L`université marocaine et la problématique de l

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L`université marocaine et la problématique de l
L’université marocaine et la problématique de l’entrepreneuriat innovant
Rachid ZAMMAR
Enseignant chercheur à la Faculté des Sciences de Rabat
Université Mohammed V- Agdal Rabat
[email protected]
Noureddine ABDELBAKI
Enseignant chercheur à la FSJES-Agadir
Université Ibn Zohr Agadir
[email protected]
Résumé
Ce travail de recherche essaye d’analyser les rapports entre l’université marocaine et
l’entrepreneuriat innovant. En premier lieu, il pose le cadre général d’analyse en rappelant la
définition de l’entrepreneuriat innovant et comment s’est tissée la relation entre l’université
marocaine et l’entrepreneuriat innovant. En second lieu, il illustre les actions menées par
l’université marocaine en faveur de l’entrepreneuriat et qui sont examinées à travers huit axes :
la sensibilisation, la sélection des étudiants et la composition des équipes, la formation, le
mentoring, la visite des salons et foires professionnelles, le coaching et l’accompagnement, la
sélection des meilleurs projets et l’organisation du concours national MIPA. En troisième lieu, il
tente de relater les enjeux pour l’université elle-même et pour l’économie marocaine. En
quatrième lieu, il examine le point des contraintes internes à l’université. Enfin, il suggère un
certain nombre de propositions pouvant contribuer à élaborer des rapports efficaces entre
l’université et l’entrepreneuriat innovant.
Mots clés : entrepreneuriat, innovation, Maroc, recherche scientifique, université
1
Introduction
L’entrepreneuriat peut être défini comme étant « le processus par lequel des personnes prennent
conscience que le fait de posséder leur propre entreprise constitue une option ou une solution
viable, ces personnes pensent à des entreprises qu’elles pourraient créer, prennent connaissance
de la marche à suivre pour devenir un entrepreneur et se lancent dans la création et le démarrage
d’une entreprise » (Louis Jacques FILION ,1988 et 1991).
Le mot innovation désigne, d’après Castagnos (1994, p.23), tout changement intentionnel, formel
ou non, obtenu par un agent économique, changement reconnu comme tel du seul fait qu’il
engendre une augmentation de recettes ou une diminution de coûts.
L’entrepreneuriat et l’innovation sont liés depuis l’évocation par l’économiste autrichien Joseph
Schumpeter de sa célèbre expression « destruction créatrice » qui signifie que l’apparition de
nouvelles entreprises innovantes engendre la disparition des entreprises existantes si celles-ci
n’arrivent pas à adapter leurs produits, leurs services ou leurs technologies.
Selon (Drucker, 1985), l’innovation est considérée comme étant « la fonction spécifique de
l’entrepreneuriat ». (Julien & Marchesnay, 1996) rejoignent Drucker lorsqu’ils affirment que
« l’innovation est le fondement de l’entrepreneuriat ».
Aujourd’hui la plupart des gouvernements du monde sont conscients du fait que l’entrepreneuriat
innovant est le meilleur moteur du développement économique. L’enjeu est de renouveler le parc
des entreprises et développer la capacité d’innovation des entreprises existantes dans un
environnement en perpétuel changement.
Le rapport de la deuxième conférence de l’OCDE en juin 2004 qui avait pour thème
« promouvoir l’entrepreneuriat et les PME innovantes dans une économie mondialisée » a fait
remarquer que « la formation générale et professionnelle peut encourager la culture
entrepreneuriale ».
L’enseignement de l’entrepreneuriat de façon générale et de celui de l’innovation se développe
de façon rapide dans le monde parce qu’il contribue à la croissance économique, à la création
d’emplois et à la réinsertion des personnes défavorisées et notamment les chômeurs.
Cet enseignement présente un outil principal de la diffusion d’une culture entrepreneuriale, de
l’amélioration de l’image de l’entrepreneuriat de façon générale et de la mise en valeur du rôle de
l’entrepreneur dans la société.
Il peut contribuer aussi à l’accroissement du taux de survie et de réussite des entreprises créées. Il
peut développer chez les étudiants marocains des comportements de prise de risque et
d’initiatives et d’acceptation de l’innovation de façon particulière.
C’est aussi un moyen de découverte de l’entreprise, d’apprentissage de son fonctionnement et un
élargissement des perspectives d’évolution des carrières professionnelles en dépassant le point
binaire fonctionnaire/ salarié.
L’objectif de ce travail de recherche est de mener une analyse des rapports
université/entrepreneuriat innovant au Maroc. Dans un premier temps, après une présentation
sommaire de l’université marocaine et ses principales missions, il expose le contexte du
développement de l’entrepreneuriat et notamment la création d’entreprises innovantes en
présentant les actions menées par l’université pour favoriser ce nouveau champ disciplinaire.
Dans un second temps, il analyse les enjeux de l’implication de l’université tant du point de vue
de l’université elle-même que de celui de l’économie marocaine. Dans un troisième temps, il
2
propose un certain nombre de suggestions pouvant contribuer au développement d’une véritable
culture entrepreneuriale.
1. Le contexte de l’entrepreneuriat dans l’université marocaine
1.1. Présentation de l’université marocaine
Le Maroc possède aujourd’hui 15 universités publiques pouvant être présentées de façon
sommaire comme suit :
Tableau 1. Présentation des universités publiques marocaines
Effectif (2010)
Université
Date de Etudiants
Enseignants
création tous cycles
permanents
859
5237
124
Quaraouiyine Fès
1957
22669
990
Mohammed V Agdal Rabat
1957
15760
1132
Mohammed V Souissi Rabat
1975
22254
1042
Hassan II Ain Chock Casablanca
1984
20289
755
Hassan II Mohammadia
1975
50955
1202
Sidi Mohammed Ben Abdellah Fès
1978
28432
1220
Cadi ayyad Marrakech
1978
25162
255
Mohammed 1er Oujda
1989
22516
648
Abdelmalek Essaâdi Tétouan
1985
7567
649
Chouaib Eddoukali El Jadida
1997
7201
462
Hassan I Settat
1989
24968
286
Moulay Ismail Meknès
1989
12161
712
Ibn Tofail Kénitra
1989
36867
412
Ibnou Zohr Agadir
1994
5967
578
Sultan Moulay Slimane Beni Mellal
308005
10467
Total
Source: Construction auteurs à partir des données du ministère de l’enseignement supérieur, de la formation des
cadres et de la recherche scientifique, statistiques universitaires 2010-2011.
