Courrier31 Où sont les Noëls d`antan?

Courrier31
Tribune de Genève | Mercredi 15 décembre 2010
Courrier des lecteurs
Les Kosovars de
Suisse s’inquiètent
Où sont les Noëls d’antan?
Genève, 7 décembre. Noël? Cette
commémoration représente la
naissance de Jésus, que l’on
célèbre en allant à l’église. Cela
devrait être aussi la fête des
petits et des adultes. Une table
richement décorée, autour de
laquelle parents et amis sont
heureux de se retrouver. Un
énorme sapin scintillant, au pied
duquel sont entassés des paquets
attendant de surprendre les
invités, après le somptueux
repas. Mais aujourd’hui, qui peut
encore se vanter d’un Noël
pareil? Quelques privilégiés,
certes, mais pour la plupart, c’est
fini, cette attente magique.
Inutile donc de souhaiter des
joyeuses Fêtes au risque de
tomber dans le ridicule. Il y a des
milliers d’enfants qui n’ont
Pauvres génisses
rouges
Basse Nendaz (VS), 8 décembre. De par son système de
sacrifices d’animaux et d’offrandes diverses, la loi de Moïse
aurait permis aux Israélites
d’obtenir et de conserver la
faveur et la bénédiction divines
jusqu’à la venue du Messie. Mais
le peuple élu abusa de ce
privilège, si bien que ses
multiples présents devinrent
odieux aux yeux du Créateur
(voir Is. 1:11). Dans la même
optique, soyons conscients que
Dieu a créé une infinité de
créatures qui, uniques dans leur
espèce, doivent le demeurer.
Chacune d’elles mérite notre
respect, ne serait-ce que par son
rôle privilégié dans l’événement
de la Nativité. «O grand mystère,
ô admirable sacrement que des
animaux contemplent le
Seigneur» (réponse des Matines
de Noël). Or, si l’on peut croire
que la cruelle mise à mort des
bestiaux, selon les modalités de
la loi mosaïque, a été abolie en
l’an 70 de notre ère, force est de
constater que le passé refait
jamais connu le mot «bonheur»
ou le mot «jouet». Il y a des petits
vieux pour qui Noël est un jour
comme les autres. Il y a 15 700
sans-emploi à Genève. Il y a
ceux qui sont loin de leur
pays, d’autres qui tremblent de
froid sous les ponts. Il y a les
malades dans les hôpitaux, les
handicapés. Il y a ceux qui
pleurent encore et toujours à
chaudes larmes celui ou celle
qu’ils ont perdu durant l’année.
Il y a ceux qui sont mortellement
agressés: cadeau de Schengen! Il
y a plein d’animaux abandonnés,
maltraités ou en attente d’être
charcutés pour des expériences
inutiles. Et autour de tout ça, un
épouvantable égoïsme, une
terrifiante indifférence, mais
méfiez-vous, la «faucheuse» est
toujours aux aguets. Heureuses
Fêtes aux privilégiés, sereines
Fêtes aux autres!
Pupa Benvenuti Burgisser
L’invitée
Sandra Wolf
Human Rights
Watch Genève
STEPHANE ROMEU
Lettre du jour
surface. Actuellement, des
fondamentalistes juifs préparent
l’érection du troisième temple
de Jérusalem sur les sites sacrés
de l’islam, car, disent-ils: «Le
Messie ne viendra que si le
troisième temple est reconstruit.» Et pour cet édifice, on
utilisera les cendres d’une
génisse rouge sacrifiée. En
Israël, il y a même un élevage de
telles génisses.
Martine Boimond
correspondances entre ces lignes
au vu de leurs horaires souvent
pitoyables et mal coordonnés. La
flagrante arrogance, la légendaire suffisance et l’évidente
absence de vision des TPG en
auront au moins pris pour leur
grade ces derniers jours! Je doute
qu’ils soient capables de se
remettre en question…
Olivier Mauron
Les TPG épinglés
Genève, 13 décembre. Un
policier valeureux devrait être
un pléonasme, tant il est vrai
qu’il faut un courage certain
Genève, 9 décembre. Bravo pour
votre édito (voir «Tribune» du
4 décembre) épinglant le manque
de vision de nos chers TPG.
