Le grand retour d`Arsène Lupin - Le défi grandes écoles
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Le grand retour d`Arsène Lupin - Le défi grandes écoles
ERIC BÉNARD/ANDIA PRESSE - B. VOISIN - JEAN-PHILIPPE BALTEL S U P P L É M E N T - L’ E X P R E S S N ° 3 2 7 1 D U 1 2 A U 1 8 M A R S 2 0 1 4 ROUEN Le grand retour d’Arsène Lupin Un héros éternel Les festivités autour des 150 ans de Maurice Leblanc L’ENTRETIEN EMPOWERING MANAGEMENT Esquerre CHRIS Le Normand pince-sans-rire RETROUVEZ AG17224 NUMÉRIQUE SUR iPad ET iPhone NOUVEAUTÉ A B O N N E Z -V O U S À PA R T I R D E € 7 ,99 TÉLÉCHARGEZ DIRECTEMENT L’APPLICATION : http://appstore.com/groupeexpressroularta/lexpressmagazine Sommaire L’EXPRESS / 3 Supplément au N° 3271, semaine du 12 au 18 mars 2014 WWW.LEXPRESS.FR L’édito Chaque jour l’édito vidéo sur Lexpress.fr MATHILDE CLEMENCE de Christophe Barbier/ Chris Esquerre 08 EN COUVERTURE Le grand retour d’Arsène Lupin SEINE-MARITIME/FOTOLIA 04 ENTRETIEN AUGUSTIN DETIENNE ÉDITION SPÉCIALE Ce supplément de L’Express a été réalisé par les étudiants de Neoma Business School de Rouen. LE BONJOUR D’ARSÈNE Ils ne partaient pas vers un plus grand inconnu, les marins de Christophe Colomb embarqués à la poursuite du soleil couchant, et ils ont foncé sans peur et sans remords. Aujourd’hui, les journalistes en herbe s’accrochent aux rayons d’un soleil levant, celui de la nouvelle information : elle sera imprimée et numérisée, noir sur blanc et en 3D-HD, elle sera multimédia et hyper-passionnée, elle sera dans l’instant et au-delà du temps… Sur un frêle esquif, les aventuriers du Défi M6-L’Express Grandes Ecoles ont affronté la houle protéiforme de l’actualité qui se dérobe, de l’interviewé qui se décommande et de l’annonceur qui se décourage. Mais ils ont su réveiller l’une, traquer l’autre et convaincre le troisième, pour sculpter cet objet improbable et précieux qui s’appelle un journal. Enfin, puisque vous avez cet exemplaire sous les yeux, ils ont su vous séduire et vous intéresser… Pour les étudiants de Neoma Business School, à Rouen, l’avenir se saisit au vol, grâce au gentleman cambrioleur, au plus élégant des monte-enl’air, à l’aristocrate du pied-de-biche :Arsène Lupin. De l’aiguille d’Etretat aux bijoux endormis dans les beaux appartements des quais de Seine, il nous dépeint toute une époque qu’on disait belle, mais aussi et surtout un style, cette classe surannée dont le parfum flotte encore aujourd’hui, quand la mémoire nous pose un Lupin… • avec Ce magazine a été conçu, écrit et réalisé par les étudiants de Neoma Business Schol, parrainés par Mylène Sultan, collaboratrice de L’Express. L’ÉQUIPE Coordinatrice : Elisa Sagnelonge Rédaction : Julie Offredo, Pierre Bouguillon, Lea Chlastacz Photo : Daniel Tisserand Publicité : Jonathan Testa, Adrien Cantillon, Antoine Evain Promotion des ventes : Séréna Vedrenne Responsable web : Johan Villeneuve Nous tenons à remercier notre marraine de rédaction Mylène Sultan, Stéphane Renault, Pascal Mantin, Anne-Sophie Dupont et Tony Douchet pour leur patience et leur soutien. Un grand merci à toute l’équipe de Neoma Business School, et tout particulièrement à Mathilde Clémence et à Jean-François Renault pour leur aide précieuse. Merci à Pierre-Antoine Dumarquez, Florence Boespflug-Leblanc, Chris Esquerre, Patrick Gueulle, Jacques Dérouard et Nathalie Lemaur, à nos partenaires et à tous les étudiants qui ont participé à la vente de ce magazine. Retrouvez l’équipe sur http://defigrandesecoles.lexpress.fr/business-school-rouen GROUPE EXPRESS ROULARTA Directeurs généraux : Corinne Pitavy, Christophe Barbier Directeur de la publication : Christophe Barbier L’EXPRESS Directeur de la rédaction : Christophe Barbier Directeur général adjoint : Eric Matton Editeur délégué : Tristan Thomas Rédacteur en Chef : Philippe Bidalon Réalisation couverture : Dominique Cornière Réalisation : Cédric Pontes Secrétaire de rédaction : Guillaume Lenormant Photogravure : L’Express Fabrication : Catherine Pegon Publicité : Partenaire Développement Délégué régional : Pascal Mantin Direction des ventes : Sophie Guerouazel Coordination L’Express : Tony Douchet, Stéphane Renault, Virginie Skrzyniarz CPPAP n° 0318 C 82839 ; ISSN n° 0014-5270 N° 3271 / 12 mars 2014 4 / L’EXPRESS L’entretien Décalé et