Selon l’article 3 de la loi 01-00 portant organisation de l’enseignement supérieur au Maroc, les
universités doivent assurer les missions suivantes :
- la contribution au renforcement de l’identité islamique et nationale ;
- la formation initiale et la formation continue ;
- le développement et la diffusion du savoir, de la connaissance et de la culture ;
- la préparation des jeunes à l’insertion dans la vie active notamment par le développement des
savoir-faire ;
- la recherche scientifique et technologique ;
- la réalisation d’expertises ;
- la contribution au développement global du pays ;
- la contribution à la promotion des valeurs universelles.
Le secteur de l’enseignement supérieur se caractérise par une forte dépendance vis-à-vis des
ressources publiques, une faible efficacité externe (chômage des diplômés) et des rapports faibles
avec les autres secteurs productifs.
3
1.2. Le développement de l’entrepreneuriat au sein de l’université marocaine
Les formations à l’entrepreneuriat au Maroc ont été quasi absentes au niveau des universités et
écoles il y a 10 ans à l’exception de quelques actions rares de sensibilisation à l’esprit
d’entreprises.
A partir des années 2000 - 2002, certaines écoles et facultés ont commencé à insérer des cours ou
modules d’entrepreneuriat dans leur cursus. Ces actions volontaristes ont vu le jour dans le cadre
des mutations du contexte économique et du système d’enseignement supérieur.
Les principaux éléments reflétant ces mutations pédagogiques et économiques sont les suivants :
- la réforme de l’enseignement supérieur marocain (loi 01/00) qui a donné une nouvelle
dynamique à la vision entrepreneuriale dans le cursus pédagogique et au rapprochement de
l’université de son environnement économique. C’est ainsi que les premières expériences
d’enseignement de l’entrepreneuriat ont été l’œuvre des incubateurs et des interfaces universitéentreprises ;
- la mise en place des programmes de stratégies sectorielles qui ont apporté plus de visibilité à
l’acte d’entreprendre au Maroc et ont poussé quelques établissements à mettre en place des
formations entrepreneuriales dédiées aux étudiants des écoles et filières axées sur les disciplines
en relation avec ces secteurs ;
- la mise en place des centres régionaux d’investissement (CRI), suite à la lettre royale de janvier
2002, qui ont apporté une nouvelle approche pour la création d’entreprises au Maroc. C’est ainsi
que les CRI ont été des partenaires de choix pour les établissements ayant opté pour la mise en
place des formations à l’entrepreneuriat ;
- la multiplication et l’implication des associations et organismes d’aide à la création
d’entreprises au Maroc. Ces associations ont animé une multitude d’actions de sensibilisation à
l’esprit d’entreprises dans les universités marocaines, ce qui a poussé quelques unes à insérer ces
actions dans un cadre pérenne via des modules de formation.
Parmi les écoles et universités qui ont été les premières à lancer les formations à l’entrepreneuriat
au Maroc, on peut citer l’université Cadi Ayyad à Marrakech et l’ENSIAS.
Toutefois, la prise de conscience réelle de l’importance des formations à l’entrepreneuriat n’a
pris son ampleur que suite aux partenariats noués avec des organismes internationaux ayant une
expérience confirmée dans ce domaine. C’est ainsi que des formations structurantes ont été mises
en place, dont les principales sont :
-le Programme Comprendre L’Entreprise (CLE) dans des universités en partenariat avec le
Bureau International du Travail (BIT) ;
- le
Programme Culture Entrepreneuriale dans les Ecoles d’Ingénieurs Marocaines
(CEEIMTEMPUS) ;
-les formations Entrepreneurship Developpment Program et Entrepreneurial Spirit Program dans
le cadre du projet ALEF de l’USAID.
Par ailleurs, et dans le cadre du plan d’urgence et du projet de « renforcement de la licence :
nouvelle approche », piloté par le ministère de l’enseignement supérieur de la formation des
cadres et de la recherche scientifique (MESFCRS), l’avenir de la formation à l’entrepreneuriat au
Maroc s’annonce très prometteur avec une généralisation de ces formations à tous les étudiants
des licences fondamentales et professionnelles et ce depuis l’année universitaire 2011-2012.
En dépit de ces efforts louables, il faut noter que la plupart de ces formations académiques à
l’entrepreneuriat ne ciblent, en majorité, qu’un maillon de la chaîne de valeur de l’acte
entrepreneurial, à savoir l’esprit et la culture d’entreprise. Cependant la rentabilisation de ce
maillon par des créations effectives d’entreprises à forte valeur ajoutée pour l’économie nationale
ne peut être assurée qu’avec la mise en place d’un module complémentaire qui cible la création
d’entreprises innovantes. C’est ainsi que le MESFCRS en collaboration avec le Ministère de
l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies (MCINT) ont mis en place un module
de formation portant sur l’entrepreneuriat innovant et qui vise comme objectif de créer 200
4
entreprises innovantes d’ici la fin de l’an 2014. Pour contribuer à la réalisation de cet objectif,
l’université marocaine s’est engagée à mettre en œuvre des actions favorisant l’émergence
d’entreprises innovantes.
1.3. Les actions menées par l’université marocaine en faveur de l’entrepreneuriat innovant
Les actions entreprises par l’université pour stimuler la création d’entreprises innovantes peuvent
être schématisées comme suit :
Figure 1. Actions en faveur de l’entrepreneuriat innovant
Visite des
Sélection et
Formation
Sensibilisation
salons et foires
composition
professionnelles
des équipes
Concours
national MIPA
Sélection des
meilleurs projets
Coaching et
accompagnement
1.3.1. La sensibilisation
Généralement la sensibilisation vise à présenter l’entrepreneuriat comme un élargissement des
choix possibles et comme une étape dans la carrière (Fayolle et al, 2005, p.30). Particulièrement
la sensibilisation à la création d’entreprises innovantes vise les étudiants appartenant aux filières
suivantes :
- les doctorants issus des centres d’études doctorales scientifiques ou de gestion ;
-les masters scientifiques ou de gestion en priorisant les étudiants en masters professionnels ;
- les licences scientifiques ou de gestion en priorisant les étudiants en licences professionnelles ;
- les étudiants des écoles d’ingénieurs ou de commerce (ENSA, ENCG…).
