans un monde en plein réchauffement, nos hivers semblent avoir de beaux restes. Alors qu’au niveau mondial l’année 2010 a été la plus chaude jamais observée depuis la fin du XIXe siècle, son mois de décembre n’a été que le 34e le plus chaud sur les terres émergées de l’hémisphère Nord, selon le National Climatic Data Center (NCDC) américain. L’hiver 2009 n’a guère été mieux loti. Pointant au 6e rang des années les plus chaudes, cette année a vu son mois de décembre – là encore sur les continents de l’hémisphère Nord – être le plus froid enregistré depuis quarante-cinq ans ! Le hasard est-il seul à la barre ? Y a-t-il une loi cachée derrière cette succession de deux hivers très froids dans l’hémisphère Nord? En 2010, Mike Lockwood (université de Reading, RoyaumeUni) avait publié, dans la revue Environmental Research Letters, une étude reposant sur trois siècles et demi d’archives climatiques associant les hivers froids sur la Grande-Bretagne et l’Europe continentale avec les phases de faible activité du Soleil, dont le cycle est d’environ onze ans. Or, précisément, en 2009 et 2010, le Soleil venait de toucher son minimum. Il était même plongé dans un coma profond, avec une activité d’une faiblesse jamais observée auparavant… Cependant, le lien statistique avancé par M. Lockwood ne reposait sur aucun mécanisme physique connu : il n’avait guère convaincu ses pairs. Mais voilà que Sarah Ineson [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 7 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 10:33 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL (Met Office Hadley Centre, Royaume-Uni) et plusieurs chercheurs d’universités britanniques publient, le 9 octobre, dans Nature Geoscience, une explication à ce phénomène. D’abord, ils ont utilisé les observations du satellite Sorce (Solar Radiation and Climate Experiment), selon lesquelles, en 2007, à l’entrée dans le dernier minimum solaire, l’intensité de certaines longueurs d’onde de l’ultraviolet (UV) a chuté de 4 à 6 fois plus qu’estimé jusqu’ici. Or ces UV interagissent avec l’ozone présent en haute altitude et ont donc une influence importante sur la stratosphère. Puis, en conséquence, sur le reste de la machine climatique. La simulation menée par les chercheurs suggère que cette petite fluctuation d’UV influence la circulation atmosphérique hivernale au-dessus de l’Atlantique, favorisant l’arrivée d’air polaire sur l’Europe et les Etats-Unis. Ces travaux, commente dans la revue Katja Matthes, chercheur au Helmholtz Centre de Potsdam (Allemagne), « indiquent que l’effet du cycle solaire de onze ans sur le climat terrestre est régional, et qu’il n’induit qu’une petite variation de la température moyenne globale». Il y a pourtant un hic : les données d’observation de Sorce sont au centre d’une intense polémique, certains chercheurs affirmant qu’elles sont faussées par un instrument défectueux. D’autres mesures confirmant cette brutale chute des UV sont donc nécessaires avant de conclure. p Stéphane Foucart 8 La primaire socialiste france 0123 Jeudi 13 octobre 2011 Hollande et Aubry, une inimitié qui vient de loin Issus de la même matrice deloriste, les deux «éléphants» accumulent depuis vingt ans des raisons de se détester D Depuis des semaines,Mme Aubry et son équipe attaquent la « gauche molle », pointant l’irrésolution et l’indécision supposées de l’adversaire. Interrogée par Le Monde, la maire de Lille explique sa vision des qualités nécessaires pour l’élection présidentielle : « Il faut du tempérament, des convictions chevillées au corps, ne pas tourner au moindre obstacle. Dans une crise dure, face à une droite dure, il faut être fort. » « Ce n’est jamais frontal, ce n’est jamais direct. C’est toujours insidieux. Moi, je n’aime pas les manœuvres obliques », disait, mardi, M. Hollande au sujet des attaques dont il est l’objet. Ses amis ont convoqué une conféren- ’elle, il dit volontiers à ses amis que c’est une « menteuse », ou encore qu’elle « est méchante ». De lui, elle a pu dire, en petit comité, que c’est une « couille molle ». Entre Martine Aubryet FrançoisHollande,le courant n’est jamais passé. « Nos rapports ont fluctué, tantôt bons, tantôt mauvais », raconte le député de la Corrèze, qui jure n’avoir « aucune animosité »et se situer « au-dessus de tout ça ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces rapports sont aujourd’hui exécrables. Alors qu’approche le terme de leur compétition pour la candidature à l’élection présidentielle, une secrétaire nationale, sous couvertd’anonymat,en atteste : « Onditqu’il n’y a quedes preu- «François a laissé le parti dans un état…», répète à l’envi la première secrétaire à son arrivée Rue de Solférino, en 2008 Une secrétaire nationale l’atteste: «Entre eux, il n’y a que des preuves de haine» ves d’amour. Entre eux, il n’y a que des preuves de haine. » Si proches politiquement, si loin humainement. Dès leur rencontre, dans les années 1990, au sein du club Témoin, le réseau de Jacques Delors, leur proximité idéologique ne fait aucun doute. « Sur le plan des idées, il n’y avait pas d’orientationdifférente, se souvient l’avocat Jean-Pierre Mignard, un des animateurs du club. A l’époque, la question, c’était d’être européen ou pas. Et ils étaient profondément d’accord. » Pourquoi tant de haine, alors, entre deux socialistes sortis de la même matrice deloriste ? Certains avancent une séduisante théorie, celle de la querelle d’héritage entre la fille légitime et le fils spirituel. « François n’a jamais voulu instrumentaliser Jacques Delors à son profit, assure un autre membre du club, mais Martine a pu penser qu’il le poussait à se présenter [en 1995] et que son père ne s’appartenait plus. » Mme Aubry se borne à constatersèchement : « Il a été proche de mon père quand celui-ciétaitcandidat à la présiden- François Hollande et Martine Aubry, le 27 août, lors de l’université d’été du Parti socialiste à La Rochelle. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR « LE MONDE » tielle. Ça s’est arrêté là. » Autre temps, autre père : Lionel Jospin. Entre 1997 et 2000, le chef du gouvernement fait de Mme Aubry sa numéro 2. Et de François Hollande son fondé de pouvoir rue de Solferino. « Il y avait une relation privilégiée entre Lionel et François, qui pesait lourd, raconte l’eurodéputé Vincent Peillon, soutien de M. Hollande. Quand on est un important ministre du gouvernement et qu’on voit que le premierministrea une relationprivilégiée avec le premier secrétaire, on peut le prendre mal. » Anonymement lui aussi, un ancien ministre de M. Jospin corrige : « Les hommes forts, les vrais patrons de la dream team, c’était Aubry et DSK. » Un conseiller de Martine Aubry insiste : « A l’époque, l’ennemi, c’était Strauss-Kahn. Hollande n’était pas à ce niveau. Il n’était pas dans le paysage… » Entre M. Hollande et Mme Aubry, à cette époque, pas d’esclandre. Juste une puissante mésestime. Après le 21 avril 2002 et la disparition de Lionel Jospin, le premier secrétaire accède au-devant de la scène socialiste. L’ancienne ministre du travail, qui a pris la suite de Pierre Mauroy la mairie de Lille en 2001, veut la deuxième circonscription du Nord aux élections législatives de juin 2002. Proche de François Hollande, Bruno Le Roux, à l’époque en charge des élections au PS, raconte : « Pierre Mauroy et Gilles Pargneaux, le premier secrétaire fédéral, avaient dit : “C’est exclu. On ne veut pas d’elle. Qu’elle reste dans la 5e !” Et quand le premier secrétaire fédéral demande qu’on ne se mêle pas de ses affaires, on ne le fait pas. » Mme Aubry échoue finalement face à l’UMP Sébastien Huygue. Ellene pardonnerapas à M.Hollande, qu’elle tient également pour responsablede son éviction de cette même circonscription en 2007. Les difficultés de Mme Aubry à Lille prennent fin avec sa confortable réélection à la mairie en mars 2008. Une ambition se réveille. La « dame des 35 heures », comme la brocarde la droite, remporte le congrès socialiste de Reims et prend la tête du parti, M. Hollande ayant décidé de quitter le poste de premier secrétaire, qu’il a occupé pendant onze ans. Mme Aubry ne tarit pas de critiques sur ce qu’elle a trouvé rue de Solferino. « François a laissé le parti dans un état ! », répète-t-elle à l’envi à ses interlocuteurs. Les coups pleuvent. M. Hollande encaisse sans broncher, mais il ne pardonnera pas. « Il l’a très mal vécu.Commeune injustice »,explique André Vallini, proche de M. Hollande. « Il a senti qu’on voulait l’éliminer », témoigne M. Le Roux. Le député de la Corrèze devient l’opposant numéro un, organisant, sur fond de campagne européenne apocalyptique, la fronde contre les listes de candidats établies par la direction du parti et rouvrant le débat sur l’alliance avec le MoDem. Dans la foulée, il lance l’idée de sa candidature présidentielle, ce qui ulcère la première secrétaire. « Ils n’ont pas de marge pour se différencier au niveau de l’idéologie et de la stratégie, observe un dirigeant du PS. C’est donc sur la forme qu’ils vont le faire. » La finale Aubry-Hollande, juste un choix de personnalités ?« Je ne crois pas qu’on dérange des millions d’électeurs pour des querelles de tempérament », a appuyé Arnaud Montebourg, le troisième homme, lundi 10 octobre sur France 2. ce de presse pour appeler le camp d’en face à « maîtriser ses nerfs, maîtriser son agressivité », et ne pas « caractériser l’adversaire sur des éléments de comportement supposés qui seront ensuite utilisés par la droite. » Me Mignard, au nom de la Haute Autorité des primaires et ami intime de M. Hollande, a formué une mise en garde : « Le succès considérable des primaires tient à ce que les candidats se respectent personnellement. Ce qui signifie qu’ils doivent continuer de s’interdire toute accusation sur la personne et le caractère. » D’autant qu’il faut déjà songer à la suite. A une future coopération. Pendant la campagne, d’abord. M. Hollande a prévenu : « Je ne veux pas ouvrir un conflit après la primaire. Si je gagne et que Martine Aubry veut revenir au premier secrétariat, elle revient. » Et puis, si d’aventure la gauche l’emportait, au gouvernement. L’un pourrait être à Matignon, et l’autreà l’Elysée.Dansuneambiance que l’on présage cordiale. p David Revault d’Allonnes Députés, sénateurs, élus locaux: les deux candidats comptent leurs troupes RASSEMBLER, disent-ils. Depuis qu’ils sont entrés en campagne, et encore plus depuis que les électeurs, dimanche 9 octobre, les ont placés en situation de duel, Martine Aubry et François Hollande n’ont que ce verbe à la bouche. Pour les deux candidats, il s’agit de rassembler les Français, bien sûr. Mais pour l’un comme pour l’autre, il s’agissait d’abord de rassembler des troupes. C’est début juillet, au moment de déposer les parrainages nécessaires à leur candidature devant la Haute Autorité chargée de surveiller le déroulement de la primaire socialiste, que Mme Aubry et M.Hollande ont pu, pour la première fois, mesurer leurs forces. A l’époque, la première avait affiché 597 « parrains», le second, 454. Cette légère avance de la maire de Lille s’est confirmée. Michel Destot, maire de Grenoble et chargé des relations avec les élus dans son équipe de campagne, montre volontiers les listes qu’il tient à jour. Fin septembre, ses pointages effectués parmi les élus membres du PS indiquaient que Mme Aubry pouvait compter sur le soutien de 50 % des conseillers régionaux, de 49 % des conseillers généraux et de 49 % des maires de communes de plus de 3 500 habitants. Les chiffres étaient moins favorables à M. Hollande, soutenu par 39 % des premiers, 43 % des deuxièmes et 44 % des troisièmes. Les chiffres, cependant, ne font pas tout. Car tous les soutiens n’ont pas le même poids. Chez les maires, Martine Aubry a ainsi un léger avantage parmi ceux des grandes métropoles. Dix des quinze villes les plus peuplées de France ont des maires socialistes. En plus de Lille, cinq de ces villes ont des maires « aubrystes » : Bertrand Delanoë, à Paris, Pierre Cohen, à Toulouse, Hélène Mandroux, à Montpellier, Daniel Delaveau, à Rennes, et Adeline Hazan, à Reims. François Hollande, de son côté, peut compter sur le soutien de Gérard Collomb, à Lyon, de Jean-Marc Ayrault, à Nantes, de Roland Ries, à Strasbourg, et de Maurice Vincent, à Saint-Etienne. Auprès des parlementaires, Mme Aubry compte plus de soutiens parmi les députés que les sénateurs. Aux postes-clés, cependant, M. Hollande a l’avantage: Jean-Pierre Bel, le nouveau maître du Palais du Luxembourg, est à ses côtés, tout comme les deux présidents de groupe, Jean-Marc Ayrault à l’Assemblée et François Rebsamen au Sénat. Alliances composites Idéologiquement très proches, Mme Aubry et M. Hollande naviguent depuis plus de trente ans dans les mêmes eaux socialistes. Aucun n’a jamais, au PS, dirigé un « courant » : en 1984, François Hollande fut d’ailleurs – avec notamment Ségolène Royal et Jean-Pierre Mignard, aujourd’hui porteparole de la Haute Autorité de la primaire – à l’origine des « trans- courants», qui voulaient en finir avec la logique des chapelles au sein du PS. Quant à Mme Aubry, c’est autour d’une alliance composite, rassemblant l’aile gauche du parti, autour d’Henri Emmanuelli et Benoît Hamon, les amis de Laurent Fabius et une partie des « strauss-kahniens», autour de Jean-Christophe Cambadélis, qu’elle s’est installée à la tête du parti, en 2008. Cette commune situation, à la charnière des familles du PS, permet aux deux finalistes de la primaire de brasser large. En ralliant M.Hollande, Pierre Moscovici lui a apporté nombre de jeunes hauts fonctionnaires qui travaillaient auparavant pour Dominique Strauss-Kahn. Mme Aubry, elle, est largement soutenue par le Mouvement des jeunes socialistes. S’ils se partagent les dépouilles du défunt « Nouveau parti socialiste» (Julien Dray et Vincent Peillon ont rejoint M. Hollande, Benoît Hamon et Christian Paul soutiennent Mme Aubry), les deux finalistes de la primaire misent désormais sur d’autres ralliements. Eliminés au premier tour, Manuel Valls et Jean-Michel Baylet ont annoncé leur soutien à M.Hollande. Lundi, Jean-Jack Queyranne, président du conseil régional de Rhône-Alpes et partisan de Mme Royal, a rallié le député de Corrèze. Mardi, le député européen écologiste José Bové s’est déclaré pour la maire de Lille. p Thomas Wieder LE DÉBAT DES PRIMAIRES présenté par David Pujadas MERCREDI 12 OCTOBRE À 20H35 en partenariat avec et [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 8 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 10:38 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL france2.fr 0123 Politique Jeudi 13 octobre 2011 9 La primaire socialiste Un programme largement commun et des divergences souvent formelles Adhérant tous deux au projet socialiste, Martine Aubry et François Hollande mettent des accents différents sur un texte identique. Ils s’opposent, toutefois, sur les emplois-jeunes et l’éducation M artine Aubry, représentante d’une gauche «archaïque» contre François Hollande, social-démocrate « mou » ? A lire dans le détail leurs programmes et leurs déclarations, les deux finalistes de la primaire socialiste ne ressemblent pas à ces caricatures que dessinent leurs camps respectifs. Car ils sont d’accord sur l’essentiel. « Ils sont membres de la même famillesocialisteet social-démocrate. Il y a un cadre intellectuel similaire, avec des nuances dans leurs positionnements et dans leurs propositions concrètes », assure Olivier Ferrand,présidentde la fondation Terra Nova, qui a mis en place un site Internet de comparaison entre les candidats, Debats2012.fr. Il y a surtout un programme commun. Mme Aubry et M. Hollande ont signé, comme tous les autres responsables socialistes, le projet du PS, avec ses principales orientations : banque publique d’investissement, euro-obligations, séparation des activités bancaires de dépôt et d’investissement, sécurité sociale professionnelle, modulation de l’impôt sur les sociétés en fonction de l’utilisation des bénéfices, etc. Retraite Aucun des deux finalistes ne s’est éloigné de ce socle commun. Et, souvent, lorsqu’ils semblent s’opposer, comme sur l’âge de départ à la retraite, ils en restent proches. « Il faut pouvoir partir à taux plein à 60 ans si on a toute sa durée de cotisation », expliquait Mme Aubry lors du second débat d’avant le premier tour, le 28 septembre, tandis que M. Hollande renchérissait: « Ceux qui ont fait 41 ou 41,5 années de cotisation doivent pouvoir partir à 60 ans. » Autrement dit, c’est la même position, qui est celle du PS : retour aux 60 ans pour l’âge du droit à la retraite, mais avec maintien d’une durée de cotisation de 41,5 ans pour bénéficier d’une pension à taux plein, Crise financière Le projet économique des deux candidats est proche sur le fond, lui aussi. Alors que le projet socialiste ne l’envisageait pas, ils se sont tous deux ralliés, la criseaidant, à la promessede ramener les déficits sous la barre des 3 % du produit intérieur brut (PIB) avant 2013. M. Hollande va plus loin, en fixant pour objectif un déficit zéro à la fin du quinquennat, une promesse jugée « pas sérieuse» par sa rivale. « L’un comme l’autre sont dans une stratégie d’assainissement des finances sur la mandature », observe M. Ferrand. Il estime que les deux candidats se sont mis dans la logique du projet socialiste, qui s’éloigne des politiques keynésiennes pour aller vers une relance par l’offre: baisse de l’impôt sur les sociétés si les bénéfices de l’entreprise sont réinvestis; priorité à l’enseignement supérieur et à la recherche pour aider l’innovation ; renforcement de la place de la France dans la compétition mondiale. Système bancaire Même lorsque les deux finalistes cultivent les thèmes d’Arnaud Montebourg, la différence réside essentiellement dans la forme. Mme Aubry promettait ainsi à Toulouse, le 7 septembre: «Séparonsles banquesd’investissement et de dépôt ! Encadrons les agences de notation privées ! Taxons les transactions financières ! Interdisons les paradis fiscaux et les trous noirs de la finance ! » Les mots sont plus offensifs que ceux de M. Hollande, pour qui il est temps que les banques « se recentrent sur le financement de l’économie » ou bien que celles « qui demandent la participation de l’Etat » soient placées « sous le contrôle partiel de l’Etat ». Dans les deux cas, il s’agit de propositions issues du projet socialiste. quipréfèremettrefin aux suppressions de postes et renforcer les effectifs au cas par cas. Hadopi A la veille du premier tour, le camp Aubry a lancé l’offensive, accusantM.Hollanded’avoirchangé d’avis sur la très contestée loi Hadopi qui réprime le téléchargement illégal. Dans son projet, le PS propose de l’abroger. La maire de Lille est allée plus loin, en évoquant une « contribution à la création » prélevée sur les abonnements à Internet et qui financerait les droits d’auteur, en échange d’une dépénalisation du téléchargement. Le député de la Corrèze, lui, a d’abord promis d’abroger la loi Hadopi, avant de se montrer plus flou face aux producteurs de cinéma. « J’ai dit qu’il fallait supprimer cette loi, mais j’ai dit aussi qu’il faudrait en faire une autre. On ne peut pas laisser l’économie numérique sans règle », a-t-il déclaré. Nucléaire Lors des débats, les deux adversaires se sont affrontés ouvertement sur des questions comme le cumul des mandats ou la sortie du nucléaire. Mais, là aussi, la confrontation cache souvent une similarité. Martine Aubry propose de sortir du nucléaire sur vingt à trente ans. François Hollande envisage de diminuer la part de cette énergie à 50 % d’ici à 2025. Comme il l’a relevélors du premierdébat télévisé de la primaire, le 15 septembre, la proposition de la maire de Lille aboutirait à environ 50 % de nucléaire dans le « mix énergétique » en 2025. « Ce n’est pas parce que nos courbes se croisent que nous sommes d’accord », avait répondu Martine Aubry. p Samuel Laurent Sur Twitter, guerre des nerfs entre «mous» et «durs» D ifficile, dans un entredeux-tours ouvert, de s’en tenir à la consigne, plutôt respectée jusqu’ici, d’affrontement cordial et de débat de fond entre partisans des camps Aubry et Hollande. Sur Twitter, les uns et les autres s’accrochent depuis dimanche 9 octobre. Alors que l’électorat d’Arnaud Montebourg est courtisé, l’équipe Aubry a diffusé, lundi, sur le Web, un extrait de dépêche où Christian Bourquin, sénateur (PyrénéesOrientales) et soutien de François Hollande, fait le parallèle entre les propos de M. Montebourg et ceux de « la famille Le Pen ». Mais ce sont surtout les allusions de Mme Aubry à la gauche «molle» qui ont ouvert les hostilités. L’UMP et Nicolas Sarkozy ont repris l’expression, qui a aussi fait florès sur Twitter et les blogs. En réponse, dans les médias traditionnels, M. Hollande a haussé le ton vis-à-vis de sa rivale. Sur le Net, son camp a riposté en accusant à son tour Mme Aubry de « compromission» avec le centre. Emploi François Hollande écarte les 300 000 « emplois d’avenir », dans le secteur public, proposés par le projet socialiste, que Martine Aubry assume et revendique. Il leur préfère des « contrats de génération», consistant en l’embauche de200000 jeunespar les entreprises en échange de baisse de charges et du maintien de seniors en activité. La première approche vise des jeunes plus en difficulté et les oriente vers l’emploi public, au risque de leur offrir peu de débouchés par la suite. La seconde cible des jeunes mieux intégrés et les entreprises, avec le danger d’un effet d’aubaine. Mais les deux propositions sont similaires. Education Certaines différences sont plus nettes. Ainsi, M. Hollande veut embaucher 60 000 enseignants pour compenser les suppressions de postes depuis 2007. Une telle mesure coûterait 2,5milliards d’euros sur cinq ans, selon le candidat, dont le calcul est contesté par ses concurrents et par l’UMP. La mesure est en tout cas jugée trop chère pour Martine Aubry, Cumuldesmandats:rigueur etaccommodements C’EST L’UN des vrais axes de campagne choisis par Martine Aubry pour se différencier de François Hollande: ce dernier serait ambigu sur le cumul des mandats. « Je ne sais pas du tout où l’on en est », ironisait-elle le 2octobre. Le Parti socialiste a adopté une règle pour ses élus, qui interdit de «cumuler leur mandat et leur fonction avec la responsabilité d’un exécutif local». Cette réforme, portée alors par la première secrétaire et décidée par un référendum auprès des militants, a déplu aux nombreux élus socialistes qui cumulent des fonctions. M.Hollande, qui compte nombre d’élus locaux parmi ses soutiens, avait plaidé pour une « application intelligente» du texte – en clair, un report. Mme Aubry avait dû céder et repousser l’application du non-cumul à septembre2012, après les élections sénatoriales et législatives. Députés et sénateurs socialistes se sont engagés par écrit à démissionner de leur mandat local passé ce délai. Et le parti a inscrit l’interdiction du cumul dans son projet pour 2012. Les deux candidats en lice ont approuvé cette idée. Mais la maire de Lille en a fait un argument, martelé à maintes reprises. Son adversaire, qui était resté discret sur la question, a dû clarifier sa position, le 28 septembre sur RMC, promettant: « Je ferai adopter (…) une loi prohibant le cumul des mandats, et cette loi sera d’application en 2014.» Soit au lendemain des municipales et deux ans après la règle adoptée par le PS. «Il n’y a pas de différence avec les autres candidats», a insisté Pierre Moscovici, proche de M. Hollande. Cela n’a pas empêché Martine Aubry de critiquer «la boule qu’on repousse toujours plus loin ». Et de promettre une loi dès 2012. p S. Lt [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 9 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 09:43 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL Lorsque M. Hollande a rappelé que la maire de Lille a fait localement alliance avec le MoDem, les partisans du député de la Corrèze, qui avaient devancé l’argument, se sont empressés de dénicher une vidéo d’archives d’un conseil municipal. Autre attaque en règle: La Nouvelle Grande-Bretagne, un livre de Tony Blair (Ed. de l’Aube, 1997) préfacé par l’ex-première secrétaire. « Martine Aubry préface le livre de Blair, mais est plus à gauche que Hollande. C’est une grande comique!», a lançé, mardi 11octobre, un soutien du candidat à la primaire. Une critique reprise par Romain Pigenel et « Jegoun», deux blogueurs pro-Hollande, fustigeant « la gauche dur-dur». Et lorsque, mardi, a circulé l’information selon laquelle Mme Aubry s’était rendue dans la Creuse par avion, un pro-Hollande n’a pas hésité: « La gauche dure, c’est la gauche qui ne s’emmerde pas [et prend l’avion pour] faire 266 km» ? Ambiance. p S. Lt 10 0123 politique Jeudi 13 octobre 2011 La primaire socialiste LesélecteursdeM.Montebourg veulent«dusangneuf», pasundueld’«éléphants» Lemonde.fr a recueilli 250 témoignages de partisans du député de Saône-et-Loire. Beaucoup n’attendent pas de consigne de vote A té de Saône-et-Loire semblent sur la même ligne. Parmi les quelque 250 témoignages d’électeurs d’Arnaud Montebourg du premier tour recueillis par Lemonde.fr lundi 10octobre, bon nombre – environ un tiers – expliquent attendre de voir si les propositions de leur champion seront reprises par Mme Aubry ou M. Hollande. « Je serais attentif au débat et je voterai en conséquence », prévient ainsi Alain Viudes, 53 ans, de La Seynesur-Mer (Var). Exigeants et méfiants, ces électeurs veulent des « engagements», «du fond» mais beaucoup n’attendent pas de consigne de vote de M. Montebourg. « Je ne souhaite pas entendre ce que je dois faire dimancheprochain»,résumeChris- tian Karminski, chômeur de l’Ain. Car leur vote de premier tour fut d’abord un choix de conviction, expliquent-ils. Les raisons de ce « coup de cœur » tournent autour de deux axes: la radicalitédu député de Saône-et-Loireet la rupture de génération. Les thématiques chères au président du conseil général de Saône-et-Loire sont souvent avancées pour justifier l’attente d’une inflexion à gauche du parti. M. Montebourg a la capacité de « gauchir » et de rajeunir le PS, disent certain électeurs. Pour Arnaud Dessaint, 39ans, de la Meuse, il est «le candidat de la nouvelle gauche.» «J’ai voulu que le PS sache que le centrisme, l’attentisme et les conservatismes, nous n’en voulons plus», avance Cabri 18. « Au moins, Au QG de M. Montebourg, à La Bellevilloise, à Paris, dimanche 9 octobre. CHRISTOPHE MORIN POUR « LEMONDE »/IP3 le discours est neuf ! », s’exclame Eric Hoyez., 51ans, de Nîmes. Pourtant, certains disent ne pas être dupes de la rhétorique du député,desonton«ronflant»,comme le décrit un électeur. Mais M. Montebourg est apparu à certains comme le meilleur vecteur June,TwentyFirst Crédit Photo : Digital Vision / gettyimages FNMF - Organisme régi par le Code de la mutualité - RNM 304 426 240 rnaud Montebourg a posé ses conditions. A la veille du débat du second tour de la primaire, mercredi 12 octobre, le député de Saône-et-Loire a adressé une lettre à Martine Aubry et François Hollande, dans laquelle il leur demande de reprendre ses principales propositions en préalable à un éventuel ralliement. Il évoque notamment un « contrôle politique dusystèmefinancier»,des mesures de « protectionnisme européen», le « démantèlement des paradis fiscaux» ou encore un « référendum pour (…) une VIe République ». Le troisième homme de la primaire entendainsi«éclaireravantdimanche [16octobre] l’opinion finale» de ses électeurs. Certains des partisans du dépu- “Un impôt sur notre santé ? C’est non !” Non à la dégradation de l’accès aux soins. Le gouvernement a décidé de doubler la taxe sur les contrats santé solidaires et responsables ! Les mutuelles sont des organismes à but non lucratif. Elles ne versent pas de dividendes à des actionnaires. Taxer les mutuelles, c’est créer un nouvel impôt sur la santé. C’est dangereux : de plus en plus de nos concitoyens renoncent aux soins pour des raisons financières. C’est injuste : avoir une mutuelle est aujourd’hui essentiel pour chaque foyer. Bénéficier d’une mutuelle n’est ni un privilège, ni un signe extérieur de richesse. Votre santé mérite mieux qu’une taxe, la santé doit être au cœur du débat électoral de 2012 ! Contactez votre mutuelle et rejoignez nous sur www.mutualite.fr/petition pour signer la pétition contre l’impôt sur votre santé. sur www.mutualite.fr/petition pour faire passer un message aux deux finalistes : soyez plus à gauche.Comme Johan, 20ans, qui veut leur rappeler que « le PS est un parti de gauche, un parti de solidarité, (…) protégeant les plus faibles». Antoine RP, 22 ans, veut ainsi « ramener vers le PS les centaines de milliers d’électeurs ouvriers et employés qui s’en sont éloignés parce qu’ils ne se sentaient plus représentés». Alors que le PS ne les fait plus rêver depuis longtemps, les pro-Montebourg réclament souvent du «radical». Mais aussi du « nouveau». « Il faut une femme » Parmi les témoignages recueillis, le thème de la « rénovation » tient une bonne place. Montebourg « rafraîchit le PS », s’enthousiasme ainsi Jean-François A, 35 ans, à Alfortville (Val-de-Marne).Ceux-là veulentdu renouvellement – « changer les têtes » – et le disent parfois crûment, comme Serge Braquet, de la région Centre, qui réclame « un changement de gueule tout simplement car ras-lebol de voir et entendre toujours les mêmes ». Dans la même veine, Madjid B., 35 ans, exige « du sang neuf». Quand les « éléphants» leur semblent nouer les mêmes alliances et tenir les mêmes discours raisonnables, eux aspirent à un « réel changement de génération », persuadés qu’ainsi, ils parviendront à un « renouvellement des élites politique» et « une autre façon de gouverner». « Arnaud Montebourg est l’anti-dinosaure du PS », résume Babacar Y., 25 ans, consultant en communication à Paris. QuantausecondtourentreMartine Aubry et François Hollande, il suscite peu d’enthousiasme dans les témoignages. Quelques-uns disent même qu’ils n’iront pas voter dimanche. Une majorité affirme pencher pour Mme Aubry, « plus ancrée à gauche», « capable d’unir la gauche » ou parce qu’« il faut une femme ». Les partisans d’unvotede raisonpour M.Hollande le justifient par un : « Pour battre Sarkozy ». Dans les deux cas, le choix semble sans entrain, « malgré tout ». p Sylvia Zappi «VousaimezMontebourg? VousaimerezMélenchon! » Le candidat du Front de gauche se réjouit de la «séquence politique» de la primaire au PS Brive-la-Gaillarde (Corrèze) Envoyée spéciale D eux jours après le premier tour de la primaire socialiste, mardi 11 octobre, JeanLuc Mélenchon se frotte les mains. « Je ne pensais pas que la semaine seraitaussi favorable: nos positions ont été désenclavéeset nosmots ont été portés par d’autres », se réjouit le candidat du Front de gauche, en soulignantlapercéed’ArnaudMontebourg(17,2% desvoix).« Quepouvait-il m’arriver de mieux ? jubile-t-il. Cette séquence politique est fascinante: elle a déplacé le curseur de mon côté et en a fait un enjeu de la primaire.» «Que les socialistesn’en tiennent pascompte,c’estleurproblème,souligne-t-il. Moi, je représente autre chose.» Une petite musique que le député européen, qui se situe dans les derniers sondages entre 7 % et 9%desintentionsdevoteàlaprésidentielle, est décidé à faire entendre. En commençant par Brive-laGaillarde, où il était en campagne ce mardi. Cette terre corrézienne, celle de François Hollande, patron du conseil général, M.Mélenchon « ne l’a pas choisie par hasard ». « Le Limousin, c’est l’endroit où il fallait être aujourd’hui! Et comme d’habitude, dès que je me rends quelque part,les autresviennent aussi », lance-t-il, en référence à Nicolas Sarkozy et Martine Aubry, tous deux en déplacement dans le département voisin de la Creuse. Au programme de la journée, manifestation contre l’austérité et meeting en soirée. Occuper le terrain, notamment social, pendant [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 10 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 10:32 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL que les socialistes finissent de « régler leur problème de leadership ». Et à ceux qui l’accusent de faire de la récupération, il répond: « J’ai toujours été dans les manifestations. Imaginez que je ne sois pas venu, qu’est-ce qu’on aurait dit!C’estàceux-làqu’onadesréponses à apporter. Ce qui est clair, c’est que des socialistes, dans la manifestation, il n’y en avait pas! » « Gauchistes » «Face à la droite, il y a une autre gauche que celle qu’incarne le PS », martèle-t-il.MartineAubryet François Hollande? « Même poil, même bête! Montebourg va leur enfoncer la tête dansle seau: ils ont commencé la primaire avec une course à l’austérité,ilsvontlaterminerdéguisés en gauchistes», veut croire l’ancien socialiste.Prochedu députéde Saône-et-Loire qu’il avait chaleureusement accueilli à la Fête de L’Humanité en septembre, M. Mélenchon avait même glissé sur son blog qu’il en ferait « volontiers son premier ministre». Sans y être invité, le candidat du Front de gauche s’est donc permis de répondre mardi à la lettre que M. Montebourg a envoyée aux deux finalistes de la primaire. Protectionnisme européen, mise sous tutelle des banques, VIe République : trois thèmes, sur lesquels le député de Saône-et-Loire demande des engagements, « qui sont très proches du programme du Front de gauche », souligne M. Mélenchon. Et de conclure : « Vous avez aimé Montebourg à la primaire socialiste ? Vous allez adorer Mélenchon à la présidentielle! » p RaphaëlleBesse Desmoulières 0123 politique Jeudi 13 octobre 2011 11 La primaire socialiste Nicolas Sarkozy accélère son entrée en campagne en attaquant la gauche Dans la Creuse, le président de la République est sorti de sa réserve pour cibler ses adversaires du PS, notamment M.Montebourg et Mme Aubry Aubusson (Creuse) Envoyé spécial C hangement de méthode : Nicolas Sarkozy, qui faisait mine de ne pas être candidat àlaprésidentielle,estentréostensiblement en campagne, mardi 11 octobre. En apparence, pas de changementdansce énièmedéplacement en province. La campagne étaitdelacouleurbleuedesgendarmes, et la population de Néoux, petit village creusois, avait été parquée dans le jardin ensoleillé de la mairie. Le programme de l’Elysée annonçait un « moment de convivialité» et un «cheminement à travers le village». Mais dans les faits, tout a changé. Nicolas Sarkozy a pris son temps pendant cette visite test, sous l’œil de son équipe au grand complet, et vivement attaqué la gauche, comme il l’avait fait dès le matin, au petit déjeuner de la majorité. « L’idée du général de Gaulle, c’était d’instaurer une élection présidentielle à deux tours, pas à quatre tours », avait lancé le chef de l’Etat, expliquant qu’un candidat à la présidentielle ne devait pas être « otage » d’un parti. Le président entend profiter du score d’Arnaud Montebourg pour contrerla dynamiquede la primaire socialiste. « Le chantage que M. Montebourg fait à M. Hollande et Mme Aubry offre à Nicolas Sarkozy un espace politique, qui peut lui ramenerles électeurs de centregauche. C’est une bénédiction», estime un conseiller du président. « Mensonge » A Aubusson, deuxième étape de son voyage creusois, M. Sarkozy a attaquésans le nommer l’apôtre de la « démondialisation». « Le refus du monde est un mensonge », a asséné M. Sarkozy. Ce dernier prévoit d’exposer aux Français sa vision de la planète, au moment du G20, qui rassemblera à Cannes, début novembre, les principaux dirigeants internationaux. L’UMP compte profiter de son retard de tempsdeparoleàlatélévisionpour accompagner le mouvement, notamment avec une convention consacrée à démonter le programme socialiste, dans la semaine du 17octobre. Mardi, M. Sarkozy a improvisé son discours. Il a raillé, sans la citer, Martine Aubry, en déplacement à l’autre bout du département. « Je vous ai amené du monde, c’est si agréable d’être suivi », explique le président. Pendant que la candidate socialiste défendait à Guéret les services publics, le chef de l’Etat a dénoncé le « déchaînement de démagogie » sur le sujet. Mieux vaut avoir un Internet à haut débit qu’une perception des impôts où passent trois personnes par jour. Plutôt un pôle d’excellence qui préserve la tapisserie d’Aubusson qu’un bureau de poste, a expliqué en substance le chef Nicolas Sarkozy à La Villetelle (Creuse), mardi 11 octobre. PHILIPPE WOJAZER/REUTERS de l’Etat. Martine Aubry, c’est l’adversaire souhaitée par la droite, confie un ministre. M. Sarkozy en fait donc un épouvantail et mène un procès en ringardisation du PS. « Pas d’avenir avec l’assistanat. On n’achète pas le silence de ceux qui souffrent», a dénoncé le candidat probable de l’UMP. Le président s’est aussi posé en victime, « Je ne réponds jamais aux méchancetés… Je me demande pourquoi ils parlent tant de moi. Je préférerais entendre leurs idées. » Le déplacement visait aussi à adoucir son image. Des boulangers lui ont ainsi offert trois petits pains, avec pour inscription : « Nicolas », « Carla » et « ? ». Humain : le candidat-président doit être humain. p Arnaud Leparmentier Compromis sur la taxation des hauts revenus Le gouvernement a transigé avec les députés de la majorité pour appliquer une taxe de 3 % aux ménages gagnant entre 250 000 et 500 000 euros – alors que son projet initial ne prévoyait de ne l’appliquer qu’à partir de 500 000 euros – et de 4 % au-delà. Près de 15 000 foyers supplémentaires, outre les 4 500 ménages concernés par la mesure initialement prévue, devraient l’acquitter. La taxe devrait rapporter un peu plus de 400 millions d’euros. En lâchant du lest sur cette taxe, qui sera pérennisée tant que le retour à l’équilibre des finances publiques n’aura pas été atteint, le gouvernement espère éviter la création d’une tranche d’impôt supplémentaire. Un amendement proposant une tranche à 46 % sur les revenus supérieurs à 150 000 euros a été cosigné par 86 députés de l’UMP. A Paris, les manifestants penchentpourMme Aubry Desmilitants PS diffusaient destracts desoutien àlacandidatelors dudéfilécontrel’austérité D evant le point fixe dédié à Martine Aubry, en marge de la manifestation parisienne contre le plan antidéficit du gouvernement, mardi 11 octobre, ils sont une dizaine de militants PS à distribuer des tracts en faveur de la maire de Lille. L’équipe de François Hollande n’a pas mis en place ce dispositif. Pour soigner ses contacts syndicaux, le député de Corrèze a réuni 200 syndicalistes à la mairie de SaintOuen (Seine-Saint-Denis), CFDT et UNSA pour la plupart, mais avec quelques cégétistes, il y a trois semaines. Mardi, le cœur de la manifestation parisienne penche, lui, en tout cas clairement vers Mme Aubry. Quelques tracts sont bien refusés ou jetés à terre, mais la plupart sont acceptés de bonne grâce. « François Hollande est trop mou, il faut un vrai programme de gauche », tranche Evelyne, déléguée syndicale CGT dans l’agroalimentaire.Elle, a voté pour Martine Aubry au premier tour et s’apprête à faire de même au second. « J’ai voté Hollande au premier tour, mais je vais voter Aubry dimanche. Son discours est désormais plus cohérent et elle rejoint les idées de Montebourg », soutient Alain Jourdan, responsable syndical CGT dans la police. « Aubry est plus proche des fonctionnaires », appuie Farid Hadboun, délégué CGT à la mairie de Deuil-la-Barre (Val-d’Oise), qui affirme toutefois que « quoi qu’il arrive, on votera PS ». Même discours chez Roselyne Ndiaye, enseignante syndiquée à l’UNSA: « J’ai le sentimentque MartineAubry ne ferapas la mêmechose que le gouvernement actuel. » « Certes, je voterai Hollande parce qu’il a plus de chances de gagner contreSarkozy,mais Aubry le mériterait plus», affirme même MarieClaude, déléguée CFDT chez Renault. « 5 millions de précaires » Les leaders des syndicats présents dans la manifestation refusent, eux, de se prononcer publiquement. Maryse Dumas, ancienne secrétaire nationale de la CGT, n’en sort pas moins du cortège pour interpeller Benoît Hamon, porte-parole du PS et soutien de Martine Aubry : « Les candidats n’ont parlé que des licenciements boursiers, ce n’est pas le problème principal, il faudrait aussi parler de sécurisation des parcours professionnelsalors que la France compte 5 millions de précaires », estime-t-elle. Pas de quoi tempérer l’optimisme de M. Hamon. « Les retours sont bons », se félicite-t-il, touten admettantquelesgens présents dans la rue sont issus « de la gauche militante très politisée », acquise à Aubry. Les seuls qui renvoient les militants du PS et leurs tracts sont les syndicalistes de Solidaires, en fin de cortège. « Je crois plus dans le syndicalisme que dans les partis politiques », explique Julien, de SUD Industries. p Crédit immobilier : Dynamiser votre patrimoine grâce accompagner à chaque opportunité. àvous un point de vue d’exception. 