Prsentation de la collection Brian et Diane Leyden

Communiqué de presse
Paris
Sophie Dufresne
33 (0)1 53 05 53 66
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COLLECTION BRIAN ET DIANE LEYDEN
ART BÉTÉ ET SÉNUFO
VENTE À PARIS
MERCREDI 5 DÉCEMBRE 2007 A 14H30
EXPOSITION À PARIS
SAMEDI 1ER DÉCEMBRE, LUNDI 3 DÉCEMBRE
ET MARDI 4 DÉCEMBRE
DE 10H À 18H
Agrément N° 2001 – 002 du 25 octobre 2001
Vente dirigée par Philipp Duc de Württemberg, Alain Renner,Cyrille Cohen, Stéphanie Denizet
La collection Brian et Diane Leyden offre, à travers quinze sculptures, un ensemble exceptionnel
consacré à l’art Bété et Sénufo (Côte d’Ivoire).
Cette collection s’est construite – depuis près de quarante ans – sur deux fondements essentiels :
l’impact de la statuaire du Centre et du Nord ivoiriens sur l’art du XXème siècle, et la qualité
remarquable des œuvres anciennes, relevant toutes d’un style pré-colonial.
C’est au cœur de ce qui fut considéré comme les premières manifestations
d’un intérêt pour l’art africain que la statuaire Sénufo se trouve étroitement
associée. Un cliché de l’atelier d’André Derain daté de 1912-1913 présente
une grande statue Sénufo, témoignant de l’intérêt de l’un de ses
« découvreurs » pour un art qui marquera profondément la création moderne.
Fernand Léger, en 1923, s’inspira de photographies de sculptures Sénufo et
Bété publiées dans les ouvrages de Carl Einstein Negerplastik (1915) et de
Marius de Zayas African Negro Art. Its Influence on Modern Art (1916) pour
la conception des décors et des costumes du ballet La création du monde de
Blaise Cendrars. Il y célèbre, comme à travers le choix des œuvres de la
collection Brian et Diane Leyden, la conception du corps résumé à ses lignes
essentielles, la dynamique du rythme, la géométrie des contours et du
graphisme corporel. Enfin, de manière primordiale, le goût des
collectionneurs s’est porté sur des statues provenant du nord du pays Sénufo,
dont les rythmes successifs, l’accentuation des points de rupture, les
triangulations et la juxtaposition des plans renvoient au vocabulaire formel
qui fonda les recherches plastiques du Cubisme, et du mouvement.
En termes d’histoire de l’art africain, les œuvres de la collection Brian et Diane Leyden provenant du
Nord ivoirien sont reconnues comme les témoins exceptionnels de deux siècles d’histoire de l’art de la
région de la savane septentrionale. Dépassant les actuelles frontières ethniques, ils sont stylistiquement et iconographiquement - liés par une remarquable continuité historique, intimement
liée d’une part à l’établissement d’une longue route commerciale menant du fleuve Niger aux
gisements d’or Akan, dans l’actuel Ghana, et d’autre part à l’émergence du royaume de Kong, dans la
première moitié du XVIIIe siècle. A cette histoire de l’art des savanes septentrionales, couvrant plus de
deux siècles, s’ajoutent les rares et exceptionnels témoins de l’art Bété (centre de la Côte d’Ivoire) tel
qu’il s’est développé à l’époque pré-coloniale.
ART SÉNUFO
Un exceptionnel masque-heaume janus, Dyula ou Sénufo,
présentant deux larges visages humains aux traits stylisés,
relève d’un type extrêmement rare dans le Nord de la Cote
d’Ivoire. A la très grande rareté du masque de la collection
Leyden s’ajoute sa superbe monumentalité reposant sur
ses dimensions et sur la rigueur de ses lignes. Les traces de
patine profonde attestent son ancienneté (lot 4, estimation :
200.000/300.000 €).
Une superbe statue féminine Sénufo représentée debout,
les bras le long du corps, provient d’un atelier de
sculpteurs kulibele œuvrant dans la région centre-nord du
pays Senufo. Cette statue, utilisée pour le rituel du poro
destiné à garantir la transformation du défunt en un ancêtre
bienveillant, était placée à proximité de l’abri édifié dans
le village. Les statues poro piibele (« enfants du poro »)
sont rares car peu de sculpteurs étaient spécialisés dans la
réalisation de cette statuaire de grande dimension (lot 5,
350.000/500.000 €).
Le chef-d’œuvre de l’ancienne statuaire Sénufo - et plus largement de l’art
africain - est une sculpture féminine Sénufo, Côte d’Ivoire ou Mali. Elle
impose une magistrale modernité, jouant sur l’utilisation du vide et la
simplification des volumes. Cette extraordinaire construction plastique
évoque les solutions artistiques développées par les artistes occidentaux au
début du XXe siècle comme Henri Laurens ou Henry Moore. Elle aurait été
exécutée avant la fin du XIXe siècle par un sculpteur de l’extrême nord de la
Cote d’Ivoire et s’apparente, a la fois stylistiquement et iconographiquement,
a la statue de la collection Carlo Monzino, provenant des collections Louis
Carré et Charles Ratton présentée lors de l’exposition African Negro Art au
Museum of Modern Art à New York (lot 12, estimation sur demande).
ART BÉTÉ
Un ancien masque de guerre Bété,
alliant puissance et majesté, équilibre
et densité de la composition à la
fluidité des lignes, est certainement
l’un des plus beaux exemples de
masques guerriers Bétés de la région
de Daloa, à l’époque pré-coloniale.
Estimé 100.000 € à 130.000 €, il est
comparable à celui de la collection
Barbier-Mueller (lot 7).
Le chef-d’œuvre de la statuaire Bété
est une magnifique statue féminine au
corps stylisé en attitude d’offrande,
les paumes tournées vers l’avant, le corps entierement orne de
motifs scarifies en resilles asymetriaues. La tête petite montre
un visage aux traits concentrés finement sculptés. Elle est
coiffée d’une magnifique natte en cheveux rapportés dont
l’extrémité retombant au centre du front (lot 9, estimation : 600.000/900.000 €).
Etant donné la rareté des statues Bété, l’absence d’information recueillie lors de leur collecte, la quasi
inexistence d’études qui la mentionnent et enfin la disparition de leur utilisation vraisemblablement à
l’époque coloniale, ce chef d’œuvre s’offre aujourd’hui par la seule puissance de sa beauté saisissante.
* les estimations sont hors commission d’achat
Sotheby’s France – Galerie Charpentier
76 rue du Faubourg St Honoré –75 008 Paris
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