pince-sans-rire, amateur d’absurde et irrésistiblement sérieux, le chroniqueur de France Inter refuse l’étiquette « humoriste ». A l’affiche des Bouffes-Parisiens jusqu’à la fin d’avril, cet enfant du pays passé par France Bleu et par Canal + a fait ses classes… à Sup de Co Rouen. Retour sur le parcours atypique d’un presque quadra aux airs d’ado. Propos recueillis par Elisa Sagnelonge, Séréna Vedrenne et Jonathan Testa CHRIS ESQUERRE « Je milite pour l’ennui » Vous êtes né et avez étudié à Rouen, êtes-vous attaché à la Normandie ? C’est toute mon enfance… Petit, j’habitais à la campagne, à Saint-Pierre-de-Manneville, un village de 400 habitants à une quinzaine de kilomètres de Rouen, avec des vaches derrière le jardin, des sangliers et des biches dans la forêt de Roumare, et la Seine, toute proche, qui débordait régulièrement… C’était bien agréable de grandir là ; je jouais dehors pendant des heures ; je m’ennuyais aussi, et au fond, ce n’était pas une mauvaise chose… Ces vides étaient un terreau pour l’imaginaire, et c’est sans doute cela qui m’a conduit au métier que j’exerce. Aujourd’hui encore, l’ennui me donne l’impression de maîtriser le temps ou, en tout cas, d’en jouir pleinement. Lorsque mon agenda se remplit trop, je ne me sens pas bien, quelque chose en moi étouffe… Vous avez suivi un parcours des plus classiques… Comment avez-vous bifurqué vers l’humour ? J’étais très bon élève et je croyais à cette notion d’ascenseur social, qui veut que les enfants réussissent mieux que les parents. J’ai donc passé un bac C, intégré une fac d’économie en Angleterre, puis Sup de Co Rouen (actuelle N° 3271 / 12 mars 2014 Neoma BS). Tout cela me menait droit à des fonctions de cadre supérieur dans une entreprise, et cela me convenait. J’ai effectué des stages chez Philips et dans des cabinets de conseil, puis, à la sortie de l’école, je suis entré chez Andersen Consulting (Accenture). Du haut de mes 22 ans, très sérieux dans mon costume cravate, je posais des diagnostics, dispensais des conseils… Tout en sentant que je n’étais pas à ma place, que je jouais un rôle dans une comédie artificielle et fausse. Je savais que je ne tiendrais pas jusqu’à l’âge de la retraite. Heureusement, j’ai découvert l’Humour Consulting Group, une entreprise qui se donnait pour mission d’utiliser l’humour pour améliorer les relations, décoincer des situations. J’ai été conquis par la méthode ! J’y ai travaillé trois ans. Et vous avez commencé à vous ennuyer ? Oui… J’ai démissionné. J’ai décidé de me donner du temps, j’avais envie de travailler en radio – depuis toujours j’écoute beaucoup le transistor. J’ai envoyé des maquettes de sujets humoristiques et, fin 2002, France Bleu m’a répondu. J’ai commencé à réaliser des reportages : j’interviewais les gens dans le métro. Je leur disais par exemple que le Louvre allait déménager à Roissy « parce que c’est plus pratique pour les touristes », et je recueillais leurs réac- JEAN THOLANCE L’EXPRESS / 5 PARCOURS Qu’elle semble loin, l’époque où Chris Esquerre était consultant chez Andersen Consulting ! tions… Dans le même esprit, j’ai aussi fait un sujet sur la disparition des œufs durs dans les bistrots et la consommation des mêmes œufs durs au moment des fêtes de Pâques… Le succès a été immédiat ? J’ai essuyé quelques échecs mémorables ! Notamment lors d’un essai à RMC, pour un talk-show de deux heures en direct tous les jours… Je formais un duo improbable avec une copine de trente ans de plus que moi et nous avions imaginé une émission baptisée Ça m’énerve, présentée par Sam et Nerve. Au bout d’une minute, le directeur de l’antenne a coupé le disjoncteur du studio, et décrété que ce n’était « ni fait ni à faire ». Il m’a même conseillé de prendre des cours de diction, ce qui est très désagréable à entendre quand on a tout plaqué pour se lancer dans la radio ! N’aviez-vous pas eu peur de sauter le pas ? N’oublions pas que j’avais un diplôme, ce qui représentait une certaine sécurité. Je savais que si, au bout d’un an ou deux, ça ne marchait pas, je pourrais toujours me mettre à vendre des yaourts. Mais, en réalité, je n’ai pas eu vraiment le choix. Il serait malhonnête de présenter mon changement d’orientation comme un acte de courage. C’était plutôt le contraire : je n’avais pas le courage de continuer