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Le 24/10/2016
Hiver 2015-2016 : bilan de l’enneigement dans les
massifs français
Dans l’ensemble des massifs, la saison hivernale 2015-2016 se caractérise par :
- un début tardif, avec une sévère pénurie de neige jusqu’au tout début du mois de janvier, à cause d’un
mois de décembre exceptionnellement doux et sec ;
- un manteau neigeux qui s’est ensuite progressivement épaissi durant janvier et février, grâce à des
précipitations souvent très abondantes ;
- un enneigement devenu normal dès la mi-février, puis excédentaire en mars, le seul mois de l’hiver plus
froid que la normale ; toutefois, l’enneigement est resté déficitaire en moyenne montagne ainsi qu’en Corse,
du fait d’une température moyenne durant l’hiver remarquablement douce ;
- une diminution rapide de l’enneigement avec l’arrivée du printemps, sauf en altitude dans les Alpes, où
un temps assez frais et généralement très arrosé a retardé la fonte d’environ trois semaines.
Massif du Néouvielle (Hautes-Pyrénées), le 19 février 2016. © Club alpin français de Tarbes
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Alpes du Nord
Un enneigement décalé, bon seulement en altitude
En synthèse
L’enneigement de la saison 2015-2016 est marqué par un début et une fin tardifs. Des valeurs souvent
supérieures aux normales ont été atteintes au-dessus de 1 500 à 1 700 m, alors qu’elles sont pratiquement
toujours restées inférieures à basse et moyenne altitude, malgré des précipitations plutôt excédentaires.
En cause, la douceur générale des températures, qui inscrit cette saison hivernale (15 décembre 2015-15
avril 2016) parmi les cinq ou six les plus douces jamais observées, avec un « cœur d’hiver » (décembrejanvier-février) au deuxième rang des plus doux (généralement derrière 1989-1990).
Après un démarrage plutôt prometteur fin novembre, l’enneigement présente au contraire une très sévère
pénurie dans les Alpes du Nord en fin d’année, du fait d’un mois de décembre à la fois très sec et
exceptionnellement doux.
Commençant véritablement début janvier, il augmente au fil des semaines grâce à des précipitations
souvent très abondantes. Il devient presque partout excédentaire à partir de la mi-février, sauf à basse et
moyenne altitude, où il reste déficitaire, à cause des températures globalement très douces en janvier et
février. Il se maintient ensuite à ces niveaux durant tout le mois de mars, assez peu arrosé mais frais.
La remontée des températures qui débute fin mars fait rapidement disparaître la neige en moyenne
montagne, tandis qu’en altitude, de nouvelles chutes maintiennent un très bon enneigement tout au long
des mois d’avril et mai.
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Au fil des mois
Le début de saison semble de bon augure : un épisode hivernal marqué durant les dix derniers jours de
novembre apporte de la neige jusqu’à basse altitude, 50 cm à 1 m selon le massif et l’altitude. Il fait -16 °C
à Tignes et à Val d’Isère le 23.
Puis un temps extrêmement sec et exceptionnellement doux s’installe durant tout le mois de décembre. Le
22, l’isotherme 0 °C atteint 3 400 à 3 700 m d’alti tude. La pénurie de neige s’installe. À la fin du mois, au
terme d’un mois de décembre de loin le plus chaud jamais observé, cette pénurie est très sévère,
comparable à celles de fin décembre 1963, 1972, 1989 et 2006.
En janvier, le temps change radicalement, avec, du 2 au 19, un temps très perturbé apportant un cumul de
neige fraîche compris entre 50 cm et 2 m selon l’altitude et le massif. L’enneigement atteint enfin des
valeurs de saison. La journée du 18 est la plus froide de l’hiver, avec -22,5 °C à Tignes, -19 °C à Be ssans,
-17 °C à Avoriaz et Villard-de-Lans. Le reste du mo is de janvier est plus calme, par moments très doux
(isotherme 0 °C à 3 400 m le 25).
Fin janvier et début février sont marqués par une douceur remarquable, d’abord avec de la pluie qui
remonte jusqu’à 2600 m d’altitude, puis avec une isotherme 0 °C qui atteint la valeur record de 4 000 m le
1er février ! L’hiver reprend ensuite ses droits : les perturbations, parfois très actives, parfois moins, se
succèdent jusqu’à fin mars. En conséquence, le manteau neigeux s’épaissit encore et devient
généralement bien supérieur aux normales. Il reste cependant plus modeste à moyenne altitude, du fait
d’une limite pluie-neige fluctuant entre le fond des vallées et parfois plus de 2 000 m (2 400 m le 22 février).