L’objectif de cette action est de sensibiliser les étudiants sur l’environnement de la création
d’entreprises au Maroc, les opportunités actuelles et futures offertes par cet environnement, les
composantes et la démarche du module de la formation et surtout les avantages et les objectifs en
cas de suivi de ce module.
La sensibilisation est organisée par l’université en invitant des personnalités de l’environnement
de l’entrepreneuriat et de l’innovation pour apporter une vision terrain sur les opportunités de
création d’entreprises au niveau de la région : centre régional d’investissement, incubateur,
bailleurs de fonds, associations d’aide à la création d’entreprises….
A l’issue de cette action, des fiches d’inscription au module sont remises aux étudiants motivés et
intéressés par le suivi de son processus. Le délai de remise de cette fiche renseignée est d’une
semaine.
1.3.2. La sélection des étudiants et la constitution des équipes projets
La sélection des étudiants se fait en se basant sur les trois outils suivants :
- l’analyse des fiches d’inscription remises par les étudiants ;
- les résultats des tests de profil entrepreneur ;
- les entretiens avec les groupes d’étudiants.
Les équipes projets sont constituées avec chaque groupe qui travaillera sur une idée de projet. La
logique groupe vise à créer plus de complémentarité, de débat et de synergie tout en simulant le
travail en équipe dans une entreprise. Chaque noyau d’étudiants sélectionné est réparti en 5 à 6
équipes projet autour d’une idée de projet. Chaque équipe est composée, dans la mesure du
possible, de 4 étudiants dont chacun est responsable d’une fonction précise :
5
- un directeur du projet pour la coordination globale du projet. Ce rôle est rempli par l’étudiant
ayant le plus de charisme et de leadership au sein du groupe ;
- un responsable marketing;
- un responsable financier;
- un responsable production : cette fonction est assurée par un étudiant issu d’une discipline
scientifique et sera chargé des aspects techniques de production et du processus de fabrication
du produit ou d’élaboration du service.
Cette façon de procéder permet de:
- établir de meilleures synergies entre les membres de l’équipe ;
- simplifier la tâche de suivi et conseil par le formateur en s’adressant à 6 projets au lieu de 24 ;
- faciliter le travail des mentors et des coachs accompagnateurs qui auront en face d’eux moins
de projets à parrainer et à accompagner;
- simplifier le travail d’évaluation des business plans.
1.3. 3. La formation
La formation est étalée sur une période de 20 semaines et concerne, selon les filières de
formation, les périodes d’octobre à février ou celle de février à juin. La formation se compose de
8 sessions de cours d’un volume global de 31 heures et de 7 séminaires thématiques d’un volume
horaire de 19 heures. Les tableaux suivants présentent ces sessions de cours et séminaires.
Tableau 2. Sessions de cours
Tableau 3. Sessions de séminaires
Sessions de cours
Volume
Séminaires thématiques
Volume
horaire
horaire
(heures)
(heures)
Vocabulaire entrepreneuriat
3
Management de l’innovation 3
Etudes de marché
4
Intelligence économique
3
Elaboration de la stratégie 3
Outils de financement et de 2
marketing
garanties au Maroc
Elaboration du marketing mix
3
Propriété intellectuelle au 3
Maroc
Estimation du chiffre d’affaires 4
Stratégie
et
techniques 2
d’export
Etude des moyens pour le 3
Présentation des projets 3
projet
devant les investisseurs et
bailleurs de fonds
Evaluation du projet
4
Négociation commerciale
3
Etablissement des prévisions 3
Volume global
19
financières
Aspects juridiques et processus 4
de création d’entreprises
Volume global
31
La formation vise à développer chez l’étudiant un certain nombre de compétences techniques et
de comportements personnels.
Les compétences techniques se résument comme suit :
- la maîtrise de l’environnement des entreprises et de l’écosystème innovation au Maroc ;
- la réalisation des business plans ;
- l’élaboration d’un business model ;
- la négociation avec les bailleurs de fonds et les investisseurs ;
- la réalisation des études de marché ;
- l’élaboration de la stratégie marketing et du plan opérationnel ;
- l’identification des sources d’informations ;
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- l’évaluation de projets ;
- l’établissement des prévisions financières ;
- la maîtrise des principaux éléments de la propriété intellectuelle au Maroc ;
- la connaissance du processus juridique de la création d’entreprises ;
- l’information sur les différents outils et moyens de financement.
Les comportements personnels sont les suivants :
- la recherche d’opportunités et la prise d’initiatives ;
- le leadership et l’esprit d’équipe ;
- l’établissement d’objectifs ;
- le respect des engagements ;
- la recherche des renseignements et des informations ;
- l’esprit de compétition ;
- l’art de communication et de négociation.
1.3.4. La visite des salons et foires professionnelles
Le formateur propose pour chaque équipe projet, la visite d’un salon ou foire professionnelle
avec une restitution en plénière. Cette restitution permet à l’ensemble des étudiants d’avoir une
vue globale des principaux secteurs d’activité et de leurs stratégies nationales, ce qui leur permet
d’avoir plus d’opportunités pour déceler des idées innovantes qui répondent aux besoins des
secteurs.
A l’issue de chaque visite, l’équipe projet restitue un rapport contenant les quatre parties
suivantes:
- la présentation du secteur d’activité du salon et de sa fédération ou association professionnelle ;
- la présentation de la stratégie sectorielle du secteur ;
- les principaux organismes et acteurs présents au salon ;
- la copie des cartes de visites collectées lors du salon.
Ce dernier point permet à tous les étudiants de disposer d’un portefeuille contenant les
principaux acteurs institutionnels, professionnels, publics et entreprises, et ce dans tous les
secteurs d’activités visités par les différentes équipes.