à exercer un boulot qui ne me plaisait plus. Il était plus simple pour moi de baisser les bras que de continuer dans cette voie. D’où vous vient cette nature comique, ce sens de la dérision ? J’ai toujours eu tendance à faire le malin, à provoquer des rires à l’école, au collège. Je crois que la dérision vient du regard que l’on porte sur les choses, des expériences que l’on a vécues ; tout cela sédimente et nous façonne. Il y a aussi le regard qu’on porte sur les choses, dans ces moments de l’enfance où l’on est seul. Mes parents ont divorcé, j’ai souffert de leur séparation même si elle s’est bien passée… Les sketchs sur les couples viennent de là. Quand tout va très bien, on ne pense pas à ces situations. Après, cela ne donne pas forcément des humoristes, cela peut donner tout simplement des gens qui ont de l’humour au travail. Basculer du côté de l’humour, cela tient à pas grand-chose. Vous auriez pu devenir journaliste, chroniqueur, ou commentateur sportif… Disons que j’ai fait avec ce que je pensais avoir sous la main le plus vite possible, sans formation. Aviez-vous des modèles ? Petit, j’ai baigné dans l’humour de Coluche et de ••• N° 3271 / 12 mars 2014 L’entretien 6 / L’EXPRESS CHRIS ESQUERRE EN 5 DATES 1975 Naissance à Rouen, le 21 mars. 1998 Diplômé de Sup de Co Rouen (aujourd’hui Neoma BS). 2002 Envoie ses premières cassettes à France Bleu. 2007 Chroniqueur sur Canal + et sur France Inter. 2014 Remonte sur les planches aux Bouffes-Parisiens. sumée, ce sont les Deschiens : j’ai trouvé génial leur côté mi- TÉLÉ En 2013, il a quitté Canal +. nimaliste et absurde, mettant en avant la partie drôlatique qui « Il faut savoir s’arrêter échappe à la personne. C’est l’inverse de la tendance actuelle lorsque l’on a moins d’idées. » consistant à sortir des blagues non-stop. Les gens masquent leur part de ridicule et, moi, c’est justement cette partie-là qui m’intéresse, parce que c’est un champ passionnant. Les Deschiens faisaient cela à merveille, c’était de l’antiséduction. Votre humour est décalé, vous restez d’un sérieux sans faille… C’est le minimum que l’on doit au public. Lorsque l’on se prête à ce jeu de personnage un peu sinistre, qui sait tout sur tout, omniscient, il faut le conduire jusqu’au bout… Je n’aime pas trop les humoristes qui ricanent de leurs propres vannes en même temps qu’ils les font. La notoriété est venue avec le Grand Journal de Canal +… J’ai commencé mes chroniques sur Canal + en 2007, après être passé par M 6 où je me suis beaucoup amusé. J’y suis resté jusqu’en 2013 (avec deux interruptions d’un an). Je suis parti après plusieurs centaines de sketches, parce que j’avais fait le tour de la question. Vous savez, c’est très fatiguant cet exercice et il faut savoir s’arrêter lorsque l’on a moins d’idées. Car, à ce moment-là, vous entrez dans une zone dangereuse : dès que l’inspiration décline, on vous dit que l’on vous préférait l’année précédente et là, ça devient catastrophique. Comptez-vous revenir à la télé ? Peut-être, mais pas sous forme de chronique. Cette « discipline » a été inventée dans les années 1980 pour donner du tonus à des émissions mal foutues devant lesquelles les spectateurs risquaient de s’endormir. Mais ce genre est « La chronique est un genre en train de mourir, et je ne souhaite pas en être le fossoyeur. qui est en train de mourir Il me semble que l’avenir de l’humour à la et je ne souhaite pas télévision, c’est de faire sérieusement des choses pas sérieuses. J’essaye de trouver une autre voie, en être le fossoyeur » qui ne soit ni du journalisme ni un empilement de sketches, mais qui soit divertissante en même temps. tout autre : ce que l’on construit chaque année ne vaut quasi C’est peut-être une fausse bonne idée, mais c’est ce à quoi rien parce que tout est remis en jeu l’année suivante. Une je travaille actuellement. fois la saison terminée, il n’y a pas de repos, il faut tout de Envisagez-vous d’exploiter de nouveaux canaux suite trouver une nouvelle idée. de diffusion comme Internet ? Pour finir, la question posée par les examinateurs Non, la télévision est très importante parce qu’elle des écoles de commerce : comment vous permet d’imposer un style ; sur Internet, si quelqu’un clique voyez-vous dans dix ans ? J’adorerais passer le concours aujourd’hui ! Je