Le maximum de l’enneigement est généralement atteint le 6 mars, suivi du 7 au 10 d’une période très
froide, durant laquelle le thermomètre s’abaisse jusqu’à -21 °C à Tignes, -19 °C à Bessans, -18 °C à
Villard-de-Lans. Cette période contraste avec la journée du 21 février, durant laquelle le thermomètre a
atteint et même dépassé les +10 °C dans les station s, s’approchant des records de douceur pour un mois
de février ! Fin mars, malgré une remontée des températures, l’enneigement reste excédentaire, sauf à
moyenne altitude où il est déficitaire, voire inexistant. À noter également des chutes de neige nettement
colorée par du sable les 22 et 23 février, puis du 31 mars au 3 avril.
Avril est très arrosé, avec des températures globalement proches de la normale. Il neige surtout en altitude,
au-dessus de 2 000 à 2 500 m, mais parfois nettement plus bas : 600 m le 25 avril lors d’une période froide
bien marquée, au cours de laquelle le thermomètre descend à -15 °C à 3 000 m, à -8 °C à l’Alpe d’Huez à
1 850 m. En conséquence, si la fonte printanière commencée vers la mi-mars se poursuit à moyenne
altitude, elle est fortement ralentie plus haut ; le manteau neigeux gagne même en épaisseur au-dessus de
2 600 m environ. Ainsi, fin avril, si la neige a disparu en dessous de 1 800 à 2 000 m, son épaisseur reste
importante au-dessus.
Mai est également très arrosé et frais. La neige s’abaisse souvent jusqu’à 1 800/2 000 m, parfois plus bas
(1 000 à 1 300 m le 23). Cela permet au manteau neigeux de bien se maintenir au-dessus de 2 600 m
environ et de ne fondre que lentement en dessous. À la fin du mois, l’enneigement reste important en
altitude, la fonte printanière accusant un retard d’environ trois semaines par rapport à d’habitude.
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Alpes du Sud
Un bon enneigement seulement vers la fin de la saison
En synthèse
Comme dans les Alpes du Nord, l’enneigement a été décalé, avec un début tardif et une fonte également
tardive. Le maximum atteint début mars se situe au-dessus des normales, sauf à basse et moyenne
altitude. Cela est dû à la douceur globale des températures, la saison hivernale 2015-2016 se révélant
parmi les cinq ou six les plus chaudes jamais observées, le « cœur d’hiver » (décembre-janvier-février) se
situant même au deuxième rang des plus doux (généralement derrière 1988-1989). Après quelques chutes
de neige en altitude en octobre, les mois de novembre et décembre sont à la fois très secs et très doux, ce
qui génère une absence de neige quasi générale jusqu’à fin décembre.
L’enneigement se constitue ensuite à partir de début janvier, mais il reste déficitaire. Ce n’est qu’à la mifévrier qu’il atteint, voire dépasse les normales de saison. Il reste toutefois modeste aux altitudes
moyennes, du fait des températures dans l’ensemble assez douces en janvier et février. Il marque ensuite
une pause, avant de progresser encore début mars, où il atteint alors à la fois un bon niveau et son
maximum de la saison.
La fonte printanière ne se fait qu’assez lentement en mars, un mois frais. Elle s’accentue en revanche en
avril, doux, sauf en altitude, au-dessus de 2 500 m, où le manteau neigeux arrive à bien se maintenir grâce
plusieurs chutes de neige tardives en avril et en mai.
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Au fil des mois
Les premières chutes de neige se produisent en octobre, amorçant un début de manteau neigeux audessus de 2500 m environ.
Mais novembre et décembre se révèlent à la fois extrêmement secs et exceptionnellement doux
(décembre 2015 est le mois de décembre de loin le plus chaud jamais observé), aboutissant à un manque
de neige quasi généralisé en fin d’année, comparable à ceux de fin décembre 1981, 1989, 1994, 1998 et
2001.