M. Bonzon veut remplacer les
bornes d’informations existantes
en 2011. Il devrait commencer
par en installer à Pont-d’Arve,
Terrassière, Charmilles et tant
d’autres arrêts cruciaux qui en
manquent cruellement! Et que
dire de tout ce réseau mal
connecté, composé de bouts de
lignes et non de lignes directes et
efficaces? En outre, les TPG
s’avèrent d’année en année
incapables d’assurer des
La police veille…
Ecrivez-nous
Vos réactions, votre opinion nous
intéressent. Envoyez votre lettre à
[email protected], ou à Tribune de
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Votre texte doit être concis (1400
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le droit de choisir les titres et de
réduire les lettres.
pour maintenir l’ordre que
d’aucuns, toujours plus nombreux et déterminés, s’attellent à
briser. Du moins le croyais-je.
Samedi soir, à la rue des
Eaux-Vives, une voiture de
police se trouve au beau milieu
de la route, tous feux enclenchés. Intrigué, je m’approche.
Deux agents intrépides sont
alors en pleine action régalienne,
en train d’amender plusieurs
contrevenants qui avaient eu la
funeste idée de parquer leur
véhicule où ils n’auraient pas dû,
cela dans un quartier où trouver
une place de parking libre relève
plus d’un défi de Koh-Lanta que
d’autre chose. Trois cents mètres
plus loin, de jeunes dealers
marchandent allègrement des
portions de mort. A l’heure des
brigandages hebdomadaires à la
kalachnikov, des cambriolages
journaliers, des car-jackings et
autres joyeux tabassages diurnes
et nocturnes, il est rassurant de
savoir que notre police s’attaque
sans peur et sans reproche à la
grande criminalité du stationnement interdit. L’honnête citoyen
peut dormir tranquille.
Pierre-Damien Eggly
La Suisse est un pays de
paradoxes. Riche d’une tradition
humanitaire, elle a néanmoins
rétréci son point de vue sur la
migration. Dernier signe:
l’initiative sur le renvoi des
criminels étrangers. La victoire
du «oui» suscite la réprobation
de divers acteurs
internationaux, dont les agences
de l’ONU pour les droits
humains et les réfugiés, siégeant
à Genève.
Suite au durcissement de
l’attitude envers les étrangers et
les migrants, de nombreuses
personnes vivant en Suisse et
nécessitant une protection
continue, parmi lesquelles les
membres de groupes
minoritaires du Kosovo (Roms,
Ashkalis et Egyptiens
albanophones), sont
susceptibles d’être renvoyées.
Lorsque la guerre a éclaté, la
Suisse a donné refuge aux
Albanais du Kosovo, principale
communauté ethnique
persécutée. Après la guerre, la
Suisse a accueilli les minorités,
craignant des représailles de la
majorité albanaise.
Aujourd’hui la diaspora
kosovare compte 164 000
personnes: 40 000 sont
devenues citoyens suisses,
120 000 détiennent un permis
de travail. Une petite partie,
33 000 personnes environ,
bénéficie d’une autorisation de
résidence temporaire. En plus,
environ 1000 requérants d’asile
sont en attente d’une décision.
Ces deux derniers groupes sont
à la merci d’un renvoi imminent.
L’indépendance du Kosovo
en 2008 n’a malheureusement
pas amené la paix et la
prospérité pour tous. Les Roms,
Ashkalis et Egyptiens restent
confrontés à la pauvreté, la
discrimination, la
marginalisation et la misère.
Le Haut-Commissariat pour
les réfugiés demande aux Etats
de ne pas renvoyer les Roms au
Kosovo et recommande de ne
pas y renvoyer les Ashkalis et les
Egyptiens sans évaluation
individuelle des risques liés à ce
retour forcé. Pourtant, des pays
européens, dont la Suisse, en
ont renvoyé, soutenant que la
situation était normalisée. En
outre, la Suisse et le Kosovo ont
«La victoire du
«oui» suscite la
réprobation de
divers acteurs
internationaux»
signé en février 2010 un accord
bilatéral facilitant leur
expulsion.
Les personnes forcées au
retour au Kosovo reçoivent très
peu ou pas d’aide des agences
internationales et locales. Il leur
est difficile d’obtenir des
documents d’identité ou de
reprendre possession de leur
propriété. Leurs enfants ne
parviennent pas à réintégrer
l’école. Certains se sont
retrouvés de facto sans patrie. A
terme, cette situation risque de
mener à la déstabilisation d’un
pays encore fragile.
L’attitude dans notre pays,
reflétée par les affiches d’«Ivan
le violeur», stigmatise comme
criminel un groupe ethnique
spécifique: les ressortissants des
Balkans. Cette attitude est
inacceptable. La réalité est que
les minorités ethniques
originaires des Balkans sont plus
vulnérables que jamais et
continuent de requérir une
protection spéciale. En niant
cette réalité, la Suisse trahit ses
valeurs humanitaires et se place
en contravention du droit
international.
