Benjamin Conz décidé à se poser | La Liberté

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14/09/2012
Benjamin Conz décidé à se
poser
HOCKEY • A 21 ans, le gardien jurassien a déjà porté le maillot de toutes les sélections
nationales et connaît un 6e club. «Je suis à Gottéron pour continuer ma progression»,
dit-il.
Benjamin Conz a un masque tout neuf aux couleurs de Fribourg-Gottéron, son club
désormais. Un élément n’a pas changé: les deux autocollants au dos, l’un avec les
armoiries de Fontenais, son vil-lage d’origine, et l’autre aux couleurs jurassiennes. «Je
suis très attaché au Jura. Cela vient sans doute du fait que je suis parti très jeune», dit le
gardien qui a quitté les siens avant même son 14e anniversaire. Pour le hockey sur
glace. Ces dernières années, le portier a régulièrement déménagé. Lié pour trois ans
avec Gottéron, il entend se poser un peu. Installé à Ecuvillens avec son amie, le jeune
homme apprécie la tranquillité.
SOMMAIRE
«En pleurs au téléphone»
SPORT
Petit, Benjamin Conz n’était pas forcément destiné à devenir hockeyeur. «Mon frère aîné
Florian (27 ans, actuellement à Lausanne) a commencé et je l’ai suivi. Je n’aimais pas
les checks. J’allais voir les matches d’Ajoie et j’étais fasciné par l’équipement du gardien:
le masque, les protections… A6 ans, je me suis retrouvé devant la cage.»
Benjamin Conz a fait ses gammes au HCAjoie. «Un jour, Philippe Bozon, qui était
entraîneur des minis de Genève, m’a proposé de rejoindre son mouvement juniors. Je
n’étais pas très chaud. Mais, compte tenu des circonstances, j’ai accepté. Les juniors
d’Ajoie avaient été relégués des élites B et le niveau n’était plus le même. J’ai choisi l’exil
pour progresser. Ce n’était pas facile, mais c’était la meilleure décision que j’ai prise. Au
début, mes parents n’étaient pas d’accord. Ils m’ont laissé le choix et, ensuite, ce sont
eux qui m’ont soutenu. Au soir de ma première journée à Genève, j’étais en pleurs au
téléphone. Cela se passait très mal avec ma famille d’accueil – j’en ai vite changé
d’ailleurs – et mes parents m’avaient poussé à rester.»
Continuellement en avance sur les catégories d’âge, le Jurassien a brûlé les étapes. En
2006, il jouait avec les juniors élites, en 2008, il fêtait son baptême du feu en ligue Apar
un blanchissage et en 2009, avant même ses 18 ans, il paraphait un contrat pro avec
Genève-Servette. «Quand j’ai signé pour quatre saisons, ce n’était pas prévu que Tobias
Stephan vienne au club», rappelle-t-il. «J’avais la garantie de jouer un certain nombre de
matches. Du coup, Chris McSorley a cherché à me placer. Il a fait la même chose avec
Gianluca Mona, qui s’est retrouvé à Lausanne.»
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«Tout bénèf’ à Langnau»
Par Alex
Benjamin Conz a donc posé son baluchon à Langnau. «J’ai passé deux ans dans
l’Emmental. C’était tout bénèf’ pour moi. En plus, en 2011, nous avons participé aux playoff pour la première fois de l’histoire du club. Puis, je me suis retrouvé à Lugano. Ce n’est
pas n’importe quel club!» Le Jurassien a soufflé 21 bougies hier. Fribourg-Gottéron
représente déjà le sixième club helvétique dont il défend les couleurs. Le quatrième dans
la plus haute catégorie de jeu. Achaque étape ses caractéristiques. «Genève m’a fait
confiance à 17 ans. J’ai beaucoup travaillé avec l’entraîneur des gardiens Sébastien
Beaulieu. C’était un très bon départ. ALangnau, c’était très spécial puisque nous avons
pu disputer les play-off alors que le club se retrouvait tou-jours dans les der-nières
places. Là-bas, les gens vivent vraiment au rythme du club. C’est agréable. ALugano,
c’était particulier car le club venait de disputer les play-out à mon arrivée. C’était une
bonne expérience et une autre pression.»
