Hommage aux frères Alfred et Marcel Dory et à leur sœur Julia d
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Hommage aux frères Alfred et Marcel Dory et à leur sœur Julia d
Hommage aux frères Alfred et Marcel D ORY et à leur sœur Julia d’Érezée Le déporté 14-18 Alfred Dory Alfred Dory fut déporté à Charleville-Mézières le 18 décembre 1916. Il fit «la belle» à l’occupant et rentra au Prangeleux le 30 juin 1917 chez ses parents. Le 30 octobre, une patrouille allemande vint très tôt le matin effectuer une perquisition au domicile de ses parents, Louis Dory et Léonie Soquette, à Estiné/Érezée. Alfred, surpris dans son sommeil par l’accent guttural des deux visiteurs allemands, enfourcha subito presto son pantalon et ses chaussures intentionnellement laissés sur la carpette et prit au vol sa chemise et ses chaussettes pour sauter par la fenêtre arrière du 1er étage dans le prunier jouxtant la maison. Cent mètres plus loin, par le pré, il se dissimulait dans le bois de Baudrissart. Evidemment, les Allemands trouvèrent que son lit était encore chaud, constatant qu’il y avait une place chaude en plus du nombre de personnes présentes à leur perquisition et, inspectant l’extérieur de la maison, ils n’eurent plus de doute quand ils aperçurent une chaussette accrochée au prunier. Les Allemands emmenèrent en otage Julia Dory (20 ans), la plus jeune sœur d’Alfred. Elle séjourna pendant 58 jours à la prison pour femmes comme prisonnière politique à Marche-en-Famenne, rue Dupont (la maison avec un grand porche, dit couramment «Maison Lecomte»). Du haut de sa cellule donnant sur la rue, elle remarqua qu’une personne passait tous les jours pour se rendre à la messe matinale. Un matin, elle glissa par la fenêtre du dernier étage un billet disant qu’elle se portait bien et y priant de réconforter ses parents à ladite adresse d’Estiné. Par un heureux hasard, Maria Hanin le ramassa et transmit le message. Imperturbable lors des interrogatoires au sujet de l’évadé, l’otage fut libérée un beau matin du 27 décembre 1917. Pour parer à toutes représailles, les parents placèrent Julia jusqu’à la fin de la guerre en stage de couture et de broderie dans la famille Gathy, à la ferme du château de Ferot/Ferrières (seigneurie, à l’époque de la Sarte). Notons que pour être reconnu comme prisonnier civil, il fallait avoir été incarcéré 60 jours; il lui manquait donc deux jours! Le combattant et prisonnier de guerre 14-18 Marcel Dory Au début de la guerre en août 1914 et à la mobilisation de son frère Léopold, Marcel se porte volontaire avec Alphonse Leboutte, Michel Pierrard (mort à La Panne le 1-06-1916) et Lucien Vierset. Avec beaucoup de gratitude, nous retraçons l’itinéraire de sa vie de citoyen du Prangeleux. Le 4 août 1914, il est engagé au 7e Corps des volontaires, 1er Régiment des Chasseurs à pied; le 20 octobre 1914, il est passé au 5e Régiment de Ligne (selon l’attestation du Bourgmestre d’Erezée, signée Saintviteux, du 16 mars 1919; le 27 octobre 1914, il est prisonnier à Ramscappelle et interné en Allemagne au camp de Walm; le 8 janvier 1916, il est transféré au camp de Stendal; le 1er octobre 1917, il est envoyé au camp de Gardelegen; le 15 janvier 1919, il est rapatrié en Belgique et repris en force au C.T.A.M., 2e Cie à Liège; le 19 avril 1919, il est mis en subsistance au Corps provisoire des travailleurs à Beverloo; le 7 juillet 1919, il passe en subsistance à la 2e Cie de récupération à Bruxelles ; le 10 juil- Les douze décorations qui furent attribuées à Marcel Dory. let 1919, il est envoyé en congé avec solde pour 40 jours; le 19 août 1919, il est démobilisé en qualité de soldat de 2e classe; le 6 novembre 1919, il est engagé volontaire pour 3 ans à la Gendarmerie à pied à Bruxelles; le 10 janvier 1920, il gagne la Gendarmerie de Charleroi; le 8 mars 1920, il devient Gendarme à cheval et est nommé Cavalier; le 17 juin 1920, il gagne la Force mobile de Liège; le 30 juin 1920, il est promu Brigadier à cheval; le 15 janvier 1921, il passe à la Brigade de Spa; le 10 juin 1922, il devient Maréchal-des-logis de 2e classe à cheval; le 6 novembre 1922, il est réengagé pour un terme de 3 ans; le 8 août 1925, il convole en justes noces avec Fernande Ledent de Nessonvaux; le 6 novembre 1925, 1928, 1934, 1937, il renouvelle son engagement de 3 ans; le 20 juin 1927, il passe à l’infanterie au grade de Maréchaldes-logis de 2e classe à pied; le 4 juillet 1927, il prend pied à la Brigade de Fallais (Latinne), District de Huy; le 30 septembre 1928, il obtient le grade de Maréchal-deslogis de 1re classe à pied; du 13 septembre au 10 décembre 1933, c’est l’hôpital et la convalescence jusqu’au 18 janvier 1934; le 1er avril 1941, il est admis à la pension, assimilé au grande d’Adjudant. Après 26 ans et 5 mois de service dont 5 ans et 17 jours de guerre, il refuse de travailler sous l’autorité (même déguisée) occupante. Au palmarès de ses distinctions honorifiques, relevons la Médaille de la Victoire, la Médaille de l’Yser, la Médaille du Volontaire combattant 14-18, la Médaille d’Or de l’Ordre de Léopold II, la Croix de Guerre, les Palmes d’Or de l’Ordre de la Couronne, Chevalier de l’Ordre de Léopold II avec glaives, la Médaille Commémorative de la guerre 40-45, la Médaille Commémorative de la guerre 14-18, Chevalier de l’Ordre de la Couronne avec glaives, la Médaille Commémorative du règne de Sa Majesté Albert 1er, la Croix de Chevalier de l’Ordre de Léopold avec glaives (en 1964), la Croix d’Officier de Chevalier de l’Ordre de Léopold II avec glaives. (Textes extraits du livre «Histoire de la Sarte et Histoire d’Érezée» par André Mérenne, édition artisanale, 2004.)