I. Présentation des 3 auteurs qui ont fait l`œuvre : Grégoire Solotareff

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I. Présentation des 3 auteurs qui ont fait l`œuvre : Grégoire Solotareff
Intervention pour la pré-projection de U le 2 décembre 2013
U ou la promenade dans l’histoire des arts : peinture, musique et animation
I. Présentation des 3 auteurs qui ont fait l’œuvre : Grégoire Solotareff, Serge Elissalde
et Sanseverino
 Quelle démarche artistique, personnages récurrents, un style graphique ou musical ?
Grégoire Solotareff
Auteur de littérature jeunesse célèbre, il a écrit/dessiné plus de 150 ouvrages en 20 ans.
1.1.
Grégoire El Kayem : né en 1953 à Alexandrie. Après l’Egypte, il vit au Liban puis en France à
partir de 1960.
Son père est médecin. Sa mère Olga Lecaye, illustratrice, lui raconte des histoires et lui fabrique des
livres ainsi qu’à sa sœur Nadja.
Plus tard il fait des études de médecine, exerce pendant quelques années mais il rêve d’écrire et
dessiner.
Il crée ses premiers albums en 1985 lorsque son fils réclame des images aux histoires qu’il raconte.
Depuis cette date, il a publié plus de 150 livres pour la jeunesse, traduits un peu partout en Europe
ainsi qu’au Japon et aux Etats-Unis. Plusieurs livres ont été faits avec sa sœur Nadja.
Dirige également "Loulou et Compagnie", la collection pour les tout petits à l'école des loisirs.
Ses histoires mettent en scène des problématiques complexes :
- difficulté de grandir,
- affirmation de soi,
- désirs contradictoires + solitude, amitié, quête de l'identité, exclusion, différence,
rencontre de l’autre...
Ses dessins sont caractérisés par des aplats de couleur pure soulignés d’un gros trait noir.
Ses albums sont peuplés d’animaux (lapin, chat, souris, loup, rat), personnages chers car proches de
l’univers de l’enfance.
Caractère humanisé de ces animaux.
Solotareff revendique une grande admiration pour Jean de La Fontaine, on retrouve son influence
dans tout son travail.
« La Fontaine fait partie des auteurs qui m’ont énormément influencé et je continue à le lire
régulièrement. Je ne sais pas si c’est le cas pour les enfants d’aujourd'hui, mais pour moi, c’est la
base même des livres pour enfants. Lorsque j’étais petit, je possédais une très belle édition du début
du XIXe siècle, avec des gravures à l’aquarelle qui représentaient des animaux habillés de
vêtements précieux et qui m’ont beaucoup inspiré.
Quand je commence une histoire, j’ai en tête un univers que j’ai envie de dessiner, une atmosphère
générale, puis je choisis un personnage que je dessine, et ensuite, tout de suite, j’écris l’histoire
autour de ce personnage principal, à qui il arrive des aventures humaines. Puis je découpe ces
aventures comme un scénario, en séquences. Ces séquences m’obligent parfois à réécrire un peu
l’histoire pour trouver une dramaturgie qui fonctionne. Lorsque mon découpage est prêt, je crée les
images chronologiquement, l’une après l'autre. »
Interview du 14/12/2005 à retrouver en intégralité sur www.crdp.ac-creteil.fr
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Illustrateurs qui l’ont influencé : Tomi Ungerer (Jean de la lune, Les trois brigands), Maurice
Sendak (Max), Roland Topor (Cf. La planète sauvage avec René Laloux), Alain Le Saux, Philippe
Corentin, Claude Boujon, mais aussi des univers graphiques très différents.
Vous pouvez retrouver ses albums sur le site : www.ecoledesloisirs.fr (biographie et bibliographie)
ou www.primalinea.com (portfolio sur l’œuvre de l’auteur).
Serge Elisalde : réalisateur de films d’animation, illustrateur…
Né en 1962 à Besançon, il dessine avec application dès l’âge de 11 ans.
Il étudie le dessin et la peinture à la faculté d’arts plastiques de Bordeaux, devient enseignant en
dessin puis choisit de se diriger vers le film d’animation.
En 1986, il s’installe à Paris.
Sa virtuosité de dessinateur le fait remarquer par l’équipe qui s’apprête à lancer la revue littéraire
NYX et il se voit confier la réalisation de couvertures et l’illustration de nouvelles pour les 3
premiers numéros.
1.2.
2 ans avant, il a décidé de se former en autodidacte aux techniques d’animation. Il commence par la
réalisation d’un court métrage en solitaire, Le balayeur, qui lui prend 4 ans, et qui est
immédiatement un succès : primé à Hiroshima et Los Angeles, sélectionné aux Césars.
Entre autres travaux d’animation, il réalise pour TV5 une série appelée 1 minute au musée, dont les
épisodes d’une minute décrivent à chaque épisode une œuvre différente à l’usage des enfants.