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bonne expérience et une autre pression.»
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crayons!
«Je suis timide, à la base»
Et Fribourg? «Je ne pouvais pas rester à Lugano, qui avait signé avec Manzato pour 2012
avant même de m’avoir engagé. Les places libres n’étaient pas nombreuses:
Rapperswil, Ambri et… Fribourg, qui m’a fait une proposition. Je n’ai pas hésité à
renoncer à la NHL. Mon objectif est d’être domi-nant dans ce championnat. Je verrai bien
où je serai dans trois ans. Et cela me fait du bien de retrouver la Suisse romande. Je suis
plus proche de ma famille.»
En débarquant dans l’antre des Dragons, «Benji» avoue avoir ressenti une certaine
nervosité. «Je suis timide, à la base», souffle-t-il. «Je connais-sais déjà quelques
joueurs comme Vauclair, Jeannin, Schilt, Loeffel ou Rytz. Et ceux que j’ai découverts se
sont avérés être des gars extras. Au niveau de l’intégration, Fribourg est un super endroit.
J’espère continuer ma progression. A21ans, je ne peux pas me permettre de me stabiliser. Je reste sur deux éliminations au stade des quarts de finale, avec Langnau et
Lugano. J’espère aller plus loin cette année.» I
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«Benji» en trois coups de
crayon
Gottéron-Lugano. Al’heure du dernier quart de finale entre Fribourg-Gottéron et Lugano,
Benjamin Conz s’est-il retrouvé en plein dilemme? Le Jurassien défendait la cage
tessinoise, mais il s’était déjà entendu pour poursuivre sa carrière avec les Dragons.
«Personne ne savait que j’avais déjà signé à part moi et les dirigeants fribourgeois. Je ne
voulais faire aucun cadeau, même si j’en ai fait un ou deux… Je n’avais pas de pression
particulière.»
Poids. Sur le site de Gottéron ou les documents officiels de cette saison, Benjamin Conz
mesure 185cm pour 93kg. Sur d’autres, sa taille est de 179cm pour le même poids. Un
constat: le gardien n’est pas un freluquet. «Je me sentais moins bien à la fin de la saison
dernière. J’avais eu une blessure au genou et j’avais pris du poids», concède le
Jurassien. «Mais là, j’ai déjà bien perdu. J’ai fait beaucoup de physique pour me remettre
en forme. En plus des séances habituelles, je vais courir avec René Matte (l’assistant de
Kossmann, ndlr) ou Sylvain Rodrigue (l’entraîneur des gardiens, ndlr).
Internet. Ce qui est courant dans les sports individuels l’est moins dans les disciplines
collectives. Surtout en Suisse. Benjamin Conz a son propre site internet et fait figure
d’exception à ce sujet. «C’est mon oncle, passionné d’informatique, qui a développé ça et
qui s’occupe des mises à jour. Je lui fais confiance.» pam
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«J’ai confiance en Conz»
Après Sébastien Caron en 2009, Damiano Ciaccio en 2010 et Simon Rytz l’automne
dernier, Benjamin Conz est le quatrième gardien en quatre ans à être titularisé devant la
cage des Dragons pour le premier match du championnat. A21 ans, le Jurassien a déjà
150 parties de ligue Aà son actif. Sur la scène internationale, il a participé à deux
mondiaux M18 et un autre M20, en 2010, tournoi au terme duquel il a été élu meilleur
gardien. Il a également été appelé en équipe de Suisse A, durant sa meilleure saison à
ce jour, celle de 2009-2010. Hans Kossmann évacue les doutes quant aux capacités du
dernier rempart jurassien à remplacer Cristobal Huet d’un revers de la main: «J’ai
confiance en Conz. C’est un jeune gardien, mais il ne faut pas oublier qu’il a déjà trois
saisons d’expérience comme titulaire. Il est très fort dans la tête. Il reste toujours calme.
Huet était plus athlétique. Conz bouge peu devant son filet, mais c’est un atout pour un
gardien. Depuis qu’il est arrivé à Fribourg, on sent qu’il a trouvé une belle harmonie. Je
ne me fais aucun souci pour lui.» PAM
PATRICIA MORAND
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