Début janvier, le temps change radicalement : très perturbé, il apporte entre le 2 et le 15 au total entre
50 cm et 1 m de neige fraîche, selon l’altitude et le massif. L’enneigement démarre enfin et atteint même
des valeurs conformes à la saison. Le reste du mois de janvier est nettement plus calme, d’abord très froid
(-20 °C à Villar-d’Arêne et -18 °C à Maljasset le 1 8), puis très doux (isotherme 0 °C à 3 500 m le 25) .
Fin janvier et début février sont marqués par une douceur remarquable, d’abord avec de la pluie jusqu’à
2 600 m d’altitude, puis avec une isotherme 0 °C qu i atteint la valeur record de 4 200 m le 1er février !
L’hiver reprend ensuite ses droits avec, du 6 au 15 février, des chutes de neige importantes, 50 cm à 1 m,
jusqu’à basse altitude. L’enneigement, qui avait entre-temps bien régressé, devient alors excédentaire,
sauf aux altitudes moyennes (en dessous de 1 400 m environ), où il reste modeste. Une accalmie se
produit ensuite, par moments bien froide (-18 °C à Villar-d’Arêne, -14 °C à Vars et Isola 2000 le 20), par
moments remarquablement douce (+12 °C à +14 °C en s tation le 21, impliquant une remontée du
thermomètre dépassant parfois 30 degrés en un peu plus de 24 heures !). Le manteau neigeux redescend
alors à des épaisseurs à peine dans la moyenne. Toute la fin de février est ensuite de nouveau agitée,
avec d’abord une chute de neige colorée le 22 (mais avec la pluie qui remonte jusqu’à 2 400 m), puis un
épisode perturbé avec retour d’est qui apporte entre le 27 et le 29 environ 1 m de neige dans le Queyras et
le Mercantour le long de la frontière italienne, 15 à 50 cm ailleurs.
Début mars est également perturbé et froid : du 2 au 5, il neige jusqu’en fond de vallée, 40 cm à 1 m selon
le massif et l’altitude. Mais ce sont les dernières grosses chutes de l’hiver. L’enneigement est alors très
bon et à son maximum de la saison. Ensuite, le temps est plus calme ; il fait d’abord très froid (-22 °C à
Villar-d’Arêne, -17 °C à Vars et Maljasset le 7), p uis les températures remontent très progressivement.
Mars se termine dans la douceur mais l’enneigement reste malgré tout excédentaire, sauf à moyenne
altitude où il est déficitaire, voire inexistant.
Avril est normalement arrosé et plutôt doux. En conséquence, le manteau neigeux poursuit sa fonte, sauf
au-dessus de 2 500 m d’altitude où les passages perturbés apportent suffisamment de neige pour que
l’enneigement se maintienne, voire progresse encore et reste au-dessus des normales. À noter également
du 31 mars au 3 avril des chutes de neige colorée par du sable, nettement visibles.
Mai se révèle frais et bien arrosé. Durant le mois, la neige s’abaisse souvent jusque vers 2 000 m, parfois
plus bas. Cela permet au manteau neigeux de bien résister au-dessus de 2 500 m environ et de ne fondre
qu’assez lentement en dessous. Ainsi, à la fin du mois, l’enneigement reste important en altitude,
nettement supérieur à la normale.
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Pyrénées
Un enneigement faible, puis abondant
En synthèse
L'enneigement de l’hiver 2015-2016 peut être séparé en deux périodes bien distinctes. Il est d’abord faible
durant la plus grande partie de l’hiver (jusqu’à fin février), du fait de la grande douceur générale des
températures (la saison hivernale 2015-2016 se classe parmi les cinq ou six les plus douces jamais
observées). Puis, il devient rapidement excédentaire en mars, grâce à une longue période de temps très
hivernal. Toutefois, cet excédent ne dure guère, à cause d’une fonte printanière rapide, sauf en altitude.
Au fil des mois
Novembre, doux, est marqué par un unique et important épisode neigeux entre le 20 et le 26 novembre. La
montagne est alors couverte d’environ 20 cm de neige à 1 800 m d’altitude, 50 cm à 2 500 m.
Décembre est extrêmement sec, sans aucune chute de neige, et également le plus doux jamais observé.
L’enneigement devient donc au fil des jours très déficitaire, voire inexistant à moyenne altitude et dans les
versants ensoleillés.