1.3. 5. Le mentoring par des chefs d’entreprises
Le mentoring des étudiants, par un entrepreneur chef d’entreprise (ou cadre dirigeant) vise à
véhiculer les messages pratiques et les réflexes essentiels pour la réussite des projets.
Afin d’appuyer les universités par un nombre suffisant de mentors, des conventions de
partenariat ont été signées avec des associations dynamiques en mentoring qui disposent d’un
portefeuille de mentors volontaires : fédérations membres de la Confédération Générale des
Entreprises du Maroc (CGEM), le Centre des Jeunes Dirigeants (CJD), la Fondation Banque
Populaire (FBP), le Réseau Maroc Entreprendre, l’Association des Femmes chefs d’Entreprises
du Maroc (AFEM), la jeune Chambre internationale du Maroc, le réseau des femmes pour le
mentoring/ networking, le fonds Dayam& Sherpa finance,…
Les mentors sont sollicités, en priorité, durant les 5 étapes suivantes :
- la validation de l’idée ;
- l’élaboration de la stratégie marketing ;
- l’élaboration du plan marketing mix ;
- l’étude des moyens et dimensionnement du projet ;
- la présentation des projets devant les investisseurs.
Les séances de mentoring sont en moyenne 4.
1.3.6. Le coaching et l’accompagnement par les associations d’aide à la création
d’entreprises
Le coaching et l’accompagnement des étudiants leur permettent une meilleure orientation de
leurs projets et une élaboration efficace de leurs business plans. Les coachs et accompagnateurs
sont sollicités pour les aspects suivants :
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- l’élaboration de l’étude de marché ;
- la méthodologie d’estimation du chiffre d’affaire ;
- l’élaboration de l’étude technique ;
- l’évaluation du programme d’investissement
- l’élaboration du compte des produits et charges prévisionnel ;
- le choix du plan de financement ;
- la finalisation du business plan.
Les séances de coaching et d’accompagnement sont en moyenne 5.
1.3.7. La sélection des meilleurs projets
Afin de stimuler l’intérêt, la motivation et le sérieux des étudiants qui ont suivi la formation, et
en sus des éléments de motivation prévus (attestation, incubation, financement,..), le concours de
sélection des meilleurs projets de chaque université permet de sélectionner les 6 meilleurs projets
sur la base des évaluations des business plans, la qualité du travail réalisé, le respect des
engagements et les présentations de projet remises.
Cette évaluation est réalisée par un comité constitué des formateurs responsables du module ainsi
que du responsable pédagogique chargé de la gestion du module de formation.
Les six meilleurs équipes-projets sont invitées à présenter leurs projets devant un jury composé
d’acteurs de l’environnement des affaires ainsi que des représentants de l’établissement de
formation. A l’issue de ce concours, les trois meilleures équipes sont déclarées et primées.
1.3.8. Le concours national pour les meilleurs projets ‘MIPA’
Afin de créer une dynamique nationale autour du module de formation et rapprocher les
meilleures équipes projet des bailleurs de fonds potentiels, le concours national MIPA ‘Morocco
Innovation Projects Awards’ est mis en place afin de choisir les 3 meilleurs projets au niveau
national.
Les équipes candidates à ce concours national sont constituées des trois meilleures équipes par
université et présentent leurs projets devant un jury national présidé par le ministère de
l’industrie, du commerce et des nouvelles technologies.
Les autres membres du jury sont constitués des représentants du ministère de l’enseignement
supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique, de la CGEM, des fonds
d’amorçage et des représentants des associations d’aide à la création d’entreprises.
Les gagnants de ce concours pourraient représenter le Maroc dans les compétitions
internationales des meilleurs projets tels que le MIT Business Plan Competition ou INFODEV
best SME Competition.
La sélection des meilleurs projets se base sur la ventilation suivante :
- 40% pour la qualité du business plan réalisé ;
- 30% pour la pertinence de la présentation animée et l’effort d’argumentation devant le jury ;
- 30% pour la qualité de l’idée et de son caractère innovant.
2. Les enjeux de l’implication de l’université
La forte implication de l’université marocaine pour l’entrepreneuriat innovant revêt une double
importance : d’abord pour l’université elle-même et ensuite pour l’économie nationale.
2.1. Les enjeux pour l’université
2.1.1. Participer à la lutte contre le chômage des lauréats universitaires
Depuis le début des années 1980, l’ensemble des lauréats des universités marocaines est devenu
problématique pour au moins deux raisons. Primo, il y a le gel des recrutements par le secteur
public en raison du programme d’ajustement structurel qui avait pour but de réduire les dépenses
étatiques et notamment celles affectées aux salaires. Secundo, il y a l’augmentation des effectifs
des étudiants universitaires tandis que les universités continuaient à offrir les mêmes formations
qui ne répondaient pas aux besoins du marché du travail.
8
Aujourd’hui, on estime que chaque année il y a 150 000 lauréats et que 100 000 seulement
arrivent à s’insérer dans le salariat. De plus les données du haut commissariat au plan sont les
plus frappants.
Graphique 1. Taux de chômage en 2012 selon le diplôme (en %)
25
22,7
15
19,4
19,2
20
20,9
21,0
22,0
14,3
10
5,4
5
4,0
0
Source : Haut Commissariat au plan (HCP, 2012).
Selon ce graphique, les plus frappés par le chômage sont les diplômés des facultés avec un taux
de 22,7% puis les actifs ayant des certificats en spécialisation professionnelle avec un taux de
22%.
De ce qui précède on voit l’intérêt que représente le développement au sein et par l’université de
la culture entrepreneuriale et notamment celle portant sur l’innovation en tant qu’alternative pour
la création d’emplois et la résorption du chômage.
A titre d’exemple, aux Etats-Unis d’Amérique, 80% d’emplois nouvellement crées sont issus des
nouvelles créations d’entreprises alors qu’au Maroc ce taux ne dépasse pas 7,3% à raison de
24 000 entreprises créées par an sur une population de 33 millions.