répondrais sur une vidéo et n’aime pas, il change tout de suite. A la télé, on zappe moins facilement et cela permet d’imposer sans hésiter : « Cette question est une ânerie. Je ne suis pas censé me projeter dans dix ans. J’ai des envies et elles un genre plus singulier. changeront peut-être. » • Etes-vous désormais assuré du succès ? Le succès n’est jamais assuré. Lorsque j’ai commencé à être connu, beaucoup ont pensé que j’étais assuré de garder Tous les lundis, à 11 h 30, sur France Inter ; jusqu’au 27 avril aux Bouffes-Parisiens, mon job, un peu comme un fonctionnaire. La réalité est 4, rue Monsigny, Paris 2 , 01-42-96-92-42. e N° 3271 / 12 mars 2014 AUGUSTIN DÉTIENNE/CANAL + ••• Desproges, de Sempé aussi. Mais, ma seule référence as- Du CAP à bac + 5, venez trouver votre formation en apprentissage ou en professionnalisation et rencontrer des entreprises. et de de SALON l’apprentissage l’alternance 4 et 5 avril de 10 h à 18 h Rouen Chambre de commerce et d’industrie de Rouen Quai de la Bourse - M Théâtre-des-Arts Tout le programme sur FORMATIONS, ENTREPRISES : 50 exposants Conférences et débats 8/ En couverture SEINE-MARITIME TOURISME/FOTOLIA Le grand retour d’ N° 3271 / 12 mars 2014 MYTHIQUES Grâce à L’Aiguille creuse, une des plus fameux opus de Maurice Leblanc, l’arche et l’aiguille d’Etretat sont connues dans le monde entier. L’EXPRESS/9 Arsène Lupin Mis à l’honneur à l’occasion des 150 ans de son père, l’écrivain Maurice Leblanc, le gentleman cambrioleur n’a pas pris une ride. Né en 1907, ce personnage culte a été célébré à travers films, série télévisée, bandes dessinées, thèses érudites… jusqu’au pays du Soleil-Levant ! Itinéraire d’un héros éternel, terriblement séduisant, et de son créateur. Léa Chlastacz, avec Daniel Tisserand, Pierre Bouguillon et Julie Offredo N° 3271 / 12 mars 2014 10/ En couverture /Arsène Lupinnn L’EXPRESS L COLLECTION FLORENCE LEBLANC es mythes ont la vie dure. A Etretat, il n’est pas rare de croiser des touristes scrutant les falaises et furetant sur la plage à la recherche du trésor des rois de France… Arsène Lupin n’a-t-il pas promis qu’il laisserait intacte les perles, saphirs, rubis et diamants de la Couronne, dans cette fameuse « aiguille creuse » qui a donné son nom au plus célèbre des romans de Maurice Leblanc ? Avec ce héros, charmant, fin lettré et insaisissable, l’écrivain tenait son meilleur personnage, le compagnon de toute une vie.A peine plus âgé que le bel Arsène, présenté comme étant né à Blois, en 1874, Maurice Leblanc est un Normand pur jus. Il voit le jour à Rouen, le 11 novembre 1864, fait des études brillantes au lycée Corneille, lit beaucoup et taquine la plume dès son plus jeune âge.Après un bref passage dans une manufacture textile – se cachant dans le grenier pour s’adonner à sa passion de l’écriture, faisant semblant de travailler lorsque son patron arrive – il démissionne pour étudier le droit à Paris. Il quitte Rouen avec plaisir – estimant que ses habitants sont étroits d’esprit – mais y revient à la première occasion. Il adore enfourcher sa bicyclette pour sillonner le pays de Caux, et n’hésite pas à faire le trajet de Paris à Etretat à vélo – un périple de trente heures ! « On reste de Rouen toute sa vie, alors même que l’on n’y vit plus… », avouera-t-il un brin nostalgique à son ami l’écrivain André Maurois, natif d’Elbeuf. « En arrivant dans la Ville Lumière, son ambition est claire : REVUE En octobre 1908, Je sais tout rend hommage à sa meilleure plume. écrire », rapporte Jacques Dérouard, l’un des meilleurs connaisseurs de son œuvre. Durant les dix premières années fureur. Leblanc propose un premier texte : L’Arrestation de sa carrière, le jeune Leblanc aspire à égaler ses deux d’Arsène Lupin. Le gentleman cambrioleur est né… certaigrands modèles : Flaubert et Maupassant. Mais, si ses romans nement repris du héros qui apparaît dans la nouvelle Un – Armelle et Claude (1897), Voici des ailes ! (1898) – sont gentleman, publiée peu avant dans le journal L’Auto : un bien accueillis par la critique, ils ne remportent pas le succès grand seigneur, sportif et élégant, qui finit par arnaquer un escompté auprès du public. Pis : la future célébrité est avant tout présenté comme « le frère Je sais tout commande à Maurice de Georgette Leblanc » – actrice