Ce texte a été écrit en
collaboration avec Wanda
Troszczynska Van Genderen,
chercheuse sur les Balkans de
l’Ouest à Human Rights Watch.
Lu sur les blogs
jours, une majorité, semble-t-il, au
Palais fédéral veut tourner la page
d’une Suisse active et fière d’elle.
longet.blog.tdg.ch
Cannabis, sans
danger?
Micheline et Max
et la neutralité
René Longet: (…) Quand il s’est agi,
au lendemain de la 2e Guerre
mondiale, de réintroduire la Suisse
dans le concert des nations, un
grand conseiller fédéral, Max
Petitpierre, a su mettre en avant la
courageuse maxime d’Etat:
neutralité et solidarité. C’est-à-dire
pas d’alignement automatique sur
les plus forts, une vraie solidarité
avec les peuples et leurs droits,
une réelle aide au développement
et une défense des droits humains
partout dans le monde. Nous
avons été les premiers à
reconnaître la Chine de Mao mais
aussi les premiers à accueillir les
réfugiés du Tibet annexé par le
même Mao. A l’époque, la Suisse
osait avoir un avis, une opinion,
agir en fonction de ses valeurs.
Bref, nous avions l’ambition de
faire entendre notre voix. De nos
Contrôle qualité
Bertrand Buchs: Une nouvelle
pierre dans le jardin des
consommateurs de cannabis.
Après la description de graves
troubles du comportement, un
chercheur de l’Université de
Caroline du Sud, Monsieur
Nagarkatti, vient de démontrer que
le THC (substance active du
cannabis) diminue la réponse du
système immun. Donc plus de
risque d’infections. Ce qui suscite
un débat, dont ce commentaire
d’Azrael: «C’est leur prohibition qui
livre le commerce des substances
«illicites» aux mains des
organisations criminelles, pas la
nature de ces substances.»
bertrandbuchs.blog.tdg.ch
Gouvernement de
compromis(sions)
Charly Schwarz: Actuellement, la
représentation proportionnelle des
partis a tendance à morceler le
paysage politique, ce qui devrait
permettre à l’électeur d’avoir du
choix, mais avec notre mode de
gouvernement, cela est plus
compliqué. Les alliances auxquelles
les partis sont contraints pour
forger des majorités se font après
les élections, donc dans le dos de
l’électeur, contrairement au scrutin
majoritaire où les alliances se font
avant les élections: l’électorat en est
donc informé avant de voter.
geneve.blog.tdg.ch
Avec Julian Assange
Paolo Gilardi (…) De toute évidence,
ce sont les organisateurs d’un
système mondial d’espionnage, de
déportations dans des pays peu
regardants en matière de droits
humains, ce sont ceux qui ne
ferment toujours pas le «lager» de
Guantánamo qui poursuivent
aujourd’hui celui qui n’a fait qu’une
chose: rendre publique une partie
de leurs infamies. Une (petite) part
de vérité. Ce sont les mêmes qui à
longueur d’année fustigent la
censure chinoise sur Internet qui
essayent aujourd’hui de faire taire
WikiLeaks. Dans cette affaire, la
Suisse a aussi sa part. Alors qu’au
sein même du gouvernement, on
se cache les informations, comme
l’a prouvé l’affaire libyenne, on
supporte mal que les gens sachent.
insoumistoujours.blog.tdg.ch
Vos réactions
‘‘
Solidarité Aider, dans la mesure
du possible, son prochain est une
très bonne chose. Mais faire ce
geste pour autrui devrait être
naturel tout au long de l’année, et
pas seulement pendant la période
de Noël Lu sous L’appel de
Caritas pour les défavorisés
de Genève édité par Béatrice
Fuchs dans
damepolitiqueetlebiencommun.blog.tdg.ch
Kissa
’’
‘‘
Schengen Sans Schengen et
sans bilatérales, adieu les multinationales et leurs flots de
frontaliers! Mais aussi adieu les
sièges délocalisés… sauf si les
entreprises sont prêtes à être
taxées deux fois! Lu sous Tondus, les moutons genevois édité
dans pierrescherb.blog.tdg.ch
sentenza
’’
‘‘
Les working poors qui travaillent et qui n’arrivent plus à
payer leurs factures sont aussi
de plus en plus nombreux et
c’est inquiétant Lu sous 14%
des Suisses menacés de pauvreté
édité dans
prazgregoire.blog.tdg.ch
Suissitude
’’
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