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Janvier est enfin marqué par des chutes de neige significatives, avec un premier épisode vers le 6 janvier,
puis un second vers le 20. Ils apportent généralement entre 20 et 40 cm de neige pour le premier, entre 40
et 70 cm pour le second, nettement moins toutefois sur la partie est de la chaîne. De plus, du fait de la
douceur des températures, avec la pluie qui remonte souvent assez haut, ce ne sont vraiment que les
altitudes supérieures à 2 000 m qui en bénéficient. L’enneigement reste donc très déficitaire en dessous
mais aussi assez déficitaire au-dessus.
En février, plusieurs épisodes neigeux se produisent. Un seul est important, celui du 6 au 15 février, avec
50 cm à plus d’1m de neige, mais moins, une fois encore, dans la partie est de la chaîne ; la neige tombe
alors jusqu’à basse altitude, grâce à des températures qui chutent en fin de période et deviennent
particulièrement basses (ce sera la période la plus froide de l’hiver, avec, les 16 et 17 février -10 °C dans
les stations, -15 °C à 2 400 m). L’enneigement prog resse alors très nettement à toutes les altitudes, mais il
n’atteint des valeurs normales qu’à partir de 2 000 m environ. Il marque ensuite une pause, avec des
températures douces.
Puis le froid s’installe durablement à partir de fin février, pour une durée d’un mois. Mars est ainsi très froid
et aussi assez arrosé. Les chutes de neige, abondantes, se succèdent alors durant trois semaines. Le
manteau neigeux progresse à nouveau considérablement, pour devenir partout supérieur aux normales.
Puis un redoux se produit en fin de mois, la neige se tasse et se met à fondre.
Avril est assez frais et plutôt arrosé. En dessous de 1 800/2 000 m environ, la fonte printanière se poursuit
activement et l’enneigement voit son déficit se creuser. Au-dessus, de nouvelles chutes de neige,
essentiellement durant la première semaine d’avril, font encore progresser le manteau neigeux. Il atteint
ainsi son maximum vers le 12. Il régresse ensuite, les températures se faisant plus douces et les chutes de
neige plus rares ; il reste néanmoins excédentaire jusqu’à la fin du mois.
Mai est relativement frais, avec encore au cours du mois deux petites chutes de neige en altitude (audessus de 2 000 m environ). La fonte du manteau neigeux est ralentie. À la fin du mois, il reste dans la
moitié ouest de la chaîne entre 50 cm et 1 m de neige à 2 400 m, des valeurs proches de la moyenne ;
plus à l’est, la neige a souvent disparu.
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Corse
Un enneigement très modeste
En synthèse
L'enneigement durant l’hiver 2015-2016 en Corse a été globalement bien faible, particulièrement en
altitude, malgré une amélioration en mars. Un tel manque de neige se rencontre environ un hiver sur trois
à moyenne altitude, un sur cinq à plus haute altitude. En cause, une très grande douceur des températures
durant la saison (la saison hivernale 2015-2016 se situe parmi les cinq hivers les plus doux jamais
observés) et un manque de chutes de neige jusqu’à début février.
La neige est quasi absente jusqu’au Nouvel An, du fait d’un mois de décembre à la fois extrêmement sec
et exceptionnellement doux, le plus doux jamais observé.
Début janvier, l’enneigement démarre enfin mais très modestement. Puis, grâce à des précipitations
abondantes en février et en mars, mais avec des températures globalement douces, il atteint
progressivement un niveau correct début mars. Mais c’est alors pratiquement la fin de la saison et une
fonte printanière rapide débute dans les derniers jours de mars. La neige disparaît alors rapidement, sauf
en altitude où des chutes tardives en avril et encore en mai prolongent la survie du manteau neigeux audessus de 2 200 ou 2 300 m jusque vers fin mai.
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Au fil des mois
Après une petite apparition éphémère de la neige mi-octobre, les premières chutes d’importance se
produisent du 20 au 26 novembre : 30 à 40 cm au-dessus de 2 300 m dans le massif du Cinto-Rotondo, 15
à 20 cm dans celui du Renoso-Incudine. Le temps est ensuite froid et venté, ce qui dégarnit les crêtes.
Décembre est à la fois exceptionnellement doux et extrêmement sec. En conséquence, le manteau
neigeux s’amenuise progressivement et, fin décembre, la neige a presque totalement disparu. Une telle
pénurie n’a pas été observée depuis 1977.