et cantatrice Leblanc une nouvelle dont le héros dans L’Attaque du moulin, à l’Opéra-Comique, et compagne de Maurice Maeterlinck, qui sera concurrencerait Sherlock Holmes couronné prix Nobel de littérature, en 1911. Il faut attendre 1905 pour que la roue tourne. Pierre Lafitte, escroc. Ce gentilhomme redresseur de torts a-t-il été inspiré directeur du mensuel Je sais tout, commande alors à Maurice par l’anarchiste et cambrioleur Marius Jacob, dont le procès Leblanc une nouvelle dont le héros concurrencerait Sherlock a lieu en cette même année 1905 ? Virtuose du déguisement, Holmes, ce détective britannique excentrique sorti de l’ima- celui-ci signait ses forfaits d’une carte au nom d’Attila et gination de Sir Arthur Conan Doyle, en 1887, et qui fait déjà refusait de tuer, sauf pour se défendre… Troublantes ••• N° 3271 / 12 mars 2014 Le soutien scolaire gratuit ouvert à tous Plus de 1 200 heures de vidéos en ligne à voir et à revoir « le bac, c’est où je veux quand je veux » www.myfreeschool.fr En couverture /Arsène Lupinnn PATRICK GUEULLE 12/ MUSÉE A Etretat, le Clos Lupin, ouvert au public en 1999, est l’ancienne maison de Maurice Leblanc. ••• ressemblances avec Arsène Lupin… C’est le comédien André Brûlé qui a A moins qu’il n’ait été imaginé à partir du personnage d’Arthur J. Raffles, créé en 1898 par donné son allure à Arsène Lupin, avec l’Anglais William Hornung, le beau-frère de frac, monocle et haut de forme Conan Doyle ? Et puis, il y a aussi du Fantômas dans Arsène Lupin – ou plutôt de l’Arsène Lupin dans Fantômas puisque le premier est né avant le second. Très élégant, portant frac, monocle et haut de forme, il est « Sauf que Fantômas n’a pas de visage, alors que Lupin a à l’origine de tous les Arsène Lupin qui lui succéderont. » tous les visages », précise Pierre-Antoine Dumarquez, pré- La pièce sera jouée plus de 1 000 fois au théâtre de l’Athénée, sident de l’Association des amis d’Arsène Lupin (AAAL). à Paris ! Suivront six autres créations, dont une en espagnol, Tour à tour baron, chevalier ou prince, le gentleman cam- et même une opérette. En 1909, il apparaît sur les écrans brioleur a mille personnalités, mille apparences, obtenues sous les traits de Georges Tréville dans un film muet réalisé à partir de tours de magie qui fascinent les lecteurs.Vicomte par Michel Carré. Une trentaine de longs-métrages et de Raoul d’Andrésy, Horace Velmont, Désiré Baudru, Capitaine séries télévisées seront ensuite produits, notamment en Janniot, Chavalier Floriani… Les identités d’Arsène Lupin France, au Japon, aux Etats-Unis et au Brésil. Toutefois, si sont innombrables ! le galant voleur devait n’avoir qu’un seul visage, ce serait sans nul doute celui de Georges Descrières, héros du feuilDès 1909, il apparaît au cinéma leton télévisé de 1971 à 1974, décédé en octobre 2013. Le Dès sa création, ce héros atypique connaît un succès fulgurant, « plus grand des voleurs », comme le chantait Jacques Dupour le plus grand bénéfice de Je sais tout. Lorsque ses aven- tronc, a également été incarné par Robert Lamoureux, tures sont publiées dans la Collection illustrée en 1914, les Jean-Claude Brialy, François Dunoyer et, plus récemment, ventes atteignent 150 000 exemplaires ! Et, à la mort de Romain Duris (2006). Arsène Lupin inspire aussi les desl’écrivain, en 1941, chaque volume de la série (une grosse sinateurs : en France, une vingtaine d’adaptations en BD vingtaine) s’est vendu à quelque 200 000 exemplaires. ont été publiées, dont la plus connue est celle créée, en 1989, Les aventures du gentleman cambrioleur ont très vite été par André-Paul Duchâteau et Jacques Géron. La descenadaptées au théâtre, à la radio, au cinéma, puis à la télévision. dance est même assurée puisque dans le manga Lupin III, Dès 1908, Arsène Lupin conquiert la scène dans une pièce publié en France sous le titre Edgar, le détective cambrioleur, signée François de Croisset et Maurice Leblanc, avec André le héros est le petit-fils d’Arsène Lupin ! Suivront, sous le Brûlé dans le rôle principal. « C’est lui qui a donné son même titre, une série animée, un film et des jeux vidéo. Un allure à Arsène Lupin, rappelle Pierre-Antoine Dumarquez. tel phénomène ne pouvait laisser les chercheurs in- ••• N° 3271 / 12 mars 2014 L’EXPRESS/13 HAUTS LIEUX LUPINIENS De