45°N - Lyon, France HSBC vous propose des prêts sur-mesure quels que soient vos projets d’investissement immobilier. Votre conseiller vous accompagne pour établir avec vous les meilleures solutions de financement (1) : • Des prêts adaptés à votre projet - résidence principale, secondaire, investissement locatif... • Des prêts complémentaires pour le financement de vos travaux • Une offre d’assurances compétitive pour sécuriser votre investissement Découvrez dès maintenant les offres exclusives proposées par HSBC pour réaliser vos projets immobiliers. Prenez rendez-vous avec un conseiller HSBC > En agence > Au 0 810 17 17 17(2) > Sur www.hsbc.fr/hsbcpremier (1) Sous réserve d’acceptation de votre dossier. (2) Coût d’un appel local depuis une ligne fixe France Telecom partout en France métropolitaine. HSBC France - Société Anonyme au capital de 337 189 100 euros - SIREN 775 670 284 RCS Paris. Siège social : 103, avenue des Champs-Elysées - 75008 Paris. Banque et Société de courtage en assurance immatriculée auprès de l’ORIAS (Organisme pour le Registre des Intermédiaires en Assurance - www.orias.fr) sous le n° 07 005 894. HSBC Assurances Vie (France) - Société Anonyme au capital de 115 000 000 euros - SIREN 338 075 062 RCS Paris. Siège social : 15, rue Vernet - 75419 Paris Cedex 08 Entreprise régie par le Code des Assurances. Jean-Baptiste Chastand [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 11 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 10:32 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL 12 0123 Universités & grandes écoles Jeudi 13 octobre 2011 Accès aux grandes écoles Ceslycéesquimonopolisentlafabriquedesélites Louis-le-Grand,Henri-IV…Plusquejamais,lesétablissementsprivilégiésdelacapitalealimententlesécolesdeprestige 4,9 7,4 5,2 9,9 8,8 75,9 5,6 15,5 4,5 7,5 69,9 7,6 Jean-Baptiste-Say — Paris 16e Janson-de-Sailly — Paris 16e 4,2 8,7 9,1 14,9 66,3 9,2 Chaptal — Paris 8e 12,1 7,4 71,5 Condorcet — Paris 9e 3,7 12,2 11,5 4,9 2 3,5 D Neuilly-sur-Seine — Pasteur 81,3 3,9 9,6 3,5 u jamais-vu. Il a suffi de deux lycées pour remplir la moitié des 400 places misesauconcours2011dePolytechnique. Le parisien Louis-le-Grand et le versaillaisSainte-Genevièvese partagent l’école la plus prisée de France. Cette « parisianisation» de la fabrique des élites s’accélère. En Vanves — Michelet 82 6,1 19,9 11,1 2003, les lycées parisiens (Versailles et Sceaux compris) y plaçaient 156 élèves. Ils étaient 185 en 2007. Cette année, ils sont 240. Un record. L’école la plus courue de France n’est pas une exception. Plus que jamais, Paris est la capitale de l’élite. L’ENS de la rue d’Ulm et HEC 20,1 61,2 Henri-IV — Paris 5e 8,8 8,2 Charlemagne — Paris 4e 8,8 9,7 7,8 73,7 Lavoisier — Paris 5e 3,5 4,1 10,5 PARIS 74,4 11 HAUTSDE-SEINE Montaigne — Paris 6e 9,1 8,3 Sceaux — Marie-Curie 15,4 9,6 Sceaux — Lakanal 2,9 6,2 4,2 7,2 68,9 4,4 10,1 8,9 73,9 14 61,7 18 8,8 Buffon — Paris 15e 68,7 5,8 9,4 8 MOYENNE BANLIEUE 4,3 4,8 61 70,6 YVELINES 1,4 3,2 10,4 Louis-le-Grand — Paris 5e 12,8 Versailles — Hoche 6,8 9,7 Fénelon — Paris 6e Proportion d’étrangers 1,9 9,2 6,6 12,9 71,1 Les familles favorisées toujours surreprésentées dans les grands lycées S DANS LES LYCÉES PUBLICS LES PLUS PRESTIGIEUX RÉPARTITION DES ÉLÈVES DE PARIS ET SA BANLIEUE, SELON LA CATÉGORIE SOCIALE DE LEURS PARENTS, en %, en 2010 Catégorie sociale a Favorisée A : professions libérales, cadres de la fonction publique a Favorisée B : professions intermédiaires a Moyenne a Défavorisée 5,4 7,4 8,6 18 13,4 MOYENNE PARIS 59,8 76,4 SOURCES : MARCO OBERTI, ACADÉMIE DE PARIS, BASE IPES, 2010 composent aussi l’essentiel de leurs promos avec les lycées Louisle-Grand, Sainte-Geneviève et Henri-IV. A l’ENA, un lycée peut se targuer d’avoir placé six étudiants dans la promotion2011 : Henri-IV. Et les quatre autres classes prépas les plus représentées sont des parisiennes des beaux quartiers. Les re b o t c o 0 2 u a 3 Élections professionnelles du 1 (ré)Agissez ! POUR L’ÉDUCATION POUR NOS MÉTIERS w w w. s n e s . e d u données collectées par Le Monde montrent que la voie menant au sommet est plus étroite que jamais et Paris un passage obligé. Le cœur resserré de l’élite. Les résultats aux concours 2011 des classes préparatoires du lycée public Louis-le-Grand et du privé Sainte-Genevièvedessinentla géographie des très grandes écoles. A ses 105 polytechniciens, le lycée « LLG », situé dans le 5e arrondissement,ajoute80admisdanslesEcoles normales supérieures (ENS), 60à Centrale et 142 aux Mines. Privilège presque indécent, parmi eux, seuls 30 iront dans les ENS, 38 à Centrale et 15 aux Mines… les autres ayant réussi dans d’autres concours ou parce qu’ils préfèrent tenter l’X à nouveau l’année suivante. En classe prépa aux écoles de management, sur 45 candidats, 20 s’offrent un ticket pour HEC, 5 pour l’Essec et 6 pour l’ESCP. A Sainte-Geneviève, plus connue sous le nom de « Ginette», les résultats sont aussi décoiffants. «Nous plaçons en moyenne 80étudiants à Polytechnique, 15 à l’ENS, entre50et60àCentraleetunevingtaine aux Mines. Notre repère, c’est que la moitié de la promo intègre l’une de ces quatre écoles. En management, entre 70 % et 90 % de nos étudiants sont reçus dans les 6 parisiennes, avec en général la moitié à HEC et l’Essec», rappelle Jean-Noël Dargnies,leproviseur.Lespolytechniciens ne se recrutent pas dans « 40 maternelles», comme l’avait affirmé Jacques Attali il y a quelques années. Mais ils passent par une poignée de lycées parisiens. L’opacité des grands lycées. Plus que les concours d’admission dans les très grandes écoles, ce sont donc d’abord les conditions d’entrée en seconde, puis dans les classes préparatoires les plus prestigieuses qui se révèlent déterminantes. Or les règles de sélection restent largement méconnues. « En France, l’opacité règne, souligne le sociologue Marco Oberti. Ce qui entraîne forcément l’usage d’une grille de lecture faussée de la part de parents éconduits.» Une opacité qui lèse les non-initiés et qui contribue à expliquer la surreprésentation des enfants d’enseignants et des familles favorisées dans les grandes écoles. « A Paris, le parent ne sait pas que l’enseignantdela commissionde recrutement a avec lui la liste des jeunes venus aux journées portes ouvertes… Il ne sait pas forcément que l’avis du chef d’établissement d’origine est un élément essentiel qui va être analysé avec la plus grande finesse », souligne Agnès Van Zanten, chercheuse au CNRS. Dans l’étude du dossier d’un élève, les notes sont pondérées en fonction du lycée d’origine. Calcul artisanal ou plus élaboré puisque «certains profs ont inventé des logiciels», rappelle Mme Van Zanten. La sociologuea observéque les prépas d’élite privées pondèrent moins que les établissements publics, car elles « demandent plus d’éléments, obtiennent les notes de la classe de seconde, une fiche de renseignementspersonnels,unephotodel’élève et une lettre de motivation. Leur recrutement est plus tourné vers la personne. Et ils veulent les meilleurs de chaque lycée ». Paris contre le reste de la France. Si, globalement, la capitale obtient des résultats très moyens à l’échelle de l’académie, compte tenu de ses catégories professionnelles favorisées, elle concentre l’excellence dans un tout petit nombre de lycées. Cette année, la capitale récolte ainsi 75 prix au concours général quand la banlieue en obtient 51 et la province 36 seulement. Les deux premières places en maths ? Louis-le-Grand. Les trois premières en philosophie ? Condorcet et Henri-IV… En 2010, la répartition géographique des lauréats était un peu plus équilibrée: Paris l’emportait déjà, certes, mais avec57 prix. Encore un an avant, la capitale n’en comptait que 45. Strasbourg, Nantes, Bordeaux, Toulouse ont aussi leurs très bonnes prépas. Chaque grosse métropole régionale a sa grande prépa qui fonctionne un peu à son échelle comme les parisiennes, avant de voir ses têtes de classe fuir vers la capitale pour « cuber » ou pour faire leur deuxième année. Car, pour multiplier ses chances d’intégrer une formation d’élite publique, « il vaut mieux être élève moyen d’un très bon établissement que très bon Comment accéder à un lycée renommé ? PONDÉRATION DES CRITÈRES POUR L’AFFECTATION DU LYCÉE, en 2010 Adresse 600 Résultats scolaires 600 Total 1 550 points Frère ou sœur dans le lycée demandé en premier vœu 50 Elève boursier 300 SOURCES : MARCO OBERTI, ACADÉMIE DE PARIS dans un établissement moyen, relève Agnès Van Zanten. Alors qu’aux Etats-Unis c’est le contraire. Hier, le très bon élève qui n’avait pas une famille très informée était repéré. Commeil yavaitmoinsdelycées,on l’intégraitdansl’établissementd’élite de sa région et il partait à Paris! » Une diversité sociale limitée. L’ouverture sociale reste très limitée. Les directeurs des grandes écoles en sont conscients, mais ils ont peur que leur niveau baisse. Quelques dispositifs ont été mis en place pour combler le saut de niveau entre un lycée lambda et une prépa d’élite. C’est le cas de la pré-prépa de Henri-IV. Une remise à niveau d’un an, offerte à des jeunes qui ne sont pas des héritiers, avant d’intégrer une prépa classique. Deux sont entrés cette année rue d’Ulm. Les effets de ces initiatives restent limités. Malgré les discours officiels sur l’« égalité des chances», la France continue de limiter la base de recrutement de ses élites en réservant les meilleures places aux catégories les plus favorisées. L’élite française ? D’abord les familles qui inscrivent leurs enfants dans les 5e et 6e arrondissements ou à Versailles. p Maryline Baumard Sciences Po, une démocratisation imparfaite Sciences Po Paris a été précurseur. L’école vient de fêter les 10 ans de ses conventions ZEP. Richard Descoings, son directeur, a inventé un moyen qui permet à des lycéens d’établissements défavorisés de déroger au concours d’entrée. De très belles histoires s’écrivent sur les bancs de la rue Saint-Guillaume. Et pourtant, d’un point de vue statistique, être passé par un grand lycée parisien reste la norme : dans la liste des 20 premiers lycées au concours d’entrée, 13 sont des « grands » parisiens. Henri-IV arrive une nouvelle fois [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 12 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 09:04 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL en tête avec 17 admis, suivi de Condorcet et Duruy, qui en placent 15 chacun. Même voulue et incitée, la démocratisation va bien moins vite sur le terrain que dans les discours. Le sociologue Marco Oberti, qui s’est penché sur les fichiers des admis 2011, note que 49 des 138 lycées publics parisiens placent au moins un lycéen. Mais six d’entre eux assurent quasiment la moitié du remplissage parisien. Or ces établissements-là sont tous situés dans le 5e, le 6e, le 7e et le 16e arrondissement. Ceux qui concentrent les classes aisées. 0123 Universités & grandes écoles Jeudi 13 octobre 2011 13 Accès aux grandes écoles L’ascenseur éducatif toujours en panne pour les classes moyennes Malgré quelques timides avancées et la multiplication de dispositifs pour «corriger» de fortes inégalités, les écoles les plus cotées restent l’apanage des catégories sociales les plus aisées Analyse L es classes moyennes sontelles, sur la question scolaire, les grandes oubliées de la République ? Les milieux aisés, eux, ont leurs écoles. Pour accéder aux établissements les plus prestigieux, il existe des chemins discrets dont les grandes familles connaissent bien les détours et les atours – ces fameux « délits d’initiés » scolaires. Depuis des générations, leurs enfants les empruntent, mettant leurs pas dans ceux de leurs parents. En dépit des conquêtes de l’école républicaine, les classes non favorisées peinent à troubler ce confortable entre-soi. Mais elles jouissent aujourd’hui de l’attention du pays, et les élites sont disposées à leur faire une (petite) place. Notamment depuis que Sciences Po Paris a lancé le mouvement, en 2001, braquant brutalement les projecteurs sur l’arrière-cour de la République. Depuis, de multiples dispositifs destinés à favoriser l’égalité des chances ont éclos et le gouvernement tâche d’accroître la part des boursiers dans les classes préparatoires aux grandes écoles. La profondeur et le rythme des changements enclenchés sont discutés, mais la prise de conscience politique est réelle. Et les classes moyennes dans tout ça ? Elles ont certes bénéficié du formidable essor éducatif que la Francea connudepuisun siècle.Du pointdevuedelascolarité,«lesprofessions intermédiaires sont plus proches des cadres que des ouvriers»,rappelleMarieDuru-Bellat. La sociologue et professeur à Sciences Po Paris cite les chiffres d’une étude réalisée par l’éducation nationale sur le parcours scolaire des 17 000 élèves entrés en 6e en 1995 et dont les plus diplômés sont en train de terminer leurs études : « 77 % des enfants des professions intermédiaires obtiennent le bac, presque autant que ceux des cadres (87 %). Ceux des ouvriers ne sont en revanche que 40 %, explique-t-elle. Or, il ne faut pas oublier que le bac est le verrou des études supérieures. Si on prend en compte toute la carrière scolaire des élèves, il est donc clair que les classes intermédiaires conservent un avantage significatif par rapport aux ouvriers.» D’une manière générale, la démocratisation scolaire n’a pas oublié les classes moyennes. Mais les écarts sont restés considérables pour les filières les plus sélectives. Enparticulierdansl’accèsauxgrandes écoles. « La probabilité d’y entrer n’est que de 1 % pour un enfant d’ouvriers, souligne Camille Peugny, professeur à l’université Paris-VIII.Pour lesprofessionsinter- médiaires,il est de6 % et, parmieux, de 13 % pour les instituteurs. Il est de 21% pour les cadres supérieurs et les autres enseignants.» En outre, les tendances actuelles sont inquiétantes pour cette « masse silencieuse, docile, laborieuse» des employés, petits cadres et autres professions intermédiaires, dont « 65% » des Français estiment faire partie, rappellent Olivier GallandetYannickLemeldansla3e édition de La Société française, qui vient de sortir. En effet, constate l’éducation nationale (toujours à partir du panel 1995), «les écarts de réussite entre élèves originaires de milieux sociaux différents ont plutôt tendance à s’aggraver». En 2003, deux chercheurs, Valérie Albouy et Thomas Wanecq, ont étudié « les inégalités sociales d’accès aux grandes écoles ». Il ressort de leurs travaux que, sur le XXe siècle, les milieux enseignants et supérieurs ont convergé. En revanche,l’écartentreclasses supérieures et intermédiaires a stagné. «Cettestabilitésemblefairedesclasses intermédiaires des “oubliées” de ladémocratisationdesgrandesécoles», concluent les chercheurs. Une sélection sociale continue RÉPARTITION DES CATÉGORIES SOCIALES AUX DIFFÉRENTES ÉTAPES DE LA SCOLARITÉ, en %* a Cadres, professions libérales a Professions intermédiaires a Agriculteurs, artisans, commerçants a Employés a Ouvriers, inactifs 16 23 33 42 51 55 21 11 18 16 24 23 22 10 9 14 38 Elèves de 6e 29 Ensemble bacheliers * Pour 18 000 élèves entrés en 6e en 1995 C’est le nombre de candidats au concours 2012 de professeur des écoles qui se sont effectivement présentés les 27 et 28septembre aux épreuves écrites dites « d’admissibilité», a annoncé le ministère de l’éducation nationale, le vendredi 7octobre. Ils étaient autant en 2011 (18136), mais deux fois plus en 2010 (37520) et 3,5 fois plus en 2004 (65 476). Malgré la campagne de recrutement du ministère en juin, la profession n’attire plus. Selon les syndicats, les causes de cette désaffection sont multiples: une rémunération faible en début de carrière (près de 1 500 euros), la réforme de la formation des enseignants, qui a élevé leur niveau de qualification de la licence (bac +3) au master (bac + 5), et les suppressions de postes. 5 000postes de professeur des écoles sont offerts en 2012. Il y a donc entre trois et quatre candidats « admissibles» pour un poste. p Erasmus Les étudiantsfrançaisde plusen plus nombreuxà partirétudieren Europe 18 10 18734 11 19 Bacheliers généraux 8 8 21 7 7 15 11 10 Bacheliers Bac. généraux Inscrits généraux mentions TB/B en classe avec mention préparatoire SOURCES : MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE, CGE Les étudiants français renouent avec Erasmus. En 2009-2010, près de 24500 d’entre eux ont étudié dans une université européenne, soit une hausse de 3,7 % sur un an, selon l’Agence Europe éducation formation France. 5 800 étudiants ont fait un stage en Europe, soit un bond de 22 % par rapport à 2008-2009. En tout, plus de 30 000 étudiants français profitent d’Erasmus, contre moins de 18000 au début des années2000. p n Sur Lemonde.fr/education : – le fil d’actualités de l’éducation, de la maternelle aux universités – les blogs des journalistes du « Monde » – la « Toile de l’éducation », newsletter hebdomadaire Contexte lourd Or ces tendances s’expriment dans un contexte lourd pour les classes moyennes. Malmenées par la crise économique et les ratés de l’ascenseur social, celles-ci sont même « à la dérive », comme l’ont montré les travaux du sociologue LouisChauvel.Lecœur dela société française se désagrège, prévient-il. Même si la notion de « déclassement» des classes moyennes, très en vogue ces dernières années, est âprement débattue parmi les chercheurs, une chose est sûre, cependant: en période de crise et de chômage, le diplôme protège – de plus en plus en réalité. Lesjeunes,notammentceuxdes classes moyennes, n’ont pas le choix: ils doivent réussir à l’école. L’enjeu de la compétition scolaire n’en est que plus écrasant pour ces dernières. Les responsables politiques en sont bien conscients. Et des initiativesont étéprises pourfaciliter la scolarisation des enfants des classes moyennes. En 2008, Valérie Pécresse, alors ministre de l’enseignement supérieur, avait abaissé les conditions de revenus afin de permettre à 50000 étudiants supplémentaires d’être exonérés des droits d’inscription. Quant à l’actuel titulaire du poste, Laurent Wauquiez, il se veut l’avocatdecettepartiedelapopulation, toujours sensible en période de campagne électorale: « L’ascenseur socialne fonctionnequesi vous vous occupez des classes moyennes, dit-il. J’en tiens compte pour tous les dispositifs que je lance.» p Benoît Floc’h A peine 12 % de boursiers dans les grands établissements Ecoles de commerce. Il existe 221 écoles de commerce ou de management, dont 121 reconnues par l’Etat. Parmi cet ensemble, 86 offrent un diplôme visé par le ministère de l’éducation nationale et 40 proposent une formation de niveau master. Se distinguent traditionnellement cinq grandes écoles dites « parisiennes » : HEC, Essec, ESCP Europe, en région Ilede-France, ainsi que l’EM Lyon et l’Edhec de Lille. Ecoles d’ingénieurs. 205 écoles offrent aujourd’hui des cursus d’ingénieurs publics et privés reconnus par l’Etat. Plusieurs groupes d’écoles se côtoient : les écoles des réseaux Centrale, Mines, Télécom, ENSI, ENSC, INSA, Polytech’, des instituts nationaux polytechniques (Grenoble, Nancy, Toulouse, Bordeaux) ou encore les uni- versités technologiques ou l’ENS Cachan. Parmi les plus prestigieuses, on compte Polytechnique, Centrale Paris, AgroParistech, Supélec ou l’ISAE-Supaéro. Ouverture sociale. Dans les écoles de commerce et d’ingénieurs qui sont les plus sélectives (HEC, Polytechnique, etc.), le taux de boursiers est de moins de 12 %, selon le Livre blanc sur l’ouverture sociale de la Conférence des grandes écoles. Selon une étude menée en 2010 par Jean-Yves Mérindol, directeur de l’ENS Cachan, la part des boursiers dans les grandes écoles d’ingénieurs est, en moyenne, de 22,9 %. L’ISAE-Supaéro accueille pour sa part 23,73 % de boursiers, Centrale Paris, 13,7 %, Polytechnique, 11 %, et Mines Paristech, 9,5 %. [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 13 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 09:04 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL 14 Société 0123 Jeudi 13 octobre 2011 Vers l’évaluation des élèves «à risque» dès 5 ans La Rue de Grenelle veut mesurer les apprentissageset le comportementdes enfants en grande section de maternelle L e dossier est explosif. Peuton, dès la maternelle, repérer les enfants « à risque » et à « haut risque» ? Passer au crible les comportementset les apprentissages des élèves dès 5 ans ? L’idée devaitêtre proposéepar leministère de l’éducationnationaleauxinspecteurs reçus par petits groupes, rue de Grenelle, à compter du mercredi 12 octobre. Objet des réunions : l’éventuelle mise en place d’une évaluation de tous les élèves de grande section de maternelle. Un livret appelé « Aide à l’évaluation des acquis en fin d’école maternelle », que Le Monde s’est procuré, détaille précisément, en vingt-deux fiches, un protocole très normé. L’évaluation est prévue en trois phases. Entre novembre et décembre, une première phase dite de « repérage » : l’enseignant passerait au crible le comportement à l’école, le langage, la motricité et la « conscience phonologique » des élèves. La deuxième phase consisterait en un « entraînement progressif (…) avec les enfants repérés à risques lors de la phase 1 ». Enfin, une étape bilan, entre mai et juin, permettrait de faire le point sur les acquis des élèves par des « séries d’épreuves collectives ou en petits groupes – d’une durée d’environ trente minutes par série ». Une partie du livret d’évaluation porte sur le « devenir élève ». Une façon politiquement correcte d’évoquer le comportement des enfants. L’enseignant devrait, entre autres, noter si l’élève « respecte les autres » et « contrôle ses émotions». « L’enfant devenu élève agitdemanièreàrespecterl’intégrité de toutes les personnes et de son environnement ; il ne les agresse pas, il a recours à la parole en cas de désaccord ou de conflit », peut-on lire dans le document. On n’est pas loin dubilan médical– et confidentiel – que les médecins faisaient passer aux enfants dans leur 6e année. Le protocole prévoit d’ailleurs d’« articuler le bilan de santé et l’évaluation des acquis». Des tests réalisés dès le CE1 font déjà polémique Chaque année depuis 2008, près de 800 000 élèves de CE1 et de CM2 sont évalués sur 100 « items » (des « problèmes », dans le jargon de l’école) – 60 en français et 40 en mathématiques. Chaque année aussi, ces évaluations font polémique, même si le ministère a tenté d’apaiser les débats en déplaçant les tests de CM2 de janvier à juin à compter de 2012. « Nous avons fait le choix de l’évaluation-bilan, car notre système éducatif n’a pas assez les moyens de se comparer, a déclaré Luc Chatel en mai. Les évaluations auront lieu après l’affectation des élèves en 6e. » Le ministère a aussi annoncé l’expérimentation d’une évaluation au collège, en fin de 5e. Sans compter les évaluations internationales – PISA, Pirls… –, où l’école française ne brille guère. On n’est pas loin du bilan médical – et confidentiel – que les médecins faisaient passer aux enfants dans leur 6e année Enfin, le vocabulaire choisi risque de faire grincer des dents, de même que le classement des enfants en trois catégories: « RAS » (pour « rien à signaler »), « risque » et « haut risque ». Le maître devrait remplir une « fiche élève » et une « fiche classe » reprenant les « scores» obtenus par les enfants aussi bien pour leur comportement que pour leur maîtrise du langage, leur motricité ou leur conscience des syllabes (phonologie). Ainsi, un enfant qui, à 5 ans, obtiendrait moins de 2 points en comportementà l’école serait classé « à haut risque ». Une approche qui n’est pas sans rappeler la proposition faite par le secrétaire d’Etat à la justice, Jean-Marie Boc- Ce nouveau protocole d’évaluation pose la question du rôle de l’école maternelle. MYR MURATET/FEDEPHOTO kel, en novembre2010, de repérer les troubles du comportement dès 3 ans. Ou encore une expertise de l’Inserm, rendue publique en septembre2005, qui pointait l’insuffisance du « dépistage du trouble des conduites» chez les enfants. Le nouveau dispositifse présente comme un outil de lutte précoce contre l’échec scolaire. Pas sûr que l’argumentconvainqueles organisations syndicales. L’évaluation en maternelle n’est pas tout à fait nouvelle, mais le dispositif actuel est facultatif: il s’agit d’une liste de fiches, proposées comme un outil que les enseignants utilisent ou non. « Cela reste un choix individuel», témoigne Laetitia Bordeau, 35 ans, professeure des écoles dans le Val-d’Oise. « Evidemment qu’en évaluant les élèves, on est aussi attentif à leur comportement, et ce dès la petite section de maternelle, l’idée étant de les préparer au mieux au CP, reconnaît-elle. Il faut aider l’enfant à devenir élève. Mais de là à le cataloguer…» Ce nouveau protocole d’évaluation pose, de fait, la question du rôle de l’école maternelle. « Les enseignantssavent très bien identifier les enfants qui ont besoin d’un accompagnement particulier », estime Christian Chevalier, secrétaire général du SE-UNSA. « Ils n’ontnul besoin d’un dispositifinadapté qui va transformer la maternelle en structure de sélection, alors qu’elle n’a pas vocation à trier les élèves », s’insurge-t-il. Même constat, inquiet, de la part de Pierre Frackowiak, inspecteur honoraire de l’éducation nationale: « Tests en CE1, en CM2, et aujourd’hui en maternelle… L’évaluation gangrène tout le système. La place que la maternelle accordait au jeu, au plaisir quotidien, me semble aujourd’hui fortement menacée par ce type de procédé. » Dans le livret à destination des enseignants, il est précisé que « les taux nationaux de réussite seront calculéssur échantillonreprésentatif et diffusés pour permettre à chaque école de se situer par rapport à une valeur nationale ». Revoilà exactement ce dont les ensei- «La place que la maternelle accordait au jeu, au plaisir, semble trèsmenacée» Pierre Frackowiak inspecteur honoraire de l’éducation nationale gnants ne veulent pas : une possible publication des résultats école par école, donc un palmarès des meilleurs établissements dès la maternelle ! « En évaluant toutes les écoles, on crée un potentiel instrument de classement que quelqu’un finira bien par exploiter », craignaitdéjàThierryCadart,secrétaire général du SGEN-CFDT, à propos des évaluations mises en place à l’école élémentaire en 2008. Xavier Darcos, le prédécesseur de Luc Chatel au ministère de l’éducation nationale, avait annoncé, dans un premier temps, que les résultats des tests de français et de mathématiques en CM2 seraient rendus publics. Avant de faire marche arrière face au tollé de la profession. Cette intention, perçue comme une volonté de mise en concurrence des établissements, a suffi à discréditer toute la politique d’évaluation. Le 14 septembre, le Haut Conseil de l’éducation rendait un rapport assassin dans lequel il remettait en cause l’ensemble du système actuel d’évaluation. Il préconisait de « confier à une agence indépendante la mise en œuvre » des évaluations des acquis des élèves, estimant « essentiel que, dans notre démocratie, les données concernant les résultats de notre système éducatif soient objectives et transparentes, donc incontestables». Un mois après cette salve, pas sûr que les inspecteurs de l’éducation nationale reçus au ministère accueillent favorablement l’hypothèse de nouvelles évaluations. p Maryline Baumard, avec Mattea Battaglia et Aurélie Collas Un million d’enseignants etbeaucoup d’énervement pour tester le vote électronique O CTION E L É S E N U IS, NDE. O O M M E U U D Q S A E CH TICL ture complète de l’actualité R A S R U E L parus une relec DES MEIL vous offre urs articles de » sée, es meille l du « Mon à tête repo sélection d le e n ic u rt Le mensue a c e n v u a elire ette cédent, léments. R ger dans c du mois pré u ses supp , vous plon o é n p p ie r a d ri h ti c ff o é o u us dans le q i vous avait un mot, vo stré. enquête qu e lire… En d rtement illu ré fo ju t e z t e n retrouver l’ ti a é g s lé u é o v e s n u gazi e vo ans un ma analyse qu Monde » d « u d r u suel le il le me r/abolemen monde.f R : www.le E N N O B A S POUR VOU n ne force pas la cadence de cette grosse machine qu’est l’éducation nationale sans prendre quelques précautions… ni quelques coups. A l’approche des élections professionnelles, qui se dérouleront de jeudi13 à lundi 20 octobre, Josette Théophile, la directrice générale des ressources humaines du ministère, a vou lu mettre un peu d’huile dans les rouages en instaurant le vote électronique. Tout avait bien commencé. Ministère et syndicats étaient d’accord, il y a près d’un an, pour considérer que les urnes et les bulletins papier n’étaient pas assez fiables, pas assez «écolos », trop compliqués pour une élection qui compte plus d’un million d’électeurs et quelque 650 scrutins – chaque électeur votant à deux, voire à quatre, scrutins différents. Mais ce petit coup de rajeunissement vire au casse-tête. Les électeurs doivent recevoir une « notice de vote» qui donne un «identifiant», grâce auquel il est possible de récupérer un «mot de passe» pour accéder à un « espace électeur»… Les syndicats reprochent à l’Elysée d’avoir avancé ces élections de décembre à octobre pour les éloigner de la présidentielle. Résultat: « On a dû tout préparer dans l’urgence», déplore Christian Chevalier, du SE-UNSA. Il fallait donc s’attendre à quelques pannes… « 20 % des électeurs n’ont pas reçu de notice de vote», rapporte Daniel Robin, du SNES-FSU. Les syndicats, qui jouent leur représentativité, craignent une chute de la participation, qui avoisinait les 60% lors des derniers scrutins. A ces craintes, Mme Théophile répond qu’il y a eu une « période d’ajustement» à l’ouverture du portail de vote, mais que « tout cela est rentré dans l’ordre». Charte électronique Mais la situation est devenue explosive depuis que Mme Théophile a interdit, en septembre, l’utilisation des messageries professionnelles des personnels, sans leur accord, à des fins de communication syndicale, car, selon elle, cela « ne correspond pas aux exigences de la CNIL [Commission nationale de l’informatique et des libertés]». Aussitôt, le SGEN-CDFT [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 14 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 10:27 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL est monté au créneau. « Une messagerie professionnelle n’est pas un sanctuaire inviolable! C’est une entrave à la liberté d’expression syndicale! », s’insurge Thierry Cadart, son secrétaire général. « On est dans un vide réglementaire. Cela crée un climat de suspicion, les uns dénonçant les autres auprès de la CNIL», résume M.Chevalier. Que dit la CNIL? « Il y a des règles à respecter. Il faut que les personnes susceptibles de recevoir des messages syndicaux en soient informées et puissent s’opposer à leur réception, explique Florence Fourest, directrice à la CNIL. Et un accord doit être conclu entre l’employeur et les syndicats sur l’utilisation des messageries professionnelles.» Or, voilà quatre ans que la Rue de Grenelle et les syndicats ne parviennent pas à s’accorder sur une charte électronique de bonnes pratiques. Au sommet de l’administration, on pariait que si le vote électronique «passait» dans l’éducation nationale, il serait adopté dans les autres fonctions publiques. Affaire à suivre… p Au. C. 0123 Société Jeudi 13 octobre 2011 15 La Préfecture de police de Paris épinglée pour sa gestion comptable La chambre régionale des comptes évoque les multiples irrégularités commises par cette institution, qui reste une exception en France L e texte est sévère, cinglant même. Il a surpris la Préfecture de police de Paris au cœur del’été,débutaoût.«Manquedefiabilité» des comptes, absence « d’information» sur le nombre exact de postes créés, « recours irréguliers» à des « contractuels » ou à des « emplois de cabinet », primes aux agents trop élevées et versées «illégalement» : selon le rapport d’observations provisoires de la chambre régionale des comptes d’Ile-deFrance, que Le Monde s’est procuré, il règne un certain désordre comptable sur l’île de la Cité. La Préfecture, qui a obtenu un petit délai de la chambre,devraitenvoyersaréponse dans les prochains jours. La mairie de Paris alloue un budget spécial à la Préfecture mais sans exercer de réel contrôle sur son affectation Car Paris est une exception municipale. Contrairement à tous lesédilesde France,le mairen’ydispose d’aucun pouvoir de police. En plus des fonctions d’autorité de l’Etat, le préfet de police, Michel Gaudin,estainsiuneautoritémunicipale chargée de faire respecter les règles que fixe Bertrand Delanoë, en matière de stationnement, de luttecontrelesincivilités,oudeservices d’incendie et de secours. En contrepartie, le conseil de Paris vote, chaque année, un « budget spécial » qui finance la partie « municipale » des activités de la Préfecture.En 2009, ce budget s’est élevé à 724 millions d’euros. Dont 272 millions d’euros à la charge de la capitale – le reste est financé par l’Etat et par les collectivités de la petite couronne. Ce budget, que la chambre régionale des comptes a décortiqué, couvre notamment les salaires des pompiers de Paris et desex-« pervenches», les agents de surveillance de Paris (ASP). Il est géré par le préfet. Ce mélange des genres a des conséquencessur le plan financier. Le rapport juge le budget spécial «fragile», car il ne fait pas apparaîtreclairement,lorsduvote,larépartitiondescrédits.Ainsi,laparticipationparisienne,aulieud’êtreventi- lée par poste budgétaire, est considérée comme « non affectée », ce quidonneaupréfetun pouvoirdiscrétionnaire sur son utilisation. La chambre fustige ainsi « l’absence de débats d’orientation budgétaire»–en clair,l’absencede démocratiesurce quiconstituele deuxième poste de dépense de la Mairie de Paris après son propre budget. La Préfecture dispose ainsi de moyens financiers croissants de la part de la capitale, sans que celle-ci n’exerce de véritable contrôle sur leur affectation. Cette absence de « clarté » dans la présentation des comptes conduit Paris, et les autres communes contributrices, à supporter des charges qui incombent à l’Etat. Elles financent le millier d’agents de la direction de police générale, chargée de la délivrance des titres administratifs. Elles contribuent à faire tourner le laboratoire central de la Préfecture ou à rétribuer la congrégation religieuse qui s’occupe des femmes au dépôt du Palais de justice. Selon le rapport, la Préfecture crée également des « emplois permanents», pour un coût de 8,4 millions d’euros, « dont la création n’a pas été autorisée» par le conseil de Paris:médecinsdel’infirmeriepsychiatrique, mais surtout 377 « agents techniques d’entretien» – en clair, la Préfecture serait nettoyée aux frais de la Mairie. Le préfet s’adjoint aussi cinq «emplois de cabinet » que la Ville finance. Or, note le rapport, ces emplois sont strictement réservés aux adjoints au maire de Paris. Des agents de surveillance de la Préfecture de police dans une rue de la capitale. LUDOVIC/REA La préfecture conteste pourtant formellement toute irrégularité ou illégalité. Elle dément ainsi que le contribuable parisien soit «lésé».