En janvier, le temps change radicalement, dès le début du mois : perturbé, il apporte 20 à 30 cm de neige
au-dessus de 1 800 m. Mais ensuite, les températures se radoucissent rapidement : l’isotherme 0 °C
monte à 2 500 m et de nombreux épisodes pluvieux touchent les massifs, notamment le 11. Puis le temps
devient très froid (du 16 au 18, la température s’abaisse à -10 °C à 2 000 m, -14 °C à 2 400 m) et de petits
épisodes perturbés apportent au total 10 à 40 cm de neige selon l’altitude et le massif. Durant cette
période de temps perturbé, il souffle souvent un très fort vent de dominante ouest (rafales à 120/140 km/h).
Le reste du mois est plus calme, avec la douceur qui s’installe à nouveau. Le manteau neigeux se tasse,
fond dans les versants ensoleillés ; l’enneigement est alors à nouveau bien maigre.
Février débute avec une très grande douceur (+14 °C le 1er février à la station automatique Nivôse de
Sponde à 2 000 m d’altitude), puis des chutes de neige modérées se produisent au cours du mois, souvent
balayées par un violent vent d’ouest (rafales à 130 km/h le 12 à la station automatique Nivôse de Sponde).
Suit un court épisode chaud (isotherme 0 °C à 4 200 m le 21 !), qui malmène un enneigement toujours très
modeste. Le mois se termine avec une des plus importantes chutes de neige de l’hiver, 30 à 40 cm audessus de 1 800 m, accompagnée d’un fort vent de nord-est.
Toute la première moitié de mars est froide et perturbée, avec de la neige qui tombe jusqu’à basse altitude
(700 à 1 000 m) et en quantité : entre 50 et 70 cm, avec du vent d’ouest puis est assez fort. Les chutes de
neige s’arrêtent le 17, de manière définitive à moyenne altitude. L’enneigement est alors à son maximum
de l’hiver, mais avec des valeurs qui restent nettement inférieures aux normales. Une douceur printanière
s’installe ensuite progressivement ; l’isotherme 0 °C remonte d’abord vers 2 000/2 200 m puis 2 600 à
3 000 m en fin de mois. La fonte printanière débute alors, elle est rapide.
Avril est globalement doux et surtout très sec. La fonte se poursuit par conséquent à un bon rythme. Le
manteau neigeux disparaît rapidement, dès début avril à 2 000 m. À haute altitude, il résiste mieux,
prolongé par des chutes de neige fin avril, puis encore début mai (au-dessus de 1 800 m, 15 à 20 cm à
chaque fois). Ainsi, à la station automatique Nivôse de la Maniccia (2 360 m), la neige ne disparaît que fin
mai, seulement deux semaines plus tôt que d’habitude.
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Vosges
Un enneigement tardif, bon seulement près des crêtes
En synthèse
L’ensemble de l’hiver 2015-2016 est marqué par une douceur remarquable : sur la période allant d’octobre
à mars, la moyenne de la température sur le relief vosgien dépasse de 1,9 °C à 2,4 °C la normale. Et
décembre 2015, avec une température moyenne dépassant les valeurs de saison de 4 à 5 °C, est le mois
de décembre le plus doux jamais observé dans les Vosges, devant décembre 1934 (anomalie de +3,3 °C)
et décembre 2000 (anomalie de +3,0 °C). Cette douce ur générale n’a bien évidemment pas été favorable à
l’enneigement, surtout aux altitudes basses et moyennes.
Au fil des mois
En octobre, les premiers flocons font une timide et brève apparition le 14, dans le sud du massif vosgien,
avec 1 cm de neige au ballon d’Alsace, à 1 120 m d’altitude.
En novembre, il faut attendre le 20 pour voir de nouveau la neige blanchir le massif. On relève alors 10 à
25 cm au-dessus de 1 000 m, 1 à 5 cm plus bas. Le 23, il tombe entre 6 et 13 cm supplémentaires, puis
temporairement encore 1 à 3 cm jusqu’à la fin du mois. L’épaisseur de neige au sol est alors comprise
entre 20 et 35 cm au-dessus de 850 m d’altitude, entre 1 et 6 cm entre 500 m et 850 m d’altitude.
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Décembre est marqué à la fois par une douceur exceptionnelle et par une très grande sécheresse : il est le
deuxième mois de décembre le plus sec depuis 1959, après décembre 1963. En conséquence, toute la
neige tombée en novembre fond et aucune nouvelle chute de neige ne vient compenser cette disparition.