Rouen à Etretat, en passant par Dieppe, une sélection des lieux incontournables sur les traces du duo Leblanc/Lupin. LA ROUTE DES SEPT ABBAYES Pour suivre notre gentleman cambrioleur parti à la recherche du trésor des sept abbayes… PATRICK GUEULLE L’abbaye bénédictine de Fontenelle, dont l’origine remonte au VIIe siècle, est toujours en activité. Le bâtiment offre aux visiteurs une architecture très riche, marqué par les différentes époques qu’il a traversées – dont un magnifique cloître gothique. Le monastère, à la silhouette sévère et rectiligne, a servi de théâtre à Georgette Leblanc qui y a notamment joué Macbeth, en 1909. LES MYSTÈRES D’ÉTRETAT L’aiguille est l’objet d’un des plus grands mystères lupiniens : elle abriterait le trésor des rois de France. Et c’est en résolvant une énigme dans la chambre des demoiselles (grotte creusée dans le rocher) que l’on pourrait accéder à l’entrée de l’aiguille… L’abbaye de Jumièges, fondée au VII e siècle, abriterait le souterrain menant au trésor… Le texte de la célèbre énigme de Maurice Leblanc a d’ailleurs été gravé dans le marbre par l’Association des amis d’Arsène Lupin. Etabli dans un méandre de la Seine, le village de Jumièges ne manque pas non plus de charme. LE PHARE DE TANCARVILLE Arsène Lupin y a vécu l’une de ses pires aventures – attaqué, puis ligoté par son rival Beaumagnan – racontée dans La Comtesse de Cagliostro. Le phare a été habité par Georgette, la sœur de Maurice Leblanc, et son célèbre compagnon, l’écrivain Maeterlinck. Il est aujourd’hui impossible de le visiter, mais on peut admirer ses façades blanches, qui se détachent dans le feuillage depuis le fameux pont. La promenade le long du casino porte aujourd’hui 24, rue Guillaume-le-Conquérant, Jumièges. 02-35-37-24-02 Le Gros-Horloge, à Rouen. le nom de Maurice-Leblanc. Au début du e XX siècle, c’est là que se retrouve la bourgeoisie parisienne en villégiature sur la côte normande. typiquement anglo-normande, a été acheté par Maurice Leblanc, en 1918, pour y passer ses vacances en famille. Transformé en musée, le lieu invite les visiteurs à mener l’enquête et à découvrir l’univers de l’écrivain, accompagnés par la voix de Georges Descrières. LE MANOIR D’AGNÈS SOREL C’est dans la demeure de la favorite de Charles VII, à Mesnil-sous-Jumièges, que se trouve la clef du mystère des sept abbayes. L’ancien manoir de la Vigne – qui prit le nom de la royale maîtresse lorsque celle-ci s’y établit en 1450 – est aujourd’hui une propriété privée, seulement ouverte lors des journées du patrimoine. On peut toutefois admirer l’extérieur de ce beau bâtiment, dressé au milieu d’une prairie. 15, rue Guy de Maupassant, Etretat. 02-35-10-59-53 431, route du Manoir, Le Mesnil-sous-Jumièges. 02-35-71-51-39 Le Clos Lupin, imposante bâtisse à l’architecture PATRICK GUEULLE Le phare de Tancarville. B. VOISIN/SEINE-MARITIME TOURISME 2, rue Saint-Jacques, Saint-Wandrille-Rançon. 02-35-96-23-11 Rue du Nais, Tancarville. La ferme de la Neuvillette. UNE RETRAITE RÊVÉE C’est à la ferme de la Neuvillette, située à Biville-sur-Mer, qu’Arsène Lupin avait prévu de se retirer avec sa fiancée. C’est aujourd’hui un gîte paisible qui a gardé tout le charme et le mystère d’antan. Quant à Biville, ce village de caractère mérite qu’on s’y arrête. La bibliothèque Arsène-Lupin, ouverte en 2006, ravira les aficionados. Ferme de la Neuvillette. 02-35-83-60-46 N° 3271 / 12 mars 2014 MAIRIE DE BIVILLE-SUR-MER ROUEN, LE RETOUR AUX SOURCES C’est à Rouen que Maurice Leblanc est né et a passé son enfance. Membre du Cyclists’ Touring Club, son adolescence est rythmée par ses études au lycée Corneille, un passage à la pension Patry (sur l’actuel boulevard de la Marne) et ses longues balades à vélo dans la forêt de Canteleu jusqu’à la vallée de ce « vieux fleuve normand » qu’est la Seine. 