Justice au Singulier: La France a peur

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Justice au Singulier: La France a peur
Justice au Singulier: La France a
peur
Une église, un prêtre égorgé.On débouche sur autre
chose. Un tremblement de monde, de société, de
démocratie.
La France a peur
La France a peur et ce n’est pas une honte.
Quand Roger Gicquel avait commencé un journal télévisé avec cette phrase à la
suite d’un crime odieux, il avait été beaucoup critiqué.
Mais qui oserait soutenir qu’aujourd’hui, un tel constat à la fois
psychologique et sociologique est erroné ?
Une prise d’otages dans une église près de Rouen, le prêtre âgé de 84 ans
égorgé et un fidèle grièvement blessé par deux « barbus » ayant crié
« Allahou akbar », abattus par la BRI de Rouen (Le Figaro, lepoint.fr, BFM)
Indignation. Angoisse. Suspicion. Sentiment de moins en moins diffus, de plus
en plus accablant que la menace du pire, l’éventualité de l’horreur sont
partout, à la fois invisibles mais affreusement présents.
Le ministre de l’Intérieur s’est rendu sur place et le président de la
République à son tour va rendre hommage, par sa sollicitude immédiate, aux
victimes et manifester l’exigence de rassemblement et l’aspiration à une
volonté collective bandée contre ces malfaisants.
L’union nationale soit. Que pourrait-on proposer d’autre ?
Mais pas que cela de grâce.
Des surveillances, des constances, des actions, des interpellations, des
rigueurs qui ne donneront plus aux citoyens la déplorable certitude que nous
courons après les tragédies mais que nous sommes capables de les devancer
pour les empêcher.
Un état de droit enfin musclé sans que des états d’âme – toujours de la part
des mêmes – viennent entraver une efficacité nécessaire comme en aucune autre
période de notre belle histoire.
Il convient de changer totalement de registre. La guerre en respectant le
droit ? La France subit les conséquences de cette calamiteuse conception
depuis l’affaire Merah. La guerre ne doit pas être adaptée au droit mais le
droit à la guerre. Sauf à poursuivre naïvement le cours de ce qui nous tue et
ne protège pas.
L’un des tueurs identifié -Adel Kermiche – ayant été impliqué dans un
processus procédural avec un contrôle judiciaire révoqué, une mise en
détention puis un nouveau contrôle judiciaire avec assignation à résidence et
port d’un bracelet électronique, le 16 mars 2016, et ce malgré l’appel du
parquet anti-terroriste. Un magistrat instructeur et une Chambre de
l’Instruction manipulés. Un parcours qui surprend pour le moins et sans le
moindre effet ! (Le Figaro).
La douceur de vivre, les lieux les plus saints, les plus festifs, les
allégresses justifiées, la quotidienneté la plus paisible, la moins
provocatrice, l’humanité ciblée ou indistincte – tout est concerné, touché,
gangrené, dévasté.
Que la France ait peur, forcément peur dorénavant n’est pas donner raison à
ces tueurs mêlant déséquilibre, haine et religion dévoyée.
Ce qui représenterait leur triomphe serait notre impuissance.
Il faut vaincre mais pour cela il convient que la République sorte des mots,
échappe aux mièvreries et soit sans pitié. Cherche auprès de tous les pistes
et les remèdes.
Une église, un prêtre égorgé.
On débouche sur autre chose. Un tremblement de monde, de société, de
démocratie.
Que le pouvoir ne nous déçoive pas même si les « il faut que, il n’y a qu’à »
sont faciles et confortable
Source : Justice au Singulier: La France a peur