2.1.2. Contribuer à la valorisation de la recherche et à l’encouragement de l’innovation
Selon l’article 7 de la loi 01-00 portant organisation de l’enseignement supérieur au Maroc, les
universités peuvent dans le cadre de renforcement de leurs activités entrepreneuriales :
- prendre des participations dans des entreprises publiques et privées, sous réserve que ces
participations ne soient pas inférieures à 20% du capital social de ces entreprises ;
- créer des sociétés filiales sous réserve que ces sociétés aient pour objet la production, la
valorisation et la commercialisation de biens ou services dans les domaines économique,
scientifique, technologique et culturel, et que les universités détiennent au moins 50% du
capital social de ces filiales.
9
En effet et depuis la restructuration de la recherche scientifique et technique en 1998, le Maroc a
développé son système national d’innovation sur les plans du pilotage, de la production, des
programmes et de financement.
Ainsi le pilotage a été confié au comité permanent interministériel de la recherche scientifique et
du développement technologique et à l’académie Hassan II des sciences et techniques. Le Centre
National pour la Recherche Scientifique et Technique (CNRST) et les directions des sciences et
de la technologie au département de l’enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la
recherche scientifique assurent le suivi.
Sur le plan de la production, en sus des départements de recherche qui existent dans les
entreprises Matra Automobile Engineering, Lead Design, Teuchos, Prolyfil et STMicroelectronics, on dénombre :
- 13 établissements de recherche scientifique et technique comptant 1175 chercheurs
(Ph.D./Doctorat, Ingénieur/Master/DESA) (DS, 2010) ;
- 1150 structures de recherche universitaires accréditées en 2007 (DS, 2007) sans compter
celles des établissements de la formation des cadres ne relevant pas des universités ;
- 18 pôles de compétences dont seulement 13 ont été reconnus structurés, 2 unités d’appui
technique à la recherche scientifique (UATRS) et 4 centres techniques (CETIA, CTTH,
CETEMCO et CERIMME).
Certains programmes et réseaux ont été développés afin de soutenir le système des structures. Il
s’agit de l’Institut Marocain d’Information Scientifique et Technique (IMSIT), du Réseau de
Génie Industriel (RGI), du Programme d’Appui à l’Innovation et au Développement
Technologique (PAIDT), du programme Innova’Act, du réseau de diffusion technologique, le
Réseau Marocain des Incubateurs et de l’Essaimage (RMIE), l’association « Recherche
Développement » et Marwan (Zayer, 2009).
Côté financement de la recherche scientifique et la recherche-développement, c’est l’Etat
marocain qui en assure l’essentiel en leur consacrant 0,8% de son PIB.
Afin de soutenir la création des entreprises innovantes, les pouvoirs publics ont mis à la
disposition des créateurs un certain nombre d’outils de financement. Parmi ces outils on cite :
- l’instrument INTILAK qui cible les startups innovantes en phase de démarrage, porteuses d’un
projet d’innovation ou d’un projet de valorisation R&D. Le plafond de financement est fixé à
90 % des dépenses du projet, dans la limite d’un million DH (toutes taxes comprises) ;
- le fonds d’amorçage Maroc Numeric Fund qui est un fonds d'investissement dédié aux startups
technologiques marocaines et qui est doté de 100 millions DH ;
- le programme Tatwir qui est dédié au soutien financier des entreprises porteuses de projets
innovants en R&D et qui est plafonné à 4 millions DH ;
- le fonds d’appui aux clusters qui est doté d’un montant de 62 millions DH ;
- le soutien à la R&D technologique qui est plafonné à 2 millions DH ;
- l’instrument Imtiaz qui est plafonné à 5 millions DH et qui cible les petites et moyennes
entreprises dont le chiffre d’affaire ne dépasse pas 175 millions DH.
Concernant les ressources humaines, le personnel scientifique et technique dont dispose le Maroc
approche aujourd’hui les 20 000. 10 748 sont des enseignants-chercheurs qui exercent dans les
universités, 4 020 travaillent dans les établissements publics de recherche (comme le LPEE,
l’INRH, l’Institut Pasteur, etc.), 4 000 dans les établissements publics de formation des cadres et
10
seulement 303 dans les établissements privés d’enseignement supérieur. Il y aurait à ce compte,
au Maroc, 6 chercheurs pour 10 000 habitants, quand le Japon dispose de 80 chercheurs pour
10 000 habitants et les Etats-Unis d’Amérique 83.
Et puisque les universités disposent de peu de ressources dédiées à la recherche, la conséquence
en est la faiblesse de la production scientifique. En effet et selon la base bibliométrique
(Thomson Scientific data), la production scientifique référencée du Maroc a représenté en 2004
seulement 0,87% de la production scientifique mondiale avec 666 articles. Cependant et depuis
2005, la production scientifique marocaine indexée a connu une hausse moyenne de 12% et une
production annuelle moyenne de près de 1688 publications 1
Du point de vue des brevets, la production du Maroc reste encore faible. En 2011, 167 brevets
ont été déposés à l’OMPIC (office marocain de la propriété industrielle et commerciale). Parmi
ces 167 brevets, les universités ont déposé 37 et les centres de recherche 8.
Tableau 4. Evolution des dépôts de brevets
2007
2008
2009
2010 2011
Origine marocaine
150
178
135
152 167
Origine étrangère
782
833
794
855 855
Total
932
1011
929
1007 1022
Source: OMPIC 2012.
Ces indicateurs montrent la faiblesse des résultats de la recherche nationale et l’insuffisance des
produits valorisés.
2.2. Les enjeux pour l’économie marocaine
Au Maroc Les enjeux de l’entreprenariat innovant sont multiples. On distingue ceux d’ordre
stratégique liés à l’enseignement et à l’éducation, d’autres d’ordre tactique liés aux mesures
correctives de la situation existante. La situation actuelle des petites et moyennes entreprises,
témoigne qu’elles constituent les principaux moteurs de la croissance économique. Elles
possèdent un potentiel important pour créer et assurer des emplois, particulièrement adaptés aux
travailleurs en pleine transition entre le monde agricole et l'environnement urbain 2. Deux
questions importantes méritent d’être posées :
1) Comment faire du Maroc un pays accueillant pour les entrepreneurs ?
2) Comment le Maroc prévoit la création et le soutien des petites et moyennes entreprises
visant une croissance économique ?
