CD-46 MA06 MARSEILLE (F) MISE A DISTANCE (Jardins du Pharo
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CD-46 MA06 MARSEILLE (F) MISE A DISTANCE (Jardins du Pharo
CD-46 MA06 MARSEILLE (F) MISE A DISTANCE (Jardins du Pharo) 1’21” SPÉCIFICATIONS RÉSUMÉ Dans les jardins dominés par le palais du Pharo. Lointains de la ville. Cris d’enfants, discussion proche, chocs de vaisselle provenant d’une buvette. Moteurs d’un ferry sortant du port par la passe de la Joliette. Coups de sifflet du navire et échos sur les bâtiments environnants. Travaux de maçonnerie dans le palais. Oiseaux. Léger drône urbain. À comparer avec BA05, GE06 et *3VS/ZH07-TI10. RECONNAISSANCE Laborieuse. Les auditeurs sont délocalisés, mais peut-être ne s’attendaient-ils pas à sortir de la zone portuaire proprement dite. RÉCEPTION Générale : Écoute ordinaire plutôt favorable. L’écoute esthétisante du fragment semble difficile. Relation ville-port : Indécise. On écoute le port à distance depuis un site qui n’est pas reconnu comme urbain. Représentativité marseillaise : Pas d’indications à ce propos. EFFETS SONORES Bourdon, délocalisation, enchaînement, échos, filtrage et mur (comme derrière une vitre), gommage (sons de la ville), harmonisation, irruption, masque, réverbération. SYNTHÈSE DES HYPOTHÈSES ET DES COMMENTAIRES ESPACE Même quand l’espace paraît ouvert, les auditeurs perçoivent un obstacle (virtuel) qui aplatit la scène en une seule dimension et qui la met à distance. Ce sont les coups de sifflet qui réveillent l’espace à la fin de la séquence et lui redonnent sa profondeur. MATIÈRE SONORE L’amplification progressive pendant la séquence des moteurs du ferry, qui devrait indiquer à la fois son rapprochement et son déplacement, n’est pas perçue. La matière sonore aplatie paraît aussi trop riche, confuse et envahissante, la sirène semble méconnaissable. Seuls les sons de vaisselle sont sans ambiguïté, ils évoquent immédiatement une scène perçue depuis le balcon du logement ou une terrasse de bar ou de restaurant au-dessus de la mer. TEMPS Le fragment est associé à la détente de la fin de journée. Deux temps dans l’écoute du fragment. SÉMANTICO-CULTUREL Depuis un espace public protégé, ou bien privé, on assiste à un spectacle inqualifiable : on ne sait si on doit le craindre ou le rechercher, le priser ou le fuir. CRITÈRES DE QUALITÉ SONORE Délocalisation, platitude, (puis) semi-ouverture et relief sonore (alternance proche-lointain, profondeur), orientation, tiers temps, événementialité. Rapport privé-public, narrativité, insularité, suspension. Espace réverbérant et échos, structure informelle, infrastructure et métabolisme, puis structure hiérarchique. CRITÈRES DE QUALIFICATION SONORE Artificialisation (indifférenciation). Privatisation. Esthétisation (musicalisation). CRITÈRES DE QUALITATIVITÉ SONORE Sentiment d’intériorisation (de latence). Eidophonie. EXPRESSIONS REMARQUABLES — Je me suis demandée si on était côté jetée ou côté ville, côté Forts. — On était dans la gare maritime, tu sais quand on est derrière la vitre […], maintenant on ne peut plus regarder les bateaux partir, ils ont mis des bardages. — [Le bateau] sort tout doucement. — C’est un extérieur, mais on est à la fois très près et un peu loin […], ou alors c’est parce qu’on est à l’intérieur, et il y a effectivement une barrière construite qui fait [écran] au son. — De loin, ça a un son très musical, le sifflet ; de près, ça a un son beaucoup plus FFFFF, enfin qui souffle, et là j’ai entendu un son qui… MOOAOIN, qui n’est pas net, ou alors c’est la bande du magnéto qui… ! — C’est habité, cet endroit là. — J’ai pensé à des gens qui étaient à leur terrasse, chez eux quoi, en train de siroter sur leur terrasse. — Pour moi, c’est un son difficile, vraiment très difficilement identifiable. — Il y a plein de choses, il est compliqué. — L’horizon sur la mer vu d’un café. — C’est un extrait long et monotone. — C’est seulement quand la sirène d’un gros bateau retentit au loin qu’on pense à l’univers maritime. — La présence ininterrompue de cette traîne dans les médiumsgraves accapare l’écoute, ça masque, ça supprime toute image de profondeur. Il n’y a que les chants d’oiseaux et quelques aiguës métalliques qui ressortent, et encore faiblement. — La réverbération naturelle indique qu’il y a un grand espace. — Les oiseaux sont interrompus par la sirène du paquebot. 87