«Le budgetspécialest financé à 25 % par l’Etat. Il couvre des dépenses qui sont prises en charge, ailleurs, à 100 % par les municipalités, comme les services d’incendie et de secours. » Petit plus, c’est le ministère de la défense qui paye pourlesretraitesdessapeurs-pompiers : 172 millions d’euros par an économisés par la Mairie. Et la Préfecture assure que la Ville est « très présente » dans la gestion au jour le jour de ces fonds. Et puis le partage Etat-communen’est pas toujourssisimple.Ainsi du laboratoire central, ou de la délivrance des titres d’identité. Pour la Préfecture, il ne s’agit pas d’« une compétence d’Etat » : « Ailleurs, on va en mairie, puis la préfecture traite le dossier. A Paris, c’est plus simple, nous assurons dans chaque arrondissement les deux missions.» Une spécificité parisienne, un pouvoir unique en France 17 février 1800 Création du préfet de police à Paris, qui est privée de maire. Un arrêté du 1er juillet définit ses compétences : « délégué du pouvoir politique », «magistrat », «administrateur » et « dépositaire de l’autorité municipale ». 1964 Création des départements de Paris et de la petite couronne. Le préfet garde tous ses pouvoirs dans la capitale. 1966 Les personnels de la sûreté nationale et de la préfecture de police fusionnent et donnent naissance à la police nationale. Les policiers parisiens restent « mis à la disposition » de la préfecture. 1971 Le préfet perd ses attributions de police dans la petite couronne. Reste la défense contre l’incendie. 1975 Paris revient dans le droit commun (avec un maire élu en 1977). Le préfet garde néanmoins ses pouvoirs municipaux. En 1982, 1986 et 2002, le maire obtient un élargissement de ses attributions : salubrité, marchés, bruit… 2009 Création de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne : le préfet retrouve ses pouvoirs de police dans la petite couronne. Les services de la Préfecture, qui ont accueilli le rapporteur de la chambre pendant dix-huit mois, ont été étonnés par la virulence du rapport. La préfecture reconnaît certes une situation « totalement dérogatoire » : « Mais c’est la loi. Toutcelareposesurdes dispositions législatives spécifiques. Et cela avait d’ailleursdéjàété noté dansdes rapports de la Cour des comptes.» Et, souligne-t-on à la Préfecture, « autant il a pu y avoir dans le passé un débat sur le partage des rôles entre la Préfecture et la Ville au Conseil de Paris, autant, depuis quelquesannées, on n’en entendait plus parler ». Il est vrai que M. Delanoë a toujours veillé à ses bons rapports avec le préfet, qui siège à son côté, comme le veut la tradition, lors des séances du Conseil de Paris. Ledébat,vieuxcommelaPréfecture (deux siècles), n’est pas pour autantéteint.Dans sonlivre,11 propositions chocs pour rétablir la sécurité (Fayard), paru en août, Jean-Jacques Urvoas, secrétaire national chargé de la sécurité au PS, défend la suppressionde la Préfecture de police de Paris, la qualifiant d’« hérésie juridique». Alain Bauer, chargé de la rédaction d’un Livre blanc sur la sécurité qui doit être prochainement remis au ministre de l’intérieur, a, de son côté, toujours souhaité que le patron de la police en Ile-deFrance soit le préfet de région. La mesure aurait pour effet de vider la Préfecture d’une grande partie de sa substance, et retirerait encore un peu de légitimité aux pouvoirs municipaux du préfet. Mais M. Bauer devra composer avec un corédacteur de poids : Michel Gaudin, l’actuel préfet de police. p Laurent Borredon et Béatrice Jérôme Les «pervenches» accusées de dresser trop peu de PV NE LES APPELEZ plus les « aubergines» ou les «pervenches»! Elles portent depuis longtemps un uniforme bleu marine à liseré grenat. Ce sont les agents de surveillance de Paris (ASP). Leur mission consiste à verbaliser les infractions au stationnement dans la capitale. Mais, ballottés entre la Ville de Paris qui les paie et la Préfecture de police qui les emploie, ces quelque 1900fonctionnaires, sorte de simili-police municipale, ont du mal à remplir au mieux leur mission. «Les résultats ne sont pas au rendez-vous des attentes», constate la chambre régionale des comptes (CRC) d’Ile-de-France dans un rapport d’observation provisoire du mois d’août. Alors que la mairie de Paris souhaite que l’activité de ces agents soit centrée sur le contrôle du stationnement, les résultats sont en baisse: entre2007 et 2009, le volume des PV pour le stationnement a baissé en moyenne de près de 4% (– 10% pour le stationnement payant, +4,5% pour les stationnements gênants); le nombre de demandes d’enlèvement de voiture à la fourrière a diminué de 12%. Trop d’absentéisme Le rapport de la CRC, qui juge la rémunération des ASP trop élevée en regard de leur faible niveau de qualification, pointe un absentéisme important et une baisse de leur présence sur la voie publique. Seuls 85 % des effectifs sont présents dans les rues avec une répartition par arrondissements « sans rationalité connue des cadres de terrain », indique la CRC. Il arrive que les ASP qui sont rattachés aux commissariats « soient mis au service de l’officier du ministère public », ajoute le rapport, autrement dit qu’ils viennent renforcer les forces de police, sans être des agents de l’Etat. Interrogée par Le Monde, la mairie de Paris dresse un constat presque aussi sévère: « Il n’est pas normal que Paris ait le taux de respect du stationnement payant le plus faible de France puisqu’il est égal à 10%, déclare Myriam El Khomri, adjointe chargée de la prévention et de la sécurité. Une plus grande présence des ASP sur le terrain dissuaderait les automobilistes de ne pas payer aux horodateurs.» La préfecture réfute l’argument et fait valoir qu’« en aucun cas, les ASP ne sont affectés à des missions qui relèvent par ailleurs des forces de police de l’Etat ». Malgré ces critiques, l’équipe de Bertrand Delanoë n’entend pas récupérer la tutelle des ASP. « Le partenariat avec la préfecture est perfectible. Il faut que nous ayons avec elle un contrat opérationnel sur leurs missions», prévient Mme El Khomri. A l’UMP, en revanche, « l’idée n’est pas taboue». « On peut se demander si ces personnels ne devraient pas être placés sous l’autorité municipale», commente Philippe Goujon, le très filloniste maire du 15e arrondissement. p B. J. Le ministèrede l’intérieurveut en finiravecCopwatch Claude Guéant a demandé le blocage d’un site qui publie des photos de policiers en service L e tribunal de grande instance deParisdevaitexaminer,mercredi 12 octobre, un référé d’heure en heure déposé par le ministre de l’intérieur, Claude Guéant, et visant à bloquer le site Internet Copwatch Nord - Ile-deFrance. Mis en ligne il y a trois semaines, Copwatch publie des photos et des vidéos de policiers et de gendarmes,dans le but,selon les créateurs du site, de dénoncer les brutalités policières. Leur slogan : « Surveillons ceux qui nous répriment. » Le référé du ministère s’adresse aux fournisseurs d’accès français, puisque le site lui-même est hébergé aux Etats-Unis. Les créateurs du site se réfèrent essentiellement au copwatching (« surveillance de flics ») à l’américaine, recommandant, dans le texte de présentation, de « patrouiller à plusieurs par groupes affinitaires dans un quartier – jamais seul, vous vous feriez immédiatementembarquer pour “outrages”. Etre visible et engroupe,biensûrlesflicsn’aiment pas ça, c’est sûr, mais aucune loi ne vous empêche de vous balader en groupe avec des caméras vidéo ». Le site, qui contient surtout des photos prises lors de manifestations et d’interventions ainsi que des extraits de reportages télé et des pages Facebook, reste assez ciblé : la police aux frontières à Coquelles (Pas-de-Calais); les policierslillois,àl’occasiond’unemanifestation le 8 octobre ; et les policiersen civil et en uniforme qui luttent contre les ventes à la sauvette (le « marché libre », selon le site) dans le Nord-Est parisien. Aucunenouvelleimagenemontre les « bavures » dénoncées par les auteurs – si ce n’est un doigt d’honneur au photographe lors d’un rassemblement… Un point faible souligné par le porte-parole du ministère de l’intérieur, PierreHenry Brandet : « Ils n’apportent aucune preuve. C’est uniquement un robinet de haine.» « Propos diffamatoires » Lapublicationdephotosde policiers, en soi, ne constitue pas un délit. Le référé du ministre met donc en avant les « propos injurieux et diffamatoires» et la mise en « péril » de la « sécurité des agentsde police». L’un d’euxa ainsi reçu dans sa boîte aux lettres une cartouche de chasse. Pour le ministère, l’incident, qui peut être un «hasard»,illustreles«dérivespossibles» que peutentraînerun site qui révèle l’identité de fonctionnaires de police. M. Guéant veut montrer sa détermination dans un dossier oùles syndicatssontenpointe.Dès le 29 septembre, le syndicat Alliance, deuxième chez les gardiens de lapaix,aappeléles policiersconcernés à porter plainte avant de le faire lui-même, le 7 octobre. Qui sont les militants qui pilotent le site ? Deux plaintes déposées le 4 octobre auprès du procureurdelaRépubliquepourdiffamation publique devraient permettre d’ouvrirune enquête pour en identifier les auteurs. L’un d’eux a affirmé au Parisien que Copwatch est « une réponse aux abus perpétrés par les forces de l’ordre au quotidien », ajoutant : « Nous avons constaté qu’il est presque impossiblequ’unpolicierenvienneàrépondre de ses actes devant la justice.» p L. B. [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 15 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 10:23 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL Cousu Goodyear, Blake et Bolognais 1 Paire 129 e 2 Paires 209 e Paris 4° M° Bastille 35 boulevard Henri IV Paris 7° M° Sèvres-Babylone 39 boulevard Raspail Paris 8° M° George V 76-78 av. des Champs Elysées (Gal. des Arcades) Embauchoirs en Cèdre Rouge 1 Paire 29 e 4 Paires 59 e Paris 8° M° Madeleine 4 rue Chauveau Lagarde Chemises Double Fil 1 Chemise 4 Chemises Lyon 2° M° Bellecour 4 rue Childebert 50 e 99 e Paris 17° M° Porte Maillot Palais des Congrès Lyon 1° M° Hôtel de Ville 20 rue Lanterne Marseille 6° M° Estrangin Préf. 32 rue Montgrand Annecy 7 rue Sommeiller Vente sur Internet : bexley.com N°1 de la Chaussure de Luxe Online "%%$!'&'(# ytl v wnf x ~ {z }y | v uusiqlustroifq ,"+. !'. $'/)/'(%. (*-&. #'+(% {pq s pqp lt j p |ts p |lpp t i yy i y ~t p optp j yy j y sttsnp ptsp t p }q p r stsp &" #25,!5- #+ !35+/ 65 1#/0- * $4.5)%4.5)(4.5)&'4.5)&$4.5)&%4.5 ,,,#+!)$)"('(&&%#*%& PARIS 14E ACHATS ACHETEURS Allemands, Anglais, Hollandais, Français..rech entre PARTICULIERS Propriétés, Maisons, Appts, Terrains.. LE PARTENAIRE EUROPEEN Appel gratuit : 0.800.14.11.60 (LMO) ASSAS LUXEMBOURG *3P. 58M2 3° ASC.* sur Jolie cour. Volumes. PL. ST ANDRE DES ARTS *4P. 112M2 2° ETAGE* Grd séj. + 2 chbres. Volumes. Parfait état. Caractère. *VAVIN 108M2* Vue dégagée plein soleil. Asc. Beaux volumes. Trvx. VANEAU 6EME : 13 R. Vavin - 01.44.41.41.41 Agence au cœur de Paris recherche des biens de qualité pour sa clientèle sélectionnée 40 rue Saint-Honoré 75001 Tel : 01.40.13.08.07 [email protected] *STANISLAS Bel imm.* 33,68m2/jard. 3° asc. terrasse *RECAMIER Bel imm.* Ravissant 2P. 56,65m2 2°asc. plein soleil, très bon état. LITTRÉ 01.45.44.44.45 VENTES INVESTIR ou VENDEZ en LIMOUSIN. Votre nouveau service immobilier : www.acfimmo.wordpress.com MONTPARNASSE/VAUGIRARD *3P. 69M2 6° ASC.* Séjour + 2 chbres plein soleil. Parfait état, stand., balc. VANEAU : 01.53.10.15.15 APPARTEMENTS LUXEMBOURG 141M2 DUPLEX - 6° ASC. DERNIER ETAGE 5 chbres. Parfait état. Charme. Imm. Pierre. Stand. *PL. PANTHEON (Près)* Dans très bel imm. Pierre 4/5P. 121m2, 4° asc. Soleil Bon plan - Grand charme MONTPARNASSE/VAUGIRARD 3P. 69M2 6° ASC. Séjour + 2 chbres plein soleil. Parfait état, stand., balc. IDEAL INVESTISSEUR *PL. PANTHEON (Près)* Studio 23m2, poutres, Sud *RUE DE BIEVRE* 24,70m2 sur Cour-Jardin Tel : 01.45.44.44.45 VANEAU ODEON 8 rue Odéon - 01.53.10.15.15 QUARTIER DES ARTISTES MONTSOURIS 3/4P. duplex 3° et dernier étage, 62m2 (80m2 au sol). Charme. 655.000€. Tel : 06.60.97.26.01 - 4P. 140m2 3 chbres dont 1 master 2 bains, dressing cuisine BOFFI équipée balcons, caves, parkings, gardien - 3P. 120m2 2 chbres 2 bains dressing, cuisine BOFFI équipée, balcons, caves, parkings, gardien - 2P. 60m2 calme 1 chbre 1 bains, dressing, cuisine BOFFI équipée, caves parkings, gardien PARIS 15E MOTTE-PICQUET Récent 5° ét. 78m2 dble séj. 2 chbres balcon. 840.000€ Prix nous consulter LIVRAISON : 1er trimestre 2014 LOURMEL 90M2 Ancien, 6° étage, duplex 3 chbres, calme. 800.000€ ESPACE DE VENTE : 32 Av. la Motte Piquet *R. PASCAL 43M * 2° ascenseur. Calme. Immeuble. ancien. Prix : 370.000€ VANEAU 6EME : 01.44.41.41.41 RUE GUYNEMER Beau 6P. 190m² + Balcon + Studio service. Parking. Superbe état. BVD ST GERMAIN Ds imm. XVIIIème, Duplex 180m² Sud, 4 chbres. Très élégant. ECOLE MEDECINE Rare atelier d’artiste 85m² Terrasse 8m². Dernier asc. 1.480.000€ GDS AUGUSTINS ds imm. XVIIIème. Rare 2P. 65m² plafonds 4m. 1.160.000€ Tel : 01.45.55.79.10 PORT ROYAL 89M2 Séjour + 3 chbres 3° asc. Vue dégagée plein Soleil. Imm. Pierre stand. Verdure. VANEAU : 01.53.10.15.15 AGENCE LUXEMBOURG TEL : 01.56.81.40.50 VAL DE GRÂCE JARDIN DU LUXEMBOURG Dans une copropriété de standing, loft au 5° et dernier étage sans asc. Belle HsP, poutres apparentes. Mezzanine avec possibilité de faire une chambre indépendante. Très lumineux. Cave. Prix : 495.000€ PARIS 6E SAINT-GERMAIN 200m2, ét. élevé, 4 chbres, soleil, vue dégagée, service. FRANCE CONSEIL Exclusivité : 06.07.23.88.79 PARIS 7E *5P. 123M2 + 65M2 DE TERRASSE* Beau Duplex, dernier asc. Plein soleil. Calme + Park. VOUILLE 5P. Récent balc. séj. 3 chbres Et. élevé. 1.020.000€ + 2 park. FELIX FAURE Duplex ét. élevé balc. séj. 2 chbres + serv. 860.000€ SUR SQUARE LOWENDAL *2P. 63M2 2° ASC.* Ss vis à vis. Vue verdure. Pierre/T. 648.000€ + Park. CONVENTION 3P. Récent dble séj. 2 chbres Calme, clair. 760.000€ Tel : 01.45.55.46.63 VAUGIRARD 2P. Ancien rénové séj. chbre Lumineux. 452.000€ PARIS 8E 01.44.38.01.01 125, rue de Cambronne www.breteuilimmo.com MADELEINE Imm. ancien 111m2 rénové 2/3 chbres, beaux volumes parquet, moulures. 1.375.000€ "24E BQ A24"Q G/H ,Q&$ 7>824Q$ 7>*" VOUILLE 190M2 Maison anc. dble séjour. 4 chbres calme. 1.820.000€ BEAUJON Pierre/T. 191m2 Familial 3° ét. ensoleillé, à rénover 4 chbres. 2.100.000€ G. BRASSENS 6P. Maison rénovée terrasse séj. 4 chbres. 1.700.000€ ST PHILIPPE DU ROULE Pierre/T. dernier étage. Duplex familial rénové 206m2, 4 chbres. 2.250.000€ DUPLEIX 6P. Maison moderne terrasse dble séj. 4 chbres. 1.190.000€ 01.45.55.11.11 162, rue de Grenelle www.breteuilmaisons.com FEAU ST HONORE 01.53.53.07.07 "5.003%$&.') "' !%N;N?@ +)?@@!< %$"&!#& COMMERCE 43M2 Ancien 3° ét. 2P. 390.000€ 01.58.01.18.18 91, rue du Théâtre www.breteuilimmo.com CHAMP DE MARS *BEAU 6P. 4° ASC.* Excellent plan. 4 chbres Pierre/T. Plein soleil. JEAN MERMOZ Bel anc. 140m2, 2 chbres. Très bon état. 1.490.000€ RUE DE VARENNE Superbe 6P. 190m2, 2° asc. Parfait état. 3.500.000€ ST FR. XAVIER Dans bel imm., 7P. 238m2 4° asc. Vue superbe. Beaux volumes. 3.850.000€ RUE OUDINOT 3P. 70m2 s/Jardin. Sud. 840.000€ Tel : 01.45.55.79.00 ST CHARLES 77M2 Récent, 2° ét. séj. 2 chbres vue dégagée. 714.000€ «MUETTE 58M » Séj. + chbre. Bon état. Charme. Soleil. 625.000€ «PLACE ETATS-UNIS» Ancien 65m2 4° ét. Soleil. 755.000€ «TERRASSE 20M2» 3P. Auteuil, 7° ét. Soleil. Vue. 1.150.000€. Box en sus. «JASMIN 215M2» Duplex 5/6° ét. Réceptions. Terrasse 84m2. Soleil. 4 chbres, trvx. 3.490.000€ «VICTOR HUGO 251M2» TERRASSE 140M2 Dernier ét. Vue. 7P. calme. Soleil. Box. 3.680.000€ «VICTOR HUGO 360M2» Bel ancien 3° ét. 5 chbres. Bon état. 4.400.000€ «VILLA MONTMORENCY» Hôtel Part. familial 407m2 + Jardin 300m2. 5.600.000€ «FEAU AUTEUIL» 01.45.24.08.72 2 FELIX FAURE 38M2 Ancien 5° ét. 2P. 365.000€ *UNIVERSITE 6P.* Imm. Pierre/T. expos. Sud Réception + 4 chbres 1 Service. 1.650.000€ 2 635.000€ PL. WAGRAM 3P. 57m2, 3° Immeuble Empire. Plan étoile, CHARME, calme. Bon état général. Visite virtuelle sur belimmo.com : 15268 PARIS 17E ST JACQUES/DENFERT *3P. 74M2 3° ASC.* 2 chbres dont une s/jardin. Soleil. Balc. Park. 785.000€ VANEAU : 01.53.10.15.15 DERNIERES OPPORTUNITES 56 RUE CLER IMMEUBLE NEUF ELEGANTS APPTS Tel : 01.45.50.30.30 www.imagineme-paris7.com PARIS 5E PARIS 16E !"# B# L?:=@+B "!#$ +9#' BI!%N;N?@ +)?@@!< %$"&!#& «PASSY» LOFT/DUPLEX 1 chbre.Calme. Soleil. Hauteur/plafond. 680.000€ «TROCADERO» Imm. récent. Vue dégagée. 8° étage 100m2 2 chbres. Balcon. 1.490.000€ «ETATS UNIS» Bel ancien, 4° ét. 4P. 110m2 Clair sur Cour. Parfait état. 1.510.000€ «16EME SUD» Imm. récent. Etage élevé. 120m2 + Balcon, 3 chbres. Soleil. Park. 1.060.000€ «RANELAGH - 130M2» Imm. Pierre/T. stand. 5° Balcon. Salon, s.à manger 3 chbres + Service «JARDINS RANELAGH» Dernier ét. 240m2. Vue panoramique. Bel ancien. Triple réception. 4 chbres «FEAU PASSY» 01.53.92.00.00 MUETTE PASSY Duplex 327m2. Dernier ét. Superbe imm. Parfait état. 3 parks et services possib. - 3.900.000€ AVENUE RAPHAEL 6P. 210m2 + Terrasse 27m2 3 réceptions s/Jardin. Parking. 3.430.000€ RUE DE LA POMPE 5P. 120m2+ Jardin 100m2 Park. possible. 1.660.000€ AV. PDT WILSON 4/5P. 153m2 4° ascenseur VUE TOUR EIFFEL Soleil. 2.100.000€ Tel : 01.45.55.79.00 2.580.000€ 8ÈME HOCHE/ ST HONORÉ 6P. 207m2, 4° Haussmann Adresse prisée, bonne distribution, refait neuf. Poss. Sudio indépendant. Visite virtuelle sur belimmo.com : 15365 1.890.000€ PL. WAGRAM 8P. 232m2. Rdc surélevé. Haussmann. Standing, bonne distribution. FORT POTENTIEL. Actuel. en Bur. Bon état général. Visite virtuelle sur belimmo.com: 15214 1.698.000€ PL. WAGRAM 6P. 162m2, 2° Empire Ht Standing. Vue dégagée/verdure, balcon en courcive 12m2, belle Ht/Plf. Bon état général. Chbre de Serv 5m2. 151m2 Crz. Visite virtuelle sur belimmo.com : 15314 1.579.000€ GARE DU STADE LOFT 800m2 300m2 SH : 5m ht/pl Terrasse 60m2 Design contemporain.Beaux volumes. Parfait état. Jardin arboré, Serre, Hangar. FORT POTENTIEL. 500m2 d’entre-sol en commercial avec 4m ht/pl. Visite virtuelle sur belimmo.com: 15248 1.249.000€ GARCHES CENTRE 6P. 150m2, Maison de ville en R+2 Jardin 370m2. Terrasse CHARME. Bon état général Poss. park. Prox Parc de St-Cloud. 15min de la Défense Visite virtuelle sur belimmo.com : 15164 1.119.000€ PL. WAGRAM 4P. 106m2, Rez de Jardin. Récent standing. Actuel. en Bureau. Terrasse 37m2/SQ arboré, calme. Parfait état. Poss. Loc. Park ds Imm. Visite virtuelle sur belimmo.com : 15164 1.039.000€ PL. WAGRAM 4P. 97m2, 3°,Empire. Vue dégagée/verdure. Plan compact. CHARME, plafonds caissons. Bon état général. Poss. 2° SdE. Poss. park. en loc. Visite virtuelle sur belimmo.com 15372 849.000€ Pl. WAGRAM 4P. 101m2 3° dans Hôtel Part. Pierre de T. Vue dégagée/Verdure, CHARME. Bon état général. Poss. park Visite virtuelle sur belimmo.com 15289 5'++3(-0 4#"5.003230( .//*3 *1)3*&13 ! '0 ,*32-3* "5.003230( 499.000€ PLAINE MONCEAU 3P. 52m2, 5° Pierre de T. Vue/toits de Paris, bon plan, FORT POTENTIEL. Bon état général. Visite virtuelle sur belimmo.com : 15331 299.000€ BORDEAUX INVESTISSEMENT loi Scellier BBC 4P. 89m2, 2° Pierre de T. Quartier commerçant, terrasses 21m2, standing, sécurisé. Fort Potentiel. Parking Livraison 1er trimestre 2013. Visite virtuelle sur belimmo.com : 15335 235.000€ BORDEAUX INVESTISSEMENT loi Scellier BBC 3P. 59m2, 3° Pierre de T. Quartier commerçant, terrasse 30m2, standing, sécurisé. Fort Potentiel. Parking. Livraison 1er trimestre 2013. Visite virtuelle sur belimmo.com : 15339 174.000€ BORDEAUX INVESTISSEMENT loi Scellier BBC 2P. 46m2, 2° Pierre de T. Quartier commerçant, terrasse 5m2. Standing, sécurisé. Fort Potentiel. Parking Livraison 1er trimestre 2013. Visite virtuelle sur belimmo.com : 15340 MAISONS VAL-DE-MARNE VARENNE ST HILAIRE Bords Marne maison 300m² habitables s/terrain 756m². Belles prestations, piscine. 1.880.000€. Tel : 06.62.53.32.80 GENÈVE SUISSE QUALITY LIVING BIENS D’EXCEPTIONS à vendre dans le Quartier de la Vieille-Ville, Carouge et environs www.qualityliving.ch Tel : +4179- 529-7777 LOCATIONS Recherche appartements meublés au centre de Paris pour locations saisonnières. Agence Roots travel, spécialisée en locations saisonnières. Tel : 01.42.74.22.33 [email protected] Recherchons pour Clientèle INTERNATIONALE, Appartements Meublés/Vides à LOUER/VENDRE à Paris. EXPATRIATES: We have the Housing for you in Paris. Le Spécialiste de la GESTION MEUBLÉE LONGUE DURÉE ! GetaHomeinFrance.Co.Uk Tel : 01.45.71.72.73 Agence au cœur de Paris recherche des biens de qualité pour sa clientèle sélectionnée 40 rue Saint-Honoré 75001 Tel : 01.40.13.08. 07 [email protected] Jeune doctorante en Droit recherche location su Paris rive gauche (13, 14 et 15ème arr.) 2P. non meublé. Tel : 06.16.91.78.34 MAISONS OFFRE VIDE PROVINCE PARIS 13E EXCEPT. 20’ LA ROCHELLE PAV. F4 110M2 de pl. pied, séj. 40m2, chem., cuis. US, bur., 3 chbres avec plac., 2 terrasses, 3 garages. Parc arboré 1286m2. Prox. comm. et fôret. 159.000€ Tel : 06.27.52.03.70 VIAGERS VIAGER PREVOYANCE Spécialiste viager occupé ou libre Paris et toutes régions. Estimation gratuite 189 rue la Pompe Paris 16 viager-prevoyance.com Tel : 01.45.05.56.56 ETRANGER Proche COME superbe villa XXème plongée dans grand parc. Terrain pr developpement de resort dans le Piedmont. Tel : +39.333.28.25.703. BOULEVARD DE L’HÔPITAL MÉTRO SAINT-MARCEL, face à La Salpêtrière : studio 21 m2 au 2° ét. ss ascenseur dans imm. ancien, refait par décorateur. Libre de suite, cautionnement exigé. Loyer : 650€ + 40€ charges Tel : 06.07.69.39.53 RECHERCHE IMMOBILIERE PIERRE ET TERRAIN CHASSEUR IMMOBILIER Paris, banlieue ouest, Perche Recherche personnalisée, selon vos critères, de votre futur bien immobilier. Vous ne visiterez que les biens qui vous conviennent. Devis gratuit : 06.87.99.89.18 http://www.pierreetterrain.fr , (WZU[_Qa2 aQ + 2aYIWCa2 BIa( IWQ2a 2@:[aZaYQ 1WK1 aYIa[WUUa B==2BY(9]a + & ^a SWY"a Ha2I](a B)WYYaZaYQ1 , VV-- > /M -// ,22B1 'a"aE X -6'* &( %9,+!##( ,6 1!#)( UWK2 M0 ! UB2 ZW]1 BK []aK "a OO6?- ! TU2]E YW2ZB[ "4B)WYYaZaYQ76 `a 2a(aI2B] (9B5Ka \WK2 [a \WK2YB[ ^a SWY"a aQ 1a1 1KUU[_ZaYQ1 aQ \a )_Y_=](]a2B] "a [4B((@1 + QWK1 [a1 (WYQaYK1 aQ 1a2I](a1 "a [4_"]Q]WY B)WYY_1 N2aZ]KZ "K SWY"a6=2 T"WYQ ^a SWY"a 1K2 Ga)$ ]N9WYa aQ ]NB"76 `a 1K]1 [])2a "a 2_1][]a2 ZWY B)WYYaZaYQ + QWKQ ZWZaYQ6 170 "--28-//570 S6 SZa S[[a VVV#SL^b*LM0'* RWZ & 6666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666 N2_YWZ & 66666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666 ,"2a11a & 666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666 6666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666 ( 1H7. 42H5*6 "I*&244Q5Q4E ! $! ! " " %$!# "$1! , 0.+( .--1*' ! 'W"a UW1QB[ & D][[a & 666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666 F_[ UW2QB)[a & #8ZB][ & 6666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666666 1-/ 4$3717/. N2_[@IaZaYQ BKQWZBQ]5Ka 1K2 ZB (B2Qa )BY(B]2a Rc & "# " " %$!# "% )+1% 21 &&3/# "! ,,,JB#A?@%#JP=F+)? 2/ */ DC O3 0-$DM! ;;'K %BQa aQ 1]:YBQK2a W)[]:BQW]2a1 & #EU]2a =]Y & `a YWQa [a1 Q2W]1 "a2Y]a21 (9]==2a1 "K YKZ_2W =]:K2BYQ BK "W1 "a ZB (B2Qa$ U2@1 "a ZB 1]:YBQK2a & P==2a IB[B)[a \K15K3BK OV.VM.M-VV UWK2 KY Va2 B)WYYaZaYQ aY !2BY(a Z_Q2WUW[]QB]Ya6 J'H NB2]1 * ;OO ?XV ?<-6 DW1 YWZ1$ U2_YWZ1 aQ B"2a11a 1WYQ (WZZKY]5K_1 + YW1 1a2I]a1 ]YQa2Ya1 aQ [a (B1 _(9_BYQ$ U[K1 QB2"$ + 5Ka[5Ka1 UK)[](BQ]WY1 UB2QaYB]2a1$ 1BK= BI]1 (WYQ2B]2a "a IWQ2a UB2Q6 H] IWK1 Ya 1WK9B]QaA UB1 2a(aIW]2 "a U2WUW1]Q]WY1 "a (a1 UK)[](BQ]WY1$ Za2(] "a (W(9a2 [B (B1a (]8(WYQ2a [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 16 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 11/10/11 18:44 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL 0123 Algues vertes: un décret sur l’épandage du lisier soulève la colère des écologistes Jeunesse LeConseild’Etatreconnaîtundroit au reposquotidienauxanimateurs Le texte publié le 11octobre pourrait entraîner une hausse des quantités de nitrates dans l’eau L e décret publié mardi 11 octobre sur « la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d’origine agricole » a fait l’effet d’un chiffon rouge aux yeux des militants de la protection de l’environnement en Bretagne. Derrière un intitulé trompeur, ce texte constitue, selon eux, un coup de pouce supplémentaire du gouvernement français à l’élevage intensif, qui est à l’origine de la prolifération d’algues vertes sur le littoral de leur région. La date de sa publication les a ulcérés. Par un curieux hasard de calendrier, celle-ci est survenue la veille de la présentation par la Commission européenne de propositions pour réformer la politique agricole commune. Elle intervient en outre le jour où un collectif de représentants d’associations de lutte contre les marées vertes et d’élus Europe Ecologie-Les Verts (EE-LV) est allé à Bruxelles plaider la cause des eaux côtières de Bretagne devant la Commission et les parlementaires européens. Présenté comme une application de la directive européenne sur la protection des eaux contre lapollutionpar les nitratesde sources agricoles (qui date elle-même de 1991), le décret, signé du premier ministre, des ministres de l’écologie et de l’agriculture, traite de l’épandage des fertilisants azotésresponsablesdes excèsde nitrates. Autrement dit, il réglemente les quantités de déjections animales déversées chaque année dans les champs. Il rappelle que la limite maximale s’élève à 170 kg d’azote par hectare de « surface agricole utile», alors que la référenceprécédente était la « surface potentiellementépandable ». Or cette modification, anodine en apparence, a de lourdes conséquences.La différence entre les deux modes de calcul reviendrait à autoriser le verse- ment d’un surcroît d’azote de 20%, selonles calculsd’Eauet rivières de Bretagne. La première surface de référence prenait en compte les abords des cours d’eau et du littoral, des habitations, des pentes fortes– où il est impossibled’épandre. Ce ne sera plus le cas. « Une décision terrible » L’association annonce déjà qu’elle va engager « un recours pour faire annuler ce décret absurde ». René Louail, conseiller EE-LV de la région Bretagne, évalue plutôt l’augmentation potentielle à 25 % et estime qu’il s’agit « d’une décision terrible ». « Laisser croire qu’onvagagnerla batailledel’environnement avec de grosses fermes industrielles est illusoire», martèle cetancienporte-parolede la Confédération paysanne, qui s’était joint, mardi 11 octobre, à la délégation bretonne. Celle-ci a naturellement reçu un accueil bienveillant de la part de Sandrine Bélier, députée EE-LV, et représentante de la Commission des pétitions du Parlement européen, chargée de recueillir les doléances de tout citoyen européen. La démarche du collectif breton pourrait déboucher sur une commission d’enquête parlementaire. La question de l’eau en Bretagne a déjà suscité d’autres plaintes – notamment des élus EE-LV de la région – et recours. Les représentants de la Direction générale de l’environnement ont eux aussi offert une écoute attentive aux doléances bretonnes. Voilà un moment que le manque de volonté de l’Etat français faceàcettepollutionquifrappeaussi lemilieumarin agacelaCommission. Le 18juillet, elle a fait parvenir à la France onze pages de questions incisives. Le gouvernement se doit de répondre avant le 18octobre. p Martine Valo COURS MEUBLES Le DANIELIT version CANALETTO EXCLUSIVITÉ PARINGER pour le Bureau et pour la Télé : une bonne nouvelle pour le dos de ceux qui s’asseyent un long moment ou un bref instant. Ils pourront garder leur vivacité pour se retourner ou pour se lever... Les petits fauteuils de PARINGER ont un nom : - Les DORSALINO - - Souples, ils tournent vivement à 360°, et s’adaptent à toutes les courbures et postures. - Sûrs et élégants, ils sont recouverts de beaux cuirs. Une belle invention de PARINGER. Exposition et vente directe au 121, rue du Cherche-Midi 75006 Paris (Angle 21, bd Montparnasse) Tel : 01.42.22.22.08 www.paringer.fr [email protected] Doc sur demande Lit-double Gigogne à lattes, formant canapé, à mise à niveau automatique d’un simple déclic. Structure hêtre massif. Boiserie : toutes teintes. Tissu : tous coloris. (Existe aussi avec structure métal, ou bien entièrement recouvert de tissu). ACHAT AU DESSUS DE VOS ESTIMATIONS ET EXPERTISES « ART D’ASIE » : CHINE, JAPON ET MOYEN-ORIENT Tel : 01.42.22.22.08 www.paringer.fr Documentation sur demande ANTIQUITÉS Suite à mes prestations télévisées sur le marché de l’art, je vous propose UN RENDEZ-VOUS POUR VOS DEMANDES D’ESTIMATIONS, Spécialisé successions J’ACHETE Meubles Tableaux Pendules Objets d’art & curiosités Argenterie Livres anciens Violons & Archets anciens Art d’Afrique et d’Asie Art décoratif du XXe s Art d’Islam et d’Orient Photos anciennes et d’artistes Sérieux et discrétion assurés, déplacements Paris et Province. PATRICK MORCOS EXPERT Affilié à la Compagnie Nationale des Experts 06.07.55.42.30 [email protected] www.english-a-la-carte.com www.cours-anglais-paris-16.com A vendre CITROËN C-CROSSER 2.2 HDI 160 FAP Exclusive DCS EXPERT CNE ✶ Porcelaines et Bronzes ✶ Cristal de Roche ✶ Corail et Ivoires Anc. ✶ Jade blanc et couleurs ✶ Cornes et Laques ✶ Peintures et Tissus anc. ✶ Manuscrits et Estampes (Angle 21, bd Montparnasse) MÉTRO DUROC OU FALGUIÈRE Tel : 06.74.08.65.40 AUTO 06.07.55.42.30 P. MORCOS Exposition et vente chez PARINGER 121, rue du Cherche-Midi 75006 Paris AMÉRICAINE, PROF. À L’ÉCOLE POLYTECHNIQUE 20 ans exp. propose COURS D’ANGLAIS indiv. ou collectifs. PRÉPA. AUX EXAMENS D’ENTRÉE AUX GRDES ÉCOLES, TOEFL, TOEIC, IELTS, SAT & STAGES INTENSIFS D’1 SEMAINE À 1 MOIS. Exercices en ligne possib. 2010. 11.000kms. Automatique. Grisshark. Intérieur cuir. GPS/Bluetooth. Très bon état. Prix : 27.900€ Part : 06.63.13.53.17 DÉCORATION DEPLACEMENT PARIS – PROVINCE [email protected] BÉNÉVOLES Vous êtes sensibles à la thématique «JUSTICE - PRISON » : L’ASSOCIATION ARAPEJ recherche des BÉNÉVOLES, pour son N° Vert 0800.870.745 d’information à destination des personnes incarcérées et de leurs proches. La formation est assurée par l’équipe, n’hésitez pas à nous contacter au 01.43.72.98.40 www.de-la-seve-a-la-feuille.fr [email protected] Tel : 02.38.37.15.01 ou 06.87.35.24.91 $&26#/*+ .4 7.5(0 3!/%/+4%0 ,61*++4&/40 2-43#&/3/#20 )-*,54&/40 )4/+#!&40 )6&'!4#( "6&6+#/4 .232+6-4( +%$(. ) &-* ,#' '," *** !! 1+'%, 7&%()%(9%7!%9* RENOV’DÉCO 1961 SARL Nos compétences, notre expérience et notre goût du travail soigné CORRECTION MANUSCRIT CORRECTIONS ET SAISIES DE MANUSCRITS. 4 $ 61583: " #0: /-5: 4$61583: "#0:/-5: A VOTRE SERVICE ! PEINTURE, PAPIER-PEINT, PARQUET, ELECTRICITE, CARRELAGE, PLOMBERIE, MACONNERIE, MENUISERIE. *Devis gratuit *Délai respecté Tel : 01.40.09.79.26 06.21.40.02.81 www.renovdeco1961.fr Immigration M.Guéantpour des solutionsau cas parcaspour les diplômésétrangers Le ministre de l’intérieur Claude Guéant a déclaré, mardi 11 octobre, qu’il allait « apporter de manière pragmatique des solutions», « au cas par cas », aux diplômés étrangers souhaitant poursuivre leur carrière en France, tout en rappelant que les autorisations de travail délivrées aux étrangers ont diminué de « 30 % en huit mois ». Depuis le 31 mai, une circulaire restreint les possibilités pour les étudiants étrangers de rester en France à l’issue de leur cursus universitaire (Le Monde du 28 septembre). Une réunion s’est aussi tenue, à Paris, entre les représentants des universités et grandes écoles et le ministre de l’enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, à l’issue de laquelle M. Wauquiez a réaffirmé son souhait que la circulaire du 31 mai soit « corrigée ». – (AFP.) p q{n} }} TRAVAIL A DOMICILE TRAVAIL A DOMICILE: CONFECTIONNEZ NOS BIJOUX À LA MAISON. Bonne rémunération. Visitez notre site : www.workathome-ls. com ou écrivez-nous à Work at Home LS 16 rue du Docteur Leroy 72000 Le Mans EPICERIE ANGLAISE Confitures Wilkin & Sons, excellents thés, vins du monde, biscuits, bières anglaises, confiseries, chocolats de Noël, Christmas Puddings, Mince Pies, sauces anglaises et indiennes, apéritif au gingembre, chutneys de luxe, pickles et bien plus... Grand choix, livraison rapide. www.alesinfrance.com BIJOUX 5:20-$1802 "#$..$51:4:213 Les animateurs de centres de vacances ont-ils droit à un repos quotidien, comme tous les autres salariés? La question, qui a agité le milieu de l’animation l’été dernier, a été tranchée lundi 10 octobre par le Conseil d’Etat: «Tant que de nouvelles dispositions dérogatoires, compatibles avec le droit de l’Union, ne sont pas adoptées, les moniteurs de colonies de vacances ont droit à un repos quotidien de 11heures consécutives», a-t-il statué dans le droit fil de l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne rendu en octobre2010. Le Conseil d’Etat avait été saisi par le syndicat Solidaires, qui dénonce le statut dérogatoire des animateurs, lequel ne leur garantit aucune période minimale de repos journalier. Si le syndicat se réjouit de cette décision, les organisateurs de centres de vacances s’inquiètent de ses conséquences, notamment en termes d’organisation, de coûts supplémentaires pour les familles ou de continuité pédagogique. Un groupe de travail a été réuni à l’initiative du ministère de l’éducation et de la jeunesse pour faire des propositions. p Benoît Floc’h po z~z~ !%&&'# "($'##'# BEAU CUIR 990¤ PARINGER fabrique les Dorsalino Cuir, 17 Société Jeudi 13 octobre 2011 ACHAT OR Particulier-professionels DIAMANTS-MONTRES BIJOUX-DEBRIS LINGOTS-PIECES (Direct Bourse) COMPTOIR EUROPEEN DE L’OR 66, rue de Lévis, 75017 Paris Métro : Villiers Tel : 01.42.67.20.63 MUSIQUE ACH. POUR COLLECTION 33 TOURS ANNEES 50 (MUSIQUE CLASSIQUE) Tel : 06.11.57.62.81 ACHÈTE DISQUES VINYLS 33T, MATÉRIEL HI-FI, PLATINES, AMPLIS. Paiement cash. Tel : 06.23.75.23.40 o{} s so}n{ uo} v tp v ppw uo} z zv tp zv ppw DETAILLANT - GROSSISTE VEND AUX PARTICULIERS VÊTEMENTS CHEMISIER JAMES HABILLEUR Tenues de ville, de soirée ou de sport, la Boutique James vous présente les plus belles fabrications françaises de vêtement. Costumes, vestes, pantalons, chemises... LES GRANDES MARQUES AUX MEILLEURS PRIX 5 50 D’EXPO0 M 2 SITION OU FIXES LES AB RELEV À DES PRIX IMBATTABLES. Les plus : retouches gratuites et personnalisées. 53 rue d’Avron 75020 Paris Tel : 01.43.73.21.03 CANAPÉS • SALONS • CLIC-CLAC BUROV - CASA NOVA - DIVA - NEOLOGY, etc. CONVERTIBLES pour usage quotidien MATELAS • SOMMIERS COACHING SPORTIF toutes dimensions COACHING SPORTIF À DOMICILE Pour retrouver la ligne, vous sentir bien dans votre corps ou préparer vos vacances, je vous propose un coaching sportif sur mesure sur Paris et proche banlieue. Agréé « Services à la Personne » Yann Bellenoux : 06.84.33.01.40 Site : www.altyus.fr TEMPUR - TRECA - SIMMONS - BULTEX EPEDA - SEALY - DUNLOPILLO, etc. ET UNE GAMME SPÉCIALE POUR DOS SENSIBLES MOBECO PARIS 50, av. d’Italie, 75013 PARIS - M° Place d’Italie 148, av. Malakoff, 75016 PARIS - M° Porte Maillot 247, rue de Belleville, 75019 PARIS - M° Télégraphe ACHATS DIVERS Achète VIOLONS ANCIENS, VIOLONCELLES LIVRAISON GRATUITE SURTOUTE LA FRANCE 01 42 08 71 00 7j/7 Vente par téléphone possible www.mobeco.com de 1 000 à 2 000 et + HARPES, BASSONS, SAXO-SELMER Détaxe à l’exportation même en mauvais état. Paie comptant. Tel : 06.68.86.07.36 ARCHITECTE LIVRES Achète ART D’ASIE : porcelaines, bronzes, jades, néphrites, cloisonnés, cornes rhinocéros. Expertise gracieuse. Marianne Le Berre Architecte dplg ACHAT LIVRES ANCIENS & MODERNES Rénovation de votre appartement Visites de conseil. (Beaux-arts, Pléiades etc.) Tel : 06.05.01.81.20 ou 06.59.99.85.66 "!#$ &$ BL!B?EL8 (.448> *:B8>>8> = @F$EL8 78B@B8:? # # :$4> &8 %.4:8 :$65 :L <8L:? rplj q yk ni zo |y yy www. marianneleberre.com Tel : 06.22.70.81.30 Librairie Pettit www.livres-revues.com Tel : 06.81.13.99.38 !%&&'# "($'##'# '% 7%/;?-<) 4 +-0)!. 5=9 $%/%$?:/!.,+-0)!3 # 2>" (& 7/<6!..-<))!+. 2>" &&* 7%/?-$;+-!/.1 '!. = 7%/;?-<). "! 4 +-0)!. # >8" (& 7/<6!..-<))!+. >8" &&* 7%/?-$;+-!