En janvier, la neige revient dès le 3 sur les crêtes des Vosges du Sud au-dessus de 850 m d’altitude, avec
27 cm au Markstein (1 150 m), 20 cm au ballon d’Alsace (1 120 m), 15 cm à La Bresse et 10 cm à Ventron.
Puis, du 10 au 17, il neige régulièrement. Les chutes de neige les plus importantes se produisent les 11 et
12, avec un cumul de 30 cm durant ces deux jours au ballon d’Alsace. L’épaisseur du manteau neigeux est
alors comprise entre 90 cm et 1,30 m au-dessus de 1 000 m d’altitude, entre 45 et 70 cm entre 800 m et
1 000 m, entre 10 et 30 cm en dessous. La neige se tasse ensuite progressivement durant le reste du
mois. Le 31, il en reste 60 cm à 70 cm au-dessus de 1 000 m d’altitude, tandis qu’elle a disparu en
dessous.
Le mois de février est souvent perturbé et très doux, la température moyenne se situant 1 à 2 °C audessus de la normale. Périodes pluvieuses et neigeuses alternent. Trois épisodes déposent
quotidiennement et localement entre 15 et 30 cm de neige fraîche sur les hauteurs au-dessus de 1 000 m :
les 3 et 4 février, du 9 au 14 février et les 24 et 25 février. Mais la douceur des températures empêche le
manteau neigeux de progresser. Ainsi, à la fin du mois, l’épaisseur de neige au sol n’est que de 70 cm vers
les hauts sommets, comme au Markstein, 15 cm entre 850 m et 1 000 m. Plus bas, la couche est
éphémère.
En mars, les dix premiers jours sont marqués par une offensive hivernale appuyée : il neige
quotidiennement, souvent en abondance. Le cumul de neige fraîche est important, notamment en altitude,
du fait de chutes comprises chaque jour entre 20 et 30 cm durant 3 ou 4 jours consécutifs. Ainsi, le 8 mars,
l’épaisseur du manteau neigeux atteint des valeurs importantes près des hauts sommets : 175 cm au
ballon d’Alsace (1 120 m), 125 cm au Markstein (1 150 m). Plus bas, son épaisseur est de l’ordre de 60 cm
à 850 m, 15 cm à 30 cm vers 600 m. On est alors au maximum d’enneigement de l’hiver. Le temps est
ensuite assez sec jusqu’au 24, avec des températures plutôt fraîches. Puis, il est à nouveau assez
perturbé jusqu’à la fin du mois, cette fois-ci avec des températures douces. Il ne neige alors plus et le
manteau neigeux diminue. Fin mars, on mesure encore 40 cm à 60 cm de neige au sol au-dessus de
1 000 m, 5 cm à 15 cm vers 800 m.
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Jura
Un enneigement tardif mais correct sur les hauts sommets, aléatoire plus bas
En synthèse
L’hiver 2015-2016 se caractérise par une douceur exceptionnelle de novembre à février (seul le mois de
mars a été plus frais que la normale). La température moyenne de ces quatre mois est en effet la plus
élevée jamais mesurée depuis 1885 dans la région. Le mois de décembre bat lui aussi les records de
douceur de décembre 1915 et décembre 1934. Ces conditions extrêmement douces n’ont pas favorisé
l’enneigement à basse et moyenne altitude.
Au fil des mois
Les premières chutes de neige se produisent les 14 et 15 octobre au-dessus de 900 à 1 200 m mais la
neige disparaît rapidement. Elle ne revient ensuite que fin novembre, comme souvent, entre le 21 et le 29,
avec le premier épisode significatif de l’hiver. Un manteau neigeux se constitue alors dès les premiers
plateaux, avec environ 10 cm vers 700 m, 20 cm vers 900 m, 40 cm vers 1 100 m et plus de 50 cm audessus.
Mais le temps doux qui s’installe ensuite fait rapidement fondre la neige dès le début du mois de décembre.
Cette douceur, souvent remarquable, perdure durant tout le mois. Ainsi, aucune chute de neige ne se
produit au cours du mois de décembre, ce qui n’avait jamais été observé depuis au moins 60 ans. En
conséquence, la neige tombée en novembre fond, même si elle résiste un peu plus longtemps en altitude
à l’abri du soleil. Mi-décembre, elle a déjà pratiquement disparu et les vacances de Noël se déroulent sans
neige sur le massif.