Déjà, fin des années 1980, le rapport des finances 3 soulève tout un aperçu sur les contraintes de
la PME au Maroc à plusieurs niveaux administratif, environnemental, fiscal, gouvernemental et
d’ordre général notamment :
• la complexité, la lourdeur et le retard dans les procédures administratives et fiscales ;
• l’insuffisance de l’information et le manque de coordination entre les différents
intervenants, la législation du travail inadaptée à la PME, ...
• la faiblesse de la formation, le manque de conseil et d’innovation ;
• l’absence des méthodes modernes de gestion et de marketing à même d’améliorer la
compétitivité de ces entreprises ;
1
Selon la base de données bibliographiques Scopus, la production scientifique marocaine était de l’ordre de 1365
publications en 2005, de 1505 en 2006, de 1614 en 2007, de 1842 en 2008 et de 2117 en 2009.
2
Les petites et moyennes entreprises en Inde : rapport de la BM projet de soutien des PME en Inde 2005
3
Les PME au Maroc « Éclairage et Propositions » Mars 2000. Direction de la Politique Économique Générale :
Ministère de l’Economie et des Finances
11
• l’accès au foncier, au financement et aux marchés.
Cependant il y a lieu de souligner que les grandes entreprises étaient les plus avantagés
(exonérations douanières, prise en charge du coût du foncier et des frais hors site et de formation)
alors que les petites et moyennes entreprises ont bénéficié d’un accompagnement de l’Etat à
travers la création des zones industrielles et la mise en place de plusieurs lignes de crédit
préférentielles pour une mise à niveau. Néanmoins, la définition d’une politique dédiée à celle-ci
devrait s’appuyer sur un diagnostic précis et des objectifs déterminés en relation avec les
ressources et moyens nécessaires.
En 2000 et suite à la mission de la Direction de la Politique Economique Générale au Ministère
de l’Economie, des Finances et de l’Industrie de France, point de départ d’une inspiration de
l’expérience française en matière de promotion de la PME pour nourrir la réflexion sur le cas
marocain.
Récemment la France a développé l’entreprenariat innovant dans un cadre aussi bien de
partenariat et comparatif avec plusieurs pays comme l’Inde, la Chine, l’Angleterre et les Etats
Unis, tout en partant de l’idée « pas d’entreprise pas d’innovation ». Dans ce sens, on distingue
l’implication des unités de formation et de recherches des universités notamment les professeurs,
les docteurs et les doctorants. C’est ainsi qu’en Géorgie (USA) par exemple une structure
d’incubation créée il y a 31 ans, regroupe actuellement 500 entreprises, a contribué a la création
de 4000 emplois et a permis de lever plus d’un milliard de dollars d’investissements extérieurs.
La France tout en s’inspirant des Etats Unis confirme que l’incubateur a pour rôle de créer une
communauté où l’entreprise vient pour avoir des relations, et rencontre des parrains qui sont
des volontaires. Et considère que le succès dépend de l’interaction entre l’idée d’un chercheur
et son accompagnement par un venture lab qui lui permet de trouver plus facilement l’argent
et les relations.
Le rôle joué dans l’innovation par les petites entreprises est très important. Certaines sont du
reste créées pour faciliter l’innovation : c’est le cas des Start-up et des spin-off. L’enjeu est
clairement de leur permettre de devenir des PME.
Les PME sont beaucoup plus innovantes que les grandes entreprises, ce qui a nécessairement
des implications sur la manière de concevoir le soutien à l’innovation. Aujourd’hui, le Maroc
tout en suivant la démarché française relative à l’entreprenariat innovant compte beaucoup sur
les très petites entreprises les (TPE) dans la mesure où ce type de structure constitue la
première force économique au Maroc et dont l’objectif est le passage à des petites et
moyennes entreprises (PME). Au Maroc on estime 3 millions d’unités 4. Mais seulement
30.000 d’entre elles sont inscrites à la CNSS.
Le tableau ci-dessous montre une nette orientation vers l’activité commerciale suivi par les
services qui reflète une vision stratégique non considérable de la part des gouvernements qui
ont maintenu une situation statique.
Tableau 4. Répartition des établissements selon les branches d’activités en 2012
Industrie
Commerce
Nombre d'établissements
2001-2002
42771
108081
Services
B.T.P
Total général
48197
2841
201890
%
Nombre d'établissements
2012
21,2%
153815
53,5%
412404
20,48%
54,92%
23,8%
1,4%
100
23,44%
1,16%
100%
175992
8722
750933
%
Source : HCP 2012
4
L’Economiste : Édition N° 3813 du 26/06/2012: Déclaration du gouvernement, la Direction Générale des
Impôts, et le Haut Commissariat au Plan
12
•
Le graphique n°1 ci-dessus reflète les conséquences des politiques suivies par les
gouvernements notamment la hausse du taux de chômage enregistrée dans les catégories des
diplômés et les techniciens suite à l’absence des structures innovantes.
Dans ce sens et du fait que l’innovation provient essentiellement des petites structures et non
pas des grands groupes, la France a procédé à la mise en place d’un pacte PME afin
d’élaborer des guides de bonnes pratiques entre les grands groupes et les PME innovantes
françaises et faciliter leur rapprochement.
D’après Moncef Kettani 5, les très petites entreprises contribuent pour 46% des opportunités
d’emplois créés chaque année. Elles représentent la première réserve d’emploi puisqu’elles
emploient plus de 6 millions de personnes, parfois dans des conditions précaires dont 3,5
millions de personnes représentant les indépendants qui ne sont pas couverts par un régime de
retraite. La majorité vient gonfler les rangs des acteurs de l’informel. Ces unités de production
sont caractérisées par leur faible compétitivité et leur assez modeste niveau de productivité. De
plus, une fois créées, ces structures sont livrées à elles-mêmes. Elles ne bénéficient d’aucun
programme de soutien. Les patrons des TPE ne disposent pas du background nécessaire pour
assurer la pérennité de leur entreprise. Du coup, bon nombre d’entre elles sont condamnées à
la faillite à plus ou moins brève échéance. La stratégie TPE prévoit de pallier cette carence.
Autre caractéristique de ces entités, leur faible niveau de capitalisation ainsi que leur exclusion
du financement bancaire. L’étude réalisée par le gouvernement révèle également que les
principes les plus élémentaires du code du travail sont bafoués dans ces unités. Sans oublier
l’absence de toute protection sociale et médicale.