/. [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 17 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 10:15 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL $JJ898D 98 = A,H-;H02H31H;+ '4K.G8B K.6B8 68I68 J$B 8C7$?9 = )$8998H/LD86"7JL!9?@?68H/B Offrez-lui une vraie source d’information www.monjournaloffert.fr 200 000 abonnements* offerts pour les 18-24 ans au quotidien de leur choix * Un abonnement au quotidien de leur choix 1 jour par semaine pendant 1 an. Offre réservée aux 200 000 plus rapides. [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 18 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 11/10/11 18:44 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL économie 0123 Jeudi 13 octobre 2011 En hausse En baisse annoncé, mercredi 12 octobre, un chiffre d’affaires semestriel, au 30 septembre, de 830 millions de livres (948 millions d’euros), soit 30 % de plus que sur la même période de 2010. Les ventes en Asie-Pacifique rattrapent celles en Europe. pourrait perdre 10 000 postes d’ici à la fin de 2012, prévoit Thomas DiNapoli, auditeur des comptes de l’Etat de New York, dans un rapport publié mardi 11 octobre. En 2011, les profits des établissements financiers baisseraient de 33 %. Burberry – Le groupe de luxe britannique a 19 Les cours du jour ( 12/10/11 , 09h47 ) Le secteur de la finance – Wall Street Euro Or Pétrole Tauxd’intérêt Tauxd’intérêt 1euro Once d’or Lightsweet crude France Etats-Unis 1,3607 dollar (achat) 1663,00 dollars 85,54 dollars 2,801 (à dix ans) 2,106 (à dix ans) La construction flanche à nouveau La vente de logementssur plan, qui précède de six à douzemois les chantiers, a baissé de 22% au premier semestre L es professionnels du bâtiment espéraient que 2011 sonnerait la sortie de crise, après trois années de baisse d’activité, particulièrement sévère en 2009 (– 7,8 %) et toujours tangible en 2010 (– 3 %). Las. Si le chiffre d’affaires, qui était de 123 milliards d’euros en 2010, devrait progresser cette année de 2,2 %, l’exercice 2012 s’annonce d’ores et déjà morose. « Mi-2012, nous ne pourrons échapper à une contraction de l’activité », anticipe Didier Ridoret, président de la Fédération française du bâtiment. La tendance observée depuis janvier devrait conduire à près de 380 000 logements mis en chantier sur l’ensemble de l’année. Soit une hausse de 20 % par rapport à 2010. Mais ce chiffre se situerait très en retrait par rapport aux niveaux d’avant-crise. Et ce qui inquiète surtout les professionnels, c’est l’évolution du nombre de ventes de logements sur plan : celles-ci sont en baisse de 22 % au premier semestre. Or, les contrats signés en 2011 font l’activité de 2012, car les ventes sur plan précèdent de six à douze mois l’ouverture des chantiers. Dans le seul secteur des maisons individuelles, les constructeurs, qui bâtissent quelque 180 000 unités par an, ont constaté une baisse de leurs ventes de 5,5 % sur les neuf premiers mois de 2011 – et même de – 12 % sur le seul troisième trimestre. Ils pourraient ne vendre que 146 000 maisons en 2011. Certes, ce serait mieux qu’en 2009 (131500), maisbien endeçàdu chiffre de 2006 (208 000). La rénovation de l’habitat n’est pas non plus à la fête. « Nous avons de plus en plus de mal à remplir nos carnets de commandes, constate Patrick Liébus, président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment. (Capeb). Nos clients ont envie de rénover leurs maisons, mais n’en ont pas les moyens, les écoprêts et crédits d’impôt pour travaux étant remis en cause. » Lesfemmesdirigeantes à la têtedes grandsgroupes restentdes exceptions Le septième Women’s Forum a débuté mercredi 12octobre à Deauville L es plus de mille participants attendus à Deauville (Calvados) du 12 au 15 octobre, pour le septième Women’s Forum, vont à nouveau affirmer leur souhait d’une plus grande diversité, dans tous les domaines. Une vingtaine de patrons, autobaptisés les CEO Champions, devraient présenter, jeudi 13 octobre, un plan d’actions en faveur de l’égalité hommesfemmes dans les entreprises. Il devra être énergique. Car malgréles discourset les bonnesintentions, la mixité ne progresse guère. Certes, les femmes sont désormais plus nombreuses dans les conseils d’administration des entreprises françaises. Car la loi impose aux sociétés cotées de compter40 % defemmes administrateurs d’ici au 1er janvier 2017. Mais les autres instances, et en particulier les comités exécutifs, véritables lieux de pouvoir, demeurent masculins. Les femmes sont absentes de ces comités dansquinze des quaranteentreprises qui composent l’indice CAC 40. En moyenne, elles représentent 7,6 % des membres des comités exécutifs de ces entreprises, selon la base de données de la société d’analyse financière OFG. Cette situation est la résultante d’une série de mesures enregistrées dès les débuts de carrière. Les femmes ne se voient pas confierle même niveaude responsabilité. « Les hommes ont plus fréquemment que les femmes un rôle d’animation d’équipe et/ou la responsabilité d’un budget », indique une étude de l’Agence pour l’emploi des cadres (APEC) sur « les inégalités professionnelles», publiée en mars. Non pas que les femmes n’aspirentpasà cesfonctions.Aucontraire. Ce qui a d’ailleurs pour conséquenceque les femmessont globalement moins satisfaites de leur situation professionnelle que les hommes, poursuit l’étude. Le renforcement du prêt à taux zéro, pour les acheteurs d’une première résidence principale, et le très généreux avantage Scellier, accordé aux investisseurs dans un logement à louer, ont permis, ces dernières années, de soutenir la production de logements. Le prix des travaux s’envole Mais promoteurs et constructeurs pourraient bien avoir mangé leur pain blanc. Ils savent que ces avantages seront sérieusement rabotés par la loi de finances pour 2012, en cours de discussion. Les promoteurs, dont 60 % à 70 % de l’activité sont réalisés auprès d’investisseurs bénéfi- ciant de l’avantage Scellier, s’attendent à vendre moins de 100 000 logements sur plan en 2011 (contre 115 000 en 2010) et moins encore en 2012. L’objectif du gouvernement est de réduire la dépense fiscale pour le logement de 4 milliards d’euros en 2010, à 2,5 milliards en 2011 et moins de 1 milliard en 2012. L’avantage Scellier, qui permet actuellement aux investisseurs de récupérer 22 % du prix de leur achat, devrait descendre à 18 %, voire 14 % à compter du 1er avril 2012. « Nous savons que les dépenses publiques sont contraintes. Nous proposons de conserver l’avanta- sement des terrains et celui des travaux, un logement neuf coûte 9 % plus cher qu’il y a un an. Seule éclaircie dans cette tourmente : la production de logements sociaux atteint des sommets, jouant son rôle contre-cyclique. Cette année, 112 000 logements ont été financés, presque aussi bien que les 114 000 de 2010 et mieux que les 40 000 à 50 000 des années 2000, où les crédits n’étaient même pas consommés. Cette activité attire d’ailleurs les promoteurs, qui aimeraient s’associer aux bailleurs sociaux dans des sociétés d’économie mixte. p Isabelle Rey-Lefebvre Vendredi 14 et samedi 15 octobre, 100 Mercedes partiront plus vite que jamais. Les salaires des femmes cadres sont plus faibles que ceux des hommes, dès les premières années en entreprise, indique aussi l’APEC. Des inégalités observées à fonction et âge équivalents. L’APEC donne l’exemple de cadres de moins de 35 ans occupant un poste dans la fonction administration-finances et n’animant pas d’équipe. « Ces cadres ont des caractéristiques très proches, que ce soit au niveau des responsabilités exercées (gestion d’un budget, dimension internationale du poste), de l’anciennetédans l’entreprise ou des caractéristiques de l’entreprise (secteur, taille, région).» Pourtant, l’écart de rémunération annuelle entre hommes et femmes est de 4 000 euros, note l’étude. Différences salariales Ces écarts de rémunérations s’accroissent avec l’âge, pour atteindre 25 % au-delà de 55 ans. La situation n’est pas propre à la France. Un rapport de l’association américaine Catalyst, publié en septembre, indique que si les femmes représentent 51,5 % des cadres américains, elles ne sont plus que 14,4 % dans les comités exécutifs des 500 plus grandes sociétés américaines. « Les hommes sont plus souvent promus que les femmes et ces promotions s’accompagnent d’augmentations de salaires plus importantes pour les hommes que pour les femmes»,précise une autreétude de cette association. Dans son rapport Egalité des genres et développement, publié le 19 septembre, la Banque mondiale a analysé les différencessalariales hommes-femmes dans tous les pays du globe. Conclusion : la disparité salariale hommes-femmes est un phénomène universel. p ge Scellier, mais en le ciblant sur les zones tendues : qu’il soit consistant là où se loger coûte cher, avec des loyers plafonnés pour créer une offre intermédiaireentre le privé et le social », suggère Marc Pigeon, président de la Fédération des promoteurs immobiliers. « Nous souhaitons adapter l’avantage fiscal aux besoins locaux : plus généreux dans les zones tendues, et réduit ailleurs », indique Benoist Apparu, secrétaire d’Etat au logement. Pour couronner le tout, le prix des travaux s’envole : l’indice du coût de la construction du deuxième trimestre, publié le 7 octobre, a bondi de 5,01 %. Entre le renchéris- Pendant 48 heures seulement, chaque filiale Mercedes-Benz France met en vente 100 Mercedes neuves et d’occasion à des conditions immanquables. Soyez le premier à en profiter. Liste des véhicules dévoilée jeudi 13 octobre à partir de 12h sur nos sites Internet ou en flashant le code ci-dessous. La vente des Filiales Mercedes-Benz France aura lieu dans les établissements de : Mercedes-Benz Center Paris 344, av. Napoléon Bonaparte Rueil-Malmaison (92) www.paris.mercedes.fr Mercedes-Benz & smart Bordeaux 1, rue Port-Arthur Quai Wilson - Bègles (33) www.bordeaux.mercedes.fr Mercedes-Benz & smart Côte d’Azur RN7 - Av. des Baumettes Villeneuve-Loubet (06) www.cotedazur.mercedes.fr Mercedes-Benz & smart Lille Boulevard de l’Ouest Villeneuve d’Ascq (59) www.lille.mercedes.fr Nos établissements de Bordeaux, Côte d’Azur et Lille auront le plaisir de vous proposer une sélection de smart à des conditions immanquables. Annie Kahn [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 19 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 09:58 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL 20 0123 économie Jeudi 13 octobre 2011 Agrati, symbole du mal-être, mais aussi de la combativité des équipementiers L’absence de ses vis a bloqué le secteur automobile, soulignant le poids des «petits métiers» Vieux-Condé (Nord) Envoyé spécial C ertains éclairages médiatiques ne sont pas forcément les bienvenus. Le spécialiste de visserie italien Agrati en a fait l’amère expérience avec son site français de Vieux-Condé (Nord). Alors que l’entreprise se bat depuis des années pour maintenir sa compétitivité, il a suffi, cet été, d’un bug informatique sur les codes-barres pour paralyser la logistique d’étiquetage en fin de chaîneet déclencherune série d’articles ironiques. Il est vrai que, dans la foulée, l’usinePSA de Poissy – entre autres constructeurs automobiles – a dû arrêter ses chaînes de production, empêchant la sortie de 45 000 véhicules en Europe. « Il faut donc qu’une vis casse ou ne soit pas fournie pour que le pays mesure l’importance de tous ces petits métiers », clame Antoine Lopez, PDG d’Agrati France, dans son bureau condéen. Le processus de fabrication, à Vieux-Condé, c’est six étapes, et plus de cinquante métiers différents… D’autres équipementiers ou sous-traitants de l’industrie automobile ressentent sans doute la même ingratitude médiatique. Rouages essentiels, vis de sécurité et systèmes de fixation ne seront jamais exposés entre deux hôtesses au Salon de l’auto. Pris en sandwich entre le prix d’achataux fournisseursde matière première et le prix de vente aux clients, les entreprises comme Agrati font des miracles pour demeurer compétitives et préserver l’emploi. A Vieux-Condé, Antoine Lopez a affronté la « crise de la vis » en étant à pied d’œuvre dès 5 heures du matin. Il n’est pas un col blanc sorti d’une grande école : il a commencé avec un brevet technique et a gravi les échelons. Sa carrière l’a mené en Amérique du Sud, enChine où il fut directeur général d’Agrati de 2003 à 2008, puis en Italie, avant son retour en France il y a vingt mois, lors du rachat des usines nordistes d’Acument par la société italienne. A l’inverse de ce qui se produit souvent, c’est une entreprise fami- Lebonus-malus automobile se durcira en janvier2012 L’infographie Le premier ministre, François Fillon, avait prévenu, fin août, que « le bonus-malus [serait] ajusté pour garantir l’équilibre budgétaire du dispositif en 2012». A compter du 1er janvier 2012, les petits véhicules peu polluants seront moins subventionnés, tandis que les voitures haut de gamme et 4 × 4 seront davantage pénalisées. Mis en place en 2008, après le Grenelle de l’environnement, ce système, qui devait être équilibré, a coûté 2,3 milliards d’euros et bénéficié à l’achat de 3,9 millions de nouveaux véhicules. D’un point de vue environnemental, il a permis d’atteindre, avec cinq ans d’avance, les objectifs imposés par Bruxelles: une consommation moyenne de 130 grammes de CO2 par kilomètre, contre 149 auparavant. Mais, d’un point de vue industriel, ce système a surtout profité à des petits véhicules produits à l’étranger. p N. Bn Les sous-traitants automobiles, «vigilants, pas encore inquiets» Après une hausse de 14% en 2010, l’activité devrait croître entre 5% et 7% cette année P A l’usine Agrati de Vieux-Condé, près de Valenciennes, en septembre 2009. BRUNO FAVA/PHOTOPQR/« VOIX DU NORD » liale, dont le siège est situé près de Milan, qui a sauvé une société sur le point d’être lâchée par des fonds d’investissement américains. Grâce à un investissement de 40 millions d’euros, dont 30 millions pour de nouvelles machines, le site est passé d’une capacité de 400 000 vis par jour à un million. Sur un catalogue de 300 pièces, Agrati propose 50 références de vis de sécurité. Le transfert dans le Nord du siège France d’Agrati n’est pas fortuit. «Il n’yavait pasde raisonde resterà Créteil.Chaque région a ses spécialités. Dans le Nord, c’est la soustraitance auto. Venir à VieuxCondé, où nous avions déjà une usine, se justifie. Le coût des locaux est moindre,et nous nous rapprochons de notre base, indique M. Lopez. Notre activité n’intéressera jamais les sphères nationales. Qui se penche à Paris sur des boulons ? Alors que dans les régions, on est plus sensible à tout ce maillage de PME qui crée l’économie du territoire.» A Vieux-Condé, l’Etat, la région et ValenciennesMétropole ont mis la main à la poche pour encourager l’investissement italien. « Aujourd’hui, si vous dites que vous êtes dans l’industrie automobile, pas une banque ne vous prêtera de l’argent…» Pourtant, même les voitures électriques ont besoin de vis. Tradition Ens’ancrantausud-estdeValenciennes,Agratimaintientunetradition. Non loin de l’usine, on aperçoitunpanneauindiquant«LeBoulon» : ce pôle régional des arts de la rue a inauguré, le 1er octobre, ses locaux rénovés, dans la friche industrielleoùfurentfabriqués,ily a cent vingt ans, des rivets de la Tour Eiffel. Symbole toujours, M. Lopez désigne les belles arches de briques préservées en face des bâtiments modernes de son usine : « Les vestiges des anciennes forges duXIXe siècle!» Latraditionremonte à 1828. Le patron cherche dans un tiroir et sort un clou de 20 cm de long : « A l’époque, ce site fabriquait les clous des péniches.» « Il faut redonner une image positive de l’industrie aux jeunes», insiste M. Lopez, qui a du mal à trouver les « bras » dont il a besoin. « La France est tellement en retard dans le dialogue école-entreprise, dans la formation concrète aux métiers techniques! », lâche-t-il. Pire, M.Lopez et ses pairs de l’industrie locale ont appris la fermeture par la rectrice d’une classe du lycée Camille-Claudel de Fourmies, spécialisée en traitement thermique, classe essentielle à leur recrutement. « Alors que nous nous entendons parfaitement avec le proviseur, avec lequel nous avons signé des accords », peste-t-il. AgratiFranceenestréduiteà former elle-même, gérant 30 contrats de professionnalisation. « Une entreprise de taille moyenne comme nous n’a pas accès aux formations. Et pourtant, si une vis de frein casse, il peut y avoir mort d’homme à cause d’une pièce valant un euro, relève M. Lopez. Mais qui songe à nous aider à la formation, à la diversité de compétences? Seul un ancrage régional peut le permettre. Il y a une technicité supérieure à encourager.» p Geoffroy Deffrennes BARÈME 2012 DU BONUS-MALUS ÉCOLOGIQUE SELON LE MODÈLE NEUF Exemple de véhicules (la tranche d’émission peut varier selon la cylindrée) BONUS ZONE NEUTRE Modèles qui coûtent MALUS 5 000 € 3 500 € 400 €1 100 €2 0€ 200 € 500 € 750 € 1 300 €3 2 300 €4 3 600 €5 Avec la fin des programmes d’incitation à l’achat de véhicules – mis en place dans la plupart des pays européens pour soutenir les ventes –, les équipementiers pouvaient naturellement craindre, en 2011, un retournement de conjoncture. « Je craignais que 2011 soit plus dure. Or, je suis obligé de reconnaître qu’à la fin du premier semestre mes craintes se démentent », confie M. Cham. Au premier semestre, les 115 équipementiers de la FIEV ont réalisé un chiffre d’affaires de 10,1 milliards d’euros (+ 9,7 %). Ces sous-traitants réalisent 75 % du prix de revient de fabrication d’une voiture en France. Les équipementiers réalisent 75% du prix de revient de fabrication d’une voiture en France Contrairement aux constructeurs automobiles français, la balance commerciale des équipementiers reste positive, même si elle va chuter en 2011. « Le solde recule de 24 %, passant de 1,3 milliard fin juin 2010 à 991 millions fin juin 2011 », reconnaît M. Cham. L’année 2011 devrait, par ailleurs, marquer une pause sur le front des destructions d’emplois. Depuis 2005, les équipementiers ont vu près de 40 000 emplois disparaître, leurs effectifs tombant à 88 000 en 2010. « Il suffit de regarder la production de véhicules en France. En 2005, on en produisait environ 3,6 millions. Depuis deux ans, on tourne autour de 2,2 millions. Les équipementiers n’ont pas eu d’autres choix que d’ajuster leurs effectifs », constate M. Cham. p Nathalie Brafman Commerce Quelle voiture pour quel barème ? Modèles qui rapportent as question de commencer à broyer du noir. Au Salon Equip Auto, rendez-vous biennal des équipements pour véhicules qui se tient jusqu’au 15 novembre à Villepinte, les équipementiers veulent encore savourer la fin de la crise de 2009. Pourtant, une rechute du marché automobile n’est pas à exclure. Philippe Varin, le patron de PSA Peugeot Citroën, n’a-t-il pas averti qu’il fallait « se préparer à des tempsplusdifficiles»? Sanstomber dans un profond pessimisme, malgré le ralentissement économique et les conséquences de la crise des dettes souveraines en Europe, les constructeurs restent attentifs. Claude Cham, le président de la Fédération des industries des équipements pour véhicules (FIEV), se dit« vigilantsurles sixà douzemois qui viennent », mais pas encore «inquiet ». Toutefois, compte tenu de la conjoncture, il prévient que l’activité des équipementiers ne sera pas aussi florissante qu’en 2010, où elle avait connu une croissance de 14 %. Pour 2011, elle sera comprise entre 5 % et 7%. Dans ce contexte, il est donc nécessaire de continuer le travail de rationalisation de la filière, surtout pour les petits équipementiers.Car il y a une trèsforte corrélationentretaille et capacitéà s’internationaliser. Or, plus on descend dans la filière, moins il y a d’entreprisescapablesde se développeren dehors des frontières ou de diversifier le portefeuille de clients. Certains équipementiers de rang 2 (fournisseurs des équipementiers de rang 1, eux-mêmes fournisseurs directs des constructeurs) et de rang 3 sont trop nationaux. Pire, trop souvent, ils dépendent d’un seul, voire de deux clients. Difficile dans ces conditions de faire face à des soubresauts. Le problème, c’est qu’il est aussiparfoisdifficiledeconvaincre les patrons à la tête d’une entreprise familiale d’accepter un mariage. Renault Kangoo ZE, Peugeot Ion, Citroën C-Zéro, Opel Ampera Taux d’emission de CO2, en g/km. — de 50 Peugeot 3008 hybride, Toyota Prius hybride 50 à 60 Citröen C3, Renault Twingo, VW Polo 60 à 90 Citröen C3, Renault Clio, Opel Corsa 90 à 105 LeSénataméricainvotedes sanctionscontre un yuantropfaible Le Sénat américain à majorité démocrate a voté par 63 voix contre 35, mardi 11octobre, un projet de loi visant à pénaliser les importations de la Chine, soupçonnée de manipuler sa monnaie afin de favoriser ses produits. Ce projet devrait avorter en raison de l’hostilité de la Chambre des représentants à majorité républicaine et en raison des réserves de l’administration Obama. Le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, a déclaré sur Bloomberg TV que plusieurs dispositions du texte lui semblaient «en contradiction» avec les obligations des Etats-Unis vis-à-vis de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le ministère chinois des affaires étrangères a estimé, mercredi, que ce projet de loi risquait de provoquer une «guerre commerciale». – (AFP.) p Emploi Leplanemploi de BarackObama rejetéau Sénat Peugeot 3008, Ford Focus Citröen C4 Picasso, VW Golf 105 à 140 Alpha Romeo Giuletta, Audi A3 VW Passat 141 à 150 BMW Série 3, Peugeot 807 Opel Meriva 151 à 155 Mercedes série C, Citröen C5 156 à 180 Audi A6, Renault Espace, BMW Série 5 181 à 190 Le Sénat des Etats-Unis a repoussé, mardi 11 octobre, le plan de soutien à l’emploi défendu par Barack Obama. Ce plan emploi d’un montant de 447 milliards de dollars (327 milliards d’euros) prévoit des investissements dans les infrastructures et des réductions d’impôts pour la classe moyenne et les PME. Le président assure que ces mesures permettront de créer 1,9 million d’emplois et de faire baisser le taux officiel de chômage de 9,1 % à 8,1 %. « Le peuple américain n’acceptera pas un non pour réponse. Il est temps pour le Congrès de mettre ses politiques partisanes de côté et d’agir pour l’emploi », a réagi M. Obama dans un communiqué. – (AFP.) p Citröen C6, Audi A8, Land Rover Freelander 191 à 230 Conjoncture L’Espagne pourrait retomber en récession Porsche Cayenne, Jaguar XK, Infiniti EX37 + de 230 Barème 2012 initial : 1) 600 €, 2) 300 €, 3) 1 100 €, 4) 1 600 €, 5) 2 600 € SOURCE : MINISTÈRE DE L’INDUSTRIE Le produit intérieur brut (PIB) en Espagne au troisième trimestre devrait stagner à 0 ou 0,1 %, (après + 0,4 % au premier trimestre et + 0,2 % au deuxième), a estimé mardi 11 octobre l’institut BBVA Research. Ce qui « rend peu probable qu’en l’absence de mesures additionnelles l’objectif [d’un déficit] de 6 % du PIB soit atteint en 2011», juge-t-il. Selon les analystes de Goldman Sachs et de Natixis, le pays pourrait aussi retomber en récession fin 2011-début 2012. – (AFP.) [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 20 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 10:09 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL 0123 économie Jeudi 13 octobre 2011 Pierre Mariani, administrateur délégué de Dexia, à Bruxelles, lundi 10 octobre. YVES HERMAN/REUTERS 21 En Chine, le fonds souverain vole au secours des banques En 2008 déjà, après la faillite de Lehman Brothers, Pékin était intervenu Shanghaï Correspondance L Dans l’affaire Dexia, laBelgiquea été «roulée» Les dirigeants du groupe sont accusés d’avoir laissé pourrir la situation Bruxelles Correspondant L a polémique enfle, en Belgique, après le sauvetage et le démantèlement du groupe bancaire Dexia. Premiers visés : Pierre Mariani, le directeur exécutif nommé– sur insistancede l’Elysée – après le premier plan d’aide des pouvoirs publics, en 2008, et Jean-Luc Dehaene, le président du conseil d’administration. Mardi 11 octobre, un ancien dirigeant de la banque, le Belge Dirk Bruneel, a affirmé que Dexia savait depuis longtemps qu’elle risquait d’être confrontée à des graves difficultés financières, mais n’a pas pris les mesures adéquates. M. Bruneel, membre du comité de direction de 2001 à 2008, soutient, dans un entretien avec le quotidien néerlandais NRC Handelsblad, que le modèle financier qui régissait les activités du groupe en France a été examiné, dès 2004-2005, trois ans avant le début de la crise financière. A l’époque, les dirigeants auraient conclu qu’en cas de dégradation de la note de la banque (AA –), celle-ci serait vite dans l’incapacité de trouver sur les marchés suffisammentde liquidités.« La direction n’a pas eu le courage de dire : le financement des activités françaises est le problème. Pierre Mariani ne s’en est pas occupé », affirme M.Bruneel. In fine, c’est le transfert direct de dépôts belges et la mise en gage d’actifs, belges également, qui a permis de soutenir l’activité de l’ex-Crédit local de France, poursuit l’ancien directeur. Au moins 32 milliards provenant de Dexia Belgique resteraient en prêt au sein de Dexia CLF, affirme de son côté le député écologiste Georges Gilkinet. Embellir la situation Pour MM. Mariani et Dehaene, les coupables sont à chercher du côté de leurs prédécesseurs et des responsables gouvernementaux – dont Christine Lagarde quand elle était ministre des finances avant de rejoindre le FMI – qui leur auraient demandé de conserver les obligations grecques de la banque. M. Mariani se voit reprocher de ne pas avoir révisé la structure de financement qui exposait le groupe au risque d’une crise de liquidités : « Dexia était une sorte de hedge fund exploitant à fond l’écart entre taux à court terme, très bas, et taux à long terme, élevés », rétorque,dans le journalL’Echo, l’économiste Paul De Grauwe. M. Dehaene est, lui, accusé par le secrétaired’Etatbelge aux finances, Bernard Clerfayt, d’avoir voulu embellir la situation jusqu’au bout. « Il y a une semaine, il nous disait encore que tout était sous contrôle», a expliqué le secrétaire d’Etat, avant de réclamer la démission de tous les administrateurs belges. Les émoluments des dirigeants – 2 millions d’euros de salaire et de bonus pour M. Mariani en 2010, dénonce le quotidien De Morgen – alimentent aussi la polémique. Tout comme les 390 millions versés, entre 2008 et 2010, à des sociétés de conseil diverses et variées, dont 60 millions à l’entreprise parisienne Bain & Company. Les conditions de la revente de la filiale américaine FSA, en 2009, avec une perte de 1,5 milliard d’euros, suscitent d’autres interrogations. De quoi alimenter le débat sur les conditions du démantèlement. Pour Paul De Grauwe, « c’est évident », la Belgique a été « roulée ». Comme en témoignent les garanties que la France et la Belgique viennent d’apporter à la banque : elles représentent13 % du produit intérieur brut (PIB) belge et 2 % du PIB français, note l’économiste. p e cours des quatre grandes banqueschinoisesa sensiblement augmenté, mardi 11 octobre, après avoir reçu un coup de pouce du fonds souverain chinois. Agricultural Bank of China a gagné 12,8 % en une journée. Les actions Construction Bank, Industrial and Commercial Bank et Bank of China ont, elles, progressé de 5 % à 8 % sur le marché de Hongkong. L’indice de la Bourse de Shanghaï était tombé lundi au niveau le plus bas depuis trente mois sur fond de ralentissement du secteur immobilier. Les principales banques de la deuxième économie mondiale souffrent des difficultés de la zone euro et des Etats-Unis, qui pourraient peser sur les exportationset donc sur la croissance chinoise. Elles sont par ailleurs exposées à une inflation élevée – de 6,2 % en août après avoir passé un pic en juillet– et à la politiquede resserrement du crédit qui doit permettre de contenir la hausse des prix. Surtout, leurs livres de comptes sont lestés de crédits souscrits par les gouvernements locaux pour financer les investissements en infrastructures annoncés dans le plan de relance contre la crise en 2008. Une partie importante de ces prêts arrivera à maturité d’ici à 2012, mais les banques tendent à accorder de nouveaux crédits pour ne pas constater de défauts. Le fonds souverain chinois – qui permet au gouvernement central de Pékin de guider les grandes banquesnationalesen qualitéd’actionnaire majoritaire – a donc annoncé lundi avoir acheté 64,55millions d’actions des quatre grands établissements financiers. Il prometde continuercesinvestissements au cours des douze prochains mois. Signal politique Selon le groupe financier japonais Mizuho, le fonds d’investissement de Pékin vient ainsi de dépenser environ 31 millions de dollars (22,7 millions d’euros) dans ses banques. « Les motivations [du fonds souverain] sont probablement de faire la démonstration du niveau élevé de soutien du gouvernement envers le secteur bancaire, estime Jim Antos, analyste du secteur bancaire en Asie pour Mizuho. Il s’agit aussi de donner l’impression que ces actions sont aujourd’hui bon marché pour un investisseur de long terme.» Les autorités chinoises avaient déjà entrepris des achats similaires d’actions des grandes banques en 2008, après la chute de Lehman Brothers, ce qui avait aidé le secteur avant que la réalité de la récession mondiale ne le fasse rechuter. Cette fois-ci, il s’agit d’un signal politique du gouvernement chinois, un gage de solidarité enversles banques, quitte à renforcer un système sanctionnant peu l’exposition au risque. L’annonce intervient une semaine après la visite du premier ministre à Wenzhou, où les petites et moyennes entreprises souffrent particulièrement des difficultésd’accès au crédit bancaire et ont recours aux financements privés informels, souvent à des taux usuriers. Dans cette ville commerçante de l’est du pays, une quarantaine de patrons incapables d’honorer leurs dettes se seraient d’ailleurs volatilisés. Lors de sa visite, Wen Jiabao a exigé des banques et des autorités locales que la question soit résolue dans le mois. Pour Joseph Lau, économiste de la Sociétégénérale à Hongkong, les deux signaux que sont l’appel de M. Wen et l’achat d’actions du fonds souverain pourraient marquer le début d’une série de mesures visant à stabiliser le secteur bancaire formel et à résoudre le problème des financements de l’ombre au niveau national. Le coup de pouce du fonds d’investissement de Pékin demeure toutefois symbolique. « Le problème de dette de la Chine restant une grande incertitude, il semble peu probable que le léger soutien du [fonds souverain] suffira à compenser les pertes potentielles associéesaux créancesdouteuses.Jeprésume que d’autres injections de fonds pour recapitaliser les banques seront nécessaires avant que la situation ne soit résolue », commente M. Lau. p Harold Thibault L’EGYPTE VOUS SOURIT SOURIEZ-LUI EN RETOUR SUR www.facebook.com/sourires.egypte Jean-Pierre Stroobants Gaucheetdroiteserenvoientlaresponsabilité çois Fillon a épinglé la gauche « qui nous donne des leçons », en voulant lui « rappeler (…) que les responsabilités sont extrêmement partagées. Des actes graves ont été commis aussi quand la gauche était au pouvoir». Plus tard, devant l’Assemblée nationale, il a continué de tancer ses adversaires. « La responsabilité de beaucoup de gouvernements est engagée dans la dérive qui est aujourd’hui celle de la banque des collectivités locales. » « Gâchis » La gauche, elle, parle de « gâchis ». Le chef de file des socialistes à l’Assemblée, Jean-Marc Ayrault, a d’ailleurs indiqué que son groupe n’avait « pas encore arrêté sa position », quant au vote prévu lundi 17 octobre sur le nouveau collectif budgétaire, qui inclut les garanties financières apportées par l’Etat à Dexia à hauteur de 32 milliards d’euros. Le texte, qui était au menu du conseil des ministres mercredi, prévoit aussi que l’Etat français apportera sa garantie à la partie la plus risquée du portefeuille de prêts aux collectivités locales de Dexia Municipal Agency, qui sera désormais adossé à la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Si des pertes étaient constatées sur certains prêts, et que leur montant allait au-delà de 500 millions d’euros, l’Etat en prendrait 70 % en charge, le reste incombant à Dexia. La nouvelle banque des collectivités locales « sera opérationnelle dans quelques mois », a indiqué Nicolas Sarkozy mardi à Aubusson (Creuse), en précisant que cette banque ne « distribuera aucun produit risqué ». p Quand vo Qua vous serez là, nou ous remo ont nte ter eron ons le tem ons mps ps. Karn rnak ak, Edfo ou, Den nde d ra, et et tant d’au utr tres e lie es eux magiqu iq ques es où où nouss perce eron ns ensem ns embl b e le es mysttèr ère es de ch chaq aq que te em mple. ple. pl Ragi Ban anna na, 35 5 ans s, g id gu de to tour u is sti tiqu que 515 012 185 RCS Paris - Photo © Vincent Bourdon. VINGT-QUATRE HEURES après l’annonce officielle du démantèlement de Dexia, gauche et droite se sont renvoyé la responsabilité de la débâcle de la banque, mardi 11 octobre à l’Assemblée nationale. Mardi matin, devant les députés UMP, le premier ministre Fran- là où tout commence Cécile de Corbière [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 21 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 10:10 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL OFFRE DE * , Dès jeudi 13 octobre N°1 VERDI REQUIEM / TE DEUM 2 CD + 1 livret de 40 pages La musique sacrée a inspiré aux grands compositeurs leurs pages les plus intenses, auxquelles les plus grands interprètes ont toujours voulu se confronter. Le Monde vous convie à ces rencontres historiques, au sommet absolu de l’art et de l’émotion, avec sa nouvelle collection « Le Monde de la musique sacrée ». Autant d’enregistrements rares et mythiques, gravés pour l’éternité. Chaque jeudi, découvrez, en plus du Monde, un album comprenant deux CD entièrement remastérisés et un livret illustré de 40 pages sur chaque œuvre et son interprétation. PHOTOS - © NILS-UDO 1 VERDI REQUIEM - TE DEUM - Dès le 13 octobre 2 BACH PASSION SELON SAINT JEAN - Dès le 20 octobre 3 BEETHOVEN MISSA SOLEMNIS - MESSE EN UT - Dès le 27 octobre 4 BERLIOZ GRANDE MESSE DES MORTS - L’ENFANCE DU CHRIST - Dès le 3 novembre 5 MOZART MESSE EN UT - REQUIEM - Dès le 10 novembre 6 BRAHMS UN REQUIEM ALLEMAND - QUATRE CHANTS SÉRIEUX - Dès le 17 novembre 7 HELMUT WALCHA (orgue) RÉCITAL BACH - Dès le 24 novembre 8 DVORAK REQUIEM - CHANTS BIBLIQUES - Dès le 1er décembre 9 HAENDEL LE MESSIE - Dès le 8 décembre 10 FAURÉ REQUIEM - DURUFLÉ REQUIEM - MOTETS - Dès le 15 décembre 11 BACH MESSE EN SI - Dès le 22 décembre 12 BRUCKNER TE DEUM - MESSE N° 2 - SYMPHONIE N° 9 - Dès le 29 décembre 13 HAYDN LA CRÉATION - Dès le 5 janvier 14 ALFRED DELLER (contre-ténor) PURCELL - BACH - COUPERIN - Dès le 12 janvier 15 CHANTS SACRÉS BUXTEHUDE - GOUNOD - RAVEL… - Dès le 19 janvier 16 ERNEST BLOCH SERVICE SACRÉ - DARIUS MILHAUD SERVICE SACRÉ - Dès le 26 janvier 17 SCHUBERT MESSES ET AIRS SACRÉS - Dès le 2 février 18 SPIRITUALS MARIAN ANDERSON - PAUL ROBESON… - Dès le 9 février 19 MOTETS FRANÇAIS DU XXe SIÈCLE POULENC - SCHMITT - CAPLET - Dès le 16 février 20 LE SACRÉ À L’OPÉRA PUCCINI - WAGNER - VERDI - GOUNOD… - Dès le 23 février PLUS D’INFORMATIONS www.lemonde.fr/boutique ou 3289 (0,34 TTC/min) Offre de lancement réservée au double CD-livret n° 1 : 5,90 en plus du Monde. Chaque double CD-livret suivant sera vendu au prix de 9,90 en plus du Monde. Offre réservée à la France métropolitaine, sans obligation d’achat du Monde et dans la limite des stocks disponibles. Visuels non contractuels. Crédits photos : Volume N°1 : NILS UDO - ALPINIAS - MARTINIQUE , ANTILLES 1991 - Ilfochrome sur aluminium, 124 x 104 cm, 8 exemplaires – Volume N°2 : NILS-UDO - SANS TITRE GENEVRIER, SORBES, BRANCHES DE NOISETIER, OSIERS.AIX-LA-CHAPELLE, ALLEMAGNE 1999. Fujiflex sur aluminium, 124 x 124 cm, 6 exemplaires. Illustration dos du volume : NILS-UDO - SANS TITRE LIT DE RUISSEAU, FLEURS DE LISERON , ILE DE LA REUNION , OCEAN INDIEN 1990. Ilfochrome sur aluminium,124 x 124 cm 8 exemplaires. Courtesy Galerie Pierre-Alain Challier [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 22 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 11/10/11 18:44 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL CHAQUE JEUDI EN PLUS DU MONDE 0123 Pertes et profits | Chronique Par Stéphane Lauer Black out BlackBerry N oir c’est noir. BlackBerry traverse une bien mauvaise passe. La marque de téléphone mobile est victime depuis deux jours de pannes en série, qui arrivent au pire moment pour son fabricant, le canadien Research In Motion (RIM). Plus de courriels, ni d’Internet, par intermittence. Les clients européens, africains et sud-américains de BlackBerry trouvent le temps long depuis quarante-huit heures. En cause, la défaillance d’un « commutateur de cœur de réseau», a annoncé RIM dans… un e-mail. « Nous travaillons à restaurer le service normal aussi vite que possible», explique piteusement le groupe dans un message, qui fleure bon les années 1970 et les grandes heures de l’ORTF, quand la télévision publique diffusait ses interludes pour faire patienter les téléspectateurs dans l’attente de la reprise des programmes. Peu probable que ce relent de nostalgie soit du goût des 70 millions de clients, qui ont acheté un BlackBerry justement à cause de sa fiabilité. Une force qui est en