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Il faut ensuite attendre le début d’année 2016 pour voir la neige à nouveau tomber. Un premier épisode a
lieu du 2 au 6 janvier, au cours duquel il tombe 15 à 30 cm au-dessus de 1100 m. Puis un deuxième
épisode, plus important, se produit du 11 au 17. L’épaisseur de neige au sol s’épaissit alors sensiblement :
le 18, elle atteint environ 20 cm à 700 m, 30 cm à 900 m, 50 cm à 1 100 m, jusqu’à 1 m sur les hauteurs
forestières. Puis ce manteau neigeux se tasse graduellement, disparaît en dessous de 1000 m le 28. Il
subit ensuite une fonte importante avec le vent doux qui souffle à la fin du mois de janvier.
En février, le temps est souvent perturbé et très doux. La limite pluie/neige étant très fluctuante, chutes de
neige et pluie alternent. Le manteau neigeux résiste au-dessus de 1 100 m dans les secteurs abrités, mais
plus bas, il est plus éphémère. À la fin du mois de février, la neige n’est présente qu’au-dessus de 1 000 à
1 100 m. Au final, durant les quatre semaines des vacances de février, l’enneigement aura été faible et
éphémère en dessous de 1 100 m, plus constant au-dessus, surtout en secteur abrité.
La plus importante offensive de l’hiver se produit au début du mois de mars, du 2 au 7. L’épaisseur de
neige au sol atteint 20 cm vers 700 m, 40 à 50 cm vers 900 m, 80 cm vers 1 100 m. Sur les hauts sommets
forestiers, le cumul dépasse largement 1,20 m, atteignant même localement 1,80 m. Ce sont les valeurs
maximales d’enneigement de l’hiver, qui se situent un peu en dessous des valeurs maximales habituelles,
sauf dans les secteurs abrités d’altitude, où elles sont là conformes à la normale. Puis, à partir du 8 mars,
le temps est plutôt sec, il ne neige plus. Le couvert neigeux fond assez rapidement sur les premiers
plateaux, en dessous de 800 m. Il résiste en revanche jusqu’en milieu de mois vers 900 m et presque
jusqu’à la fin du mois vers 1 100 m.
Début avril, l’enneigement se cantonne sur les hauts sommets des massifs forestiers abrités du Risoux, du
Massacre et des monts Jura, mais avec des épaisseurs loin d’être négligeables, 50 à 80 cm. Mais la
douceur qui règne durant le mois en vient assez rapidement à bout.
En ce qui concerne la durée de l’enneigement au cours de la saison hivernale 2015-2016, le nombre de
jours avec au moins 10 cm de neige au sol est de l’ordre de 40 à 900 m d’altitude, pour une normale de 60
jours. À 1 100 m, il est également déficitaire, avec 70 à 90 jours selon les expositions. Sur les hauts
sommets forestiers, il ne dépasse guère les 120 jours : le retard pris en début d’hiver n’a pas pu être
compensé, malgré un bon enneigement à partir de mi-janvier.
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Massif central
Un enneigement bon seulement en altitude et tardif
En synthèse
La douceur remarquable qui caractérise l’hiver 2015-2016 (de décembre à février) a été défavorable à un
bon enneigement en dessous de 1 000 m d’altitude. En revanche, au dessus de 1 200 m, l’enneigement a
été globalement important, grâce à des précipitations le plus souvent supérieures à la normale, mais avec
une neige très souvent lourde et humidifiée, qui a rendu le manteau neigeux temporairement instable.
L’enneigement a d’autre part été tardif. En effet, du fait d’un mois de décembre exceptionnellement doux et
sec, il a fallu attendre le mois de janvier pour avoir une épaisseur de neige significative dans le massif.
L’enneigement a alors régulièrement progressé jusqu’à mi-mars, où il atteint son maximum de l’hiver.
Ensuite, sous l’effet de températures très douces, la neige a rapidement disparu à basse et à moyenne
altitude, tandis qu’aux plus hautes altitudes, l’épaisse couche de neige a progressivement diminué.
Au fil des mois
La neige fait une première apparition le 15 octobre : les flocons voltigent au-dessus de 600 m d’altitude, les
sols blanchissent à partir de 1 000 m. Puis, le 21 novembre, elle vient de nouveau blanchir le relief audessus de 1000 m. Son épaisseur au sol est alors de 10 cm sur les sommets du massif du Sancy et des
monts du Cantal.