Les 3 millions d’opérateurs économiques sont hors circuit. Or ils constituent une aubaine pour
les compagnies d’assurances, les banques, le fisc ou encore pour la création d’emplois. Les
autorités locales connaissent l'existence d'une bonne partie de ce secteur, mais pour des raisons
sociales et de sécurité publique, elles préfèrent les laisser œuvrer dans l'ombre.
Donc l'enjeu stratégique réside dans l'éducation pour préparer toute une génération dotée d’un
esprit créatif et innovateur. Alors la question qui se pose : comment un système comme
l’enseignement supérieur, en très grande difficulté pour innover lui-même, peut-il transmettre
l’envie de l’innovation ?
La réponse à cette question est de transformer le rapport du corps enseignant à la science et à
la technique vivante.
Aux États-Unis, les chercheurs universitaires peuvent librement créer des sociétés, se
positionner en entrepreneurs et agir sur la conduite de ces entreprises. En France, la loi sur
l’innovation et la recherche du 12 juillet 1999 permet aux chercheurs de devenir des
actionnaires de start-up. Toutefois, le CNRS interprète mal la loi, il exige des chercheurs
fonctionnaires d’obtenir d’un comité de déontologie l’autorisation de participer aux sociétés
créées à partir de leurs inventions. Avec une telle vision la France est classée 22éme après
plusieurs pays européens. Toutefois, l’enjeu pousse notre pays à s’inspirer de plusieurs
modèles autre que ce lui de la France notamment celui des États-Unis d’Amérique.
Quant aux enjeux tactiques, il est tant de consolider la relation de confiance avec les
entrepreneurs sur différents plans : la communication (dialogue), l’accès à l’information et à
l’accompagnement face aux nouvelles propositions liées à l’entrepreneuriat en leur simplifiant
la vie et en lui favorisant l’innovation.
La communication en suscitant le dialogue entre les différents réseaux d’accompagnement
(financiers et non financiers) pour créer un environnement plus collaboratif dans notre pays.
5
Moncef Kettani : Président de l’Union Générale des Entreprises et des Professions (UGEP) lors d’une rencontre avec la presse.
13
•
•
•
L’information en sensibilisant les jeunes que la création d’entreprise représente un moyen de
rapprochement des aspirations individuelles (réalisation personnelle) et
collectives
(développement durable, etc.).
La formation et l’accompagnement pour soutenir la création et le développement des entreprises
axé sur des formations spécifiques.
L’encadrement par des unités de formation et de recherche universitaire en collaboration avec
l’extérieur sous le thème « Maroc pays favorable à l’innovation ».
3. Les entraves au développement d’une véritable culture entrepreneuriale innovante
Pour que l’université marocaine puisse participer activement et efficacement au développement
de l’entrepreneuriat innovant, elle doit pouvoir surmonter au moins deux obstacles : la résistance
au changement et l’engagement moins fort des autorités universitaires.
3.1. La résistance au changement
Le premier obstacle interne à l’université se rapporte à une certaine forme de résistance au
changement consistant à rejeter toute tentative d’attribuer à l’université une quelconque mission
qui dépasse ses missions académiques historiques (la formation et la recherche). En fait,
nombreux sont les enseignants qui ont tendance à ne pas considérer les cours d’entrepreneuriat
comme « suffisamment académiques » (Volkman, 2004).
Un second obstacle réside dans le fait que les cours d’entrepreneuriat continuent à être dispensés
par les seuls enseignants universitaires dont la majorité n’a pas eu d’expériences en entreprises
ou en création d’entreprises. Ensuite ces enseignements font intervenir très peu de professionnels
et continuent à aborder l’entrepreneuriat comme une matière classique alors que cela nécessite
une approche basée sur l’apprentissage par l’action (learning by doing) pour développer l’esprit
d’entreprendre des étudiants.
3.2. L’engagement moins fort des autorités universitaires
Clark (2001) fait remarquer que l’idée de l’université entrepreneuriale « n’est pas de pousser à la
commercialisation des prestations de l’université dans un but uniquement lucratif ; mais d’offrir
aux chercheurs la possibilité d’obtenir une reconnaissance et un rayonnement de leur travail
grâce à des applications pratiques sociales, économiques et industrielles ». La valorisation de la
recherche et la création d’entreprise, deviennent donc, pour l’université publique, des enjeux
majeurs de premier plan par rapport à l’emploi, l’innovation et la création d’entreprises (Horr et
Russon, 2013, p.135).
Pour que l’université marocaine atteigne les objectifs d’une université entrepreneuriale, cela
nécessite un engagement fort et durable de la part des autorités universitaires et une bonne
coordination des actions menées en faveur du développement de l’entrepreneuriat via de
véritables stratégies. Ainsi il ne suffit pas de créer des structures dédiées à l’entrepreneuriat et
d’offrir quelques modules ou enseignements portant sur l’entrepreneuriat pour en fin de compte
atteindre quelques étudiants et chercheurs, mais il faut cibler tous les chercheurs de toutes les
disciplines et les sensibiliser à la création d’entreprises par le contact avec des créateurs et une
documentation adéquate afin de leur permettre de véhiculer une image positive sur l’entreprise,
de développer des pédagogies actives favorisant les comportements entrepreneuriaux et
d’orienter les étudiants vers les organismes en relation avec l’entrepreneuriat.
