ARTICLE SOCIETE ST VINCENT DE PAUL EDM avril 2015

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ARTICLE SOCIETE ST VINCENT DE PAUL EDM avril 2015
Un réseau de charité de proximité
La Société de Saint-Vincent-de-Paul (SSVP), fondée par le bienheureux Frédéric OZANAM, accueillera ses « rencontres
nationales du partage » à Metz-Expo les 15, 16, et 17 mai. 2 000 membres des conférences Saint-Vincent-De-Paul sont
attendus, bénévoles et personnes accueillies. La SSVP lutte depuis 1833 contre la pauvreté et la solitude, elle compte 800
000 bénévoles dans 148 pays, 18 000 en France, répartis dans 1 000 groupes, dont 18 conférences locales en Moselle.
Entretien avec Benoît PESME responsable national formation et animation du réseau.
-A quelques semaines de vos rencontres nationales à Metz, comment l'événement se prépare t'-il ?
-A travers toute la France, y compris dans les DOM-TOM, nous avons mis en route un grand nombre de groupes qui
travaillent sur les thèmes des ateliers qui auront lieu à Metz. Comme par exemple la visite à domicile, que nous pratiquons
beaucoup, la distribution alimentaire, comment partager quand on visite une maison de retraite, les personnes âgées ont des
choses à partager et sont souvent des puits de richesses insoupçonnées. Autant de thèmes qui émergent, et sur lesquels nos
bénévoles se mobilisent.
-En Lorraine, la Société de Saint-Vincent-de-Paul souffre encore d'un déficit de notoriété par rapport à d'autres régions.
Cela explique t'-il le choix de Metz pour accueillir ces rencontres nationales ?
-Notre choix des villes qui accueillent nos congrès nous amène à choisir alternativement des lieux où notre organisation, notre
mobilisation, sont déjà optimales. Et aussi des lieux où on sent le besoin d'un coup de pouce, pour un nouveau départ. Metz et
la Lorraine en sont un bon exemple. Toutefois, nous avons découvert l'extrême richesse du bénévolat lorrain, au contact des
équipes de terrain. Des bénévoles discrets mais efficaces dans le service des plus fragiles, mobilisés localement dans les villes
et villages. Une nouvelle équipe est ainsi en train de naître à Metz, nous espérons que suite à cette rencontre nationale, la
mobilisation et l'intérêt des lorrains grandiront pour la SSVP.
« Je voudrais enserrer le monde dans un réseau de charité »
-Quels-sont les autres objectifs de ces rencontres pour la Société de Saint-Vincent-de-Paul?
-Pour nous ce rendez-vous s'inscrit dans un long processus de renouvellement de notre projet associatif, débuté en 2013, et
toujours en cours. Notre objectif est de remettre la personne au cœur du dispositif. C'est à dire que très souvent, on s'installe
dans une « routine d'aide ». La question qui se pose, c'est quel est le rôle et la place de la personne qu'on aide, dans le
processus d'élaboration de l'accompagnement. On peut décréter un jour qu'on va faire de l'aide alimentaire, faire toujours la
même chose 10 ans après, même si le public et le quartier ont totalement changé. Il est essentiel d'adapter notre offre aux
besoins, là ou le public est demandeur. Remettre cette notion de partage au cœur de chaque bénévole, pour qu'il comprenne
qu'il n'est pas là seulement pour faire quelque-chose, mais pour aimer la personne qu'il aide, dans une authentique relation de
partage.
-Est-ce l'occasion de réfléchir à des pistes pour l'avenir, tout en restant fidèle à l'intuition de votre fondateur le
bienheureux Frédéric OZANAM ?
-Je crois que l'avenir se jouera dans le retour aux fondamentaux de la SSVP, plus de 180 ans d'existence nous donnent une
expérience, fruit de l'engagement de générations de bénévoles. Nous voulons renouveler l'attachement aux valeurs de la SSVP.
OZANAM disait : « je voudrais enserrer le monde dans un réseau de charité », c'est notre démarche de fond. Tout viendra
aussi de la capacité de nos bénévoles, qui ont souvent un âge certain, de pouvoir accueillir les nouvelles générations. Pour leur
montrer humblement, la richesse de leur engagement, et savoir les former. Le bénévolat aujourd'hui, requiert des compétences
et un savoir-faire. Continuer enfin à nous distinguer des autres mouvements caritatifs ou de solidarité, en affirmant que la
charité, est exercée à partir d'une expérience spirituelle. La démarche spirituelle doit primer, et être intimement liée à la
charité.
-Comment vous soutenir pour l'organisation des Rencontres Nationales du partage ?
-Les 280 « vincentiens » de Moselle sont déjà fortement mobilisés, mais nous avons besoin de partenaires sur le terrain. En
particulier au moment ou les 2 000 délégués de toute la France seront en Moselle. Nous avons besoin de personnes pour
l'hébergement, l'accueil, la logistique, le service d'ordre... également pour accompagner des visites touristiques de Metz,
présenter la ville et son patrimoine, montrer que les mosellans sont accueillants, ce que nous avons déjà pu constater jusque
là !
-Un réseau de charité de proximité, en quoi est-ce toujours d'actualité aujourd'hui ?
-Il suffit de se pencher sur les statistiques de la pauvreté, diffusées par la banque alimentaire, le Secours-Catholique, Emmaus,
ou ATD-Quart Monde... Nous voyons que la demande est de plus en plus forte. Et que la solitude frappe de plus en plus, en
particulier dans les familles mono-parentales, chez les femmes seules, les personnes âgées, les demandeurs d'emplois... Ces
besoins offrent un « boulevard » à la personne qui souhaite s'engager dans un service de charité près de chez lui. Nous
pouvons tous aider là où nous sommes, les personnes les plus fragiles. Le bénévolat de proximité est essentiel pour aider les
personnes isolées, fragilisées par la solitude, à vivre.
(Propos recueillis par Paul Keil et Sébastien Souici)
Contact : Société de Saint-Vincent-de-Paul, Maison de la Solidarité, 6, Bis Boulevard Paixhans, 57000 Metz. Tél. : 03 87 36
83 58 Programme complet sur internet : www.ssvp.fr/