14/ En couverture /Arsène Lupinnn ••• différents : Lupin fait ainsi l’objet de thèses, jusqu’en Egypte où la doctorante Amira Ismail al Hakeem a soutenu, l’an dernier, un travail sur ce « héros à multiples facettes ». Quant à la très sérieuse AAAL, fondée en 1985 par le philosophe et essayiste François George, elle se donne pour mission de mieux faire connaître la pensée du maître : publication du bulletin L’Aiguille-Preuve, visites, conférences… Les lupinophiles entretiennent d’excellentes relations avec leurs homologues de la Société Sherlock Holmes de France, allant jusqu’à organiser des reconstitutions de meurtre, sur les falaises d’Etretat, en costumes d’époque ! Entre l’écrivain et son héros, le flou s’installe Ce succès planétaire aurait-il comblé Maurice Leblanc ? En tout cas, pas de son vivant, estime Jacques Dérouard : « Il a mal vécu le fait d’être un écrivain populaire ; il rêvait d’entrer à l’Académie française. » Il n’empêche, Arsène Lupin lui apporte la reconnaissance du public et, à la fin de sa vie, héros et créateur ne font plus qu’un. Georgette Leblanc appelle son frère Lupin et Maurice Leblanc signe souvent les livres d’or du nom de son héros… Entre les deux personnalités, le flou s’installe… Leblanc se présente comme l’historiographe de son personnage et affirme que ce dernier pénètre chez lui la nuit pour lui narrer ses exploits… Vrai ? Faux ? Si l’on en croit Raymond Lindon, alias Valère Catogan, auteur du pastiche Le Secret des rois de France ou la véritable identité d’Arsène Lupin (Editions de minuit, 1955), Arsène Lupin aurait profité des vertus magiques de la petite rivière qui coule au pied de l’Aiguille creuse pour se régénérer sans fin…. Pierre-Antoine Dumarquez, lui, est formel : « Nous considérerons Lupin vivant tant que l’on ne nous apportera pas la preuve du contraire ! » • TENUE DE SOIRÉE EXIGÉE Labellisé commémoration nationale par le ministère de la Culture, l’anniversaire des 150 ans de la naissance de Maurice Leblanc va donner lieu à une riche moisson d’événements, à Paris et en Normandie. ACTE I, Etretat, 16 mai : remise du prix Arsène Lupin du meilleur roman policier, au Clos-Lupin, sous la présidence de l’écrivain Adrien Goetz. ACTE II, Paris, 24 mai : colloque sur Maurice Leblanc et Arsène Lupin au Petit Palais, avec la crème des lupinophiles, dont Michel Zink (de l’Académie française) et Sylvia Bergé (de la Comédie française) qui rendra hommage à son père, Georges Descrières… ACTE III, Normandie, du 12 au 14 septembre : une chasse au trésor à travers les hauts lieux lupiniens sera proposée au public. Etretat revêtira, le temps d’un week-end, ses atours Belle Epoque… Voitures anciennes, habitants et touristes costumés, exposition d’affiches, lectures de l’œuvre de Maurice Leblanc… Renseignements : [email protected] et [email protected] À LIRE Dictionnaire Arsène Lupin, par Jacques Dérouard, Encrage, 2001 Les Nombreuses Vies d’Arsène Lupin, par André-François Ruaud, Les Moutons Electriques, 2008. Promenade en Normandie avec Maurice Leblanc et Arsène Lupin, par Gérard Pouchain, Ed. Charles Corlet, 1991. Et aussi : Carnet de route d’Arsène Lupin, par Patrick Gueulle (livre numérique), Les Editions d’Arsène, 2014. 3 QUESTIONS À FLORENCE BOESPFLUG-LEBLANC petite-fille de Maurice Leblanc. « C’était un amoureux de son pays natal » J’ai très peu de souvenirs de lui… En fait, je ne le connais qu’au travers des récits de mon père, Claude Leblanc, dont il était très proche et de ceux des « anciens » d’Etretat, que l’on surnommait alors les « vieux galets ». Il est décédé à Perpignan, en 1941, en pleine guerre, et j’étais alors trop jeune pour garder une image précise de lui. A mon grand regret, je n’ai jamais vécu à Etretat avec lui, car je n’y suis allée qu’après sa disparition, avant que mon père ne se sépare de la maison, en 1951. Dans la vie, C’était un bon vivant, amoureux de son pays natal, très impliqué dans la vie d’Etretat, grand ami de Raymond Lindon, avocat général et maire de la ville. Un grand nombre de célébrités, N° 3271 / 12 mars 2014 peintres ou écrivains, se retrouvaient sur la terrasse du casino. Toute une époque… Que conservez-vous de lui ? U n c e r t a i n n o m b re d’écrits dont le tapuscrit (manuscrit dactylographié) du dernier roman qu’il a écrit et que j’ai fait publier en 2012 : Le Dernier Amour d’Arsène Lupin. J’ai également gardé précieusement des lettres, des documents familiaux et les meubles de son bureau qui se trouvent au Clos Lupin que j’ai transformé en maison d’écrivain ouverte au public, et aujourd’hui propriété de la ville d’Etretat. Reste-t-il aujourd’hui d’autres ouvrages inconnus de Maurice Leblanc ? Beaucoup de ses écrits ont disparu pendant la guerre, et je ne pense pas retrouver d’autres ouvrages… Mais