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En décembre, la douceur ambiante est exceptionnelle : décembre 2015 est le mois de décembre le plus
doux jamais observé. Aucune chute de neige ne se produit durant le mois, pas même un flocon, y compris
sur le relief. En conséquence, toute trace de neige disparaît.
Le massif du Sancy et les monts du Cantal retrouvent la neige dès le 3 janvier. La couche s’épaissit
ensuite de jour en jour. Mais, à moyenne altitude, la neige est lessivée par la pluie, la limite pluie-neige
étant souvent élevée. À partir du 11, il fait plus froid, ce qui permet à la neige de revenir jusque dans les
vallées. L’épisode neigeux des 11 et 12 janvier amène un cumul de neige fraîche sur ces deux jours de 35
cm à 1200 m d’altitude. L’épaisseur de neige au sol varie ensuite peu jusqu’au 18 : entre 20 et 30 cm à
1 300 m dans le massif du Sancy, 60 à 80 cm à 1 200 m d’altitude dans les monts du Cantal. D’autres
chutes de neige se produisent les 18 et 19, avec une limite pluie-neige qui oscille entre 700 et 900 m. Cet
épisode amène environ 10 cm supplémentaires au-dessus de 1 200 m, tandis que le vent crée des
corniches instables près des crêtes, même d’altitude modeste. L’épaisseur de neige au sol atteint alors
dans les monts du Cantal 20 cm à 1000 m et 60 cm à 1200 m, dans le massif du Sancy 25 cm à 1 300 m
et 95 cm à 1 500 m. Mais le temps sec puis le redoux durant le reste du mois mettent à mal le manteau
neigeux, qui s’humidifie et diminue rapidement. Vers la fin du mois, il en reste 60 à 80 cm vers 1 500 m,
puis le temps perturbé qui règne au cours des deux derniers jours de janvier sonne le glas de la neige : un
redoux, accompagné de fortes pluies jusqu’à haute altitude et de forts vents d’ouest, la fait rapidement
fondre en moyenne montagne, où elle disparaît partout en dessous de 1 200 m ; le 31 janvier au Prat de
Bouc (1 400 m), il n’en reste plus que 25 cm.
Début février, le manteau neigeux qui subsiste est très humide sur toute son épaisseur. Puis, du 6 au 15,
le temps est très perturbé avec des chutes de neige quotidiennes, souvent jusqu’à basse altitude (500 m)
et en abondance en altitude. Le manteau neigeux s’épaissit ainsi rapidement, pour atteindre en fin
d’épisode 1,10 m à 1 500 m d’altitude dans le massif du Sancy, 50 à 60 cm entre 1 200 m et 1 400 m dans
les monts du Cantal. Le temps est ensuite temporairement doux, de sorte qu’à la fin du mois, il ne subsiste
dans le massif du Sancy que peu de neige à 1 300 m, mais encore 1,15 m à 1 500 m ; dans les monts du
Cantal, il en reste environ 30 cm vers 1 200 m et 75 cm à 1 500 m.
Les dix premiers jours de mars sont perturbés et froids, les chutes de neige se succèdent. Celle du 4 est la
plus importante de l’hiver, 30 à 50 cm, et s’accompagne de vents forts, ce qui amène un risque
d’avalanche. En milieu de mois, l’enneigement est souvent à son maximum de l’hiver, avec, dans le massif
du Sancy, seulement 20 cm vers 1 300 m mais 1,80 m à 1 500 m, et près d’1 m vers 1 200 m dans les
monts du Cantal. Le temps est ensuite plus calme, puis les dix derniers jours du mois sont à nouveau
perturbés mais doux. Le manteau neigeux commence alors à régresser.
Avril est doux, avec de fréquentes précipitations qui tombent sous forme de pluie jusqu’à haute altitude. En
conséquence, la fonte s’accentue : dès les premiers jours d’avril, la neige disparaît en dessous de 1 300 m
dans le massif du Sancy, 1 200 m dans les monts du Cantal. Cette fonte rapide se poursuit ensuite au
cours du mois aux altitudes élevées où il reste encore de la neige.
Concernant la durée de l’enneigement au cours de la saison hivernale 2015-2016, le nombre de jours avec
au moins 10 cm de neige au sol est dans le Cantal de l’ordre de 15 vers 1 000 m d’altitude, pour une
moyenne de 22, et de 88 vers 1 300 m, une valeur égale à la moyenne.
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