Serge Elissalde devait ensuite adapter Le Jour des corneilles, d’après le roman homonyme de JeanFrançois Beauchemin, mais la réalisation de ce long métrage a finalement été assurée par JeanChristophe Dessaint
En tant qu’illustrateur, il vient de sortir son 1er roman jeunesse L’enfant sur la digue qui était
dédicacé au salon de Montreuil.
Sanseverino : musicien…
Stéphane Sanseverino, alias Sanseverino, né à Paris le 9 octobre 1961, est un chanteur français
d’origine napolitaine.
Enfant, Sanseverino parcourt le monde avec son père, papetier.
En Europe de l’Est, il découvre la musique tzigane et notamment le jazz manouche, avant de
devenir un admirateur inconditionnel de Django Reinhardt. Il apprend la guitare en autodidacte,
ainsi que le banjo 5 cordes.
Il a été « Révélation scène de l’année » aux Victoires de la musique, édition 2003.
Ses chansons entraînantes sont pleines d'humour décalé, sur des sujets aussi variés que les
embouteillages, la cigarette ou encore la guerre.
Sanseverino s’amuse souvent à glisser des références musicales (généralement des standards de
jazz) dans ses enregistrements :
1.3.
Ex : Sur la chanson Mal ô mains sur le refrain à 2 min 24 on peut entendre le saxophone ténor jouer
un court extrait de la musique du dessin animé Popeye.
Ex : Pendant la chanson Il se la pète, une guitare acoustique joue la mélodie de Take the A train de
Duke Ellington pendant le couplet à partir de 2 min 26.
2
II. Petite promenade dans l’histoire de la peinture et du cinéma : les inspirations
Power point avec les tableaux et les photogrammes en vis-à-vis
Extraits du Mépris et de La Belle et la Bête rattachés à des photogrammes
« Certains peintres me donnent énormément envie de travailler. Je vais très souvent me "ressourcer"
au musée Picasso qui se trouve à côté de mon atelier. L’œuvre de cet artiste dégage une énergie
communicative très forte pour moi.
James Ensor, un peintre, a peint à la fin du XIXe siècle des tableaux humoristiques. La belle
peinture humoristique est très rare et c’est un des peintres que je préfère.
Lorsque je réfléchis aux peintres que j’aime, ils sont souvent originaires des régions du nord et des
pays flamands (Ostende, Amsterdam...) : Bruegel, Bosch, Van Gogh... J’aime aussi la peinture de la
Renaissance italienne. D’autres fabricants d’images m’intéressent beaucoup, tels que Magritte, Félix
Vallotton. Ils sont pour moi à la frontière entre l’illustrateur et le peintre. Leurs images sont très
illustratives, très frappantes, et font fonctionner l’imaginaire d’une manière incroyable.
J'ai aussi beaucoup d’affinités avec Gauguin, et sûrement encore beaucoup d’autres, mais ceux-là
sont ceux de mon Panthéon. Matisse, Monet sont pour moi des peintres de l’harmonie et de la
douceur. Picasso est souvent humoristique dans sa conception du tableau et cela me plait.
Extrait de l’interview www.crdp.ac-creteil.fr
Saint Agathe :
Agathe était d’une très grande beauté et honorait Dieu avec ferveur et lui avait ainsi consacré sa
virginité. Quintien, proconsul de Sicile mais homme de basse extraction, souhaitait par-dessus tout
l'épouser, pensant qu'il pourrait ainsi gagner en respect mais aussi jouir de la beauté et de la fortune
d'une telle épouse.
Agathe ayant refusé ses avances, Quintien l’envoya dans un lupanar tenu par une certaine
Aphrodisie qu'il chargea de lui faire accepter ce mariage et de renoncer à son Dieu. La tenancière
ayant échoué, Quintien fit jeter Agathe en prison et la fit torturer. Parmi les tortures qu'elle endura,
on lui arracha les seins à l’aide de tenailles mais elle fut guérie de ses blessures par l'apôtre Pierre
qui la visita en prison. D'autres tortures finirent par lui faire perdre la vie et son décès fut
accompagné d'un tremblement de terre qui ébranla toute la ville.
Un an après sa mort, l'Etna entra en éruption, déversant un flot de lave en direction de Catane. Selon
la légende, les habitants s'emparèrent du voile qui recouvrait la sépulture d'Agathe et le placèrent
devant le feu qui s'arrêta aussitôt, épargnant ainsi la ville.
Gâteau en forme de sein le 5 février, ou encore le Saint-Genix (brioche) en France.
Gauguin : Tahiti, Les marquises
Chirico : italien qui a eu des liens avec les surréalistes, métaphysique…
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III. Thèmes abordés par le film
1.1. Conte : jeu avec les codes du conte…
Les lieux du film et ses décors, ces deux territoires typiques du monde des contes, ont ici un
traitement spécifique. La forêt qui est d’habitude sombre, lugubre, profonde… est ici pleine de vie,
de lumière, de couleurs, de musiques et de chants.