train de se transformer en talon d’Achille? Contrairement aux autres fabricants, BlackBerry fonctionne à partir de son propre réseau de communication, qui dispatche les données vers des serveurs régionaux. C’est la saturation de ces derniers qui est à l’origine des pannes actuelles. Pourtant, RIM n’est pas vrai- ment face à une crise de croissance. Bien au contraire : le groupe canadien se fait tailler des croupières par l’iPhone d’Apple et les téléphones fonctionnant sous le logiciel Android de Google. La chute des parts de marché suit une courbe parallèle à celle du cours de Bourse, qui a dégringolé de 60 % depuis le début de l’année. De quoi éveiller les appétits des prédateurs. Celui qui lorgne actuellement sur RIM s’appelle Jaguar. Cette petite banque d’in- Le groupe canadien se fait tailler des croupières par l’iPhone d’Apple vestissement canadienne a lancé, en septembre, un appel pour changer le système de gouvernance du groupe et suggère même une vente pure et simple de RIM. La direction bicéphale, constituée par Jim Balsillie et Mike Lazaridis, a fait son temps, affirme Jaguar, qui a fort opportunément profité de la panne pour signaler que des actionnaires impatients, représentant 8 % du capital, soutenaient son appel. Les deux dirigeants détiennent ensemble 10 % du capital de RIM, il n’y a donc pas encore péril en la demeure. Mais la pression monte, et il faudra plus que la résolution de la panne de ces derniers jours pour la faire retomber. p lauer.blog.lemonde.fr «Nous examinons tout, sans tabou», indique le président du groupe, Luc Oursel A Mouvement de concentration inéluctable dans la presse régionale Le Crédit mutuel a racheté «L’Est républicain» et «LesDernières Nouvelles d’Alsace» Arevapourrait«fermer certainesactivités» en Allemagne reva étudie l’arrêt de certaines de ses activités en Allemagne, à la suite de la décision du gouvernement fédéral d’abandonner, d’ici à 2022, le nucléaire, a annoncé, mercredi 12 octobre, le présidentdu directoire, Luc Oursel, dans un entretien au quotidien allemand Handelsblatt. Le groupe réfléchit par ailleurs « à fonder un centre mondial spécialisé dans le démantèlement de centrales nucléaires » dans ce pays. « Nous examinons tout, sans tabou. Nous regardons de quels services nos clients allemands auront encore besoin dans le futur et ce qui va se passer avec l’exportation de services et produits nucléaires depuis l’Allemagne vers d’autres pays», a expliqué M. Oursel. « Notre décision dépend évidemment de savoir si la technologie nucléaire est encore la bienvenue ici. Nous pourrions arriver à la conclusionde fermer certainesactivités », a ajouté le patron d’Areva, Concernant les 5 700 salariés du groupe en Allemagne, il estime « ne rien pouvoir exclure pour le moment». M. Oursel, qui a succédé à Anne Lauvergeon en juin, espère rendre une première décision en décembre, lors de la présentation de sa stratégie au conseil de surveillance. Dans un entretien à l’agence Reuters, le 11 octobre, le nouveau président d’Areva précise que son groupe dispose encore de nombreux clients potentiels. « Nous sommes très sollicités aujourd’hui dans beaucoup de pays en Europe, en Pologne, en République tchèque, en Grande-Bretagne (…). Vous avez quatre EPR en cours de construc- 23 économie & médias Jeudi 13 octobre 2011 tion. Il y en aura d’autres en constructionen Chine et en Inde, en Grande-Bretagne.» D’autre part, le patron d’Areva affirmeêtre bienplacédanslacompétition qui se profile pour la construction de deux nouveaux réacteurs en Finlande, après avoir tiré les leçons des difficultés du chantier en cours dans ce pays. Provisions Concernant ce dernier, un rapport d’étape, remis mardi 11 octobre, par le député socialiste Marc Goua à la commission des finances del’Assembléenationale,jugequ’Areva risque de devoir inscrire de nouvelles provisions dans ses comptes. Tout en rappelant que le groupea enregistréune huitièmeprovision pour l’EPR finlandais en 2010 – pour un total de 2,6 milliards d’euros –, le député estime que « rien ne semble indiquer que ce soit la dernière». « Areva s’est engagé non seulement sur la livraison d’une installation, mais aussi, dans une certaine mesure, sur la production à venir de la centrale», ajoute-t-il. « L’exposition est donc certainement supérieureà ce qui avait étéannoncéà la représentation nationale », expliqueM.Goua,pourqui «le coûtfinal sera certainement astronomique». Ce rapport,diligenté fin juin par la commission présidée par Jérôme Cahuzac (PS), devra être complété par d’autres auditions et opérations de contrôle. « On ne peut pas confirmer ni infirmer les positions prises par le parlementaire, a réagi un porte-parole d’Areva. Si des provisions doivent être passées elles le seront, comme nous l’avons toujours fait. » – (AFP, Reuters.) p Analyse M ercredi 12 octobre à minuit, le Crédit mutuel est officiellement devenu propriétaire de L’Est républicain et desDernières Nouvelles d’Alsace,jusqu’ici contrôlés par la famille Lignac. Faute d’un recours, l’avis de l’Autorité de la concurrence du 12 juillet autorisant la transaction s’applique. Michel Lucas, président de la banque mutualiste, se trouve donc à la tête d’un empire de presse qui rassemble neuf quotidiens régionaux dans le grand Est: L’Alsace, Le Républicain lorrain,Le Bienpublic, LeDauphiné, Le Journal de Saône-et-Loire, Le Progrès, L’Est républicain, les Dernières Nouvelles d’Alsace et Vosges matin. Si celui que l’on surnomme « le requin blanc » jure ses grands dieux qu’il va vendre L’Est républicain, dont les salariés ont eu le tort de faire grève en février, personne ne croit à cette menace. Cette décision ferait perdre sa cohérence à un groupe qui s’étend de Verdun à Gap et diffuse chaque jour 1,2 million de journaux. Le groupe belge Rossel, lui, vient de dévoiler ses ambitions. Déjà propriétaire de La Voix du Nord et du Courrier picard, il annonce un partenariat avec Groupe Hersant média (GHM). Les deux groupes devraient constituer une holding qui sera détenue à parts égales et contrôlera le pôle Est de GHM, avec L’Union de Reims, et le pôle PACA, qui comprend notamment La Provence et Nice Matin. Le pôle normand (Paris Normandie), le pôle outre-mer (FranceAntilles), et les journaux gratuits d’annonces (Comareg) ne sont pas concernés. La nouvelle entité pèsera 900 000 exemplaires diffusés chaque jour, ce qui la place au troisième rang des groupes de presse régionale, derrière EBRA et Ouest-France (960000 exemplaires). Ce phénomène de concentration ne peut que s’accélérer. Déjà, six pôles plus ou moins cohérents se dégagent dans le paysage. Outre les trois groupes cités, un pôle se dessine avec le groupe Sud-Ouest, qui a monté un GIE avec La Dépêche. Un autre au centre avec le groupe Centre-France (La Montagne), qui a pris une participation minoritaire au capital de La Nouvelle République du Centre-Ouest.Enfin, legroupe Amaury est en situation de monopole en Ile-de-France avec Le Parisien. Artifices Cette concentration vise à rationaliser et restructurer un secteur qui périclite depuis une vingtaine d’années. En 2010, la diffusion de la presse quotidienne régionale (PQR) a baissé de 2 % selon le cabinet Secafi. Encore, cette chute a-t-elle été ralentie par plusieurs artifices. Les abonnements ont été subventionnés grâce à l’aide de l’Etat au portage, qui se monte à 70 millions d’euros par an, une somme captée à 82 % par la PQR. Les journaux régionaux ont égalementeu recours à l’expédient classique que représentent les ventes par tiers (mise à disposition gratuite dejournaux dans les hôtels,les facultés, etc.) : elles ont représenté 3,6 % de leur diffusion France payée en 2010. La presse régionale n’a pas encore opéré sa révolution numérique et son lectorat vieillit. Surtout, elle subit de plein fouet la concurrence des gratuits, de plus en plus présents en régions. Les deux principaux, 20 minutes et Direct Matin, se livrent à une « course au million d’exemplaires » : après avoir conquis Paris, ils veulent s’implanter plus lourdement en province. Les journaux régionaux ne peuvent plus compter sur les ressources de la presse gratuite d’annonces (Paru Vendu, etc.), qui a longtemps été une poule aux œufs d’or et s’est effondrée à partir de 2008 avec la migration des annonces vers Internet. Beaucoupdegroupessontlourdement endettés. GHM est lesté d’une dette bancaire de 300 millions d’euros, Sud-Ouest a renégocié ses créances qui se montent à environ 70 millions, Ouest-France a trouvé une bouffée d’oxygène en vendant 50 % de son site d’annonces Leboncoin au norvégien Schibsted pour 200 millions d’euros. p Xavier Ternisien Lavie des entreprises Luxe Gucci accusé de maltraitance en Chine Inflation Le marque de luxe Gucci (groupe PPR) est accusée par la presse chinoise de maltraitance de ses salariées dans l’un de ses magasins à Shenzhen (sud). Elle dénonce des heures supplémentaires non payées, l’obligation de rembourser tout article volé par les clients, le fait de demander une autorisation pour boire ou aller aux toilettes. Gucci a annoncé, mardi 11 octobre, avoir « mené une enquête approfondie et a pris une série de mesures, dont le remplacement des hauts responsables concernés et du directeur adjoint du magasin». – (AFP.) Justice Arrestation de deux Chinois soupçonnés d’espionnage industriel Deux ressortissants chinois ont été arrêtés, le 25 septembre, après avoir été surpris par des salariés de l’entreprise Converteam, à Champigneulles (Meurthe-etMoselle), alors qu’ils étaient en train de photographier des proto- LesprixàlaconsommationenFrance ontreculéde0,1%enseptembre L’indice des prix à la consommation en France a diminué de 0,1 % en septembre par rapport au mois précédent, après une hausse de 0,5 % en août, a annoncé, mercredi 12 octobre, l’Insee. Sur un an, les prix sont en progression de 2,2 %. Le recul en septembre provient essentiellement de la baisse saisonnière des prix des services, à la fin de la période estivale, précise l’Insee. Diminuent notamment les prix des hébergements de vacances (– 44,5 %), des voyages touristiques tout compris (– 27,8 %) ou des transports aériens (– 7,6 %). Des baisses de tarifs sont aussi notées dans les services de télécommunications (– 0,5 % ; – 4 % sur un an) et les assurances automobile (– 4 %; – 3 % sur un an). Corrigé des variations saisonnières, l’indice des prix croît de 0,1 % (+ 2,3% sur un an). – (AFP.) p types de moteur à propulsion électrique de très haute technologie. Ces deux hommes ont été placés sous contrôle judiciaire après avoir été mis en examen pour « collecte d’information sur intérêts fondamentaux de la nation et livraison à une puissance étrangère», selon le site internet du quotidien L’Est républicain. Converteam travaille notamment pour la Marine nationale, l’US Navy et la marine britannique. Marchés Finance Fitch pourrait dégrader la note de Generali L’agence Fitch a indiqué, mardi 11 octobre, qu’elle envisageait de dégrader la note de l’assureur italien Generali, après l’abaissement de la note de l’Italie. « La notation de Generali est influencée par la solvabilité de l’Etat italien, car la compagnie détient environ 51 milliards d’obligations italiennes», souligne l’agence. – (AFP.) Télévision Six nouvelles chaînes en haute définition sur la TNT François Fillon a annoncé, mardi 11 octobre, le lancement d’un appel à candidatures pour six nouvelles chaînes en haute définition sur la télévision numérique terrestre sans changement de norme de diffusion. Le premier ministre a aussi annoncé l’abrogation d’un article de la loi du 30 septembre 1986 sur « la liberté de communication» qui prévoyait d’attribuer des canaux compensatoires à TF1, M6 et Canal+. Banques Publication d’un entretien « fantôme » du patron de BNP Paribas Le quotidien allemand Handelsblatt a publié, mercredi 12octobre, un entretien « fantôme» du directeur général de BNP Paribas, Baudouin Prot, où seules les questions apparaissent. La banque avait finalement refusé que les réponses soient publiées. Elle a indiqué au Monde qu’elle va reproposer le texte au journal allemand. – (AFP.) Retrouvez l’ensemble des cotations sur notre site Internet :http://finance.lemonde.fr VALEURS DU CAC40 LES BOURSES DANS LE MONDE 12/10, 9h47 Mercredi 12 octobre 9h45 Pays Valeur Dernier cours Cours préc. ACCOR .........................◗ 21,36 AIR LIQUIDE .......................◗ 90,61 ALCATEL-LUCENT ...........◗ 1,98 ALSTOM ............................◗ 24,95 ARCELORMITTAL ................ 13,77 AXA ....................................◗ 11,39 BNP PARIBAS ACT.A ........◗ 33,27 BOUYGUES .......................◗ 25,86 CAP GEMINI ......................◗ 26,41 CARREFOUR .....................◗ 17,25 CREDIT AGRICOLE ............◗ 5,32 DANONE ............................◗ 45,41 EADS ...................................◗ 21,86 EDF ......................................◗ 22,64 ESSILOR INTL ....................◗ 50,82 FRANCE TELECOM ............◗ 12,87 GDF SUEZ ...........................◗ 22,89 LAFARGE ...........................◗ 27,50 L’OREAL ............................◗ 76,68 LVMH MOET HEN. ............◗ 109,05 MICHELIN...........................◗ 47,05 PERNOD RICARD ...............◗ 62,13 PEUGEOT............................◗ 17,64 PPR .....................................◗ 103,60 PUBLICIS GROUPE ...........◗ 33,52 RENAULT............................◗ 26,50 SAFRAN ..............................◗ 24,36 SAINT-GOBAIN..................◗ 32,02 SANOFI ...............................◗ 50,09 SCHNEIDER ELECTRIC .....◗ 43,10 SOCIETE GENERALE .........◗ 21,66 STMICROELECTR. .............◗ 5,07 SUEZ ENV. ..........................◗ 10,81 TECHNIP.............................◗ 61,73 TOTAL .................................◗ 35,57 UNIBAIL-RODAMCO ........◗ 142,10 VALLOUREC .......................◗ 46,12 VEOLIA ENVIRON. .............◗ 10,88 VINCI...................................◗ 34,24 VIVENDI ..............................◗ 16,20 21,32 91,42 2,01 25,24 14,00 11,59 33,45 25,84 26,39 17,48 5,44 45,36 22,41 22,95 51,43 12,95 23,17 28,10 77,09 110,60 46,58 62,40 18,05 103,95 33,75 26,99 24,69 32,38 49,92 43,62 21,85 5,19 10,81 62,03 35,72 142,85 47,01 10,96 34,50 16,15 % var. /préc. % var. 31/12 Plus haut 0,21 -35,84 -0,89 -4,26 -1,55 -9,40 -1,13 -30,31 -1,64 -48,93 -1,64 -8,47 -0,51 -30,11 0,06 -19,83 0,04 -24,41 -1,34 -36,01 -2,30 -44,08 0,11 -3,42 -2,43 25,34 -1,35 -26,23 -1,19 5,49 -0,66 -17,51 -1,19 -14,73 -2,12 -41,38 -0,53 -7,70 -1,40 -11,41 1,01 -12,38 -0,43 -11,70 -2,33 -37,93 -0,34 -12,94 -0,67 -14,04 -1,83 -39,09 -1,32 -8,06 -1,08 -16,82 0,34 4,68 -1,20 -23,04 -0,85 -46,13 -2,31 -34,49 n/d -30,03 -0,48 -10,67 -0,41 -10,29 -0,53 -3,99 -1,88 -41,32 -0,68 -50,25 -0,75 -15,83 0,31 -19,80 36,20 100,65 4,47 45,32 28,55 16,16 59,93 35,05 43,38 31,98 12,92 53,16 25,39 32,75 57,72 16,65 30,05 48,76 91,24 132,65 68,54 72,78 33,60 132,20 41,84 50,53 30,50 47,64 56,82 61,83 52,70 9,73 15,99 78,14 44,55 162,95 89,58 24,30 45,48 22,07 Plus bas Divid. net Code ISIN 18,60 0,62 T FR0000120404 80,90 2,35 T FR0000120073 1,74 0,16 T FR0000130007 21,91 0,62 T FR0010220475 10,46 0,16 A LU0323134006 7,88 0,69 T FR0000120628 22,72 2,10 T FR0000131104 20,88 1,60 T FR0000120503 21,98 1,00 T FR0000125338 14,65 1,08 T FR0000120172 4,01 0,45 T FR0000045072 41,92 1,30 T FR0000120644 17,55 0,19 T NL0000235190 17,89 0,58 S FR0010242511 46,60 0,83 T FR0000121667 11,12 0,60 A FR0000133308 18,32 0,67 S FR0010208488 22,29 1,00 T FR0000120537 68,83 1,80 T FR0000120321 94,16 1,40 S FR0000121014 40,20 1,78 T FR0000121261 56,09 0,67 A FR0000120693 14,51 1,10 T FR0000121501 90,50 3,50 T FR0000121485 29,10 0,70 T FR0000130577 22,07 0,30 T FR0000131906 21,41 0,50 T FR0000073272 26,07 1,15 T FR0000125007 42,85 2,50 T FR0000120578 35,94 3,20 T FR0000121972 14,31 1,75 T FR0000130809 3,96 0,09 A NL0000226223 10,02 0,65 T FR0010613471 52,85 1,45 T FR0000131708 29,40 0,57 A FR0000120271 124,05 2,70 D FR0000124711 38,34 1,30 T FR0000120354 9,38 1,21 T FR0000124141 29,49 1,15 S FR0000125486 14,10 1,40 T FR0000127771 Cours en euros. ◗ : valeur pouvant bénéficier du service de règlement différé (SRD). # : valeur faisant l'objet d'un contrat d'animation. Plus haut et plus bas : depuis le 1/1/2011. n/d : valeur non disponible. A : acompte, S : solde, T : totalité. Indice Dernier cours % var. Maxi 2011 Mini 2011 PER CAC 40 3133,83 12/10 -0,62 4169,87 16/2 2693,21 23/9 9,00 DAX Index 5802,32 12/10 -1,07 7600,41 2/5 4965,80 12/9 9,00 ROYAUME UNI FTSE 100 index 5351,74 12/10 -0,81 6105,77 21/2 4791,01 9/8 8,40 ETATS-UNIS Dow Jones ind. 11416,30 12/10 -0,15 12876,00 2/5 10404,49 4/10 11,10 FRANCE ALLEMAGNE JAPON Nasdaq composite 2583,03 12/10 0,66 2887,75 2/5 2298,89 4/10 15,90 Nikkei 225 8738,90 12/10 -0,40 10891,60 17/2 8227,63 15/3 12,80 PER - Price Earning Ratio (ou cours/bénéfice) : cours de Bourse divisé par le bénéfice par action estimé pour l'exercice courant. PER : FactSet JCF Estimates ; données : la Cote Bleue. n/d : valeur non disponible. (Publicité) SICAV ET FCP 0123 LA BOUTIQUE SÉLECTION publiée sous la responsabilité de l'émetteur Dernier cours connu le 12/10 à 9h Valeur Cours en euro date valeur CM-CIC EUROPE 20,70 10/10 Du lundi au vendredi 9 h 30 à 18 h Samedi 10 h à 14 h Fonds communs de placements CM-CIC EURO ACTS C 16,51 10/10 CM-CIC SELECT.PEA 6,76 10/10 CM-CIC MID EUROPE 18,11 10/10 CM-CIC TEMPERE C 162,33 10/10 CM-CIC DYN.EUROPE 29,64 10/10 CM-CIC FRANCE C 27,68 10/10 CM-CIC EQUILIBRE C 66,15 10/10 CM-CIC DYNAM.INTLE 24,52 10/10 CM-CIC OBLI C.T.D 132,65 11/10 CM-CIC MID FRANCE 30,35 10/10 ........................................................................................ ........................................................................................ ........................................................................................ ........................................................................................ ........................................................................................ [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 23 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 10:30 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL 80, boulevard Auguste-Blanqui - 75013 Paris 01 57 28 29 85 - http://boutique.lemonde.fr/ A GAGNER [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 24 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 08:37 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL 0123 décryptages ENQUÊTE Jeudi 13 octobre 2011 25 2012 LabatailleduWeb Xavier Ternisien I ls ont tous comme modèle la campagne de Barack Obama en 2008. Tous ont fait le pèlerinage à Washington ou à New York pour recueillir les précieux conseils des communicantsdu candidat démocrate. Ou bien ils ont lu comme une bible le rapport publié en janvier 2009 par le groupe de réflexion proche du Parti socialist, Terra Nova, expliquant le rôle qu’avait joué Internet dans l’élection du président américain. Car la campagne présidentielle est une chose sérieuse chez les geeks. C’est un moment privilégié où la fréquentation des sites monte en flèche, où les audiences explosent. C’est aussi une période bénie au cours de laquelle les partis politiques font pleuvoir une manne financière sur une armée de conseillers Internet et de consultants en communication. Bizarrement, l’élection de 2012 pourrait consacrer le rôle d’une fonction basique du Net : l’e-mail. Ceux qui ont tiré les leçons de la campagne de Barack Obama en 2008 insistent tous sur l’importance d’avoir de bons fichiers. « It’s the database, stupid ! » (« L’important c’est la base de données, imbécile ! »), résume Arnaud Dassier, qui a été l’animateur de la campagne Internet de Nicolas Sarkozy en 2007. « Tout le monde est dessus, confirme Vincent Ducrey, conseiller Internet du ministre de l’éducation, Luc Chatel. C’est le point de départ d’une relation qualifiée avec l’internaute. » Si les jeunes communiquent par SMS et par Facebook, l’e-mail reste très populaire auprès des baby-boomers, qui partagent volontiers avec leur réseau d’amis des chaînes de messages. Aux Etats-Unis, Barack Obama disposait d’une base qualifiée de 12 millions de personnes, avec jusqu’à 500 critères pour connaître chaque électeur. Problème : en France, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) interdit d’acquérir et de recouper des bases de données. Les partis en sont donc réduits à constituer leur propre fichier de sympathisants, ce qui est autorisé. « En 2007, l’UMP avait un fichier de 340 000 mails, le PS environ 100 000 », se souvient Arnaud Dassier. De ce point de vue, la primaire est une formidable aubaine pour le Parti socialiste. Car si les listes électorales seront détruites, les votants sont invités à laisser leurs coordonnées s’ils le désirent dans de nombreux bureaux. Après le premier tour du 9 octobre, entre 30 % et 50 % des participants auraient ainsi laissé leurs adresses e-mail « pour être informés de la suite de la campagne ». Ce qui représenterait une base de données colossale d’un million d’adresses Internet ! De quoi faire peur à l’UMP. « Dans une élection, la mobilisation de son propre électorat est fondamentale, rappelle Arnaud Dassier. L’important, ce sera de faire le plein de voix dans son propre camp. » En 2007, la campagne présidentielle avait consacré la figure du blogueur. Au point qu’un livre de Thierry Crouzet paru cette année-là avait érigé la blogos- Plus que celle de 2007, la campagne présidentielle de 2012 se déclinera et se jouera sur le Web. Avec Twitter, Facebook, les e-mails et les bases de données, l’électeur-internaute et son réseau d’«amis» sont la proie des conseillers Internet et autres consultants en communication des futurs candidats phère au rang de Cinquième pouvoir (Bourin éditeur). Le héros de cette époque s’appelait Loïk Le Meur et avait appelé à voter pour Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, Stanislas Magniant, fondateur du site Netpolitique.net, consacré à la communication politique sur Internet, constate qu’« il n’y a plus la même ferveur autour des blogs ». Surtout, par rapport à 2007, deux choses fondamentales ont changé. Tout d’abord, le nombre d’internautes est passé de 30 à 38 millions, dont 89 % sont connectés en haut-débit. « En 2007, la cible sur Internet c’était les jeunes, commente Franck Louvrier, conseiller en communication de l’Elysée. Aujourd’hui, les plus de 60 ans sont aussi connectés. Le public des internautes a éclaté. » Deuxième nouveauté : l’apparition des réseaux sociaux. En 2007, Facebook comptait moins de 200 000 inscrits en France. Ils seraient 20 millions aujourd’hui, dont la moitié se connecte au moins une fois par jour. Les réseaux sociaux sont la nouvelle obsession des conseillers en communication. « Depuis toujours, ce qui marche le mieux en matière de marketing, c’est la recommandation des pairs », note Stanislas Magniant. Et les réseaux sociaux sont précisément fondés sur cela, sur les « like », les recommandations des « amis ». Les chiffres ont de quoi faire rêver. « Les inscrits sur Facebook ont en moyenne 150 amis sur le réseau, souligne Benoît Thieulin, fondateur de l’agence de conseil Internet La Netscouade. En théorie, le potentiel de diffusion est énorme. » En France, l’utilisation politique de Facebook n’en est qu’à ses balbutiements. Certains élus ont des pages de « fans ». Celui qui en a le plus est Nicolas Sarkozy, qui approche les 500 000. Ségolène Royal arrive loin derrière avec 30 700 fans. Nul doute qu’avant l’élection présidentielle, ces chiffres seront abondamment commentés. « Sur Internet, tout est quantifiable, souligne Vincent Feltesse, conseiller Internet de François Hollande. La rivalité autour des chiffres fera partie d’une guerre psychologique. » S’inscrire comme fan d’un homme politique sur Facebook, c’est pouvoir recevoir des messages de lui dans sa boîte aux lettres, et voir apparaître des informations sur son newsfeed, son fil d’information. « C’est une nouvelle forme d’acte militant, affirme Manuel Diaz, président de l’agence Emakina, qui travaille notamment pour l’UMP. Cela engage l’internaute, puisque tous les gens qui sont amis avec lui peuvent le savoir. On accepte de jouer un rôle visible. » L’étape suivante sera le lancement d’applications sur le réseau social, sous forme de jeux, de quizz ou de mini-sondages. Terra Nova a déjà lancé « Mon vote à moi », une simulation de vote sur Facebook sur la primaire socialiste. L’usage de Twitter est plus délicat, même si tous les communicants en soulignent la nécessité. Le réseau de microblogging ne compte que 2 millions d’inscrits en France, dont une moitié seulement est active. « Sur Twitter, on s’adresse d’abord aux journalistes, d’où un effet d’amplification du message », note Pierre Guillou, fondateur du site Elus2.0, consacré au Web politique. Twitter est le réseau du buzz, où l’on est sûr de trouver les bonnes personnes pour donner le maximum d’écho à ses déclarations. « C’est le meilleur outil pour réagir à chaud, avec une rapidité de diffusion de l’ordre de 15 minutes », déclare Arnaud Dassier. L e vrai décollage de la twittosphère politique a eu lieu le 16 mai, lors de l’audience de Dominique StraussKahn devant la cour pénale de New York, alors que les caméras n’avaient pas accès au prétoire. Faute d’images, les chaînes de télévision relayaient les tweets des personnes présentes dans la salle. Depuis cette date, les journalistes politiques sont arrivés massivement sur le réseau. Les partis politiques ont tenté de constituer leurs propres réseaux sociaux, mais le résultat n’est guère concluant. L’UMP a lancé en janvier 2009 le site Les créateurs de possibles, qui devait rassembler une communauté de sympathisants. L’expérience a été un échec. Le site n’a attiré que 15 000 inscrits. Il a fermé début 2011. Franck Louvrier en tire les leçons : « Pour mobiliser les électeurs, il faut s’appuyer sur le réseau existant, et pas en créer un parallèle. » Le Parti socialiste a eu des ambitions plus modestes en lançant, début 2010, la Coopol (abréviation de « coopérative politique »). Le site a été pensé plutôtcomme un outil au [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 25 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 08:36 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL service des militants. Il compterait 50 000 membres et engrangerait chaque jour une centaine d’inscriptions. « La Coopol va jouer un grand rôle dans l’organisation de la campagne de terrain », déclare Emile Josselin, conseiller Internet de Martine Aubry. Le Web n’a pas encore détrôné le média de la campagne par excellence, à savoir la télévision. Les scores d’audience, comme celui de Dominique StraussKahn, réunissant 14 millions de téléspectateurs le 18 septembre au 20 heures de TF1, ont encore de quoi faire rêver. « Il faut distinguer entre puissance et influence, insiste Benoît Raphaël, fondateur du site LePost.fr et aujourd’hui consultant Internet. La télévision reste un média de puissance. Twitter est un moyen d’influence. » Les spécialistes du Web politique parient plutôt sur une complémentarité entre Internet et le média télé. « Le couple «Le couple TV-Internet est très fécond. On va chercher des gens à la télévision, on les transforme en internautes et on les fidélise. La télé déclenche une soif d’info, Internet l’assouvit» Benoît Thieulin agence La Netscouade TV-Internet est très fécond, souligne Benoît Thieulin. On va chercher des gens à la télévision, on les transforme en internautes et on les fidélise. La télé déclenche une soif d’info, Internet l’assouvit. » Pour l’animateur de la campagne sur le Web de Ségolène Royal en 2007, le rôle grandissant d’Internet ne devrait pas marginaliser les médias traditionnels, au contraire. « La campagne va se jouer sur des thèmes complexes, tels que la dette et la fiscalité. Le public sera à la recherche d’explications, d’infographies pédagogiques, de simulations. Là, les médias traditionnels et les experts retrouvent toute leur légitimité. » Autre changement par rapport à 2007 : les journalistes de la presse papier ont une plus grande présence en ligne. De l’avis des experts, les vidéos sur Internet devraient jouer un grand rôle. Pour promouvoir un candidat, mais aussi pour démolir un adversaire. On se souvient de la vidéo de Ségolène Royal qui avait circulé sur Internet en 2006, quelques jours avant la primaire socialiste. La candidate y souhaitait, devant des militants, que les professeurs de collège travaillent au moins 35 heures par semaine. Cet extrait, abondamment diffusé par ses opposants, avait failli lui porter préjudice auprès des enseignants. Arnaud Dassier met toutefois en garde contre une surestimation du rôle que pourrait jouer le Web dans la campagne. « L’essentiel, c’est le candidat et son programme. A lui seul, Internet ne peut pas inverser une tendance. » p 26 0123 décryptages DÉBATS Jeudi 13 octobre 2011 En finir avec le scandale du logement insalubre BertrandKern Maire PS de Pantin et président d’Est-Ensemble, communauté d’agglomération I l y a presque un an déjà, un homme s’est immolé par le feuetlesouffledesflammes qui l’emportait a embrasé unpaystoutentier.Cethomme s’appelait Mohamed Bouazizi.Ilavait 26ans. Ilétaittunisien et de sa mort naissait le « printemps arabe». Le 28 septembre – l’automne était là sans s’être installé. Dans ma ville, à Pantin, aux portes de Paris, six hommes, au petit matin, dans un local qui n’était pas fait pour cela, dans un bâtiment qui n’aurait pas dû les accueillir, presque muré et dans lequel ils avaient trouvé refuge, illégalement et « sans droit ni titre », comme l’on dit, à la suite d’un incendie d’origine accidentel, six hommes mourraient par les flammes.Ceshommesétaienttunisiens et égyptiens. Ils étaient jeunes, ils étaient les enfants du « printemps arabe», profitant des libertés nouvelles que leur offrait leur pays, pour venir chercher chez nous, après un périple par l’Italie, un peu du confort et de la richesse que toute la jeunesse du Maghreb prête à nos sociétés. Plusieurs jours après ce drame, jeme suis aperçuque je ne connaissais pas leur nom. Personne ne me l’avait dit. Je suis maire de cette villedepuis2001etjemesensimpuissant et en colère. Il y a dans nos villes de banlieue des dizaines et des dizainesdebâtimentsvétustes,promis pour l’essentiel à la démolition, au terme de procédures souvent longues, dans lesquels des hommes et des familles trouvent refuge pour échapper au dénuement de la rue. Il y a dans nos villes des dizaines de Sangatte diffus. Et nous, les élus locaux, sommes démunisfaceàcetaffluxdepopulations,venuesdes pays de l’Est ou de l’autre rive de la Méditerranée, ces populations s’ajoutant à celles des mal-logés,àcellesvictimesdesmarchands de sommeil et même à celles qui sont en attente d’un logement adapté et à un prix raisonnable. Nous, les élus locaux sommes confrontésà une double crise: celle du logement, enkystée dans notre région depuis plusieurs décennies, et celle aggravée par le gouvernementactuel,del’hébergementd’urgence. Pour le logement, nous agissons.Nousconstruisons,rénovons, réhabilitons. Nous essayons, en jouant de notre droit de préemption, d’agir sur les prix pour, si ce n’est les rendre abordables, tout du moins en différer la flambée. Mais l’hébergement d’urgence est de la responsabilité de l’Etat et celui-cisedéfaussesurlescollectivités locales, les laissant seules et démunies pour gérer ces populations en errance et ces squats, insalubres et insécures, dans lesquels ces hommes et ces femmes et parfois ces familles trouvent refuge. Le plus souvent, notre action court au plus pressé: nous tendons la main à ces hommes et à ces femmes et, associés aux associations humanitaires et sanitaires, nous essayons de leur apporter un premier secours, nous refusant à distinguer,en fonctionde leurorigine, celles et ceux qui cherchent un toit pour dormir. Les Tunisiens – ils étaient plus de deux cents à la porte de la Villette – ont reçu pendant quelques mois un café chaud le matin et un repas. La ville ne pouvait guère faire plus, n’ayant pas sous le coude deux cents logements à offrir, à des gens sans titre de séjour qui se seraientsubstituésàceuxquiattendent depuis des années. C’est pourquoi, je suis un maire en colère. En colère et écœuré par les déclarations du ministre de l’intérieur, qui s’est empressé, le matin même du drame,dedénoncerlesfilièresd’immigration, comme s’il voulait dédouaner de toute responsabilité le gouvernement. La politique du chiffre, celle des reconduites à la frontière, est criminelle Le fait est que celui-ci a supprimé plus de 1 200 places d’hébergement d’urgence pour le seul département de la Seine-Saint-Denis, plus de 2 000 pour l’Ile-de-France. Le fait est que le 115 – le numéro d’appeld’urgence– ne répondplus, faute de moyens. Le fait est que la politiqueduchiffre,celledesreconduites à la frontière, est non seulement illusoire mais criminelle, qui se contente de déplacer le problème, dans un mouvement sans fin, commeunepatatechaudepassede main en main, une cohorte de Roms, de Bulgares et désormais de Tunisiens et de Libyens de square L’ÉCOLE DE LA RÉPUBLIQUE EST EN CRISE Dans une société qui perd progressivement ses repères L’Union pour l’Ecole en square, de squat en squat et de ville en ville. Quel visage offrons-nous de la France? De quelle conception de la dignité humaine témoignonsnous? Sur sa frontière, la Tunisie a su accueillir quelque 200 000 Libyens qui fuyaient la guerre. Peut-être 2 000 Tunisiens sans famille sont aux portes de Paris. Et nous ne saurions pas leur donner un toit, des soins, à manger et à regarder pour chacun d’entre eux leur situation? Les solidarités locales, qu’elles émanent des collectivités ou des associations et des citoyens, ne pourront rien ou peu de choses sansl’adhésiondupaysàunepolitique qui place la dignité des personnes comme fondement de son action et la coopération entre les nations comme levier de sa politique. Six hommes, venus de Tunisie et d’Egypte, sont morts, pris au piège d’un incendie au 4, passage Roche, à Pantin. Je ne connais pas leur nom. Personne, à ce jour, ne les a identifiés. J’en appelle au premier ministre pour que des mesures d’urgence soient prises, avant l’hiver, et que des centres d’hébergement soient ouverts, qui permettent l’accueil de toutes ces personnes en errance. J’en appelle au premier ministre pour que les places supprimées soient rétablies. J’en appelle au premier ministre pour que des solutions soient trouvées pour éviter de nouvelles tragédies, pour que les collectivitéslocales ne seretrouvent pas seules face à ces drames humanitaires.Etjesaisquemescollègues, maires d’Ile-de-France, soutiennent d’ores et déjà mon appel. p L a crise de l’euro doit être réglée, et vite. Les mesures actuelles sont insuffisanteset trop tardives, et elles aggravent les turbulences financières mondiales. L’euro est loin d’être parfait, comme cette crise l’a révélé. Cependant, la solution consiste à éliminer ses défauts, et non pas à le laisser ébranler, voire détruire,le système financiermondial. En tant qu’Européens concernés par ce problème, nous appelons les gouvernements de la zone euro à convenir en principe du besoin d’un accord juridiquement contraignant qui: Lionel Stoléru Trois organisations (CSEN-FGAF, FAEN, SCENRAC-CFTC) regroupant 14 syndicats, une même volonté. Economiste, ancien secrétaire d’Etat L e score de 17 % obtenu par ArnaudMontebourgàlaprimaire socialiste montre à quel point la mondialisation préoccupe nos compatriotes. Seul à droite comme à gauche à aborder ce sujet tabou, il a eu le mérite de rappeler que la mondialisation apporte aux consommateurs des pantoufles, jouets, téléviseurs et téléphones bon marché et aux travailleurs des fermetures d’usines, délocalisations et licenciements. Comme le consommateur et le travailleur sont souvent une seule et même personne, il y a problème… Refonder l’Ecole autour des valeurs laïques et républicaines pour faire redémarrer l’ascenseur social. Reconstruire le service public d’éducation en plaçant les savoirs et savoir-faire au centre de l’action éducative. Toute guerre contre la Chine est perdue d’avance Défendre les statuts de tous les personnels et améliorer leurs conditions de travail. Du 13 au 20 octobre Ensemble,osons la différence ! Collectif Emma Bonino (Italie) ; Daniel Cohn-Bendit (Allemagne) ; Massimo D’Alema (Italie) ; Hans Eichel ; Joschka Fischer (Allemagne) ; Timothy Garton Ash ; Anthony Giddens (Royaume-Uni) ; Alfred Gusenbauer (Autriche) ; Bernard Kouchner (France) ; Mark Leonard (Royaume-Uni) ; Ana Palacio (Espagne) ; Dariusz Rosati ; Aleksander Smolar (Pologne) ; Javier Solana (Espagne) ; George Soros (Hongrie, Etats-Unis) ; Loukas Tsoukalis (Grèce) ; Guy Verhofstadt (Belgique) 1. établirait une trésorerie commune afin de lever des fonds pour la zone euro dans son ensemble et garantirait que les Etats membres adhèrent à la discipline fiscale, 2. renforcerait un contrôle, une réglementation et une assurance des dépôts communs au sein de la zone euro, 3. développerait une stratégie produisant croissance et convergence économiques, car le problème de dette ne peut être résolu sans croissance. Pendantla négociationetla ratification d’un accord juridiquement contraignant, les gouvernements de la zone euro devront pousser le Fonds européen de stabilité financière (FESF) et la Banque centrale européenne (BCE) à coopérer afin de maintenir cette crise sous contrôle. Ces institutions pourraient alors garantir et même finir par recapitaliser le système bancaire, et permettre aux pays dans le besoin de refinancer leurs dettes, dans des limites convenues, sans pratiquement payer aucuns frais, en émettant des bons du Trésor pouvant être réescomptés par la BCE. Nous appelons les législateurs despaysde la zoneeuroà reconnaître que l’euro a besoin d’une solution européenne. La poursuite de solutions nationales ne peut conduire qu’à une dissolution. p f Sur Lemonde.fr La liste complète des signataires Ce qu’il nous faut contre la crise, c’est un protectionnisme intelligent Républicaine En votant pour les listes Union pour l’Ecole Républicaine, les personnels de l’Education nationale replaceront l’Ecole de la République au cœur d’une grande ambition pour notre pays et sa jeunesse. Pour une solution européenne à la crise de la zone euro ¶ Lionel Stoléru est l’auteur d’« Economie: comprendre l’avenir» (Dunod, 1999) L’entréede laChineet de l’Inde dansl’Organisation mondiale du commerce il y a dix ans ont donné à ce problème une nouvelleéchelle,etlechômagen’acessédecroître en Europe et aux Etats-Unis jusqu’aux 10 % actuels, considérés comme un seuil à ne pas dépasser si l’on veut éviter un décrochage social. Reprenons ce mot en comparant ce qui se passe au décrochage de l’Airbus 320 Rio-Paris. Il y a un moment où le pilote automatique ne répond plus et où la catastrophe ne peut être évitée que par deuxactions:uneactiond’urgencederemise en fonction du pilotage manuel, une action structurelle de remplacement des sondes Pitot par un autre régulateur de vitesse. L’économie mondiale est dans cette situation: le déséquilibre de la planète causé par la montée des excédents commerciauxdesunsetdesdéficitsdesautresrésulte du pilotage automatique effectué par les marchés: il a disjoncté, et les Etats doivent reprendre d’urgence les manettes pour revenir au pilotage manuel. Tel devrait être l’un des rôles essentiels du prochain G20. Le G20 doit ensuite modifier les sondes [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 26 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 09:49 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL Pitot pour que de nouveaux régulateurs puissent remettre en marche le pilote automatique, c’est-à-dire les marchés, sans nouveau risque de décrochage. On en est loin, puisque Nicolas Sarkozy a refuséde mettre ce problèmeà l’ordre du jour du G20 de Cannes. Du crash de l’A320 au krach du G20, il n’y a plus qu’un pas. C’est là que le raisonnement d’Arnaud Montebourg a ses limites; tout en ayant la sagesse d’exclure un protectionnisme « primaire», il recommande à la France, et surtout à l’Europe, de « se défendre » contre l’invasion des produits asiatiques et le chômage qu’ils entraînent, et donne l’exemple des mesures antidumping aux Etats-Unis, pays pourtant classé comme « libéral ». Ce n’est pas la bonne solution: la guerre économique fait autant de victimes que la guerre tout court, et toute guerre contre la Chine est perdue d’avance, comme le montrent les tentatives de l’«obliger» à réévaluer le yuan. Le protectionnisme intelligent dont nous avons besoin est celui d’une régulation concertée des échanges entre l’Est et l’Ouest pour stopper le décrochage en cours en se fixant des objectifs communs de retour à l’équilibre: par exemple, diminuerpendanttroisansd’un demi-pointde PIB par an les excédents et déficits commerciaux, ce qui répartirait l’effort à faire entre l’Est et l’Ouest. Une autre voie est de demander aux entreprises chinoises de créer des filiales aux Etats-Unis et en Europe, avec production d’une part de la valeur ajoutée et création d’emplois. C’est ce que font aux Etats-Unis plusieurs grandes entreprises indiennes dans le domaine des médicamentsgénériques, où l’Inde est maintenant numéro un mondial. C’est ce qu’a essayé de faire le gouverneur de Californie dans les conditions posées à la Chine pour sa participation à l’appel d’offresdu TGVcalifornien.Si laChinedemande à nos entreprises des transferts de technologies, nous pouvons bien lui demander aussi des transferts d’emplois. Le monde est suspendu à l’avenir de la Grèce et de nos banques, alors que la faillite de l’emploi qui se profile est bien plus grave que la faillite des banques, qui, elle, n’aura pas lieu. p 0123 décryptages ANALYSES Jeudi 13 octobre 2011 Guignol au pays du gaz de schiste C ’est un exploit bien de chez nous. Le gaz de schiste,dossier susceptiblede passionner les seuls ingénieurs des Mines (et encore les plus dépressifs), est devenu une saga du plus haut comique. Du début – mars 2010 – jusqu’à son épilogue annoncé – octobre – ce fut un festival de tartes à la crème. Rappelons le scénario de départ fondé sur une questionlégitime: faut-iloui ou nonexplorer le sous-sol français à la recherche d’huile et de gaz de schiste ? Dans nombre de pays, c’est aujourd’hui la ruée vers ces hydrocarbures, considérés par certains comme un eldorado. Mais leur extraction, « non conventionnelle» dans la mesure où les carottages classiques sont inefficaces, est coûteuse et représente un risque environnemental élevé. Pour les libérer de la roche où ils sont emprisonnés, il faut fracturerle schiste à plusde 1 500 mètresde profondeur en injectant, à de fortes pressions, de l’eau mélangée à du sable et à des adjuvants chimiques, avec le risque de polluerles nappes phréatiques. C’est la fracturation hydraulique. Aux Etats-Unis,des accidents ont conduit à la contamination de l’eau au robinet, et des forages ont dévasté les paysages de certains Etats. Le chantier doit donc être manié avec précaution, surtout en France, où l’écologie dispose de vaillantes sentinelles. D’un côté l’espoir de baisser notre facture énergétique – 45 milliards d’euros en 2010 pour les importations de pétrole et de gaz. De l’autre un possible cauchemar environnemental si l’exploitation des réserves annoncées – parmi les plus importantes d’Europe – ravageait les territoires. En clair, seuls le dialogue et la transparence pouvaient permettre d’avancer et laisser ouvert le droit à l’expérimentation. Las ! Ce fut plutôt du « grand guignol », comme le dit François-Michel Gonnot, député UMP de l’Oise. De son côté, Jean-Paul Chanteguet, député PS de l’Indre, évoque « les pieds de nez et les pirouettes » qui ont fini par « décrédibiliser les politiques». Jean-Louis Borloo est le premier à ouvrir ce bal burlesque. En mars 2010, ministre de l’éco- Analyse P A R MARIE -BE ATR ICE BAUDE T Service Planète logie et de l’énergie, ses services accordent trois permis de recherche de gaz de schiste dans le sud de la France, au beau milieu du Parc national des Cévennes bientôt inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco ! Quand la bourde est mise au jour quelques mois plus tard, José Bové lance la rébellion contre ce « nouveau Larzac ». Message reçu. Le 13 avril, la présidence de l’Assemblée nationale enregistre le dépôt d’une proposition de loi visant à abroger les permis délivrés. Son auteur ? JeanLouis Borloo. Cette précipitation se traduit par des textes brouillons, juridiquement fragiles car l’expertise est négligée Au total, le gaz et l’huile de schiste vont donner lieu à sept propositions de loi (PPL). Du jamais-vu, selon ce haut fonctionnaire, sûr de voir le gaz de schiste devenir un futur sujet d’études dans les plus grandes écoles de la République. Cette frénésie s’explique facilement. L’abstention record aux élections cantonales de mars 2011 a fait peur aux élus, empressés de montrer à leurs administrés qu’ils sont à leur écoute. Qui trouve-t-on alors en chef de file anti-huile et gaz de schiste au sein de la majorité ? Christian Jacob, député de Seine-et-Marne et président du groupe UMP de l’Assemblée nationale, confronté à la grogne de ses électeurs contre les permis accordés dans le Bassin parisien. L’ancien jeune syndicaliste agricole se transforme du coup en chantre du principe de précaution, principe qu’il foulait aux pieds pour défendre la cause des OGM et des pesticides. Ubuesque. Vie moderne | Chronique par Sandrine blanchard Cette précipitation se traduit par des textes brouillons, juridiquement fragiles, car l’expertise est négligée. Deux missions avaient pourtant été diligentées. Mais là encore, quelle comédie ! La première émane du ministère de l’énergie et du ministère de l’écologie. Un rapport d’étape est réalisé mi-avril. Inutile d’attendre le rapport final, il ne verra jamais le jour. Trop tard, en effet ! Entre-temps,la loi qui interdit la fracturation hydraulique pour « l’exploration et l’exploitation des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux » a été votée le 13 juillet. La cellule est mise en veille, mais avec de nouveaux experts. La seconde mission, parlementaire, est pilotée par François-Michel Gonnot et Philippe Martin, député PS du Gers. Ses travaux sont achevés le 8 juin. Il s’agit de labourer le terrain avant l’écriture d’un texte de loi. Pschitt, là encore. Le 30 mars, Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste de l’Assemblée nationale, a déposé une propositionde loi pour abroger les permis. Parmiles députés qui la soutiennent figure Philippe Martin. Le bouquet final ne décevra pas. Nicolas Sarkozy, en visite le mardi 4 octobre dans le Gard, confirme l’abrogation de trois permis (sur 64), après avoir rendu hommage à l’esprit de résistance des Cévenols, les mêmes qui ont sonné la révolte contre les permis attribués par son gouvernement. Total est l’un des industriels sanctionnés, alors qu’il répète haut et fort ne pas vouloir utiliser la fracturation hydraulique. Qui vient au secours du géant pétrolier ? José Bové, ennemi juré de la multinationale, qui ne comprend pas ce traitement « discriminatoire». Ira-t-on au contentieux ? Possible. Mais gardons le sourire : la réforme du code minier, par laquelle le feuilleton gaz de schiste aurait dû commencer, va être lancée cet hiver. Il devrait même y avoir un « mini Grenelle », afin de consulter tous les acteurs concernés par l’exploitation des richesses du sous-sol français. p [email protected] 27 Pourquoi elle pleure? S égolène Royal a craqué et ses larmes ont eu mille fois plus de succès que sa candidature ! C’est une vidéo de quarante secondes qui aura marqué ce premier tour de la primaire socialiste. Quittant le lieu où elle avait rassemblé ses partisans, la candidate déchue a lâché, les yeux humides et la voix hésitante : «C’est dur parce que c’est beaucoup de choses données et beaucoup de déception… pour tous ceux qui m’ont soutenue, c’est très dur.» Cette minuscule séquence a été, depuis dimanche soir, des dizaines de milliers de fois visionnée, interprétée, critiquée. La politique a envahi l’espace public et médiatique mais c’est ce moment fugace d’«émotion» qui a fait le tour de tous les écrans. « Tristitude » Les commentaires pleuvent. Entre sarcasme et empathie, tout y passe. Méchant: « Elle l’a bien mérité» ; « Bon débarras » ; « C’est la preuve qu’elle était déconnectée de la réalité, elle y a cru » ; « Si c’est simulé, c’est lamentable, si c’est vrai, c’est pathétique, ce n’est pas digne d’un candidat au poste de chef de l’Etat». Machiste: « Voilà maintenant qu’elle utilise l’arme féminine préférée: les larmes » ; «Pleure comme une femme ce que tu n’as pas pu faire comme un homme». Moqueur: «Ses larmes m’emplissent de tristitude ». Dubitatif: « Emotion, fatigue, cinéma, j’ai toujours un doute avec elle ». Compatissant: « C’est quoi ces poli- tiques qui s’émeuvent juste après s’être foutus d’elle». Touché: «Une humanité qu’on aimerait voir plus souvent» ; « La politique, ce n’est pas seulement du cinéma, alors respect»; « Ça m’émeut, je ne dois pas être fait pour la politique». Ségolène Royal n’est pas la première à craquer en public. Avant elle Lionel Jospin, un samedi de 2006 à La Rochelle, avait répondu les yeux embués et la voix cassée à une jeune militante qui l’interrogeait sur les raisons de son départ au soir du 21 avril 2002. Elisabeth Guigou lors des élections municipales à Avignon, en 2001, et Martine Aubry, lors des législatives dans le Nord en 2002, n’étaient pas parvenues à cacher leur émotion face à la défaite. En novembre2008, Roselyne Bachelot, après avoir prononcé, seule contre tout son camp, un plaidoyer pour le pacs à la tribune de l’Assemblée, était retournée sur son banc pleurer en silence. Mais Ségolène Royal a fendu l’armure à l’heure des réseaux sociaux, de Twitter et des chaînes d’information en continu. On se repaît des images pour mieux s’en moquer ou pour mieux mesurer la dureté d’une campagne électorale. « Tu crois qu’elle était sincère?», devient « la » question du moment. Ségolène a de la peine, ça nous agace ou ça nous émeut mais c’est finalement assez rassurant que des larmes ne laissent pas indifférent. «Pourquoi elle pleure?», disent les enfants. p [email protected] Lectures Militants d’hier et d’aujourd’hui Une vie de militance Claude Neuschwander Editions Yves Michel, 310 p., 22 € Militants Isabelle Spaak Stock, 210 p., 17 € ce des « trente glorieuses». Ils ont mitonné ce cocktail réussi d’un capitalisme « colbertiste», où l’intervention de l’Etat a orienté le développement du secteur privé. C’était le pendant français du « capitalisme rhénan», tel qu’il existait alors en Allemagne. ClaudeNeuschwandera étél’undeceuxlà. Agé de 78 ans, ex-patron,il racontesa Vie demilitance,celled’unjeunebourgeoispassé par les jeunesses catholiques, puis par l’UNEF, le syndicat des étudiants de gauche, la CFDT, le PSU, le PS. Il a connu son moment de notoriété dans les années 1970 quand il a assuré la présidencede Lip, usine de fabrication de montres et symbole du rêve de l’autogestion ouvrière. Mais sa vie de « patron », de cadre dirigeant, ne se résume pas à cela. M. Neuschwander est resté un militant, le prototype de ces hommes pour lesquels la réussite del’initiativeprivéen’adesensqu’auservicedelacollectivité.DeLipàPublicis,enpassant par la Fnac, il est fidèle à ses engagements,àcetteidéed’uncapitalismetempéré par l’obsession de l’accompagnement social. La vague d’ultralibéralisme des années 1980 va emporter ce monde-là. ClaudeNeuschwanderraconte, dans le dernier tiers du livre, le naufrage économique et social d’un capitalisme dévoyé, attaché à la rentabilisation maximale et qui, selon lui, va provoquer la crise de 2007-2008. On y est toujours. Et il y a toujours des militants. On disait ceux du PS disparus et le parti devenu une machine électorale au service de notabilités locales. On disait que les jeunes en mal de militance avaient délaissé les partis pour les ONG. C’est faux, il y a encore des socialistes de la base, des jeunes gens que la dureté économique et sociale pousse à militer parce qu’ils veulent que « ça change ». Ou qui se jettent à l’eau pour des raisons plus personnelles, mais pas moins intéressantes. Ceux-là, la romancière Isabelle Spaak est alléelesrencontreraucoursd’unlongvoyage, en pays (en Parti) socialiste. Elle a tiré le portait de plusieurs militants – à sa manière, celle du travail à petites touches, précises, une façon de faire élégante, subtile, concise, comme on avait pu l’apprécier dansdeuxprécédentsrécitsprésentéscommedesromansquandils’agissaitsansdoute d’affaires très autobiographiques. p Payer moins d’impôts Investir dans l’immobilier Optimiser sa retraite ¶ Claude Neuschwander est l’auteur de « L’Acteur et le changement» (L’Epreuve des faits, 1991) et de « Lip vingt ans après» (Syros, 1993) Alain Frachon Gagner en Bourse Placer de l’argent 2 jours pour s’informer et décider FORUM DE L’INVESTISSEMENT Une exposition, des débats et des ateliers DES NOUVEAUTÉS : l’école des placements, les « face-à-face » du Forum DES ESPACES THÉMATIQUES : Rectificatifs&précisions Photo Göskin Sipahioglu, le fondateur de l’agence Sipa, auquel nous avons consacré un article à l’occasion de sa disparition (LeMonde du 7octobre), était l’auteur des photos illustrant la page. Libye Le colonel Abdel-Salam Jadallah, commandant en chef de l’Armée de libération nationale libyenne à Syrte, dément toute implication de la Croix-Rouge dans la fuite supposée de Moatassem Kadhafi, contrairement à ce qui était écrit dans notre édition du 5octobre. traders actifs, ISF/PME, Investissement Socialement Responsable Brésil La présidente Dilma Rousseff avait effectué deux voyages hors du continent américain avant sa récente tournée en Europe: elle s’était rendue au Portugal en mars et en Chine en avril, contrairement à ce nous avons écrit dans notre édition du 5octobre. [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 27 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 11/10/11 18:45 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL 14 et 15 octobre Palais des Congrès Porte Maillot, Paris • 9h–19h ENTRÉE GRATUITE préinscription et programme sur www.foruminvest.com – code : LM01 Crédit photo : Sigrid Olsson – PhotoAlto Organisation : Forum de l’Investissement - 23, rue de Châteaudun, 75009 Paris – Tél. 01 75 55 17 00 L a militance, ça existe encore ? Prendre sa carte, coller des affiches, aller aux meetings, participer aux débats de la section, bref mener cette deuxième vie en plus des autres parce qu’on croit dans la capacité de la politique à changer les choses; parce qu’on pense qu’il y a des combats à mener, au nom d’une foi, d’un « isme», des deux à la fois. Il y a des existences ancrées autour de l’idéal militant. A gauche, notamment et pas seulement « à la base ». Après la seconde guerre mondiale,une génération de jeunesFrançais,passésparlesyndicalismeétudiant et différents mouvements de jeunesse a donné à la fonction publique et au secteur privé des cadres qui ont fait la Fran- culture 28 0123 Jeudi 13 octobre 2011 François Morel, sans masque mais avec sa plume Le comédien, chroniqueur et écrivain ranime, au théâtre, le couple terrible Charensol-Bory dans «Instants critiques» L ongtemps, François Morel a fait son miel de la France ordinaire. Quand il était petit, à Saint-Georges-des-Groseillers, dans l’Orne, il a vu passer beaucoup de trains (d’où peut-être son goût pour les vaches), avec son père et son grand-père cheminots, sa mère et sa tante gardes-barrières. Alors, lui qui un jour a pris le train pour Caen, puis pour Paris, lui qui n’a pas suivi les conseils de sa propre chanson Faut pas exagérer – « Tu veux des gondoles à Venise,tu as la Mobyletteà Bercq,qu’estce que tu veux que je te dise, faut faire avec, faut faire avec… » –, il a parlé de cette France-là, qui met ses Habits du dimanche et se dit Bien des choses (titres de deux de ses spectacles). Des années après, on s’ébaubit encorequ’il sache faireautre chose que le Deschiens qu’il a longtemps été, des spectacles de Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff aux fameux sketchs de Canal+ qui servaient tous les soirs, de 1993 à 2000, une tranche bien saignante de cette France qu’on dit profonde. François Morel a pourtant depuis longtemps fait sa place comme auteur de spectacles, de chansons, de billets. Aujourd’hui, il s’éloigne – un peu – de ces chroniques de la vie de province, où s’étiraient comme chez Queneau, qu’il adore, les dimanches de la vie. Dans Instants critiques, il met en scène le célèbre duo que formaient les critiques de cinéma Georges Charensol et JeanLouis Bory pour l’émission « Le Masque et la Plume », dans les années 1970. Maisc’esttoujoursde sonenfance qu’il part et qu’il parle. « J’étais un fou de radio, confie-t-il. L’accès à ce monde du théâtre et du cinéma, dont je rêvais de faire partie un jour, est vraiment passé par là. Je me rêvais à la fois en Jacques Chancel, et en artiste interviewé par lui… Et les empoignades entre Bory et Charensol ont bercé mes soirées du dimanche, à l’adolescence.» L’enfant « à la fois timide et déconnant » a écrit très vite, des sketchs que même ses professeurs, dont il se moquait copieusement, étaient obligés de trouver drôles. « A l’école, je n’étais bon qu’en rédaction et en récitation.» Ces Instants critiques, il les a conçus d’abord comme un duo pour ses deux amis Olivier Saladin et Olivier Broche. Les Deschiens, encore et toujours, où Monsieur Saladin et le petit Olivier accompagnaient Monsieur Morel. « Un jour que, les mains dans les feuilles mortes, je me demandais pourquoi on ne donnait à Olivier Broche que des rôles de victime, de petit rabougri, j’aieu l’illuminationque cecinéphile passionné, très cultivé, ferait un merveilleux Jean-Louis Bory. » Alors, tous les deux, Broche et lui (Olivier Saladin, dont il savait qu’il ferait « un merveilleux Charensol », est arrivé plus tard), ils sont allés à l’Institut national de l’audiovisuel (INA), où on leur a Textes et spectacle « Instants critiques », un spectacle de François Morel. Théâtre 71, 3, place du 11-Novembre, Malakoff (92). Mo Malakoff-Plateau-de-Vanves. Tél. : 01-55-48-91-00. Mardi, vendredi et samedi à 20 h 30, mercredi et jeudi à 19 h 30, dimanche à 16 heures, jusqu’au 23 octobre. De 9 ¤ à 24 ¤. Puis tournée en France jusqu’à fin mars. « L’Air de rien », chroniques de F. Morel sur France Inter, 2009-2011. Denoël, 296 p., 17 ¤. « C’était Bory », de Daniel Garcia et Janine Marc-Pezet, un livre accompagné de deux CD. Editions Cartouche, SCAM, INA et Radio France, 130 p., 28 ¤. Chez lui, le tout qui n’est rien et le petit rien qui fait tout sont tout un art prêté les bandes de l’émission, qu’ils ont réécoutées, des heures durant, avec délectation. Ils ont fait leur choix, et écrit, autour des échanges entre les deux critiques, qu’ils ont gardés tels quels, des enchaînements et des saynètes qui renforcent la dimension théâtrale du jeu dialectique que Charensol et Bory avaient eux-mêmes théâtralisé. François Morel aime bien les duos. Il en a formé un, mémorable, avecJacques Gamblindans LesDiablogues de Roland Dubillard, pingpong élégantissime sur le nonsens de la vie joué au Théâtre du Rond-Point, en 2007. « On partage beaucoup de choses, avec Gamblin, observe-t-il. Un même goût pour l’étrange, pour le mélange de rire et d’émotion. Ce sentiment commun de venir d’un milieu provincial, modeste. » Et puis l’univers de Dubillard, bien sûr, qui va comme VINCENT FLOURET POUR « LE MONDE » un gant à François Morel, qui l’a joué très tôt, dès l’école de théâtre de la rue Blanche, au début des années1980. «Il a unemanièreunique de parler du mystère de la vie », remarque-t-il, rêveur. « Timide et déconnant », Morel l’est resté, jusque dans l’interview, où il préfère souvent parler de tout et de rien (mais chez lui, le tout qui n’est rien et le petit rien qui fait tout sont tout un art) que de se confier, et ne peut s’empêcher de vous embarquer, complice, dans une ou deux petites blagues sans conséquences. On le voit plutôt comme un doux, avec son goût de l’absurde poétique à la Raymond Devos. Mais il a en lui la violence des indignés, qui éclate de temps en temps, comme un uppercut, dans ses chroniques du vendredi matin sur France Inter. Et sans doute aussi une violence venue de plus loin, dont témoignait son personnage de Monsieur Morel dans les Deschiens et dont, pudique, il ne parle pas, mais qui traverse sa chanson Papa (sur son premier album, Collection particulière) : « Comment qu’i va rentrer papa. Sera-t-i saoul sera-t-i pas. Va-t-il crier l’œil menaçant, va-t-il faire honte à ses enfants.» C’est aussi pour cela, ce « mélange d’enfance et de violence », qu’il a eu envie de jouer Monsieur Jourdain dans Le Bourgeois gentilhom- me, de Molière, que met en scène Catherine Hiegel au Théâtre de la Porte-Saint-Martin à partir de janvier 2012. Et puis c’est un peu sa madeleine de Proust, le Bourgeois, à François Morel : « Je l’ai vu, très jeune, avec Louis Seigner. Souvenir indélébile d’avoir pu rire à ce point avec un texte aussi bien écrit, de ce lien formidable entre grand art et art populaire.» François Morel aime aussi Céline – « Quel souffle lyrique, avec des mots de tous les jours ! » – et Paul Léautaud, dont il rêve de mettre en scène les entretiens avec Robert Mallet, en un long feuilleton théâtral. Sa chronique du vendredi 23 septembre sur France Inter, «Pourquoisouriez-vous,AnneSinclair ?», dans laquelle il s’interroge sur l’« inoxydable » sourire de la compagne de Dominique StraussKahn, provoque, dans les dîners en ville, dans les bureaux, sur Internet, des débats enflammés. « Pourquoi souriez-vous, Anne Sinclair ? Est-ce la réponse arrogante de la caste des nantis ? » Il n’a jamais reçu autant de lettres de félicitations. « De femmes, principalement. » François Morel, sous ses dehors lunaires, est un homme en colère. Mais dans Instants critiques, c’est le Morel poète que l’on retrouve, celui qui s’est dit un jour que les nuits du théâtre et du cinéma étaient quand même plus belles que les jours de la vie ordinaire. p Fabienne Darge Des joutes verbales mémorables un opéra de Lady & Bird arthur NauzycieL mise en scène CRéAtiON mONDiALe musique de LADy & biRD (KeReN ANN ZeiDeL et bARDi JOHANNSSON) livret Lady & Bird, à partir du synopsis co-écrit par KeReN ANN ZeiDeL, bARDi JOHANNSSON et SJóN mise en scène ARtHuR NAuZyCieL chorégraphie DAmieN JALet direction musicale PAuL-emmANueL tHOmAS avec l’ ORCHeStRe De L’OPéRA De ROueN HAute-NORmANDie et des muSiCieNS De L’ORCHeStRe SymPHONique RégiON CeNtRe-tOuRS Rouen, Théâtre des Arts 4, 5 et 6 novembre 2011 Évreux, Le Cadran 9 novembre 2011 02 32 10 87 07 automne-en-normandie.com Production Opéra de Rouen Haute-Normandie - Arts276 / Automne en Normandie CDN Orléans/Loiret/Centre - L’Astrolabe, Scène de musiques actuelles 100 briques et des tuiles, de Pierre Grimblat (1965), que les deux s’accordent à trouver «follement amusant » – comme quoi…. Il y a la liberté du discours critique, qui ferait frémir aujourd’hui des services de communication devenus de plus en plus puissants, avec leurs rouleaux compresseurs promotionnels. « Le scénario est imbécile et débile », dit Bory du Corniaud, de Gérard Oury. « Un film qui, pour moi, représente le vomi du cinéma français, se complaisant dans sa bassesse avec une satisfaction jubilarde ! (…) Ce genre de films, c’est du gros film fait avec de grosses grosses vedettes, avec de gros gros metteurs en scène qui font de la grosse grosse mise en scène et ça plaît au gros gros public… » Applaudissements dans la salle, au Théâtre 71, à Malakoff… Nostalgie en filigrane Si ces Instants critiques suscitent une telle jubilation, c’est qu’ils sont, par la grâce du théâtre, absolument inscrits dans le présent. La nostalgie n’est là qu’en filigrane, dans la mise en scène légère et délicate de François Morel, qui ne choisit pas entre Charensol et Bory, mais montre leur duel comme une dialectique. Ni Bory ni Charensol n’ont aimé Le Par- rain, de Coppola. Tous deux ont été bouleversés par Cris et chuchotements, de Bergman, par quoi se clôt, avec beaucoup d’émotion, le spectacle. Et puis il y a toutes ces jolies trouvailles de mises en scène, jamais gratuites. Dans le débat qu’ont Charensol et Bory sur L’Amour l’après-midi, d’Eric Rohmer, Morel les fait jouer derrière un cadre comme un petit castelet de marionnettes, en une parodie de bataille entre Guignol et Gnafron. De temps en temps, un ange passe, qui s’appelle Lucrèce Sassella. Elle joue du piano et chante Ma ligne de chance ou la chanson des Parapluies de Cherbourg, de Jacques Demy. Et elle accompagne ces deux acteurs sensationnels que sont Olivier Saladin et Olivier Broche, dans ce bel hommage à la cinéphilie, au discours critique et au débat d’idées. p F. Da. Direction Olivier Py Jeudi 13 octobre à 18h30 Le Métier de critique. Journalisme et philosophie avec Éric Loret Jeudi 17 novembre à 18h30 Responsable l’écrivain ? avec Gisèle Sapiro quatre traversées à suivre... [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 28 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 08:46 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL Odéon-Théâtre de l’Europe – Salon Roger Blin Tarif unique 5€ / 01 44 85 40 40 • theatre-odeon.eu Licence d’entrepreneur de spectacles 1039306 Red Waters C’EST UN PETIT CINÉMA des années 1960, avec sa porte jaune à battants aux hublots découpés et ses fauteuils en skaï rouge qui claquent quand on s’en va. « C’est le meilleur film de Godard! », attaque Jean-Louis Bory, à propos de Bande à part (1964). « Nous sommes en plein délire! », lui réplique, outré, Georges Charensol. Des échanges, restés dans les annales, entre les deux critiques de cinéma du « Masque et la Plume», dans les années 1960 et 1970, François Morel fait un formidable moment de théâtre, qui glisse avec la douceur du paquebot dans E la nave va, le film de Federico Fellini. On boit du petit-lait tout du long, dans ce match entre deux acteurs qui ont chacun peaufiné leur rôle. Charensol, qu’interprète Olivier Saladin, c’est l’« ancien ». Il porte des costumes gris, fume la pipe, regarde les films en amateur d’art. Bory, blouson de cuir, cigarette au bec, joué par Olivier Broche, c’est le « moderne». Il est de tous les combats de son époque, une époque où tout est politique. Il y a les films qu’on connaît, comme Théorème, de Pasolini, L’Empire des sens, d’Oshima, ou La Grande Bouffe, de Ferreri. Et ceux que l’on a oubliés, comme 0123 culture Jeudi 13 octobre 2011 Le festival Scopitone étrenne ce nouveau lieu nantais consacré à la musique et à la danse Nantes (Loire-Atlantique) Envoyée spéciale C ’est une masse, toute en pentes douces, construite sur l’îledeNantes,derrièrelahallede l’éléphantmécanique desateliers de François Delarozière. A ses côtés, juché sur un blockhaus hérité de la guerre, un deuxième bâtiment de sept étages, carré, argenté, flanqué d’un bus perché à vingt mètres de haut. L’ancien studio ambulantdel’associationTrempolino. Il sillonnait les routes de la région nantaise, à la rencontre des musiciens en herbe. Aujourd’hui, il est fixe, les essieux coulés dans le béton et ce sont les musiciens qui viennent à lui, ou dans les seize studios de répétitions que compte l’endroit. Ces deux bâtisses ultramodernes, conçues par l’agence Tetrarc, forment La Fabrique, le nouveau grand projet culturel de la ville de Nantes. Un lieu de spectacles, mais aussi un laboratoire ouvert aux musiques actuelles, aux arts numériques, à la danse, inauguré en grande pompe le 30 septembre dernier. Ses 7 200 m2 sont désormais à la disposition des créateurs du cru, ou d’ailleurs. Fresque d’images Depuisle 12 octobre (et jusqu’au 16), le festival Scopitone y a pris ses quartiers pour sa dixième édition. Un beau cadeau d’anniversaire. C’est la première grande manifestation populaire à s’y dérouler. Un test grandeur nature qui permettra de se faire une idée précise du potentiel du lieu. Ses ambitions sont réelles. Ses possibilités aussi. La Fabrique est un laboratoire ouvert aux créateurs du cru. DR Bonne pioche, Scopitone envisage de les utiliser toutes. Festival de musique autant que d’image, la manifestation nantaise réunit une moisson d’artistes (musiciens, VJ – vidéo jockey – danseurs), mais aussi d’informaticiens, d’ingénieurs, plasticiens. Pendant quatre jours, on y célèbre le mariage réussi des musiques électroniques et des arts numériques. Les deux ont grandi ensemble ces vingt dernières années avec l’explosion de l’informatiquepersonnelleet des techniques d’éclairage ou de projection. Point d’orguede cette dixièmeédition, la venue de Ryoichi Kurokawa, artiste japonais A/V (pour audio/visuel). A partir des photos du reporter belge Daniel Demoustier, il réalise sur un triptyque d’écrans une fresque d’images défragmentées et mouvantes (Ground). Ou celle de Karl Bartos, ancien membre des pionniers allemands Kraftwerk. Il présentera son projet Live Cinema. Ilsserontici à leuraise. Deuxsalles sont à leur disposition, la 400 pour des performancesintimistes, la 1 200 et son imposant balcon de béton laqué noir pour les grands événements. La hauteur sous plafond et la profondeur de la scène autorisent des concerts, mais aussi de la danse et des installations multimédias d’envergure. Une demande expresse d’Eric Boistard, directeur de Stereolux, l’association qui organise Scopitone, et gère le lieu à l’année (en coordinationavecquatreautresassociations sélectionnées, par souci d’éviter tout potentat). C’est une des originalités du projet Fabrique: tenter d’inventer une façon collective de favoriser les cultures émergentes. Si la mairie a construit le lieu (pour 28millions d’euros), elle a tenu à le confier aux associations qui fabriquent la culture depuis des années dans la région. Le projet d’ailleurs ne s’arrête pas à l’île de Nantes. Un deuxième lieu, la Fabrique des Dervallières, accueille une pépinière d’associations dans un quartier sensible. On y fait de la danse contemporaine, du théâtre, du rap… Les allées et venues sont fortement encouragées. Scopitone non plus n’a pas tout rapatrié sur le site de la Fabrique et continue d’essaimer ses créations dans la ville. Au château des ducs de Bretagne, au Lieu Unique, à la fac ou à l’école d’architecture. Sous les deux halles de l’île enfin, où vendredi et samedi, Scopitone passe en mode très festif, avec deux nuits de concerts (Housse de Racket, Mondkopf) et de DJ (Agoria, Shit Robot). p Odile de Plas Scopitone, jusqu’au 16 octobre à Nantes, La Fabrique et divers lieux. Info : www.scopitone.org. Montfort-l’AmaurycélèbreRavelà«L’Heureespagnole» Peu de moyens, beaucoup de cœur, et la verve érotique d’une comédie musicale écrite en 1911 L es Journées Ravel de Montfort-l’Amaury ont lieu depuis 1997 début octobre. Cette tranquille bourgade des Yvelines fut en effet le lieu de résidence du compositeur français Maurice Ravel (1875-1937), qui y acquit en 1921 sur les hauteurs de la ville « une bicoque à trente kilomètres au moins de Paris », justement appelée Le Belvédère. C’est dans ce cadre idyllique, à deux pas de la forêt de Rambouillet qu’il adorait, que l’auteur du Boléro a vécu les seize dernières années de sa vie. Un coup de cœur et un coup au cœur attendent le visiteur du Musée Maurice-Ravel: « Rien n’est entré ou sorti de la maison», assure fièrement la conservatrice Claude Moreau. Ni le piano Erard, dos à la fenêtre dans le bureau aux papiers peints bleu-gris, ni les objets hétéroclites du salon chinois – on pense à L’Enfant et les sortilèges –, ni la magnifique frise de tulipes noires que Ravel réalisa au pochoir dans sa salle à manger. On s’attardera jusqu’à la nuit tombée sur le jardin japonisant, le regard perdu dans les paysages qui ont gardé en mémoire les deux concertos pour piano que Ravel composa coup sur coup entre 1929 et 1931. Efforts conjugués Vient inévitablement l’heure de L’Heureespagnole.C’estdans lasalle polyvalente et improbable du centre de loisirs de Montfortl’Amaury que se tient le spectacle monté en version de chambre, à l’aune des moyens financiers alloués à la manifestation, au point qu’il a fallu les efforts conjugués de deux autres partenaires, l’Académie internationale Maurice-Ravel de Saint-Jean-de-Luz et l’Académie musicale de Villecroze, pour mener à bien le projet. « Nous avions monté en 2007 l’autre opéra de Ravel, L’Enfant et les sortilèges, dans la version de chambre réalisée par Didier Puntos pourl’OpéradeLyonen1989,racon- te Rémi Lerner, directeur artistique des Journées Ravel. Nous nous sommes dits pourquoi pas L’Heure espagnole? » Commande de transcription a alors été passée au pianiste et compositeur Jean-Frédéric Neuburger, qui a substitué aux somptuosités orchestrales ravéliennes un quatuor d’instruments et cinq instrumentistes – Samika Honda (violon), Iris Zerdoud (clarinette), Marion Platero (violoncelle) et Philippe Biros et Jeff Cohen (piano à quatre mains), réalisant une petite merveille de finesse et d’invention que Ravel, orchestrateur de génie, n’eût sans doute pas désavouée. L’Heure espagnole est celle où l’horloger Torquemada s’en va régler chaque semaine les horloges de Tolède, laissant sa femme, la jolie Concepción, balancer entre les vers de son amant poète, l’étudiant Gonzalve, les avances du richefinancier Don Iñigo Gomez et les bras musclés du muletier Ramiro, déménageur d’horloges en chambre (et finalement vainqueur de la belle à qui le temps «dure, dure, dure»). Jeunes, impétueux, les cinq chanteurs – Anna Destraël, Ronan Debois, David Ghilardi, Arnaud Guillou et Ronan Meyblum – ont l’âge des rôles. La mise en scène de François Le Roux fait mouche avec peu, un décor de toile léger et quelques horloges peintes, une directiond’acteurmillimétréeetdescostumes hispanisants comme il faut. On oublie vite les néons blafards,le bleu fatigué des rideaux années 1970, pour goûter sans réserve la verve érotique et burlesque de cette « comédie musicale» spirituelle et raffinée (créée à Paris en 1911 d’après un livret de Franc-Nohain) qui valut à Ravel d’être momentanément étiqueté pornographe. p Marie-Aude Roux « L’Heure espagnole », de Ravel. Reprise aux Matinées musicales d’Arles, Chapelle du Méjan, Arles (13), le 16 octobre, à 11 heures. Lemejan.com Nomméà la Biennale,«Pol Spot» fait gronder Venise P erpétuellement bronzé, toujours souriant, cheveux blancs crantés, Giulio Malgara (74 ans) succédera le 1er janvier 2012 à Paolo Baratta à la présidence de la Biennale de Venise. Si Giulio Malgara présente de solides références d’homme d’affaires et de publicitaire, son CV ne manifeste aucun intérêt artistique. Milanais, il a dirigé pendant