4. Propositions d’établissement de rapports efficaces entre l’université et l’entrepreneuriat
innovant
14
Nous tentons dans le cadre de cette partie de proposer quelques suggestions pouvant contribuer à
améliorer les rapports entre l’université et l’entrepreneuriat innovant. Ces suggestions sont
comme suit :
- créer une cellule de développement de l'enseignement de l'entrepreneuriat dans le système
éducatif composée des services compétents relevant de la Direction des Technologies avancées,
innovation et R&D du ministère de l’industrie, du commerce et des nouvelles technologies
(MICNT) et de la Direction de la Technologie du MESFCRS. Les missions principales de cette
cellule pourraient être de recenser les initiatives pertinentes existantes, de faire connaître les
outils disponibles, de développer des partenariats à l’étranger et de proposer des pistes d’actions
pour promouvoir l’enseignement de l’entrepreneuriat en milieu universitaire ;
– organiser des colloques et/ou séminaires annuels, centrés sur la formation à l'entrepreneuriat et
qui permettraient à l’université de connaître les bonnes pratiques anglophones et celles des pays
ayant un développement comparable à celui du Maroc ;
– l’enseignement de l’entrepreneuriat n’est pas une simple juxtaposition de cours ou de
connaissances sur des fonctions de l’entreprise (marketing, finances, stratégie, ressources
humaines,…). La création de l’entreprise est un processus qui nécessite une approche par
processus qui porte sur des moments critiques de la vie de l’entreprise et des individus dans un
contexte où interagissent plusieurs facteurs de contingence.
A cet effet, il est nécessaire d’identifier et de former les formateurs en entrepreneuriat pour
développer les matériels pédagogiques et les recherches nécessaires et faciliter leur intégration
dans des réseaux régionaux et internationaux. Ces formations peuvent être organisées au Maroc
et à l’étranger et notamment aux Etats Unis où il existe une offre très riche de programmes et des
pratiques reconnus et de durées variables ;
– former les entrepreneurs coachs intéressés pour qu’ils puissent contribuer de la meilleure
façon dans la formation des étudiants en combinant leur savoir pratique avec les impératifs
pédagogiques;
- organiser, pour faciliter le démarrage et accélérer le processus de diffusion, le développement et
le transfert de matériels pédagogiques (cours packagés, études de cas, ...) et l'utilisation de
nouvelles technologies éducatives. L’entrepreneuriat est étroitement lié au contexte, à la culture,
et aux valeurs de la société. Il est nécessaire d’encourager la recherche dans le domaine de
l’entrepreneuriat pour pouvoir développer un contenu pertinent et adapté au contexte marocain.
Ceci peut s'envisager de différentes façons en :
• encourageant le développement d'études de cas dans le domaine de l'entrepreneuriat, et ce
en organisant, par exemple, chaque année des concours entre enseignants visant à
récompenser les meilleurs cas ;
• organisant des appels d'offres ouverts à la participation internationale destinés à permettre
le développement de cours packagés et/ou des projets de recherche en entrepreneuriat
répondant à des besoins spécifiques bien identifiés ;
• subventionnant les universités qui investissent dans l'acquisition de modules
pédagogiques packagés ;
• encourageant l'utilisation des nouvelles technologies éducatives permettant notamment
l'enseignement à distance ainsi que l'accès via internet à des centres de ressources et à des
réseaux d'expertise.
- inciter chaque université à proposer, au moins, un enseignement diplômant de 3ème cycle centré
sur l'entrepreneuriat ou la PME, dans les filières de gestion et d’économie ;
– encourager la création de Centres d’Entrepreneuriat au niveau des universités. Ces centres
auront pour mission d’assurer les trois fonctions suivantes:
1. L’enseignement de l’entrepreneuriat : en organisant des formations ciblées de sensibilisation
et/ou de création d’entreprise qui s’appuient largement sur des cas concrets et des témoignages
15
d’entrepreneurs ou managers de spin-off locaux, ce qui va renforcer l’impact pédagogique de la
formation et stimuler l’intérêt de l’auditoire ;
2. Le développement de recherches et conduite des études sur le monde entrepreneurial : ces
recherches doivent cibler, en principe, des cas concrets et pratiques ce qui permettra d’éclairer les
décideurs, d’alimenter les activités d’enseignement et de formation, de nouer des contacts et de
partager des expériences au niveau international ;
3. L’animation des réseaux d’entrepreneurs : pour promouvoir l’esprit d’entreprendre dans une
région, il ne suffit pas de créer des incubateurs ou des clusters, il est nécessaire d’aller au-delà
dans la démarche et créer des réseaux d’entrepreneuriat qui gravitent autour de ces structures.
Ces réseaux ont pour objectifs de : 1) favoriser les contacts et le partage des expériences entre les
membres (certains sont patrons de leur entreprise et d’autres veulent en créer) dans le but
d’échanger des idées et d’apprendre les uns des autres, de faire des affaires ensemble ; 2) mettre
en place un système de mentorat de jeunes entrepreneurs confirmés ; 3) identifier les besoins
communs et organiser les formations sur des problématiques spécifiques auxquelles sont
confrontés les entrepreneurs ;
- mettre en place et renforcer les structures d'accueil, d'orientation et d'accompagnement des
étudiants porteurs de projets. Certes des efforts ont été consentis depuis 2002, en particulier à
travers l’encouragement de la création du Réseau Maroc Incubation et Essaimage (RMIE) et la
mise en réseau d’incubateurs universitaires. Mais, ces structures doivent disposer d’une large
autonomie et gérées par une équipe dédiée et motivée ;
- trouver des solutions pour réduire le risque d’une faible assiduité et d’engagement des étudiants
en cas de caractère volontariste de suivi : attestation cosignée par le MICNT, le MESFCRS et la
CGEM, prioriser les étudiants assidus pour les financements du Centre Marocain de l’Innovation
(CMI) et installer un système de cours avec notation ou validation….
Conclusion
Les programmes et formations en entrepreneuriat doivent être conçus de manière à développer la
faculté à entreprendre pour favoriser le passage à l’acte d’entreprendre.
Par ailleurs, la capacité à entreprendre ne peut s’acquérir que dans le cadre d’une pédagogie
caractérisée par l’utilisation des problématiques de l’entreprise comme support d’enseignement
(étude de cas réels, expérience terrains,…) et l’implication d’acteurs de la vie professionnelle
(experts, entrepreneurs,…) aux côtés du corps professoral.
L’enseignement de l’entrepreneuriat est fondamental pour le développement socioéconomique du
Maroc. Notre système éducatif et notre culture valorisent les diplômes, le salariat et le
fonctionnariat. Pour changer cet état de choses, l’université peut jouer un rôle crucial pour
relever ce défi et donner aux étudiants le goût d’apprendre à entreprendre. Il s’agit de susciter
l’intérêt de devenir entrepreneur et de développer des comportements entrepreneuriaux.
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