À l’inverse, la « vie de château » qui est d’habitude haute en couleurs et en sons, symbole du
pouvoir et du luxe, est ici poussiéreuse, sinistre, toute en noir et marron.
Par ailleurs, si l’on reprend les objets du film :
- la chaussure unique de Goomi fait penser à Cendrillon,
- le conte pour le miroir de Mona fait penser à Peau d’âne, Blanche-Neige...
 L’univers des contes a une grande importance, on y trouve aussi le concept de parcours
initiatique, des rencontres de personnages très différents qui finissent par se découvrir.
Mais pas vraiment un conte ni un film d’aventure, plutôt une comédie construite comme une
chronique.
Licorne : lien avec le conte, lien avec le passage de l’enfance à l’adolescence
Grégoire Solotareff est très content du titre qui vient du latin Unicornis, même si certains
interlocuteurs au moment de la création du film étaient plutôt sceptiques.
Le narval (« Monodon monoceros »), surnommé la licorne des mers, est un cétacé. Les mâles
possèdent une unique corne torsadée, issue de l’incisive supérieure gauche, qui peut mesurer jusqu'à
3 mètres de long (Cf. Musée de l’Homme à Paris).
L’animal lui-même a une longueur de 4 à 5 mètres et vit en groupes dans l’Océan Arctique.
Pendant des siècles, on a cru que la corne du narval était magique et permettait de déceler la
présence de poison dans les aliments. Les marchands la vendaient à prix d’or en faisant croire
qu’elle provenait d’un animal fabuleux : la licorne.
1.2.
Le mot « licorne » vient du Latin unicornis (« une seule corne »).
La licorne occidentale était un quadrupède magique, blanc, avec une corne torsadée sur le front. Elle
se rapproche du cheval, par la forme générale et la taille, mais aussi de la chèvre, dont elle a les
sabots fourchus et la barbiche, ou des cervidés.
La licorne est femelle mais sa corne lui donne un attribut mâle. Symbole de sagesse et de pureté,
elle ne pouvait être approchée et apprivoisée que par une jeune fille vierge.
Cf. la tapisserie du Moyen Age La dame à la licorne série de six tapisseries du XVe siècle du musée
de Cluny à Paris.
Les 6 tapisseries reprennent les mêmes éléments : sur une sorte d’île plantée de touffes de fleurs
vivaces, de couleur bleu sombre qui contraste avec le fond rouge vermeil ou rose semé d’animaux et
de branches fleuries arrachées à leur tronc, on voit une femme entourée d’emblèmes héraldiques
(blason), une licorne à droite et un lion à gauche, parfois accompagnée d’une suivante et d’autres
animaux.
5 sens : goût, toucher, ouï, vue…
Dans les films adaptés des romans Harry Potter, plusieurs tapisseries de la série ornent les murs de
la salle commune des élèves de la maison Gryffondor.
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Adolescence : ce que raconte l’histoire de Mona
Travail sur le thème de l’adolescence, de la perte de l’enfance
L’enfance, sa représentation, l’adolescence, Mona qui grandit.
Les caprices d’adolescents qui sont incessants chez Mona.
Côté insupportable et à la fois attendrissant de l’adolescent.
Conflits avec la génération d’avant…
On abandonne son doudou, sa petite sœur représenté ici par U
U est la caricature de la petite fille, un peu trop petite, un peu trop capricieuse.
1.3.
Le film d’animation
U : le seul des 5 films du programme Ecole et cinéma Cycle 3 en animation cette année.
1.4.
Au départ, Les auteurs voulaient faire un film en prise de vue réelle. Ils ont finalement choisi de
réaliser un film d’animation tout en préservant l’improtance du jeu des comédiens . Les personnes
qui doublent les voix sont tous des comédiens reconnus.
Cf. extrait du making off : séquences d’enregistrement des voix 9 :37 avec Bernadette Lafont dans
le rôle de Mama puis voix de Lazare : Guillaume Gallienne, Les Garçons et Guillaume, à table
Puis Isild Le Besco et Sanseverino qui improvisent.
 Film d’acteur en animation
Cohérence graphique dans le film :
Trait irrégulier, contrairement au cinéma d’animation habituelle où on pense à faire propre.
Trait énorme, avec du blanc volant
Univers graphique, valeur et teinte proche de peintres.
Le film est fait en partie en Ukraine, en Chine et en France à Angoulême, donc les inspirations sont
diverses, mais l’esprit du film reste le même.
Dessin animé : cinéma de genre, censé être pour les enfants. « Il se trouve que notre film est plutôt
pour des 7-8 ans plutôt que 2-3 ans ».
Baiser : plutôt vers 10 ans. Enfants gênés, hurlement (en Italie), rigolent…
- Une piste : recherche et émission d’hypothèses à partir du titre du film. Tous les mots qui
commencent par U
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