vingttroisans l’UPA (association des usagers de la publicité) avant de fonder la société Auditel qui relève l’audimat des programmes audiovisuels. Propriétaire de la société Chiari et Forti (agroalimentaire) – il a lancé la boisson Gatorade – et de la marque d’aliments pour chiens Fido… De quoi mériter le surnom de «Pol Spot». Cette nomination a provoqué des vagues sur la lagune où Paolo Baratta, ancien ministre, ironique et cultivé, avait su en deux mandats (1998-2000 et 2008-2011) tisser un solide réseau. « Une erreur», ]a commenté le maire de Venise, Giorgio Orsoni, l’un des quatre membres du conseil d’administration de la Biennale, « il n’a pas le profil.» Autre administrateur, Amerigo Restucci, s’est lui aussi dit « très surpris: on aurait pu penser à un homme de culture». « Même à Maradona » «Baratta a été un excellent président et c’est une entreprise titanesque de prendre son poste», concède Giulio Malgara avant d’ajouter: «C’est arrivé à tout le monde d’être remplacé. Même à Maradona. C’est la vie.» En réalité, ce sont les liens d’affaires entre Silvio Berlusconi et Giulio Malgara qui inquiètent le monde de la culture. Au début des années 1990, le premier a prêté de l’argent au second pour le rachat d’une entreprise. Une photo de l’époque les montre faisant du jogging ensemble et Giulio Malgara a été témoin à décharge dans un des procès du Cavaliere. «Je ne veux pas berlusconiser la Biennale, s’est défendu, sans convaincre, le futur président dans un entretien au Corriere della sera le 8octobre. Nous sommes seulement des amis de longue date.» Il dit vouloir laisser Marco Muller à son poste de responsable artistique de la Mostra. En revanche, il souhaite trouver très vite un successeur italien à l’actuelle responsable de la Biennale des arts, la Suissesse Bice Curiger. Après la nomination de Mario Resca (ancien manager de McDonald’s) à la direction des Musées nationaux, la concession des travaux de restauration du Colisée à Diego della Valle (propriétaire de Tod’s), l’Etat, endetté, délègue de plus en plus à des personnalités venues du monde des affaires le soin de gérer son patrimoine et ses institutions. « Mon expérience d’entrepreneur, mes relations peuvent m’aider à trouver des fonds pour la Biennale», soutient Giulio Malgara. Reste la question de son expérience dans le domaine des arts: « Je ne suis pas non plus un paysan, réagit-il, un peu vexé. J’ai un Miró chez moi! » p Les flux et ressacs rafraîchissants de Steve Reich La Cité de la musique organise à Paris un cycle de concert en hommage au compositeur Musique L a musique de Steve Reich (né en 1936) a l’art de diviser les mélomanes en deux camps : ceux qui adorent ces longues cérémonies sonores et en goûtent les subtiles et lentes métamorphoses de motifs, de couleurs et de rythmes ; ceux qui ne supportent pas ce qui est parfois ressenti comme d’austères et interminables plages de musique où rien ne semble se passer (ce sont en général ceux-là qui n’apprécient pas davantage les « divines longueurs» des musiques de l’Inde et de leurs ragas prolongés ou les musiques de gamelan indonésiennes). Une troisième frange, influente, dont le tout semblerait presque plus important que la somme des deux premières parties, méprise purement et simplement ce courant,l’affublantduqualificatif,plutôt dépréciant, de «musique répétitive», là où les Anglo-Saxons disent «musiqueminimale»,cequiapour autre avantage de la rattacher au courant beaucoup plus général, dominé par les arts plastiques, du minimal art, né et développé aux Etats-Unis dans les années 1960 notamment par les plasticiens DonaldJudd(1928-1994),Sol LeWitt (1928-2007), Dan Flavin (1933-1996) ou Car André (né en 1935) et les musiciens Terry Riley et La Monte Young (nés en 1935), puis par Philip Glass (né en 1937), Steve Reich et John Adams (né en 1947). Il faut, pour la jouer, des musiciens experts (les structures de Reich sont d’une complexité rythmique sidérante), mais dotés d’un sens du swing, de la pulsation, ce qui n’est pas à la portée de tous les ensemblesde musique contemporaine institutionnels. L’Ensemble Modern de Francfort, invité par la Cité de la musique à ouvrir ce Festival Steve Reich de quelques jours, est de ceux-là : il sait jouer aussi bien György Ligeti que John Adams, Frank Zappa que Pierre Boulez – les ludiques et les cérébraux, pour simplifier.La musique de Steve Reich leur est depuis longtemps familière,comme en témoignait leur aise, notamment dans l’heure de musique, jouée sans chef, de Music for 18 Musicians (1974), l’un des chefs-d’œuvre emblématiques du compositeur américain écrit pour une formation de dix-huit musiciens dont quatre chanteuses, aux voix utilisées comme des instruments, sans texte. Pour ceux, donc, qui trouvent joie dans le long développement de ces structures sonores, Drumming (1971), pour ensemble instrumental (percussions essentiellement) et vocal, est une pièce de référence emballante et planante, © Marcos Lopez «Amanda», 2005. Galerie mor.charpentier. La Fabrique: débuts en fanfare électro 29 Philippe Ridet (Rome, correspondant) [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 29 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 09:33 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL d’une radieusearidité. Dans sa version complète (seul un extrait en fut donné en entrée de programme, à la Cité de la musique), elle dure une heure trente et fait davantage révérence et référence à la musique africaine,qui influença grandement Steve Reich après un voyage d’études en Afrique pendant l’été 1970. La pièce marque aussi l’entrée du compositeur dans la cour discographique des grands puisqu’ellefut immédiatement inscrite à la première collection de musique d’avant-garde du label allemand Deutsche Grammophon, en 1971 : cette véritable contre-culture musicale sortait enfin des lofts de Soho et TriBeCa. Aujourd’hui, Steve Reich n’a plus à s’imposer : sa musique est suivie partout dans le monde par un public fervent et très mélangé (à Paris, la salle était comble et composée d’une assistance comparable à celle de Pierre Henry par exemple : des mélomanes classiques et ceux venus des musiques alternatives). Longue ovation après «Music for 18Musicians», qui laisse entendre l’importance de cette révolution musicale Succès appuyé pour le Double Sextet (2008, en création française), pour un double sextuor identique (flûte, clarinette, violon, violoncelle, vibraphone, piano) qui marque le retour de Reich aux polyphonies sonores « pures », débarrassées des fameux fragments mélodico-rythmiques parlés utilisés par le compositeur dans ses pièces, de Different Trains (1988) au tout récent WTC-9/11, dont la photo de pochette vient de créer une vive controverse (Le Monde des 28 et 29 août). Longue ovation après Music for 18 Musicians, dont les ondes et le ressac finissent par évoquer un flux océanique hypnotique. C’est à l’issue de la pièce, saluée par une ovation debout, qu’on a réalisé pleinement combien dut être rafraîchissante cette révolution musicale qui, ainsi que le dit Reich, a su mettre « à bas le mur de Berlin musical entre musique populaire et musique classique ». p Renaud Machart Cycle Steve Reich – Pulsations, jusqu’au 18 octobre. Par Synergy Vocals, Ensemble Modern, Brad Lubman (direction), le 11 octobre. Cité de la musique, 221, avenue Jean-Jaurès, Paris 19e. M˚ Porte-de-Pantin. Tél. : 01-44-84-44-84. Citedelamusique. com CLaudio ToLCaChir Cie Timbre 4 TerCer Cuerpo 11 > 15 oCTobre MarCiaL di Fonzo bo eLise Vigier l’enTêTemenT 12/14/15 oCTobre 0123 culture Jeudi 13 octobre 2011 Paul Cézanne: «A nous deux, Paris!» Exposées au Musée du Luxembourg, 77 œuvres racontent les démêlés du peintre avec la capitale Art A Bordeaux, une Biennale confiée à Pistoletto qui en appelle à la «réévolution urbaine» Bordeaux Envoyée spéciale E « Femme nue (Léda II) », 1886-1890, huile sur toile, 44 × 62 cm. VON DER HEYDT/MUSEUM WUPPERTAL dre une Léda ou une Tentation de saint Antoine. Ces toiles sont moins connues que les vues de l’Estaque et de la montagne Sainte-Victoire, motifs méridionaux exclus ici. Et c’est par là que l’exposition, faisant de ses faiblesses un mérite paradoxal, devient captivante et même bouleversante par moments. S’y succèdent 77 œuvres qui n’ont qu’un seul véritable point commun, être de la main de Cézanne quels que soient le sujet, la date et le lieu d’exécution et qui ne sont pas, à très peu d’exceptions près, les plus célèbres de leur auteur. Il y a des natures mortes de fruits et de vaissellepeintesdanslepetitappartement où Cézanne venait rejoindre sa compagne Hortense et leur fils. Il y a des nus, de mémoire plutôt que d’après modèle. Il y a des portraits d’Hortense, des autoportraitset des paysages.Et tout cela se rejoint et se fond dans une peinture incomparable. Que, pour Cézanne, poires et pommessoientdesseinsetréciproquement, critiques et amateurs LE CHEF-D’ŒUVRE DE FRITZ LANG DANS SA VERSION LONGUE INÉDITE ET RESTAURÉE POUR LA PREMIÈRE FOIS EN DVD & EN BLU-RAY LA VERSION INÉDITE ET COMPLÈTE ENRICHIE DE BONUS INÉDITS ET PROPOSÉE DANS DES BOÎTIERS COLLECTOR À L’EFFIGIE DU CÉLÈBRE ROBOT INCLUS : 1 LIVRET INÉDIT SUR L’UNIVERS DU FILM s’en sont aperçus depuis longtemps. Mais le processus d’assimilation ne s’en tient pas là. Style de Michel-Ange Voyez la jupe rayée d’Hortense en 1877 : elle est faite de la même matière que les feuillages au-dessus du pont de Maincy, touches flottantes de divers gris et verts. Voyez les Rochers à Fontainebleau, peints vers 1883. Au premier regard, ce ne sont que de grosses pierres en chaos sous des arbres aux troncs minces et blancs. A y regarder mieux, il apparaît que l’un de ces blocs fendus ressemble étrangement au corps d’une femme penchée en avant et vue de dos – un peu dans le genre de Degas. Au centre de la toile, une tache de lumière met en évidence un autre bloc, que l’érosion aurait sculpté à la ressemblance d’un buste masculin très musculeux – assez dans le style de Michel Ange. Bientôt l’œil ne voit plus que cela : comment paysage, nu et sculpture se trouvent réunis par cette manière si singulière qu’a Cézanne de dessiner, modeler et colorer d’un seul et même mouvement, celui du peintre déposant des touches courbes ou plus anguleuses, longues ou brèves. Il peut ainsi faire apparaître de l’humain dans le naturel, du vivant dans l’inerte, du désir dans la matière. Et de cela, il n’y a guère que lui qui en ait été capable en son temps. Ce qui expliquepourquoiilfutsimalcompris et si mal reçu, à Paris comme ailleurs. p Philippe Dagen « Cézanne et Paris », Musée du Luxembourg, 19, rue de Vaugirard, Paris, 6e. Tél. : 01-40-13-62-00. Du mardi au jeudi de 10 heures à 20 heures et de 9 heures à 22 heures du vendredi au lundi. Entrée : 12¤. Jusqu’au 26 février. Arts Des plasticiens bientôt rémunérés? MÉTROPOLIS, L’EXPOSITION À LA CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE DU 19.10.11 AU 29.01.12 UN PARCOURS EXCEPTIONNEL AU CŒUR DU FILM ILLUSTRÉ DE PROJECTIONS ET DE PIÈCES UNIQUES INTÉGRALE FRITZ LANG DU 19.10.11 AU 14.12.11 RENSEIGNEMENTS : WWW.CINEMATHEQUE.FR POUR LA 1ÈRE FOIS DANS SA VERSION INTÉGRALE EN HAUTE DÉFINITION LE 19 OCTOBRE AU CINÉMA Le ministre de la culture a annoncé, mardi 11octobre, quinze mesures pour les arts plastiques. Une réflexion est lancée sur la professionnalisation du milieu de l’art, afin qu’il bénéficie enfin d’une nomenclature et d’une formation professionnelle, comme les intermittents. Une rémunération des artistes pour monstration de leurs œuvres est envisagée, et la construction d’ateliers relancée. Le Centre national des arts plastiques est incité à collaborer avec les structures en région dans sa politique d’acquisition. Sur le modèle du cinéma, un fonds de 500000 euros sera disponible dès 2012 afin de soutenir le rôle de producteur des galeries, ainsi qu’un fonds de garantie leur facilitant les prêts bancaires. A quoi s’ajoutent aides à la traduction pour la critique d’art et soutien au numérique. ncore une biennale d’art contemporain ? Celle que Michelangelo Pistoletto a conçue pour Bordeaux ne ressemble à aucune autre. Pour cette deuxième édition d’Evento, c’est à une véritable « réévolution urbaine » qu’appelle le maître de l’Arte Povera. A 78 ans, le majestueux Italien n’a pas renoncé à « changer le monde par le biais de l’art». Pour ce faire, il a convoqué les forces vives de la cité : artistes, institutions, maisaussi associationset citoyens. « Nous sommes simplement là pour faire ce que la société réclame à haute voix, résume-t-il. Il est essentiel de renforcer la concertation entre les citoyens et les organisations publiques. De faire comprendre que la diversité de la population peut engendrer une économie nouvelle, et d’utiliser la capacité et le désir de ses immigrés à faire croîtreunesociétéqui veut croître.» Maire de Bordeaux, Alain Juppé s’est laissé séduire avec une étonnantefacilitéparl’homme,etleprojet : « Je partage son idée que la culture joue un rôle fédérateur essentiel dans la construction de la ville, concède-t-il. Ce genre d’interventionestpournousrisquée,politiquement et médiatiquement, mais il fallait à tout prix que les artistes aillent sur le terrain, et travaillent en amont avec les citoyens, car la première édition avait à cet égard été un échec. » En attendant de juger de l’efficience à long terme des multiples propositions qui envahissent la ville, voilà une revue de détail de trois d’entre elles,quitravaillentaucorpslepolitique. Une ville millionnaire en 2030 ? Près des Abattoirs, l’association Arc en rêve a monté un délicieux roman-photo, présenté dans une arène. Consacrée à l’architecture, cette institution bordelaise a demandé à l’écrivain du cru Bruce Bégout d’imaginer les visages de la ville en 2030, et à des dessinateurs decartoondelesincarner.2030?Le monde est en crise, comme toujours, comme jamais. Faillite et éruption conduisent 10 000 Islandais à quitter leur île. Après des mois d’errance sur les mers, Bordeaux les accueille : ils lui permettent de passer au chiffre fatidique du million d’habitants. Rien ne va plus, tout va mieux : les magasins Ikea deviennentIdea, forum public dévolu aux formes alternatives de développement;lescrèchess’autogèrent, les maisons se font solidaires et autosuffisantes, les jardins potagers collectifs; le productivisme disparaît, et les Roms investissent l’hôtel de ville. Impossible de savoir ce qu’Alain Juppé a pensé de ce futur hautement alternatif : il n’a pas encore vu l’exposition. Du commerce triangulaire, hier et aujourd’hui Voilà deux ans que le Musée d’Aquitaine a voué quatre de ses salles à l’histoire de la traite des noirs. Où l’on découvre que 200 esclaves se trouvaient à Bordeaux en 1777, malgré l’interdiction de ce statut sur le sol français ; où l’on voit une gamine noire au cou enserré de métal servir sa petite maîtresse blanche ; où l’on analyse les 480 voyages vers les Amériques de bateaux chargés d’esclaves, et portant les noms Heureux ou Liberté. « Il y a quelques années, se souvient Juppé, des associations africaines et antillaises nous ont mis en demeure de regarder en face ce drame épouvantable.Nous lesavonsécoutées, et le sentiment de honte et de «Ce genre d’intervention est pour nous risquée politiquement et médiatiquement» Alain Juppé maire de Bordeaux culpabilité tue qui régnait s’est apaisé. De très nombreux scolaires visitent ces salles, qui permettent de partir sur de nouvelles bases. » Pistoletto a saisi l’enjeu, et invité quelques artistes comme Michael Blum ou William Kentridge à s’interroger sur les formes d’esclavages contemporains. Des chantiers mobiles pour réinventer la ville Au bord d’un aéro- port ou près d’une centrale thermique : depuis cet été, une dizaine de « chantiers mobiles » ont investi les entours de la ville. Objectif, selon Pistoletto : « Donner aux habitants, à ces minorités qui forment la majorité, la possibilité de se faire entendre. » Débats sur l’agriculture urbaine, l’identité nationale, la désindustrialisation, les utopies… « Nous restions une semaine sur place, et cherchions notamment à mettre l’accent sur ces héros du quotidien qui bricolent des choses pour un monde plus vivable, raconte Eric Troussicot, chargé du projet. Nous avons envisagé notre intervention comme une véritable sculpture sociale, au sens où Joseph Beuys l’entendait : demander aux artistes de fabriquer socialement les choses.» p Emmanuelle Lequeux Evento, un peu partout dans Bordeaux. Jusqu’au 16 octobre (les expositions se prolongent jusqu’en décembre ou janvier). Evento2011.com. Explorez. Séjournez dans des hôtels parfaitement situés pour explorer de nouveaux lieux ! Aix-Les-Bains, Biarritz, Cannes, Les Arcs, Lyon, Marseille, Nice, Paris, Disneyland® Paris,Toulouse Tarifs selon disponibilité valables jusqu’au 31/10/2011. Tarif indiqué : Radisson Blu Hotel, Lyon. à partir de €125 petit-déjeuner inclus * Les hôtels qui aiment dire oui P aul Cézanne (1839-1906) a d’autant moins aimé Paris que,de son vivant, Paris ne l’a pas aimé. Quand il parvenait à y montrer ses œuvres, elles étaient accueilliesparlesblaguesdelacritique. Aussi, par défi, jouait-il volontiers au paysan du Danube. Une anecdote rapportée par Gauguin raconte qu’il aurait accueilli les conseils d’un ancien élève de Corot par un pet sonore et volontaire. C’était à l’époque où, pas encore fâché avec son ami Emile Zola, il séjournait chez lui à Médan (Yvelines). Pour Cézanne, Paris a été un champ de bataille où il n’a été vainqueur qu’in extremis, quelques annéesavantsamort,etsansmesurer le retentissement que son œuvre y avait alors enfin obtenu. Ces arrière-plans historiques, détaillés dans le catalogue, sont peu sensibles au Musée du Luxembourg. Pour y traiter complètement de Cézanne et Paris, il aurait falluDelacroix,Courbet,Manet,Pissarro et Monet, qui ont tous été déterminants pour le peintre. Il s’est mesuré aux trois premiers à ses débuts, injectant dans le réalisme des doses de pathétique ou d’érotisme. Les deux derniers ont été ses proches et il a travaillé sur le motif avec Pissarro du côté d’Auvers-sur-Oise (Val-d’Oise). Une unique toile de Guillaumin ne suffit pasàlesituerdanscecontexte,l’impressionnisme.A l’inverse, ses relations avec les maîtres anciens du Louvre se voient fort bien, d’une copie de la Bethsabée de Rembrandt à ses dessins d’après PoussinetPugetetàsesessaispourpein- Alain Juppé séduit par l’Arte Povera Radisson Blu Le Metropolitan Hotel, Paris Eiffel 30 00800 3333 3333 radissonblu.fr [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 30 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 08:53 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL * & vous 0123 Jeudi 13 octobre 2011 31 L’Ile-de-Frances’ouvreà l’Estonie Les promeneurs parisiens qui s’aventurentces jours-ci en bordure du canal Saint-Martin ne peuvent pas ne pas le remarquer. Long de douze mètres et réalisé selon un modèle original vieux de mille ans, un bateau viking , amarré le soir devant l’espace culturel le Point Ephémère, quai de Valmy (Paris 10e) ,vogue depuis le 7 octobre et jusqu’au 16 à travers la capitale. Cet étonnant voilier est le messager du Festival Estonie tonique, une manifestation culturelle organisée en Ile-de-France par l’Institut français pour faire découvrir différentes facettes de la culture du petit Etat balte, qui a rejoint l’Union européenne il y a sept ans. Musique, théâtre, cinéma, architecture, littérature: des rencontres permettront de sensibiliser le public à la vie artistique d’un pays guère éloigné de la France. Parmi les manifestations prévues, une exposition réunit au château d’Asnières (Asnières-surSeine, Hauts-de-Seine), sous l’intitulé « Vabadus», mot estonien signifiant « liberté», les œuvres de quinze artistes contemporains; et le chef estonien Paavo Järvi, nommé en 2010 à la tête de l’Orchestre de Paris, dirigera deux concerts à la Salle Pleyel, mercredi12 et jeudi 13 octobre. p Sylvie Kerviel (PHOTOS LIISI REITALU) Estonie-tonique.com Paris renoue avec le pays dogon A partir du 18décembre, un vol hebdomadaire de Point Afrique reliera Paris à Mopti, au Mali Tourisme Les mots et gestes à éviter à l’étranger Hachette propose un guide à destination des voyageurs soucieux de ne pas faire d’impairs Mopti (Mali) Envoyé spécial L ’avion de Maurice va revenir. » Dans les villages aux toits de chaume du pays dogon, au cœur du Mali, désertés par les randonneurs européens depuis presque un an, la dernière annonce de Maurice Freund, le bouillant patron de la compagnie aériennePoint Afrique, suscite des espoirs. A partir du 18 décembre, un vol hebdomadaire reliera Paris au petit aéroport de Mopti, situé à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest du pays dogon, qui concentre traditionnellement 80 % du tourisme au Mali. Depuis le début de l’année, au pied de la falaise de Bandiagara, « c’est la crise, les guides sont au chômage, les commerçants n’arrivent plus à vendre leurs colliers, les jeunes quittent les villages, privant l’agriculture des bras valides. Un peu comme si une usine était partie », raconte Moïse Témé, guide dogon et fondateur de l’agence L’Harmattan solidaire, à Mopti. La liaison aérienne avait été interrompuefin janvier aprèsl’enlèvement au Niger voisin, par l’organisation Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), de deux jeunes Français, retrouvés morts quelques jours plus tard. Le ministère des affaires étrangères avait alors classé le sud du Mali – où se trouve le pays dogon – en « zone déconseillée aux voyageurs, sauf motif impérieux », le nord désertique demeurant « formellement déconseillé ». En outre, une loi de juillet 2010 tient pour responsa- Edition A La falaise de Bandiagara, site classé au patrimoine mondial de l’Unesco, en pays dogon. YANN DOELAN/HEMIS. FR bles les agences de voyages qui emmèneraient des touristes dans unerégionconsidéréecommedangereuse, si l’Etat doit y organiser des actions de rapatriement. Consignes de sécurité La réouverture d’une ligne aériennesuffira-t-elleà convaincre les amateurs de randonnées? Pour les rassurer, M. Freund, qui admet « une perte de 4,2 millions d’euros depuis dix-huit mois », compte « former des guides à la sécurité et leséquiperde balisesde géolocalisation, qui pourraient en outre servir en cas d’accident ». La formation, qui n’a pas encore commencé, pourrait se tenir cet automne. A Mopti, M. Témé apprécie l’annonce de Point Afrique, même si, selon lui, « il n’y a aucun risque d’enlèvement au pays dogon », une région éloignée du Sahara et habitée par des peuples très différents. « Ici, le terrain est accidenté et tout le monde se connaît. On sait parfaitement où vont et d’où viennent les marcheurs», raconte le guide. M. Freund espère amener le Quai d’Orsay à se montrer plus souple, par exemple en tolérant des randonnées pédestres « encadrées par un tour-opérateur agréé par l’Etat, comme cela s’est fait dans le sud de l’Algérie dans les années 2000 », précise-t-il. Mais, impassible, le ministère maintient les consignes de sécurité, arguant laconiquement que « le tourisme ne fait pas partie des motifs impérieux de voyage ». Le patron de Point Afrique ne se décourage pas. Il a annoncé début octobre l’ouverture d’une ligne entre Paris et Kayes, une ville de l’ouest du pays dont sont originaires la plupart des Maliens vivant en France. Il vise à la fois les touristes intéressés par le massif du Fouta Djalon, en Guinée voisine, et la clientèle franco-malienne, espérant des rentrées salutaires, qui lui permettront de maintenir la ligne vers Mopti. p Olivier Razemon vant de toucher du doigt les fameuxcharmesdel’Orient, mieux vaut connaître au préalable ses us et coutumes. Afin de ne pas prendre le risque de passer pour un goujat. Pour ne pas commettre d’impairs en vacances ouraterle contratdu siècleen affaires, Hachette Tourisme lance quatre hors-séries dans sa collection des Guides bleusintitulée « Le Petit Guide des usages & coutumes». La première livraison est consacrée à l’Orient: Chine, Inde, Japon et Vietnam. Saviez-vous, par exemple, qu’au Japon il faut éviter de planter ses baguettes dans le riz ? Qu’il faut saluer très respectueusement ses interlocuteurs et que, lorsque vous serez invité, le cadeau que vous aurez pris soin d’apporter devra être de préférence enveloppé dans un papier de couleur rouge et blanc? Ces couleurs sont aussi celles de mise pour adresser des félicitations, contrairement au papier bleu ou vert destiné aux présents de condoléances. Mieux vaut aussi éviter d’offrir des objets par quatre – comme des sous-verre ou des sets de table – ou par neuf, ces nombres symbolisant la mort. Il vaut mieux se garder d’être familier en Inde : ne pas avoir la bise facile et éviter d’appeler vos interlocuteurs par leur prénom.Dans les affaires, il conviendra également de proscrire l’usage de la main gauche pour donner ou recevoir de l’argent ou des documents importants. En Chine, il est des sujets qu’il vaut mieux éviter d’aborder comme les trois T : Tibet, Taïwan et Tiananmen. Plus généralement, mieux vaut s’abstenir de parlerdepolitiqueoudebureaucratie.Alalectureduguide,onapprendra également que l’épouse chinoise conserve son nom de jeune fille et que, contre toute attente, Mme He et M.Li sont bien mariés. Pas de clin d’œil au Vietnam En vacances au Vietnam, il est utile de réviser l’histoire pour ne pas commettre de fautes : la guerre du Vietnam s’appelle la guerre américaine et la guerre d’Indochine s’appelle la guerre française. Il faudra également réviser la toponymieet préférerHô Chi Minh-Ville à Saïgon.Le guide relève aussi un certain nombre de gestes à éviter : pas de clin d’œil, attitude qui s’apparente à un outrage à la pudeur. L’attitude des mains est également importante dans ce pays. Enfoncées dans les poches ou posées sur les hanches, elles dénotent arrogance et manque de respect. En revanche,croiserlesbrasestungeste respectueux. Ces guides traitent aussi bien de sujets de fond que de situations de la vie quotidienne, un moyen, entre autres, de pointer les différences culturelles. p François Bostnavaron Le Petit Guide des usages & coutumes, hors-séries Guides bleus, Hachette Tourisme, 168 p., 7,90 euros. Evasio Evasio E Evas ion Publicités Arts et Vie, faire de la culture un voyage... PROFESSIONNELS DU TOURISME, POUR www.albanperinet.com COMMUNIQUER DANS CETTE www.artsetvie.com Demande de Brochure : 01 40 43 20 27 - Accueil : 251, rue Vaugirard - 75015 Paris arts et vie association culturelle de voyages et de loisirs, immatriculation n° : im075110169 [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 31 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 11/10/11 19:17 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL RUBRIQUE, APPELEZ LE : 01.57.28.39.40 32 sport 0123 Jeudi 13 octobre 2011 Service minimum pour les Bleus de Laurent Blanc L’équipe de France a arraché sa qualification pour l’Euro 2012 à la faveur d’un penalty marqué par Samir Nasri face à la Bosnie (1-1) Football S eizemois après l’épisodede la grève de Knysna, au Mondial sud-africain, le football français a frôlé une nouvelle déconvenue. Sur le chemin de la rédemption, les Bleus espéraient valider sereinement leur qualification pour l’Euro 2012. Rassurés par leur succès face à l’Albanie (3-0), les hommes de Laurent Blanc n’avaient besoin que d’un match nul contre la Bosnie pour parader devant leurs supporteurs au Stade de France. Les Tricolores ont rempli, mardi 11 octobre, cette condition minimale. A défaut d’être triomphal, le tour d’honneur des Bleusadavantageexprimélesoulagement d’un public aux nerfs à vif. Dans cette finale du groupe D, l’équipe de France aurait mérité de s’incliner face à ses visiteurs. Tétanisés par l’enjeu, les Tricolores ont subi, en première période, les assauts d’un onze balkanique à la technicitéaffirmée. Anciennegloiredu Paris-Saint-Germain,le sélectionneur bosnien Safet Susic avait programmé la chute des Bleus lors dece dernierduel.En taisantsa tentation d’arracherla premièreplace de la poule, il avait imaginé le piège absolu : assiéger ses adversaires dans leur propre enceinte. Harcelant la défense française, Edin Dzekofinit parmonnayer la stratégie bosnienne. D’une frappe enveloppée, le but inscrit par le massif avant-centre de Manchester City a alors ramené l’équipe de France à sa fragilité psychologique. Celle digne d’une sélection en chantier, happée par l’inexpérience. Hagards, les observateurs ont redécouvert une tension que n’avait plus connue l’arène de Saint-Denis depuis deux ans. Le souvenir d’un France-Irlande en barrages du Mondial 2010 qui, en novembre2009, a fait couler beaucoup d’encre bleue et verte. Mené au score, Laurent Blanc a senti que le fiasco s’esquissait. A la mi-temps, la causerie du « Président » s’est avérée salutaire. « Les 45 premières minutes, on ne les a pas jouées. Le discours a été de savoir si les joueurs voulaient aller en barrages ou à l’Euro », a confes- Un barrage sur la route de l’Euro pour le Portugal «C’est un beau parcours. On est partis de pas grand-chose après la Coupe du monde» Hugo Lloris gardien de l’équipe de France sé le sélectionneuraprès la rencontre. Amoindri par le forfait de son buteur attitré Karim Benzema, le onze tricolore a trouvé en l’arbitre de la rencontre une échappatoire aux barrages. Déstabilisé dans la surface bosnienne, Samir Nasri a scellé la qualification des Bleus en transformantle penalty. La liessea ensuite éclipsé ce dénouement crispant. « Ce qu’on retient, c’est qu’on a montré du caractère en deuxième période. Dans le vestiaire, il y avait deux bouteilles de champagne, elles sont parties vite », a notamment confié Florent Malouda. Nommé à son poste en mai 2010, Laurent Blanc a accom- Samir Nasri (à gauche) avec Loïc Rémy, après son but, mardi 11 octobre, au Stade de France. PATRICK KOVARIK/AFP pli la mission que sa fédération lui avait confiée. Sous son mandat, le football français s’est qualifié pour la neuvième fois d’affilée à la phase finale d’une compétition internationale. Sur les cendres du Mondial sud-africain, le patron des Bleus devait réaliser la synthèse entre les fautifs de Knysna et desnéophytessousle maillottricolore. En cherchant son « noyau », le sélectionneur a relancé des éter- nels espoirs comme Karim Benzema, auteur de cinq buts sous son ère. A l’instar de Yann M’Vila et Loïc Rémy, des talents ont également émergé. Depuis le 7 septembre 2010 et un déplacement victorieux (2-0) en Bosnie, l’équipe de France a étendu sa spirale d’invincibilité à quinze rencontres. Si la route vers l’Euro a été parfois sinueuse, le bilan de Laurent Blanc est positif. « C’est un beau par- cours. On est parti de pas grandchose après la Coupe du monde, on est partis de zéro », indique le gardien Hugo Lloris. Dans sa gestion des forfaits, le sélectionneur a fait preuve d’un vrai sens du management. Ses maladresses de communiquant en temps de crise figurent toutefois parmi les rares ratés de son exercice. En témoignent l’affaire des quotas et les insinuations En battant le Portugal (2-1), mardi 11 octobre, à Copenhague, le Danemark termine en tête du groupe H. Qualifiés directement pour l’Euro 2012, les Danois obligent en revanche les Portugais à disputer un match de barrage pour les rejoindre en Pologne et en Ukraine du 8 juin au 1er juillet 2012. Les coéquipiers de Ronaldo sauront jeudi 13 octobre qui, de la République tchèque, de la Turquie, du Monténégro ou de l’Estonie, ils affronteront mi-novembre en match aller-retour. Meilleur deuxième des éliminatoires grâce à sa victoire in extremis face aux Pays-Bas (3-2), la Suède échappe, elle, aux barrages. L’Allemagne, qui a réussi l’exploit de remporter tous ses matches (10), l’Espagne, l’Italie, l’Angleterre, la Grece, les Pays-Bas et la Russie ont tous terminé en tête de leur poule et sont donc également qualifiés pour l’Euro 2012. autour de son agent, Jean-Pierre Bernès. Jusqu’à l’Euro 2012, la feuillede route des Bleus reste obscure. A ce jour, un seul match amical est planifié, le 29 février, face à l’Allemagne. Et ensuite ? « On va jouer des matches sans enjeu contre de grandes équipes. On va mettre l’accent sur le jeu», a prévenu un Laurent Blanc sibyllin. Un jeu qui reste à préciser. p Rémi Dupré LesGalloisont retrouvéle «hwyl» Les adversaires du XV de France ne manquent plus d’inspiration Rugby Auckland (Nouvelle-Zélande) Envoyé spécial maxyma - © Institut Pasteur L Avec vous, nos recherches avancent plus vite et nous sommes plus forts pour combattre les maladies ! A l’occasion du Pasteurdon, soutenez les chercheurs de l’Institut Pasteur. Ils sont sur tous les fronts : cancers, paludisme, sida, méningites, Alzheimer... Pour les aider, faites un don sur pasteurdon.fr ou au 3227*. *0,15 !/min depuis un poste fixe ’histoire du rugby bégaie en Nouvelle-Zélande. Le carré de demi-finalistes est le même qu’il y a un quart de siècle, lors de la première Coupe du monde. Si le pays hôte, son rival australien et, dans une moindre mesure, la France, étaient attendus, il n’en va pas de même des Gallois. Eteint pendant près de trente ans, le dragon rouge crache à nouveau le feu de l’enfer. Il a retrouvé son carburant, le « hwyl » (prononcer « oïl »), un mot intraduisible, qui désigne un état d’esprit. Dans Garthowen (1899), la romancière Allen Raine le définit comme « un don particulier », « une inspiration extatique soudaine». En rugby, sport qui règne sans partage au Pays de Galles, le « hwyl » requiert une parfaite condition physique, mais aussi un tempérament, sinon une disposition pour générer enthousiasme, ferveur et émulation collective. « C’est notre manière de jouer au rugby et celle qu’a le public de nous soutenir », expliquait le centre Tom Shanklin, contraint, en raison de blessures, de prendre sa retraite avant le Mondial. Le « hwyl » a connu deux âges d’or. Le préhistorique, consécutif à l’invention par les Gallois du système à quatre trois-quarts, leur a permis de dominer le rugby européen audébutduXXe siècleetderemporterlepremiergrandchelemen 1911. La référence la plus encombrante reste les années 1969-1979 avec pas moins de huit Tournois des cinq nations remportés. Cardiff ne pensait jamais guérir de sa nostalgie pour ses « quatre fantastiques «, Gerald Davies, J. P. R.Williams et les deux fils de mineurs, Barry John et Gareth Edwards, statufié dans le centre-ville. Cette génération semblait indépassableà mesureque le rugbygal- lois, né avec la révolution industrielle, périclitait dans les années 1980 pendant que les mines fermaient une à une. Régulièrement désolants en Coupe du monde, les Diables rouges n’ont enrayé durablementle déclinqu’àpartirde l’arrivée du sélectionneur néozélandais Warren Gatland en 2008, sitôt concrétisée par un grand chelem. [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 32 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 09:14 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL Des grands anciens, les jeunots Sam Warburton, Rhys Priestland, Leigh Halfpenny ou George North seraient donc les lointains héritiers, voire mieux. « On ne craint plus personne aujourd’hui », affirme leur entraîneur technique Neil Jenkins. A commencer par les tenants du « French flair » que le « hwyl » entend bien brider. p Bruno Lesprit Fauteuils & Canapés Club Haut de Gamme Du 20 octobre au 12 novembre -- 20% sur les canapés club L’indémodable fauteuil CLUB, plus de 80 ans et toujours plus de succès ! Cuir mouton ciré, patiné, vieilli, suspension et ressorts. Plus de 30 modèles en exposition. 80, rue Claude-Bernard - 75005 PARIS Tél. : 01.45.35.08.69 www.decoractuel.com 0123 33 carnet Jeudi 13 octobre 2011 !& "'$%&# +)%,'- ")., (' *$- &*&!'#'!,)!( &212).+-4 5 .4 PH D& D& D& )!( 4,/!31 5 >BJ6+F@756-+3C?K"J )!( 0!$ 5 .4 PH D& D4 EG "!(30' %#** 23J9/ A 8B 89N6+1 !B9IIB6>+I; ,6690+JIB9J+I -+ 6B9IIB6>+; #BJ9BN+I; %9B6=B988+I$ < #! ! LL* ')>(I; J+7+J>9+7+6FI; ,09I -+ 7+II+; ,6690+JIB9J+I -+ -)>(I; M5C0+69JI < "$ ! LL* L:(I+I < #% ! O)-C>F956 B?566)I Marie-Gabrielle Denizet-Valot, Marie-Cécile (†) et Jean-Louis Gay, (†), Marie-Françoise et Jean-Pierre Boust, Marie-Laure Denizet (†), Rémi Denizet (†), Bénédicte Denizet, Marie-Geneviève Denizet, Marie-Dominique Meyer, Vicenta Denizet et Jacques Noels, ses enfants, Ses quatorze petits-enfants, Ses neuf arrière-petits-enfants Et les familles Denizet et Perron, ont la tristesse de faire part du décès de Mme Jean DENIZET, née Annette PERRON, LL* "+ /#%$(*(1!$(* 0'(0.+$($, %.&! 0.-!