sait-on jamais ? Cela étant, il existe un mystère à propos d’une nouvelle de Maurice Leblanc, dont on ne connaît que la version anglaise… Il s’agit de The Bridge that Broke, dans l’édition anglaise de L’Agence Barnett & cie (1928). La version française, malgré de nombreuses recherches, n’a jamais été retrouvée. A. B./OT ÉTRETAT Quels souvenirs avez-vous de votre grand-père ? Propos recueillis par Pierre Bouguillon Les Brèves L’EXPRESS / 15 Joseph Bouchor, La Cathédrale de Reims, huile sur bois (1917). Fascinantes ogives Quelle place la cathédrale tient-elle dans l’imaginaire artistique ? Et – le questionnement est moins commun – dans le débat national ? Pour y répondre, 180 chefs-d’œuvre ont été réunis, signés Constable, Turner, Corot, Sisley, Pissarro, Monet, Rodin, Redon, Moreau, Marquet, Delaunay, Kupka, Chagall, de Staël, Morellet… Il y a là également des sculptures, des bijoux, des écrits de Goethe et d’Hugo. Il faut savoir que la cathédrale gothique, incarnation de l’architecture médiévale, a connu au XIXe siècle une renaissance inattendue. Elle est devenue un symbole de prestige pour la monarchie restaurée, puis un emblème de l’identité nationale et une inépuisable source d’inspiration pour les arts : poésie, théâtre, opéra… et peinture, bien sûr, comme en témoigne la série que Monet consacra à la cathédrale de Rouen, point d’orgue de cette exposition. • Qu’est-ce qu’un corps ? Comment définir cette carcasse physique, parfois pesante et encombrante, qui nous accompagne tout au long de notre vie ? C’est ce à quoi Daniel Pennac tente de répondre dans son roman Journal d’un corps (Gallimard, 2012). Porté sur les planches par Clara Bauer, c’est un récit émouvant, drôle et parfois cru de l’évolution du corps d’un homme depuis sa douzième année jusqu’à sa mort, à l’âge de 87 ans. Journal d’un corps, les 26 et 27 mars à 19h30, théâtre des Deux-Rives, CDN de Haute-Normandie, Rouen. www.theatre2rives.com Cathédrales, un mythe moderne, 1789-1914, du 12 avril au 31 août, musée des Beaux-Arts de Rouen. www.rouen-musees.com VÉLO PLIANT CHERCHE INVESTISSEURS Ce drôle d’engin, qui tient du couteau suisse et de la tente de camping, est un… vélo pliant ultraperfectionné ! Cadre en magnésium injecté, amortisseur en élastomère, roues en composite à bâtons pour résister aux chocs… Il pèse 12,5 kilos d’acier et mesure 26 centimètres de haut une fois plié – de quoi tenir dans un sac de bureau. Ce petit bijou haut de gamme, développé par Isocycle et récompensé par plusieurs prix, suscite l’intérêt des professionnels du cyclisme. Il manque pourtant 300 000 euros pour lancer sa production. « Les Business Angels exigent des promesses commerciales et nous ne pouvons pas leur en faire, car les clients veulent essayer le Weelin avant de l’acheter, explique Dominique Bied, son inventeur, un ingénieur originaire de Rouen. De fait, son coût – 1 500 euros – reste important. www.weelin.com Par Antoine Evain, Johan Villeneuve et Adrien Cantillon Yarn-bombing : le tricot envahit les rues YARN-BOMBING.COM GÉRARD BLOT/RMN/GRAND PALAIS A corps perdu Dans le cadre du festival Les Pluriels 2014, l’association Art & Fac, active au sein du département Métiers de la culture de l’université de Rouen, organise une exposition des créations réalisées lors de l’atelier de yarn-bombing – ou tricot-graffiti. Pour ceux qui ne connaissent pas encore ce nouvel art de rue apparu en 2005 à Houston, aux Etats-Unis, il s’agit de mettre en valeur le mobilier urbain en le recouvrant de tricot. Le but est d’attirer l’attention des Rouennais en rendant originaux des lieux du quotidien. Les ateliers ont été organisés, en janvier et en février, à la Maison des aînés, à Rouen, et à la Maison de l’université, à Mont-Saint-Aignan. Tous les petits carrés tricotés viendront décorer le centre-ville de Rouen ainsi que le campus. Du 27 au 29 mars, à Rouen et à Mont-Saint-Aignan. http ://lespluriels2014. wix.com/festivallespluriels N° 3271 / 12 mars 2014 NSB Agency D E M AIN H IE R Le monde change, l’entreprise aussi. Repensons le management. NEOMA Business School apporte une nouvelle dimension au management pour répondre aux enjeux de demain. Rouen Business School et Reims Management School fusionnent et deviennent NEOMA Business School, pour un management d’avance. www.neoma-bs.fr