+0,) AU CARNET DU «MONDE» Naissances Milo est heureux de faire part de la naissance de sa sœur Nina, survenu le 5 octobre 2011, à l’âge de quatre-vingt-treize ans. Elle a rejoint dans la paix son époux, Jean DENIZET, officier de la Légion d’honneur. La cérémonie religieuse a été célébrée le mardi 11 octobre, à 10 heures, en l’église Saint-André de l’Europe, 24 bis, rue de Saint-Pétersbourg, Paris 8e. Cet avis tient lieu de faire-part. à Paris, le 20 septembre 2011. Laura Matesco et Stefano Ferri. [email protected] Paule et Joannes PARRACONE, Martine et Alain TARDIVEAU, ses grands-parents Valérie PARRACONE et Michaël TARDIVEAU ses parents, ont la joie d’annoncer la naissance de Famille Denizet, 48, rue de Moscou, 75008 Paris. Reza Majd, son époux, Juan et Shahrzad Benet, Alexandre et Shaun Benet, ses fils et belles-filles, Tanya, Alexandra, Teymour, Charles, ses petits-enfants Et toute la famille Farmanfarmaian, ont la tristesse de faire part du décès de la Sacha, princesse Leila FARMANFARMAIAN MAJD, le 9 octobre 2011, à Paris. Anniversaire de naissance Il fallait bien que l’on dise au Monde l’immense bonheur et la fierté de t’avoir. A tes vingt ans, survenu le lundi 3 octobre 2011. Les obsèques auront lieu le vendredi 14 octobre, à 16 heures, au cimetière du Montparnasse, 3, boulevard EdgarQuinet, Paris 14e. Romy, à la belle vie que tu mérites, à tes bonheurs et à l’amour infini que l’on te porte. Ta maman et ton papa. Décès Téodor COSMA, pianiste et chef d’orchestre, grand officier de l’ordre du Mérite Culturel Roumain, s’est éteint dans sa cent deuxième année, le 6 octobre 2011. Un hommage lui sera rendu, le vendredi 14 octobre, à 15 h 15, au crématorium du cimetière du Père-Lachaise, salle Mauméjean. De la part de Vladimir, son fils, Brigitte, sa compagne, Michel, son petit-fils Et de tous ses proches. Jeannine Czerny, son épouse, Boris, Lydia, Igor, ses enfants Denise GENCE est décédée le 28 septembre 2011, à Paris. L’inhumation a eu lieu à Vouvray (Indre-et-Loire), près des siens. (Le Monde du 5 octobre.) Jean Hany, son époux, Olivier Riffaud-Longuespé et Agnès, Philippe Riffaud-Longuespé et Marianne, Eric Hany et Sabine, ses enfants, Robin, Alexis, Florian, Baptiste et Romain, ses petits-enfants, ont l’immense douleur de faire part de la disparition de Nicole HANY, née LONGUESPÉ, historien de l’art, conservateur honoraire des antiquités et objets d’art, docteur en histoire de l’art, docteur en histoire, ancienne élève de l’École du Louvre, chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres, ont la tristesse de faire part du décès de Jean CZERNY, physicien au CEA, survenu le 9 octobre 2011, dans sa soixante-dix-neuvième année. Cet avis tient lieu de faire-part. Le président de l’université Paris-Sorbonne Et l’ensemble de la communauté universitaire, ont la tristesse de faire part du décès de François-Georges DREYFUS, professeur émérite d’histoire contemporaine, survenu le 24 septembre 2011. La direction générale d’Electricité de France, Ses collègues et amis, ont la tristesse de faire part du décès de Jean GALLAND, directeur délégué du service des énergies insulaires à EDF, survenu le 4 octobre 2011, à l’âge de cinquante-neuf ans. Ils expriment à sa famille leurs sentiments de condoléances. Electricité de France, 22-30, avenue de Wagram, 75008 Paris. survenue le 1er octobre 2011, à Troyes, dans sa soixante-dix-huitième année. La cérémonie religieuse a eu lieu le 4 octobre, en la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul de Troyes. Cet avis tient lieu de faire-part et de remerciements. « Je vois les reflets d’une aurore dont je ne verrai pas se lever le soleil. (...) après quoi je descendrai hardiment, le crucifix à la main, dans l’éternité. » Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe, Livre XLII. 21, rue Jean-Louis Delaporte, 10000 Troyes. Cruis (Alpes-de-Haute-Provence). Danielle, sa compagne, Virginie, sa fille, Arnaud, son fils et son épouse, Armelle, Victor, son petit-fils, Olivier, son beau-fils, ont la douleur de faire part du décès de Jean-Jacques LEDUC, survenu le 30 septembre 2011. Les obsèques ont eu lieu dans l’intimité familiale. Dijon. Montmirey-la-Ville (Jura). M Gabrielle Lefranc, son épouse, Marc, Dominique, Anne et leurs conjoints, ses enfants, Aurélie, Alexandre, Charles, Coralie, Maëva, ses petits-enfants, Ses beaux-frère, Belle-sœur, Ainsi que toute la famille, me ont la tristesse de faire part du décès du colonnel (e.r.) Robert LEFRANC, commandeur de la Légion d’honneur, survenu le 9 octobre 2011, à l’âge de quatre-vingt-dix ans. Les obsèques auront lieu en l’église Sainte-Jeanne-d’Arc de Dijon, le jeudi 13 octobre, à 10 heures, suivies de l’inhumation au cimetière de Montmireyla-Ville, à 15 heures. Condoléances sur registre. Cet avis tient lieu de faire-part et de remerciements. 24, rue de Gray, 21000 Dijon. Martine Lopera, son épouse, Ses enfants, Ses petits-enfants, ont la douleur de faire part du décès de M. Jean-Pierre LOPERA, survenu le 10 octobre 2011, à l’âge de soixante-sept ans. L’inhumation aura lieu le vendredi 14 octobre, à 14 h 45, au cimetière Nord de Clichy, rue du Général Roguet. M Martine Lopera, 4, rue Gaston Paymal, 92110 Clichy. me Hedda Faucheux, sa compagne, Annie Laffillé-Mayer, sa fille, Alexis Laffillé, son petit-fils Et toute sa famille, ont la profonde tristesse de faire part du décès de Jacques Daniel MAYER, survenu le 3 octobre 2011, à Arith (Savoie), dans sa quatre-vingt-quinzième année. Selon sa volonté, les obsèques ont été célébrées dans l’intimité. Hedda Faucheux, Les Labies, 73340 Arith. Annie Laffillé-Mayer, 111, rue de Reuilly, 75012 Paris. Daniel Martina, président de l’université d’Angers, L’équipe de direction Et tous les personnels de l’université d’Angers, ont la douleur de faire part du décès de M. Gérard MOGUEDET, professeur en géographie physique, premier vice-président de l’université d’Angers et ancien doyen de la Faculté des sciences. Ils souhaitent, par cet avis, témoigner à sa famille, à ses amis et à ses proches leur profonde tristesse. La cérémonie religieuse a eu lieu le mardi 11 octobre 2011. Un hommage de la communauté universitaire lui sera rendu vendredi 14 octobre, à 16 h 30, à la faculté des sciences de l’université d’Angers. M. Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du Territoire, a la tristesse de faire part du décès, à l’âge de soixante-quatorze ans, de Jean MOULIAS, chef du service de l’Inspecteur général de l’Agriculture honoraire, officier de la Légion d’honneur, chevalier de l’ordre national du Mérite, commandeur du Mérite agricole, ancien directeur général de la SOPEXA, ancien directeur général de l’ONIC. M. Claude Bonnard son époux, Julien et Raphaëlle, Agnès, Jean, ses enfants, Romain et Marion, Mathilde, Samuel, Luc, ses petits-enfants, Maryse Bonnard, sa belle-fille, Claire, Anne et Ky-Vong, Denis et Fabienne, Thérèse et Damon, Clément, ses beaux-enfants Axel et Matthieu, Marie, Gabrielle, Adam, ses beaux-petits-enfants, Mme Claude Plancke, sa sœur, Richard, Bruce, ses neveux et leur famille. Yvon et Andrée Terdjman, Bruno et Marianne, Muriel, Sophie et Patrice, Eric et Michal Marc et Catherine Terdjman, Corinne et Olivier, Gaëlle et Guillaume, David et Amy Gabriel et Françoise Terdjman, Boris, Karen et Pascal, Sarah et Patrig Patricia Terdjman, Brice et Elodie, Sandra, Thomas, Emmanuel Terdjman, ses enfants et petits-enfants, ses arrière-petits-enfants Et toute la famille, ont la tristesse de faire part du rappel à Dieu, survenu le 18 septembre 2011, de survenu le 7 octobre 2011, à son domicile, à l’âge de quatre-vingt-dix-sept ans. Mme Rosine BONNARD, née PLANCKE. La messe et l’inhumation ont eu lieu en présence de la famille, d’anciennes collègues sages-femmes et d’amis. Le président Et les membres du conseil de la Société française d’onomastique, ont l’immense tristesse de faire part du décès de Mme Marianne MULON, membre fondateur de la Société. M. Charles Saül TERDJMAN, 79, boulevard Exelmans, 75016 Paris. Crozon-Morgat (Finistère). Mme Marcelle Richon, son épouse, M. et Mme Jean-Luc Richon, ses enfants, Camille, sa petite-fille, ont la douleur de faire part du décès de M. Roger RICHON, ingénieur des travaux de la météorologie, professeur à l’Ecole navale, survenu le 8 octobre 2011, à l’âge de quatre-vingt-sept ans. Une cérémonie d’adieu aura lieu le vendredi 14 octobre, à 14 h 30, en l’église de Crozon (Finistère), suivie de l’inhumation au cimetière de la commune. Aline Rousseau, son épouse, Mélanie et Anthony, Bastien et Sandrine, Benoit et Anne Sophie, Thomas et Ilona, ses enfants et petits-enfants, Marie Thérèse Gaud et Pierre Rousseau, ses parents, Dominique Rousseau et Robert Petit, Michel et Marie-Anne Rousseau, Christian et Sophie Rousseau, Paul et Julia Rousseau, Blandine et Laurent Bousquet, ses frères et sœurs, leurs enfants et petits-enfants, ont l’infinie tristesse de faire part du décès de François ROUSSEAU, docteur de l’École polytechnique en sciences de gestion, titulaire de la chaire d’économie sociale de la Reims Management School, président du conseil scientifique de l’Observatoire régional de l’économie sociale et solidaire de PACA, chercheur associé au Centre de recherche en gestion de l’École polytechnique PREG - UMR 7176 du CNRS, membre du conseil scientifique de l’Association pour le développement de la documentation sur l’économie sociale, survenu le 7 octobre 2011. Une cérémonie sera célébrée le vendredi 14 octobre, à 15 heures, au crématorium du cimetière du PèreLachaise, Paris 20e. Selon ses souhaits, ni fleurs ni couronnes, mais vous pouvez manifester votre soutien à l’Institut de cancérologie Gustave Roussy sur le site : www.donner-igr.com Ils rappellent le souvenir de son fils, Serge TERDJMAN, décédé accidentellement le 29 janvier 2006. Cet avis tient lieu de faire-part. 20, jardins Boieldieu, 92800 Puteaux. « Nos morts ne nous apprennent rien d’autre sinon qu’on les aimait. Ils ne nous donnent rien, sinon la vie pour laquelle on les pleure à jamais, eux qui ont su aimer et qui furent si vivants. » Tous ceux qu’elle a enchantés se souviennent. Sa famille Et ses amis. Le troisième concert à sa mémoire sera donné le samedi 15 octobre, à 20 heures, au Temple Saint-Marcel, 24, rue Pierre-Nicole, Paris 5e (Brahms Debussy - Faure - Poulenc - Rachmaninoff - Rossini). Confirmez votre présence à l’adresse : [email protected] Souvenirs Souvenez-vous ! chevalier de l’ordre du Mérite maritime, nous quittait. De la part de Françoise Gorin, Micheline Saldo, Dominique Hernu, Nancy et Alain Delletery, Anita et Bernard Tetreau, ses enfants Ses petits enfants et arriere petitsenfants. Les obsèques ont eu lieu dans l’intimité familiale. Joël Thoraval, son mari, Nasser et Pouran Abbaszadeh, ses parents, Leurs familles et amis, Messe anniversaire Il y a vingt-cinq ans, Anne CELLIER nous quittait tragiquement. Communications diverses ont la douleur de faire part du décès de Soussane THORAVAL, née ABBASZADEH, survenu le 1er octobre 2011. 190, rue de Vaugirard, 75015 Paris. Le 26 septembre 2011, dans sa soixante-douzième année, Claude TISSIER, directeur du Travail honoraire, chevalier dans l’ordre national du Mérite, est décédé à son domicile. 6, rue Maryse Bastié, 69008 Lyon. Remerciements Nîmes. Rousses. Paris. L’Institut du chiffre et du droit organise un week-end patrimonial à Paris, le vendredi 11 et samedi 12 novembre 2011. Douze heures de formation sur les thèmes entreprise libérale et gestion de patrimoine familial. « Aucun principe n’oblige un contribuable à payer le maximum possible d’impôts et de cotisations sociales » professeur Maurice Cozian, sous la présidence du docteur Jean-Jacques Saragoussi, avec des conférenciers et animateurs prestigieux : Claude Abrial, Géraud Chambeiron, Philippe Dietrich, Rémi Dumas, Henri Hovasse, Philippe Rebattet, Philippe Reigne, Thierry Revet. renseignements et inscriptions : Mme Jocelyne Deperrier, Tél. : 06 18 99 14 35 Fax. : 01 47 01 12 87 courriel : [email protected] Faculté de consulter gratuitement : http://www.buzdig.com/icd http://buzdig.com/icd/gpm Assemblée générale Jacqueline, Véronique, Bruno Ainsi que toute leur famille, remercient chaleureusement pour l’affection qu’ils leur ont témoignée, tous ceux qui se sont associés à leur peine lors du décès de Robert MEYNADIER. !& "'$%&# "!.%0& (!'% 20 #)& &)$%0*!*40& 20 %1-&03 20 ,/,).'0+ '&2-3 ?899 ! -. " ''* (2-; % +& +-/>7 "/&( ,/&%1# )/&( 0!+*1 ,!*%1)+* %/( '1$'1( ,!* 2 )&!" ' 89 10 ?5 ?5 ?5 *(, ' 89 10 ?5 ?9 @. +%$(#! ' "&2>7,$)<>:76=#432 [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 33 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 10:01 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL Il reste dans le cœur de sa famille, ses amis et ses collègues. Une messe anniversaire sera célébrée en son nom, le 14 octobre 2011, à 18 h 30, en l’église Notre-Dame de Consolation, 23, rue Jean Goujon, Paris 8e. Moulin de l’Aubier, 17450 Fouras. journaliste, photographe, né en Turquie, fondateur de l’agence Sipa Press, chevalier de la Légion d’honneur, Dix ans déjà ! Le 13 octobre 2001, Jean Paul SANDOZ a refermé le grand livre de sa vie, dimanche 2 octobre 2011, dans sa cent deuxieme année. Göksin SIPAHIOGLU, Un hommage lui sera rendu le jeudi 13 octobre, à 11 heures, au théâtre de l’Odéon, Paris 6e. (Le Monde du 7 octobre.) pianiste. Goldka LANGBORT. Robert, Pierre, Louis TETREAU, 40, rue Jean Jaurès, 94510 La Queue-en-Brie. survenue le 5 octobre 2011, à l’hôpital Américain, à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Hélène CALEF, Le dimanche 9 octobre 2011, est le treizième anniversaire du départ de Cet avis tient lieu de faire-part. Phyllis Springer Sipahioglu, son épouse, Besi Cecan, sa sœur, Ayhan Cecan, son beau-frère, Nazan, sa nièce, Ipek et Yasemin, ses petites-nièces, Ziya et Tunc Cecan, ses neveux, Il y a trois ans, le 12 octobre 2008, disparaissait, Elle continue d’habiter nos vies. Les obsèques ont eu lieu, pour des motifs religieux, le jour même, au cimetière nouveau de Puteaux Cet avis tient lieu de faire-part. ont la douleur d’annoncer la disparition de Ses obsèques ont eu lieu le 9 octobre 2011, dans l’Aude, dans la stricte intimité familale. ont la douleur de faire part du décès de Anniversaire de décès Le centre international de recherche et de développement de l’haptonomie réunira le 6 novembre 2011, à partir de 9 h 30, son assemblée générale dans ses locaux, 9 bis, villa du Bel Air, Paris 12e. 34 météo & jeux < -10° -5 à 0° -10 à -5° 0 à 5° 5 à 10° 25 km/h 16 17 15 km/h 12 18 Caen Brest Rennes 1Strasbourg 010 13 16 101 5 Paris 25 10 10 18 11 20 Lyon Barcelone Barcelone 1020 Madrid 12 19 Lisbonne Lisbonne Séville Grenoble 9 18 13 23 15 21 Montpellier 12 25 Nice Marseille 16 27 17 24 17 26 Saint Géraud Coeff. de marée Nord-Ouest Ile-de-France Nord-Est Sud-Ouest Sud-Est Samedi 14 24 Lever 19h17 Coucher 09h37 Aujourd’hui Vendredi Nous resterons sous l'influence de 12 17 l'anticyclone avec beaucoup d'humidité présente en basses couches. Celle-ci se traduira par un ciel bien gris sur la moitié 9 20 Nord avec par moments quelques bruines ou des pluies vers l'Alsace. On ira vers l'amélioration l'après-midi et surtout le soir sur ces régions avec 10 23 quelques éclaircies dans une ambiance douce. Ailleurs, le soleil dominera facilement avec un mercure estival. Jours suivants Ajaccio 60 km/h Lever 08h06 Coucher 19h04 83/84 4 18 9 17 6 18 5 19 8 19 3 16 1 18 3 18 8 27 8 24 10 24 10 23 9 24 10 23 8 16 12 18 5 16 7 18 8 19 9 25 15 22 3 4 5 largement dégagé 9 beau temps 19 largement dégagé20 souvent dégagé 10 largement dégagé 5 éclaircies 10 averses locales 12 éclaircies 11 averses modérées 8 beau temps 9 souvent dégagé 10 éclaircies 8 éclaircies 3 souvent dégagé 17 souvent dégagé 6 20 beau temps 20 beau temps souvent dégagé 8 souvent dégagé 16 souvent dégagé 10 15 beau temps 7 forte pluie largement dégagé18 2 beau temps souvent dégagé 6 pluie modérée 10 6 7 8 9 14 23 26 17 13 15 16 15 15 11 14 14 7 20 11 22 31 18 17 14 30 8 25 10 11 11 Riga Rome Sofia Stockholm Tallin Tirana Varsovie Vienne Vilnius Zagreb 7 averses locales 19 risque orageux 8 averses locales largement dégagé 3 7 éclaircies souvent dégagé 16 6 souvent dégagé averses modérées 8 4 souvent dégagé 10 très nuageux 10 25 24 7 8 24 10 13 9 15 Alger 18 beau temps Amman 12 beau temps Bangkok 26 risque orageux Beyrouth largement dégagé 22 Brasilia 20 risque orageux Buenos Aireslargement dégagé 14 Dakar 28 beau temps Djakarta souvent dégagé 25 Dubai beau temps 29 Hongkong risque orageux 25 Jérusalem beau temps 12 Kinshasa risque orageux 24 Le Caire beau temps 19 Mexico pluie modérée 15 Montréal forte pluie 12 Nairobi averses locales 16 30 23 31 26 28 20 29 31 35 28 21 30 28 20 14 25 Dans le monde Jérusalem New Delhi New York Pékin Pretoria Rabat Rio de Janeiro Séoul Singapour Sydney Téhéran Tokyo Tunis Washington Wellington beau temps 24 35 orageux 21 24 averses locales 14 21 largement dégagé15 27 beau temps 13 27 risque orageux 23 32 souvent dégagé 8 21 souvent dégagé 26 32 éclaircies 15 18 beau temps 19 28 averses locales 17 22 beau temps 19 28 risque orageux 21 24 éclaircies 13 15 Cayenne Fort-de-Fr. Nouméa Papeete Pte-à-Pitre St-Denis risque orageux 25 31 largement dégagé28 31 largement dégagé21 24 beau temps 25 27 largement dégagé25 30 averses locales 22 25 Outremer Météorologue en direct au 0899 700 703 8 6 9 5 8 9 1 6 4 8 7 1 5 9 2 3 5 9 1 3 8 2 7 4 6 2 7 3 9 4 6 8 1 5 3 5 7 4 2 8 1 6 9 8 6 4 1 9 7 5 3 2 1 2 9 6 5 3 4 8 7 4 3 6 5 7 1 2 9 8 7 1 2 8 3 9 6 5 4 9 8 5 2 6 4 3 7 1 Moyen Complétez toute la grille avec des chiffres allant de 1 à 9. 3 6 5 7 Chaque chiffre ne doit être utilisé qu’une 2 7 8 5 6 seule fois par ligne, par colonne et par 7 6 2 3 carré de neuf cases. Réalisé par Yan Georget (http://yangeorget.blogspot.com) 4 VI VII VIII IX 9 3 2 Euro Millions X Verticalement 1. Artiste contemporain. 2. Longue lame. Associe. 3. Fait de l’effet. Lumières de la ville. 4. Fait les pompes. Mit de côté. 5. A fait toute la lumière. Coup de froid en remontant. 6. Partie de la partie. Gros points en attendant mieux. 7. Assure la circulation. Station d’épuration. 8. Pour retrouver la bonne page. Donne le ton. 9. Dieu solaire. A étudier avant de passer commande. 10. De l’épaule au coude. Fait boule-de-neige. 11. Bien plus cher quand il est petit. Myriapode sensible au toucher. 12. Otent toute énergie. Philippe Dupuis Verticalement 1. Grosso modo. 2. Recoupages. 3. If. Armât. 4. Fouille. Le. 5. Fuit. Néo. 6. Ol. Sforp (profs). 7. Nord. Eut. 8. Niées. Raja. 9. Erg. Avisas. 10. Lasso. Lt. 11. Suais. Aï. 12. Entrecoupé. Courriel Politique Président « normal » Je ne suis pas d’accord avec la tribune de Jean-Louis Schlegel « La République a-t-elle vraiment besoin d’un président “normal”? » (Le Monde du 6 octobre). Après avoir reconnu les outrances, la vulgarité, les violences verbales de M. Sarkozy, « sans parler des échos off » comme il dit, le philosophe prête au personnage des capacités d’action dans les circonstances exceptionnelles, notamment au plan extérieur, capacités dont serait incapable un président « normal » comme François Hollande. Non, M. Schlegel, c’est précisément cette logique permanente et haineuse de l’affrontement envers les journalistes, les magistrats, les policiers, les enseignants, les syndicats, etc. qui rend non seulement notre président indigne des fonctions qu’il occupe et mais qui le porte à des actions contestables. Madame Merkel et tant d’autres font face, sans avoir de dérivescomportementaleset sans être privés du « surmoi » si bien analysé par Franz-Olivier Giesbert dans son livre Monsieur le Président. Paul Helms, Barr (Bas-Rhin) 1,34 € l’appel + 0,34 € la minute 7 jours/7 de 6h30-18h Solution du n˚11-243 7 1 A l’heure où nos itinéraires sont téléguidés par le truchementnumérique, l’historien néerlandais René Voorburg, archiviste à la bibliothèque royale de La Haye, vient agrémenter nos déplacements d’un planificateur d’itinéraire numérique basé sur la table de Peutinger. Egalement appelée carte des étapes de Castorius, c’est une copie du XIIIe siècle d’une carte romaine où figurent les routes et près de 2 000 villes de l’Empire romain, vers l’an 300 de notre ère. (Omnesviae.org/fr) « Partez à l’aventure et préparez votre voyage ». Pour quel iter vestrum opter ? « Vous voulez savoir par où passaient nos ancêtres lorsqu’ils allaient sur la Côte d’Azur ? » Très bonne suggestion pour laquelle je m’apprête à solliciter illico le moteur de recherche. Au « ab », je renseigne Paris, au « ad », Marseille, et je prends connaissance du « chemin le plus court » entre Luteci et Masilia Grecorum, séparées par CDLXII milles romains. Sachant qu’un mille romain équivaut à 1 482 mètres, le parcours s’étend sur 685 km, contre 663km aujourd’hui. Mais la France n’a pas pour autant rétréci, me dis-je un brin amusée. Ce qui n’est pas le cas des temps de trajet : 31 jours me seront nécessaires pour rallier Marseille. Une carte m’indique le tracé à suivre et ses villes-étapes: intrigant détour que celui qui va de Condate (Montereau-Fault-Yonne) à Riobe (Châteaubleau) pour redescendre sur Agetincum (Sens)… Est-il un passage obligé pour franchir le fleuve Riger ou se justifie-t-il par la présence de quelque escale gourmande? Les chemins mènent-ils tous à Rome ? Encore me faut-il saisir «roma» et non « rome » si je ne veux pas me frotter de nouveau à ce provocant « error : “rome” was not found» qui raye sans états d’âme la capitale de l’Empire de la surface de la terre. Un dernier périple encore, au départ de Rome jusqu’à la ville indienne de Magaris (près de l’actuelle Cuttack), cité la plus orientale de l’Empire. 202 jours à pied pour l’atteindre? Autant dire que vous n’êtes pas près de me revoir ! p Les soirées télé 10 1 1 12 V I. Griffonneuse. II. Refouloir. Un. III. Oc. Ui. Réglât. IV. Solitude. Air. V. Su. Sasse. VI. Opalisé. Vs. VII. Mare. Furioso. VIII. OGM. Notas. IX. Dealer. Jalap. X. Ostéoplastie. Beyrouth Sudoku n˚11-244 IV Horizontalement Ankara 1015 Athènes DDD<F7C@B87<6=;FI:7 III Solution du n° 11 - 243 Istanbul ()8&%7 62)6,83% '5/0, 3%.*.%'8 $# 1*,1/.% '4- #+!"+ -). II Horizontalement Bucarest Le Caire I I. Deux lettres lui suffisent pour tout rapporter. II. Victime de lanceurs fanatiques. Pour passer à l’attaque et assurer la défense. III. A prendre avec modération, même entre amis. Descend du jura. IV. A éviter s’ils sont tristes. Remplissent les dictionnaires. V. Indispensable au joueur de golf. Marque sur le manuscrit. Egouttoir. VI. Finir à la fin. Gardien des bandes. Pas croyable. VII. A payer avant de choisir. Gêna. VIII. En Asie Mineure. Possessif. IX. Libre quand elle est privée. Personnel. X. Sur la bonne voie pour devenir centenaires Odessa JA >EHJ?G Motscroisés n˚11-244 2 101 5 Budapest ("*%)*"$ !#'*)&*!+$ Les jeux 1 Thalweg Amsterdam Athènes Barcelone Belgrade Berlin Berne Bruxelles Bucarest Budapest Copenhague Dublin Edimbourg Helsinki Istanbul Kiev La Valette Lisbonne Ljubljana Londres Luxembourg Madrid Moscou Nicosie Oslo Prague Reykjavik Dimanche Lundi 5 18 Front froid Occlusion 0 Tripoli Tripoli Dépression Front chaud En Europe 20 29 D Kiev Espagne Encore de la chaleur à Madrid avec 30 degrés ! Perpignan Températures à l’aube 1 22l’après-midi Anticyclone Rabat 101 Sofia Rome Tunis Tunis Alger A Toulouse D 5 Varsovie Zagreb Belgrade Milan 5 16 Bordeaux Biarritz Munich Vienne Chamonix Clermont-Ferrand Limoges Berne 1025 10 18 13 20 Prague Bruxelles 100 Minsk Berlin Amsterdam 10 17 Dijon Poitiers 20 km/h Londres D Moscou Copenhague 1030 Dublin 10 Besançon 20 10 20 Riga Edimbourg 11 15 St-Pétersbourg Stockholm A 1000 Metz 12 19 25 km/h C’est tout Net! Marlène Duretz > 35° Helsinki Oslo 990 11 18 Orléans 13 19 Nantes 30 à 35° Jeudi 13 octobre 2011 Itinérance 980 Châlonsen-champagne 13 19 14 18 14 18 25 à 30° Reykjavik D 12 18 PARIS 20 à 25° www.meteonews.fr Amiens Rouen 15 à 20° 13.10.2011 12h TU Lille Cherbourg 10 à 15° En Europe Jeudi 13 Octobre Mitigé au Nord, du soleil au Sud 12 18 0123 écrans Résultats du tirage du mardi 11 octobre. 1, 4, 12, 16, 48, 9 e et 10 e Rapports : 5 numéros et e e : pas de gagnant ; 5 numéros et e : 228 127,80 ; 5 numéros : 63 368,80 ¤ ; 4 numéros et e e : 6 555 ,30 ¤ ; 4 numéros et e : 196,60 ¤ ; 4 numéros : 85,20 ¤ ; 3 numéros et e e : 91,60 ¤ ; 3 numéros et e : 15,80 ¤ ; 3 numéros : 11,00 ¤ ; 2 numéros et e e : 29,30 ¤ ; 2 numéros et e : 8,70 ¤ ; 2 numéros : 3,70 ¤ ; 1 numéro et e e : 15,60 ¤. Les résultats du Loto sont publiés dans nos éditions datées dimanche-lundi, mardi, mercredi et vendredi. Tous les jours Mots croisés et sudoku. Rédaction : 80, boulevard Auguste-Blanqui,75707 Paris Cedex 13 Tél. : 01-57-28-20-00 ; télex : 202806F ; télécopieur : 01-57-28-21-21 Courrier des lecteurs : par télécopie : 01-57-28-21-74 ; Par courrier électronique : [email protected] Médiateur : [email protected] Abonnements : par téléphone : de France 32-89 (0,34¤ TTC/min) ; de l’étranger : (33) 1-76-26-32-89. Sur Internet : www.lemonde.fr/abojournal/ Tarif 1 an : France métropolitaine : 394 ¤ Internet : site d’information: www.lemonde.fr finances : http://finance.lemonde.fr Emploi : www.talents.fr/ Immobilier: http ://immo.lemonde.fr Documentation : http ://archives.lemonde.fr Collection : Le Monde sur CD-ROM : CEDROM-SNI 01-44-82-66-40 Le Monde sur microfilms : 03-88-04-28-60 Mercredi 12 octobre TF 1 20.50 Mentalist. Série. Plus rien à perdre (S3, 13/24, inédit) U. Trou noir U. Esprit, es-tu là ? (S2, 3 et 5/23). 23.20 Dexter. Série. Droit devant. Ame sœur (S2, 11 et 12/12, inédit). Avec Michael C. Hall V (110 min). FRANCE 2 20.35 Des paroles et des actes : le débat des primaires. Martine Aubry - François Hollande. Débat présenté par David Pujadas, avec Fabien Namias, Patrick Cohen et Françoise Fressoz. 22.15 Avant-premières. Invités : Michel Hazanavicius, Bérénice Bejo, Bruno Solo, Danièle Delorme, Miossec. 0.05 Journal, Météo. 0.20 Des mots de minuit (90 min). FRANCE 3 20.35 Histoire immédiate. La Face cachée d’Hiroshima. 22.05 Débat. 22.30 Soir 3. 23.00 L’Ombre d’un doute. Jack l’Eventreur : son vrai visage (70 min) U. CANAL + 20.50 Soirée Citizen Gay. Harvey Milk ppp Film Gus Van Sant. Avec Sean Penn, Emile Hirsch (Etats-Unis, 2008) U. 22.55 Outrage. Documentaire (2009, v.o.) U. 0.25 Marga Film Ludi Boeken. Avec Veronica Ferres, Armin Rohde, Lia Hoensbroech (All., 2009, 95 min) U. ARTE 20.40 Les Mercredis de l’Histoire. Les Combattants de l’ombre. [1 et 2/6]. Les Difficiles Débuts de la Résistance (1939-1941). La Résistance s’organise (1941-1942). 22.25 Le Dessous des cartes. A quoi sert l’intelligence économique? Magazine. 22.40 Delta pp Film Kornél Mundruczó. Avec Felix Lajko, Orsolya Tóth, Lili Monori (Hongrie, 2008, v.o.). 0.10 La Lucarne - People, I Could Have Been and Maybe Am. Documentaire (2010, v.o., 55 min). M6 20.45 D & CO, une semaine pour tout changer. Magazine (275 min). [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 34 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 09:34 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL Jeudi 13 octobre TF 1 20.50 MasterChef. Episode9 (S2). 23.25 « MasterChef » se met à table. 0.35 New York police judiciaire. Série. Seule issue V. Dans le noir U (saison 18, 1 et 2/18). Avec Sam Waterston (95 min). FRANCE 2 20.35 Envoyé spécial. Au sommaire : Le Boum des césariennes ; Robert Badinter, l’épris de justice. 22.50 Infrarouge - Françafrique. [1 et 2/2]. La Raison d’Etat. L’Argent roi. Documentaire (2010, 100 min) U. FRANCE 3 20.35 Vipère au poing Film Philippe de Broca. Avec Catherine Frot, Jacques Villeret, Jules Sitruk (Fr. - GB, 2004). 22.30 et 1.40 Soir 3. 23.00 Les Hauts Murs Film Christian Faure. Avec Emile Berling (2008) V. 0.35 Libre court. Magazine (65 min). CANAL + 20.50 The Event. Série. Je sais qui tu es. Pour le bien de notre pays (S1, 7 et 8/22, inédit). Avec Blair Underwood U. 22.15 Shameless. Série (S1, 5/12) U. 23.00 Mad Men. Série (S4, 7/13, inédit). 23.45 The American p Film Anton Corbijn. Avec George Clooney, Thekla Reuten (Etats-Unis, 2010, 105 min) U. ARTE 20.40 Duel pp Film Steven Spielberg. Avec Dennis Weaver, Jacqueline Scott, Carey Loftin (EU, 1971). 22.10 Wolfgang Amadeus Phoenix. Documentaire (2011, v.o.). 23.00 Tracks. Magazine. 23.55 Bucktown p Film Arthur Marks. Avec Fred Williamson, Pam Grier, Thalmus Rasulala (EU, 1975, 95 min, v.o.). M6 20.45 Bones. Série. Tous pour un (saison 6, 23/23, inédit) U. Les Messagers. Les diamants sont éternels (S5, 1 et 2/22) U. Pris pour cible V. Chasse au trésor U (saison 1, 15 et 16/22). 1.00 Journeyman. Série. L’Homme du futur. Coup de poker (saison 1, 6 et 7/13, 95 min). 0123 0123 Jeudi 13 octobre 2011 Le Brésil aussi a ses indignés Lettre d’Amérique du Sud Nicolas Bourcier I l a 63 ans, Marcelo Medeiros, et beaucoup d’illusions en berne. Patron d’une petite société de téléphonie à Rio, ce grand homme aux cheveux blancs et à la parole aimable dit n’avoir jamais participé de toute sa vie à un mouvement de protestation, ni voté pour Lula. Membre de la vieille classe moyenne carioca, plutôt à l’aise dans son quartier de Leblon, un des plus chics de la ville avec son voisin d’Ipanema, il a traversé les dernières décennies en gardant ses distances, sans un mot ou presque contre les affaires de corruption qui ont périodiquement éclaboussé la classe politique et terni toujours un peu plus l’image qu’il se faisait de l’élite au pouvoir. Mais lorsque Antonio Palocci, chef de la Maison civile – l’équivalent local du pre- mier ministre –, a dû démissionner en juin2011, accusé d’enrichissement personnel, suivi, quelques semaines plus tard, par Alfredo Nascimento, le ministre des transports, mis en cause avec une trentaine de collaborateurs dans un vaste scandale de détournement d’argent, le sang de Marcelo n’a fait qu’un tour. « La corruption est un sport national, lâche-t-il, mais il n’avait jamais atteint une telle ampleur. » Au Clipper, un bistrot sans prétention du quartier, où Marcelo retrouve quotidiennement une bande de copains du même âge autour d’une bière, il lance sur le vif l’idée d’une marche de protestation contre « le vol et l’impunité». Maninho et Ony, deux vieux compères, adhèrent immédiatement au projet. D’autres suivent. Une mailing-list est créée. Et la date de la manifestation fixée dans la foulée au 31 juillet, sur une placette non loin de la plage. « Nous voulions secouer la passivité de nos concitoyens, dit-il. Même le quotidien espagnol El Pais s’était demandé pourquoi, avec tant d’affaires, le Brésil n’avait pas encore connu son mouvement des indignés. » Il ajoute, avec un large sourire : « Au début, c’était un peu comme une farce, nous étions l’Armée de Brancaleone ! » – une référence au film italien de Mario Monicceli. Au jour J, ils sont une cinquantaine à répondre à l’appel ! C’est peu pour un début. Mais suffisant pour garder le moral de la petite troupe. D’autant que les démissions au sein du gouvernement de la présidente Dilma Rousseff se multiplient. Nelson Jobim, ministre de la défense, s’en prend violemment dans un entretien à deux membres du gouvernement et quitte son poste début août. Le 17, Wagner Rossi, le ministre de l’agriculture, chute à son tour pour trafic d’influence. Encore quelques jours et « l’absolution » accordée par les députés à Jacqueline Roriz, une élue du District fédéral (Brasilia) compromise dans une énième affaire de corruption, finit par précipiter le mouvement. Sur Facebook, un réseau créé notamment par Cristiane Maza, la cinquantaine sérieuse, entourée de deux jeunes étudiants hyperactifs, forme la caisse de résonance. Les principaux quotidiens, qui défendent très ouvertement leur préférence pour l’opposition, comparent le mouvement naissant aux contestations chiliennes et espagnoles ou aux révoltes du monde arabe. « Nous n’avons pas de porte-parole, aucun leader politique et nous n’avons pas de solution à proposer contre la corruption, explique plus simplement Marcelo. C’est aux dirigeants de trouver rapidement des réponses à ce fléau. » Le 7 septembre, jour de fête nationale, ils sont plus de vingt mille indignés à descendre dans les rues du pays. Cer- «Nous ne lâcherons pas. Dilma a pour le moment réagi avec vigueur et fermeté. Mais tout le monde sait que le chemin est encore long, très long pour nettoyer le système» Marcelo Medeiros tains jeunes ont le visage peint, à l’image du mouvement de citoyen de 2002 qui avait poussé à la démission le président Fernando Collor de Mello. Celui-ci, après s’être un temps éloigné de la politique, avait fait un retour remarqué au Congrès en se rapprochant du gouvernement Lula. « Autrefois, les mouvements de contestation étaient portés par un par- 35 ti ou un syndicat, souligne Marcelo. Cela n’a rien changé. Notre force, c’est d’être éclectiques, citoyens et non partisans. » A Brasilia, les organisateurs de la marche contre la corruption ont ainsi empêché les militants du parti Socialisme et liberté (PSOL, extrême gauche) de déployer leurs banderoles. Certains politiciens connus pour leur engagement contre la corruption ne se sont pas joints aux défilés. « Ils ne nous acceptent pas, regrette Alfredo Sirkis, députés du parti Vert et auteur d’un projet de loi réformant le très complexe système électoral brésilien. C’est dommage, il manque une dimension institutionnelle et stratégique dans ce combat. » Le 20 septembre, Marcelo et sa troupe n’ont rassemblé qu’à peine deux mille personnes au cœur de Rio. Les médias en avaient annoncé plus de trente mille. Qu’importe pour Marcelo : « Nous ne lâcherons pas. Dilma a pour le moment réagi avec vigueur et fermeté. Elle a demandé des comptes aux personnes impliquées. Mais tout le monde sait que le chemin est encore long, très long pour nettoyer le système. » Un nouveau rendez-vous est prévu ce 12 octobre. Marcelo veut croire qu’un autre Brésil est possible. Et qu’il a déjà commencé. Quel que soit le nombre d’indignés présents dans les rues. « Le pays est neuf, nous avons tout à apprendre. » Il n’a pas tort. p [email protected] C’est tout vu ! | Chronique télé par Isabelle Talès Des valises et des hommes L es hommes de l’ombre ne sont décidément plus ce qu’ils étaient. Prenez Ziad Takieddine, l’intermédiaire francolibanais dont le nom a commencé à apparaître bien avant le visage dans les affaires de ventes d’armes avec commissions, rétrocommissions et effet boomerang, eh bien, on ne voit plus que lui. Quand il n’est pas retenu dans le cabinet d’un juge d’instruction, il accueille les caméras de télévision chez lui. C’est ainsi que, mardi 11 octobre, on a reconnu sur France 2, dans «Complément d’enquête», le canapé sur lequel il avait reçu Ruth Elkrief et BFM TV, le 29septembre, pour la première des nombreuses interviews « exclusives» qu’il a données. Mais les plans serrés sur les coussins de velours se sont élargis pour nous faire visiter l’hôtel particulier de M.Takieddine, dans le 16e arrondissement de Paris. Tentures rouges, colonnes et cheminée de marbre, escalier assez monumental… C’est bien simple, on a l’impression de ne pas être sortis des appartements Borgia, découverts la veille sur Canal+. Et où nous emmène-t-il, là? Carrément dans la chambre conjugale? Mais oui… Au fond à droite, il y a un placard, puis un mini-placard, puis un coffre-fort… fracturé. Un coup de son ex-femme, explique-t-il. Il montre aussi les étagères remplies d’albums reliés cuir. Il en manque quelques-uns, ceux d’où sont sorties les photos de ses vacances avec des pontes de l’UMP en bermuda. A part ça, pas grand-chose, jusqu’à la fin du reportage, où l’image devient soudain chahutée et le son inaudible. Le journaliste nous explique qu’il a fallu en venir à l’ultime extrémité, la caméra cachée, au moment où l’homme d’affaires mettait en cause de nouvelles personnalités. Trop bête! Mais M.Takieddine promet de nouvelles révélations pour bientôt. Alors on ne désespère pas, la prochaine fois, de découvrir une nouvelle pièce de sa demeure – la salle de bains, peut-être? –, ou de pouvoir regarder sous le lit. Dans la catégorie « hommes de l’ombre», on a aussi vu les « petits» porteurs de valises. L’un d’eux, à visage découvert, refait devant nous le trajet qu’il accomplissait entre le siège de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur, en 1995, et la banque. La manière dont il est filmé, en On peut saisir ce que peut éprouver une valise: les secousses, les passants à éviter, la moiteur de la main qui la porte… contre-plongée, permet au téléspectateur de saisir au mieux ce que peut éprouver une valise: les secousses, les passants à éviter, la proximité dangereuse du mur qu’il faut raser, la moiteur de la main qui vous porte… Epuisant! Un autre « bagagiste», filmé de dos cette fois, donne des détails sur les méthodes du transport de fonds occultes qu’il a tout l’air de considérer comme l’un des beauxarts. «C’est lourd? », demande le journaliste. «C’est agréable, répond le dos, parce que vous savez ce qu’il y a dedans…» N’empêche, ça doit quand même être du souci. Il n’y a qu’à voir les valises sous les yeux de M.Takieddine. p !#"$ )%!(#("!&$ 1:494;62 6'(24('! /" 7$!+0 &"!* 60(2 763>4652 30 /,0-6!20 3( -!/!0( 5 /" 7$!+0 -'302+0 <2 360:<2 :769463 =92 94=82<<2 !+.3!*0 30 #"+% /!8!'+% ' A ne pas manquer sur 0123.fr ' /0 1!)7/0 7$!+'!1 a PortfolioLes sorties cinéma de la semaine De The Artist, de Michel Hazanavicius, à Un monstre à Paris, de Bibo Bergeron, les principaux longs-métrages à l’affiche. a Témoignages Les « indignés » de Wall Street Ils ont rejoint ou soutiennent le mouvement Occupy Wall Street, à NewYork ou dans d’autres villes américaines. Leurs motivations, revendications et attentes. a Chat Pourquoi l’UMP lance-t-elle un courant humaniste ? Débat en direct, jeudi 13octobre à 14h 30, avec Jean Leonetti, minis- en vente chez votre marchand de journauX tre chargé des affaires européennes, membre de l’UMP et du Parti radical. p Le Monde daté mercredi 12 octobre 2011 : uniquement sur Lemonde.fr1 2 3 [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 35 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 12/10/11 08:40 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL [PAGE: LE_MONDE - LE_MONDE - 36 - 13/10/11] [IMPRIMEE LE: 11/10/11 17:56 PAR: FONTENIER] [COULEUR: Composite] PLAQUE : B-BERLIN-SL